Quantcast
Channel: THE GAZE OF A PARISIENNE
Viewing all 709 articles
Browse latest View live

Save the Date November 18th

$
0
0
  • Exhibit: L’esprit du Bauhaus [The Bauhaus Spirit] at the Musée des Arts décoratifs

Rounded corners, intricate wall paper designs, and simplistic silver tea sets are just a few of the facets that characterize the Bauhaus school, a European avant-garde movement that originated in Germany. The Bauhaus’ existence was unfortunately short-lived – it was founded in 1919, moved three times due to government persecution, and finally shut down in 1933 after falling victim to Nazi censorship. Nonetheless, the plethora of products produced in the school’s tightly structured workshops range from table décor to tapestries to photography to interior design and architecture. In a wide-ranged exhibit, the Musée des Arts décoratifs is showcasing the Bauhaus comprehensive collection of wares and fine art. Don’t forget to take a peek at the nine stunning floors of this museum’s permanent collection, which begins in the Middle Ages and traces interior design and decoration all the way up to contemporary times.

Processed with VSCO with c1 preset

The Bauhaus was influenced by a variety of art trends and media, including advertising posters and Asian art.

Who knew that a scalpel could create such a peaceful, artistic vision? With this signature working tool, Georgia Russell creates masterpieces that are simultaneously confounding and pleasing, splicing canvases into shaggy, three-dimensional abstract landscapes. As the lines of the cuts overpower the original lines painted onto the canvas, Russell plays with form and space, revolutionizing the cut-out method. One piece is undeniably sculptural, hanging from the ceiling as a mass of thin canvas strips, while others are more relief-like, dimensional only due to the protruding post-cut folds. It’s the type of work that changes with every angle you view it from, so the best way to visit is to invest some time circumambulating each piece.

Processed with VSCO with t1 preset

Georgia Russell’s cut lines create new forms, overpowering the original painted image.

Processed with VSCO with c1 preset

A close-up of Russell’s painted cut-outs.

  • Movie: 13th

In the wake of the American election, a large number of U.S. inhabitants greet the next four years with fear in their hearts. In a sobering film released a mere few months before the country elected its new president, a less explicit but arguably more dangerous type of persecution is explored: mass incarceration. Its title is taken from the thirteenth amendment of the American Constitution, which outlawed de jure slavery. This documentary is an exploration of the way that the “land of the free” has been enacting a new type of slavery for the past few decades by imprisoning people of color and making it virtually impossible to escape the prison industrial complex. While it’s not the most uplifting watch, it’s a crucial one, especially for those previously unaware of the ways the United States hides and disguises oppression.

13th

  • Book: Everything Here is the Best Thing Ever by Justin Taylor

In this collection of short stories, Justin Taylor combines humor, gloom, sarcasm, and biting honesty in an eclectic series of realistic fiction. His settings range from down-trodden Florida suburbs to uptown Manhattan, and his characters are at times exceedingly flawed and at others complete mysteries. Throughout the contradictions, though, he weaves his own signature prose, which focuses on the scrutinizing specifics of bands, brands, street names, and burger joints.

everything-here-is-the-best-thing-ever

  • Café: Café Oberkamf

Are you searching for the perfect Sunday brunch in Paris? Look no further than Café Oberkamf, which is probably situated on the street you wandered around drunk the night before and is the perfectly cozy environment for consuming spicy shakshuka and green eggs and feta. Make sure to try their chai latte (hot or iced), and if you’re not into eggs go for an open-faced avocado tartine. Bon appétit!

img_1673

Credit: Tess Holland

Danielle Cohen, Wesleyan University 2018, Vassar-Wesleyan Program in Paris Autumn 2016

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Partir à Jérusalem… notre histoire

$
0
0

 

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Début septembre, c’est la rentrée, première bonne résolution je pars à Jérusalem !

Un projet qui me plait énormément, j’ai toujours eu au fond de moi ce désir de découvrir la terre promise !

Et cela me fait très plaisir de vous faire partager mes impressions de voyage, en fin d’article vous trouverez toutes les adresses et liens utiles.

Jérusalem©Thegazeofaparisienne

Jérusalem©Thegazeofaparisienne

Un très long week-end de quatre jours en novembre dont trois à Jérusalem et un à Tel Aviv.
Atterrissage, aéroport Ben Gourion, le commandant de bord nous annonce 30 degrés ! Nous filons tous les quatre dans un taxi qui nous emmène à notre hôtel « The American Colony », lieu mythique où le général Allenby a franchi une étape victorieuse contre les Turcs ottomans en 1918 et Lawrence d’Arabie a séjourné. Hôtel charmant, propriété de la même famille depuis 1896, les Spafford, un patio fleuri de bougainvilliers où nous nous installons et sommes directement plongés dans l’Orient, nous dégustons ces délicieux mezzes.

 

Notre guide Norbert Nakache, est déjà là,  prêt à nous faire vivre deux jours intenses de visites, spiritualité,  le soleil se couche tôt, nous nous pressons impatients vers les portes de notre histoire. Norbert est un guide exceptionnel : d’abord par son histoire familiale. Son oncle était le champion de natation Alfred Nakache, « le nageur d’Auschwitz », qui a concouru aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, déporté, ayant survécu (ce qui ne sera pas le cas de sa femme et de sa fille) et qui revient à la compétition au plus haut niveau après 1945.

Exceptionnel par son histoire personnelle, d’une double nationalité, française et israélienne.

Exceptionnel par sa culture et sa connaissance de Jérusalem. C’est donc sous sa férule bienveillante et active que nous démarrons notre périple, à la fois sacré et profane.

Vue de Jérusalem. 1er plan Synagogue, mosquée et église. ©Thegazeofaparisienne

Vue de Jérusalem. 1er plan Synagogue, mosquée et église.
©Thegazeofaparisienne

Nous voilà partis direction porte de Damas, entée par le quartier musulman, car il faut savoir que la particularité de Jérusalem , musulmans, chrétiens et juifs vivent côte à côte, se croisent, cohabitent mais sans se mélanger. Etonnante cité, centre du monde, « nombril du monde » (omphalos en grec) où se touche du doigt trente siècles d’histoire, depuis la conquête de David sur les Cananéens jusqu’aux soubresauts les plus tragiques de l’histoire contemporaine.

Eglise de l'Assomption - Tombeau de la Vierge. ©Thegazeofaparisienne

Eglise de l’Assomption – Tombeau de la Vierge.
©Thegazeofaparisienne

Via Dolorosa nous suivons les pas du Christ, le chemin de croix avec les différentes étapes. Dans ce quartier musulman, petite enclave autrichienne avec café viennois. On imagine le docteur Sigmund Freud sous les palmiers : mais Feud n’est jamais allé à Jérusalem, préférant le smog de Londres aux oliviers du mont Sion. Plus loin nous descendons dans les profondeurs de la terre et découvrons une citerne d’eau. Sur une jolie place une église copte  éthiopienne, la plus ancienne Eglise chrétienne d’Afrique, et ses religieux si particuliers avec leur tonsure

Saint Sépulcre avec vue sur l'échelle. ©Thegazeofaparisienne

Saint Sépulcre avec vue sur l’échelle.
©Thegazeofaparisienne

Sur la place du Saint-Sépulcre, Norbert nous montre la fameuse petite échelle posée en équilibre sur les hauteurs (à droite en regardant face à l’église Saint-Sépulcre) qui n’a pas oscillé depuis 1850, miracle ! Etonnant paradoxe que ce firman du sultan ottoman visant à établir la paix entre les confessions chrétiennes. A l’intérieur nous passons une file considérable d’orthodoxes qui attendent leur tour pour voir le tombeau du Christ.  Juste à côté, chapelle dite des « Syriens », dans une niche,  se trouvent deux tombes incrustées dans la pierre qui pourraient être celles de Jésus et de Joseph d’Arimathie.

Face au Mur des Lamentations, immaculé et éclairé d’une blancheur virginale, nous sommes éblouis par la ferveur du lieu, moment de recueillement, nous déposons nos voeux écrits sur de minuscules petits papiers.

Le lendemain rendez-vous porte des Lions, direction quartier juif, en passant d’abord par le quartier Arménien, impeccable de propreté, de jolies maisons, sur un mur nous sommes émus par l’affiche demandant la reconnaissance du génocide arménien.

©Thegazeofaparisienne

©Thegazeofaparisienne

Vendredi, il faut se dépêcher pour atteindre avant 11h les portes du Mont des Oliviers, car  jour de Shabbat, les familles juives orthodoxes sortent en famille. J’apprends que les femmes portent des perruques. Nous passons devant les colonnes romaines du Cardo construit par les Romains à l’époque des bysantins.

La Grande Mosquée et le Dôme du Rocher ©Thegazeofaparisienne

La Grande Mosquée et le Dôme du Rocher
©Thegazeofaparisienne

Nous découvrons un point de vue unique digne d’une carte postale : les trois religions monothéistes sont représentées : église, mosquée et synagogue. Nous découvrons, dans la cité de David excavée par les archéologues israéliens, les ruines du palais de la reine Hélène d’Adiabène convertie au judaïsme au Ier siècle avant Jésus-Christ.

La piscine de Siloam, lieu d’arrivée de la riivière du Cédron, nous descendons dans les profondeurs pour l’atteindre, c’est une  certitude Jésus est bien passé par ce chemin. Dans le Nouveau Testament, c’est le bassin d’Ézéchias, l’endroit où Jésus envoya se laver l’aveugle de naissance qu’il guérit dans l’Evangile selon saint Jean (Jean 9, 1-41).

Jérusalem ©Thegazeofaparisienne

Jérusalem
©Thegazeofaparisienne

Nous admirons le Dôme du Rocher  qui est un sanctuaire et non une mosquée construit au VIIe siècle et constitue le troisième lieu saint de l’iislam, après La Mecque et Médine. Construite vers 691 ou 692, l’un des plus anciens sanctuaires du monde musulman abrite le « Rocher de la fondation » où, selon la tradition musulmane, Mahomet serait arrivé depuis La Mecque lors de « l’Isra » ou voyage nocturne d’où il serait monté au paradis. La tradition biblique y situe également le mont Moriah, le massif montagneux sur lequel Abraham monta avec son fils Isaac pour l’offrir à Dieu en sacrifice, puis le lieu sur lequel Salomon bâtit l’ancien Temple de Jérusalem (jusqu’à sa destruction par Nabuchodonosor, roi de Babylone).

A Jérusalem chaque pierre, chaque détail  a un sens, indépendamment de notre volonté nous nous laissons transporter dans cette spiritualité, ferveur.

Jérusalem ©Thegazeofaparisienne

Jérusalem
©Thegazeofaparisienne

Dans l’encieinte de Gethsemani je découvre le  jardin des oliviers, où se trouve un olivier planté depuis 1200 ans, le pape François en tant que franciscain y a planté le sien.

Construite de 1922 à 1924, elle renferme le rocher au pied duquel, selon la tradition, Jésus pria durant son agonie, avant son arrestation (Luc 22 :41). La basilique  est magnifique : elle a été reconstruite à l’identique d’après les plans de l’église byzantine du IVème siècle à l’époque de l’empereur Théodose par l’architecte italien Antonio Barluzzi dans les années 1920. Plusieurs nations ont participé en offrant les mosaïques des coupoles et absides.

Saint Sépulcre ©Thegazeofaparisienne

Saint Sépulcre
©Thegazeofaparisienne

Escapade à Tel Aviv, nous suivons les suggestions d’Agnès Bitton

 

Le matin, une promenade sur la Tayelet ( = la croisette) d’ouest en est et prendre un café dans un des bars restaurants les pieds dans le sable.

Continuer la Tayelet  jusqu’à Jaffa et visiter Jaffa, les petites rues, les artisans, déjeuner avec un felafel.
C’est de loin ce qu’il y a de plus beau.

Puis descendre le Bd Rothschild par le terre plein central, et prendre un jus de fruits dingue qui met notre petit bio de la rue de l’abbaye au ras des pâquerettes.
C’est le quartier du Bauhaus ( on en a plus sur le seul Bd Murat, mais bon…)

Arriver au quartier de Nevé Tsedeck, bobo à souhait. C’est dans ce quartier que la nuit est électrique et sympathique . L’idéal est de dîner assez tard chez Nanoushka, à partir de 23h, on danse sur les tables, sur le bar…
Bien sûr il y a le musée d’art moderne si vous êtes capables de le faire au pas de course, parce que oui, ils en sont fiers, et oui ils ont de belles oeuvres…

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Et c’est vrai  ce Musée d’art de Tel Aviv m’a fait une forte impression,  être accueilli par l’oeuvre gigantesque de l’artiste Yaacov Agam « Pace of time » 1970, que georges Pompidou appréciait particulièrement, il avait décoré l’antichambre des appartements privés de l’Elysée que nous pouvons voir maintenant au Centre Pompidou « Salon Elysée » titrée « une Symphonie visuelle »

Voir les collections éblouissantes de Moshe et Sara Mayer et celle de Mizne Blumental, des chefs-d’oeuvre se suivent Renoir, je retrouve un portrait de Misia Sert, des nymphéas de Monet, Gauguin, Cézanne, Bonnard, Chagall « Mur des lamentations » ,Max Ernst, une tour eiffel de Robert Delaunay,  Picasso et je termine en beauté par un portrait de Klimt, je quitte le lieu enchantée par cette visite.

Florence Briat Soulie

 

  • Notre guide :

Norbert Nakache shanaka@zahav.net.il

  • Notre hôtel :

The American Colony, l’hôtel où nous logions, beaucoup de charme, très bonne cuisine, une superbe piscine  (n’oubliez pas un maillot de bain!)  http://www.americancolony.com/

Hôtel American Colony ©Thegazeofaparisienne

Hôtel American Colony ©Thegazeofaparisienne

  • Restaurant Notre Dame, avec une  vue magnifique sur la ville et cuisine de qualité.

3 Ha Tsanhanim rd, Jérusalem 91204

Tel + 972 2627 9111

Notre Dame - Institut pontifical. Avec restaurant et hôtel. ©Thegazeofaparisienne

Notre Dame – Institut pontifical.
Avec restaurant et hôtel.
©Thegazeofaparisienne

  • Dans le quartier chrétien , se retrouver sur une terrasse et déguster un shawarma et des petites salades et terminer par un café arabe à la cardamone.

Une journée à Tel Aviv :

 

  • Musée : Tel Aviv Museum of Art  http://www.tamuseum.org.il/

27 Shaul Hamelech Blvd, POB 33288, 

The Golda Meir Cultural and Art Center,   61332012 Tel Aviv, Israel

Information, Box Office: +972 (0)3 6077020

Tel Aviv Museum of Art

Tel Aviv Museum of Art

  • Restaurant Nanoushka – Open: Sun-Sat 12:00- Last customer.

    Address: 28 Lilenbloom St.

    Tel: (03) 516-2254

 

  • Taxis : Jérusalem – Aéroport : 350 Shekels

Jérusalem – Tel Aviv : 450 shekels

  • A lire le blog Kef Israël de Rachel Samoul  où vous apprendrez toutes sortes d’informations sur Tel Aviv : http://kefisrael.com/

  • Remerciements à mes amies  : Séverine Pelletier  pour l’organisation géniale, Agnès Bitton  et Laurence Benichou Goldmann pour leurs adresses. 

 

Vieux quartier de Tel Aviv - Yaffa ©Thegazeofaparisienne

Vieux quartier de Tel Aviv – Yaffa
©Thegazeofaparisienne

 

 

 


Save the date du 25/11/2016

$
0
0

 

Ce week-end je vous propose deux idées de sortie culturelle : la sublime collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton ou alors dimanche,  une promenade à travers les galeries parisiennes, qui ouvrent leurs portes et pourquoi pas si vous êtes dans le Marais s’arrêter pour un brunch chez Umami…. A moins d’aller en Suisse voir la Biennale de l’image en mouvement à Genève ou une belle expo photo à Lausanne..

