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Chez Ben au musée Maillol

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©Thegazeofaparisienne

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Ben ou art de vivre selon Ben, c’est ce que nous ressentons Anne et moi en déambulant dans les salles de ce bel hôtel particulier, le musée Maillol qui ouvre ses portes en grand à l’artiste à l’occasion de sa réouverture.

Au début c’est plutôt amusant, léger, Benjamin Vautier dit Ben nous accueille, joyeux, nous parle de philosophie, sa passion.

Directement celui qui écrit toutes ces petites phrases nous annonce qu’il est atteint de la maladie d’alzheimer, tous ces petits mots jetés ça et là, seraient ils sa mémoire, nous nous trouvons :

« Chez Ben »

Là où l’on attendrait bordel, bazar, foutoir, bobinard, la rétrospective Ben qui se tient au musée Maillol, propose une scénographie particulièrement soignée du parcours artistique aussi fantasque que fécond de l’artiste.

BEN - Musée Maillol ©Thegazeofaparisienne

BEN – Musée Maillol
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Le lieu lui-même va comme un gant à Ben. Cet ancien hôtel particulier construit autour de la somptueuse fontaine réalisée par Bouchardon en plein siècle des lumières…fût aussi le lieu de résidence d’Alfred de Musset dont les tourments semblent opportunément souffler sur l’œuvre de Ben. Si l’homme de lettres fit du hasard son plus cher confident [i], l’homme de l’art affirme qu’il est partout.

 

Ben et atelier de Maillol ©Thegazeofaparisienne

Ben et atelier de Maillol
©Thegazeofaparisienne

Dans les années 50 les sous-sols de l’Hôtel particulier abritèrent le cabaret des Quatre-Fontaines dirigé par les Frères Prévert : Vian y créa Le Déserteur, Francis Blanche, Jean Yanne, Mouloudji, Barbara y firent leurs premières armes… Enfin Dina Vierny, femme libre et engagée fit l’acquisition petit à petit de cet hôtel si particulier pour abriter une impressionnante collection d’œuvres de Matisse, Dufy et surtout Maillol dont elle fut la muse. C’est dire si le lieu est festif et particulièrement empreint de création, d’anticonformisme, de poésie.

 

Ce n’est peut-être donc pas un hasard si Ben en est, jusqu’au 15 janvier, le nouveau résident…

 

Il est bien revigorant de se laisser guider avec une brutale dérision vers cette chose si saine qu’est la transgression ! Et Ben du haut de ses 80 ans sait y faire : son œuvre polymorphe et cosmopolite parle et interroge aussi bien les enfants que les adultes.   Mais de lui, qui aurait voulu être philosophe, il faut aussi, voir au-delà de l’humour ou de l’ironie, la critique bien assaisonnée d’une société perfide, superficielle et bien trop uniforme. Une critique toujours habitée par le doute, estampille et moteur de l’artiste pour nourrir sa quête de vérité.

"Il n'y a pas de photos ratées" BEN

« Il n’y a pas de photos ratées » BEN

 

On entre dans cette exposition au rez-de-chaussée comme un invité dans l’appartement de Ben, ou plus exactement dans sa tête. On sonne à « ses risques et périls » chez « Benjamin Vautier » son véritable nom. Aujourd’hui, jour de l’inauguration l’artiste est présent et nous reçoit dans un salon qu’il a décoré de ses « références artistiques » : une «peinture flammande »), des Jeff Koons, Matisse et Klein « du Pauvre » et où se répondent l’ être et paraître… et puis comme il en existe des centaines dans les églises de Naples où il est né, une alcôve consacrée à la mort : un «Espace important dans la mesure où la mort est plus forte que l’art. Une fois mort plus de problèmes d’art. Signer la mort c’est donc aller au bout de l’art ». Enfin le lieu du jeu et de l’ego, du Moi et du sur-moi surtout du regard porté sur ceux qui regardent : l’artiste, le critique, le photographe. Au centre d’un dispositif quasi-psychanalytique voici Eros bien sûr avec la chambre des plaisirs toute de rouge et sa kyrielle de petits poncifs sexuels pépères et amusants à la fois : miroirs, breloques, tuniques, porte-jarretelles, menottes, mules et amulettes, plumes et nuisettes, néons et godemichets et… et… des chaussettes suspendues sur un mobile « M’autorisez-vous à garder mes chaussettes madame ? ». Séducteur ?

 

"Le temps passe" BEN ©Thegazeofaparisienne

« Le temps passe » BEN
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Enfin deux espaces peut être les plus intimes suivent la chambre : un boudoir ou une antichambre presque en camaïeu pastel, étrangement paisible par rapport à l’agitation ambiante et dans laquelle se font face les œuvres de Ben et les sculptures de Maillol visibles depuis une baie ouverte sur les collections permanentes. Les Nus voluptueux de Maillol face à ses Autoportraits nu travesti (… Oui, on peut être nu et travesti encore faut-il savoir porter la perruque !) singeant probablement Cindy Sherman ou Vivienne Westwood, comme une Invitation au voyage où là «  tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté »[ii]. Surtout et très malicieusement Ben a placé autour de la baie donnant sur les sculptures de Maillol des objets miroirs qui ainsi n’alimentent plus seulement un face à face mais opèrent un réel rapprochement entre époques, artistes et créations en les mettant sur le même plan. Vanité ou réel courage ?

"L'art flammand" BEN - musée Maillol

« L’art flammand »
BEN – musée Maillol

Ce parcours se conclue dans une salle où l’égo s’efface au profit du monde, des autres et des préoccupations de Ben sur la question des minorités (ses newsletters, en témoignent et s’attardent souvent douloureusement là où les médias n’informent malheureusement plus). Il y est question, d’ethnisme évidemment, de doutes, de désenchantement, d’oppression où l’on peut aussi comprendre que les contradictions (assumées) de l’artiste sont aussi à l’image de celles de notre monde qui semble, alors qu’il nous entoure, de moins en moins compréhensible. On pourrait en débattre longuement et selon l’humeur car à chaque visite, l’exposition prendra un tour différent. Rien ne s’oppose jamais, tout se complète, tout dialogue. Le mot d’ordre est le doute et chaque interrogation, paradoxe ou anachronisme recèle un instant de vérité.

 

BEN - Musée Maillol ©Thegazeofaparisienne

BEN – Musée Maillol
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Le premier étage de l’exposition (doit-il en être obligatoirement le commencement ?) présente un accrochage plus conventionnel mais qui a le mérite de proposer la vision scientifique et historique du commissaire de l’exposition Andres Pardey, Conservateur au musée Tinguely. Il restitue impeccablement la chronologie, les premières œuvres (formes Bananes), aux appropriations, aux gestes, aux performances, au lettrisme et à l’ethnisme. Tant de choses, de performances, d’œuvres à retrouver que l’on croyait connaitre mais qui montrées en dehors du bobinard habituel prennent aussi leur sens et toute leur place.

 

On tachera donc d’y revenir plusieurs fois pour : regarder les films et les relations avec la philosophie incarnée par Michel Onfray son ami, les doutes, les angoisses (la maladie d’Alzheimer dont il dit souffrir), les plaisirs, la méditation bruyante…

 

Bref, tout ce qui tend à démontrer à quel point cet artiste virtuose réussi à être ce qu’il recherche depuis si longtemps : vrai !

Anne Lesage et Florence Briat Soulie


 

[i] “Je parle beaucoup au hasard : c’est mon plus cher confident.” Alfred de Musset « Fantasio »

[ii] Baudelaire Invitation au Voyage « Les Fleurs du mal »

Tout est Art ?

Du 14 septembre 2016 au 15 janvier 2017

Musée Maillol

61 rue de Grenelle – 75007 Paris

Tel : 33 (0) 01 42 22 57 25

Cliquer pour visualiser le diaporama.

 



René Magritte (1898-1973) –« Ceci n’est pas une expo ! «

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« Une nuit (…) Je m’éveillais dans une chambre où l’on avait placé une cage et son oiseau endormi. Une magnifique erreur me fit voir dans la cage l’oiseau disparu et remplacé par un œuf. Je tenais là un nouveau secret poétique étonnant, car le choc que je ressentais était provoqué précisément par l’affinité de deux objets, la cage et l’œuf , alors que précédemment ce choc était provoqué par la rencontre d’objets étrangers entre eux. »

Expo Magritte ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte
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Des mots et des images, le surréalisme en plein soleil, la peinture vache… des mots que j’aime entendre qui m’amusent, m’émeuvent aussi et  illustrent la peinture de Magritte, une peinture qui se transforme comme par magie en poésie et inversement la poésie devient peinture.
Impossible de s’ennuyer dans une telle exposition ! nos yeux, notre pensée sont sans cesse accrochés par les paysages, portraits, assemblages . On lit, on regarde  « La belle captive »,  « Le souvenir déterminant »,  « Le sourire du diable », tous deviennent des énigmes que nous nous amusons à résoudre.

On se prend au jeu de l’artiste qui par son art pénètre nos pensées, lui qui dit que l’inconscient n’existe pas, met à jour nos sentiments, souvenirs, présent et les étale  devant nous.

"Les amants" 1928 The Museum of Modern Art. NY

« Les amants » 1928
The Museum of Modern Art. NY

Lui-même nous dévoile en partie ses secrets, parfois dramatiques, il devient pour nous cet enfant triste qui a perdu sa mère dans des circonstances affreuses et qu’il a vu morte, le visage dissimulé sous le tissu de sa robe.

Il invente au gré du temps des époques, des idées, celle qui m’éblouit bien-sûr est celle du « surréalisme en plein soleil », j’adore cette découverte faite en 1943, les Allemands commencent à reculer à Stalingrad, c’est à nouveau l’espoir de la  paix  et lui il retrouve le soleil, les couleurs de Renoir, la peinture de la volupté. Je ne comprends pas le refus d’André Breton à qui Magritte propose ce manifeste, moi j’aurais dit oui avec enchantement !

Expo Magritte

Expo Magritte

Toute sa vie il cherche des réponses, comment associer l’image à la pensée, ne pas être tributaire de ce qu’on voit mais ce que nous ressentons, imaginons. A mille lieues de ce qu’il qualifiait de « travaux imbéciles » des jeunes années, ces dessins publicitaires.

La découverte en 1924 du  « Chant d’amour » de Giorgio de Chirico (1914) le bouleverse et c’est alors un nouveau départ.

En 1927, date des premiers tableaux de mots, il s’installe à Paris, assiste aux réunions surréalistes autour du chef de file André Breton qui le traite avec condescendance !

Et pourtant, bien plus tard, lorsqu’en 1954, une rétrospective a lieu à New York  à la galerie Sydney Janis, sous le titre « Word vs image », elle est visitée par Andy Warhol, Jasper Johns…, ces derniers n’oublieront pas cette exposition et feront plus tard, lorsqu’ils le pourront,  l’acquisition de tableaux. Les Américains ont compris très vite que la peinture de Magritte va au delà du surréalisme,  la génération pop d’artistes a reconnu en lui leurs futures valeurs tout comme la génération conceptuelle.

Expo Magritte ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte
©Thegazeofaparisienne

1933, année charnière,  il peint « Les affinités électives » , un tableau qui représente un oeuf dans une cage. Il passe de la beauté fortuite à la beauté raisonnée.  « Toute mon oeuvre correspond à mon projet de résoudre des problèmes » Magritte.

Et voilà le problème ! Les tableaux accrochés sur les cimaises  que nous pouvons voir, représentent des résolutions de problèmes, celui de la fenêtre, de la femme, de la voiture, du verre d’eau… Il faut comprendre que le surréalisme belge est très différent du français, dirigé par le poète André Breton. En Belgique c’est Paul Nougé, le surréaliste belge, marxiste de la première heure, co-fondateur du parti communiste belge qui est aussi un scientifique. Et ainsi, Magritte fait de la peinture une forme d’équation mathématique.

Le deuxième point très important chez Magritte est la philosophie et c’est en écoutant la radio qu’il découvre Alphonse De Waelhens à qui il écrit « il y a un certain nombre de petits problèmes théoriques dans votre ouvrage…  »  celui-ci deviendra son ami et conseiller philosophique, ce qui donne lieu à quelques annecdotes savoureuses. Waelhens lui avait recommandé la lecture de « L’oeil et l’esprit « de Maurice Merleau-Ponty, suite à sa lecture, Magritte lui répond « Votre Merleau-Ponty n’a rien compris à la peinture »

Expo Magritte - Centre Pompidou ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte – Centre Pompidou
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Mais la rencontre déterminante est celle du peintre et de Michel Foucault en 1966. Chez son libraire un ouvrage retient son attention « Des mots et des choses ». Il écrit immédiatement à Foucault et lui dit « Il y a un petit problème, vous semblez confondre ressemblance et similitude » ! Cet échange qui va suivre va aboutir à l’ouvrage publié en 1973 par le philosophe « Ceci n’est pas une pipe »

« Magritte peintre de la précision, de l’illusion mais qui à la façon de la distanciation brechtienne mettrait des rideaux pour témoigner que oui  tout ça est un jeu dont il est conscient et dont il révèle d’une certaine façon la facticité «  Didier Ottinger, commissaire de l’exposition – Magritte, la trahison des images.

Expo Magritte

Expo Magritte

Magritte nous parle de la beauté , il étudie cette beauté, peut-être en observant cette sculpture de la Vénus de Milo qu’il a posé sur son bureau et qu’il a peinturlurée. Là aussi il cherche la formule de cette beauté et la recompose comme Zeuxis. Les canons de beauté de l’Antiquité sont remis en cause et le corps de la femme est divisé, mesurée « La Folie des Grandeurs » 1962.

La beauté, l’amour, toujours que nous retrouvons dans cette origine de la peinture, cette légende sur l’invention de la peinture de  Pline l’Ancien dans son  » Histoire naturelle »  la peinture serait  l’empreinte du désir amoureux . Magritte peint « Une jeune femme dont l’ombre dessine un oiseau prenant son envol »

"La folie des grandeurs" 1962 The Menil Collection, Houston

« La folie des grandeurs » 1962
The Menil Collection, Houston

Didier Ottinger, commissaire de cette exposition nous parle avec passion de cet artiste rare et le définit si bien « l’homme qui pense en images »

Florence Briat Soulié

Collectif le surréalisme en plein soleil. N°1 Jette-Bruxelles, le Miroir infidèle - Octobre 1946.

Collectif le surréalisme en plein soleil. N°1 Jette-Bruxelles, le Miroir infidèle – Octobre 1946.

Magritte – La trahison des images.

21 septembre 2016 – 23 janvier 2017

Centre Pompidou

Commissaire d’exposition : Didier Ottinger

Centre Pompidou ©Thegazeofaparisienne

Centre Pompidou
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London Design Festival, visite privée au V&A Museum

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C’est un ciel bleu sans nuage (Non, il ne pleut pas tous les jours à Londres!) qui m’accompagne jusqu’au Victoria &Albert Museum. J’y retrouve le groupe de collectionneurs de Spirit now!, fondé par Marie Laure de Clermont Tonnerre et Anne Pierre d’Albis, pour une visite de quelques installations créées dans le cadre du London Design Festival  (17 au 25 Septembre). J’adore le V&A, l’un des plus grands Musées des Arts décoratifs au monde. La majestueuse architecture Victorienne recèle de nombreuses surprises pour le visiteur qui se plait à flâner et donne libre cours à sa curiosité .

The library ©Thegazeofaparisienne

The library
©Thegazeofaparisienne

Les fascinantes collections de Design, mobilier, Mode et textiles, Sculpture, Vitraux, Porcelaine, livres d’Art, etc… couvrent 5000 ans de création et d’artisanat.  J’y aime aussi les contrastes, les détails inattendus que l’on attrape sur la courbe d’une voute, au détour d’un couloir, sur le décors d’un plafond. Là, un étonnant escalier de bois brut, semblant sorti d’un conte moyenâgeux, ou encore l’incroyable bibliothèque à double étage que l’on devine à travers une porte vitrée…éclectique, magique, grandiose est ce lieu.

©Thegazeofaparisienne

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London Design Festival

 

 

L’entrée sous la rotonde revêt les couleurs éclatantes du Chandelier de Chihuly. Crée pour le Musée en 1999, il a été significativement agrandi depuis jusqu’à atteindre près de 8 m de hauteur. J’admire ces boucles de verre soufflé, ces filaments, acidulés comme des sucres d’orge,qui dansent joyeusement.. tout en priant pour que cette pièce de taille ne me tombe pas sur la tête!

Dale Chihuly Chandelier Ice blue and Spring Green" ©Thegazeofaparisienne

Dale Chihuly- Chandelier Ice blue and Spring Green »
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Pour célébrer le London Design Festival, le V&A, au coeur de l’événement, a réuni quelques pièces en son sein.  La première de notre visite porte le nom énigmatique de « Liquid Marble« . C’est l’oeuvre du Français Mathieu Lehanneur, acteur de premier plan de la scène Internationale du Design.  Multidisciplinaire, il allie avec brio design, technologie, sciences et Art dans ses créations.

Mathieu Lehanneur Liquid Marble ©Thegazeofaparisienne

Mathieu Lehanneur-Liquid Marble
©Thegazeofaparisienne

Son projet artistique est une quête humaniste: améliorer le bien-être des hommes… vaste programme! Au V&A, Mathieu Lehanneur nous invite au calme et à la sérénité. « Liquid Marble » se présente sous la forme d’une immense « table de mer », comme un prétexte à la méditation. Suivant  les recommandations de son créateur, je m’assieds devant elle sur une banquette, et me laisse bercer par les vagues immobiles. L’illusion optique est saisissante. Pour l’obtenir, le designer a utilisé un logiciel emprunté à l’industrie cinématographique qui a mémorisé les mouvements de vagues. Le grand bloc de marbre noir a été ensuite découpé au laser, suivant le programme du logiciel, avant d’être poli à la main pour refléter à la perfection la lumière. Une très belle oeuvre et une prouesse technique. Zen, soyons Zen!

Autre designer de talent, le studio Glithero présente une immersion particulière à l’intérieur du mouvement d’une montre abstraite. Esthétiquement bluffante, cette installation monumentale, inspirée par les garde-temps ( la marque de montres Panerai est mécène de l’oeuvre),  n’en garde que le principe. D’immenses filaments bleus, oranges et roses fluo sont reliés à un mécanisme qui les fait monter puis redescendre, tout en tournant à la vitesse exacte d’une révolution par minute. Si bien que je me suis retrouvée au centre d’une vague mouvante spatio-temporelle. Spectaculaire!

