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Save the date 20/01/2017

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Where are we going ? au Bon Marché voir l’installation de Chiharu Shiota, au théâtre pour la pièce La Ronde, dans le Marais à la Galerie de Sophie Sheidecker découvrir sa nouvelle exposition La Beauté mise à nu ou encore profiter des derniers jours de l’exposition au Musée Bourdelle.

 

  • Chiharu Shiota – « Where are we going ? »

au Bon Marché Rive Gauche.

L’artiste japonaise tisse sa toile dans le grand magasin, une invitation à un voyage « sans destination » dans un monde d’une blancheur immaculée de Chiharu Shiota. Une histoire cousue de fils blanc,  de 150 bateaux qui se croisent sous la verrière du magasin, se transformant en nuages, ils nous emmènent dans leur périple imaginaire …

Chiharu Shiota - Le Bon Marché Rive Gauche ©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota – Le Bon Marché Rive Gauche
©ThegazeofaParisiene

Chiharu Shiota est installée à Berlin où elle a son atelier. Le fil est devenu son matériau de prédilection dans ses installations où elle déroule à l’infini ses pelotes de « sentiments » qui se nouent et dénouent au gré de ses performances.

Installation de l'exposition ©ThegazeofaParisiene

Installation de l’exposition
©ThegazeofaParisiene

L’artiste avait déjà exposé en 2011 à Paris à la Maison Rouge Home of memory toujours sur le thème du voyage, de la méditation…

EXPOSITION DU 14 JANVIER AU 18 FÉVRIER 2017
LE BON MARCHE RIVE GAUCHE - 24 rue de Sèvres - 75007 Paris.

« J’ai été formée à la peinture et au dessin au Japon. J’ai trouvé rapidement la feuille et la toile trop contraignantes. J’ai alors imaginé un autre moyen de dessiner, dans l’espace, avec des ls de laine et de coton qui forment aussi une ligne, un tracé. Ce dessin en 3D s’inspire du tissage mais ne fait appel à aucune technique spéci que, il ne comprend pas de nœuds sauf pour les raccords d’une pelote à l’autre. La souplesse du matériau me permet de tendre ou distendre le lien, à l’image des relations humaines. Tisser dans les airs, seule ou en groupe, en lançant la pelote est un moment particulier, une forme de danse, que je peux prolonger jusqu’à deux semaines consécutives. Je le vis comme une méditation, un monde parallèle, comme les moines zen des temples japonais qui tracent chaque jour un nouveau jardin de pierres. Au Bon Marché, je présente aussi pour la première fois des objets que j’ai dessinés, les bateaux,
dont la ligne de métal sobre évoque le dessin. »

Chiharu Shiota

L'artiste Chiharu Shiota ©ThegazeofaParisiene

L’artiste Chiharu Shiota
©ThegazeofaParisiene

  • La beauté mise à nu Galerie Sophie Scheidecker

Pour cette exposition Sophie Scheidecker a réuni un ensemble de photographies autour du nu,  des artistes Erwin Blumenfeld,, Robert Mapplethorpe, Helmut Newton,  Lucien Clergue, Pierre Molinier...

Du 19 janvier au 25 février

Galerie Sophie Scheidecker – 14 Bis rue des Minimes 75003 Paris France
T +33 1 42 74 26 94

Galerie Sophie Scheidecker "La beauté mise à nu"

Galerie Sophie Scheidecker
« La beauté mise à nu »

  • Théâtre – La Ronde d’après Arthur Schnitzler- Vieux Colombier.

Mise en scène et costumes : Anne Kessler

Traduction, version scénique et scénographie : Guy Zilberstein

Une interprétation très libre et originale de la célèbre pièce.

http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?spid=1536&id=516

La Ronde d'Arthur Schnitzler- Vieux Colombier.

La Ronde d’Arthur Schnitzler- Vieux Colombier.

Un livre : Nouvelle traduction et nouvelle édition de  La Ronde d’Arthur Schnitzler par Anne Longuet Marx. Folio – Gallimard

Arthur Schinzler La Ronde - Folio Traduction d'Anne Longuet Marx.

Arthur Schinzler
La Ronde – Folio
Traduction d’Anne Longuet Marx.

 

  • Derniers jours pour l’exposition De bruit et de fureur Musée Bourdelle

Jusqu’au 29 janvier

Cette exposition est réalisée autour du  » Monument aux Morts, aux Combattants et Serviteurs du Tarn-et-Garonne de 1870-1871″ avec de nombreuses photographies et sculptures.  A voir et découvrir également ce musée atelier du sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1876), le lieu est exceptionnel, niché en plein coeur du quartier de Montparnasse.

Musée Bourdelle – 18, rue Antoine Bourdelle – 75015 Paris

 

 



Hélène Tran dessine le monde l’art

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  • Galerie Pierre Alain Challier.

Jusqu’au 14 janvier 2017

Hélène Tran croque les acteurs du monde de l’art « Quand Duchamp descent l’escalier », c’est ce que nous propose le charmant gallériste Pierre Alain Challier dans son espace rue de Belleyme, , un lieu où on aime « perdre son temps ». Je garde un beau souvenir de cet après-midi, la découverte des oeuvres de l’illustratrice, Hélène Tran, les détails, ses clins d’oeil sur ces hommes et femmes qui font l’art. Chaque dessin a une histoire, nous sommes  derrière les rideaux du célèbre marchand Ambroise Vollard, pour ensuite se retrouver face à une arraignée de Louise Bourgeois, ou l’escalier de Marcel Duchamp descendu par le petit chien de Jeffff Koons. L’artiste  nous dépeint l’actualité , les colonnes de Buren revisitées par Marella Rossi, Thaddaeus Ropac entouré des sculptures de Tony Cragg et ainsi de suite,  à vous de les reconnaître …

Hélène Tran ©Thegazeofaparisienne

Hélène Tran
©Thegazeofaparisienne

Au premier étage , je retrouve ses illustrations pour Point de Vue, ses caricatures de la mode de la politique, des couronnes se côtoient joyeusement dans un jeu de couleurs et traits de crayon, je m’amuse en regardant  Pénélope Fillon et Brigitte Macron devant une tasse de thé..

Hélène Tran Galerie Pierre Alain Challier

Hélène Tran
Galerie Pierre Alain Challier

Hélène a le don de percer à jour nos petits travers et retrace ainsi son point de vue  et ses images du monde qui nous entoure  !

Galerie Pierre Alain Challier – 8, rue Debelleyme – 75003 Paris

Tel : 0033 (0)1.49.96.63.00

Du mardi au samedi de 11h à 19h

Hélène Tran Galerie Pierre Alain Challier

Hélène Tran
Galerie Pierre Alain Challier


Cy Twombly (1928-2011), the grand finale, 2016 …

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Florence Briat-Soulié

VERSION FRANÇAISE

Cy Twombly

« Blooming, »2001-2008
Acrylic, wax pencil on 10 wooden panels. 250 x 500
Private Collection  © Cy Twombly Foundation, courtesy of Archives Fondazione Nicola Del Roscio
©Thegazeofaparisienne
Centre Pompidou

“It’s instinctive in a certain kind of painting, not as if you were painting an object or special things, but it’s like coming through the nervous system. It’s like a nervous system. It’s not described, it’s happening. The feeling is going on with the task. The line is the feeling, from a soft thing, a dreamy thing, to something hard, something arid, something lonely, something ending, something beginning.” Cy(*) Twombly in an interview with David Sylvester, 2000. Transcript from http://www.cytwombly.info/twombly_writings2.htm

(*) Cy >> Cyclone Young, two initials borrowed from his father, a baseball player.

“ The painter of history who tells stories” Jonas Storsve

The retrospective at the Centre Pompidou consecrated to the American painter Cy Twombly, marked with beauty, concludes the year 2016 with a grand finale. The exhibit provides the opportunity to see his immense paintings, some of which have never been shown to the public.

Cy Twombly’s path is paradoxical: an American painter who had been settled in Italy for 50 years, Twombly was more inspired by colors, shapes, and Antiquity, specifically Greek Antiquity and its mythology, than he was by American contemporary and modern art which dominated the trends of western art. Twombly was born with abstract expressionism. By conserving the same taste for color and abstract form as Jack Kerouac, Allen Ginsberg and the Beat Generation from which he rapidly evolved, Twombly broke away from Pop Art following the rise of conceptual art and minimalism. It is without a doubt that Cy Twombly remains faithful to the use of easels and workshops, and to creating the typical painting because of his precocious exile in Italy, land of Greco-Roman Antiquity and of the Renaissance.

Cy Twombly

Cy Twombly
Centre Pompidou

Little known in America, Twombly was first recognized in Europe, and in France specifically by the gallery owner Yvon Lambert (yet another paradox considering his taste for conceptual art). The artist was later given the title of a belated recognition by the U.S., which granted him not only the honor of being presented in the market but also in major museums like the MOMA. The pinnacle remains the work done for the bronze antique gallery at the Louvre Museum: The Ceiling hangs over the collection of bronze antiques.

Cy Twombly

Twombly is quite well-known for his paintings of writing, and the exhibit at the Centre Pompidou retraces the artist’s life story in a mural consisting of these paintings and of Twombly’s photographs and sculptures. I am very excited to see the work of Cy Twombly spread out before my eyes, the work of a misunderstood young man who left to join the military, who ultimately showed his paintings to the prominent gallery owner Castelli; the work of an avid traveler hungry for wisdom who painted the Louvre ceiling with medals.

His entire life, devoted to art.

Cy Twombly

Cy Twombly

There’s a sort of richness, a history and culture which pierces the great paintings hung on the moldings on the walls of the Centre Pompidou. In this setting, intimate works are visible, such as Twombly’s photos of citrons brought to him by a friend, or even those of the rare citrus fruit “Buddha’s hand.” For these he worked on imprecision, blurriness, with Polaroid in the style of Fresson; the prints were developed in Germany.

A staging of Twombly’s works was orchestrated by the passionate curator, Jonas Storsve, who was happy to have us explore the artist’s masterpieces. Certain works had never been seen in France, such as “Achilles’ shield” and “Night Watch” which had been found randomly through a simple conversation. This title was in fact borrowed from Rembrandt. The work “Achilles’ shield” requires a bit more time examining it: the colors in it seem alive yet crude, as if tossed onto the canvas. The painting’s animated quality makes one think of uncovered colors, almost intact from the paintings from Antiquity. Such paintings from Antiquity are typically anonymous and put through the paper mill of history, with the exception of written witnesses who further polish the shine on the names of Zeuxis and Appelles (painters in Ancient Greece)

However, visitors and observers of the exhibit have more than just the impression of seeing archaic paintings from the beginning of the 5th Century BC, such as those in Paestum which have had their colors retouched along the famous fresco of the “tomb of the diver.” The archaism and primitivism in Twombly’s painting is plain to see and sends us back to ancient human history.