La salle Matisse (Le salon rose) au Palais Troubetskoï, début 1920 ©Moscou, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine. Photo ©Musée d'Art Moderne Occidental, Moscou

La salle Matisse (Le salon rose) au Palais Troubetskoï, début 1920 ©Moscou, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine. Photo ©Musée d’Art Moderne Occidental, Moscou

  • Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine

C’est une épure du Palais Troubetskoï, que nous découvrons à l’intérieur du nuage de l’architecte Frank Gerhy qui abrite la fondation Louis Vuitton. La foule est au rendez-vous et l’exposition ne désemplit pas, ouvrant ses portes jusqu’à 21h le samedi soir (et même 23h le vendredi), de quoi arriver ébloui et fourbu au dîner qui suit notre visite.

Car la collection est éblouissante réunissant de nouveau, pour la première fois, sur 4 étages, près de la moitié des œuvres originellement acquises par Chtchoukine puis dispersées par Staline dans les principaux musées russes. Si on a gagné en épure avec un accrochage totalement contemporain par peintre et par époque, on a perdu le charme de l’amoncellement de toiles qui recouvraient les murs du Palais Troubetskoï demeure de Chtchoukine et sa famille, telles des icônes. On nous laisse néanmoins voir cet intérieur incroyable, à l’entrée des salles d’exposition sous forme de panneaux photo en noir et blanc recouvrant le mur avant l’entrée dans les salles d’exposition.

Claude Monet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1866 ©Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine

Claude Monet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1866 ©Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine

Cézanne, Matisse, Picasso, Monet et Gauguin ce sont des œuvres majeures qui sont acquises par Chtchoukine dès la fin du 19ème siècle, confirmant un talent de collectionneur visionnaire qui nous donne à voir l’évolution de ses artistes préférés, Cézanne et Picasso en tête, dont on perçoit les influences et les évolutions respectives, depuis l’impressionnisme de Cézanne jusqu’au au cubisme de Picasso.

Fondation Louis Vuitton- Architecte : Frank Gerhy

Fondation Louis Vuitton- Architecte : Frank Gerhy

Il est si difficile de faire un choix que l’on s’imagine volontiers collectionneur, je citerai quatre toiles parmi les merveilles de Sergueï Chtchoukine : le mardi gras de Paul Cézanne qui représente Pierrot et Arlequin, habituellement exposé au Musée Pouchkine, les trois femmes de Picasso véritable développement aux demoiselles d’Avignon, le sublime atelier rose de Matisse restauré par la fondation Vuitton, et enfin le déjeuner sur l’herbe de Monet devant lequel il est difficile de retenir son émotion.

Chtchoukine a terminé sa vie à Paris en 1936, exilé avec une demi-douzaine de ses toiles.

Myriam Trefi

Fondation Louis Vuitton

22 Octobre 2016 – 20 février 2017

Commissariat : Anne Baldassari

Partenariats : Musée Pouchkine, Musée de l’Ermitage

Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine. Catalogue de l’exposition Sous la direction d’Anne Baldassari Éditions Gallimard

Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine.
Catalogue de l’exposition
Sous la direction d’Anne Baldassari Éditions Gallimard

 

  • Un dimanche à la galerie

Dimanche 27 novembre, 12h – 19h

Deuxième édition  « d’Un dimanche à la galerie », cette année 100 galeries jouent le jeu et ouvrent leur portes aux visiteurs, autour de rencontres avec des artistes, brunchs, performances… Une occasion de se promener à Saint Germain des Près, le Marais ou Belleville..

Un vote est organisé à cette occasion pour élire la meilleure exposition.  Liste des galeries participantes dans le programme :  http://www.undimanchealagalerie.com

Un dimanche à la Galerie 27/11/2016

Un dimanche à la Galerie
27/11/2016

  •  Un restaurant dans le Marais – Umami, Matcha Café.

22 rue Béranger – 75003 Paris

Tel : +33 (0)1 48 04 06 02

Umami Matcha Café Epicerie ©Thegazeofaparisienne

Umami Matcha Café
Epicerie
©Thegazeofaparisienne

Tout est vert décliné sur le  matcha, j’ai adoré le brunch matcha, ses petites salades, le smoothie bowl au matcha ou granola aux écorces de yuzu, les galettes de riz au sézame, les pancakes matcha, sirop yuzu. Deux propositions de brunch, le veggie et l’ Umami, à 27 et 30 €.
Umami est aussi une épicerie et vous pouvez repartir avec toutes sortes de produits japonais.

Umami Matcha Café Brunch du dimanche ©Thegazeofaparisienne

Umami Matcha Café
Brunch du dimanche
©Thegazeofaparisienne

Un seul bémol, il faut parfois un peu de patience pour avoir une place, l’adresse est victime de son succès. J’ai attendu un peu une table mais je ne l’ai vraiment pas regretté !

 

  • La Biennale de l’image en mouvement au Centre d’Art contemporain de Genève: du 09 Novembre au 29 janvier 2017

Biennale de l'image en mouvement

Les images animées investissent Genève!  A l’occasion de cette 15ème édition de la Biennale, Andréa Bellini, directeur du Centre d’Art Contemporain de Genève,  a commandité et produit (ou co-produit) 27 oeuvres animées. Cette manifestation hybride rassemble, en plusieurs lieux, un large éventail de films et documentaires (Cinema Dynamo et Spoutnick), installations multimedia (CACG et Mamco), ainsi que des performances (Théatre de l’Usine Tu et ZOO) autour des enjeux majeurs de notre société. Y participent des artistes talentueux d’horizons divers, cinéastes, artistes visuels ou performers. Cette édition de la Biennale voyagera ensuite au Palazzo Grassi de la Fondation Pinault à Venise, puis à Florence, Miami, Rotterdam, Montréal  ou encore Buenos Aires.

http://biennaleimagemouvement.ch/fr

  • Wojciech Zamecznik  -La Photographie sous toutes ses formes – Musée de l’Elysée, Lausanne jusqu’au 31 Décembre

Wojciech Zamecznik

Wojciech Zamecznik

Graphiste, photographe, designer, inventeur , le Polonais Wojciech Zamecznik est une figure emblématique de la scène artistique Polonaise d’après guerre. Il s’est intéressé à toutes formes de travaux et d’expérimentations photographiques, associant ce medium aux arts graphiques dans des créations innovantes. Au cours de sa vie, il a réalisé près de 200 affiches touchant au cinéma, à la musique, à l’édition ou à des expositions . Très intéressé par le rendu graphique de la vitesse et du mouvement, il crée de nouveaux motifs visuels à partir de captures d’images animées. Une magnifique exposition à la fois esthétique et passionnante!

Commissaire

Anne Lacoste, Musée de l’Elysée, en collaboration avec Karolina Puchala-Rojek, Présidente de la Fondation Archeologia Fotografii

http://www.elysee.ch/expositions-et-evenements/expositions/wojciech-zamecznik/

Wojciech Zamecznik Epreuves préparatoires pour une affiche inédite du festival de poésie polonaise contemporaine 1967.

Wojciech Zamecznik
Epreuves préparatoires pour une affiche inédite du festival de poésie polonaise contemporaine 1967.

 


Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine

$
0
0

C’est une épure du Palais Troubetskoï, que nous découvrons à l’intérieur du nuage de l’architecte Frank Gerhy qui abrite la fondation Louis Vuitton. La foule est au rendez-vous et l’exposition ne désemplit pas, ouvrant ses portes jusqu’à 21h le samedi soir (et même 23h le vendredi), de quoi arriver ébloui et fourbu au dîner qui suit notre visite.

La salle Matisse (Le salon rose) au Palais Troubetskoï, début 1920 ©Moscou, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine. Photo ©Musée d'Art Moderne Occidental, Moscou

La salle Matisse (Le salon rose) au Palais Troubetskoï, début 1920 ©Moscou, Musée d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine. Photo ©Musée d’Art Moderne Occidental, Moscou

Car la collection est éblouissante réunissant de nouveau, pour la première fois, sur 4 étages, près de la moitié des œuvres originellement acquises par Chtchoukine puis dispersées par Staline dans les principaux musées russes. Si on a gagné en épure avec un accrochage totalement contemporain par peintre et par époque, on a perdu le charme de l’amoncellement de toiles qui recouvraient les murs du Palais Troubetskoï demeure de Chtchoukine et sa famille, telles des icônes. On nous laisse néanmoins voir cet intérieur incroyable, à l’entrée des salles d’exposition sous forme de panneaux photo en noir et blanc recouvrant le mur avant l’entrée dans les salles d’exposition.

Claude Monet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1866 ©Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine

Claude Monet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1866 ©Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine

Cézanne, Matisse, Picasso, Monet et Gauguin ce sont des œuvres majeures qui sont acquises par Chtchoukine dès la fin du 19ème siècle, confirmant un talent de collectionneur visionnaire qui nous donne à voir l’évolution de ses artistes préférés, Cézanne et Picasso en tête, dont on perçoit les influences et les évolutions respectives, depuis l’impressionnisme de Cézanne jusqu’au au cubisme de Picasso.

Fondation Louis Vuitton- Architecte : Frank Gerhy

Fondation Louis Vuitton- Architecte : Frank Gerhy

Il est si difficile de faire un choix que l’on s’imagine volontiers collectionneur, je citerai quatre toiles parmi les merveilles de Sergueï Chtchoukine : le mardi gras de Paul Cézanne qui représente Pierrot et Arlequin, habituellement exposé au Musée Pouchkine, les trois femmes de Picasso véritable développement aux demoiselles d’Avignon, le sublime atelier rose de Matisse restauré par la fondation Vuitton, et enfin le déjeuner sur l’herbe de Monet devant lequel il est difficile de retenir son émotion.

Chtchoukine a terminé sa vie à Paris en 1936, exilé avec une demi-douzaine de ses toiles.

Myriam Trefi

Fondation Louis Vuitton

22 Octobre 2016 – 20 février 2017

Commissariat : Anne Baldassari

Partenariats : Musée Pouchkine, Musée de l’Ermitage

Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine. Catalogue de l’exposition Sous la direction d’Anne Baldassari Éditions Gallimard

Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine.
Catalogue de l’exposition
Sous la direction d’Anne Baldassari Éditions Gallimard


Photographe Martin Kollar: « Provisional Arrangement «

$
0
0
Martin Kollar Provisional Arrangement lauréat Prix Elysée

Martin Kollar, Provisional Arrangement, lauréat Prix Elysée @Martin Kollar

Le titre nous dit tout. L’incongruité des images, la « poésie de bouts de ficelle » comme la nomme Lydia Dorner, commissaire de l’exposition, les bricolages éphémères,  l’introduction impromptue d’éléments perturbateurs au sein d’univers immuables. Ici le permanent s’effrite et se transforme en temporaire. Martin Kollar s’intéresse à cette évolution de notre environnement et à l’adaptation, parfois fantaisiste, de l’homme à ces changements.

Martin Kollar Provisional Arrangement lauréat Prix Elysée ©Thegazeofaparisienne

Martin Kollar,  Provisional Arrangement,lauréat Prix Elysée ,©Thegazeofaparisienne

Son exposition au Musée de l’Elysée est étonnante, déroutante, pour certains, dérangeante, moi, je l’ai trouvée interpellante et immersive. Je me suis sentie, petit à petit, happée par ces univers bizarres, pourtant fortement ancrés dans la réalité. Une réalité que nous ne connaissons pas ou ne voyons pas. Les images, qu’en tire le photographe, sans aucune mise en scène, incluent toujours un détail singulier, qui en transforme le sens. Ajustements à des changements de son milieu pour répondre à ses besoins , résilience de l’homme ou de la nature face à la désagrégation de ce qui l’entoure. Chacun tissera l’histoire qu’il y lit . Jeux de paradoxes, les images se tendent entre entre le naturel et le fabriqué, le passé et le présent, le fonctionnel et la vie.

Martin Kollar Provisional Arrangement lauréat Prix Elysée ©Thegazeofaparisienne

Martin Kollar,  Provisional Arrangement, lauréat Prix Elysée,
©Thegazeofaparisienne

De magnifiques légumes aux couleurs vibrantes, jetés comme des déchets au milieu d’une nature qui les a produit; La froideur technique d’un robot contrastant avec l’image vivante d’un seau d’enfant, dont on se sert, faute de mieux pour tester la précision de la machine; ou, ailleurs, une planche de bois posée sur le dossier d’un fauteuil contre une fenêtre – pour en faire quoi?… la créativité humaine est pleine de surprise!  De ces étonnements nait également l’humour, un « comique de situation », comme ce stade de football pentu, construit à flanc de colline…. qui pourrait y jouer?

img_3354

L’agencement des images entre elles revêt, ici, un caractère essentiel. Dans le cadre du Prix Elysée 2014-16 qu’il a remporté, le projet de Martin Kollar se bâtit autour d’une exposition organisée au Musée, mais également d’une création éditorial dont la narration se précise au fil des pages. En résulte, la composition d’ensembles de photos qui se répondent et amplifient leur sens les unes au regard des autres.

Le photographe joue avec nous. Ainsi, dans la même salle,  l’image d’un oiseau empaillé portant une caméra, ancêtre de nos drônes durant la 1ere guerre mondiale, répond à une autre photo, où la nature est insondable, dissimulée sous des filets de protection près d’une route; cette même route fait écho à une autre image de route, paysage ouvert de nature et de liberté mais où apparait une cage verticale, elle même répondant à l’oiseau précédent… la boucle est bouclée. Les signifiants se valorisent.

Provisional Arrangement Prix Elysée

Martin Kollar, Provisional Arrangement, Prix Elysée,@thegazeofaparisienne

Martin Kollar Provisional Arrangement lauréat Prix Elysée ©MartinKollar

Martin Kollar, Provisional Arrangement, lauréat Prix Elysée, ©MartinKollar

Le regard fascinant de Martin Kollar attrape toutes ces situations insolites, construit des relations qui déroulent un sens , sans pour autant nous en donner les clés… il laisse à chacun de nous le soin de composer sa propre histoire .

Caroline d’Esneval

Lydia Dorner , commissaire de l'exposition "Provisional Arrangement" de martin Kollar

Lydia Dorner , commissaire de l’exposition
« Provisional Arrangement » de martin Kollar

 

Martin Kollar 

« Provisional Arrangement »

Jusqu’au 31 Décembre 2016

Musée de l’Elysée, lausanne

Commissariat: Lydia Dorner 

En savoir plus:

exposition Martin Kollar Musée de l’Elysée: Click

Martin Kollar : Click

 

 

 


Painting with Wool: Tombée de Métier at Galerie des Gobelins

$
0
0

VERSION FRANCAISE

Tapestry is not a word you’d associate with modernity. It connotes older days before electric heat, faded fabrics depicting mythic scenes, museum walls lined with relics of the past. But the Manufacture des Gobelins in the 13th arrondissement of Paris proves otherwise.

thumb_img_1838_1024

Dyed yarn from the factory’s store

Although this striking manufacturing house does indeed hold significant historic ties, dating all the way back to Louis XIV and supplying French monarchs with insulated walls since the 17th century, they now produce tapestries that arguably constitute the title of modern or contemporary art. Vibrant colors, abstract designs, and innovative arrangements grace their fabrics, and a current exhibition at the gallery just next door showcases the house’s most recent designs, plus information on the process of putting together these masterful works of art.

thumb_img_1025_1024

Colorful spools of thread

Thanks to a press tour by the exhibit’s knowledgeable curator, Marie-Hélène Bersani-Dali, I was exposed to the workings of the world of modern tapestry making, a topic I had been completely unaware existed before the visit.