Studio Glithero The Green Room ©Thegazeofaparisienne

Studio Glithero The Green Room
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Après le mouvement mécanique de l’industrie horlogère, c’est au tour de la littérature de jouer son rôle d’inspiratrice!  Beloved, créé par le studio d’architecture Turc Tabanlioglu (Istanbul), apparait sous la forme d’une grande boite noire de 13 m de long, toute de miroirs parée. Avec la sensation étrange de braver les interdits, le visiteur vient observer, par les fines fentes latérales, des séquences cinématographiques mystérieuses. A la manière d’un cabinet de curiosité, cette oeuvre rend hommage à un roman culte en Turquie « Madonna in a fur coat » (1943 ), de l’écrivain Sabahattin Ali. Le livre retrace l’histoire d’une relation entre un homme Turc et d’une femme allemande à Ankara et Berlin. L’oeuvre présentée ici retranscrit, par des saynètes filmées, les moments clés du roman.

Tabanlioglu Architecture Beloved ©Thegazeofaparisienne

Tabanlioglu Architecture Beloved
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Tabanliogue Architecture Beloved courtesy V&A © photo Mark Cocksedge

Tabanliogue Architecture – Beloved
courtesy V&A © photo Mark Cocksedge

Totalement immersive, « Foil », est une oeuvre saisissante qui occupe toute une pièce du Musée. Un travail collaboratif du designer Benjamin Hubert et de la marque allemande Braun. Pas moins de 50 000 pièces de métal miroir sont rassemblées en un immense ruban sur 20 mètres de long, formant une vague animée d’un mouvement régulier. Des leds illuminent cette surface mouvante, projetant un motif lumineux sur le plafond et les murs. L’effet est magique. De la technologie des rasoirs (Braun), l’oeuvre emprunte les fines lamelles, ainsi que le système rotatif de la tête qui imprime son mouvement à la vague. Impressionnant ! Cette installlation est visible jusqu’au 5 Octobre.

London Design Festival - Benjamin Hubert "Foil "

Benjamin Hubert « Foil  » Mécène – Braun

Je m’arrête également devant l’ « Elytra Filament Pavilion« … un mélange fascinant de design et de nouvelle technologie. C’est un robot qui crée, tout seul, des constructions de fibres de carbones tissées, en fonction du mouvement des personnes. La structure alvéolaire s’inspire des ruches d’abeilles. A découvrir  absolument dans le John Madejski garden.

V&A London ©Thegazeofaparisienne

V&A London
©Thegazeofaparisienne

La visite se poursuit à la Carpenters Workshop Gallery , où je retrouve, avec grand plaisir, d’autres oeuvres de Mathieu Lehanneur. J’aime la fluidité de son travail. Fluidité, souplesse, transparence, pureté… les créations de cette étoile montante du Design, internationalement reconnue, me touche par la façon dont elles apportent aux objets rigides, légèreté et mouvement.  Le concept de « liquid Marble » vu au V&A est décliné en table basse, et en « liquid Aluminium »; il répond aux « Spring Lamps  » qui versent la lumière à la manière d’une fontaine. Une suspension de cordes souples semble sortir gracieusement du plafond et la série des  » Smoke Onyx « est faite de bulles si légères, si fines, que j’ai l’impression qu’elles vont éclater.

Mathieu Lehanneur "Liquid Aluminium"table/Les cordes /Spring lamp courtesy Carpenters Workshop Gallery

Mathieu Lehanneur – « Liquid Aluminium »table/Les cordes /Spring lamp                                                   -courtesy Carpenters Workshop Gallery

Le « London Design Festival » c’est cela et bien d’autres choses: près de 400 installations et événements d’envergure ont investi l’immense capitale pendant une semaine, montrant le Design dans tous ses états, sous toutes ses formes, plus créatif, innovant et spectaculaire que jamais!

Caroline d’Esneval

plus d’info:

Mathieu Lehanneurhttp://www.mathieulehanneur.fr/works

MarieLaure de Clermont Tonnerre et AnnePierre d'Albis fondatrice de Sprit now!

MarieLaure de Clermont Tonnerre et AnnePierre d’Albis fondatrices de Sprit now!

Spirit now!: Anne Pierre d’Albis et Marie Laure de Clermont-Tonnerre ont fondé Spirit now! à Londres pour offrir, à un groupe d’amis passionnés d’Art, un programme de conférences et visites privées. Y interviennent des personnalités renommées de la scène artistique internationale. Pour toute information sur Spirit now!  veuillez contacter mldect@gmail.com ou apdalbis@gmail.com.

 

 

 


Save the date 30/09/2016

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By Danielle Cohen & Tess Holland

Looking for new things to do and see in Paris? Here, we’ve gathered a selection of our favorite exhibits, books, and movies to fill your days. Two exhibitions at the Museum of Modern Art, plus a book and movie that will provide you with a complete gastronomical education. Enjoy!

 

  • Une expo: Eva & Adele

Eva & Adèle Musée d'Art Moderne ©Thegazeofaparisienne

Eva & Adèle
Musée d’Art Moderne
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Artistic duo EVA & ADELE, the self-proclaimed Hermaphrodite Twins in Art, have been challenging gender boundaries for the past 25 years with various art projects that feature their identically shaved heads and exaggerated makeup. In a new exhibit entitled “Futuring,” the Museum of Modern Art of the City of Paris showcases the pair’s artistic history, featuring a series of 1,500 Polaroid selfies taken every day between 1991 and 2005; a multi-screen video installation that records the couple’s artistic and sexual evolution; and depictions of the outlandish and futuristic costumes in which the two have appeared throughout their time in the public eye.

  • Un expo: Benjamin Katz

Benjamin Katz Musée d'Art Moderne ©Thegazeofaparisienne

Benjamin Katz
Musée d’Art Moderne
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Also at the Museum of Modern Art is a small exhibit that showcases the works of Benjamin Katz, a Belgian photographer who captured the greats of modern and avant-garde art at work, at play, and everything in between. Here, find serene shots of Cindy Sherman, an in-profile close-up of Andy Warhol, Roy Lichtenstein posing in front of one of his own works, and a wide-eyed Gerhard Richter. Plus, Niele Toroni covering the walls of a studio in Cologne with the very squares that appear in his paintings in the next room.

  • Un livre: Sweetbitter

"Sweetbitter", Stephanie Danler

« Sweetbitter », Stephanie Danler

 

Inr’s debut novel, we get a peek into the back-breaking, hard-partying, drama-filled lifestyle of the waiters at the infamous Union Square Café in New York City. Loosely based on the author’s experience as a waitress there (though the story itself is fictional), Sweetbitter is told from the point of view of Tess, an anonymous newcomer to the big city who becomes ensconced in (and, arguably, a bit carried away with) life at the restaurant. Plotline aside, the book’s ultimate strength lies in its intricate and thorough meditations on food, taste, and wine, all relayed in a style that floats between scientific and poetic. Come for the gastronomic education, stay for the drama.

Hardcover  – Deckle Edge, May 24, 2016

 

 

https://www.amazon.com/Sweetbitter-novel-Stephanie-Danler/dp/1101875941

  • Un film: Romantics Anonymous (or Les Émotifs Anonymes)

Romantics Anonymous by Jean-Pierre Améris

Romantics Anonymous
by Jean-Pierre Améris

 

 

During a quest for a comfort film to watch on French Netflix, I stumbled across Romantics Anonymous, an utterly charming movie that follows the love story of socially dysfunctional chocolate makers Jean-René and Angélique. Highlights include Jean-René sweating through multiple shirts as he blunders through their first date, Angélique instructing a bustling room full of chocolatiers with unparalleled expertise, and, as indicated by the film’s title, several humorous group therapy sessions where individuals addicted to love share their triumphs and pitfalls.

Make sure to have a box of chocolates ready while you watch –

it will give you some irresistible cravings!

 

 

 

 

  • Nuit Blanche

Every year on the first Saturday of October, the city of Paris opens up dozens of completely free art instillations in historic buildings and public spaces in an event known as “Nuit Blanche” (all-nighter). The event – hence its name – goes on all night, and participants are invited to make their way around the city, stopping wherever their hearts desire. This year, the night’s main attractions will take place on the Seine and are listed in the official program under the category of “ON” while events happening elsewhere are categorized as “OFF.” The theme this year is an early Renaissance Italian novel called “Hypnerotomachia Poliphilli.” Here, we’ve presented some highlights you should make sure to get to on this can’t-miss night.

Alain Séchas at Gare de Lyon (Hall Principal)

Alain Séchas "En attendant Poliphile" Gare de Lyon

Alain Séchas
« En attendant Poliphile »
Gare de Lyon

In the main hall of Gare de Lyon, Alain Sechas has painted charming, doodle-like figures of cats dressed in human clothes, welcoming viewers to this year’s festivities.

Erwin Olaf at Hôtel de Ville

On the façade of this government building in the fourth, Erwin Olaf has installed a series of slow-motion videos that picture women’s faces, which slowly morph and change during the course of the night.

Thomas Teurlai at Voie Georges Pompidou

In Thomas Teurlai’s dream-like fountain, jets of water collide with discs to create a series of ethereal, uneven sounds. Strobe lights add to the surreal scene, echoing the movement and sound of the water hitting the discs.

Crazy Horse at the Petit Palais gardens

The renowned Parisian cabaret group Crazy Horse will be performing in the gardens next to the Petit Palais.

Zad Moultaka at the Institut du Monde Arabe

In a multisensory installation by Zad Moultaka, the museum and garden of the Institut de Monde Arabe will be transformed into an immersive jungle environment, including performers who narrate intricate tales about exile, migration, and the memory of the body.

Mel O’Callaghan at Place Dauphine

Inspired by Nietzsche’a Zarathoustra, artist Mel O’Callaghan has constructed a series of posts with attached pulleys, which performers push and pull in rhythmic choreography that’s meant to symbolize the human condition.

WE LOVE ART on the Pont des Invalides

In a futuristic, high-tech light installation entitled OX, various DJs will perform on the Pont Des Invalides against a backdrop of LED lights that acknowledges and moves according to the sounds of the turntable.

Cleon Peterson at the Eiffel Tower

American artist Cleon Peterson has installed an enormous painting at the foot of the Eiffel Tower that extends all the way up to the first floor of the tower and depicts a bird’s-eye view of a shamanic dance in simplistic black and white.

Tobias Rehberger & Thylacine at Île Saint-Germain

Visual art by Tobias Rehberger and music by Thylacine come together in this immense installation on the railway between Pont-de-Sèvres and Issy, where a network of fluorescent tubes and LED lights move to the rhythm of the music.


Save the date 7/10/2016

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 Musée Zadkine @TessHolland

Musée Zadkine @TessHolland

By Tess Holland

Start fall right with this week’s Parisian picks that offer cultural experiences for your every mood.

 

  • Une expo: Destins de Guerre – Musée Zadkine

The exhibition of Ossip Zadkine serves as a mediation on the grim realities of war and the stubborn memories that come with it.

Working as a rescue nurse during the First World War, Zadkine witnesses the haunting miseries that the time provokes.

 Musée Zadkine @TessHolland

Musée Zadkine @TessHolland

Following his experiences with the French military, he produces art as a means of therapy, creating pieces in several media that externalise his hollowing memories.

The exhibition’s space mirrors the materiality of Zadkine’s art—natural light clarifies angular sculptures and penciled sketches, each piece evoking a distinctive rawness of emotion. You move from room to room gripped by the intimacy of the small museum, as the intention of Zadkine’s art faces you in close proximity.

Overall, the assemblage of works traces Zadkine’s weighty experiences with war, combining pieces of multiple dimensions that elicit a quiet and reflective mood.

Entrée libre

Ouvert tous les jours sauf lundi et jours fériés

De 12h30 à 14h, fermeture exceptionnelle le mercredi 18 mai 2016

Musée Zadkine
100 bis, rue d’Assas 75006 Paris

http://www.zadkine.paris.fr/

 Musée Zadkine @TessHolland

Musée Zadkine @TessHolland

 

  • Opera  Tosca

Tosca will remain at the Bastille Opera until October 18th, giving you the opportunity to witness a show just as dramatic as the extravagant gown you’ll wear there, (jeans are also acceptable, for those of you worried about your choice of evening wear.) The story, like many operas, is one of melodramatic romance and tragic death but also includes instances that will have you chuckling in your seat, as its 20th century humour still translates in our modern context. What’s more, I found myself captivated by the remarkable sets and wardrobes, both adding to the thrill of the elaborate show.

Opera Paris

Opera Paris

 

 

  • Un film:

Les Combattants

Les Combattants

Les Combattants (Love at First Fight)Walking down Boulevard Montparnasse, signs reading “soldes” draw me into Disc’King, a small shop selling French and international films.

Sifting through the store’s collection, I land on Les Combattants, a 2014 French film directed by Thomas Cailley.
I read the description on the back of the DVD case and promptly hand 5 euros to the store clerk.

A quirky love story that combines crude humour and stunning cinematography, Les Combattants is an endearing watch that portrays the unlikely relationship of Madeleine (Adèle Haenel) and Arnaud (Kévin Azaïs.)

Their romance unfolds over the course of a summer, as Arnaud follows Madeleine to a survivalist boot camp.In this setting, we witness the ways in which their opposing personalities challenge one another but ultimately bring them together.

The young duo add a fresh twist to the film, both actors gaining recognition for their authentic performances that you don’t want to miss.

  •  Un livre: Pretty Is- Maggie Mitchell

Maggie Mitchell "Pretty Is" book cover @goodreads.com

Maggie Mitchell « Pretty Is »
book cover @goodreads.com

 

Upon my arrival in Paris, I make a necessary pitstop to Shakespeare and Co., guiltily purchasing a book in English, despite my attempts at full French immersion.

I find myself in the fiction section, my eyes scanning titles of my favorite genre: mystery.

My choice is Pretty Is, Maggie Mitchell’sfirst novel that presents a gripping tale of abduction and its aftermath.

Sisters Lois and Carly May are kidnapped as children, taken to a cabin in the woods for weeks, then separated upon their release.

The narrative weaves together first-person accounts from both characters, the pair unearthing the details of their dark past and its unwavering hold over their present lives.

 

 

 

  • Galerie Orenda – Les Mystères de Gaïa

 

Sacha Floch Poliakoff

Sacha Floch Poliakoff

with  Mafalda Cortina,  Bertrand Kulik, Edith Laure Rostkowski, Sacha Floch Poliakoff

Preview  thursday october 6  2016, 6 p.m Until november 12.

54 rue de Verneuil 75007 Paris. 

http://www.orenda-art.com/accueil-galerie-orenda.html

Galerie Orenda - Les Mystères de Gaïa

Galerie Orenda – Les Mystères de Gaïa

  • Quai Branly – Jacques Chirac Museum

Musée du Quai Branly - Jacques Chirac Festival of science : "L'homme augmenté"

Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Festival of science : « L’homme augmenté »

Sunday october 9 –

Gambling debate

Registration recommended: 30 players maximum.

Tel : 01 56 61 71 72 (du lundi au vendredi de 9h30 à 17h).

http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/rendez-vous-du-salon-de-lecture-jacques-kerchache/details-de-levenement/e/lhomme-augmente-36840/

  • Restaurant Ob-La -Di

As the first weeks of fall approach, install yourself in my choice-café: Ob-La-Di, pairing this page- turner with the café’s pesto-avocado toast or chia seed pudding. Adorned with teal-tiled floors and shelves of succulents, this brunch spot in the Marais makes for the ideal setting for an afternoon- read

https://www.facebook.com/ObLaDiParis/

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Ob-La-Di Brunch at Ob-La-Di @TessHolland

Ob-La-Di
Brunch at Ob-La-Di @TessHolland


Visiting Ben at Musée Maillol

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©Thegazeofaparisienne

©Thegazeofaparisienne

VERSION FRANCAISE

Ben or the art of living according to Ben? This was the question Anne and myself asked ourselves while strolling around the rooms of the Maillol museum, a beautiful townhouse that opened its doors to the artist on the occasion of its reopening.
The exhibit begins on a light, playful tone – Benjamin Vautier (or, Ben) welcomes us joyously, talking about his philosophy and his passion.
Right off the bat, the writer of these short sentences announces that he is suffering from Alzheimer’s, throwing his words here and there as if they were his own memory. Suddenly, we see the words:
“Chez Ben”
Where you would expect to find an absolute mess, the Ben retrospective at the Musée Maillol is a show that has been carefully prepared according to an artistic path that’s as capricious as the artist is prolific.
The location itself fits Ben like a glove. This old townhouse, which was constructed around the lavish fountain completed by Bouchardon during the Age of Enlightenment, was also the residential address of Alfred de Musset, whose torments seem to make their presence felt throughout Ben’s work. If the scholar became by chance his closest confidante, the artist maintains that he is everywhere.
In the ‘50s, the basement of the townhouse contained a cabaret called the Fontaine des Quatre-Saisons, directed by the Prévert brothers: There, Boris Vian created Le Déserteur, Francis Blanche, Jean Yanne, Mouloudji, Barbara, and many other performance pieces. Eventually, Dina Vierny, a liberal and politically engaged woman, slowly took over the townhouse so that she could house her impressive collection of Matisse, Dufy, and, above all, Maillol. (Vierny was Maillol’s muse.)