Cy Twombly

Cy Twombly
Centre Pompidou

How could Twombly not have had the recent findings (1968) in mind while in his most creative time as a painter? Around this same time, a story was run by Vogue (1966) showcasing the artist to the cultivated American public with his villa, Bassano in Teverina, in the background. The villa is close to Bomarzo, which has extravagant gardens from the Italian Renaissance (the “Park of Monsters”).

In the story’s photo, under the chiseled gaze of Horst P. Horst, a world-renowned photographer, Cy Twombly appears Apollonian, elegant in his finely trimmed linen suit. The publication directed by Vogue’s then editor-in-chief, Diana Vreeland, featured Cy Twombly posing as a semi-fashion icon, semi-artist participating in a carefully-studied production where art, fashion, and luxury converge. Being fairly distanced from the canons of the ill-fated artist, we are better able to understand the qualifiers which are linked to him in Dominique Baqué’s work “Cy Twombly and the double symbol of Apollo and Dionysus” for in it, Twombly is associated with the symbol of light, poetry, and life.

Twombly basked in the waters of Antiquity, of Man and God.

Cy Twombly

No title (Bassano in Teverina), 1985
Oil, acrylic on wood panel 181,7 x 181,7 cm
Cy Twombly Foundation © Cy Twombly Foundation, courtesy Archives Nicola Del Roscio
©Thegazeofaparisienne

Within the context of the retrospective exhibit displaying the beginnings of Twombly’s career, this specific piece was painted in 1954 during his time in the military. In the constitution of Twombly’s palette we can also see hints of Rembrandt’s style of an auto portrait, for the painter remains enigmatic in his gaze—everything is singular in his work, the subject of a belated recognition, moving backwards from the artistic expressions that dominate contemporary art.

Cy Twombly’s first pieces from the 1950s depict industrial painting in black and white like those that were shown to Léo Castelli and rejected by the great gallery owner based in New York. These three paintings were stored away in a warehouse during the 50s and later reappeared in broad daylight having never been displayed. The works had kept their original colors while the other paintings had become lighter.

Cy Twombly

« Quatro stagioni : Primavera, estate, Autunno, Inverno »
1993-1995

The artist had always held a sort of loyalty to this painting even during the years where the driving trends were conceptual art. However, this painting had a rather difficult time during the 1970s having been discredited, so Twombly introduced collages on roman bacchanals.

After a timid approach in his younger years using black and white, the artist slowly dared to use colors. As of 1959 he abandoned his industrial painting and moved into painting with oil.

Cy Twombly

Cy Twombly
Centre Pompidou

Cy Twombly was a wilful student, very cultivated and passionate about Antiquity. This passion was without a doubt spurred by his sister who studied ancient letters. As a result, Twombly applied for and received a scholarship for a very prestigious program where he would able to pursue what he most wanted to see: the Lascaux caves, French, Italian, and Dutch museums. With this opportunity would be able to study the prehistoric and ancient periods, and even Baroque…He invited his friend Robert Rauschenberg to accompany him on his journey to Italy. He ended up spending that winter, 1952-53 in Morocco. It’s funny to think in terms of this Parisian exhibit on Twombly at the same time as thinking about the big retrospective exhibition on Robert Rauschenberg which will be housed at Tate Modern until April 2017.

Cy Twombly

Alessandro Twombly, 1965
Dry print on cardboard 43,2 x 28 cm
Cy Twombly Foundation
© Fondazione Nicola Del Roscio

The concept of seriality has played a large role in Twombly’s work since this era, and traces his entire life. For instance, in the 2000s Cy Twombly repainted a missing panel of a triptych belonging to François Pinault “Illium.” The great, ancient epics were a constant source of inspiration, for Twombly did not cease working on depicting the the tragedies described by Homer, Euripide and even up until The Flies written by Jean-Paul Sartre. His work is a gaping hole through which pagan myths are propelled and survive, like with the coming together of Jean Ray’s novel Malpertuis (1943) and Harry Kümel’s surrealist film (1971) with the depiction of a fantastic house where the Gods of Mount Olympus are alive in the 20th century.

In 1959, he married a young Italian portraitist named Luisa Tatiana Franchetti and settled in Rome.

Cy Twombly

Cy Twombly-Centre Pompidou
©Thegazeofaparisienne

Over the course of my visit, themes of Antiquity, inspirations from classic painters, emerge. In 1960, Twombly was enthralled by an exhibition on Nicolas Poussin at the Louvre under the curatorship of Anthony Blunt. His in-laws would have even had a Titien in their possession. Thus the direct relationship and inspiration between Antiquity and the hieratic pose in Poussin’s characters, as if set in a sculpture with an almost inhuman dignity, becomes clear. In admiring his art, I wonder whether we are in the presence of men or Gods, or perhaps the work is about the men of Arcadia, the imaginary country existing before the Fall?

His enduring loyalty to painting, and to painters, has been conveyed to us throughout his life. In the 2000s, he painted his water lilies (A Gathering of Time, 2013).

Cy Twombly

Cy Twombly
Fifty Days at Iliam

The sculptures have also been reunited on a sort of pedestal facing the Paris sky on the top floor of the Centre Pompidou. Cy Twombly’s white sculptures, like Greek statues, intermingle with the big, blue winter sky of Paris…the sight is magnificent.

I feel his engagement in and his horror at the war in Iraq—the dripping blood symbolized by his red letters, which were white in the past, on his “black paintings” from the end of the 1960s. His ceiling of medals at the Louvre was installed in 2010, just one year before his death…the rightful place for this artist who was full of history, to be fixed in this great art history museum. An end illustrated by the aptly giant final bouquet called “Blooming,” which was created between 2001 and 2008.

Cy Twombly

Wilder Shores of Love, 1985
Industrial painting, oil (oil stick), colored pencil, graphite on a wood panel
140 x 120 cm -Private Collection-© Cy Twombly Foundation

If you have not yet seen this exhibit, I implore you to go. Go and explore a work that gives us the energy to begin this new year. I hope your New Year is just as beautiful, powerful, and inspirational as the works by Cy Twombly!

Florence Briat Soulié

Translated by Brianna Reed, Vassar College ‘16

30 November, 2016 – 24 April, 2017

Centre Pompidou

Centre Pompidou

Curator: Jonas Storsve

Bibliography : 

Exhibit Catalogue

CY TWOMBLY Sous le signe d’Apollon et de Dionysos Dominique Baqué

Dominique Bacqué

Dominique Baqué
CY TWOMBLY
The Double Sign of Apollo and Dionysus
Regard Editions

Cy Twombly

EXHIBIT CATALOGUE
Centre Pompidou Editions
Under the expert direction of Jonas Storsve


Artgenève 2017: une 6ème édition de toute beauté.

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« Là , tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté  » (Baudelaire)

Mercredi, Artgenève a ouvert ses portes à des nombreux collectionneurs et amateurs d’Art venus découvrir, en preview, les oeuvres d’Art Moderne, Contemporain ou  Design, présentées par les 85 galeries exposantes. Les créations de 800 artistes y sont proposés. Pour notre bonheur, ce salon manifeste sa volonté de rester un « salon » de taille humaine, afin d’offrir aux visiteurs un environnement soigné, feutré, propice à la délectation artistique. On se promène, passe et repasse à notre aise pour revoir une oeuvre qui nous a touchés ou pour échanger avec des galeristes souriants, qui s’offrent le luxe de la discussion.

Vincent Fournier Stand Perpitch et Bringand @Thegazeofaparisienne

Vincent Fournier, série Brasilia, galerie Perpitch et Bringand, @Thegazeofaparisienne

La spécificité d’Art Genève s’affirme par la part belle faite aux galeries Suisses de grande qualité  (Simon Studer Art, Gui Bartschi, Blondeau &Cie, Von Vertes, Laurence Bernard etc…), jouissant d’une présence congrue dans les autres foires d’Art, tout en accueillant également des marchands internationaux incontournables (Lelong, Marlborough , Xippas, Mayoral, Gagosian etc…).  C’est aussi un lieu de rencontre entre Institutions indépendantes, Centres d’Art, Ecoles, et Edition.

Sam Francis Deux magots, 1960 Galerie Von Vertes, ©thegazeofaparisienne

Sam Francis,Deux Magots, 1960, Galerie Von Vertes,
©thegazeofaparisienne

Place à la visite: venez partager avec moi les pépites de ce salon!

avec Piergiorgio Robino Artiste et fondateur du Studio Nucleo

avec Piergiorgio Robino Artiste et fondateur de Studio Nucleo

L’ arrivée  est surprenante: nous sommes accueillis, juste en haut de l’escalator, par un immense squelette humain de 17 m, qui pourrait être effrayant si son créateur, Adel Abdessemed, ne l’avait affublé d’un énorme sourire. Me voilà rassurée ! Juste à coté , je suis invitée à passer un rideau, derrière lequel je découvre, surgissant de l’obscurité, l’installation époustouflante et monumentale d’Anthony Mc Call . Ce maitre de la « Lumière solide » a crée un ensemble de huit pièces. Chacune d’elle projette, jusqu’au sol, un voile lumineux diffus qui se transforme en dessin de courbes géométriques. L’oeuvre est saisissante, sublime, et  me procure une sensation de paix étrange . J’aurais pu rester des heures dans cette ambiance surréelle … si ma curiosité de découvrir le reste du salon ne m’avait poussée vers la sortie!

Anthony Mc Call Installation ©thegazeofaparisienne

Anthony Mc Call,Installation – 2000 mètres carrés
©thegazeofaparisienne

Juste en face, mes yeux sont attirés par des formes de ballons lumineux qui tournent montent et descendent en diffusant des rayons colorés. C’est l’oeuvre de deux jeunes artistes, Martin & Visser, qui est présentée dans l’espace du « Ball Room ». Une oeuvre visuelle, séduisante.

 Marten&Visser Holons, 2016 ©thegazeofaparisienne

Marten&Visser, Holons, 2016, Galerie Roehr&Boetch
©thegazeofaparisienne

Couleur rouge, tissage gracieux et captivant pour les tableaux de Chihuri Shiota à la galerie Blain/Southern. L’artiste y présente  également des boites tissées où sont suspendues des clés énigmatiques, avec en commun le désormais célèbre fil rouge de l’artiste.

Chihuri Shiota galerie Blain/Southern ©thegazeofaparisienne

Chihuri Shiota,galerie Blain/Southern,
©thegazeofaparisienne

Du rouge encore avec deux magnifiques oeuvres vibrantes de François Morellet, qui ont le don quasi magique de nous recharger en énergie positive. Le galeriste en demande 200.000 € par tableau.