The exhibit is named for the special event that occurs when a tapestry is finished – which, depending on its intricacy, can happen years after it was commissioned. Tombée de métier – literally, the fall from the loom – is the instant when the strings attaching the tapestry to the loom are cut, and the tapestry quite literally falls from where it was woven. This event is a celebration of collaboration, where every member that went into the production of the tapestry – the artist, the weavers, and everyone in between – participates in the official completion of the project.

thumb_img_1832_1024

Samples from the factory’s red hues

Similarly, the exhibit includes an examination of every aspect of the tapestry making process, providing brief descriptions of different weaving styles, showcasing vibrantly colored thread and preparatory models, and even hanging some tapestries so that their backs show, exposing viewers to the mass of hanging threads that cohere to create clear images on the other side of the fabric.

thumb_img_1824_1024

The back of a tapestry exposed for viewers to examine

The gaping room of the exhibit is divided into three rooms, the tapestries whose backs show acting as the walls between each section. The fronts of these tapestries, which were designed by Jacques Vieille, face each other, portraying highly stylized fireplaces against surrealist, graphic design backgrounds. (One of the backgrounds is a dense forest of ribbon spools, for which the factory employed silk thread to emphasize the roundness of the spools.) Their backs, which face the first and last room of the exhibit, are seas of yarn through which one can vaguely make out the patterns that appear on the other side.

thumb_img_1034_1024

Ms. Bersani-Dali explains how the rolled effect of the tapestries is produced using silk thread in one part of a dyptic by Jacques Vieille

As Ms. Bersani-Dali walked us through the exhibit, she took us through the process of a tapestry’s development, starting with the artist’s visual model, and then elaborating how the lissier (who is in charge of translating the model into tapestry form) chooses to interpret the artist’s design. Ms. Bersani-Dali compared this process to a choreographer adapting music according to his or her own personal tastes, clarifying that the lissier – not the artist – deliberates on all the logistics that go into the transition between paper and tapestry.

From the small model created by the artist, the manufacturer first creates a photo enlargement that mimics the eventual size of the tapestry. Next, they draw out a map of the same size that indicates where each color of thread will go. Next to a large floor piece by Claire Pichaud appears the initial cartographie of the piece. Imagine an enormous, very complicated color-by-numbers page, and you will have a pretty accurate image of what a cartographie looks like.

thumb_img_1822_1024

Claire Pichaud, « Le Monde en 9 » ou « La Maison du Calendrier, » [The World in 9 Parts, or The House of the Calendar], 2015

Next comes the decision of whether the tapestry will be hung on the wall or displayed on the floor. (Or, as in the case of a lace tapestry by Ghislaine Portalis in the middle room, displayed face-up on a table.) “There is more of a sense of reading in the case of the wall tapestries,” expresses Ms. Bersani-Dali. “There’s an entrance and an exit there, whereas with the floor tapestry you can step on it, stand on it, or walk around wherever you want.”

The factory’s 7 studios, 120 technicians, and 14,000 color variations allow for a wide breadth of work, ranging from pastels to deep jewel tones to intense neon hues. Two of the more vibrant tapestries stood out in the second room – one, a work by Stephen Craig, depicts interlacing bands of color with miniscule carnival stands scattered throughout. The other, a work by Pierre Mabille, mimics the effect of a veil being passed over its vibrant pattern, due to subtle, almost imperceptible color changes.

“On peint avec la laine [We paint with wool],” posited Ms. Bersani-Dali as she stood next to a tapestry by Sheila Hicks that I could have sworn was a Monet. But it’s not just painting that the tapestries are capable of mimicking – one piece is a highly photographic depiction of clouds with graphic text printed over them, as if created by a Photoshop program. A hanging wall piece in the first room by Klaus Rinke simulates charcoal and pencil drawing. While each piece maintains the grandeur and tactile quality of a tapestry, the thread is readily adaptable to various materials, configurations, and themes that allow each piece to take on the characteristics of other mediums of art.

thumb_img_1836_1024

Sheila Hicks, « Champ ensoleillé balayé par le vent, » [Sunlit field Swept Up by Wind], 2014

In the last room, an immense floor tapestry called “Foam” (Frederic Ruyant) portrays an intricate, chaotic pattern of abstracted ocean scenes – coral, seaweed, waves, swirling pools, and many-tentacled white creatures seethe in front of a multi-hued aquatic background. In fact, the tapestry is based on a photograph the artist took of a detail of a 17th century tapestry, Le Colosse de Rhodes, perfectly encapsulating the great arc of history through which the tapestry tradition extends.

 

 

Tombée de Metier will be on view at the Galerie des Gobelins, 42 Avenue des Gobelins, until January 4, 2017.

Tombée de Metier will be on view at the Galerie des Gobelins, 42 Avenue des Gobelins, until January 4, 2017.

 

 

Danielle Cohen, Wesleyan University 2018, Vassar-Wesleyan Program in Paris Autumn 2016

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Umami, Matcha Café.

$
0
0
Umami Matcha Café Epicerie ©Thegazeofaparisienne

Umami Matcha Café
Epicerie
©Thegazeofaparisienne

Un restaurant dans le Marais – Umami, Matcha Café.

22 rue Béranger – 75003 Paris

Tel : +33 (0)1 48 04 06 02

Umami Matcha Café Epicerie ©Thegazeofaparisienne
Umami Matcha Café
Epicerie
©Thegazeofaparisienne

Tout est vert décliné sur le matcha, j’ai adoré le brunch matcha, ses petites salades, le smoothie bowl au matcha ou granola aux écorces de yuzu, les galettes de riz au sézame, les pancakes matcha, sirop yuzu. Deux propositions de brunch, le veggie et l’ Umami, à 27 et 30 €.
Umami est aussi une épicerie et vous pouvez repartir avec toutes sortes de produits japonais.

 

Umami Matcha Café Brunch du dimanche ©Thegazeofaparisienne

Umami Matcha Café
Brunch du dimanche
©Thegazeofaparisienne

Un seul bémol, il faut parfois un peu de patience pour avoir une place, l’adresse est victime de son succès. J’ai attendu un peu une table mais je ne l’ai vraiment pas regretté !


Save the date 2/12/2016

$
0
0

 

Noël approche à grand pas, commence le casse-tête des cadeaux, que choisir, où trouver une idée originale dans nos moyens, j’ai une idée pour vous NOPOTO, voir l’exposition The Color Line au Quai Branly  et prendre une collation dans un joli salon de thé  Les Deux Abeiles ou encore préparer un week-end  à Lyon et découvrir la ville habillée de lumières.

Christmas is fast approaching and the headache of finding presents has already begun–what to choose and where to find an original gift within our means…Well I have an idea for you: NOPOTO (Noël pour tous/Christmas for all), a visit to The Color Line” exhibit at the Quai Branly Museum, and a cup of tea in a lovely restaurant—or even a trip to Lyon to discover the city adorned with lights.   

Quai Branly The Color Line

Quai Branly
The Color Line

  • Exposition / Exhibit: The Color Line – Les artistes africains-américains et la ségrégation 

A  l’occasion de cette exposition,  le Musée du  Quai Branly nous montre  une rétrospective très documentée et illustrée par les artistes représentatifs de l’histoire  de l’art Africain-Americain, qu’on ne connaît pas forcément bien . Elle  commence par  une urne fabriquée par une esclave dans les années 1860,  puis des affiches des spectacles « Black Face »  joués par des blancs grimés en noir, les couvertures de « The Crisis – A record of the darker race » , magazine officiel de la NAACP 1910-1915 , le tableau du peintre Henry Ossawa Tanner qui fit un voyage en France, pour terminer  par une grande toile de Basquiat.

Jean-Michel Basquiat (1960-1988) "Fool's fetish" 1984

Jean-Michel Basquiat (1960-1988)
« Fool’s fetish » 1984

In this extensive collection, Musée Quai Branly Jacques Chirac :  is showcasing the entire history of African-American art. Beginning with an urn sculpted by a slave and ending with contemporary artists (including a stunning Basquiat piece), the exhibit spans the entire history of art created by black Americans.

Exposition jusqu’au 15 janvier 2017.

Musée du Quai Branly Jacques Chirac – 37 Quai Branly – 75007 Paris

MUSEE DU QUAI BRANLY – THE COLOR LINE

Couvertures de magazines : "The Crisis - A record of the darker race" , magazine officiel de la NAACP 1910-1915

Couvertures de magazines :
« The Crisis – A record of the darker race » , magazine officiel de la NAACP 1910-1915

  • NOPOTO fête ses 10 ans à La Couleuvre /NOPOTO celebrates its 10th anniversary at La Couleuvre. Voir ARTICLE NOPOTO

Une très bonne idée Noël approche, et pourquoi pas offrir l’oeuvre d’un artiste ? Nopoto  Noël pour tous offre cette possibilité de rencontrer des artistes, cette année 140 artistes invités,  et de pouvoir acquérir une oeuvre sans intermédiaire à des prix très attractifs.

Since Christmas is coming, why not give the gift of an original work of art? Nopoto’s « Christmas for All » is offering the opportunity to meet artists and to buy one of their works without the obstacle of high prices.

Nopoto Salon d'artistes

Nopoto
Salon d’artistes

  • L’as­so­cia­tion NOPOTO  a vu le jour en décembre 2007 sous l’im­pul­sion de quelques amis qui ont imaginé un projet soli­daire et festif. Le collec­tif, consti­tué majo­ri­tai­re­ment de plas­ti­ciens, s’est engagé par diffé­rentes actions à  donner une visi­bi­lité et appor­ter un soutien concret aux artistes, sans distinc­tion de statuts, d’ori­gines et de géné­ra­tions. Il  a pour voca­tion de favo­ri­ser le lien entre artistes, mais aussi entre les artistes et le public, de diffu­ser l’art contem­po­rain et de le rendre acces­sible au plus grand nombre. 
  • NOPOTO came to light in December 2007 under the impetus of several friends who imagined a project that both promotes solidarity and festivity. The collective, made up of mostly visual artists, pursues various projects that provide both visibility and concrete support to artists, no matter their status, origin, or age. Its main goal is to prioritize relationships between artists, but also between artists and the public, and to distribute contemporary art in a more accessible and widespread way.

Info on the NOPOTO association:

Les 3 premiers week-ends de décembre, de 14h à 20h / The first 3 weekends of December, from 14:00 to 20:00.

15bis rue Parmentier 93400 Saint-Ouen

Métro : Garibaldi

La bourse 2016  a été attribuée à Sarah Duby  / The 2016 grant was awarded to Sarah Duby.

http://nopoto.fr/infos

 
  • Un salon de thé / restaurant  :  Les deux Abeilles

Vous dégusterez de bonnes petites salades, des tartes salées et sucrées et gateaux faits maison, le lieu est charmant. / Have a taste of little salads, sweet and savory pies, and homemade cakes at this charming place.

189 rue de l’Université

Tel 0145556404

Les Deux Abeilles Salon de thé

Les Deux Abeilles
Salon de thé

  • La fête des lumières / The Festival of Lights

présentée par une collaboration d’artists et par la ville de Lyon, se déroulera du 8 à 11 décembre à Lyon. / brought to you by a collaboration of artists and the city of Lyon, is to take place from December 8th to the 11th in Lyon.

A savoir plus / for more informations: http://www.fetedeslumieres.lyon.fr/fr/page/dates-et-horaires



The Spectacular Second Empire, 1852-1870

$
0
0

By Bruno Soulié

VERSION FRANCAISE An exhibit on the Second Empire – a must-see! For if the artistic rehabilitation of the Second Empire has been going on since the Grand Palais’ 1979 exhibit, it’s now been over 35 years, as Guy Cogeval recalled on the night of the opening. The Second Empire as a political regime has historically had “very bad press.” And unfortunately for the defeated, Napoleon was pardoned for nothing, and the punishment (the Battle of Sedan) fit the crime (the coup on December 2, 1851).
However, the Second Empire deserves more than sarcastic comments centered on Napoleon III, his aging erotomania and his shiny battles where you could hear the click of the harnesses of Edouard Detaille’s African hunters, who unnecessarily sacrificed themselves in Floing and Illy to break the siege of Sedan.

©Thegazeofaparisienne

©Thegazeofaparisienne

The curators of this exhibit played a bold role, which was to recognize and express the diversity and richness of this period – a time that is too often marked with the seal of the Second Empire (the political regime being itself a coincidence that fell like a veil over the artistic leaps and bounds). This period doesn’t mean much to us these days – in fact, I think that some of the visitors had some difficulty thinking of any significant facts about the time, which is largely forgotten today.

1-Monet "Mme Louis Joachim Gaudibert" 2-Manet "Emile Zola"

1-Monet « Mme Louis Joachim Gaudibert »
2-Manet « Emile Zola »

Which is exactly why Guy Cogeval, Yves Badetz, Paul Perrin, and Marie-Paule Vial invited the general public to this little memory refresher. The arrangement can only give us small samples, for a comprehensive collection would have been near impossible. But even the setting helps set the tone: the old Orsay station is undeniably “Second Empire,” with its metal skeleton, which acts as the background for an abundance of eclectic decorations. It’s a summary of the style during this period, which continued in popularity under the 3rd Republic.

Edouard Degas "La famille Bellelli" Gustave Courbet Gustave Courbet "P. J. Proudhon et ses enfants" ©Thegazeofaparisienne

Edouard Degas « La famille Bellelli »
Gustave Courbet
Gustave Courbet « P. J. Proudhon et ses enfants »
©Thegazeofaparisienne

It’s difficult to summarize a period whose artistic fabric is so rich and diverse. The curators had to be selective in their approach, lest they sacrifice certain fundamental aspects of the era. For example, this time is marked by the Catholic Revival, an expansion of missionary orders, and an alliance between the throne and the altar. A short section is dedicated to the diffusion of Catholic thought, with which several Parisian churches are contemporaneous: the Sainte Clotilde Basilica (1857), or the Saint-Augustin Church (1860-1871), for example.

Psyché au fond de l'Impératrice au Château de Saint Cloud ©Thegazeofaparisienne

Psyché au fond de l’Impératrice au Château de Saint Cloud
©Thegazeofaparisienne

The risk here is that of reducing the splendor of the Second Empire to its luxurious and eclectic décor – the adornments of the living room where Princess Mathilde, the true artistic muse of the era, welcomed guests; and the tastes of her lover, Alfred de Nieuwerkerke, the superintendant of fine arts. Princess Mathilde would appear in these elegant salons in drawings by Sébastien Charles Giraud, in his townhouse on Rue de Courcelles. The Second Empire was also an authoritarian regime, replete with political clashes, attempted attacks (such as that of Orsini against Napoleon III), and beginnings of the working class challenge. Another aspect at play was the recognition of the French sector, depicted by the bronze worker Tolain of the International Association of Workers (the first international one was created in London in 1864).

Société de cristallerie Lyonnaise Bénitier, 1867 offert à l'impératrice. ©Thegazeofaparisienne

Société de cristallerie Lyonnaise
Bénitier, 1867 offert à l’impératrice.
©Thegazeofaparisienne

This period is thus a paradoxical one: the dominating taste was geared towards the new and towards diversity. But at the same time, modernity broke through the drapes of the bourgeois taste. It’s a complicated task to display such diversity and tension, behind the homogenous façade of Offenbach’s operettas, and the period’s precious drapes and furniture. Everything seemed “kitsch,” and our current era’s taste for vintage and ostentatious design should be largely satisfied with the collection produced by these tensions.

Edouard Manet "Le déjeuner sur l'herbe" ©Thegazeofaparisienne

Edouard Manet
« Le déjeuner sur l’herbe »
©Thegazeofaparisienne

The highlight is probably a painting by James Tissot called Le Cercle de la Rue Royale. Nothing sums up this edge-of-abyss feeling better than the elegant, Parnassian poses of the subjects, who represent the aristocratic class of 1870. In 1870, everything felt suspended on the edge of a cliff: The storms were gathering, the dark points obscuring the horizon – and yet, the painting symbolizes a French lightness. It makes you think of Prévost-Paradol, who prophesied the future face-off between France and German, and who killed himself in Washington when he heard about the declaration of the Prussian War on July 20, 1870.

Berceau du prince impérial - Louis-Napoléon 1856.

Berceau du prince impérial – Louis-Napoléon 1856.

But the creativity of artistic expression during the Second Empire lies in the decorative arts. It was under this regime that a new type of creativity was born and flourished. Certainly we’ll always have the sarcasms of Zola to stigmatize this class of the accomplished nouveau-riches, the Saccards and Rougon-Macquarts, but this class had the means to adapt art according to the modernity that new industrial techniques had created. Sculpted wood, painted enamel, ceramic molds from live models, multicolored glass, and semi-precious stone settings were all challenging techniques attempted by artists trying to keep up with the old masters by using the industrial means of their time.