BEN - Musée Maillol ©Thegazeofaparisienne

BEN – Musée Maillol
©Thegazeofaparisienne

Which all goes to show that the location is not only a festive and historic one, but particularly marked with creation, anti-conformity, and poetry – it’s no coincidence that, until January 15th, Ben’s work is the townhouse’s newest resident.
It’s refreshing to be guided with such brutal derision towards this very tame type of rule-breaking. Ben, who is over 80 years old, certainly knows how to lead: his polymorphous and cosmopolitan works speak to – interrogate, even – both children and adults. But he also must see beyond the humor and the irony, crafting a well-seasoned critique of a superficial, perfidious society that’s far too uniform. It’s a critique steeped in doubt, the stamp of an artist and the motivation that drives him in his quest for truth.
Viewers enter the exhibit in the lobby as if we’re guests in Ben’s apartment – or, more accurately, in his head. We ring the bell, labeled “risks and terrors.” Today, which is the opening day, the artist is present and receives us in a living room, which he has decorated with what he calls his “artistic references”: A Flemish painter, Jeff Koons, Matisse, and Yves Klein “du pauvre.” And then, since Ben’s birthplace, Naples, is filled with hundreds of churches, there is a little alcove devoted to death: As the exhibit’s plaque describes, “A space that is essential in communicating that death is stronger than art. Once you are dead, you have more problems in art. To signal death is to go to the end of art.” Next, we come to a room that revolves around games, identity, the ego, the superego, and above all, the gaze of someone who observes – the artist, the critic, the photographer. At the center of one quasi-psychoanalytic installation, Eros appears in his red room of pleasures with his stream of little sexual clichés that are simultaneously unassuming and funny: mirrors, little charms, tunics, suspenders, little hands, mules and amulets, feathers and nightgowns, neon lights and dildos…not to mention a pair of socks suspended in a mobile that reads, “Am I allowed to keep my socks, Miss?”

Ben et atelier de Maillol ©Thegazeofaparisienne

Ben et atelier de Maillol
©Thegazeofaparisienne

The next two rooms are arguably the most intimate: a sort of boudoir or anti-chamber that’s almost completely in a pastel monochrome, strangely peaceful compared to the surrounding activity. This space is across from an open window that showcases Ben’s works and Maillol’s sculptures – Maillol’s voluptuous nudes face his nude transvestite self-portraits (Yes, you can be nude and transvestite as long as you know how to wear a wig!), which take cues from Cindy Sherman and Vivienne Westwood. The two distinct collections come together to create a sort of “Invitation à Voyage” – where “tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme, et volupté.” Fascinatingly – and not to mention maliciously – Ben has placed mirrored objects around the window that shows Maillol’s sculptures. The objects can no longer reflect faces directly, but instead represent a meeting of eras, artists, and creations by putting them all on the same surface. Is it vanity or true courage?

"Pour survivre faut-il tuer ? "BEN ©Thegazeofaparisienne

« Pour survivre faut-il tuer ? « BEN
©Thegazeofaparisienne

The exhibit concludes in a room where the ego erases itself for the benefit of the world, of others, and of Ben’s concerns on the question of minorities. (His newsletters often testify to and linger sadly on events and places that the media no longer report on.) It’s a question of ethnicity, obviously, but also of doubt, disenchantment, and oppression. The exhibit also puts forward the idea that the presumed contradictions of the artist are reflected by (or, reflect) those of our world, which seems less and less understandable as events unfold around us. Depending on one’s mood, each visit to this exhibit is different. Nothing contradicts itself, everything feels complete, an entire dialogue. The principal theme is doubt, and each question, paradox, or anachronism conceals a moment of truth.

Benjamin Vautier dit BEN ©Thegazeofaparisienne

Benjamin Vautier dit BEN
©Thegazeofaparisienne

The first floor of the exhibition (must it necessarily be the beginning?) presents a more conventional piece – but one that proposes a more scientific, historical view, as provided by the curator at Musée Tinguely, Andres Pardey. It reproduces impeccably the chronology – from the first works (some banana-like forms) to his appropriations, gestures, and performances, including his Lettrism period as well as the influences ethnicity has on his work. The installation includes so much work that one would think you knew him. The eclectic piece would honestly not look out of place if shown outside a brothel.
We’ll try to go a couple more times, in order to see the films and the philosophical thoughts produced by Ben’s friend Michel Onfray – but also to re-experience the doubts, the anguish (especially the Alzheimer’s that plagues him), the pleasures, and the burning meditation of Ben…
In summary, everything in the exhibit tends to demonstrate the point to which this virtuous artist succeeded in becoming what he had been seeking for so long: The truth.
Anne Lesage and Florence Briat Soulie
Translated by Danielle Cohen Wesleyan University, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016.

Tout est Art ?

From September 14th 2016 to January 15th 2017

Musée Maillol

61 rue de Grenelle – 75007 Paris

Tel : 33 (0) 01 42 22 57 25

"Il n'y a pas de photos ratées" BEN

« Il n’y a pas de photos ratées » BEN

 


René Magritte « This is not an exhibit «

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Expo Magritte ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte
©Thegazeofaparisienne

VERSION FRANCAISE

Words and images, surrealism in broad daylight, “cow” paintings…words that I like to hear both amuse and move me, illustrated in Magritte’s painting. His work transforms into poetry like magic, and likewise, poetry becomes painting. It’s impossible to be bored in an exhibition like this, as our eyes and minds are continuously captivated by Magritte’s landscapes, portraits, and assemblages. We read and reflect on “The Beautiful Captive,” “The Decisive Memory,” “The Smile of the Devil,” each one becoming a puzzle we take pleasure in solving.

We engage in a game the artist presents, which through his work, takes over our thoughts. He says that the unconscious doesn’t exist, thus changing our feelings and memories.

Expo Magritte - Centre Pompidou ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte – Centre Pompidou
©Thegazeofaparisienne

Little by little, he unveils his secrets to us, ones that are occasionally dramatic. We view him as a sad child who has lost his mom in terrible circumstances—he sees her dead with her face hidden beneath the fabric of her dress.

He invents ideas that enchant me, one being “surrealism in full sunlight.” I love this discovery, which occurs in 1943 when the Germans begin to retreat to Stalingrad. There’s a new hope of peace, and Magritte rediscovers the sun and the colours of Renoir—the painter of delight. I don’t understand why André Breton refuses Magritte’s declaration to him. I would have said yes, with pleasure!

"La folie des grandeurs" 1962 The Menil Collection, Houston

« La folie des grandeurs » 1962
The Menil Collection, Houston

His whole life, he searches for answers to how images are connected to thoughts, to not be dependent on what we see, but instead on what we feel and imagine. These advertisement drawings are a far cry from what he called “stupid works” of youth.

The 1924 discovery of Giorgio de Chirico’s “Song of Love” upsets him, eliciting a new start.

1927 is the year of Magritte’s first paintings of words. That same year, he moves to Paris, attending surrealist meetings alongside leader André Breton, who doesn’t treat him well.

However, in 1954, there is an exhibition at the gallery of Sydney Janis in New York, under the title “Word vs. Image,” visited by Andy Warhol, Jasper Johns, and others.

"La moisson" 1943 Musées royaux des Beaux Arts en Belgique - Bruxelles ©Thegazeofaparisienne

« La moisson » 1943
Musées royaux des Beaux Arts en Belgique – Bruxelles
©Thegazeofaparisienne

These artists don’t forget this artistic showing, which exhibits Magritte’s work, and they later return to acquire his paintings. Americans quickly understand that Magritte’s paintings exceed surrealism —as a conceptual generation, the group of pop artists recognise their future values in his art.

1933 is a pivotal year, during which Magritte paints “The Elective Affinities” a piece that portrays an egg in a cage. He moves from fortunate beauty to reasonable beauty. “My work is a plan to solve problems.” Magritte.

And here is the problem! The paintings hanging on the walls that we see, represent solutions to problems: the one of the window, the woman, the car, the glass of water…It’s important to understand that Belgian surrealism is very different from the movement in France, led by the poet André Breton. In Belgium, its leader is surrealist Paul Nougé. A figure of marxism, he co-finds the Belgian communist party and is also a scientist. Thus, Magritte makes painting a form of mathematical equation.

Expo Magritte ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte
©Thegazeofaparisienne

VERSION FRANCAISE

One time, as Magritte listens to the radio, he discovers Alphonse De Waelhens, to whom he writes, “there is a small number of theoretical problems in your work…” This man then becomes his friend and philosophical guide, giving rise to many intriguing stories. Waelhens recommends Maurice Merleau-Ponty’s “The Eye and the Mind” to Magritte, to which he responds “Your Merleau-Ponty understands nothing about painting.”

An extremely significant encounter occurs with Michel Foucalt’s painting in 1966. As Magritte is in a bookstore, a work catches his attention: “words and things.” He immediately writes to Foucalt and tells him “there is a small problem, you seem to confuse ressemblance and similarity!” The exchange that follows prompts his 1973 painting, “This is Not a Pipe.”

Magritte talks to us about beauty, he studies it—maybe observing the sculpture of Venus de Milo, and sketching it in his office. He also looks for the formula of beauty and reconstructs it like Zeuxis. Ideal models of beauty from Antiquity are challenged, causing the female body to be divided and measured. “Delusions of Grandeur” 1962.

We always find themes of beauty and love in the origin of painting. In Pliny the Elder’s “Natural History,” painting would be the imprint of amorous desire. Magritte paints “A Young Woman Whose Shadow Draws a Bird Taking Flight.”

Didier Ottinger, curator of the exhibition, passionately talks to us about Magritte, defining him as “the man who thinks in images.”

Florence Briat Soulie

Translated by Tess Holland Wesleyan University, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016.

Expo Magritte - Centre Pompidou ©Thegazeofaparisienne

Expo Magritte – Centre Pompidou
©Thegazeofaparisienne

Magritte – La trahison des images

September 21st 2016 – January 23rd 2017

Centre Pompidou

Commissaire d’exposition : Didier Ottinger


Bernard Buffet — A Revelation

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VERSION FRANCAISE

« We must not confuse painting and politeness… » Bernard Buffet

A retrospective of Bernard Buffet, if you dare! He is an artist who has been forgotten in art history…yet entering the Musée d’art Moderne de la ville de Paris today, his work appears to me as evidence of his creative existence.

Bernard Buffet has been buried in our cultural memory, like a family secret we won’t dare reveal…

"Horreur de la guerre, L’Ange de la guerre" 1954 coll. fonds de dotation Bernard Buffet @EDTR-Photography

« Horreur de la guerre, L’Ange de la guerre » 1954
coll. fonds de dotation Bernard Buffet
@EDTR-Photography

Upon entering, we submerge into Buffet’s artistic style, as we are greeted by an immense painting of a bullfight, in which the animal is marked by Buffet’s initials in red paint. The tone of the exhibition is set, and I understand the metaphor Buffet proposes, of being alone in an arena facing all the people who have hurt him. Thus, I am present in a colourful spectacle of life and death. Standing before his work, we cannot remain unaffected. For me, Bernard Buffet’s work is viewed as his portrait of a clown placed behind the curtains of a gallery or a few posters seen here and there.

He attended the Carnot School but was bored as a student, preferring the natural sciences when he could draw dragonflies and butterflies. At 15 years old, he entered Beaux-Arts where for some time, he was a star. Each exhibit stirred a scene, he would even sign his autograph on metro tickets. In the movie, “How to Marry a Millionaire,” the apartment of Lauren Bacall features one of Buffet’s Clowns. We could say he was equal to Picasso.

Dominique Gagneux Commissaire de l'exposition ©Thegazeofaparisienne

Dominique Gagneux
Curator
©Thegazeofaparisienne

He participates in consecutive exhibits with Kees Van Dongen, Utrillo, Rouault, Villon… Jean Cocteau dedicates a poem to him that shows “the human voice” of the poet.

I wasn’t prepared for such a presence. The beginning of the exhibit is traced with a chilling quality, marking the creation of Buffet’s style. I am amazed that at 19, he paints “Ravaudeuse de filets,” and a little later “Horror of the War” (1955). I am both baffled by the icy tone of his work and enchanted by one of his still lifes.

Even this young, Buffet is able to create his own style. In his self-portrait, he emits a chilling presence, which haunts us beyond first glance. His portraits of his inner circle, in comparison, appear less harsh. That of his art dealer Maurice Garnier, or of Pierre Bergé (who he meets when he is 21) are beautiful paintings, void of shadows, and highly regarded. But there is still a feeling of solitude that proposes a paradox in his creative world, and I don’t fully grasp it as the spectator, but I accept it…

Bernard Buffet ©Thegazeofaparisienne

Bernard Buffet
©Thegazeofaparisienne

I asked myself the question that journalists often face: Is it terribly beautiful or magnificently frightening? Another question also came to mind: Abstraction or realism? And I could say the same thing for a number of the other pieces.
The large size, the masterly style, and the very personal quality of the paintings contributed (at least, according to an American art critic), to the Buffet’s popularity as an illustrator of “lavish poverty,” easily absorbed by the public. However, his work spread quickly enough, and with it misunderstanding, surprise, and sometimes rejection – which is inevitable when people don’t understand something. One such example was the reaction of the respectable fur-coat-wearing visitors of the David and Garnier gallery, which displayed the suggestive scenes of Buffet’s “Birds” in February of 1960. It’s tempting to analyze what critics and journalists reported in an interrogative manner: “Do you find it terribly beautiful or magnificently frightening?” –Dominique Gagneux, excerpt from the museum’s catalog.
img_6818Dominique Gagneux, who has curated some of the Modern Art Museum’s greatest exhibits – Baselitz, Poliakoff, and now Bernard Buffet – gave me a brief lesson in painting. She showed me a wide variety of Piet Mondrian’s painterly inspirations: geometric shapes, the stripes in the still lives of Chardin, not to mention painters Courbet, Rembrandt, and Baron Gros. He drew directly from history painting – in fact, one medieval painting that was heavily haunted by death made me think of a small church in Greece that’s entirely covered in murals that take hell as their main subject. I also thought of the Enguerrand Quarton’s Pietà of Villeneuve-les-Avignon, which depicts a tearful Virgin Mary carrying an emaciated Christ in her arms, covered in marks from his crucifixion.

Expo Bernard Buffet MAMVP

Expo Bernard Buffet MAMVP

It’s also important to remember that Bernard Buffet lived under Nazi occupation, and that in 1945, when he was still a child, his mother died after three months of suffering from a malignant tumor. There’s no doubt that these events greatly influenced his work.
Buffet’s reduced palette is the quality of his oeuvre most often discussed – even yesterday, one of my friends recalled a drawing professor declaring that Bernard Buffet never evolved. In fact, this postulate is completely false – the colors, shapes, subjects, and lines change with each piece – he constantly surprises viewers, and I couldn’t help but become completely absorbed in the intricate movement of the two gymnasts in his “Acrobats” painting.
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"Les écorchés - tête d'écorché " 1964 coll. fonds de dotation Bernard Buffet

« Les écorchés – tête d’écorché  » 1964
coll. fonds de dotation Bernard Buffet

was delighted to see, attached to a little owl drawing marked with a prominent “M,” which Matthieu Chedid used as inspiration for his hair – a topic he discussed with Catherine Ceylac during a 20-minute TV segment called “Tea or Coffee” that ran in October of 2015. His grandmother worked in Maurice Garnier’s gallery, and his family held onto this owl engraving – during the same segmet, he talked about a “Butterfly” sketch that also belonged to his family and served as further inspiration for him:
Owl

When I was born, my maternal grandmother, who worked at Maurice Garnier’s gallery, offered me a Bernard Buffet lithography of an owl, as well as a drawing where two little butterflies with open wings formed an M. I realized much later on that the owl had heavily influenced my hairstyle…my disk is full of mysteries, puzzles, and scavenger hunts that are centered around the owl. Not to mention other elements…
-Mathieu Chedid M., Le Monde, What Matthieu Likes in Ten Words – Interview by Gilles Médioni, published September 5th, 2009.

 

Bernard Buffet ©Thegazeofaparisienne

Bernard Buffet
©Thegazeofaparisienne

Bernard Buffet was often denounced for having associations with artistic institutions: When he was honored by the Académie des Beaux-Arts in 1974 and awarded the title of an “official artist,” which he had never been before then, Combat journalist Pierre Cabanne wrote an article called “State Funeral,” which completely lambasted Buffet’s work – it was more of an obituary than any sort of praise, claiming that the painter had been “ossified” in a certain sense. But Cabanne’s “J’accuse,” which would be hurled at Buffet over and over again, never explained what made his painting so cold, what had transformed it into “mushy gruel.”
In a 1985 interview, Andy Warhol identified Buffet as “the last famous painter.” This retrospective will finally pave the way for a turnaround in the art world’s preconceived ideas about Bernard Buffet, and hopefully, the public’s curiosity about the artist will finally be satisfied.
However, I would like to say that this exhibit represents a revisiting of sorts, an artist who is sharing his work with us and whom we are more than pleased to re-meet. It was the bold idea of a museum director, carried out by a remarkable curator, that set the stage for Bernard Buffet and exposed his life and work.

Florence Briat Soulie

Translated by Danielle Cohen and Tess Holland, Wesleyan University, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016.

Jean Cocteau - La voix humaine.

Jean Cocteau – La voix humaine.

Bernard Buffet – Retrospective

From 14 October 2016 to 26 February 2017

MUSEE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Frieze 2016, Londres au coeur de l’Art !

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C’est dans le verdoyant Regent’s Park que commence mon marathon Londonien de l’Art. Suivez -moi pour une promenade au coeur de la semaine la plus artistique de l’année.

Elle nous emporte loin, très loin, de la morosité actuelle et nous offre le bonheur de vivre la création sous toutes ses formes. La 14 ème édition de la Frieze m’enchante, la quatrième de Frieze Master semble assez prudente mais révèle de belles pépites, la Foire d’Art Africain, créée il y a quatre ans, poursuit son bel envol…

Stand Pilar Corrias Philippe Parenno- Speech bubbles (Orange) / Shahzia Sikander-Singing Sun Video ©Thegazeofaparisienne

Philippe Parenno- Speech bubbles (Orange) / Shahzia Sikander-Singing Sun Video /Stand Pilar Correas / ©Thegazeofaparisienne

FRIEZE ART FAIR

Première étape: Frieze Art Fair, et ses 160 galeries venues de 30 pays. La sélection, faite par Victoria Siddal (directrice de la foire), traduit le constant soucis de trouver le juste équilibre entre galeries confirmées de l’Art Contemporain et celles plus émergentes, qui apportent un nouveau regard. Ici, l’Art s’exprime par tous les mediums possibles, couvre les thèmes les plus éclectiques, les styles les plus variés: tellement de choses à découvrir!