François Morellet

François Morellet, 1970, galerie Zlotowski,

Un peu plus loin, Je m’arrête pour admirer un très beau Sam Francis des années 60, à la galerie Von Vertes. Même décennie, mais autre lieu: le grand artiste Espagnol Manolo Millares, créateur du mouvement « El Paso », est mis à l’honneur par la galerie Mayoral, au côté de son contemporain Antoni Tapiès. On retrouve la force, la fougue, et la matière brute si caractéristique de ces peintres Espagnols.

Manolo Millares Fallen Personnage-1967 Galeria Mayoral Anthony Mc Call Installation ©thegazeofaparisienne

Manolo Millares, Fallen Personnage-1967, Galeria Mayoral, 780.000 € – ©thegazeofaparisienne –

 

Je remonte l’allée et le temps pour me retrouver dans le centre névralgique du Paris Russe des années 1910 à 1930,  » Chez la Baronne d’Oettingen ». Cette femme avait réuni, autour d’elle, de nombreux artistes Russes, qu’elle exposait dans ses salons. Dont le talentueux Serge Férat, ou encore François Angiboult – pseudonyme d’Artiste de la Baronne d’Oettingen! Une découverte passionnante.

Serge Férat Autoportrait Galerie Le Minotaure ©thegazeofaparisienne

Serge Férat, Autoportrait, 1917, Galerie Le Minotaure, ©thegazeofaparisienne

Cette 6 ème édition me frappe par la présence très importante des image d’arbres. Signe de notre temps? Avons nous besoin de la protection rassurante de leurs branchages touffus, de la force nourricière de leurs racines, de l’immuabilité de ces espèces centenaires?  Cette année, elles se présentent sous de multiples formes et médium: la sublime photo noir et blanc très clair de Mitch Epstein chez Les filles du Calvaire, le « Tree » de Vik Muniz, ouvrant  très largement ses « bras »(galerie  Xippas), ou la très étonnante peinture en N&B « Relic  » de Lu Chao (Nathalie Obadia) dont l’expression  formelle fait penser à des  caricatures satiriques.

Mitch Epstein Weeping Beech, 2011 Les filles du Calvaire ses bras ses bras @The gazeofaparisienne

Mitch Epstein,Weeping Beech, 2011,Les filles du Calvaire
@The gazeofaparisienne

Lu Chao Relic, 2016 Galerie Nathalie Obadia ©thegazeofaparisienne

Lu Chao,Relic, 2016,Galerie Nathalie Obadia, ©thegazeofaparisienne

Chez Daniel Templon, je tombe en arrêt devant un dessin de Robert Longo. De cette tête d’enfant émane tant de grâce, de douceur, de paix. Une fois de plus, la technique bluffante de l’artiste me prend au piège : il y’a a tant de perfection et de vie dans ce dessin que j’ai du mal à imaginer que ce n’est pas une photo, mais une oeuvre au fusain. Sûrement mon grand coup de coeur de ce salon!

Robert Longo fusain au papier 178 x 223 cm ©thegazeofaparisienne

Robert Longo, fusain au papier,178 x 223 cm, ©thegazeofaparisienne

Plus loin, je m’intéresse au solo show photographique de Vincent Fournier ( Perpitch et Bringand),où figurent notamment quatre oeuvres remarquables de la Série Brasilia. A la galerie Daniel Templon, je m’immerge dans l’univers mystérieux de la photo de Prune Nourry, représentant l’enterrement de ses Terracotta Daughters en Chine.

Côté Edition, les magnifiques livres d’Art des éditions Take5, dirigés par Céline Fribourg  méritent que l’on s’y arrête. Sur le thème existentiel d’Eros et Thanatos. l’éditrice a sorti simultanément 3 livres exceptionnels ,en collaboration avec plus de 20 grands artistes: « Un Sentiment Empoisonné », »Argent de Nuage » et « Eros et Pulsion de mort ». Chacun est placé dans un coffret – oeuvre d’Art en soi- réalisé par Studio Nucleo, John Armleder et Prune Nourry. 

Editions Take5 Livres d'ART , dirigés par Céline Fribourg

Editions Take5,, Livres d’ArT , dirigés par Céline Fribourg

La sculpture est également présente. A Palexpo, j’ai particulièrement aimé celle de Bernar Venet chez Blain/Southern, ou encore une très délicate oeuvre d’Andréa Wolfensberger aux nuances subtiles de blanc allant du  rosé et au blanc acide. Mais pour apprécier toute l’étendue de cette discipline , il faut absolument faire un détour autour du lac Léman et admirer les installations ArtGenève/sculptures: des pièces spectaculaires, dont l’impressionnante et architecturale création de Séverine Hubard, présentée par la Galerie Laurence Bernard.

Séverine Hubard Hyacinthe descendue de l’arbre, 2010 Courtesy galeries Eva Meyer, Paris et Laurence Bernard, Genève. Remerciements aux Associés Successeurs des Ateliers Casaï de Genève et artgenève, Palexpo

Séverine Hubard, Hyacinthe descendue de l’arbre, 2010
Courtesy galeries Eva Meyer, Paris et Laurence Bernard, Genève.
Remerciements aux Associés Successeurs des Ateliers Casaï de Genève et artgenève, Palexpo

Une grande question trotte dans nos têtes tout au long d’Art genève 2017… mais quelles oeuvres du salon va donc choisir le MAMCO (Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève) pour enrichir ses collections? Idée très créative de son directeur Lionel Bovier, le MAMCO présente, au premier jour du salon, un stand aux cimaises vides. Cimaises qui se remplissent au cours des jours, suivant ses choix d’acquisition auprès des exposants.

Je souhaite terminer cette promenade artistique par des représentants emblématiques de la création contemporaine Suisse:  John Armleder et ses  très reconnaissables tableaux colorés, vivants, pailletés, ou encore  Sylvie Fleury avec son installation adressant notre fascination pour les marques de luxe…. je n’ai pu moi-même y résister !!

John Armleder 2012 Galerie Elizabeth&Klaus Thomas @Thegazeofaparisienne

John Armleder,2012, Galerie Elizabeth&Klaus Thomas
@Thegazeofaparisienne

Moi irrésistiblement attirée par l'installation de Sylvie Fleury Galerie Andrea Caratsch @Caroline d'Esneval pour thegazeofaparisienne

Irrésistiblement attirée par l’installation de Sylvie Fleury
Galerie Andrea Caratsch
@Caroline d’Esneval pour thegazeofaparisienne

Un rendez-vous incontournable qui, chaque année, inaugure avec bonheur le calendrier des foires d’Art.  A l’année prochaine pour Art Genève 2018!

Caroline d’Esneval


New-York must see by a parisienne

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Les New-York « must see » by a Parisienne.

New-York is always booming ! Entre les galeries, les foires et les musées, l’art est partout sous nos yeux ! Même les bars deviennent des lieux d’expositions. On s’amuse à admirer les oeuvres de Josh Smith chez Paul’s Baby Grand (Tribeca) ou encore l’impressionnante collection de Damien Hirst au Rose Bar (Gramercy Park).

Petit tour subjectif de galeries, expositions et bars arty de la « Big Apple »:

  • Armleder à la Galerie Almine Rech – New-York

C’est la deuxième exposition de cette Galerie fraîchement inaugurée. Y est présenté, l’Artiste John Armleder sous le commissariat de Nicolas Trembley. C’est une installation quelque peu fanée, des œuvres très colorées, des pièces de mobilier …. et un wall painting immaculé! Tulipes, pivoines, roses … l’étalage de fleurs semble au complet. Installation surprenante, installation amusante – ces amas colorés invitent à la contemplation.

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Armleder : Shishito Peppers, 2016, Acrylic on canvas, lacquer sprayed composite board, living flowers, metal buckets, 233,68×731,52x 121,92cm.

Je m’amuse à regarder ces bouquets installés aléatoirement tel un étal de rue. Les fleurs se détachent de l’espace blanc qui les contient. Ces touches vivantes sont porteuses de sens – bien qu’elles puissent surprendre. En effet, où se situe l’art aujourd’hui?  Ma récente visite au musée du Luxembourg pour l’exposition Fantin-Latour, à Fleur De peau, accentue ces questionnements face à l’art contemporain. Je ne suis pas réticente à ces nouvelles formes artistiques. Elles ouvrent de nombreux débats, tel, dans la cas présent, celui de la conservation. Le remplacement des fleurs est- il vraiment conforme à la volonté initiale de l’artiste ? Faut-il laisser le temps agir sur ces fleurs aux milles couleurs ? L’avantage est qu’un dialogue peut s’instaurer avec l’artiste au regard de l’avenir et de la plus ou moins longue vie de l’œuvre.

Plus loin, j’admire les couleurs et le dynamisme des toiles récentes d’Armleder. Particulièrement  Haejangguk et Tablespoon.

John Armleder : Tablespoon, 2016, mixed media on canvas, 215x150x5cm

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John Armleder : Haejangguk, 2016, mixed media on canvas, 150x215x8cm

Contrastes, lignes droites qui s’opposent à des formes aléatoires, à ces paillettes parsemées, à ces paillettes en masse.

Je m’arrête ensuite devant la série de dessins datant des années 60. Il est intéressant de tenter de comprendre l’évolution de l’artiste selon les différentes périodes de son travail. Co-fondateur du groupe Ecart à Genève en 1969, Armelder est un artiste Suisse qui me fascine. Son travail s’inspire de la musique de John Cage et de l’oeuvre de Marcel Duchamp.

Almine Rech- 39 E 78th St, New York (btw Madison and Park), NY 10075

 

  • Marisa Merz – The Sky is a Great Space at the MET BREUER

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Le ciel est un formidable espace ! Deuxième exposition d’un artiste vivant au MET Breuer. C’est dans l’univers très particulier de Marisa Merz que nous sommes invités. Alternance dans les matières, présence de fil de cuivre, de laiton, de peintures et d’installations monumentales : cette exposition nous interpelle. Elle est surprenante.
Face à ces oeuvre, je m’imagine un jeu de morpion dans un quadrillage rosé. Je me compose une mélodie dans cette portée bien tracée. Les notes se succèdent, les fausses notes s’alternent aussi. Je suis intriguée. Je trouve ce travail dur,  peu poétique mais touchant.

C’est l’art d’une maman, des créations faites en honneur de sa fille, des oeuvres paraitrait-il, parfois créées dans sa cuisine, dans son salon. Ce qui caractérise Marisa Merz est la réelle interaction entre la vie et l’Art. En effet, l’Art est la vie. La vie est l’Art.