Couronne et diadème de l'Impératrice Eugénie. ©Thegazeofaparisienne

Couronne et diadème de l’Impératrice Eugénie.
©Thegazeofaparisienne

World fairs served as windows into modern techniques. The coin collection known as the “Mérovée” of Guillaume Diehl and Emmanuel Frémiet, created during the 1867 World’s Fair, is a demonstration of all the styles – Merovingian, Roman, and “Roman-Merovingian.” The bas-relief sculpted by Emmanuel Frémiet represents Mérovée’s victory over Attila in the Catalaunic Fields in the year 451. The monumental marble sculpture (2 by 38 meters) demonstrates “National Antiquity” style and also the construction of the French nation’s heroic past, which Napoleon III and minister of public education Victor Duruy promoted through propoganda.

Spectaculaire Second Empire ©Thegazeofaparisienne

Spectaculaire Second Empire
©Thegazeofaparisienne

The exhibit on the Second Empire fits coherently in the general program of the Musee d’Orsay, which is celebrating its 30th anniversary this year (1986-2016). This trajectory began one year ago with the hidden sides at the heart of the Second Empire’s society, the “splendor and misery of the courtesans.” Then there was the exhibit dedicated to Fredric Bazille, “the youth of Impressionism,” killed in combat at Beaune-la-Rolande in 1870, which continued the description of this imperial society and its future impressionists. For the exhibit aptly demonstrated the tension between academic painting, naturalism and the origins of impressionism.

Manufacture impériale de Sèvres. Antoine Léon Brunel Rocque Vase commémoratif de la visite de l'impératrice à Amiens en 1866 - 1867

Manufacture impériale de Sèvres.
Antoine Léon Brunel Rocque
Vase commémoratif de la visite de l’impératrice à Amiens en 1866 – 1867

The exhibit takes care to avoid Manicheism, concentrating instead on the diversity of artistic expression in both the painting world and its related fields. Thus it plays with nuance, recreating in one of the last rooms the layout of paintings in one of these world fairs. You can see here the birth of Venus… (peut-être vous n’avez pas fini cette phrase?)

Photography also makes a powerful appearance in the exhibit, since the Second Empire was the Golden Age for photography. The invention of the negative allowed for reproduction, and progressive techniques reduced the waiting time. Disdéri’s snapshots democratized photography.

Franz Xaver Winterhalter "Portrait de l'Impératrice Eugénie" 1857

Franz Xaver Winterhalter
« Portrait de l’Impératrice Eugénie » 1857

Among the photographers of the time, Nadar is the most famous. Stereoscopic photographs become the phenomenon of the moment: they set up exotic journeys, biblical paintings, and worldly evenings, or the famous “diableries,” heated satires of Napoleon III and his dignitaries. These gatherings announced in advance the “roman-photo” and the cinematic fantasies of Méliès.

The choices of the exhibit’s curators willingly obey the eclecticism that marked the Second Empire and their gamble turned into a success: it’s difficult to recreate the creative energy of the Second Empire, which plunged France into modernity and economic development, and this exhibit perfectly evokes the kaleidoscope of art and society. The political rehabilitation of the regime and of Napoleon III’s personality has often failed in the face of the prominent and authoritarian figure of Napoleon I. Victor Hugo and Léon Gambetta have definitively won, one with his punishments and the other with his speech. Bismarck, the defeat of Sedan and the Paris Commune have finished the trial of the “imperial party.”

Vue de l'exposition ©Thegazeofaparisienne

Vue de l’exposition
©Thegazeofaparisienne

The ambition of Musee d’Orsay’s exhibit is different: it aims for an artistic sort of rehabilitation, to transcend the clichés and the “kitsch” quality that becomes too often tied to the idea of the Second Empire. It’s a successful whirlwind that’s all owed to Guy Cogeval, Yves Badetz, Paul Perrin et Maris-Paule Vial.

Bruno Soulié

Translated by Danielle Cohen, Vassar-Wesleyan Program Fall 2016

The Spectacular Second Empire, 1852-1870

27 September 2016 – 15 January 2017
Musée d’Orsay

The Spectacular Second Empire

Théodore Gudin "La princesse de Metternich en diable noir" 1864 (bal du Ministère de la Marine)

Théodore Gudin
« La princesse de Metternich en diable noir » 1864 (bal du Ministère de la Marine)

 


La fête impériale au Musée d’Orsay …

$
0
0

ENGLISH VERSION (Click here)

Une exposition sur le Second Empire : il faut oser ! Car si la réhabilitation artistique du Second Empire est engagée depuis l’exposition fondatrice du Grand Palais en 1979 – il y a maintenant plus de 35 ans comme le rappelait Guy Cogeval le soir de l’inauguration – le Second Empire comme régime politique a « très mauvaise presse » dans l’historiographie. Malheur aux vaincus en quelque sorte : rien n’est pardonné à Napoléon le Petit et le Châtiment (la débâcle de Sedan) n’est jamais très loin du Crime (le coup d’Etat du 2 décembre 1851).

second-empire

Pourtant, le Second Empire mérite mieux que les sarcasmes qui entourent Napoléon III, son érotomanie vieillissante ou ces batailles rutilantes où claque le harnachement des chasseurs d’Afrique d’Edouard Detaille, qui se sacrifièrent inutilement autour de Floing et d’Illy pour rompre l’encerclement de Sedan.

Les commissaires ont fait un pari audacieux : rendre compte de la diversité et de la richesse de cette période, trop souvent marquée du sceau du Second Empire – le régime politique étant lui-même une coïncidence qui tombe comme un voile sur les soubresauts artistiques – alors que pour les contemporains que nous-sommes, suivis par les Millenials «», cette période peut n’évoquer plus grand’chose. Je pense que certains visiteurs de l’exposition auraient quelque difficulté à mentionner un souvenir saillant de cette période, largement oubliée aujourd’hui.

 

Franz Xaver Winterhalter "Portrait de l'Impératrice Eugénie" 1857

Franz Xaver Winterhalter
« Portrait de l’Impératrice Eugénie » 1857

C’est donc à une re-visitation que nous invitent Guy Cogeval, Yves Badetz, Paul Perrin et Marie-Paule Vial. La scénographie ne peut procéder que par touches car l’exhaustivité est impossible. Mais le lieu même participe de la mise en scène : l’ancienne gare d’Orsay est d’une conception toute « Second Empire » avec son ossature métallique que recouvre une profusion ornementale très éclectique. C’est tout un résumé du style du régime qui continue à percer sous la IIIème République.

Vue de l'exposition ©Thegazeofaparisienne

Vue de l’exposition
©Thegazeofaparisienne

Il est difficile de rendre compte d’une période aussi riche sur le plan artistique. Les commissaires ont donc dû être sélectifs dans leur approche au risque de sacrifier certains aspects fondamentaux de l’époque. Par exemple, cette période est celle du renouveau catholique, de l’expansion des ordres missionnaires, de l’alliance du trône et de l’autel. Un court passage est consacré au rayonnement catholique dont nombre d’églises parisiennes sont contemporaines (basilique Sainte-Clotilde, 1857 ou l’église Saint-Augustin (1860-1871). Le risque est de résumer les fastes du Second Empire à son décor luxuriant et éclectique, celui du salon de la princesse Mathilde, véritable égérie des arts avec son amant, Alfred de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts. La princesse Mathilde paraît dans ses élégants salons dessinés par Sébastien Charles Giraud dans son hôtel particulier de la rue de Courcelles. Le Second Empire a été aussi un régime autoritaire, d’affrontements politiques, de tentatives d’attentats (dont celui d’Orsini contre Napoléon III) et des débuts de la contestation ouvrière avec la reconnaissance de la section française, animée par l’ouvrier bronzier Tolain, de l’Association internationale des travailleurs (la Ière Internationale créée à Londres en 1864).

1-Monet "Mme Louis Joachim Gaudibert" 2-Manet "Emile Zola"

1-Monet « Mme Louis Joachim Gaudibert »
2-Manet « Emile Zola »

La période est ainsi paradoxale : le goût du moment est au « néo » et à l’éclectisme. Mais parallèlement, la modernité perce sous les oripeaux du goût bourgeois. Il est complexe de rendre compte d’une telle diversité et de tensions, derrière la façade unanime des opérettes d’Offenbach et de la préciosité des draperies et du mobilier. Tout paraît à foison « kitsch » et le goût de notre époque pour le vintage et l’ostentatoire devrait être largement satisfait.

Couronne et diadème de l'Impératrice Eugénie. ©Thegazeofaparisienne

Couronne et diadème de l’Impératrice Eugénie.
©Thegazeofaparisienne

Le sommet reste le tableau de James Tissot, le « Cercle de la rue Royale ». Rien ne résume mieux ce sentiment du seuil devant l’abîme que la pose élégante et parnassienne des sujets, qui représentent la fleur de l’aristocratie en 1870. En 1870, tout semble suspendu au bord du gouffre : les orages s’amoncellent, les points noirs obscurcissent l’horizon et pourtant, le tableau symbolise la légèreté française. On pense à Prévost-Paradol qui prophétise le futur affrontement franco-allemand et se suicide à Washington à l’annonce de la déclaration de guerre à la Prusse le 20 juillet 1870.

Psyché au fond de l'Impératrice au Château de Saint Cloud ©Thegazeofaparisienne

Psyché au fond de l’Impératrice au Château de Saint Cloud
©Thegazeofaparisienne

Mais la créativité de l’expression artistique du Second Empire demeure les arts décoratifs. C’est sous ce régime que l’expression naît et s’accommode. Certes nous aurons toujours les sarcasmes de Zola pour stigmatiser cette classe de parvenus et de nouveaux riches, les Saccard, les Rougon-Macquart mais elle a l’art d’accommoder les styles à la modernité que permettent les nouvelles techniques industrielles. Le bois sculpté, l’émail peint, le moulage sur nature en céramique, le verre polychrome et les pierres dures montées sont de véritables défis techniques lancés aux artistes qui se mesurent aux maîtres anciens en utilisant les moyens industriels de leur temps. Les expositions universelles sont les vitrines des techniques modernes.

Edouard Manet "Le déjeuner sur l'herbe" ©Thegazeofaparisienne

Edouard Manet
« Le déjeuner sur l’herbe »
©Thegazeofaparisienne

Le médaillier dit de « Mérovée » de Guillaume Diehl et d’Emmanuel Frémiet, créé lors de l’exposition universelle de 1867, est ainsi un résumé de tous les styles, mérovingien, roman ou « roman-mérovingien ». Le bas-relief sculpté par Emmanuel Frémiet représente la victoire de Mérovée sur Attila aux Champs Catalauniques en 451. Le meuble monumental (2 mètres 38 de haut) participe de la mode des « Antiquités nationales » et de la construction du passé héroïque de la  nation française, dont Napoléon III et Victor Duruy, ministre de l’instruction publique, sont les propagandistes.

Société de cristallerie Lyonnaise Bénitier, 1867 offert à l'impératrice. ©Thegazeofaparisienne

Société de cristallerie Lyonnaise
Bénitier, 1867 offert à l’impératrice.
©Thegazeofaparisienne

L’exposition sur le Second Empire s’inscrit dans la cohérence de la programmation du musée d’Orsay, dont nous fêtons les 30 ans cette année (1986-2016). Nous avions commencé il y a un an avec les côtés obscurs au sein de la société du Second Empire, les « splendeurs et misères des courtisanes » ; l’exposition consacrée à Frédéric Bazille, « la jeunesse de l’impressionisme », tué au combat de Beaune-la-Rolande en 1870, poursuit la description de la société impériale et des futurs impressionnistes. Car l’exposition montre bien la tension entre la peinture académique, le naturalisme et les prémices de l’impressionnisme.

Edouard Degas "La famille Bellelli" Gustave Courbet Gustave Courbet "P. J. Proudhon et ses enfants" ©Thegazeofaparisienne

Edouard Degas « La famille Bellelli »
Gustave Courbet
Gustave Courbet « P. J. Proudhon et ses enfants »
©Thegazeofaparisienne

L’exposition prend soin d’éviter le manichéisme : elle insiste au contraire sur la diversité des expressions artistiques sur le plan de la peinture et des filiations. Elle joue ainsi sur la nuance, en recréant dans l’une des dernières salles, la disposition des tableaux dans ces évènements mondains et artistiques que sont les « salons ». On y voit ainsi la naissance de Vénus, si troublante

Spectaculaire Second Empire ©Thegazeofaparisienne

Spectaculaire Second Empire
©Thegazeofaparisienne

La photographie est très présente car le Second Empire est l’âge d’or de la photographie. L’invention du négatif permet la reproduction et les progrès techniques réduisent le temps de pause. Les clichés de Disdéri démocratise la photographie. Nadar en est le photographe le plus connu. Les photographies stéréoscopiques sont le phénomène du moment : elles mettent en scène les aventures les plus exotiques, des tableaux bibliques, des soirées mondaines, ou les fameuses « diableries », satires furieuses de l’empereur Napoléon III et de ses dignitaires. Ces amusements annoncent à l’avance le roman-photo et les fantaisies cinématographiques de Méliès.

Berceau du prince impérial - Louis-Napoléon 1856.

Berceau du prince impérial – Louis-Napoléon 1856.

Le choix des commissaires d’exposition obéit volontiers à l’éclectisme, qui est la marque du Second Empire, et leur pari est une réussite : il est difficile de rendre compte de la vitalité créatrice du Second Empire, qui fait également entrer la France dans la modernité et le développement économique, et l’exposition y réussit parfaitement en évoquant, même furtivement, le kaléidoscope des arts et de la société.

Vue de l'exposition.

Vue de l’exposition.

La réhabilitation politique du régime et de la personnalité de Napoléon III a souvent échoué face à la figure proéminente et tutélaire de Napoléon Ier. Victor Hugo et Léon Gambetta ont définitivement vaincu, l’un avec avec les Châtiments, l’autre avec son verbe. Bismarck, la défaite de Sedan et la Commune de Paris ont achevé le procès de la « fête impériale ». L’ambition de l’exposition du musée d’Orsay est différente : elle vise la réhabilitation artistique, pour dépasser les clichés et la marque du « kitsch » qui s’attachent encore trop souvent au Second Empire. C’est un tourbillon et c’est une réussite que l’on doit à Guy Cogeval, Yves Badetz, Paul Perrin et Maris-Paule Vial.

Bruno Soulié

Manufacture impériale de Sèvres. Antoine Léon Brunel Rocque Vase commémoratif de la visite de l'impératrice à Amiens en 1866 - 1867

Manufacture impériale de Sèvres.
Antoine Léon Brunel Rocque
Vase commémoratif de la visite de l’impératrice à Amiens en 1866 – 1867

Spectaculaire Second Empire

1852-1870

Jusqu’au 15 janvier 2017

Musée d’Orsay

Musée d’Orsay – Spectaculaire Second Empire

Théodore Gudin "La princesse de Metternich en diable noir" 1864 (bal du Ministère de la Marine)

Théodore Gudin
« La princesse de Metternich en diable noir » 1864 (bal du Ministère de la Marine)


Walasse Ting (1928-2010): Le Voleur de Fleurs , Musée Cernuschi

$
0
0

Walasse ting Sans titre (Femme au perroquet), 1980 Archives Pierre Alechinsky © The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/Photo Michel Nguyen

Walasse Ting, Sans titre (Femme au perroquet), 1980, Archives Pierre Alechinsky
© The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/Photo Michel Nguyen

Version Française  – Musée Cernuschi’s exhibit of Walasse Ting presents a kaleidoscopic display of the artist’s creative evolution, tracing his Chinese roots to his experiences abroad. Each room introduces a new element of his artistic vocabulary, the layers accumulating until the end of the visit, when a seamless synthesis of his work is finally achieved. From black and white to evocative reds and blues, treat your eyes to the visual language that is Ting’s art.

 

1 year old first time sing song

5 years old first time draw dragonfly

6 years old first time smell flower

16 years old first time falling in love

Walasse Ting, 1967 Photographie John Lefebre © Marion Lefebre

Walasse Ting, 1967,Photographie John Lefebre © Marion Lefebre

Ting grew up in Wuxi, a city near Shanghai, China, that exposed him to both rural and cosmopolitan settings and cultivated the beginnings of his versatile craft. Upon entering the exhibit, we view two pieces from his premiere show in China and grasp the first thread of Ting’s artistic background. The paintings are spun by elegant calligraphic brushstrokes, unveiling his roots in traditional Chinese art. These visuals are paired with the first part of a poem written by Ting entitled, Walasse Ting. Composed of brief lines revealing a “first” from each year of his life, the text accents the reservoir of experiences that breeds this multifaceted body of work.