L'atelier des Artistes Hauser&Wirth ©Thegazeofaparisienne

L’atelier des Artistes , galerie Hauser&Wirth  , ©Thegazeofaparisienne

Dès l’entrée dans la section principale, je m’arrête fascinée par « l’Atelier des Artistes », si radicalement différent des autres stands. J’ai l’impression de pénétrer dans l’intimité d’un artiste; il est là, en train de travailler, au milieu des ses créations, dans un inspirant « fouillis » créatif . En fait, ce n’est pas un seul, mais 46 artistes, qui coexistent avec bonheur, dans une mise en scène très harmonieuse. Je m’amuse à essayer d’identifier quelques-uns d’entre eux : un très beau Picabia accroché en haut d’un mur, ici, une belle sculpture de Jean Arp, une autre d’Henry Moore, là, une oeuvre de Louise Bourgeois côtoyant des créations de McCarthy, etc…Difficile de quitter cet endroit!

Autre stand étonnant: celui de Hans Op de Beck. Je retrouve l’impression très particulière que j’avais éprouvée à Art Basel, devant son oeuvre « The Collector’s House ». Celui d’un monde qui s’est arrêté, subitement statufié et silencieux.  Il y règne une paix et un calme surprenants en pleine foire, les visiteurs se mettent même à chuchoter en y entrant…

Hans Op de Beck The Silent Library (2016) Marianne Boesky Gallery. ©Thegazeofaparisienne

Hans Op de Beck, The Silent Library (2016) ,Marianne Boesky Gallery, ©Thegazeofaparisienne

De la poésie à la Pace.  On m’invite à découvrir, dans une pièce obscure, une video interactive du collectif teamLab. Bercées par une musique douce, des fleurs colorées évoluent, éclosent, perdent leurs pétales et renaissent inlassablement, en fonction du mouvement de la personne qui les regardent… une oeuvre hypnotique! Poésie encore, sur ce même stand, avec l’adorable cerf de Kohei Nawa recouvert de bulles de verre,qui semble tout droit sorti d’un conte de fées. Poésie toujours, chez Pilar Correas, qui combinent deux oeuvres: les « Speech bubbles » (ballons oranges), de Philippe Parenno ( exposé en ce moment même à la Tate Modern de Londres) avec la video de Shahzia Sikander (Singing Sun), où des soleils-  s’illuminent puis explosent avant de se recréer… magique!

Flower and people teamLab Pace gallery ©Thegazeofaparisienne

Flower and people, teamLab, Pace , ©Thegazeofaparisienne

Kohei Nawa Pace gallery ©Thegazeofaparisienne

Kohei Nawa, Pace, ©Thegazeofaparisienne

Et me voilà devant l’extraordinaire et immense (3m x2m)  bateau pirate de Grayson Perry, qui nous invite à un voyage exotique et mystérieux. Je découvre son titre : « The Tumb of the unknown Craftsman »  et me dis que vu sa taille, ce bateau pourrait en effet remplir cette fonction. La galeriste Victoria Miro présente également une tapisserie ainsi qu’un très beau vase de l’artiste.

Grayson Perry The tomb of the unknown Craftsman Victoria Miro ©Thegazeofaparisienne

Grayson Perry, The tomb of the unknown Craftsman
galerie Victoria Miro, ©Thegazeofaparisienne

Côté dessins, Robert Longo expose, chez Thaddaeus Ropac, l’image d’un nageur. Une fois de plus, je me laisse prendre au piège de sa maitrise: la précision et la vie qui s’en dégage, font penser à une photographie. Je ressens presque les éclaboussures de l’eau. Plus loin, j’admire un autre dessinateur génial:  William Kentridge et son magnifique pigeon-photographe au fusain .

Robert Longo Galerie Thaddaeus Ropac ©Thegazeofaparisienne

Robert Longo, dessin encre et charbon , Galerie Thaddaeus Ropac, ©Thegazeofaparisienne

William Kentridge Observer Charbon er crayon rouge Galerie Goodman ©Thegazeofaparisienne

William Kentridge, Observer, Charbon et crayon rouge, Galerie Goodman
©Thegazeofaparisienne

Distorsion de la réalité, avec la salle à manger de Samara Golden accrochée sur les parois du mur principal. Trois tables parées de nappes, couverts, assiettes et même de mets, semblent défier toutes les lois de gravitation! Réalité virtuelle et interactive, avec le stand Seventeen, où les spectateurs munis de lunettes casques entrent dans un monde fantasmagorique. Une longue queue pour accéder à l’animation…mais le spectacle du stand est déjà assez surprenant!!

Jon Rafman Transdimentional Serpent Seventeen ©Thegazeofaparisienne

Jon Rafman
Transdimentional Serpent
Seventeen
©Thegazeofaparisienne

Cette année, une section 90’s a été créée, hommage aux expositions phares de cette décennie, qui ont influencé significativement l’histoire de l’Art contemporain. Ainsi la Galerie Buchholz qui recrée la librairie où Wolgang Tillman fit sa première exposition de photos, en 1993 .
Il y avait aussi beaucoup d’humour dans cette foire… peut être parce que nous sommes en Angleterre!! Comment ne pas sourire devant l’immense table kitschissime, couverte de centaines d’objets rose bonbon: poupées, brosses à cheveux, savons, jouets, maquillages etc… Une oeuvre spectaculaire très fille-fille de Portia Munson, réveillant la barbie-girl qui sommeille en nous!

Portia Munson Pink Project: table P.P.O.W ©Thegazeofaparisienne

Portia Munson, Pink Project: table, P.P.O.W, ©Thegazeofaparisienne

Et que faire en croisant le regard captivant de ces personnages, ou en admirant le corps d’une Aphrodite nue couverte des marques de son maillot? C’est bien sûr l’oeuvre de Hans Peter Feldmann, qui achètent de tableaux anciens de belle facture  dans des brocantes ou salles de vente, et s’amuse à les « décaler » d’un détail incongru. Le galeriste Simon Lee lui a consacré un solo show et… j’avoue en rire encore en revoyant ses tableaux.

Hans Peter Feldmann galerie Simon Lee ©Thegazeofaparisienne

Hans Peter Feldmann, galerie Simon Lee, ©Thegazeofaparisienne

FRIEZE MASTER

Sur ces notes souriantes, je quitte la London Frieze pour me rendre à Frieze Master, retraçant plusieurs milliers d’années d’histoire de l’Art depuis l’Egypte ancienne jusqu’au XX ème siècle.  Cette année la part belle a été faite aux pièces antiques. Un arrêt chez Ariadne Galleries NY pour découvrir des statues de bois et un masque de momie de l’Egypte ancienne, chez Bernard Dulon pour des sculptures primitives d’Océanie et d’Afrique, chez David Ghezelbash pour admirer des sculptures Greco-Romaines ou encore à la Kallos Gallery, nouvellement arrivée, pour découvrir un casque Crétois de bronze du 7ème siècle avant JC, pièce rarissime (3 Millions de £).

Masque de Momie Egyptienne Kallos Gallery ©Thegazeofaparisienne

Masque de Momie Egyptienne , Ariadne Gallery, ©Thegazeofaparisienne

Chez Luc Baroni,  je suis séduite par le portrait d’un beau jeune homme: il s’agit d’Eugène Delacroix peint par Géricault, qui lui vouait une vive admiration . Deux magnifiques peintres réunis ainsi autour d’une oeuvre valait bien que l’on s’y arrête!

Théodore Géricault Portrait d'Eugène Delacroix- 1817 collection du Duc de Trévise - Galerie Jean Luc Baroni ©Thegazeofaparisienne

Théodore Géricault, Portrait d’Eugène Delacroix- 1817
collection du Duc de Trévise – Galerie Jean Luc Baroni
©Thegazeofaparisienne

Sautant plusieurs décennies d’histoire de l’Art, je m’intéresse à un artiste en solo show à la galerie Wendy Norris. Wolfgang Paalen, est  autrichien, né au début du XX ème siècle. Ce que j’aime dans son oeuvre est ce mélange entre une abstraction moderne et quelque chose de puissant, presque tribal. La galeriste m’explique que ses débuts artistiques se font auprès des surréalistes (André Breton, etc..). Par la suite et du fait de la guerre en Europe, il s’installe au Mexique, où il côtoie Frida Khalo et Diego Rivera. C’est là qu’il développe ce style particulier à l’influence Totémique.

Wolfgang Paaren Deux têtes Wendy Norris Gallery ©Thegazeofaparisienne

Wolfgang Paaren, Deux têtes , Wendy Norris Gallery, ©Thegazeofaparisienne /  (200 000 USD)

Autre solo show intéressant, celui qu’Almine Rech consacre au sculpteur Cubain Augustin Cardenas, où l’on retrouve le geste, la forme et le mouvement des grands sculpteurs modernes de son époque (Jean Arp, Brancusi etc..).

Solo show Augustin Cardenas Almine Rech ©Thegazeofaparisienne

Solo show Augustin Cardenas, Almine Rech, ©Thegazeofaparisienne

Je passe encore une fois devant le stand Nagy, pour admirer les éternels dessins de Egon Schiele, déjà vus au même endroit à Art Basel. Je visite, ensuite, celui de la galerie Applicat-Prazan avec de belles oeuvres modernes, dont une toile d’Otto Freundlich, dont j’admire les couleurs et la construction graphique. Puis la galerie   Marianne Boesky avec son solo show de la série Scramble de Franck Stella. 

Franck Stella solo show Scramble Marianne Boeasky gallery ©Thegazeofaparisienne

Franck Stella solo show- Scramble – Marianne Boeasky gallery
©Thegazeofaparisienne

Et mon grand coup de coeur pour la fin:  la galerie Dickinson présente un sublime Magritte « l Empire des Lumières », le premier de sa série iconique, une des plus célébrées du peintre. Une lumière entre chien et loup, mystérieuse et douce, comme un moment suspendu …j’ai du mal à m’arracher à cette contemplation.

Lui même dira « cette évocation de la nuit et du jour me parait avoir le pouvoir de nous surprendre et nous réjouir. ce pouvoir a un nom: la Poésie » René Magritte.

Magritte L'empire des Lumières -1949 Dickinson gallery ©Thegazeofaparisienne

Magritte- L’empire des Lumières -1949- Dickinson gallery
©Thegazeofaparisienne

De la poésie chez Dickinson, mais aussi de l’excentricité avec quelques Dali, dont le spectaculaire « Oeil fleuri », de la grâce avec un tirage des « hands, hands, hands » de Horst p.Horst, et de la danse avec un beau Fracisco Picabia .

Horst P.Horst Hands, Hands, hands Bernheimer F.Art ©Thegazeofaparisienne

Horst P.Horst, « Hands, Hands, hands »
Bernheimer F.Art, ©Thegazeofaparisienne

Galerie Applicat Prazan ©Thegazeofaparisienne

Galerie Applicat Prazan, ©Thegazeofaparisienne

Plusieurs milliers d’années d’histoire de l’Art parcourues en quelques heures… c’est la magie de Frieze Master !

Contemporary African Art Fair

Avec beaucoup de curiosité, je me dirige vers la Contemporary African Art Fair. cette foire a été crée il y a quatre ans et suit une très belle évolution depuis, grâce au talent de Touria El Glaoui, sa directrice. Dès l’arrivée à la Somerset House, je suis accueillie par une étrange armée de personnages masqués. Zak Ové, artiste de Trinidad, évoque le traditionnel « ball of Blackness » où la haute société Anglaise célébrait la beauté noire, chaque année, en se grimant et se déguisant.

Zak Ové Mask of blackness

Zak Ové – Mask of blackness

Dans l’enceinte de la Somerset House, une quarantaine de galeries sont rassemblées. Là encore je découvre la grandes variétés de propositions, l’éclectisme est une réalité et fait la richesse de cette foire. Au fil de la visite, je rencontre des oeuvres qui me touchent.

Les Trois Poupées d’Ernest Duku: une illustration de la cohabitions de l’Inné et l’Acquis en chacun de nous. Chaque bambin porte un signe: la croix évoquant la chrétienté, le croissant, la religion musulmane, et le troisième « l’amulettisme », pour l’artiste c’est la spiritualité au fond de nous. Chacun porte son monde et devient le résultat de cette spiritualité innée et de ce qu’on lui a transmis. Une forme attachante et accessible pour un sujet bien complexe!

Ernest Duku Parole d'ombre

Ernest Duku, Parole d’ombre

Les Cyanotypes de Delio Jasse:  les magnifiques cyanotypes, « Terreno Occupado », crées par le jeune photographe Angolais,  illustrent des scènes de rue à Luanda, sa ville natale, que Jasse retrouve après 10 ans d’absence.

Delio Jasse Terreno occupado

Delio Jasse, Terreno Occupado

Plus loin, je suis séduite par des aquarelles sur papier de Franck Lundangi à la Galerie Anne de Villepoix … une chanson de couleurs pleine de  poésie. Ses peintures sont également remarquable, alliant un style un peu naïf à un travail de matière tout en finesse. Passant du figuratif à une composition tout à fait abstraite, j’admire l’ oeuvre  toute en tissus du Malien Abdoulaye Konate.

Franck Lundangi

Franck Lundangi –

Devante « les Nocturiens » de Houston Maludi chez Alain Magnin, on ne peut qu’être impressionné par la précision et la multitude des détails qui composent cette création. Un travail étonnant et magnifique. La Tyburn Gallery, elle, présente les oeuvres de Mohau Modisakeng. Ses photos sur le thème de « Ashes to ashes » montre des personnages en train de se métamorphoser en poussière… le grain exceptionnel et le travail de la  lumière donnent des photos saisissantes.

Mohan Modisakeng Tyburn Gallery

Mohan Modisakeng
Tyburn Gallery

 

La Contemporary African Art Fair est aussi l’occasion de revoir les magiques « Noir et Blanc » de Malick Sidibé au travers de 45 tirages des années 60-70… un vrai bonheur! (jusqu’au 15 Janvier 2017).

Je termine ma promenade au coeur d’un Londres vibrant au rythme de l’Art, foisonnant, riche, parfois surprenant, toujours passionnant.

Caroline d’Esneval

 

 

 


Bernard Buffet (1928-1999) – Expo choc

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ENGLISH VERSION (Click here)

« Il ne faut pas confondre peinture et politesse » Bernard Buffet

"Horreur de la guerre, L’Ange de la guerre" 1954 coll. fonds de dotation Bernard Buffet @EDTR-Photography

« Horreur de la guerre, L’Ange de la guerre » 1954
coll. fonds de dotation Bernard Buffet
@EDTR-Photography

Une rétrospective Bernard Buffet, il fallait oser !

Un artiste tombé dans les oubliettes de l’histoire de l’art… et pourtant en entrant au Musée d’art Moderne de la ville de Paris aujourd’hui, son oeuvre m’apparait comme une évidence.

Bernard Buffet était enfoui dans notre mémoire culturelle, comme un secret de famille que l’on n’ose découvrir…

 

Dès l’entrée, c’est un plongeon dans un style, nous sommes accueillis par une immense peinture de tauromachie, où le taureau est marqué au fer rouge des initiales de Bernard Buffet, le ton est mis et je comprends la métaphore de l’artiste seul dans l’arène face à tous les autres qui le blessent à mort, je suis face à un spectacle des couleurs de la vie à la mort.

Devant son oeuvre on ne peut rester indifférent, comment  ne pas être déstabilisé, c’est un choc ! Pour moi, Bernard Buffet c’était un portrait de clown aperçu derrière les rideaux d’une galerie ou quelques affiches vues ci et là.

Elève au lycée Carnot, il s’ennuyait à l’école, adorait les sciences naturelles et dessinait des libellules et papillons. A 15 ans il rentre aux Beaux-Arts avec une dérogation et deviendra alors pour un temps une star.

Chaque exposition provoquait une émeute, des autographes étaient signés sur des tickets de métro. Dans le film « Comment épouser un millionnaire ? «  l’appartement de Lauren Bacall est décoré d’un Clown de Bernard Buffet.

Expo Bernard Buffet MAMVP

Expo Bernard Buffet MAMVP

On le disait l’égal de Picasso. S’en suivent des expositions avec Kees Van Dongen, Utrillo, Rouault, Villon… Jean Cocteau lui consacre un poème, ill illustre « La voix humaine »  du poète.

Bernard Buffet ©Thegazeofaparisienne

Bernard Buffet
©Thegazeofaparisienne

Je ne m’étais pas préparée à une telle présence. Le début d’exposition est impressionnant de froideur, c’est  l’invention d’un style, je suis impressionnée par ce jeune homme de 19 ans qui peint la « Ravaudeuse de filets » ou encore un peu plus tard  « Horreur de la guerre » (1955). Je suis à la fois déroutée par le ton glacial, la dureté de ses peintures et à la fois enchantée par une nature morte.

Dominique Gagneux Commissaire de l'exposition ©Thegazeofaparisienne

Dominique Gagneux
Commissaire de l’exposition
©Thegazeofaparisienne

Lui qui est si jeune semble avoir déjà  acquis un style, il est omniprésent, son portrait nous suit, glaçant. Heureusement les portraits de ses proches plus doux tempèrent nos sentiments, celui de son marchand Maurice Garnier d’abord, ou celui de Pierre Bergé qu’il rencontre à 21 ans, de très beaux portraits jetés à plat, les ombres inexistantes,  très bien vus.  Mais toujours un sentiment de solitude paradoxal chez ce mondain apparent  et je ne sais pas en tant que spectatrice,  si je suis acceptée …

"Autoportrait sur fond noir" 1956 collection Pierre Bergé

« Autoportrait sur fond noir » 1956
collection Pierre Bergé

Je me pose la question que se sont posés les journalistes « Alors à votre avis, horriblement beau ou magnifiquement affreux ? », une autre me vient aussitôt à l’esprit « abstraction ou réalisme « ?  et je pourrais en énoncer de nombreuses autres.

Les grands formats, le style virtuose et les compositions très personnelles ont contribué, selon un critique d’art américain, à l’engouement pour cette peinture d’«une somptueuse pauvreté» encore assimilable par le public.