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Merz entreprend une démarche assez novatrice pour l’époque, en décidant de n’exposer qu’aux grandes manifestations artistiques internationales comme la Documenta 9 de Kassel en 1992. En 2013, Marisa Merz reçoit le Lion d’or de la 55 ème Biennale de Venise. Dès 1972, elle participe assidument à la Biennale de Venise (36ème Biennale). Figure de l’Arte povera, seule figure féminine, Marisa Merz s’en distingue légèrement en utilisant des élément non conventionnels, comme l’aluminium, le cuivre et le nylon, la craie, la laine et la cire.
Le parcours visuel nous offre différents type de créations, on y voit un miroir presque brisé, des oeuvres de petite dimension, des oeuvres minutieuses. Les peintures me rappellent celle d’Aloïs Corbaz (figure emblématique de l’art brut), certaines sculptures m’effraient.

Je suis surprise et heureuse de voir des oeuvres provenant du Kunstmuseum de Wintertur. En effet, cette superbe institution lui a consacré une exposition en 2003.

Le choix de cette artiste au Met Breuer n’est pas anodin. En effet quelques jours après la marche de la femme, elle vient de célébrer de nouveau le talent  féminin ; l’exposition de Marisa Merz succède à celle consacrée à Diane Arbus et à Cornelia Parker.

Untitled, 1976, Copper, Wire, nails, canvas
Marisa Merz Cortesy of the artist and Fondazione Merz

Untitled (Stave), 1993, Copper, Wire, gold leaf, clay, steel, Museum of Modern Art, New-York, Marcia Riklis Fund, 1994

The Met Breuer – 945 Madison Ave, New York, NY 10021- JANUARY 24–MAY 7, 2017

 

  • STREET ART MANKIND – SAM (501(c)(3) charity 
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Une vente aux enchères de Street Art pour lutter contre l’esclavage infantile. Un très triste constat pour une belle cause.

C’était il y’a une semaine déjà ! Lors de la ventes aux enchères plusieurs street-artist on fait des performances live à Alliance Française (initiative soutenu par l’ONU).

Ces expositions itinérantes illustrent l’horreur que vivent certains enfants dans le monde. Chaque oeuvre tente de représenter l’histoire poignante et réelle d’enfants esclaves.

L’exposition sera à Miami (Little River Miami) du 10 au 20 Février

 

  • PAINTING PAINTINGS (DAVID REED) 1975  et Picasso chez Gagosian

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CURATED BY KATY SIEGEL AND CHRISTOPHER WOOL

C.O.U.P D.E C.O.E.U.R

Ce sont ces ondulations, ces courbes, ces traits épais d’une profonde noirceur qui me plaisent. Je suis profondément touchée par les toiles de Bernar Venet, Lee Bae et les tags d’Anne-Lise Coste. Je me rends compte, au fil de mes visites, que je suis souvent attirée par la même esthétique. J’établis des liens entre les œuvres que je rencontre plus ou moins par hasard.

C’est par pur hasard hier que je découvre avec émotion cette œuvre de Christopher Wool à la Gagosian de Madison. Grand coup de coeur pour moi!

Toujours à la Gagosian de Madisson, une exposition à ne pas manquer: Picasso’s Picasso

 

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Picasso’s Picassos -L’exposition à voir absolument !

Cette exposition est un rassemblement de chefs-d’oeuvres de la collection de Maya Ruiz-Picasso. Commissaire de l’exposition Diana Widmaier Picasso.

Jusqu’au 18 février seulement !! 

Gagosian – MADISON AVENUE, NEW YORK 

  • Winter Antiques Show à L’Armory.

img_4139Après TEFAF New-York, The Salon, on court au Winter Antiques Show à L’Armory.

C’est avec surprise que je découvre cette magnifique Galerie : La Galerie Lebreton de San Francisco.

Cui-cui Cui-cui-cui-cui 🐦🐦🐦🐦🐦. Quels magnifiques bougeoirs Pigeons de François-Xavier Lalanne ! J’ai toujours été très sensible à la poésie de ce couple. Leur univers animalier est d’une grande douceur. Le stand de la Galerie Lebreton demeure mon coup de coeur de cette visite au Winter antiques show Armory ,on Park Avenue. J’admire La pomme bouche de Claude Lalanne et surtout une superbe paire d’appliques en bronze nickelé de Felix Agostini de 1968-69.
Chaque élément décoratif trouve parfaitement sa place dans ce salon.

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Après les nourritures spirituelles, quelques bonnes adresses gourmandes sont le bienvenue!!

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Pour le meilleur burger de New York: J.G Melon! J’aime l’authenticité de cet endroit uniquement décoré de bibelots sur le thème de la pastèque. En effet, le jeu de mot est facile;  Monsieur Melon, ou Watermelon semble avoir trouvé sa signature. Le mieux est de s’asseoir au bar et de regarder l’agitation new-yorkaise. J’aime le bruit de cette caisse ancienne, qui ne fait que s’ouvrir et se fermer ! Normal, it’s cash only !

 

J.G Melon – 1291 3rd Ave, New York

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Pour les gourmands n2 EAT c’est le deli de l’UPPER EAST SIDE : Take out or stay in, les deux sont supers ! Tout est simple et bon, on aime cette ambiance relativement calme. On s’amuse a regarder les passants sur Madison Avenue. On adore la boutique mitoyenne : E.A.T. Gift Shop.

E.A.T by Eli ZABAR – 1064 Madison Avenue.

 

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Le bar Arty par excellence:  Paul’s baby Grand (Tribeca). C’est un peu le Castel New Yorkais.  On adore les dessins d’Andre sur les murs mais surtout les nombreuses toiles de Josh Smith.

Pictures are not allowed: Petite infraction juste pour les lecteurs de The Gaze of parisienne. Vous comprendrez le cadrage !

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Stay Tuned  – A très vite pour un nouveau  « New-York  Must See by a Parisienne »  !

Emilie-Julie Renault


Nathalie Rodach: Exposition « Call Out », chez Andata Ritorno

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Nathalie Rodach dessins à l'encre - accrochage

Nathalie Rodach – dessins à l’encre – accrochage

Rencontrer Nathalie Rodach, l’entendre parler de son cheminement artistique, de ses questionnements, de ses recherches et des réponses qu’elle y trouve, c’est comme se plonger dans le livre de nos vies. Je pourrais rester là des heures, à écouter son récit des mythes fondateurs de nos civilisations et y puiser un sens  finalement simple, clair. Comme elle le décrit elle-même, Nathalie Rodach pratique l’Art de la « Philosophie Plastique ».

Dès l’enfance, elle sculptait, dessinait, et pourtant elle ne s’est pas aventurée tout de suite vers une destination artistique . « je n’étais pas prête » commente-t-elle, ni pour l’Art ni pour la philosophie: à 17 ans, la philosophie me paraissait même hostile, inquiétante ». Bien plus tard, après avoir exercé plusieurs vies professionnelles dans les media, l’éducation ou les nouvelles technologies, l’Art s’impose à elle de manière prégnante.  Elle lui laisse prendre la place qui lui revient. Ce qu’elle faisait ou sentait de façon instinctive est désormais passé à la conscience . Elle pousse ses réflexions, puise dans les textes des mots, des idées qui résonnent en elle et sont la source de son travail artistique.

Nathalie Rodach

L’artiste Nathalie Rodach ©Thegazeofaparisienne

A Genève, elle présente le deuxième volet de son exposition « Call in/Call out « , sur les « mutations » successives que nous expérimentons dans notre vie.

Le premier volet, exposé à New York (Call in) en novembre 2016, portait sur les mutations intérieures. Moment où l’on se construit soi-même, où l’on prend conscience de soi. Le lieu de représentation de cette phase est le Cocon, d’où l’on émergera ensuite pour aller à la rencontre de l’extérieur, des autres . Car il s’agit bien de « Commencer par soi mais (de) ne pas finir par soi » selon Martin Buber.

Le deuxième moment est justement le « Call out« . Cet instant de passage entre Intérieur / Extérieur qui correspond à l’entrée dans le monde, la confrontation fructueuse à l’extérieur qui nous transforme et  trouve comme lieu d’accueil  le Nid. C’est le propos de l’exposition Genevoise actuelle.

Nathalie Rodach Nid: oeuvre de brin de branchage et nid de cheveux

Nathalie Rodach , Nid: oeuvre de brin de branchage et nid de cheveux ©NathalieRodach

L’artiste y dévoile le fruit de sa réflexion sur la Création: des oeuvres inspirées par plusieurs textes philosophiques et religieux dont  » le commandement du Nid » du Deutéronome :

« Si tu rencontres  un nid d’oiseau sur quelque arbre ou à terre, de jeunes oiseaux ou des œufs sur lesquels soit posée la mère, tu ne prendras pas la mère avec sa couvée – Tu es tenu de laisser envoler la mère, et de t’emparer des petits ; de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours. »

Quel sens lui donner? Un sens littéral, destructeur: on tue  la prochaine génération, on détruit, à chaque fois, la production de la mère qui ,de ce fait, devient vaine. Ou un sens symbolique, créateur: l’oiseau est la source de la création et les oisillons en sont les fruits . En préservant la source, les fruits sont infinis. Les fruits de la mère nous nourrissent et sont donc des créations précieuses. C’est cette oscillation entre sens littéral et symbolique qui est au centre de la réflexion de l’Artiste. Les visiteurs pourront, à leur tour, la poursuivre en découvrant une vingtaine d’oeuvres mêlant installations, vidéos et dessins.

Nathalie Rodach

Nathalie Rodach -Installation vidéo « La libération du Cocon « – NY Galerie Chimney NY

Une installation video fait le pont entre les deux expositions de NY et Genève. Réalisée à New York , elle documente l’instant où l’immense sculpture du Cocon, en bois et verre filé, est détruite, pour symboliser la sortie du Cocon. Le film est projeté sur des oeuvres de papier poinçonnées que Nathalie Rodach nomme « les passages de temps ». De dedans au dehors, c’est le mouvement que nous faisons maintes et maintes fois dans notre vie . De l’état de repli pour se (re)construire vers celui où l’on brise le cocon pour accueillir toutes les possibilités qui nous sont offertes. Une petite mort pour une renaissance.

Dans la première grande salle nous sommes accueillis par un grand (h)être, « le  Nid du Nid ». Sa souche magnifique et ses immenses tronçons sont marqués par l’histoire de l’arbre, les traces du temps et l’intervention de l’artiste qui lui rend hommage .

Nathalie Rodach l'(H)être

Nathalie Rodach, ©NathalieRodach

Cette oeuvre est puissante, se dégage d’elle une force de nature brute, mêlée à la finesse des contributions de Nathalie Rodach. Elle apporte à chaque partie un sens, un message. Des passages du temps dont les points creusés suivent les cernes de l’arbre, des feuilles d’or ou d’argent qui le sacralisent ,des fils rouges représentant le flux du sang et donc la vie, des textes bibliques gravés, qui portent des pensées sur la création. Tel  » le rêve de Nabuchodonosore », que l’Artiste a pyrogravé en hébreux sur la souche du hêtre.