18 years old first time leave China

19 years old first time sold water-colour

21 years old first time one man show

22 years old first time take big boat to paris

Calligraphic work by Ting @TessHolland

Calligraphic work by Ting @TessHolland

With his career progressing, he embraces a twin identity known as the “great flower thief,” a creative persona that represents his cultural crossroads and artistic malleability. Working in this vein, Ting produces pieces inspired by expressionism and action painting while maintaining the non-figurative forms and color palette of his calligraphic roots. His 1957 painting Black Spider and White Snake, illustrates this creative marriage, activating our eyes by the creatures’ movement through a neutral palette of thick paints. The image literally lifts from the canvas’ surface, depicting a common Chinese subject through the energetic techniques of expressionism, reminiscent of Pollock.

 28 years old first time not believe in anything

29 years old first time write poem

30 years old first time come to America

One Cent Life Jaquette de couverture © Matchteld Appel/ Photo Frédéric Charron

One Cent Life,Jaquette de couverture
© Matchteld Appel/ Photo Frédéric
Charron

Between 1950-1960, Ting travels between Europe and the United States, collaborating with artists of the CoBrA Movement with the purpose of creative experimentation. He envisions himself working with these artists to create a fluid body of work, and the result: One Cent Life, a collective that features work from 27 artists, melding text, pop art, and abstract expressionism. Ting contributes poetry to this project, which his contemporary Pierre Alechinsky, labels as, “jam session painting.” Moreover, the assemblage of work captures the aesthetic of the time, expressing the vitality and volume that pervaded the art scene internationally, with Ting acting as its creative source. Joan Mitchell, Roy Lichenstein, and Andy Warhol are just a few others whose work is incorporated in this project.

32 years old first time eat hot dog

37 years old first time have daughter

38 years old first time buy color television 

One Cent Life @TessHolland

One Cent Life @TessHolland

Towards the end of the 1950s, Ting embraces the theme of erotic femininity, crafting a series of evocative nudes in saturated pastels. During this time, we witness Ting reimagining a prototypical subject matter and supplying it with an innovative edge. We visualise Ingre’s Grand Odalisque and Manet’s Olympia exiting their golden frames and sinking into Ting’s canvases, adopting their evolved forms as modern nudes. Transforming the female body into patches of vibrant color, Ting also echoes the work of fauvist artists, adding another coating to his creative breadth.

44 years old first time see father sleep inside coffin

45 years old firs time become U.S. citizen

46 year old first time smell money like bullshit

Pastel nudes @TessHolland

Pastel nudes @TessHolland

 

Galleries of colourful paintings are wedged between rooms of black and white, highlighting the versatility of the artist and his allegiance to his Chinese roots. He continues to make calligraphic art throughout the entirety of his career, manipulating traditional materials and subject matter through his own modern lens.

48 years old first time know life is round

51 years old first time bought a letter by Gaugin

55 years old first time rainbow for breakfast

Calligraphic work by Ting @TessHolland

Calligraphic continuation by Ting @TessHolland

The final gallery of the exhibit is my personal favorite, as it showcases the peak of Ting’s career, during which the threads of his artistic identity entwine into an exquisite whole. These pieces serve as a vessel of pluralistic influences that merge with Ting’s own inventive touch, engendering a style uniquely his.

The final space pairs monochrome and multicoloured works, both types arresting the viewer with their elegant subjects and active marks. We enter a whirlwind of florals, birds, and delicate women, Ting’s compositions radiating sophistication and finesse.

64 years old first time feel death

65 years old first time see sun rising

66 years old first time breathe fresh air

@TessHolland

@TessHolland

As we part with Ting’s collection of diverse works, we are accompanied by a profound sense of wonder, struck by the scope of his artistic skill and the vivid style that is simply, Ting.

Walasse Ting Raindrops on my eyes 1974, © The Estate of WalasseTing/ADAGP,2016/Photo John Sturges

Walasse Ting, Raindrops on my eyes,1974,
© The Estate of WalasseTing/ADAGP,2016/Photo John Sturges

You have until the end of February to view Ting’s collection housed by Musée Cernushci, an impressive building in Paris’ 8th arrondissement. After exploring the rest of the museum’s collection of Asian art wander through the neighbouring Parc Monceau, a quaint setting that will extend your day’s aesthetic indulgence even further.

67 years old first time fishing in sea

68 years old first time paint a whale

69 years old first time buy a white buddha

70 years old first time buy 2 shooting stars…

Tess Holland -Wesleyan University 2018, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016

Ting Walasse

Le Voleur de Fleurs

Musée Cernuschi

Until 26 February 2017

 

http://www.cernuschi.paris.fr/fr/expositions/en-cours

 


« Le grand losange » de Daniel Buren

$
0
0

 

Photo-souvenir: 'Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016 bandes de vinyle auto- adhésif noir et blanc de 8,7 cm de large et vinyle coloré translucide © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Photo-souvenir: ‘Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016
bandes de vinyle auto- adhésif noir et blanc de 8,7 cm de large et vinyle coloré translucide © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Ce matin là j’avais rendez-vous avec Marella Rossi, place Beauvau dans le temple des arts décoratifs du XVIIIe siècle, chez l’antiquaire Jean-Marie Rossi.
Et c’est une jolie histoire que sa fille Marella me raconte, tout d’abord celle de son père, ce jeune homme italien fou de belles choses.

Un beau rêve  que réalise ce fils d’émigré.  Au départ, nous sommes loin de l’écrin du Faubourg. Son père débute comme tourneur et deviendra directeur d’une usine de roulement à billes.  Embourgeoisement, Il se marie avec une alsacienne et c’est sur les conseils de  leur filsJean-Marie, qu’ils déménagent pour une nouvelle adresse le Champ de Mars.  L’ambition de Jean-Marie Rossi est de rencontrer des gens passionnants, des artistes, à 15 ans il connaissait tous les antiquaires et faisait acheter des meubles à son père. Au retour de son service militaire il  repère que Maurice Aveline antiquaire de cette célèbre rue du Cirque est souvent à Londres, vivier du XVIIIe siècle français, conséquences de la révolution. Jean-Marie Rossi lui propose de tenir sa galerie à Paris et très vite, ils s’associent.

Photo souvenir Daniel Buren Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016 © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Photo souvenir
Daniel Buren
Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016
© Daniel Buren / ADAGP, Paris

Dès les premières années, il se tourne vers  les arts décoratifs étrangers et  s’intéresse aux  meubles de l’Exposition Universelle : Beurdeley, Barbedienne.

Le jour, il vit avec le mobilier XVIIIe et le soir, il se passionne  pour l’art contemporain,

Et c’est sur ce terrain  de la confrontation que Marella a  décidé de s’aventurer.

Le mélange des genres plait,  art africain / art moderne  c’est évident : pensons  à l’actuelle collection de Marc Ladreit de Lacharrière.

Art contemporain/mobilier XVIIIe pas si simple c’est pourtant cette direction qu’a prise, il y a  quatre ans, Marella, en  invitant au moment de la Fiac, une galerie dans sa galerie,  et ce fût un grand  succès.

Photo souvenir Daniel Buren Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016 © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Photo souvenir
Daniel Buren
Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016
© Daniel Buren / ADAGP, Paris

A l’occasion de  la deuxième édition de ce cet évènement  elle  rencontre Lorenzo Fiaschi créateur de Galleria Continua.

Coup de foudre entre les deux galeries,  une première expérience avec Michelangelo Pistoletto, et, depuis,  tous les ans, un artiste investit l’espace du 94 rue du fg st honoré.

Daniel Buren et Marella Rossi Credit: @Fabienne Altabert @galerie.aveline

Daniel Buren et Marella Rossi
Credit: @Fabienne Altabert
@galerie.aveline

Il faut savoir que Jean-Marie Rossi, fut  également un des premiers acheteurs de Buren dans les années 60. Il acquiert pour son ami Gunter Sachs cinq toiles, représentant le fameux tissu à rayures du Marché Saint Pierre. Gunter Sachs l’un des célèbres maris de BB n’en veut pas et on ne sait pourquoi ces cinq toiles resteront  remisées dans un placard 50 ans et c’est long ! mais quoiqu’il en soit, la surprise est d’autant plus grande à la re-découverte de ces oeuvres.

 

Photo souvenir : Daniel Buren "peinture sur papier" mai 1965 "Peinture sur papier" janvier-mai 1965

Photo souvenir :
Daniel Buren « peinture sur papier » mai 1965 « Peinture sur papier » janvier-mai 1965

Daniel Buren et Jean-Marie Rossi se revoient avec plaisir et l’exposition de l’artiste dans la galerie apparait comme une évidence. Visite à l’atelier, l’artiste dessine les plans, il fait appel à des graffeurs pour que la façade de l’immeuble soit entièrement repeinte selon son projet. Le résultat est bluffant.

Daniel Buren a imaginé d’utiliser un outil visuel à partir d’un tissu trouvé au marché Saint Pierrre ,  ayant comme motif des  bandes de 8,7 cm de large dont deux sont peintes. Il a présenté ses toiles le  3 janvier 1967 au Salon de la Jeune Peinture au Musée d’Art Moderne avec  ses camarades   : Mosset des toiles carrées avec un cercle au centre, Parmentier des toiles horizonrtales et Toroni des empreintes de pinceau à 30cm d’intervale.

Daniel Buren est présent dans de grandes collections et celui de Claude Berri a été adjugé près d’un million hors frais lors de la vente aux enchères de sa collection.

 

Bureau de Jean-Marie Rossi - Envers du décor. © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Bureau de Jean-Marie Rossi – Envers du décor.
© Daniel Buren / ADAGP, Paris

N’hésitez pas à faire un tour sur cette place plutôt en fin d’après-midi, faites votre « photo souvenir »  puis poussez la porte et découvrez Buren, les oeuvres sorties de l’ombre de la collection de l’antiquaire mais aussi Buren que vous ne connaissez pas.  Vous serez surpris par ces toiles étonnantes, celles avant les rayures,  réalisées par l’artiste lors de son séjour dans les Caraïbes, début des années 60. Appréciez aussi les bronzes, les marqueteries, les porcelaines délicates de ces artistes fabuleux du XVIIIe siècle, les toiles de l’artiste sont en harmonie parfaite dans ce décor créé par Jean-Marie Rossi.

Photo souvenir Daniel Buren Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016 © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Photo souvenir
Daniel Buren
Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016
© Daniel Buren / ADAGP, Paris

Autrement dit, la toile de 1966 est l’une des toutes premières sur lesquelles on voit apparaître des rayures verticales comme celles dont je me sers encore aujourd’hui. Mais je considère ces toiles comme mes dernières œuvres « traditionnelles », et ma vraie rupture avec la peinture traditionnelle s’est produite quand j’ai pris conscience que le lieu d’exposition de l’œuvre était aussi important que l’œuvre elle-même – une question qui ne semblait jamais avoir été posée.  » Daniel Buren

Florence Briat Soulie

Photo souvenir Daniel Buren Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016 © Daniel Buren / ADAGP, Paris

Photo souvenir
Daniel Buren
Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016
© Daniel Buren / ADAGP, Paris

 

 Galleria Continua  et  Aveline – Jean-Marie Rossi

 

présentent

 

Daniel Buren

 

« Le Grand losange, travail in-situ »

 

de Jean-Marie Rossi à Jean-Marie Rossi de 1965 à 2016

 

Exposition jusqu’au 10 janvier 2017

Place Beauvau, 94 rue du Faubourg Saint Honoré – 75008 Paris
http://www.galleriacontinua.com/
http://aveline.com/en/

 

Lot 21 B DANIEL BUREN (NÉ EN 1938) Peinture aux formes variables EUR 986,500 Collection Claude Berri 22 /10/2016, Christie's Paris

Lot 21 B
DANIEL BUREN (NÉ EN 1938) Peinture aux formes variables – EUR 986,500 Collection Claude Berri 22 /10/2016, Christie’s Paris

Photo-souvenir: 'Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016 bandes de vinyle auto- adhésif noir et blanc de 8,7 cm de large et vinyle coloré translucide © Daniel Buren / ADAGP, Paris Photo Vanni Bassetti Courtesy the artist and GALLERIA CONTINUA

Photo-souvenir: ‘Le Grand Losange’, travail in situ, Galleria Continua chez Galerie Aveline Jean-Marie Rossi, Paris, Octobre 2016
bandes de vinyle auto- adhésif noir et blanc de 8,7 cm de large et vinyle coloré translucide © Daniel Buren / ADAGP, Paris


Save The date 16/12

$
0
0

Il y a comme un parfum de Noël dans l’air…. »Paris est une fête » écrivait Hemingway, tout comme  Londres, New-York, Bâle…où l’ambiance citadine irradie de mille surprises, festivités, nouveautés. Tellement de choses à voir. Venez,  je vous emmène découvrir avec moi quelques incontournables: le nouveau Grand Musée du Parfum ou encore l’exposition de Rembrandt à Paris, Caravage et Rauschenberg à Londres, Carmen Herrera et Agnès Martin à New York, Kandinsky à Bâle…et pourquoi pas une toute nouvelle galerie à Genève!

  • Un nouveau Musée à Paris? mettez-vous au Parfum !                                                                                                            

    Le Grand Musée du Parfum

Il était temps! L’odorat, le sens le plus émotionnel de tous, a enfin son lieu de prédilection. Le « Grand Musée du Parfum » vient juste d’ouvrir ses portes, au 73 rue du Faubourg Saint -Honoré, dans un magnifique hotel particulier. Dédié au Parfum, ce lieu offre un parcours sensoriel et intéractif sur ses quatre étages d’exposition. Tout, vous saurez tout sur le Parfum! Depuis son histoire, jusqu’aux secrets de sa création et aux milliers d’essences utilisées dans sa conception. Ce qui frappe également, dans ce lieu, est la mise en scène des étonnantes installations de diffusion, aux lignes organiques et modernes. Comme le précise, son Président-directeur Guillaume de Maussion, ce nouveau musée s’adresse à un large public, chacun suivra le parcours et la lecture qui convient à son âge, les familles devraient y trouver leur bonheur.  A découvrir à partir du 16 Décembre.

Le Grand Musée du Parfum – 73 rue du Faubourg St-Honoré, 75008 Paris

  • L’incomparable clair- obscur de Rembrandt au Musée Jacquemart André- « Rembrandt Intime »- jusqu’au 23 Janvier 2017

    Rembrandt

Conçue autour de trois chefs-d’oeuvre achetés par Edouard et Nélie Jacquemart, cette exposition retrace la vie et l’évolution artistique de Rembrandt, à travers vingt tableaux et une trentaine de gravures et dessins. Petite mais magnifique, intimiste et émouvante, cette rétrospective met en lumière les moments marquants de son existence, depuis ses heures de gloire à Amsterdam, jusqu’à sa ruine et sa solitude. Elle nous livre son attachement profond à sa famille et à ses proches dans des portraits touchants, où éclate le génie de Rembrandt.

Musée Jaquemart André

  • Robert Rauschenberg à la Tate Modern, Londres – Jusqu’au 2 Avril 2017

    Rauschenberg © Robert Rauschenberg Foundation, New York.

    Rauschenberg , 1983, Solvent transfert and acrylic on wood panel with unmbrellas,© Robert Rauschenberg foundation NY.

    La Tate Modern présente la première grande rétrospective mondiale de l’artiste, depuis sa disparition en 2008.