Assez rapidement cependant, l’ambiguïté s’est accentuée, entraînant incompréhension, étonnement et parfois rejet – qui arrive inévitablement quand on ne se comprend plus –, à l’exemple des visiteuses respectables en col de fourrure, découvrant les scènes suggestives des Oiseaux à la galerie David et Garnier en février 1960.
Il est donc tentant d’analyser ce que critiques et journalistes ont pu résumer sous la forme interrogative : « Alors à votre avis, horriblement beau ou magnifiquement affreux6 ? ». Dominique Gagneux – Extrait du catalogue

Expo Bernard Buffet MAMVP

Expo Bernard Buffet MAMVP

Dominique Gagneux, commissaire des expositions marquantes du musée d’art Moderne – Baselitz, Poliakoff et aujourd’hui Bernard Buffet – me donne la leçon de peinture de l’artiste. Elle me montre les diverses inspirations du peintre, celles de Mondrian les formes géométriques, les natures mortes de Chardin (la raie)  et Courbet, Rembrandt, le baron Gros. Il se confronte à la peinture d’histoire. Les peintures médiévales où la mort est très présente, je pense à une petite église grecque entièrement décorée de peintures murales où l’enfer est le sujet principal. Je pense également à la Piéta d’Avignon (Enguerrand Quarton) où la Vierge éplorée porte dans ses bras le Christ décharné et outragé par les stigmates de la crucifixion.

"Nature morte à la sole" 1952 Coll. Pierre Bergé

« Nature morte à la sole » 1952
Coll. Pierre Bergé

Il ne faut pas oublier que Bernard Buffet a vécu sous l’occupation, de plus en 1945, sa mère meurt en trois mois d’une tumeur foudroyante, il n’a que 17 ans. Ces évènements vont marquer son oeuvre.

On a souvent dit qu’il avait une palette réduite, hier encore, une de mes amies me rapportait qu’un professeur de dessin lui avait déclaré que Bernard Buffet n’avait jamais évolué.. C’est faux : les couleurs, le dessin, les sujets, les formes, rien à voir entre le début et la fin. Il nous surprend, j’adore ses acrobates, je reste fascinée par le mouvement de ces deux voltigeurs.

Je suis ravie de voir accroché ce petit duc qui marqua profondément « M »  – Matthieu Chedid au point de s’en inspirer pour sa coiffure, lors d’une émission « Thé ou Café » du 25/10/2015 (19e minute environ), je l’avais entendu se confier à Catherine Ceylac. Sa grand-mère maternelle travaillait  à la galerie Maurice Garnier, et sa famille conservait une gravure de hibou, dans cette même émission il parle d’un « Papillon »  appartenant également à sa famille et aussi source d’inspiration pour lui !

Mathieu Chedid dans émission Thé ou café - France 2

Mathieu Chedid
dans émission Thé ou café – France 2

Hibou

A ma naissance, ma grand-mère maternelle, qui travaillait à la galerie Maurice Garnier, m‘a offert une lithographie de Bernard Buffet représentant un hibou et un dessin où deux petits papillons aux ailes ouvertes forment un M. Je me suis rendu compte très tard que je m‘étais inspiré de ce hibou pour ma coiffure… Mon disque est truffé de mystères, de rébus, de jeux de piste autour du hibou. Et d’autres éléments… 

Mathieu Chedid M  » Le Monde Mathieu en dix mots qu’il aime – Interview de Gilles Médioni, publié le 05/09/2009

 

Bernard Buffet a été décrié pour son ralliement aux institutions : au moment où il est consacré par l’académie des Beaux-Arts en 1974 et accède alors au statut d’un « artiste officiel », ce qu’il n’a jamais été, Pierre Cabanne, journaliste à Combat écrit « Obsèques nationales » et éreinte dans son article, presque une nécrologie à défaut d’être un panégyrique, le peintre pour s’être sclérosé, « ossifié » en quelque sorte. Mais le critique, qui exécute ainsi dans un « J’Accuse » qui restera longtemps le réquisitoire dressé contre Bernard Buffet, n’explicite pas en quoi sa peinture froide, au scalpel, s’est transformée en « guimauve, bouillie pour chat » à l’orée des années 70, « pompidoulo-duronienne » écrit-il avec férocité ?

Andy Warhol dans un entretien de 1985, définit Buffet comme « the last famous painter »,

Cette rétrospective va permettre de tordre le cou aux idées préconçues sur Bernard Buffet, la curiosité des gens vis-à-vis de l’artiste va être enfin assouvie.

Mais je voudrais dire que cette visite est un instant de fraicheur retrouvée, un artiste qui nous appartient et que nous sommes heureux de le « re-connaître » (ou « renaître ») par l’idée audacieuse  d’un directeur de musée orchestrée par le travail remarquable d’une commissaire d’exposition qui met en scène Bernard Buffet et nous retrace une vie, une oeuvre, un jour, un destin de cette importance.

Florence Briat Soulié

Jean Cocteau - La voix humaine.

Jean Cocteau – La voix humaine. Coll. Jean-Paul Beaujard

 

Bernard Buffet

Rétrospective

Commissaire d’exposition : Dominique Gagneux

 

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Picasso « Hommage à Jacqueline »: l’amour fou.

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« Elle a le don de devenir peinture à un degré inimaginable » dira Pablo Picasso en parlant de sa dernière femme et muse, Jacqueline.

Madame Z (Jacqueline aux fleurs), 1954 ©Thegazeofaparisienne

Picasso, Madame Z (Jacqueline aux fleurs), 1954
©Thegazeofaparisienne

L’homme aux nombreuses conquêtes, le génie inspiré par le mystère des femmes, rencontre Jacqueline Roque en 1952. Elle deviendra son unique passion, muse, modèle et inspiratrice jusqu’à la disparition de l’artiste vingt ans plus tard,en 1973. Cette magnifique exposition, à La fondation Gianadda de Martigny, fait ressentir l’amour fou, total, fusionnel unissant un Picasso dans l’urgence créatrice qui trouve en elle une inspiration exaltée, et la jeune femme fascinée, entièrement dévouée à cet homme fougueux. « On ne fait pas d’ombre à un soleil » dira-t- elle en parlant de son époux.

©Thegazeofaparisienne Femme au chien 1959-62 ©Thegazeofaparisienne

Picasso,Femme au chien, 1959-62 ©Thegazeofaparisienne

C’est à Vallauris , dans l’atelier de céramique Madoura, avec lequel Picasso travaille régulièrement, qu’il la rencontre. Elle a 26 ans, lui 71 ans. C’est un coup de foudre pour l’artiste, qui voit en elle les archétypes de la beauté méditerranéenne : corps sculptural sensuel, cheveux sombres réunis en chignon, yeux de jais . Elle lui rappelle une des odalisques du célèbre tableau de Delacroix « les femmes d’Alger ».

David Douglas Duncan Photographie: Picasso et Jacqueline dansent devant le tableau Baigneurs à la Garoupe courtesy D. D Duncan

David Douglas Duncan
 Picasso et Jacqueline dansent devant le tableau Baigneurs à la Garoupe

Assez vite, le séducteur qu’il est, arrive à ses fins, et dès lors ils ne se quitteront plus. Jacqueline veille sur lui dans la villa « La Californie », située sur les hauteurs de Cannes, où le couple emménage en 1955. Elle lui apporte l’élan de la jeunesse, mais aussi la stabilité dont il a besoin pour donner libre cours à son génie créateur. En témoigne, l’extrême richesse de la production artistique des ses vingts dernières années: polymorphe, audacieuse, innovante, avide d’expérimentations diverses, plus que jamais empreinte de cette liberté si chère à Picasso. Jacqueline est pour lui le révélateur et l’incarnation de tous les sujets qu’il veut représenter.

 

Dans les premières oeuvres où il la peint, Jacqueline apparait gracieuse, à la fois déterminée et douce. Je suis tombée en arrêt devant la beauté et la finesse de ce dessin d’elle, les jambes repliée contre son torse, sa position préfére. Le portrait de Madame Z , du nom de la villa où Jacqueline demeurait, quant à lui la présente avec un cou très long sur lequel repose fièrement un visage impassible…. sublime portrait.

Jacqueline aux jambes repliées, 1954 ©Thegazeofaparisienne

Picasso, Jacqueline aux jambes repliées, 1954
©Thegazeofaparisienne

Au printemps 1961, Picasso épouse Jacqueline. Le couple quitte le château de Vauvenargues, acheté trois ans auparavant, et s’installe au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins. C’est dans ce lieu que Picasso se lance, à partir de 1963  dans de nombreuses reprises de son sujet fétiche et récurrent, « le peintre et son modèle », où il met en scène sa jeune amante .Tout exalté et inspiré qu’il est par sa muse, il la représente plus de 160 fois dans la production de cette année 1963.

Le peintre et son modèle, 1963 ©Thegazeofaparisienne

Picasso, Le peintre et son modèle, 1963 ©Thegazeofaparisienne

Les vingts dernières années de sa vie, sont également l’époque où Picasso se tourne vers ses grands ainés, se nourrit de leurs créations, les étudie pour ré-interprêter magistralement certains de leurs chefs -d’oeuvre. Cette confrontation à leur talent traduit un hommage à leur génie ainsi qu’une volonté de se mesurer à eux.

« Nous sommes les Héritiers de Rembrandt, Vélasquez, Cézanne et Matisse. Un peintre a toujours un père et une mère, il ne sort pas du néant. »  Picasso

 

Les femmes d'Alger, 1955 ©Thegazeofaparisienne

Picasso, Les femmes d’Alger, 1955, ©Thegazeofaparisienne

La disparition de Matisse, en Novembre 1954 est le point de départ de ces hommages. Picasso va s’inspirer, dans un premier temps, de son travail orientaliste. « Il est mort et moi je continue son travail » commentera-il. Ainsi pourra-t-on lire l’influence formelle de Matisse dans ses interprétations du tableau de Delacroix,  « les  femmes d’Alger ».  Picasso réinvente la scène avec un érotisme débridé; Jacqueline y joue, évidemment, le premier rôle.Mais c’est dans son travail sur la série « l’Atelier », que l’influence Matissienne se fera le plus sentir.

Le déjeuner sur l'herbe, 1960, Nahmad collection ©Thegazeofaparisienne

Picasso,Le déjeuner sur l’herbe,1960, Nahmad collection,©Thegazeofaparisienne

Après Matisse et Delacroix , Picasso s’intéresse au  » déjeuner sur l’herbe « de Manet dont  il exécutera  27 ré-écritures picturales, et à  « l’Enlèvement des Sabines  » de Poussin dont il effectue 70 variantes, en prenant Jacqueline pour modèle.

©Thegazeofaparisienne

©Thegazeofaparisienne

Il s’attaque également ‘au grand chef-d’oeuvre de Vélasquez « Las Méninas », formellement, un des tableaux les plus énigmatiques de l’histoire de la peinture. Le jeu insoluble, de la position du regardeur par rapport au peintre et à l’infante, trouve en Picasso un écho enthousiaste. Un nouveau sujet pour de nouvelles prouesses.

Les Ménines, fond rouge 1957, Musée Picasso de Barcelone ©Thegazeofaparisienne

Picasso, Les Ménines, fond rouge 1957, Musée Picasso de Barcelone
©Thegazeofaparisienne

L’oeuvre de Picasso ne se cantonne pas à la peinture, toujours avide de chercher, innover, expérimenter, il s’est intéressé à la gravure sous toutes ses formes. Sa production gravée est immense. La fondation Gianadda lui dédie une partie importante de l’exposition. On y découvre, par exemple, une très belle création « Jacqueline lisant » en Noir et Blanc, ou encore des linoléums extrêmement colorés, comme « Le déjeuner sur l’herbe d’après Manet » , de jaune et rouge paré. Il illustra,par la gravure, tous les grands thèmes de sa vie artistique, des plus innocents aux plus érotiques.

Picasso Colombes, 1953 @thegazeofaparisienne

Picasso, Colombes, 1953, @thegazeofaparisienne

Parallèlemement, Picasso travailla aussi ardemment le dessin, la sculpture, ou encore la céramique. Il réalisa avec l’atelier Madoura près de 4000 pièces de poterie. Aux côtés des représentations de Jacqueline, j’admire dans cette exposition, les Colombes gracieuses en terre cuite peinte .

Sa vie durant Picasso a tissé des liens très fort avec les photographes. Voir Picasso à l’oeuvre relève d’une performance extra-ordinaire. Créateur avide, inspiré , rapide et « habité » par son art, il offre un spectacle fascinant. Dans cette exposition, nous découvrons de magnifiques photographie du couple Picasso, prises par trois de ces photographes qui accédèrent à son intimité: David Douglas-Duncan, Lucien Clergue, Henri Cartier Bresson . A cela s’ajoutent des clichés pris par Jacqueline elle même, qui pose son regard amoureux sur l’artiste.

©Jacqueline Picasso

©Jacqueline Picasso

Beaucoup d’émotion dans cette superbe exposition, où le talent de Jean-Louis Prat réussit à nous faire partager cette relation fusionnelle, qui inspira tant de merveilles au génie Picasso. Je laisserai les derniers mots à celui qui, durant toute son existence, mis l’Amour des femmes, au centre de sa vie et de son Art.

« Au fond il n’y a que l’Amour. Quel qu’il soit. »  Pablo Picasso

Caroline d’Esneval

 

Fondation Gianadda, Martigny 

Picasso l’oeuvre Ultime, Hommage à Jacqueline

Jusqu’au 20 Novembre

 

Commissariat: Jean Louis-Prat

 


L’ expérience Fiac 2016 …

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La Fiac , une vraie expérience !

Paris à l’heure de l’art contemporain… Ne soyez pas blasés, laissez vous guider par vos sens, sentiments et vous découvrirez sans doute dans ce brouhaha  de foire  une oeuvre qui vous plaira. Pour cela n’hésitez pas à ouvrir les portes tirer les rideaux et vous apercevrez  peut-être une installation de photos par Barbara Bloom titrée « The Gaze » !

Perdez vous dans un labyrinthe de cabines d’essayages. traversez les allées dans tous les sens, prenez l’escalier d’honneur et ouvrez l’oeil !

David Altmejd Petit Palais ©Thegazeofaparisienne

David Altmejd
Petit Palais
©Thegazeofaparisienne

Vous verrez peut-être comme moi un arbre habité de Gilles Barbier « Depuis la terre jusqu’au ciel » à la Galerie Vallois. Une exposition a lieu  en ce moment  dans cette galerie de 15 sculptures animées de Jean Tinguely, l’une d’elles est présentée cette semaine au Grand Palais.

Barbara Bloom "The Gaze" 1985- 2000 Galleria Raffaella Cortese ©Thegazeofaparisienne

Barbara Bloom
« The Gaze » 1985- 2000
Galleria Raffaella Cortese
©Thegazeofaparisienne

Je continue ma visite et  déniche une oeuvre émouvante, de Kader Attia Galerie Continua,  sur la guerre de 14-18, nous rappelant les gueules cassées.

L’artiste vient de recevoir le Prix Marcel Duchamp 2016 pour son oeuvre « Réfléchir la mémoire 2014 », mardi 18 octobre au Centre Pompidou.

Dans un coin je vois une belle sculpture de Calder, plus loin je rentre dans une maison bleue de Do Ho Suh,  j’en sors et me trouve nez à nez avec un chameau de Lutz Bacher , galerie Buchholz ! c’est cela la Fiac …

Ai Weiwei, galerie Neugerriemschneider.

Ai Weiwei, galerie Neugerriemschneider.

Des retrouvailles, plus loin,  Galerie Andréa Rosen qui expose son artiste fétiche David Altmejd, celui-ci est mis à l’honneur au Petit Palais avec son géant !(souvenez-vous de l’exposition du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris) , sur le même stand, approchez-vous d’une petite  « bouche » de Mika Rottenberg et surprise ..

De la couleur, retour en enfance avec un cerf-volant du dissident chinois Ai Weiwei, galerie Neugerriemschneider.

Johnen Galerie

Johnen Galerie

Grande nouveauté cette année le Petit Palais participe à la Fiac  et des oeuvres sont disséminées un peu partout dans la grande galerie d’entrée et celle sur le côté, je m’attarde devant un ange de Damien Hirst, j’aperçois plus loin des vitraux et pour finir je m’installe à une table dans le beau jardin où je peux à loisir admirer les sculptures.  C’est un vrai plaisir de traverser l’avenue Winston Churchill devenue piétonne pour l’occasion , se retrouver face à une sculpture du coréen Lee Ufan ou  flâner autour des oeuvres contemporaines et celles du musée. J’aime beaucoup cette animation provoquée par ce parcours hors les murs, le Petit Palais s’anime, des médiateurs auprès de chaque oeuvre,  patiemment nous les expliquent.

Musée Eugène Delacroix ©Thegazeofaparisienne

Musée Eugène Delacroix
©Thegazeofaparisienne

Pour finir, je suis allée faire un petit tour de l’autre côté de la Seine, dans un musée atelier, celui de Eugène Delacroix où l’artiste Stéphane Thidet nous donne sa version d’une « Histoire vraie », un vrai moment de calme, paisible, dans ce jardin niché en plein coeur de Saint Germain des Près, vous y serez très bien accueillis !

Je vous dis à l’année prochaine pour une autre Fiac, en attendant faites votre visite et choisissez ce qui vous plait !

Florence Briat Soulié

Fiac ©Thegazeofaparisienne

Fiac
©Thegazeofaparisienne

 

 

 


Abstract Expressionism at The Royal Academy

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By Jacqueline Knox

 

The Royal Academy. Photo. © Jacqueline Knox

The Royal Academy. Photo. © Jacqueline Knox

The legacy of Abstract Expressionism is wide-ranging and profound and its influence continues to this day. This exhibition is the first of its kind in the UK since 1959 and is an incredible opportunity to see these monumental paintings up close. It is only when you see some of these canvases for real, instead of as a reproduction in a book or on a postcard, that you can really appreciate their aesthetic appeal or in some cases like Jackson Pollock their three-dimensionality.

L’héritage de l’Expressionnisme abastrait est immence et profond et son influence continue à ce jour. Cette exposition est la première de cette ampleur au Royaume-Uni depuis 1959 et c’est une opportunité sensationnelle de pouvoir voir ces peintures monumentales. C’est seulement quand vous voyez ces toiles dans la réalité réalité et non en reproductions dans les livres que vous pouvez vraiment apprécier leur esthétique ou dans certains cas comme pour Jackson Pollock leur tri-dimensionnalité.

New York in the 1930’s and 1940’s was the ideal environment for artists and intellectuals to come together. In a sense Abstract Expressionism was a merging of the emotional intensity of German Expressionism and the tradition of European abstraction in an American context. Many of the paintings presented here are responding to the energy of New York post World War II.

New York entre 1930 et 1940 était un environnement ideal pour les artistes et intellectuels qui se retrouvaient ensemble. Dans un sens l’Expressionnisme abstrait est une fusion de l’émotion intense de l’expressionnisme allemand et de la tradition de l’abstraction européenne dans un contexte américain. La plupart des peintures présentées ici montrent la grande énergie de New York des années post 2e guerre mondiale.