Nathalie Rodach Nathalie Rodach

La seconde salle, éclairée, est celle de la « Naissance ». Au sol des écritures racontent l’expérience de l’Artiste avec la naissance, au sens littéral et symbolique. Que faire de nos vies? Rester figer ou au contraire avancer, être acteur et « remuer le monde » ? Par terre, le Cocon de New York y est immortalisé par un phonogramme. Sur les murs, j’admire ses dessins  à l’encre, courbes tissées, poétiques, qui me font penser à des fleurs, des danses, des formes organiques. Des fils de vie que Nathalie a tracés, en allant là où sa main la conduisait.

dessin à l'encre

Nathalie Rodach, dessins à l’encre, ©Thegazeofaparisienne

Une troisième petite salle présente 3 vidéos, que Nathalie a réalisées à l’issue de son travail de scénographie avec les ballets Vertigo. On retrouve le thème de la naissance, de la libération du cocon. La danseuse subit une forme de mue, elle perd peu à peu des fragments de peau. Chacune des 3 vidéos présente une étape, un angle particulier. C’est beau, plein de grâce, tout en dégageant une vraie tension. J’aime ces films, leur lumière, leur rythme, leur musique dont émane une atmosphère envoutante, jusqu’à leurs boitiers anciens, ouverts comme des écrins.

Nathalie Rodach création video

Nathalie Rodach, création video, ©thegazeofaparisienne

Allez voir cette exposition, entrez dans l’univers philosophique et artistique de Nathalie Rodach qui questionne si bien le sens de la vie.

Caroline d’Esneval

Nathalie Rodach

Call Out

Andata Ritorno – 37 rue du Stand, Genève

jusqu’au 18 Février seulement !!  

 


Leonardo da Vinci (Vinci 1452 – Cloux 1519)

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VERSION FRANCAISE

The discovery of a life that we could have only dared to imagine!

The path to discovering a masterpiece that was believed to have disappeared often resembled a police investigation. The expert, a specialist of old masters and fine arts, was often a detective of history who had to collect clues and facts, and connect them all to form a theory which would eventually lead him to indisputable proof. It was through the Hercule Poirot-esque work, and through the case’s mystery, evoking both the “Da Vinci Code” by Agatha Christie and “The Goldfinch” by Donna Tratt, that the story about the (re)discovery of a missing drawing by Leonardo da Vinci could be told.

Leonardo da Vinci (Vinci 1452 – Cloux 1519) « Study of Saint Sebastian with landscape » Front and back of the drawing with inversed writing and diagrams. 19,3 x 13 cm – Provenance : special collection, France

Leonardo da Vinci (Vinci 1452 – Cloux 1519) « Study of Saint Sebastian with landscape » Front and back of the drawing with inversed writing and diagrams. 19,3 x 13 cm – Provenance : special collection, France

 

Patrick de Bayser is an expert on old drawings who is quite well-known in the world of art, specifically by auctioneers, art merchants, and collectors. He’s familiar with the ins and outs of Drouot and its mysteries, and has written on this subject in Le piéton de Drouot, an alphabetical guide to the mystical auction room for amateurs and novices. His second piece, le Nu, is a novel rather than non-fiction in which he engages his storyteller’s wit in a tale about an ill-fated artist halfway between Porbus, the hero in Balzac’s The Unknown Masterpiece, and Amedeo Modigliani with his “Novo Pilota.”

A few months earlier, Patrick de Bayser was called upon by Thadée Prate, the director of the department of paintings and ancient drawings at Etude Tajan, who had a folder of drawings with him. A sale to finalize, a catalogue to complete, up until that point in Bayser’s routine there had been nothing extraordinary, it was business as usual. However, inside this folder were 14 Italian drawings each with prestigious attributes. One of these drawings stood out to Bayser, for it had Michelangelo’s annotation—and yet it was not this magnificent signature that drew him in…

Patrick de Bayser in his office (find what’s different!) ©ThegazeofaParisiene

Patrick de Bayser in his office (find what’s different!) ©ThegazeofaParisiene

He first noticed that the drawing was two-sided and placed on a blue mounting sheet. He then recognized the pencil’s unique traces, the crosshatching from right to left and from bottom to top, the retouching, the outlines of a landscape and above all, on the back, mirrored writing and patterns. His instinct told him: “This isn’t Michelangelo, it’s Leonardo!” He knew immediately that a masterpiece was before him, his heart raced: was his dream coming true?

The dream began in 2003 when Bayser visited an exhibit at the Metropolitan Museum in New York that was organized by Carmen C. Bambach, « Leonardo da Vinci Master Draftsman », and even when he was at the Louvre where there had been a complementary exhibit on the master’s drawings. He drew from these two events in order to study Leonardo’s technique and returned several times to the two museums saying “and if one day…”.

Leonardo da Vinci « Three quarters of Saint Sébastian tied to a tree» and diagrams on the back. N°35 of the Metropolitan exhibit’s catalogue.

Leonardo da Vinci « Three quarters of Saint Sébastian tied to a tree» and diagrams on the back. N°35 of the Metropolitan exhibit’s catalogue.

 

Patrick de Bayser began finding clues, detecting traces, and hypothesizing like Sherlock Holmes and his deductive spirit—it’s a script reversed in the mirror—the crosshatching, the compositions’ direction…We truly were in the middle of a “Da Vinci code!”

First Clue: The style and the art of the scenery. The subject is Saint Sebastian, a martyr who accepted his fate. His fear of death is underlined by the retouching done in pen, thicker and more somber, enhancing the artist’s work. What’s more, Michelangelo (1475-1564) dates from a later generation by roughly 20 years, and Leonardo’s technique belongs to the 15th century whereas Michelangelo belongs to the 16th. The details of a rocky landscape are typical of Leonardo da Vinci’s paintings: the connection can immediately be made between this drawing and The Virgin of the Rocks (1483), or The Virgin and child with St. Anne (1508). The scenes are set against a landscape background composed of continuous rocky summits behind the characters. The scenery is mountainous and arid, giving the religious scene a poetic and unreal aspect. This particular treatment of the landscape, fitting to Leonardo da Vinci, is just like a signature.

The famous drawing folder with label: “to see, Etude Tajan” ©ThegazeofaParisiene

The famous drawing folder with label: “to see, Etude Tajan” ©ThegazeofaParisiene

All of Leonardo’s drawings had been preserved by Francesco Melzi, his student who put together the Treaty of Anatomy as well as the only published work, The Treaty of Painting.

Second Clue: the drawing—carefully inscribed on a rectangular paper—is quite fine, and when turning it over we find two scientific diagrams referring to light and angles. They concern the distribution of light, a study which we find to be much more developed upon in the “C” manuscript. This manuscript is kept at the French Institute Library among Leonardo da Vinci’s notebooks (or Codex—ordered from A to M from the end of the 18th century). The 12 notebooks are of varying formats and content dating from around 1487 to 1508, and are more scientific than they are artistic. The smaller sized ones could have fit in the artist’s pocket—they contain notes, sketches, and drafts of treatises on various subjects that have yet to lose their intrigue. Composed in 1490/91, the “C” manuscript is dedicated to shadows and light, that is to the variations of shapes depending on their illumination as well as to diverse optical observations imposed on the painting.

Third Clue: The writing and the language—Leonardo da Vinci’s left-handed writing is reversed and reads from right to left. The drawing is that of a left-handed person, also proven by the crosshatchings from right to left, and is of a different size than the drawings of other artists. Its language is Italian mixed with the Lombard dialect, the spelling is unique with no punctuation nor emphasis.

Detail showing the crosshatching from right to left and from bottom to top, typical of someone who is left-handed. One can also note the retouching done in black ink.

Detail showing the crosshatching from right to left and from bottom to top, typical of someone who is left-handed. One can also note the retouching done in black ink.

Fourth Clue: the folds in the drawing. For Patrick de Bayser, the folds in the drawing tell us about life and the purpose of this drawing. It had to have been turned over very often, for it was likely a model for Leondardo da Vinci’s followers and successors. The drawing was certainly considered to be the product of da Vinci’s own hand, giving it the status of a model or of a canonical drawing. We know that the drawing was done in Milan, well within range of Renaissance painters who were da Vinci’s contemporaries and who were also inspired by Saint Sebastian, such as Cesare da Sesto (1447-1523), Marco Palmezzano (1460-1539), or Giovanni Antonio Biazzi, called Il Sodoma (1477-1549). He had often been copied particularly by Pompeo Leoni (1533-1608). This Italian sculptor had been the one who held on to Leonardo da Vinci’s drawings and logs among which were important collections. For Leoni, an artist of the Second Renaissance who served Philippe II of Spain, da Vinci was an eternal source of inspiration notably for his great mausoleums at the Escorial Palace belonging to Charles-Quint and Philippe II, but also for his banner of Saint Sebastian.

Leoni also plays an important role in our story, for the drawings and notebooks in which Saint Sebastian frequently appears are today preserved at the Biblioteca Ambrosiana in Milan and constitute the Codex Atlanticus, so named because of its large size (64.5 × 43.5 cm) which reflects that of an atlas. The Codex Atlanticus covers a large period of Leonardo da Vinci’s life, from 1478 (taken from leaflets where he cites his uncle, Francesco d’Antionio) to 1518 (from his plans for the construction of the Royal Palace at Romorantin).

(*highlighted in yellow) a page from Codex Atlanticus indicating that *eight studies on the Saint exist. Excerpted document from the MET catalogue

(*highlighted in yellow) a page from Codex Atlanticus indicating that *eight studies on the Saint exist.
Excerpted document from the MET catalogue

But, the story’s plot unfortunately encountered a big, black hole: all trace of Leonardo da Vinci’s drawings were lost in the maze of successions, dispersions, thefts, and pillages that speckled Europe’s history. Did you know that the French Institute preserved Leonardo da Vinci’s notebooks following Bonaparte’s campaign in Italy (1796)? When Bonaparte arrived in Milan as the victor at the head of the budding French Republic, he imposed a war tribute in Lombardy as well as commanded the confiscation of major scientific and artistic works. His delegates, and most notably the mathematician Gaspard Monge, selected various crates at the Biblioteca Ambrosiana that ultimately made it to France, and more specifically to the French National Library in Paris. Only twelve notebooks were reinstated at the Institute where competent scholars were waiting to study them over the following years.

In 1815, during the occupation of Paris by the allies who had that time been victorious over Napoleon, the restitution of the artistic goods was decided upon, though the focus remained on visiting the great storerooms. The Institute’s smaller manuscripts, neither located nor reclaimed, were simply forgotten. The drawings were then rediscovered in the 19th century. At the time, drawing had been an often neglected artistic form—this might be explained by the evident preference for painting, sculpting, or even architecture. Even Louis XIV, as a visionary, decided to create the office of drawings, the ancestor of the graphic arts department at the Louvre.