Artiste majeur, Rauschenberg a considérablement marqué l’histoire de l’Art Américain de la deuxième moitié du 20 ème siècle. L’exposition à la Tate Modern retrace soixante ans de son fascinant travail artistique, une aventure exceptionnelle au coeur de l’art Moderne. Nous y admirons toutes les phases de sa création, depuis sa réponse à l’expressionnisme abstrait, jusqu’aux oeuvres tardives, saturées d’images et de couleurs. Sa curiosité sans limite, son appétit incessant de nouvelles expérimentations artistiques révèlent à nos yeux un très large éventail d’oeuvres hybrides, où se mêlent peinture, sculpture, photographie, sérigraphie, collages et installations .

http://www.tate.org.uk/whats-on/tate-modern/exhibition/robert-rauschenberg

  •   « Beyond Caravaggio » National Gallery, Londres – Jusqu’au 15 janvier 2017

    Beyond Caravaggio

A première vue, cela pourrait ressembler à de l’humour Anglais: Mais où sont donc les tableaux de Caravage? Il y a très peu d’oeuvres du grand Maître dans cette exposition, à peine six sur quarante-neuf et encore dont une est discutable… le diable se cache dans les détails, et ici le détail vient du « Beyond »! Cette exposition n’est, en effet, pas une rétrospective de Caravage, elle présente, en réalité, l’incroyable influence de l’Artiste sur les peintres de son temps et postérieurs, et sur l’histoire de l’Art en général. On y retrouve les chefs d’oeuvre de grands maîtres Français, Hollandais, Italiens ou Espagnols, tels La Tour, Ribera, Gentileschi etc…inspirés par le style unique de Caravage. C’est lui qui, le premier, a  introduit le Réalisme dans ses peintures, figurant des scènes de la vraie vie avec des  personnages non idéalisés. Sublime!

http:www.nationalgallery.org.uk/whats-on/exhibitions/beyond-caravaggio

  • Carmen Herrera: Lines of Sight, Whitney Museum, New York  – Jusqu’au 9 Janvier 2017 

Amarillo Dos ©Carmen Herrera

Amarillo Dos, ©Carmen Herrera , photograph by Chi Lam

Cette exposition présente le travail d’une figure emblématique de l’Art  Américain d’après-guerre. En particulier, elle met l’accent sur la période 1948-1978 , durant laquelle, Carmen Herrera développe son style d’Abstraction Géométrique. Des formes graphiques, des couleur vibrantes….  un style formel épuré mais incroyablement fort et vivant!

Carmen Herrera

©Carmen Herrera , photograph Ronald Amstutz

  •  Agnès Martin (1912-2004) au Guggenheim New-York, jusqu’au 11 Janvier 2017

Agnès Martin

La peinture d’Agnès Martin est source de sérénité. Par des lignes et des grilles répétitives, aux nuances douces, elle cherche a figurer les émotions comme le bonheur, l’amour, l’innocence, la liberté etc..  L »architecture même du Guggenheim, ne pouvait mieux servir le style  méditatif unique de cette artiste, qui recommender pour apprécier ses oeuvres de  » s’asseoir et regarder« .

  • Kandinsky, Marc et Le « Blaue Reiter » (Le Cavalier Bleu) : Fondation Beyeler – Jusuq’au 22 Janvier 2017

    Franz Marc Les grande chevaux bleus, 1911

    Franz Marc
    Les grande chevaux bleus, 1911

« Der Blaue Reiter » (le Cavalier Bleu)- est le nom de l’almanach, publié par Kandinsky et Marc, qui révolutionna toute la conception de l’Art en 1912. Ce mouvement libéral déterminant rassembla un certain nombre d’artistes, entre 1908 et 1914, et ouvrit la voie de la modernité. Détacher la couleur de ce qu’elle représente, libérer les lignes de leur contour, placer la « nécessité intérieure » et le « sens » au coeur de la création artistique au lieu de la forme et du style, telle est la philosophie de cet Art. L’exposition à Beyeler célèbre ce mouvement artistique et présente de magnifiques tableaux d’un Kandinsky évoluant vers l’abstraction, des oeuvres animalières magistrales de Marc ainsi que des peintures d’autres artistes de cette mouvance ( tels  August Macke, Alexej von Jawlensky ou Robert Delaunay…). Ce mouvement fondateur, interrompu momentanément par la guerre, continua d’influencer avec brio la création d’après-guerre jusqu’aux Maitres de la scène Contemporaine.

Wassilli Kandisky Etude pour Murnau 1908

Wassilli Kandisky, Etude pour Murnau, 1908

  • Et …Une nouvelle Galerie à Genève ! « Air Project Art Gallery  » – Quai du Cheval Blanc 11, 1227 Genève

    Kourtney Roy

    Kourtney Roy

    Comme le précise Yasmina Lavizzari, fondatrice de « Air Project », sa galerie a pour objectif de découvrir, présenter et donner de la visibilité à de jeunes et talentueux artistes émergents. C’est l’exposition « Picture in translation » qui inaugure ce nouveau lieu artistique Genevois. Elle réunit 5 artistes sur un concept d’échange et de dialogue autour des photographies de Kourtney Roy, l’une d’entre eux. Les images de Kourtney Roy sont la rencontre de fictions cinématographiques et d’une esthétique de mode. Les quatre autres artistes ,Gersende de Foucaud, MDL, Marta Fofi et Béatrice Poggio, ont été invités à proposer leurs propres récits inspirés par l’univers des photographies de K.Roy, chacun avec la singularité de son vocabulaire propre.  Exposition « Picture in translation » visible  jusqu’au 14 Janvier 2017.

    Gersende de Foucaud Down the red Hills

    Gersende de Foucaud devant son dessin au fusain, « Down the red Hills »

 

Caroline d’Esneval

 

 


Fabienne Verdier – : Rhythms and Reflections – London

$
0
0

 

By Jacqueline Knox

Fabienne Verdier is a French artist who is currently showing in London at the Waddington Custot Gallery, 11 Cork Street. The exhibition features her most recent large-scale abstract paintings that have been produced over the last year.

© Fabienne Verdier Waddington Custot Gallery , London

© Fabienne Verdier
Waddington Custot Gallery , London

 

Following graduation from art school, Verdier chose to move to Sichuan in China, for a decade, to study painting under Chinese calligraphy masters. Thus, her work is underpinned by a depth of philosophy, spiritual meditation, preparatory sketches, reading and writing from an Eastern historical viewpoint. Following her time spent in China, Verdier studied the Flemish painters of the Renaissance with their influence of texture, structure and symbolism in painting. This texture is very evident in her work with the juxtaposition between the depth of the background with the thick, oily paint traversing the large-scale canvases.

Fabienne Verdier , Cadence, Walking Painting Courtesy of Waddington-Custot Gallery

Fabienne Verdier , Cadence, Walking Painting Courtesy of Waddington-Custot Gallery

The two bodies of work; ’Walking Paintings’ and Rhythms and Reflections’ reflect the time spent during 2014 as artist in residence at The Juilliard School of Performing Arts, New York. To really appreciate these works it is helpful to watch the accompanying film, which illustrates the physicality involved in the making of these large artworks. In the ‘Walking Paintings’ the paint is poured through a soft funnel onto the canvas suspended from above. Verdier moves across the canvas with this funnel of paint, akin to a walk across a landscape. The vertical painting technique allows Verdier a freedom of movement that is evident in the work.

Verdier, Mutation, Walking Painting, Courtesy of Waddington-Custot Gallery. Boîte de réception x

Verdier, Mutation, Walking Painting, Courtesy of Waddington-Custot Gallery.
Boîte de réception
x

The ‘Rhythms and Reflections’ works are created by working in harmony with various musicians and responding to their sound through the form of paint using large calligraphy brushes and other tools to express this sound onto canvas. These works are less about the physical act of painting and more about the consideration of rhythmic layering in response to this sound.

Fabienne Verdier White Propagation I 2016 acrylic and mixed media on canvas 72 x 71 1/4 in / 183 x 181 cm

Fabienne Verdier
White Propagation I
2016
acrylic and mixed media on canvas
72 x 71 1/4 in / 183 x 181 cm

Please go to the gallery website for more information about this artist and to view the catalogue.

http://www.waddingtoncustot.com

The film of Fabiene Verdier in residence at The Juilliard School of Performing Arts, New York is really worth watching. It is fascinating to see her methods behind her work and the thinking that underpins it. The film will be shown at the Institut Français, Kensington, London. Saturday 14th January 2017 at 16.30 pm. Please see link below for tickets:

http://www.institut-francais.org.uk/cine-lumiere/whats-on/special-screenings/the-juilliard-experiment-qa/

 

http://fabienneverdier.com

Fabienne Verdier – : Rhythms and Reflections

Waddington Custot Gallery

11 Cork Street – London

November 25th-February 4th 2017

Fabienne Verdier - Detail showing movement of paint across the canvas....

Fabienne Verdier – Detail showing movement of paint across the canvas….


« Le Sapin dans tous ses états ! », le Concours photo de The Gaze of a Parisienne

$
0
0

attachment-1-1

Mon beau Sapin, Roi des Forêts…

Click! Capturez -le pour le nouveau Concours Photo The Gaze of a Parisienne: « Le Sapin dans tous ses états« .

Soyez Artistiques, soyez Créatifs !

Le Gagnant sera invité à la visite privée d’une grande exposition Parisienne en Janvier.

 

Postez vos plus belles photos sur notre page Facebook « The Gaze of a Parisienne », ou envoyez les par e-mail à thegazeofaparisienne@yahoo.fr  .

Les meilleures photos seront publiées sur notre Blog à votre nom.

TOP départ !  Vous avez jusqu’au 8 Janvier 2017 !! 

Joyeux Noël à Tous!!

 



Cy Twombly (1928-2011), bouquet final 2016 …

$
0
0
"Blooming", 2001-2008 Acrylique, crayon à la cire sur 10 panneaux de bois. 250 x 500 Collection particulière © Cy Twombly Foundation, courtesy Archives Fondazione Nicola Del Roscio ©Thegazeofaparisienne Centre Pompidou

« Blooming », 2001-2008
Acrylique, crayon à la cire sur 10 panneaux de bois. 250 x 500
Collection particulière © Cy Twombly Foundation, courtesy Archives Fondazione Nicola Del Roscio
©Thegazeofaparisienne
Centre Pompidou

Pour un certain type de peinture, c’est instinctif : pas comme si vous étiez en train de peindre un objet  ou une chose en particulier, mais comme si ça traversait votre système nerveux. C’est comme un système nerveux. La chose n’est pas décrite ; elle se produit. Le sentiment accompagne l’action. La ligne suit le sentiment, quelque chose de doux d’abord, d’onirique, qui devient quelque chose de dur, quelque chose d’aride, quelque chose de solitaire, la fin de quelque chose, le commencement de quelque chose » Cy Twombly,(*) entretien avec David Sylvester, 2000.

(*) Cy » Cyclone Young , deux initiales  empruntées à son père,  joueur de baseball.

 « le peintre d’histoire qui raconte des histoires » Jonas Storsve

Une rétrospective à Pompidou consacrée au peintre américain à Cy Towmbly, empreinte de beauté, conclut en bouquet final l’année 2016. L’exposition donne la possibilité de voir ces immenses toiles, ces grands comme les petits formats, certaines n’ont  jamais été exposées au public .

L’itinéraire de Cy Twombly est paradoxal : peintre américain, installé dès les années 50 en Italie, il est plus inspiré par l’Antiquité, en particulier l’Antiquité grecque et sa mythologie, par la couleur et les formes, que l’art américain moderne et contemporain qui va dominer les tendances de l’art occidental. Twombly naît avec l’expressionnisme abstrait, Jack Kerouac,

Allen Ginsberg et la Beat Generation dont il évolue rapidement, en conservant le même goût pour la couleur et la forme abstraite mais il se détache du Pop Art puis de l’émergence de l’art conceptuel et du minimalisme. Cy Twombly reste un peintre fidèle au chevalet, au tableau et à l’atelier, sans doute en raison de son exil précoce en Italie, terre de l’Antiquité gréco-latine et de la Renaissance.

Cy Twombly Centre Pompidou

Cy Twombly
Centre Pompidou

Méconnu en Amérique, il est d’abord reconnu en Europe, en France notamment par le galériste Yvon Lambert (autre paradoxe lorsqu’on connaît son goût pour l’art conceptuel). Il est ensuite adoubé par les Etats-Unis au titre d’une reconnaissance tardive, qui lui vaut les honneurs du marché mais aussi des grands musées (dont le MOMA). Le pinacle demeure le travail accompli pour la galerie des bronzes antiques du musée du Louvre : The Ceiling surplombe la collection des bronzes antiques.

Cy TwomblyTrès connu pour son écriture peinture, cette exposition du Centre Pompidou est aussi une grande fresque retraçant l’histoire d’une vie, par ses peintures, mais aussi ses photographies et sculptures.

Je suis enthousiaste de voir cette oeuvre étalée sous mes yeux, celle d’un artiste, Cy Twombly du jeune homme qui part au service militaire, l’incompris qui montre ses toiles au grand Galériste Castelli, celui qui a peint au Louvre le plafond des médailles, le voyageur avide de savoir. 

Toute une vie vouée à l’art. 

Cy Twombly

Cy Twombly

Une richesse , une culture , une histoire qui transperce les grandes  toiles accrochées sur les cimaises du Centre Pompidou. Des œuvres très intimes sont visibles comme ses photos de cèdrats apportes par un ami  ou encore celle de ce  citron rare « main de bouddha », il travaille sur le flou ,  avec Polaroïd , style Fresson, les tirages sont réalisés en Allemagne. 

Une mise en scène orchestrée par un commissaire d’exposition passionné  : Jonas Storsve, heureux de nous faire découvrir les chef d’oeuvres de Cy Twombly. Certaines jamais vus en France comme « le bouclier d’Achille » ou encore celui retrouvé au hasard d’une conversation, « Night Watch » ce titre qui sonne si bien emprunté à Rembrandt. Le « bouclier d’Achille » mérite que l’on s’y attarde : les couleurs y apparaissent crues et vives, comme jetées sur la toile. Le caractère presque vif de la toile fait penser à ces couleurs retrouvées, presque intactes, des peintures de l’Antiquité. Car les peintres de l’Antiquité sont anonymes et tombés sous le laminoir de l’histoire à l’exception des témoignages écrits qui font encore briller les noms de Zeuxis et Appelle. Pourtant, le visiteur et l’observateur ont plus que l’impression de voir ces peintures telles que mises à jour dans leurs couleurs à Paestum, avec la fameuse fresque de la « tombe du plongeur », peintures archaïques du début du Vème siècle avant Jésus-Christ. L’archaïsme et le primitivisme de la peinture de Twombly sautent aux yeux et nous renvoient à cette vieille histoire de l’humanité.

Cy Twombly Centre Pompidou

Cy Twombly – Centre Pompidou

Comment Twombly n’aurait-il pas eu en tête ces récentes découvertes (1968) alors qu’il était dans la période la plus créatrice de sa peinture ? Au même moment un reportage de Vogue (1966) le présente au public cultivé américain dans sa villa de Bassano in Teverina, près de Bomarzo et de ses jardins extravagants de la Renaissance italienne (le « Parc des Monstres »).

Apollinien, élégant dans son costume de lin blanc finement coupé, Cy Twombly est sous le regard ciselé de Horst P. Horst, grand photographe de mode. Ce n’est pas Richard Avedon mais la publication est celle de Diana Vreeland : Cy Twombly pose mi-figure de mode et mi-artiste dans une mise en scène soigneusement étudiée où art, mode et luxe se rejoignent. Nous sommes loin des canons de l’artiste maudit mais on comprend mieux alors les qualificatifs qui lui sont accolés dans l’ouvrage de Dominique Baqué, « Cy Twombly, sous le double signe d’Apollon et de Dionysos » car l’oeuvre de Twombly est placé sous le signe de la lumière, de la poésie et de la vie.

Twombly se baigne dans les eaux de l’Antiquité, celle des Hommes et des Dieux.

Sans titre (Bassano in Teverina), 1985 Huile, acrylique sur panneau de bois 181,7 x 181,7 cm Cy Twombly Foundation © Cy Twombly Foundation, courtesy Archives Nicola Del Roscio ©Thegazeofaparisienne

Sans titre (Bassano in Teverina),1985
Huile, acrylique sur panneau de bois 181,7 x 181,7 cm
Cy Twombly Foundation © Cy Twombly Foundation, courtesy
Archives Nicola Del Roscio – ©Thegazeofaparisienne

Une exposition rétrospective qui montre les débuts de sa carrière, cette toile peinte en 1954, pendant son service militaire dont il ne se séparera jamais, où on aperçoit la palette du peintre, autoportrait à la Rembrandt ? Car Twombly reste énigmatique dans son regard : tout est singulier dans son oeuvre, objet d’une reconnaissance tardive, à rebours des expressions artistiques qui dominent alors l’art contemporain.