 

Jackson Pollock, Blue Poles, 1952. Oil, enamel and aluminium paint with glass on canvas, 212.1 x 488.9 cm. National Gallery of Australia, Canberra. Purchased 1973. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

Jackson Pollock, Blue Poles, 1952. Oil, enamel and aluminium paint with glass on canvas, 212.1 x 488.9 cm. National Gallery of Australia, Canberra. Purchased 1973. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

This is one of the biggest works that Jackson Pollock executed and has been seen in the same space as 88888 before. Jackson Pollock changed everything by putting the canvas on the floor and hurling the paint downwards. It was a total physical experience for him. You can even see fingerprints and footprints in the painting. Seen in the flesh you can appreciate the three-dimensionality and the energy of the colours ‘popping out’. “

Blue Poles” est l’une des oeuvres majeure que Jackson Pollock a executée.  Elle a été exposée pour la première fois  en 1952 dans la galerie Sidney Janis sous le titre Number 11. Jackson Pollock pose la toile directement sur le sol sans cadre et verse directement la peinture des pots,  le dripping. C’était une vraie experience physique pour lui. Vous pouvez même voir ses empreintes de main et pieds sur la peinture. Vu ainsi vous pouvez apprécier vraiment la tri-dimmensionnalité et l’énergie des couleurs jetées ainsi.

Jackson Pollock, Number 7, 1952. Enamel and oil on canvas, 134.9 x 101.6 cm. Lent by The Metropolitan Museum of Art, New York. Purchase, Emilio Azcarraga Gift, in honour of William S. Lieberman, 1987, 1987.92.

Jackson Pollock, Number 7, 1952. Enamel and oil on canvas, 134.9 x 101.6 cm. Lent by The Metropolitan Museum of Art, New York. Purchase, Emilio Azcarraga Gift, in honour of William S. Lieberman, 1987, 1987.92.

 

Joan Mitchell, Salut Tom, 1979. Oil on canvas, four panels, 280.5 x 802.6 cm overall. National Gallery of Art, Washington DC. Corcoran Collection. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

Joan Mitchell, Salut Tom, 1979. Oil on canvas, four panels, 280.5 x 802.6 cm overall. National Gallery of Art, Washington DC. Corcoran Collection. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

 

Mitchell’s work is reminiscent of huge landscapes that ripple with light and shade.

Le travail de Joan Mitchell fait penser à d’énormes payasages jouant avec la lumière et l’ombre.

 

Willem de Kooning, Villa Borghese, 1960. Oil on canvas, 203 x 178 cm. Guggenheim Museum Bilbao. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

Willem de Kooning, Villa Borghese, 1960. Oil on canvas, 203 x 178 cm. Guggenheim Museum Bilbao. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

Willem de Kooning’s paintings are full of energy and up close it is possible to see the layers of mark-making. You can see where Willem de Kooning drew into the wet paint.

Les peintures de Willem de Kooning sont pleines de force, dynamisme et de près il est possible de voir les marques de ses points de départ.  Vous pouvez voir où l’artiste a déposé la peinture fraiche.

 

 

Mark Rothko room. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

Mark Rothko room. Reproduced with kind permission from the Royal Academy. Photo. © David Parry.

 

Mark Rothko’s paintings envelope you in a field of colour. These paintings are best viewed up close and they are specifically hung so that they can be viewed in this way. The layering of colour and the depth of field that this layering evokes is mesmerising. It is worth pausing here and soaking up the colours in these paintings and how they make you feel.

Ultimately the Abstract Expressionists seemed to open up radically different vistas for all kinds of art that followed.

This exhibition is quite overwhelming in terms of monumentality of the paintings and the impact that they have on you in the flesh. I advise seeing this exhibition at least once. 24th

September 2016- January 2nd 2017.

Royal Academy

Main Galleries, Burlington House

 

Les peintures de Mark Rothko vous enveloppent dans un champ de couleurs. Ces peintures sont à regarder de près, et l’accrochage a été fait de façon à les voir ainsi. La superposition des couches et l’intensité sont envoutantes C’est intéressant de s’arrêter ici et de profiter de ce que nous ressentons devant ces oeuvres.

Au final, les expressionnistes ont  ouvert des incroyables perspectives pour toutes les autres formes d’art qui ont suivi. Cette exposition est très impressionnante par la monumentalité des tableaux et la force de la peinture. J’espère que vous aurez l’occasion de la voir !

Jusqu’au 2 janvier 2017

Galeries principales, Burlington House

Across the road from the Royal Academy is The Wolseley Restaurant. This is a good place to spend a long lunch or afternoon tea but you must book in advance. The Wolseley. Tel: 0207 499 6996. Address. 190 Piccadilly, London. W1J 9EB. thewolseley.com

En sortant du musée si vous voulez vous arrêtez pour un déjeuner ou un tea-time, je vous conseille The Wolseley Restaurant, une seule chose pensez à réserver ! The Wolseley. Tel: 0207 499 6996. Address. 190 Piccadilly, London. W1J 9EB. thewolseley.com

Jacqueline Knox


L’Odyssée des animaux

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Paul de Vos (ca1591/92 - 1678) "Deux jeunes phoques sur un rivage" Huile sur toile 1650

Paul de Vos (ca1591/92 – 1678)
« Deux jeunes phoques sur un rivage »
Huile sur toile 1650

C’est un véritable voyage à travers l’histoire de l’art  que nous offre le musée de Cassel, une grande fable en peinture où se retrouvent les animaux peints  par les maîtres des Flandres du XVIIe siècle.

Musée de Flandre - Cassel

Musée de Flandre – Cassel

A cette époque des cabinets, stimulée par une effervescence d’inventions, de découvertes,  comme celle du dodo célébré par Lewis Caroll  dans Alice au Pays des merveilles, il est de bon ton de présenter ses trésors. Ce fameux dodo a disparu au cours du XVIIe siècle et  est devenu la mascotte de l’extinction des animaux.

Roelandt Savery (1576-1639) "OIseaux" Huile sur bois

Roelandt Savery (1576-1639)
« OIseaux »
Huile sur bois

Un monde mi-fantastique mi réel où la géographie importe peu. Les artistes se plongent dans les ouvrages des naturalistes et s’inspirent à volonté de ses nouvelles espèces.

Roelandt Savery va développer le sujet animalier et représentera le premier dodo, en effet,  à la cour de l’empereur Rodolphe II il y en avait un et j’imagine volontiers la curiosité que pouvait représenter de telles étrangetés ! on a dit abusivement que l’oiseau serait devenu son emblème, sa signature.

Roelandt Savery "Noé remerciant Dieu" Huile sur bois Signé

Roelandt Savery
« Noé remerciant Dieu »
Huile sur bois
Signé

Nous pourrions passer simplement devant ces tableaux magnifiques, admirer les couleurs, les paysages paradisiaques, les animaux féériques,  une grue couronnée, un couple de chevaux, des poules, lions.. mais cela ne suffit pas,  !

Ces oeuvres se méritent, pas si facile, Il faut plonger dans ces peintures et observer chaque détail pour reconnaître le sens de l’histoire.  Ainsi,  vous apercevrez Noé agenouillé et dans les brumes apparaîtra l’arche (« Noé remerciant Dieu » par Roelandt Savery , huile sur bois signée ), un peu plus loin, on retrouve le mythe d’Orphée charmant les animaux, mais c’est à vous  de le décoder ..

Ce qui est amusant c’est de reconnaître des détails incongrus comme un phoque dans une volière par Savery ou plus loin sur un magnifique portrait de phoques admirer un escargot en habits d’apparat et un coquillage improbable par Pol de Vos.

Frans Snyders (1579-1657) (détail)

Frans Snyders (1579-1657)
(détail)

Jan I Brueghel le vieux peint la grandeur de Dieu,  un dieu qui sauve plutôt qu’un dieu qui punit. Il a un registre beaucoup plus réaliste, il croque des animaux qu’il a vu dans parc de l’archiduc Allbert et de l’archiduchesse Isabelle à Bruxelles,   la volière de l’archiduchesse. Dans la peinture « l’entrée des animaux dans l’arche de Noe » les traits du cheval  sont la marque de Rubens, les affinités entre les deux artistes sont évidentes, mais qui influence qui ? dans la « fête des singes »  Brueghel peint un dessus de porte de Rubens.

Jan I Brueghel l'Ancien (1626-1679) "Une souris et deux roses" Environ 1605 Huile sur cuivre

Jan I Brueghel l’Ancien (1626-1679)
« Une souris et deux roses » Environ 1605 Huile sur cuivre

Un cuivre vers 1606 représentant une petite souris et deux roses annonce les miniatures de Van Kessel, son petit-fils. L’invention du microscope avec entre autres l’étude des insectes, participe à  la mode de ces miniatures.

C’est une véritable dynastie de peintres, qui comptera également David Teniers qui épouse une fille de Brueghel.

Jan Fyt (1611-1661) " Le marché aux poissons" Huile sur toile

Jan Fyt (1611-1661)
 » Le marché aux poissons » Huile sur toile

Ce que j’aime dans cette exposition qui est non seulement un plaisir pour les yeux mais aussi didactique, la commissaire a judicieusement présenté des tableaux d’atelier face à celui d’un maître ou alors Jan Fyt et Paul de Vos côte à côte et nous pouvons observer les différences entre deux renards. Au fur et à mesure  l’oeil s’habitue et la virtuosité des maîtres flamands s’offre à nous.

Nous comprenons le sens de cette peinture animalière qui n’est pas simplement une promenade zoologique dans un musée mais bien plus que cela, les idées, les sociétés nous apparaissent et  nous apprenons à déchiffrer ces codes du XVIIe siècle.

Frans Snyders (1579-1657) "Concert des oiseaux" Huile sur toile

Frans Snyders (1579-1657)
« Concert des oiseaux »
Huile sur toile

C’est l’histoire de la chouette attachée sur un poteau, aveugle la journée, elle attire les petits oiseaux au profit du chasseur,

Dans le très beau « Concert des oiseaux » de Frans Snyders et provenant de Cape Town, la chouette cherche à remettre de l’ordre dans cette cacophonie comme dans la chanson qui dit « chacun parle à sa manière ! » 

Un autre bijou est présenté : le « Concert des oiseaux » de Van Kessel et restauré pour l’occasion par la Pinacoteca di Brera de Milan. Il est inspiré d’un poème qui dit que les oiseaux se réunissent le jour de la Saint Valentin pour trouver chaussure à son pied sauf ce qui est le cas pour tous sauf pour la pauvre autruche esseulée !

Jan Fyt "La chasse aux renards" (détail)

Jan Fyt
« La chasse aux renards » (détail)

Paul de Vos "La chasse aux renards"

Paul de Vos
« La chasse aux renards »

Plus loin, j’aperçois un  royal « Lion mort » de Frans Snyders signé , mais ne vous fiez pas aux  apparences, juste à côté du puissant le lièvre le nargue !

Pour toutes ces beautés, une escapade à Cassel dans la Flandre française s’impose, vous ne le regretterez pas et vous aussi vous comprendrez l’enthousiasme de la commissaire d’exposition Sandrine Vézilier-Dussart.

Florence Briat Soulié

Musée de Flandre – Cassel

L’Odyssée des animaux

8 octobre 2016 – 22 janvier 2017

Commissaire d’exposition  : Sandrine Vézilier-Dussart.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

The Odyssey of Animals

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Musée de Flandre  Cassel offers an authentic trip through art history, presenting a grand story in which we meet the painted animals of the 17th century Flemish masters.

Frans Snyders (1579-1657) "Concert des oiseaux" oil on canvas

Frans Snyders (1579-1657)
« Concert des oiseaux »
oil on canvas

A passion for invention and discovery existed during this time. The famous dodo of Alice in Wonderland illustrates this point, as the book reinforced the representation of treasures. This well known dodo disappeared during the 17th century and became the face of extinct animals.

We find a world hovering between fantasy and reality, where geography barely matters. These artists delve into the work of naturalists and are inspired to create new species.

Roelandt Savery develops the wildlife subject and depicts the first dodo at the court of Emperor Rodolphe. I imagine curiosity surrounded the work, but this bird becomes the artist’s emblem, his signature.

Frans Snyders (1579-1657) (détail)

Frans Snyders (1579-1657)
(détail)

We pass the magnificent paintings and admire the colours, celestial landscapes, and enchanting animals. We see a crowned crane, a pair of horses, hens, and lions…but that’s not all.

We must immerse ourselves in the collection, observing each detail to recognise the sense of history that is present. We see Noah kneeling in the mist of his arc, (“he thanks God” by Roelandt Savery, oil on wood.) And later, we meet the myth of Orpheus, which we must decode ourselves.

Paul de Vos (ca1591/92 - 1678) "Deux jeunes phoques sur un rivage" Huile sur toile 1650

Paul de Vos (ca1591/92 – 1678)
« Deux jeunes phoques sur un rivage »
1650

What is intriguing is our encounter with incongruous details like Savery’s seal in a birdcage, or the magnificent portrait of seals, snails, and shellfish.

Jan I Brueghel the Elder, paints the grandeur of God, portraying a God that protects and not one that punishes. He has a more realistic hand, recreating the animals he sees in Park of the Archduke Allbert and Archduchess Isabelle of Bruxelles. In the painting, “Entrance of the Animals on Noah’s Arc,” the qualities of the horse are the mark of Rubens, demonstrating the resemblance between the two artists. But who influences who? In “Party of the Monkeys” Brueghel portrays a Rubens door.

What I admire about this exhibit is that it is not only a treat for our eyes, but also presents an educational element. The curator wisely placed two studio paintings side by side, so we can see the differences between works by Jan Fyt and Paul de Vos, who both depict foxes. Bit by bit, our eyes get used to the body of work and we commend what the Flemish masters offer us. We understand the sentiment behind this kind of painting, which isn’t just a zoologic representation in a museum, but proposes ideas and societies of the 17th century that we must decode.

Jan van Kessel l'Ancien (1626-1679)

Jan van Kessel l’Ancien (1626-1679)

Van Kessel creates a miniature painting around 1606, which displays a small mouse and two roses. The introduction of the microscope in insect studies participates in the rise of miniature painting, which a slew of artists practice. This includes David Teniers, who marries a daughter of Brueghel.

We encounter the story of the owl attached to a post. The animal is blind during the day and attracts small birds, which benefits the hunters. In Frans Snyders’ beautiful “Concert Birds,” from Cape Town, the owl seeks to restore order amidst the noise like the song that says, “each one talks this way.”

Paul de Vos "La chasse aux renards"

Paul de Vos
« La chasse aux renards »

Another painted treasure presents itself to us, as Van Kessel’s “Concert of Birds” is restored by Pinacoteca di Brera in Milan. This inspires a poem that says that the birds come together for Valentine’s Day to find the right match, but the ostrich finds itself alone!

Jan Fyt "La chasse aux renards" (détail)

Jan Fyt
« La chasse aux renards » (détail)

Later, I view the “Dead Lion” of Frans Snyders, and right next it is the rabbit who taunts the lion.

Jan Fyt (1611-1661) " Le marché aux poissons" Huile sur toile

Jan Fyt (1611-1661)
 » Le marché aux poissons » Huile sur toile

You must visit this collection of beauties to appreciate the expertise of the Flemish masters and the enthusiasm of the exhibit’s curator Sandrine Vézilier-Dussart.

Florence Briat Soulie

Translated by Tess Holland, Wesleyan University, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016.

Musée de Flandre – Cassel

The Odyssey of Animals

October 8th 2016 – January 22nd  2017

Musee de Flandre

Grand Place – 59670 CASSEL – France
T. 33(0)3 59 73 45 60
F. 33(0)3 59 73 45 71
museedeflandre@lenord.fr

Musée de Flandre - Cassel

Musée de Flandre – Cassel



Ivan Messac « l’amour à cloche pied »– Centre Pompidou

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Ivan Messac Centre Pompidou

Ivan Messac
Centre Pompidou

Messac Live – 20 jours pour un tableau

Centre Pompidou Studio 13 /16

15/10/2016 – 13/11/2016

 

Ivan Messac: Where Ancient Greek Sculpture Meets iPad Technology

Ivan Messac: Lorsque la Grèce Antique rencontre la technologie IPad..

By Danielle Cohen

What better way to spend a rainy Monday morning than consuming croissants and espresso in an artist’s atelier? It would appear that my Parisian alter ego starts her weeks off in just this manner – or at least it started that way last week, when I attended at a breakfast hosted by Ivan Messac at his own painting-lined studio in the 11th arrondissement.

Quelle plus belle manière de passer un Lundi matin pluvieux , que de déguster croissant et café dans un atelier d’Artiste? C’est exactement ce qui m’est arrivé la semaine dernière en prennant mon petit déjeuner dans l’atelier de peinture d’Ivan Messac dans le 11 ème arrondissement de Paris.

Ivan Messac - Studio

Ivan Messac – Studio

A painter, sculptor, and set and costume designer, Mr. Messac’s career is not one that’s easily pinned down. His works range from simplistic, sturdy abstract marble sculptures to whimsical costumes and set created for the Ballet de Théàtre Contemporain’s 1973 production of _____. Today, it’s actually iPad-based – Messac transports his tablet with him on trains, buses, and streets, and uses it to sketch subjects he sees and then transform them into light-hearted works that float between drawing and painting. He then prints them onto larger canvases that are about the height and width of a human, a few of which lean against the walls of his sun-bathed studio.

Peintre, sculpteur, scénographe, designer des costumes , le travail polymorphe de Messac est difficile à résumer. Ses créations vont de sculptures de marbre minimalists et abstraites à des costumes et mise en scène fantasques pour des ballets contemporains. Aujourd’hui , c’est sur son Ipad que naissent ses oeuvres. Sa tablette ne le quitte jamais, en train, métro, dans la rue, il l’emporte partout avec lui. C’est sur elle qu’il trace les croquis de tout ce qui l’inspire, avant de les transformer en créations joyeuses, oscillant entre dessin et peinture. Il les imprime ensuite sur de larges toiles de taille humaine. J’en admire quelques unes posées sur les murs de son atelier baigné de soleil.