The ironic situation of the drawing in terms of other artistic forms of expression addresses one of the traits of this type of work: the techniques’ fragility and the papers’ sensitivity to light which do not allow for a permanent exhibit. The drawings’ preservation was organized in the way that a library would have done. The works that remain there are stored in the reserves and are only taken out for consultation in the reading room or for exhibits lasting at most three months, presented in very specific conditions (lighting of a maximum of 50 lux), and followed by periods of rest. At any rate, these are the scientific requirements for conserving these drawings to which public collections must adhere.

Leonardo’s importance has never been put into question, thanks to the 17th century publication of his Treatise on Painting. Though, the frantic search for Leonardo da Vinci’s drawings didn’t begin until 19th century, as this period was when print and photographic reproductions, in addition to drawings, became more popular. All the great English, Italian, and French libraries, were each very carefully and methodically searched, including each private collection and every auction sale.

Léonard de Vinci "Saint Sébasien"

Léonard de Vinci
« Saint Sébasien »

Having the knowledge of these places and clues in his possession, Patrick de Bayser established a strategy that led up to a big, explosive reveal, like in a real police investigation. In order for this to work, it was necessary not to draw attention to the investigation before having confirmation of the drawing’s identification. Discretely, Bayser toured the French Institute’s library and found drawings of the same style in the infamous Codex C. Having been considered as being the characteristic, universal genius of the Renaissance and epigone of Giovanni Pico della Mirandola, Leonardo da Vinci recorded a number of his ideas in his notebooks, the Codices. Patrick de Bayser wished to confirm this one drawing’s authenticity by seeking the help of the leading expert in works done by da Vinci, Carmen C. Bambach who was the director of the graphic arts department at the Metropolitan Museum.

Bambach rushed to Paris and corroborated Bayser’s intuition. In the catalogue for her exhibit “Leonardo da Vinci: Master Draftsman” (Jan. 22nd, 2003 – Mar. 30th, 2003) at the Metropolitan Museum, Bayser had noted another Saint Sebastian slightly less worked but also displaying similarities with the one in his possession. Bayser also found a list made by the artist in the Codex Atlanticus, indicating that there had in fact been eight studies in total on the Saint, allowing our drawing to constitute the third one that had been retrieved.

The discovery of this drawing is of great importance considering that, for more than 100 years, nothing of the sort had been found.

With the wheels in motion, the Louvre was then notified and very soon after a letter dated December 28th, 2016 was sent from the Minister of Culture classifying the drawing as a national treasure. This would mean that over a span of 30 months, the Louvre has the possibility of deciding whether to acquire this work of art or find a way to finance it, with the estimated price for the master piece being around 15 million euros. If, by the end of this period, a decision has not been made, it will then be possible to organize an auction and the piece will need to obtain a visa in order to be exported.

Fact: France holds the largest number of Leonardo da Vinci’s works of art.

However, one mystery still remains. From where did this drawing originate? Strands on the borders of the pages indicate that the series was without a doubt part of the same collection. We do know that the set belonged to a Parisian doctor, a knowledgeable bibliophile who, during his lifetime, had sold everything but this one drawing folder that his son inherited.

The remaining 13 drawings in the folder will be sold at auctions shortly by Etude Tajan.

Discovery of 13 other drawings at Etude Tajan ©ThegazeofaParisiene

Discovery of 13 other drawings at Etude Tajan ©ThegazeofaParisiene

In just two years, we will celebrate in remembrance the 500th anniversary of Leonardo da Vinci’s death. This will be the Louvre’s opportunity to put on a grand exhibition, and perhaps even to show case Saint Sebastian.

Florence Briat Soulié

Translated by Brianna Reed, Vassar College ‘16

Leonardo da Vinci, Master Draftsman Opens at Metropolitan Museum 2003

Musée du Louvre : Léonard de Vinci Dessins et manuscrits – 2003


Maria Pergay (née en 1930) – Wonder Room

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Galerie Demish Danant à New York.

C’est une exposition quelque peu surprenante – se mêlent éléments organiques et inorganiques (ammonite fossilée, pierres de rivières, ébène, éléments osseux, métal argenté, oak tree).

Maria Pergay Table Marie Antoinette, 2016 T-black stainless steel top with oak slice, Plexiglas base 29.53 H x 155.51 x 62.99 inches 75 H x 395 x 160 cm The slice of oak comes from Marie Antoniette's famous oak tree at Versailles Palace, planted in 1685

Maria Pergay
Table Marie Antoinette, 2016
T-black stainless steel top with oak slice, Plexiglas base
29.53 H x 155.51 x 62.99 inches
75 H x 395 x 160 cm
The slice of oak comes from Marie Antoniette’s famous oak tree at Versailles Palace, planted in 1685

L’artiste, la désigner : la désigner-artiste française Maria Pergay explore les formes.
C’est à la Demish Danant Galerie que prend place ce « show » intitulé Wooder Room.
Cela nous conduit à une multitude de questionnements : qu’est-ce que La chambre des miracles, des merveilles ?

Cette “chambre” semblerait vouloir qualifier l’ensemble de l’exposition. Néanmoins, cette “room of wonder”, est pour moi la petite pièce du fond de la galerie. Cette chambre couleur vert d’eau est remplie de pièces d’argenterie – origine de son travail. C’est dans ces niches bétonnées que s’alternent formes et matières : lampes, boîtes et vases en argent, branchages en laiton et sculptures de petit format. C’est une sorte de cabinet de curiosité moderne, l’univers de l’artiste. Au centre de la pièce trône un réel cabinet / Caviar Cabinet (2005) / aux formes et matières originales – qui s’apparente à une créature étrange.

Maria Pergay Meuble Galuchat / Caviar Cabinet, 2005 Stainless steel, shagreen, black mother of pearl inlay 43.75 H x 33.75 x 15.5 inches 111.1 H x 85.7 x 39.4 cm Edition 1 of 8

Maria Pergay
Meuble Galuchat / Caviar Cabinet, 2005
Stainless steel, shagreen, black mother of pearl inlay
43.75 H x 33.75 x 15.5 inches
111.1 H x 85.7 x 39.4 cm
Edition 1 of 8

Au loin, j’aperçois une tapisserie de Sheila Hick, je suis comblée. J’aime ces mélanges fortuits, ce mélange des styles, des matières mais surtout des émotions. Une matière, un matériau peut parfois conduire à une émotion, a un ressenti qui lui est propre. Souvent les matériaux nous renvoient à une histoire. C’est le cas de la Table Marie Antoinette (2016) qui trouve son origine – dans les oaks plantés à Versailles au XVII et disparus suite à une tempête en 1999. Histoire inventée ou simple légende améliorée ? Ces mélanges sont pour moi à l’origine de ce que je qualifie “le beau” mais aussi de ce que je considère comme l’esthétique.

Je n’essaye pas toujours d’intellectualiser le travail, la création d’un artiste. Je pense que c’est l’émotion qui prime avant tout : ce que nous provoque une œuvre, une création. Mais aussi de ce que nous projetons sur cette dernière, le regard consiste en un échange. Encore une fois, je me répète mais cette émotion, ces émotions éprouvées dépendent fortement de notre conditionnement, de notre prédisposition à ce moment T, à cet instant volé ou follement impliqué.

Sheila Hicks Tapis de Priere, 1974 Wool 87 H x 48 x 3.25 inches 221 H x 121.9 x 8.3 cm

Sheila Hicks
Tapis de Priere, 1974
Wool
87 H x 48 x 3.25 inches
221 H x 121.9 x 8.3 cm

L’œuvre d’un artiste peut aussi être considérée comme le réceptacle de son histoire, de son passé. Ce langage est fort, difficilement palpable parfois. Maria Pergay fête ses 86 années. Cette exposition est l’occasion de tenter de la comprendre d’avantage. Les wonder rooms sont synonymes d’Histoire, elles nous racontent la passion d’un collectionneur, une passion qui rime avec exploration. Cette exploration qui conduit à la découverte …. à des découvertes !

Le Cabinet Borgia (2016) est un écho au mobilier Renaissance, on admire la noblesse des matériaux : de l’ébène du Gabon gravé et orné de spécimen osseux.

Emilie Julie Renault

Jusqu’au 11 février
Demisch Danant
30 West 12 street, NY

http://www.demischdanant.com/designers/maria-pergay

Vente Arcurial 2011 – Collection Baronne Gourgaud

Maria Pergay Corner sofa 3 places vers 1970 Vente Arcurial 2011

Maria Pergay
Corner sofa 3 places vers 1970
Vente Arcurial 2011



Seurat’s Circus Sideshow au MET opening tomorrow !

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Georges Seurat (French, 1859–1891). Circus Sideshow (Parade de cirque), 1887–88. Oil on canvas. The Metropolitan Museum of Art, Bequest of Stephen C. Clark, 1960

L’univers du cirque suscite souvent beaucoup de mélancolie. 

Tout d’abord le cirque nous ramène à notre enfance, il nous rappelle ces moments d’innocence, de rires et parfois de pleurs. 

 
Le cirque est à la fois joyeux, à la fois triste. Le cirque est synonyme d’ambiguïté. Le sort des animaux est souvent au coeur des débats. 
 
Entre 1870 et 1914, Paris s’impose comme la capitale du cirque. La littérature quelques années auparavant explore déjà le thème du fantasque et du grotesque; Quasimodo de Victor Hugo, Pierrot de Schoenberg et Fantasio de Musset. Le clown devient une figure littéraire (Gautier, Baudelaire, Mallarmé). 
 
L’exposition au MET “Seurat’s Circus Sideshow” est une exposition dédiée à une seule oeuvre, La Parade du Cirque, 1887-88, Georges Seurat (1859–91) qui  est aussi le titre de l’exposition.

 
Les autres oeuvres, principalement des dessins, sont accrochés dans ces couloirs sombres et biscornus. Quelques instruments de musiques tentent de donner du corps à l’exposition. On s’amuse à regarder quelques toiles de très petit format de Pierre Bonnard et Pablo Picasso ; ce ne sont pas les plus réussies ! 
 