Ses premières oeuvres des années 50 à la peinture industrielle en noir et blanc comme celles montrées à Léo Castelli et refusées par le grand galériste New-Yorkais. Celles-ci remisées pendant des années dans un entrepôt, réapparaissent toutes les trois au grand jour, jamais exposées elles ont gardé leur couleur chair alors que les autres toiles s’éclaircissent.

"Quatro stagioni : Primavera, estate, Autunno, Inverno" 1993-1995

« Quatro stagioni : Primavera, estate, Autunno, Inverno » 1993-1995

Cette peinture à qui il a toujours voué une grande fidélité même dans ces années où la grande tendance était l’art conceptuel.  Dans ces années 70 très difficiles pour la peinture alors déconsidérée, Twombly introduit des collages sur ses bacchanales romaines. 

Une approche timide dans ses jeunes années , il ose la couleur doucement après avoir utilisé le noir et blanc. A partir de 1959 il délaisse la penture industrielle pour celle à l’huile.

Cy Twombly Centre Pompidou

Cy Twombly
Centre Pompidou

C’était un étudiant volontaire, très cultivé, passionné pour l’Antiquité, passion sans doute attisée par  sa soeur qui étudie les lettres anciennes. Il fait la demande d’une bourse qu’il obtient pour un programme très ambitieux,  il veut tout voir,  les grottes de Lascaux,  les musées français, italiens,  néerlandais.. étudier la préhistoire,  l’Antiquité, le  Baroque… Il invite son ami Robert Rauschenberg à l’accompagner et s’embarque en Italie , passe hiver 52/53 au Maroc. C’est amusant de penser que parallèlement à cette exposition parisienne Twombly,  une grande rétrospective Robert Rauschenberg a lieu à la Tate Modern jusqu’en avril 2017. 

Alessandro Twombly, 1965 Impression à sec sur carton 43,2 x 28 cm Cy Twombly Foundation © Fondazione Nicola Del Roscio

Alessandro Twombly,1965. Impression à sec sur carton 43,2 x 28 cm
Cy Twombly Foundation
© Fondazione Nicola Del Roscio

 

Dès cette époque,  la sérialité est importante dans son travail, et se retrouve toute sa vie. On peut voir un triptyque qui appartient à François Pinault « Ilium » auquel manquait un des panneaux, Cy Twombly le repeint dans les années 2000. Les grandes épopées antiques sont une source permanente d’inspiration : il n’a cessé de travailler à la mise en image de ces tragédies décrites par Homère, Euripide et jusqu’à Jean-Paul Sartre, avec les Mouches. Son oeuvre est un trou béant où se projette la survivance des mythes païens : le rapprochement avec le roman de Jean Ray, « Malpertuis » (1943) et le film surréaliste de Harry Kümel (1971) est immédiat, ce roman d’une maison fantastique où les Dieux de l’Olympe survivent au 20ème siècle.

En 1959, il épouse une jeune italienne portraitiste Luisa Tatiana Franchetti et s’installe à Rome

Cy Twombly ©Thegazeofaparisienne

Cy Twombly – Centre Pompidou
©Thegazeofaparisienne

Au fur et à mesure de ma visite les thèmes de l’Antiquité , des inspirations des peintres classiques se découvrent.  En 1960 il est subjugué par une exposition sur Nicolas Poussin au Louvre,  le commissaire est Anthony Blunt. Sa belle famille aurait possédé un Titien, La filiation et l’inspiration sont alors directes entre l’Antiquité et le hiératisme des personnages de Poussin, comme figés dans une sculpturale dignité presque inhumaine : sommes-nous en présence des hommes ou des Dieux ou s’agit-il des hommes de l’Arcadie, ce pays imaginaire avant la Chute ?

Une fidélité à  la peinture, aux peintres qui perdure et qu’il nous transmet tout au long de sa vie. Dans les années 2000, il peint ses nymphéas (a gathering of time, 2003).

Cy Twombly Fifty Days at Iliam

Cy Twombly
Fifty Days at Iliam

Les sculptures ne sont pas en reste, elles sont réunies sur un grand socle face au ciel de Paris, au dernier étage du Centre Pompidou. Ses sculptures blanches, comme des statues grecques, côtoient alors le grand ciel bleu d’hiver de Paris : le spectacle est magnifique.

Je ressens son engagement, son horreur de la guerre en Irak, le sang qui coule symbolisé par le rouge de ses lettres autrefois blanches sur les « tableaux noirs » de la fin des  années 60.  En 2010, son plafond des médailles au Louvre est inauguré, un an avant sa mort. Une vraie place pour cet artiste imprégné d’histoire dans ce grand musée de l’histoire de l’art. Une fin illustrée par le bouquet final géant qui porte bien son nom « Blooming » réalisé entre 2001 et 2008.

Wilder Shores of Love, 1985 Peinture industrielle, huile (bâton d’huile), crayon de couleur, mine de plomb sur panneau de bois 140 x 120 cm Collection particulière © Cy Twombly Foundation

Wilder Shores of Love, 1985
Peinture industrielle, huile (bâton d’huile), crayon de couleur, mine de plomb sur panneau de bois
140 x 120 cm – Collection particulière – © Cy Twombly Foundation

Si vous n’avez pas encore vu cette exposition, allez-y, une oeuvre qui nous donne de l’énergie pour commencer ce début d’année 2017.  J’aimerais que cette année soit pour vous aussi belle, puissante et inspirée que l’oeuvre de Cy Twombly !

Florence Briat Soulié

30 novembre 2016 – 24 avril 2017

Centre Pompidou

Centre Pompidou

Commissaire d’exposition Jonas Storsve

 

Bibliographie : 

Catalogue de l’exposition

CY TWOMBLY Sous le signe d’Apollon et de Dionysos Dominique Baqué

Dominique Baqué CY TWOMBLY Sous le signe d’Apollon et de Dionysos Editions du Regard

Dominique Baqué
CY TWOMBLY
Sous le signe d’Apollon et de Dionysos
Editions du Regard

CATALOGUE DE L’EXPOSITION Éditions du Centre Pompidou Sous la direction scientifique de Jonas Storsve

CATALOGUE DE L’EXPOSITION
Éditions du Centre Pompidou
Sous la direction scientifique de Jonas Storsve


Save the date 6/01/2017

$
0
0

Une nouvelle année  commence, des bonnes résolutions de visites, théâtre, lectures, bonnes actions…,un petit tour dans le Marais pour connaître le point de vue d’Hélène Tran sur l’art. Flâner et déjeuner à la librairie Shakespeare et ne pas oublier de prendre des places pour le spectacle d’Igor et Grichka Bogdanov au profit de l’association Innocence en Danger

  • Hélène Tran dessine le monde l’art – Galerie Pierre Alain Challier.

Jusqu’au 14 janvier 2017

Hélène Tran croque les acteurs du monde de l’art « Quand Duchamp descent l’escalier », c’est ce que nous propose le charmant gallériste Pierre Alain Challier dans son espace rue de Belleyme, , un lieu où on aime « perdre son temps ». Je garde un beau souvenir de cet après-midi, la découverte des oeuvres de l’illustratrice, Hélène Tran, les détails, ses clins d’oeil sur ces hommes et femmes qui font l’art. Chaque dessin a une histoire, nous sommes  derrière les rideaux du célèbre marchand Ambroise Vollard, pour ensuite se retrouver face à une arraignée de Louise Bourgeois, ou l’escalier de Marcel Duchamp descendu par le petit chien de Jeffff Koons. L’artiste  nous dépeint l’actualité , les colonnes de Buren revisitées par Marella Rossi, Thaddaeus Ropac entouré des sculptures de Tony Cragg et ainsi de suite,  à vous de les reconnaître …

Hélène Tran ©Thegazeofaparisienne

Hélène Tran
©Thegazeofaparisienne

Au premier étage , je retrouve ses illustrations pour Point de Vue, ses caricatures de la mode de la politique, des couronnes se côtoient joyeusement dans un jeu de couleurs et traits de crayon, je m’amuse en regardant  Pénélope Fillon et Brigitte Macron devant une tasse de thé..

Hélène Tran Galerie Pierre Alain Challier

Hélène Tran
Galerie Pierre Alain Challier

Hélène a le don de percer à jour nos petits travers et retrace ainsi son point de vue  et ses images du monde qui nous entoure  !

Galerie Pierre Alain Challier – 8, rue Debelleyme – 75003 Paris

Tel : 0033 (0)1.49.96.63.00

Du mardi au samedi de 11h à 19h

Hélène Tran Galerie Pierre Alain Challier

Hélène Tran
Galerie Pierre Alain Challier

  • Une librairie : Shakespeare and Company

Une librairie anglaise au coeur du  quartier latin face à Notre Dame où l’on aime s’attarder et pourqoi pas prendre une collation. La cuisine est  entièrement bio.

37 rue de la Bûcherie  – 75005 Paris, France – Librairie ouverte tous les jours jusqu’à 23h

Librairie Shakespeare and Co ©Danielle Cohen

Librairie Shakespeare and Co
©Danielle Cohen

I created this bookstore like a man would write a novel, building each room like a chapter, and I like people to open the door the way they open a book, a book that leads into a magic world in their imaginations. George Whitman

J’ai créé cette librairie comme si il s’agissait d’ écrire un roman, la construction de chaque pièce comme un chapitre, et j’aime le fait que  les gens ouvrent la porte comme si ils ouvraient un livre, un livre qui mène dans un monde magique, leur imagination. -George Whitman

  •  Association Innocence en Danger – Théâtre du Gymnase – Igor et Grickka Bogdanov racontent l’Univers.

 Lundi 23 janvier 2017 à 20h30

 au Théâtre du Gymnase, au profit de l’association Innocence en Danger,

Igor et Grichka Bogdanov et la Compagnie des Archétypes présentent le spectacle de danse.

Affiche d'Agatha Ruiz de la Prada

Affiche d’Agatha Ruiz de la Prada

Naissance de l’Univers et des Archétypes.

ils expliquent l’instant du Big-Bang et emmènent le spectateur dans l’Univers des Archétypes.

 

Théâtre du Gymnase Marie Bell
38, boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris

http://www.theatredugymnase.com/spectacle-1467

http://www.innocenceendanger.org/


Soulèvements

$
0
0

DERNIERS JOURS  d’une exposition renversante…

Jusqu’au 15 janvier 2017

Musée du Jeu de Paume

Commissaire d’exposition : Georges Didi-Huberman

Mécénat : Isabelle Marant, créatrice de mode a choisi de s’associer à cette exposition qui quittera Paris pour plusieurs destinations Barcelone; Bueno Aires., Mexico et Montréal.

 

Soulèvement c’est à la fois un geste, une émotion. Cette exposition qui se termine dans 3 jours est bouleversante.

Soulèvement : / nom masculin /

– Fait de se soulever, d’être porté vers le haut, état de ce qui est soulevé

– Mouvement collectif et massif de révolte
C’est une intellectualisation du mouvement dans tous ses sens.
L’exposition se divise en 5 parties : – Éléments (déchaînés) – Gestes (intenses) – Mots (exclamés) – Conflits (embrasés) – Désirs (indestructibles)

Dennis Adams "Patriot" Série Airborne, 2002

Dennis Adams
« Patriot »
Série Airborne, 2002

J’adore le concept – j’aime l’assemblage de ces mots et surtout le sens qu’ils prennent suite à ces combinaisons. L’intensité des gestes est fortement explorée, en effet se soulever est premièrement un geste. L’utilisation du terme déchainé est aussi très évocateur, Se soulever, comme lorsqu’on dit « une tempête se lève, se soulève », on comprend ici l’intensité de l’aléa naturel. Mais ce terme peut être comprit autrement, en effet dans ce mot nous pouvons y voir le terme chaine, le fait d’être enchainé n’est-il pas à l’origine même de certains soulèvements ? L’enchainement ne mène t’il pas obligatoirement au déchainement ?

Anette Messager "Les Piques" 1992

Anette Messager
« Les Piques »
1992

Les oeuvres d’Henri Michaud succèdent à celles de Goya, celles de Goya succèdent à une installation d’Annette Messager qui précède des caricatures de Daumier … C’est une véritable exploration – en mouvement au travers de différents courants artistiques. L’exposition est plus que vivante, s’alternent oeuvres vidéos, dessins et installations ; tous les médiums semblent être utilisés. “Soulèvement” repose sur l’étude et l’illustration des émotions collectives, de désordres sociaux, d’agitations politiques, d’insoumissions. Parfaitement illustratrices des ces événements politiques qui on participé au façonnement de notre histoire collective, cette exposition apparait à la fois comme un échappatoire. Un moyen de s’évader de cette lourdeur que sont ces mouvements de la vie. Couper du monde, dans le calme de ce musée – le temps semble s’arrêter. La visite de cette exposition en nocturne accentue certainement cette sensation. Nos sens sont exacerbés ; il s’agit d’une “pause” dans le temps, peut-être même une pause dans le “mouvement”. Seul nos déplacements vers les oeuvres, cette trajectoire que nous suivons apparait comme signe de mouvement.

Honoré Daumier "Les Femmes socialistes" Publié dans le Charivari, 1849

Honoré Daumier
« Les Femmes socialistes »
Publié dans le Charivari, 1849

“Soulèvement” repose sur l’étude et l’illustration des émotions collectives, de désordres sociaux, d’agitations politiques, d’insoumissions, “d’insurrections, de révoltes, de révolutions, de vacarmes, d’émeutes, de bouleversements en tous genres”. Parfaitement illustratrices des ces événements politiques qui on participé au façonnement de notre histoire collective, cette exposition apparait à la fois comme un échappatoire. Un moyen de s’évader de cette lourdeur que sont ces mouvements de la vie. Couper du monde, dans le calme de ce musée – le temps semble s’arrêter. La visite de cette exposition en nocturne accentue certainement cette sensation. Nos sens sont exacerbés ; il s’agit d’une “pause” dans le temps, peut-être même une pause dans le “mouvement”. Seul nos déplacements vers les oeuvres, cette trajectoire que nous suivons apparait comme signe de mouvement. Le silence règne mise à part quelques tonalités qui s’échappent des oeuvres vidéos. Ce calme quasi absolu appelle au questionnement, à des interrogations diverses.

Soulèvements ©ThegazeofaParisiene

Soulèvements
©ThegazeofaParisiene

On s’amuse à admirer les études au bic de Joan Miro…. quelle sensibilité. C’est incroyable que de pouvoir s’immiscer dans l’imaginaire de cet artiste aux couleurs multiples. Nous tentons de comprendre son étude de l’utilisation de ses couleurs qui sont ici mentionnées par le nom.

Alberto Korda 1959

Alberto Korda
1959

“Ce qui nous soulève ? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les cœurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. Les soulèvements ne vont jamais sans des pensées, qui souvent deviennent des phrases : on réfléchit, on s’exprime, on discute, on chante, on griffonne un message, on compose une affiche, on distribue un tract, on écrit un ouvrage de résistance.” Georges Didi-Huberman, commissaires de l’exposition.

Emilie Julie Renault

 

http://soulevements.jeudepaume.org/

Léon Cogniet "Les drapeaux" 1830

Léon Cogniet
« Les drapeaux »
1830

 


Un dessin de Léonard de Vinci (1452-1519) – Trésor National

$
0
0

La découverte d’une vie, celle qu’on n’oserait imaginer !

La découverte d’un chef d’oeuvre que l’on croyait disparu s’apparente souvent à une enquête policière. L’expert, spécialiste des maîtres anciens et des beaux-arts, est souvent un détective de l’histoire, qui doit accumuler les indices, les faits, les relier et élaborer une théorie jusqu’à la certitude de la preuve. C’est dans ce métiers à la « Hercule Poirot » et dans un mystère qui tient à la fois d’Agatha Christie, du « Da Vinci Code » et de Donna Tratt (« Le Chardonneret ») que s’inscrit l’histoire de la (re)découverte du dessin disparu de Léonard de Vinci.