Mr. Messac welcomed myself and several other journalists and Pompidou-affiliated employees into his studio bearing a forest green v-neck sweater and a congenial smile. He does not in the least embody the tortured, moody artist archetype synonymous with many of his predecessors – instead, he jokes around with his two assistants, rearranges chairs so everyone can sit, and offers his incoming guests glasses of orange juice. It would seem that his greatest concern is if we’ll have enough croissants to go around.

Ivan Messac me reçoit, avec plusieurs autres journalistes ainsi que des représentants du Musée Pompidou, revêtu d’un pull vert foncé et de son plus beau sourire. Il n’a rien du stéréoptype de l’artiste torturé et lunatique . Il plaisante , rajoute des chaises pour que tout le monde puisse s’asseoir, nous offre à chacun un verre de jus d’orange et des croissants.

Ivan Messac - Studio

Ivan Messac – Studio

And Mr. Messac’s work is much like his light-hearted personality: pastel swaths of color ooze across his canvases, serving as backgrounds against which vibrant drawings unfold, many of which express puns or word play. Which isn’t to say his work doesn’t hold meaning – in fact, it draws on several essential facets of the art history world, one of which is Ancient Greek sculpture – a primary influence for his upcoming project at the Pompidou.

Les oeuvres de Messac reflète sa personnalité enjouée: de grands aplats de pastel sur lesquels se déploient de vibrants dessins plein d’esprit . Son travail se nourrit de références à des mouvements majeurs de l’histoire de l’Art . Telle la sculpture Grecque Antique, qui imprègne fortement son projet en cours pour Pompidou.

Ivan Messac - Studio

Ivan Messac – Studio

The project’s birth can be traced back to the early 2000’s, when Mr. Messac began to feel a desire to switch from sculpture to painting. During an overnight stay in a sculpture museum, he briefly used his iPhone camera to see a few paces in front of him – and instead saw much, much more. He recalls noticing forms developing on the surface of the sculptures themselves, caused by shadows and folds in the sculptures, and he soon turned to drawing black and white sketches of classic and neo-classic marble sculptures to further explore these crepuscular shapes. While his current projects mark significant deviation from his sculpture works, they draw on the same material and art form that he used to work with.

Ce projet est né au début des années 2000, alors que Messac éprouve le désir de passer de la sculpture à la peinture. Se retrouvant une nuit dans un musée de Sculptures, il se sert de son Iphone pour capturer quelques images. Il découvre alors des formes qui se dessinent sur la surface des sculptures, nées des ombres et plis des oeuvres elles-mêmes. Il réalise alors des croquis en Noir et Blanc de ces statues de marbre classiques et néo classiques, pour explorer davantages les formes crépusculaires qui s’en dégagent. Ainsi, même si ses créations actuelles marquent une évolution significative par rapport à son travail sculpté, elles tirent leur inspiration du même matériau et des mêmes références formelles.

Ivan Messac - Studio

Ivan Messac – Studio

These drawings bring us up to the present day, where they will take the spotlight in a mural-sized work that Messac plans to paint, in the eye of the public, over the course of 20 days in Studio 13/16 of the Pompidou. The 6m x 2.5m canvas will be set up in the same room as a series of 4-day classes in choreography, acting, and writing, resulting in a completely immersive, multidisciplinary creative space. Studio 13/16 is the Pompidou’s learning space for teenagers, and Mr. Messac’s presence in the room will thus not only unite disparate forms of art, but it will also set off a certain exchange of creative thinking across generations. The project is intended to truly transcend of the limits of the artist’s studio.
Ces dessins nous emmènent jusqu’à aujoud’hui, où ils seront mis en lumière sur un grand mur de 6m X 2,5 m.

L’artiste peindra “en live” devant le public, 20 jours durant, au studio 13/16 de Pompidou. Cette “performance” prendra place dans un espace immersif de création multi –disciplinaire où se dérouleront en même temps des cours de chorégraphie, écriture et théatre. Le Studio 13/16 de Pompidou est un lieu d’appentissage dédié aux teenagers . L’intervention de Messac dans ce lieu sera un trait d’union entre différentes formes d’Art mais aussi un vecteur d’échange artistique transgénérationnel.

And what will he paint, you might ask? At the time, he didn’t quite know. Showing us a large set of thin brushes and acrylic paints, plus an assortment of miscellaneous objects that he plans to draw, including a stove-top espresso maker, Mr. Messac articulated that he didn’t have an extraordinarily concrete idea of what the painting would look like. He did, however, show us a rough sketch he’s working from, which consisted of 5 tablets of black and white stylized drawings of ancient Greek sculptures, surrounded by his signature splashes of pastel. Drawing heavily on the mural format and human movement in Matisse’s La Danse, as well as the Greek myth of Hades’ capture of Persephone, Mr. Messac hopes that the work will take on a life of its own after he starts, thanks to the creative energy of the space and his own imagination.

Et que va-t-il donc peindre? Il ne sait pas encore…En nous montrant toute une panoplie de pinceaux , de peintures acryliques et un assortiment d’objets éclectiques qu’il a prévu de dessiner- dont une cafetière en Aluminium , il nous annonce qu’il n’a pas encore d’idée précise de ce à quoi va ressembler sa peinture murale. Il nous montre, quand même, une ébauche sur laquelle il travaille, qui consiste en 5 tablettes de dessins stylisés de statues Grecques , entourées par des éclaboussures de pastel – sa signature. Sa création murale, inspirée par le mouvement de « la Danse » de Matisse ainsi que le mythe D’Hadès capturant Perséphone, prendra vie et deviendra une oeuvre à part entière au fur et à mesure de son avancée, boostée par l’énergie créative du studio 13/16.

Mr. Messac will be working on his piece on Wednesdays, Saturdays, and Sundays from 2 – 6 PM until November 13th. His process will also be open to the public every day during vacation except for Tuesday, from October 19th to November 2nd. If you feel like watching the piece evolve more closely, check out ivanmessaclive.com, which will feature photos and videos of the project as it progresses.

L’artiste sera à son oeuvre les Mercredi, Samedi et Dimanche de 14h à 18h jusqu’au 13 Novembre. Des videos et photos de l’évolution de son travail seront visibles sur ivanmessaclive.com.

Having fun is something Ivan Messac takes very seriously. His work is ceaselessly bright, playful, and spontaneous, and he can’t stress enough how important lightness is to him – in fact, one of the reasons he abandoned sculpture was due to the physical weightiness of his works and the stress it caused his shoulders. The lively joy that emanates from his works is something that’s not easy to come across in art – or, for that matter, in the world – today. The ebullience of both the artist and his collection promises a truly uplifting 20 days at the Pompidou – a project I can’t wait to watch unfold.

S’amuser est une faculté qu’Ivan Messac prend très au sérieux ! Son travail est lumineux, spontané, espiègle et, par dessus tout, empreint de légèreté. D’ailleurs, une des raisons pour lesquelles il a abandonné la sculpture est le poids physique des productions, trop lourdes pour ses épaules. La joie vive qui ressort de son Art apparait comme rare et providentielle dans le monde d’aujourd’hui. Le projet Messac avec le studio 13/16 de Pompidou promet d’être une bouffée d’air bénéfique … il me tarde de le découvrir!

Danielle Cohen, Wesleyan University, Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2016.

http://ivanmessac.com/actualites

Ivan Messac - Studio

Ivan Messac – Studio


Save the date 4/11/2016

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  • Vente aux enchères des oeuvres des artistes du 61e Salon de Montrouge

Samedi 5 novembre 2016 à 18h

Vente aux enchères publique à 18h et sans frais, faîtes votre choix ! 
Dirigée par Frédéric Chambre  et Ami Barak & Marie Gautier, commissaires du 61e Salon de Montrouge.

ART DATING à  17H
Rencontre avec les artistes autour d’un verre

Salon de Montrouge

Salon de Montrouge

Beffroi – 2 place Emile Cresp – 92120 Montrouge
Salle Nicole Ginoux

 Voir article The Gaze Salon de Montrouge

Catalogue en ligne et informations pratiques http://www.salondemontrouge.com/379-fr.htm

Johanna Benaïnous & Elsa Parra

Johanna Benaïnous & Elsa Parra Bourse Révélations Emerige 2016 & Salon de Montrouge 2016

  • Dom Juan, de Molière – mise en scène Jean-François Sivadier au Théâtre de l’Odéon

du 14 septembre au 4 novembre 2016 

 

Si vous n’avez pas encore été voir cette pièce magnifiquement mise en scène par Jean-François Sivadier et servie par des acteurs intenses, engagés dont Nicolas Bouchaud, flamboyant et royal, et son Sgnararelle, Vincent Guédon, truculent !

Un Dom Juan dépoussiéré, rock, servi par une scénographie à la fois théâtrale et cinématographique, une sorte de « road movie » où chaque personnage est dans l’’extrême, et que la langue de Molière rend si moderne et contemporain.

Les thèmes de la fidélité, le refus du lien, la mort, Dom Juan que l’on aime et que l’on déteste à la fois, tout en étant attirés comme des aimants par cette personnalité hors du commun, tel un héros mythique.

Jean-François Sivadier nous emporte définitivement dans son univers riche et passionnant où le génie de Molière s’exprime parfaitement. À voir de toute urgence.

Angélique Servin

http://www.theatre-odeon.eu/fr/2016-2017/spectacles/dom-juan

Dom Juan

Dom Juan

  • Exhibit: Oscar Wilde: L’impertinent Absolu at the Petit Palais

In the first major French exhibit dedicated to Oscar Wilde, the Petit Palais has gathered an eclectic collection of visual art and written vestiges linked to the life of the renowned playwright, novelist, essayist, and poet. From paintings he praised (or insulted) during his early days as an art critic to letters he wrote to André Gide asking for money when he was first released from prison, the exhibit constitutes a near-comprehensive review of Wilde’s life and work. Especially notable is a series of photographs taken by Napoleon Sarony when Wilde first arrived in New York in 1882, as well as the iconic John Singer Sargent depiction of Ellen Terry as Lady Macbeth.

CURATORS:

Dominique Morel : chief curator, Petit Palais

Merlin Holland : academic adviser

September 28th 2016 – January 15th 2017

A series of photo portraits taken by Napoleon Sarony in New York.

A series of photo portraits taken by Napoleon Sarony in New York.

 

  • Oscar Wilde: L’impertinent Absolu au  Petit Palais

Pour la première fois en France une exposition est entièrement dédiée à Oscar Wilde au Petit Palais qui présente une collection éclectique d’oeuvres visuelles et écrites ayant un lien avec la vie de l’écrivain. Des peintures qu’il louait ou descendait comme critique d’art aux lettres qu’il écrivait à André Gide pour lui demander de l’argent à sa première libération de prison. Cette exposition nous donne une description de la vie et du travail d’Oscar Wilde. Nous pouvons voir une série de photos très intéressantes et emblématiques prises par Napoléon Sarony quand l’écrivain arriva à New York en 1882. Un beau portrait d’Ellen Terry en Lady Macbeth par John Sargent est également exposé.

COMMISSARIAT :
Dominique Morel : conservateur en chef au Petit Palais
Merlin Holland : conseiller scientifique

28 septembre – 15 janvier 2017

Petit Palais

Avenue Winston Churchill – 7500

A series of photo portraits taken by Napoleon Sarony in New York.

A series of photo portraits taken by Napoleon Sarony in New York.

  • The Café at the Petit Palais

If you’ve managed to catch the Oscar Wilde exhibit on one of the last few warm fall days, make sure to check out the garden and café in the Petit Palais. It features mosaic-lined pools, swaying palm trees, and Dorric columns topped with ornate décor. And even if it’s cold, the interior of the café isn’t too shabby for a steaming cup of tea or a whipped-cream-laden Viennese coffee. On your way out, don’t forget to stop by the archetypal Belle Époque painting of Sarah Bernhardt, which French artist Georges Clairin painted in 1876.

Petit Palais - Copyright ©Estelle de Talhouet

Petit Palais – Copyright ©Estelle de Talhouet

  • Pause café dans restaurant du Petit Palais au milieu du jardin.

Si vous réussissez à voir cette exposition d’Oscar Wilde dans ce début d’automne où les jours sont encore ensoleillés, ne ratez pas le café qui se trouve dans le jardin du musée avec un décor antique avec les belles mosaïques, les colonnes doriques, ses palmiers…. et même si il fait froid vous pouvez vous installer à l’intérieur pour déjeuner ou simplement une tasse de thé ou un café viennois. En partant jetez un coup d’oeil aux tableaux de la Belle Epoque, les portraits de Sarah Bernhardt de l’artiste français Georges Clairin en 1876.

  • Exhibit: Picasso-Giacometti at the Picasso Museum

There are very few relationships to me that are as fascinating as friendships between artistic contemporaries. I got a glimpse at one such companionship the other day, at the opening of the Picasso-Giacometti exhibit at the Musée Picasso. The chunky, explosive quality of Picasso’s paintings and sculpture, coupled with the delicate grace of Giacometti’s work, make for varied rooms full of distinct textures. While you shouldn’t expect to see any clear connection between the two artists’ styles – the rooms are organized by themes that the pair had in common, but the connections usually feel forced by the exhibit as opposed to organically developed – the visit is most enjoyable when interpreted as a comparison between Picasso and Giacometti, a study in the specifics of their divergent styles and the common temporal influences that produced each one.

The naturally-lit landing on the second floor was the perfect mies-en-scene for this serene Giacometti bust.

The naturally-lit landing on the second floor was the perfect mies-en-scene for this serene Giacometti bust.

  • Exposition Musée Picasso – Picasso – Giacometti

Il y a très peu de relations qui m’apparaissent aussi fascinantes que l’amitié entre des artistes contemporains. L’autre jour, j’ai eu un aperçu d’une telle relation, à l’ouverture de l’exposition Picasso – Giacometti au Musée Picasso. La dextérité explosive des peintures et sculptures de Picasso face à la grace délicate du travail de Giacometti, nous fait découvrir une grande variété de pièces, de matières différentes. Cependant je ne perçois  pas complètement la connexion entre les deux artistes. Les salles sont organisées par thème que tous deux ont en commun, mais les liens me semblent pas naturels et me paraissent imposés par le musée. J’aurais préféré voir les différences entre les deux artistes car pour moi ce qui est intéressant c’est de découvrir leurs inspirations communes sur leurs oeuvres et de laisser transparaitre leur amitié au lieu de se forcer à chercher les ressemblances que je ne vois pas forcément. 

Picasso’s “Swimmers” is a collection of six life-sized abstract figures that suggest human forms, each depicting a particular character at the beach.

Picasso’s “Swimmers” is a collection of six life-sized abstract figures that suggest human forms, each depicting a particular character at the beach.

4 octobre 2016 – 5 février 2017

Musée Picasso

5 rue de Thorigny – 75003 Paris

Commissaire : Catherine Grenier

Picasso and Giacometti also both played with the weight of shapes in relation to each other - in both their paintings and sculpture, forms balance on top of each other in gravity-defying arrangements. This is one of the few rooms of the exhibit that truly testifies to the artists’ aesthetic similarities.

Picasso and Giacometti also both played with the weight of shapes in relation to each other – in both their paintings and sculpture, forms balance on top of each other in gravity-defying arrangements. This is one of the few rooms of the exhibit that truly testifies to the artists’ aesthetic similarities.

 

  • Book: Lunch Poems by Frank O’Hara

    Lunch Poems is a collection of that type of poetry that doesn’t quite make sense, but is unwaveringly and irresistibly beautiful just the same. New York School poet Frank O’Hara bounces from mundane to metaphysical, from humorous to poignant, and from pragmatic to lofty – all while periodically name-dropping various New York School cohorts, as well as streets and locales scattered around downtown Manhattan. It’s best enjoyed somewhere on a park bench basking in the sun during these last few pristine autumn days. And if you want to be as authentic as possible, save it to read on your lunch break – most of them appear to be written while O’Hara was wandering the streets of New York during his own midday recess.

Des poèmes écrits souvent à l’heure du déjeuner, Franck O’Hara nous dépeint l’instant…

Franck O'Hara

Franck O’Hara

 

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Zoom sur Paris Photo 2016

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La 20 ème édition de la plus grande foire Internationale de photographie est un voyage fascinant au fil des continents et des époques. De l’émotion à la satire, du réalisme à l’abstraction, des « Noir et Blanc » mythiques au couleurs pop flamboyantes.. .

J’ai déambulé ainsi au coeur d’univers  riches, singuliers allant des indétronables classiques du XX ème siècle jusqu’à l’imagerie contemporaine, avec comme fil rouge la qualité des oeuvres présentées.

Andy Warhol Jane fonda ©Thegazeofaparisienne 23 000 Euros

Andy Warhol
Jane fonda
©Thegazeofaparisienne
23 000 Euros

Suivez -moi, dans le labyrinthe des 150 galeries exposées sous la verrière lumineuse du Grand Palais. Mon parcours subjectif, mes coups de coeur, mes rencontres!

Bae Bien U Galerie RX

Bae Bien U, Galerie RX, @thegazeofaparisienne

A peine passé le seuil, me voilà happée par des paysages mystérieux, ceux de Nadav Kander (galerie Flowers). J’apprends que ce sont en fait les bords de la Tamise qui y sont représentés. La pâte poétique du photographe rend la nature quasi- abstraite tout en restant incroyablement vivante. Je suis  intéressée… mais j’arrive trop tard: les cinq éditions de ma photo préférée sont déjà « Sold out »!

Nadav Kander 2016 Flowers ©Thegazeofaparisienne

Nadav Kander,2016, galerie Flowers, ©Thegazeofaparisienne

Un peu plus loin, voyage dans le temps, pour revoir les grands classiques du Noir et Blanc.  Un très féminin portrait de Man Ray … son regard et sa lumière magnifient les femmes. Je retrouve de nombreuses autres photo de lui dans la foire. Portrait encore, très intense, de Richard Avedon : celui de ce jeune homme Américain « latino », qui nous regarde et nous interpelle de ses yeux noirs charbon (Frauenkel gallery). Avedon est très présent dans cette XXème edition. Ses images iconiques continuent de nous fasciner inlassablement, comme celle de  Nastassja Kinski, toute jeune, et son python où l’émouvant tirage de Marylin révélant tant de fragilité, à la Pace. La Galerie Caroline Smulders nous offre, quant à elle, le « portrait » d’une époque, celle de Mapplethorpe et de Patty Smith, de la jeunesse de Mick Jagger… immortalisée par Gérard Malanga.