Certains dessins au crayon me touchent, j’aime particulièrement Eden Concert, 1886 une jeune fille à la cambrure délicate et subtile. Elle est à la fois élégance, innocence,  tout en suscitant une certaine forme de désir. J’aime sa posture, sa façon de se tenir, son jupon gonflé et ses lèvres bien dessinées.  Ce dessin est d’une expressivité la plus folle. C’est une réelle atmosphère qu’il dépeint, qu’il raconte. 
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Eden Concert, ca. 1996-87, conté crayon, gouache, chalk, and ink on paper, Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent Van Gogh Foundation) 
 
J’aime aussi le dessin au crayon “Two Clowns,”, une parade, 1886. Ces silhouettes en pointillés sont belles, une lumière diffuse inonde le dessin d’une façon difficilement descriptible.  
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Pierrot and Colombine, ca 1886-88, Conté crayon on paper, Kasama Niched Museum of Art 
Les caricatures de Daumier ne manquent pas, les affiches en lien avec le Cirque non plus. L’exposition tente de placer le visiteur dans un certain contexte afin d’expliquer et de mettre en avant l’importance de Circus Sideshow dans leur collection. C’est une sorte de prétexte afin de faire valoir une de leur oeuvre. 
 
Le musée d’Orsay dispose aussi d’une oeuvre de Seurat sur le thème du cirque : Le cirque, 1890-1891; Huile sur toile, H. 186 ; L. 152 cm. “Faisant suite à Parade et Chahut, Le cirque est le troisième volet d’une série consacrée par Seurat aux attractions populaires de la ville moderne, aux spectacles nocturnes”.On regrette l’absence de ces deux autres toiles sur le thème du cirque. Le rassemblement de ces trois oeuvres semble pourtant à la portée du MET. Chahut se trouve au Kröller-Müller Museum à Otterlo aux Pays-Bas. La mise en exergue des ces trois oeuvres majeures aurait donné à mon avis,  plus de sens à cette exposition. 

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Georges Seurat (1859-1891)Circus1890-1891Oil on canvas H. 186; W. 152 cm, Paris, Musée d’Orsay John Quinn bequest, 1924

 
Cependant, je suis tout de même heureuse d’admirer La Parade du Cirque, oeuvre exposée au Salon en 1888 avec les dessins du café concert. 
On s’amuse à parcourir le “musée imaginaire” du peintre, les nombreux éléments qui ont participé à la création de cette oeuvre, à la construction de son imaginaire. On aime en particulier la roue colorée du peintre français Louis Hayet (1864-1940). L’artiste s’amusait à offrir ces roues aux couleurs complémentaires à ses amis (Seurat, Signac et Pissarro) afin de les aider dans leurs recherches. 
En pensant à Seurat, je ne peux m’empêcher de penser à ce chef d’oeuvre de la peinture : Un dimanche après midi à l’île de la Grande Jatte, ce tableau appartient à l’Art Institute de Chicago, et n’en sort jamais, sauf une fois pour une exposition à New York, au MoMA en 1958,  où il a failli être perdu pour toujours ! En effet, il y eut un incendie, et les pompiers  avaient perdu trace de la peinture, heureusement tout s’est bien terminé et l’oeuvre a pu retourner à Chicago !
Emilie Julie Renault

The Met Fifth Avenue
Galleries 964-965, Robert Lehman Wing

From February 17, 2017 – May 29, 2017 

 

 
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Louis Hayet, Color Wheel, 1886, Watercolor and gouache on paper, laid down on board, The Ashmolean Museum, Oxford, Presented by John Reward, 1979 

 

Eclectique – Quai Branly

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Le « Quai Branly », musée des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, voulu et imaginé par Jacques Chirac, grand amateur d’arts premiers, un bâtiment construit par Jean Nouvel, mêlant nature et architecture contemporaine, à l’ombre de la Tour Eiffel, figure parmi les derniers grands travaux présidentiels. Il clôt ainsi le cycle des présidents bâtisseurs ouvert par Georges Pompidou avec le centre national d’art de culture du même nom.

Musée du Quai Branly - Jacques Chirac Crédit photo : ©Estelle de Talhouet Roy ©ThegazeofaParisiene

Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Crédit photo : ©Estelle de Talhouet Roy
©ThegazeofaParisiene

Ce projet est paradoxal comme l’est la personnalité de l’ancien président Jacques Chirac : peu de personnes connaissait sa passion et son intimité avec les civilisations premières, qu’il a longuement cultivées comme un enclos secret. Ce personnage public, si prompt à parcourir les marchés et les comices, à serrer les mains et parcourir des kilomètres de campagne électorale française (depuis 1967), était également secret et énigmatique quant à ses goûts. Sans doute le reflet d’une incertitude ou d’une sous-estimation de soi, sauf peut-être dans les goûts artistiques puisque l’antépénultième président de la Vème République (1995–2007) a marqué sa volonté de créer un grand musée des civilisations et arts premiers au coeur de Paris.

Musée du Quai Branly Jacques Chirac Eclectique - coll Marc Ladreit de Lacharrière ©ThegazeofaParisiene

Musée du Quai Branly Jacques Chirac
Eclectique – coll Marc Ladreit de Lacharrière
©ThegazeofaParisiene

Il suffit de se remémorer la situation fragmentée et souvent paupérisée des musées consacrés aux sciences de l’homme et aux civilisations non européennes : le Musée de l’Homme sur la colline du Trocadéro ; le Musée des Arts et Traditions Populaires oublié dans le bois de Boulogne et le Musée des Arts Africains et Océaniens (MAAO) au Palais de la Porte-Dorée dans sa grandiose architecture de l’exposition coloniale de 1931. C’est ainsi qu’il a souhaité organiser le dialogue des civilisations et que le département des arts premiers au ouvert au musée du Louvre dans le pavillon des Sessions. C’est à juste titre, en forme de reconnaissance, que le musée du Quai Branly, musée des arts premiers, a été consacré à Jacques Chirac.

Statue masculine assise - Baoulé Côte d'Ivoire XIXe siècle Marc Chagall (1887-1985) "Devant la fenêtre à Paris" 1969 ©ThegazeofaParisiene

Statue masculine assise – Baoulé Côte d’Ivoire XIXe siècle
Marc Chagall (1887-1985) « Devant la fenêtre à Paris » 1969
©ThegazeofaParisiene

En 1905-1906, les artistes d’avant-garde (fauves, cubistes, expressionnistes…) font évoluer le regard sur ce qu’ils appellent « l’art nègre » (incluant l’art africain et l’art océanien). C’est à cette époque, en 1909, qu’Apollinaire exprime le souhait suivant : « Le Louvre devrait accueillir certains chefs-d’œuvre exotiques dont l’aspect n’est pas moins émouvant que celui des beaux spécimens de la statuaire occidentale ». Cette maxime a inspiré la collection de Marc Ladreit de Lacharrière, qui fait l’objet de l’exposition « Eclectique ». Le grandes collections modernes contenaient toujours de l’art extra occidental, témoignages des explorateurs, voyages à travers le monde. « Eclectique » a le mérite de nous entrouvrir les portes de ce lieu en nous emmenant petit à petit vers des oeuvres d’univers, époques très différents. Exposées côte à côte, ces sculptures, peintures nous font entrevoir leur beauté.

Une collection du XXIe siècle avec des critères d’exigence de très grande qualité, mais aussi la personnalité de celui qui a rassemblé cet ensemble. Un « homme pressé », comme le héros de Paul Morand, ou plutôt Alain Delon dans le film d’Edouard Molinaro (1977), film qui ne manque pas de saveur par rapport à l’exposition puisque notre marchand d’art est impliqué dans un trafic de statuettes africaines. « L’Homme pressé » est aussi Marc Ladreit de Lacharrière qui a voulu aller vite car les acquisitions ont été faites sur seulement dix ans. L’exposition montre son parcours, ses goûts et ses pérégrinations autour de l’art africain et de l’art contemporain.

Masque anthropomorphe Dan - Côte d'Ivoire. XIXe siècle Ancienne coll. Paul Guillaume

Masque anthropomorphe
Dan – Côte d’Ivoire. XIXe siècle
Ancienne coll. Paul Guillaume

Le mélange de l’art européo-centré (aujourd’hui occidental) et des arts premiers n’est pas une démarche en soi originale : il suffit de mentionner les Fauves, Picasso, Guillaume Apollinaire et Paul Guillaume, « novo pilota » selon l’expression d’Amedeo Modigliani. Trois masques africains généreusement déposés par le Musée du Quai Branly au musée de l’Orangerie (ou est exposée la collection Paul Guillaume – Jean Walter) rappellent le rôle éminent de Paul Guillaume dans la connaissance et la reconnaissance de l’art africain au début du XXe siècle. Lorsqu’il ouvre sa première galerie en 1914, les « Soirées de Paris » (périodique dont Apollinaire est le rédacteur en chef)  précisent que l’on y trouvera « des tableaux modernes… et des sculptures nègres ». Il s’efforce de conjuguer dans ses galeries et ses intérieurs la présentation de sculptures et peintures contemporaines et d’art africain en mettant en valeur l’aspect esthétique de ces objets qui étaient alors seulement considérés comme des objets ethnographiques. Au-delà de Paul Guillaume, André Breton avait composé son « mur » (aujourd’hui reconstitué au Centre Pompidou) au 42, rue Fontaine et André Malraux son « musée imaginaire » mêlant cultures européennes et cultures extra-européennes.

Hans Hartung (1904-1989) T1976 R48 ©ThegazeofaParisiene

Hans Hartung (1904-1989)
T1976 R48
©ThegazeofaParisiene

Marc Ladreit de Lacharrière s’inscrit dans cette lignée. Ses oeuvres modernes et contemporaines s’intègrent parfaitement au milieu de ces sculptures  et facilitent l’accès à cet art éloigné de nos cultures. Les différents éléments s’imbriquent un à un et donnent cette impression de création universelle, une sensation fugitive de déjà vu, époques et lieux, et cette juxtaposition « éclectique » crée un lien entre le spectateur et l’art africain, comme si les artistes se retrouvent dans une célébration commune et nous entraînent peu à peu dans leurs créations. Nous participons à ce dialogue entre l’Ecole de Paris, l’abstraction, l’art extra occidental et l’Antiquité.

Chouette - Proche-Orient 1er millénaire av. J.C. Pablo Picasso (1881-1973) "La chouette" Vallauris bronze (1951-1953)

Chouette – Proche-Orient 1er millénaire av. J.C.
Pablo Picasso (1881-1973) « La chouette » Vallauris bronze (1951-1953)

Des oeuvres qui sont liées à l’idée de commémoration, de rituel funéraire avec un très joli petit tambour Malanga de Nouvelle Irlande, en Océanie placé en regard avec une petite figure Dogon, un tambour qui émet un cri,  rappelant celui de la chouette, oiseau de nuit très symbolique existant déjà au Proche-Orient, au troisième millénaire, annonçant le rituel de la mort. Cet animal est important pour les artistes, notamment Picasso et Bernard Buffet, dont la rétrospective a lieu actuellement au Musée d’Art moderne de la ville de Paris (jusqu’au 5 mars 2017). L’oiseau de nuit est très emblématique comme le minotaure, se transformant en autoportrait, avec l’expression du retour à l’Antiquité car la chouette est l’animal fétiche d’Athena. La visite nous rappelle toujours le cycle des générations mais aussi nous invite à admirer la beauté des coiffures, la sophistication des sculptures qu’il ne faut pas oublier de tourner autour d’elles pour les admirer.