Léonard de Vinci (Vinci 1452 - Cloux 1519) "Etude de Saint Sébasien dans un paysage" Recto et verso du dessin avec écriture inversée et schémas. 19,3 X 13 cm Provenance : Coll particulière France

Léonard de Vinci (Vinci 1452 – Cloux 1519)
« Etude de Saint Sébastien dans un paysage »
Recto et verso du dessin avec écriture inversée et schémas.
19,3 x 13 cm – Provenance : coll particulière France

Patrick de Bayser est un expert en dessins anciens bien connu du milieu de l’art, des commissaires-priseurs, des marchands et des collectionneurs. Il connaît les coins et recoins de Drouot et de ses mystères. Il a écrit à ce sujet  Le piéton de Drouot, un abécédaire pour les amateurs et les néophytes de la salle des ventes mythique. Son second ouvrage,  le Nu,  est un roman et non un ouvrage documentaire, où il déploie sa verve de conteur sur un artiste maudit à mi-chemin entre Porbus, héros du Chef d’oeuvre inconnu (Balzac) et Amedeo Modigliani, « il novo pilota ».

Quelques mois auparavant,  Patrick de Bayser, était appelé par Thadée Prate, directeur du département des tableaux et dessins anciens de l‘étude Tajan pour un carton à dessin : une vente à compléter, un catalogue à clôturer, jusque là rien d’extraordinaire, la routine dans ce métier. A l’intérieur de ce carton se trouvaient quatorze dessins italiens, chacun avec des attributions prestigieuses. Un dessin va retenir son attention, celui-ci porte l’annotation Michel-Ange, mais ce n’est pourtant pas cette magnifique signature qui va l’attirer.

Patrick de Bayser dans son bureau (cherchez l'erreur!)

Patrick de Bayser dans son bureau
(cherchez l’intrus!)

l s’aperçoit que le dessin est recto verso posé sur une feuille de montage bleue. Il reconnaît ce trait de crayon unique, des hachures de droite à gauche, de bas en haut, des « repentirs », une esquisse de paysage et surtout, au dos, une écriture en miroir et des schémas. Son instinct lui dit : « Ce n’est pas Michel-Ange

c’est Léonard ! » Immédiatement, il sait qu’il est devant un chef-d’œuvre, son cœur bat à toute allure : si ce rêve se réalisait ?

Ce rêve qu’il faisait il y a quelques années, en 2003, en visitant une exposition organisée par la conservatrice Carmen C. Bambach, à New York, au Metropolitan Museum  « Leonardo da Vinci Master Draftsman », ou encore au Louvre où avait lieu une exposition complémentaire des dessins du maître. Il profite de ces deux événements pour étudier la technique de Léonard et retourne à plusieurs reprises dans ces deux musées en se disant : « et si un jour… ».

 

Léonard de Vinci "Saint Sébastien de trois quart lié à un arbre" N°35 et au dos schémas du catalogue du MET

Léonard de Vinci
« Saint Sébastien de trois quart lié à un arbre » et au dos schémas. N°35 du catalogue de l’exposition du Metropolitan

Patrick de Bayser repère les indices, identifie les traces, échafaude les hypothèses comme Sherlock Holmes et son esprit déductif :  une écriture inversée en miroir, les hachures, le sens de la composition… Nous sommes vraiment en plein « Da Vinci code » !

Premier indice : le style et l’art du paysage. Le sujet est un Saint Sébastien, avant son martyr qui accepte son sort. Sa peur de la mort est soulignée par les repentirs à la plume, plus grasse et sombre, renforçant le travail de l’artiste. Michel-Ange (1475-1564) est d’une génération postérieure de vingt ans. La technique de Léonard appartient au XVè siècle, celle de Michel-Ange au Cinquecento. Le détail caractéristique d’un paysage de rochers est  typique des peintures de Léonard de Vinci : immédiatement, le rapprochement s’effectue avec La Vierge aux Rochers (1483) ou La Vierge à l’Enfant avec Sainte-Anne (1508). Les scènes se déroulent sur un fond de paysage composé de sommets rocheux en continu derrière les personnages. Le paysage est montagneux et aride. Il donne à la scène religieuse un caractère poétique et irréel. Ce traitement particulier du paysage, propre à la peinture de Léonard de Vinci, est comme une signature.

Le fameux carton à dessins avec étiquette : "A voir , Etude Tajan"

Le fameux carton à dessins avec étiquette : « A voir , Etude Tajan »

Tous les dessins de Léonard ont été conservés par Francesco Melzi, son élève, qui a mis en ordre le Traité anatomique et le seul ouvrage publié Le Traité de la peinture.

Deuxième indice : le dessin, soigneusement inscrit sur une feuille rectangulaire, est très fin, et lorsqu’on le retourne, on découvre deux schémas scientifiques traitant de lumière et d’optique. Ils concernent la répartition de la lumière, une étude que l’on retrouve beaucoup plus développée dans le manuscrit « C », conservé à la bibliothèque de l’Institut de France, parmi les Carnets (ou Codex) de Léonard de Vinci (numérotés de A à M depuis la fin du XVIIIè siècle). Ces douze carnets datent de 1487 à 1508 environ. De formats et de contenus variés, ils sont davantage scientifiques et techniques qu’artistiques. Certains, de très petit format, pouvaient tenir dans la poche de l’artiste. Ils contiennent des notes, des croquis et des ébauches de traités sur des sujets divers qui n’ont pas encore tous perdu leur mystère. Composé en 1490-1491, le manuscrit C est consacré à l’ombre et à la lumière, c’est-à-dire aux variations des formes en fonction de leur éclairage et à diverses observations d’optique appliquées à la peinture.

Troisième indice : l’écriture et la langue. L’écriture de Léonard de Vinci – qui était gaucher – est inversée et se lit de droite à gauche. C’est un travail de gaucher comme le prouvent également les hachures de gauche à droite, et c’est une différence de taille avec les autres artistes. Sa langue est l’italien mêlé de dialecte lombard. Son orthographe est personnelle et il n’use d’aucune ponctuation ni d’accentuation.

Détail montrant les hachures de gauche à droite et de haut en bas typiques d'un gaucher. On peut observer les repentirs encre noire.

Détail montrant les hachures de droite à gauche et de bas en haut  typiques d’un gaucher. On peut observer les repentirs à l’encre noire.

Quatrième indice la pliure du dessin. Pour Patrick de  Bayser, la pliure du dessin nous renseigne sur la vie et sur l’usage de ce dessin. Ce dessin a dû être retourné très souvent car il devait constituer un modèle pour les disciples et les successeurs de Léonard de Vinci. Il était certainement considéré comme étant de la main de Léonard de Vinci, ce qui lui conférait le statut d’un modèle ou d’un dessin canonique. On sait que le dessin était à Milan, à portée de main des peintres de la Renaissance contemporains de Léonard de Vinci, qui se sont inspirés du Saint Sébastien, comme Cesare da Sesto (1447-1523), Marco Palmezzano (1460-1539) ou Giovanni Antonio Biazzi dit il Sodoma (1477-1549). Il a été souvent copié, notamment par Pompeo Leoni (1533-1608). Ce sculpteur italien a été le détenteur des dessins et carnets de Léonard de Vinci, dont il possédait d’importantes collections. Le maître a été pour cet artiste de la seconde Renaissance au service de Philippe II d’Espagne, une source d’inspiration permanente, en particulier pour les grands mausolées de Charles-Quint et de Philippe II au palais de l’Escorial et, également pour sa bannière de Saint Sébastien. Il joue un rôle important dans notre récit car ses carnets et dessins, où figurent d’autres Saint Sébastien, sont aujourd’hui conservés à la bibliothèque Ambrosienne de Milan et qui constitue le Codex Atlanticusen raison de son grand format (64,5 × 43,5 cm) rappelant celui des atlas. Le Codex Atlanticus couvre une longue période de la vie de Léonard de Vinci, de 1478 (des feuillets dans lesquels il cite son oncle, Francesco d’Antonio) à 1518 (ses projets pour la construction d’un Palais royal à Romorantin).

(*surligné en jaune) doc du Codex Atlanticus indiquant qu'il existe *huit études du Saint. Document du catalogue du MET

(*surligné en jaune) page du Codex Atlanticus indiquant qu’il existe *huit études du Saint.
Document extrait du catalogue du MET

Puis le grand trou noir de l’histoire arrive et la trace des dessins de Léonard de Vinci se perd dans les méandres des successions, dispersions, vols et pillages qui ont émaillé l’histoire de l’Europe. Sait-on ainsi que l’Institut de France conserve les carnets de Léonard de Vinci à la suite de la campagne d’Italie (1796) de Bonaparte ? Lorsque Bonaparte entra à Milan en vainqueur, en 1796, à la tête de l’armée de la jeune République française, il imposa à la Lombardie un tribut de guerre et la confiscation d’œuvres scientifiques et artistiques majeures. Ses délégués, et notamment le mathématicien Gaspard Monge, choisirent à la Biblioteca Ambrosiana plusieurs caisses de biens qui prirent le chemin de la France et plus particulièrement de la Bibliothèque nationale à Paris. Seuls les douze carnets furent remis à l’Institut car là les attendaient des savants capables de les étudier, ce qui fut fait dans les années suivantes. En 1815, lors de l’occupation de Paris par les alliés à leur tour vainqueurs de Napoléon, la restitution des biens artistiques fut décidée, mais l’on pensa surtout à visiter les grands dépôts. Les petits manuscrits de l’Institut, ni repérés ni réclamés, furent tout simplement oubliés.

La redécouverte des dessins s’est faite au XIXème siècle car le dessin a souvent été une forme artistique négligée, qui peut s’expliquer par la préférence donnée à la peinture, à la sculpture ou à l’architecture. Même si c’est Louis XIV, qui, visionnaire, a décidé la création du cabinet des dessins, ancêtre du département des arts graphiques du Louvre.

La situation paradoxale du dessin au regard des autres formes d’expression artistique, répond à l’un des caractères de ces œuvres : la fragilité des techniques et la sensibilité des papiers à la lumière qui n’en permettent pas l’exposition permanente. La conservation des dessins se trouve organisée à la manière d’une bibliothèque. Les œuvres y demeurent rangées dans des réserves et n’en sortent que pour consultation dans la salle de lecture ou pour des expositions dont la durée est limitée à trois mois dans des conditions de présentation très précises (un éclairement de 50 lux maximum), et suivie de périodes de repos. Ce sont en tout cas les exigences scientifiques de conservation auxquelles se plient les collections publiques.

L’importance de Léonard n’a jamais été mise en cause, grâce à la publication au XVIIè siècle de son Traité de la Peinture, mais c’est au XIXè siècle que débute la recherche effrénée des dessins de Léonard de Vinci. Les grandes bibliothèques anglaises, italiennes et françaises sont alors méthodiquement explorées, comme les collections privées ou les ventes aux enchères. Le XIXè siècle est le siècle de la reproduction avec la gravure et la photographie mais c’est aussi celui du dessin.

Léonard de Vinci "Saint Sébasien"

Léonard de Vinci

Après cet état des lieux et les indices en sa possession, Patrick de Bayser met en place une stratégie pour faire éclater au grand jour la vérité : une véritable enquête policière. Il ne s’agit pas d’attirer l’attention avant d’avoir la confirmation de son identification. Discrètement, il fait un petit tour à la bibliothèque de l’Institut de France et repère dans le fac-similé du fameux Codex C des schémas de même type. Génie universel typique de la Renaissance et épigone de Pic de la Mirandole, Léonard de Vinci consignait ses nombreuses idées dans ses carnets, les Codex. Patrick de Bayser souhaite confirmer l’authenticité de ce dessin en sollicitant la grande spécialiste de l’œuvre de Léonard de Vinci, Carmen C. Bambach, directrice du département des arts graphiques du Metropolitan Museum. Elle accourt à Paris et corrobore l’attribution. Dans le catalogue de son exposition « Leonardo da Vinci : Master Draftsman » (22 janvier 2023 – 30 mars 2003) au Metropolitan Museum, l’expert remarque un autre Saint Sébastien moins travaillé mais qui montre des similitudes avec le sien. Il repère également une liste établie par l’artiste dans le fameux Codex Atlanticus de la bibliothèque Ambrosienne de Milan, indiquant qu’il existe huit études du Saint, ce qui permettrait à notre dessin d’être le troisième retrouvé.

C’est une découverte d’une immense importance : depuis plus de cent ans rien de semblable n’est arrivé.

La machine est en route, le Louvre est averti et rapidement dans une lettre du 28 décembre 2016, le Ministère de la culture classe le dessin trésor national. Cela veut dire que pendant trente mois, le Louvre a la possibilité de décider de l’acquérir et de trouver un financement, l‘estimation du chef d’œuvre étant de 15 millions d’euros. Si au bout de cette période rien n’est décidé, il sera alors possible d’organiser une vente aux enchères et le dessin aura son visa d’exportation.

La France est le pays qui possède le plus grand nombre de Léonard de Vinci.

Un mystère persiste cependant. Quelle est la provenance de ce dessin? On remarque des filaments sur les bordures des feuilles indiquant que cette série faisait sans doute partie d’un même recueil in-folio. On sait que cet ensemble appartenait à un médecin parisien, bibliophile averti qui de son vivant avait tout revendu sauf ce carton à dessin dont son fils avait hérité.

Les treize dessins restants seront vendus aux enchères très prochainement par l’étude Tajan.

Découverte des 13 autres dessins

Découverte des 13 autres dessins à l’Etude Tajan

Dans deux ans on fêtera l’anniversaire des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, qui sera pour le Louvre l’occasion de monter une grande exposition et peut-être cette étude de Saint Sébastien?

Florence Briat Soulié

Leonardo da Vinci, Master Draftsman Opens at Metropolitan Museum 2003

Musée du Louvre : Léonard de Vinci Dessins et manuscrits – 2003


Chiharu Shiota –« Where are we going ? »

$
0
0

Chiharu Shiota - Bon Marché ©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota – Bon Marché ©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota – « Where are we going ? »

au Bon Marché Rive Gauche.

L’artiste japonaise tisse sa toile dans le grand magasin, une invitation à un voyage « sans destination » dans un monde d’une blancheur immaculée de Chiharu Shiota. Une histoire cousue de fils blanc, de 150 bateaux qui se croisent sous la verrière du magasin, se transformant en nuages, ils nous emmènent dans leur périple imaginaire …

Installation de l'exposition ©ThegazeofaParisiene

Installation de l’exposition
©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota est installée à Berlin où elle a son atelier. Le fil est devenu son matériau de prédilection dans ses installations où elle déroule à l’infini ses pelotes de « sentiments » qui se nouent et dénouent au gré de ses performances.

Chiharu Shiota - Le Bon Marché Rive Gauche ©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota – Le Bon Marché Rive Gauche
©ThegazeofaParisiene

L’artiste avait déjà exposé en 2011 à Paris à la Maison Rouge Home of memory toujours sur le thème du voyage, de la méditation…

EXPOSITION DU 14 JANVIER AU 18 FÉVRIER 2017 – LE BON MARCHE RIVE GAUCHE – 24 rue de Sèvres – 75007 Paris.

Chiharu Shiota - Bon Marché ©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota – Bon Marché ©ThegazeofaParisiene

« J’ai été formée à la peinture et au dessin au Japon. J’ai trouvé rapidement la feuille et la toile trop contraignantes. J’ai alors imaginé un autre moyen de dessiner, dans l’espace, avec des ls de laine et de coton qui forment aussi une ligne, un tracé. Ce dessin en 3D s’inspire du tissage mais ne fait appel à aucune technique spéci que, il ne comprend pas de nœuds sauf pour les raccords d’une pelote à l’autre. La souplesse du matériau me permet de tendre ou distendre le lien, à l’image des relations humaines. Tisser dans les airs, seule ou en groupe, en lançant la pelote est un moment particulier, une forme de danse, que je peux prolonger jusqu’à deux semaines consécutives. Je le vis comme une méditation, un monde parallèle, comme les moines zen des temples japonais qui tracent chaque jour un nouveau jardin de pierres. Au Bon Marché, je présente aussi pour la première fois des objets que j’ai dessinés, les bateaux,
dont la ligne de métal sobre évoque le dessin. » 

Chiharu Shiota

L'artiste Chiharu Shiota ©ThegazeofaParisiene

L’artiste Chiharu Shiota
©ThegazeofaParisiene


Viewing all 709 articles
Browse latest View live