Richard Avedon Juan Patricio Carney,Colorado , 1980 ©Thegazeofaparisienne

Richard Avedon, Juan Patricio Carney,Colorado , 1980- Frauenkel gallery
©Thegazeofaparisienne

A quelques pas de là, je m’arrête devant les images du roadtrip de  Matt Black. Parti pour créer une cartographie de la pauvreté aux Etats Unis, ce photographe contemporain en tire des images  profondes et saisissantes (Magnum).

Matt Black USA Allensworth , CA Magnum 6200 euros HT

Matt Black, USA Allensworth , CA – Magnum
6200 euros

Je m’envole ensuite vers l’Asie, pour succomber à l’esthétique délicate et poétique de ses artistes. Tel le talentueux japonais Risaku Suzuki avec ses fleurs délicatement floues sur un fond rosé (galerie Takaishii), ou son étonnant cerisier en Fleur (« Sakura ») qui ressemble à une aquarelle (Christophe Guye).

Risaku Suzuki Sakura galerie Christophe Guye ©Thegazeofaparisienne

Risaku Suzuki, Sakura, galerie Christophe Guye, ©Thegazeofaparisienne

Tout en délicatesse, Masao Yamamoto (galerie Camera Obscura), offre un ravissant arbre à oiseaux tandis que sur le stand D13, je retrouve les sublimes arbres de Bae Bien U, grand Maitre de la photo Coréenne. De loin, on pourrait croire que ses arbres sont dessinés à l’encre de chine (galerie RX ). .

Jeux de mains….Toujours à la galerie RX, Eric Derumeau me montre l’étonnant travail d’Anna Malagrida, lauréate de la carte blanche PMU 2016, exposée à Beaubourg en Octobre dernier. Tout un mur de mains, celles des joueurs, qui parlent mieux que des mots…

Ana Malagrida Galerie RX

Ana Malagrida
Galerie RX

La photographie Africaine n’est pas en reste!  Hauts en couleur, les 17 portraits fantaisistes des employés de Pernod Ricard, photographiés par Omar Victor Diop, sont mis à l’honneur (espace dédié à Pernod Ricard). Dans une esthétique très différente, j’admire les photos en Noir et Blanc de Malick Sidibé, » l’oeil de Bamako » montre ses « tranches de vie » de la jeunesse malienne ainsi que ses portraits posés plein de malice (galerie Magnin-A).

Omar Victor Diop Pernod Ricard

Omar Victor Diop, Pernod Ricard,@thegazeofaparisienne

Passons du coq à l’âne, avec un peu de pop: l’inimitable Andy Warhol et sa Jane Fonda brune (galerie Stephen Dalter gallery), Pierre et Gilles à la galerie Templon avec une série typique de leur style parodique, baroque, extravagant! Et comment résister à une Claudia Schieffer transformée en déesse des quatre saisons  par Gunther Sachs, l’homme qui aimait tant les (belles) femmes…(Bernheimer) ! Dérision, mises en scène fantasques, art du Kitsch, c’est ce à quoi nous a habitué le très sympathique Sacha Goldberger. Après sa grand-mère- Mamika- en super Man, il présente une série d’oeuvres à l’Erotisme décalé (School gallery paris).

Sacha Goldberger devant 2 de ses oeuvres

Sacha Goldberger devant 2 de ses oeuvres- @thegazeofaparisienne

Un peu plus loin,  je m’immerge dans le très beau stand de la Galerie Particulière, qui offre un solo show de Stéphane Couturier. Me voici transportée dans les rues d’Alger.  Des façades de maisons blanches, rendues incroyablement joyeuses et vivantes par le mouvement dansant des rideaux bleus et des fenêtres ouvertes…

Stéphane Couturier La Galerie particulière

Stéphane Couturier, La Galerie particulière

Autre voyage, cette fois au coeur de la matière et du « Cosmos » avec les oeuvres abstraites de Béatrice Helg, créatrice de mondes mystérieux (Galeries Photo and Contemporary et Thessa Herold) .

Béatrice Helg Cosmos XVI, 2016 ©Thegazeofaparisienne

Béatrice Helg, Cosmos XVI, 2016, ©Thegazeofaparisienne

J’ai adoré aussi: l’énergie et le mouvement de « The Studio » par Helena Almeida  (galerie Filomena Soares), l’incroyable mur de photos, d’inspiration surréaliste de Kahn+Selesnick (Jackson fine art)… cela vaut la peine de regarder chaque photo de près pour en découvrir tout le charme;  la finesse, la grâce, la féminité des polaroides de Sarah Moon (galerie Camera Obscura), la fascinante « All Star » de Valérie Belin (galerie Obadia) …et tant de choses encore.

Valérie Belin "All Star" 2016 Galerie Nathalie Obadia

Valérie Belin « All Star » 2016 Galerie Nathalie Obadia

En haut de l’escalier d’honneur, m’attendent encore de belles surprises. Pompidou présente une sélection des acquisitions photographiques des dix dernières années qui ont rejoint leur immense collection. Une quarantaine d’artistes y est exposée: des grands maitres tels Auguste Sander,  Brassai, Riboud, Avedon,Auguste Sander….  jusqu’aux photographes contemporains Mathieu Pernod, Valérie Belin,..

Anthony Hernandez Waiting, sitting, fishing,and some automobiles Prisme @thegazeofaparisienne

Anthony Hernandez, Waiting, sitting, fishing,and some automobiles
Paris photo Prisme , @thegazeofaparisienne

Une autre partie de la mezzanine est dédié aux « Prismes », présentant des oeuvres exceptionnelles et inédites. On y retrouve, entre autre, l’émouvante de série de Bettina Rheims consacrées aux femmes dans les prisons, un mur de 42 photos de la ville de L.A en Noir et Blanc par Anthony Hernandez (galerie Thomas Zander), une nature verdoyante découpée par carrés ou rectangles de Noémie Goudal (Les filles du calvaire) ou encore la spectaculaire installation Dinh Q lê qui étire sur des bandes infinies des photos des Twins Towers, prises le tristement célèbre11 Novembre .

Dinh Q Lê Prisme

Dinh Q Lê devant son oeuvre avec Elisa Ghigo et moi même

Un très beau voyage au coeur de la photographie, où chacun trouvera son « déclic », ses coups de coeur,  ce qui le touche, le séduit, l’émeut, le surprend !

caroline d’Esneval

PARIS PHOTO 2016

Grand Palais

Jusqu’au 13 Novembre


Fragonard – Drawing Triumphant – New-York

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VERSION FRANCAISE

An Exhibit Dedicated to the Drawings of a French Master at the Metropolitan Museum of Art
A surprising look back in time, during a moment when contemporary art is in full swing in the city that never sleeps.
The MET, which has always boasted their independence, is now offering up a return to our roots by nourishing our souls with the beauty of these drawings, which actually remind us of our own history.

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

This small exhibit, composed of only 3 rooms, consists of more than 100 works that you don’t see every day. The majority of drawings presented come from private collections – in fact, it was outside the museum that the idea for the exhibit was born. A significantly large number of old drawing collectors can be found in New York City, and this exhibition’s originality and beauty are the results of these collectors’ ideas. The ability to admire works that aren’t, never were, and might never be in the public domain is, of course, overwhelming, and a vague feeling of exclusivity settles into those viewers who are aware of the ephemerality of this moment.

It’s also a privilege to be able to see them all at the same time. The relationship between collector and museum in America is strikingly different than in French institutions. There is a true sense of collaboration on the collectors’ side, an active will to organize exhibits – which are also made possible through the finances of the more passionate collectors. Necessarily, there is a legal framework that surrounds this practice in order to avoid speculation games – although this is certainly less relevant for 17th century works than it is for contemporary art.

The exhibit comprises red chalk drawings that appear as a process of introspection. Through these minute drawings, which aren’t necessarily preparatory works, we can try to understand our roots. We are often confronted with works that that play with the notion of speed. Forms, materials, and colors revolve around each other without us questioning their meaning. This exhibit gives us the chance to contemplate, to take time, to become attuned to details for the first time – something that we certainly don’t know how to do anymore during modern times, when minutes pass by so quickly.

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

It’s also interesting to study the relationship between works that come from the MET collection and those pulled from private collections. One can trace both formal and even historical connections between them: the various histories meet each other at certain points. It’s also a great way to learn about the life of the artist. Americans obviously insist on the fact that Fragonard was French, and that he was born in Grasse, the city of perfume. Everything needs narration, story-telling or history sharing. This sentiment can be felt in the work of Fragonard, in these drawings that bring us testimonies of historic times (much like other works of art depict the customs and events of the era’s events) but that also tell us smaller stories.

The originality of the exhibit also lies in the fact that most of the drawings displayed, as mentioned about, are not preparatory. In fact, Fragonard’s drawings shouldn’t be interpreted as tools or studies. This exhibit is closely tied with the changes going on in visual culture during the 18th century, when, according to the exhibit’s curator, art began to take on a new role in society. An increasing number of exhibits were being organized, the Royal Academy began to occupy a central place, and art critics started to appear. From the very beginning of the exhibit, drawings by Charles-Joseph Natoire et François Boucher provide a deeper understanding of Fragonard’s world, as well as his relationship with his predecessors. The second room of the exhibit is concerned more with Fragonard’s landscapes, pastoral paintings, and the Dutch paintings that inspired him. He lingers on scenes of everyday life, of the streets; one especially striking piece is a red crayon drawing from 1774. The third gallery focuses on the theme of memory and imagination, following Fragonard’s return from Italy. During this time, he explored new techniques despite maintaining his own personal style.

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

This lovely exhibit provides viewers with an opportunity to concentrate on human history in a world that moves far too fast. We have already lost the type of focus on detail that Fragonard and his contemporaries and influences embraced, this desire to represent the most miniscule aspects. Technological advances are largely responsible for this shift, especially the instantaneous quality of life that modern cameras allow, where we can capture every single moment with no limit on the quantity. We find ourselves thus invaded by image, without the time to really look at what’s facing us.
This exhibit, which was organized by Perrin Stein (curator in the Department of Drawings and Prints), is truly an enchanting success.

The exhibit’s layout was visualized by Biran Olivier Butterfield.
The catalog was organized by Marie-Anne Dupuy-Vachey and Eunice Williams.
This exhibit will be at the Met until January 8th, 2017.

Sant Ambroeus

Sant Ambroeus

And to end this lovely visit, the best cappuccino in New York can be found just a few blocks away on Madison, at a café called Sant Ambroeus. There, you can nibble on all sorts of Italian snacks while taking in the pedestrians of the mythic Upper East Side.

Sant Ambroeus – Restaurant

Emilie Julie Renault
Translation: Danielle Cohen, Wesleyan University 2018, Vassar-Wesleyan Program in Paris

Fragonard: Drawing Triumphant—Works from New York Collections
At The Met Fifth Avenue
October 6, 2016–January 8, 2017

 

Exhibition Catalogue : 

By Perrin Stein Contributions by Marie-Anne Dupuy-Vachey, Eunice Williams, and Kelsey Brosnan This catalogue accompanies The Metropolitan Museum of Art Department of Drawings and Prints exhibition.

By Perrin Stein
Contributions by Marie-Anne Dupuy-Vachey, Eunice Williams, and Kelsey Brosnan
This catalogue accompanies The Metropolitan Museum of Art Department of Drawings and Prints exhibition.

Restaurant :

Sant Ambroeus  – 1000 Madison Avenue, NY 10021
Tél. 212-570-2211

Hours open : 8 AM – 11 PM

 

Emilie Julie Renault

Emilie Julie Renault


Jean Honoré Fragonard (1732-1806) au MET

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ENGLISH VERSION (Click here)

Une exposition consacrée aux dessins du maître français au Metropolitan Museum of Art.
C’est un retour en arrière assez surprenant à l’heure ou l’art contemporain bat son plein dans la ville qui ne dort jamais.

Le MET qui a toujours su affirmer son indépendance nous offre alors un retour à nos sources : nourrir notre âme par la beauté de ces dessins qui en réalité nous rappelle notre histoire (faute de trop souvent l’oublier).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Cette petite exposition – uniquement trois salles – est composée de plus de cent oeuvres que nous n’avons pas l’habitude de voir. En effet, la majorité des dessins exposés proviennent de collections privées. C’est d’ailleurs comme cela qu’est née l’idée de cette exposition. La ville de New-York regroupe un nombre important de collectionneurs de dessins anciens. L’originalité de l’exposition en plus de la beauté des dessins qu’elle nous donne à voir, vient de la provenance de ces derniers. Quel plaisir  de pouvoir admirer des oeuvres qui ne sont pas dans le domaine public, qui ne l’ont jamais été et qui ne le seront peut-être jamais. Un léger sentiment d’exclusivité s’installe chez le visiteur qui a conscience de l’éphémérité de ce moment.

C’est une sorte de privilège que de pouvoir les contempler tous en même temps. Le rapport collectionneur / Musée aux États-Unis se différencie fortement de celui des institutions françaises. Effectivement, il y’a une réelle collaboration des collectionneurs, une volonté d’organiser des expositions – celles-ci sont également rendues possibles par le financement de ces collectionneurs passionnés. Un cadre juridique vient nécessairement entourer cette pratique afin d’éviter les jeux de spéculation – certes moins courant pour les oeuvres du XVIIème comparativement à l’art contemporain.

L’exposition constituée de sanguines, dessins, craies apparait comme une réelle introspection. Par ces dessins si minutieux, qui attention,  ne sont pas forcément que des dessins préparatoires; – nous tentons de comprendre nos racines. Nous sommes trop souvent confrontés à des oeuvres qui jouent sur la notion de rapidité. Les formes, les matières et les couleurs se succèdent sans que nous nous questionnons sur leur sens. Cette exposition nous offre alors la possibilité de contempler, de prendre le temps, d’accorder à  nouveau une importance aux détails – chose que nous ne savons certainement plus faire à l’heure ou les minutes défilent.

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Il est intéressant également d’étudier le rapport entre les oeuvres provenant de la collection du MET et celles provenant des collectons privées. On établit des liens formels ou même historiques entre ces dernières : les diverses histoires se rencontrent. C’est aussi un moyen de connaitre la vie de l’artiste. Les américains insistent évidement sur le fait que Fragonard soit français, qu’il soit né à Grasse ville des parfums. Tout a besoin de narration, raconter des histoires ou raconter l’Histoire. C’est d’ailleurs un peu cela que nous retrouvons dans l’oeuvre de Fragonard, à la fois ces dessins nous apportent des témoignages sur l’Histoire (comme de nombreuses oeuvres en général – il s’agit d’un testament sur les coutumes et les événements de l’époque) mais ces dessins nous racontent aussi des histoires.

L’originalité de cette exposition réside aussi dans le fait que la plupart des dessins exposés ne sont pas des dessins préparatoires comme mentionné plus haut. En effet, les dessins de Fragonard ne doivent pas être perçus comme des outils ou des études. Cette exposition s’attache aussi fortement sur les changements opérés dans la culture visuelle du XVIIIème, au XVIIIème d’après la curactor de l’exposition l’art occupe une nouvelle place dans la société. Il est vrai que de plus en plus d’expositions sont organisées, l’Académie Royale a une place centrale et les critiques font leur apparition. Dès la première salle on peut y voir quelques dessins de Charles-Joseph Natoire et de François Boucher, afin de comprendre l’univers de Fragonard et aussi de son rapport avec ses ainés. La deuxième salle de l’exposition s’attache plutôt à Fragnoard paysagiste, peintures pastorales et son inspiration des peintres hollandais. Il s’attarde sur des scènes de la vie, de la rue ; une magnifique craie rouge de 1774 représentant un pêcheur est exposée. La troisième galerie s’attache au thème de la mémoire et de l’imagination, c’est la période de son retour d’Italie. Fragonard explore différente technique tout en gardant son propre style.

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

Jean Honoré Fragonard (French, 1732–1806).

L’exposition est joyeuse. C’est un moment important que de se concentrer sur notre histoire dans un monde où tout va trop vite. Nous avons désormais perdu ce souci du détail. Cette volonté de représentation minutieuse. Les avancées technologiques en sont en grande partie responsable. En effet, l’instantéinté permise par nos appareils photos actuels nous permettent de capturer chaque moment sans limite de quantités. Nous nous retrouvons ainsi envahis par les images, sans avoir le temps de réellement regarder ce dont nous disposons en face de nous.

Cette exposition organisée par Perrin Stein (curator in the Departements of drawings and prints) est une réussite, un vrai enchantement.

La scénographie de l’exposition a été réalisée par Biran Olivier Butterfield.

Le catalogue a été rédigé par Marie-Anne Dupuy-Vachey et Eunice Williams.

C’est au MET jusqu’au 8 janvier 2017.

Et pour terminer la visite en beauté, le meilleur cappucino de New York est sur Madison au Sany Ambroeus. Ce café mythique est délicieux, on peut y grignoter toutes sortes d’encas italiens. http://www.santambroeus.com/

Emilie Julie Renault

Jean-Honoré Fragonard "Portrait de Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande ?" vers 1769 Huile sur toile Petit Palais - Paris

Jean-Honoré Fragonard
« Portrait de Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande ? » vers 1769
Huile sur toile
Petit Palais – Paris

Petite parenthèse : l’autre jour,  j’ai pu admirer  encore  le talent de Fragonard au Petit Palais à Pars , avec ce portrait sublime présumé de Joseph Lefrançois de Lalande.

Sant Ambroeus

Sant Ambroeus

MET MUSEUM – Fragonard – Drawing Triumphant

6 OCTOBRE 2016-JANVIER 8, 2017

Restaurant :

Sant Ambroeus  – 1000 Madison Avenue, NY 10021
Tél. 212-570-2211

Horaires : 8 h – 23h 

 

Catalogue de l’exposition : 

 

By Perrin Stein Contributions by Marie-Anne Dupuy-Vachey, Eunice Williams, and Kelsey Brosnan This catalogue accompanies The Metropolitan Museum of Art Department of Drawings and Prints exhibition.

By Perrin Stein
Contributions by Marie-Anne Dupuy-Vachey, Eunice Williams, and Kelsey Brosnan
This catalogue accompanies The Metropolitan Museum of Art Department of Drawings and Prints exhibition.

 

 

 


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