Peter Halley (né en 1953) Sans titre Statue masculine Luba Hemba - Congo XIXe siècle Héraclès - Rome III ap.JC

Peter Halley (né en 1953)
Sans titre
Statue masculine Luba Hemba – Congo XIXe siècle
Héraclès – Rome III ap.JC

Cette exposition semble nous poser la question des classifications des moments de l’art. L’archaïque grec nous parait moderne à sa redécouverte au début du XXe siècle, les sculpteurs Brancusi, Henry Moore, Picasso ont regardé cet art des Cyclades avec beaucoup d’attention, mettant leurs oeuvres en correspondance avec les arts dits « primitifs », mot qui renvoie à un passé très ancien et non européen, on ne sait pas vraiment, alors que la plupart des oeuvres datent de périodes historiques à partir du XVIe siècle.

Au centre de la première pièce se trouve une peinture  de Peter Halley, peintre américain installé à New York qui s’est beaucoup intéressé aux philosophes français, Michel Foucault et Jean Baudrillard. Il a ainsi développé toute une réflexion sur les espaces sociaux, intérieur et extérieur, et le tableau comme fenêtre, le tableau qui regarde le spectateur comme le dit Soulages ou l’inverse. Ce jeu sur l’intérieur et sur l’extérieur, sur le sujet et le spectateur nous interroge : sommes-nous à l’intérieur d’une prison ?

Masques cimier zoomorphe - Bamana Mali XXe siècle Nicolas de Stael (1914-1955) "Composition" 1947 ©ThegazeofaParisiene

Masques cimier zoomorphe – Bamana Mali XXe siècle
Nicolas de Stael (1914-1955) « Composition » 1947
©ThegazeofaParisiene

Un peu plus loin, nous croisons un masque Dan de Côte d’Ivoire du XIXe siècle ayant appartenu à Paul Guillaume, dont on rappelle que sa collection a été léguée à l’État, après bien des vicissitudes, et se trouve aujourd’hui exposée au musée de l’Orangerie. Ce masque faisait partie de sa  collection africaine, complètement passée aux oubliettes dans un grenier, jusqu’à sa redécouverte dans les années 1960. Il est passé ensuite dans les mains d’un artiste puis a été acquis dans une vente aux enchères en 2014 par Marc Ladreit de Lacharrière qui renoue ainsi avec le cycle ouvert par le « Novo Pilota », Paul Guillaume lui-même.

La nature est très présente, ici un génie de la nature, qui veut être représenté comme un humain extrêmement beau. Il faut s’adapter , comprendre la beauté, l’esthétique dans l’art africain, sa valeur correspond à l’efficacité et aux qualités morales.

tabouret Rurutu des îles australes de la fin du XVIIIe siècle

tabouret Rurutu des îles australes de la fin du XVIIIe siècle

C’est maintenant autour d’une toile de Chagall, accrochée aux cimaises , très colorée, que nous avons une surprise dans ce musée. La généalogie de cette œuvre est intéressante par ce qu’elle raconte l’itinéraire artistique et créatif du jeune Juif russe, né en Biélorussie à Vitebsk. Arrivé à Paris au début du XXe siècle, il retrouve ses amis Delaunay, et Poliakoff qui s’intéressent aussi aux arts extra occidentaux. Les perspectives de Chagall sont influencées par le cubisme tout en développant son propre vocabulaire à partir du folklore russe. Ces œuvres transcrivent une belle vision de Paris très positive incarnant son propriétaire actuel.

Les statues magiques thérapeutiques, le masque Grebo de Côte d’Ivoire sont à la source même du cubisme. Braque et Picasso, qui se promenaient en 1912 à Marseille, ont acheté deux masques de ce type, dont l’un est au musée Picasso. Ce dernier collectionnera toute sa vie les arts « nègres », même si un jour ayant assez d’ête questionné sur ce sujet, il a répondu qu’il en avait rien à faire. Ce masque est passé entre les mains du sculpteur Arman et celles de William Rubin, qui a été le conservateur du MoMA à New York et qui a eu une collection d’objets africains. William Rubin était un passionné et un spécialiste de Picasso. N’oublions pas qu’il a été le curateur d’une exposition emblématique et controversée des années 1980 (1989) sur « le primitivisme dans l’art du XXe siècle ». Cette exposition, organisée avec Kirk Varnedoe, a été critiquée pour son approche « occidentalo-centrée » en n’appréhendant les expressions artistiques des continents extra européens (Afrique, Océanie) que comme les « notes de bas de page » de l’art moderne alors que les intentions de ses auteurs étaient précisément de faire accéder au rang culturel et esthétique ces formes d’art appréhendées sous l’angle ethnographique. Cette polémique entre les conservateurs du MoMa et le chantre du multiculturalisme, le critique d’art américain, Thomas McEvilley, ne peut manquer de faire écho à la visite de l’exposition « Eclectique ».

Musée du Quai Branly Jacques Chirac ©ThegazeofaParisiene

Musée du Quai Branly Jacques Chirac
©ThegazeofaParisiene

On mesure tout l’intérêt du collectionneur pour l’abstraction de Serge Poliakoff, de Sonia Delaunay ou de Hans Hartung. Et cette interrogation permanente qui traverse leur vie créative : comment transcrire cette nouvelle réalité à travers l’abstraction et les couleurs. Sonia Delaunay a été très influencée par l’art africain à travers sa relation avec le surréaliste Tristan Tzara : surréalisme et primitivisme ont eu des relations croisées. Au-delà de la peinture, les frontières se font plus floues entre les disciplines. On passe ainsi de la statuaire à des objets fonctionnels très purs comme ce tabouret Rurutu des îles australes de la fin du XVIIIe siècle qui apparaît comme la touche design de l’exposition. Une première mention de ce mobilier est d’ailleurs dû à James Morrison, second maître d’équipage du Bounty et qui a laissé son « Journal », véritable travail d’ethnologie sur une famille de Tahiti, et qui fait écho, en miroir, au « Supplément au voyage de Bougainville » de Diderot (1772) qui présente le mythe du « bon sauvage » opposé à la corruption de la civilisation.

Aux dires de Stéphane Martin, président du musée du quai Branly Jacques-Chirac, « la collection d’art africain et océanien de Marc Ladreit de Lacharrière est exceptionnelle ». L’exposition portant sur un choix d’une soixantaine d’oeuvres. Il s’agit de l’exposition–évènement du 10ème anniversiaire du musée du Quai Branly – Jacques Chirac qui a ouvert ses portes au public le 20 juin 2006. Une reconstitution à l’identique des principaux lieux de vie du financier, son bureau et son salon, a même été réalisée afin de servir d’écrin à cette collection présentée pour la première fois en tant que telle. Le catalogue de l’exposition s’orne en exergue de la lettre du président de la République Jacques Chirac, qui, en 2011, écrivait à son ami Marc Ladreit de Lacharrière : « Tu as toujours souhaité garder secrète ta passion pour la statuaire africaine. Mais les temps changent, tu devrais permettre à tous les visiteurs du Quai Branly d’admirer les oeuvres que tu as rassemblées. Le public pourra constater que l’art africain n’est pas l’expression d’ethnies telles que les Dogon, les Sénoufo, les Baoulé, les Dan, les Fang, mais d’artistes ayant leur propre personnalité, leur propre génie qui s’enracine dans l’histoire de l’art. »

C’est cette conviction commune de « l’égale dignité des cultures du monde » qui conduit le chef d’Etat à confier la présidence de l’Agence France Muséums, en charge du Louvre Abu Dhabi, à Marc Ladreit de Lacharrière. L’Unesco en a fait pour sa part son ambassadeur de la diversité culturelle. Cet engagement au service de la culture et de la diversité a conduit Marc Ladreit de Lacharrière a créer sa fondation pour la promotion des jeunes talents ou potentiels éloignés du monde de la culture ou de l’art. Il s’agit en quelque sorte de l’ambition d’une « villa Médicis » du XXIème siècle sans que l’on sache si ces futures graines, ensemencées au milieu de la FEMIS, l’Ecole du Louvre ou de l’ENSBA, pourront un jour ou l’autre éclore sous la forme d’un artiste majeur.

Masque Grebo - Côte d'Ivoire - 2e moitié du XIXe siècle Anc coll. Arman

Masque Grebo – Côte d’Ivoire – 2e moitié du XIXe siècle
Anc coll. Arman

Cette collection est également l’histoire d’un parcours personnel, pour promouvoir les « territoires oubliés de la beauté ».

Cette exposition est aussi un roman d’apprentissage, un itinéraire personnel que décrit Marc Ladreit de Lacharrière dans son entretien avec le journaliste Harry Bellet (« Le Monde » du 18/11/2016) – on apprend à cette occasion qu’il est un cousin de Nikki de Saint Phalle :

« Ma mère nous emmenait régulièrement au Musée du Louvre. Adolescent, j’ai continué, mais en m’ouvrant un peu plus. Ainsi, j’allais dans les galeries, comme celle de Denise René [qui exposait l’art abstrait géométrique]. Je m’intéressais d’autant plus à l’art contemporain que j’avais une cousine, plus âgée, qui n’était autre que Niki de Saint Phalle. Progres­sivement, avec les moyens qui étaient les miens à l’époque, j’ai commencé à acheter. Des lithos d’abord, plus abordables. Je me rappelle avoir acquis ainsi un ­Vasarely. Mais aussi un Bernard Buffet. Mes goûts étaient déjà éclectiques ! Plus tard, dans les ­années 1980, je travaillais chez L’Oréal, qui possédait aussi la galerie Artcurial. J’en étais membre du conseil d’administration. C’était l’émergence des cadres, à l’époque. Quand ils avaient une promotion, ils faisaient trois choses : laquer leur appartement – c’était la mode de ce temps-là –, acheter une BMW et enfin s’offrir une petite œuvre d’art.»

On dirait « Les Choses » de Georges Pérec dans sa description des signes de la réussite matérielle. Quant aux arts premiers, Marc Ladreit de Lacharrière les a abordés à travers l’histoire de la peinture moderne et par les collections ethnographiques du Musée de l’homme. Ses activités professionnelles l’ont conduit à devenir un voyageur du monde pour découvrir de nouvelles émotions artistiques, prolongées par son amitié et la complicité artistique avec Jacques Chirac.

Florence Briat Soulié

23 novembre 2016 – 2 avril 2017

Eclectique – Une collection du XXIe siècle

Musée du Quai Branly – Jacques Chirac

Musée du Quai Branly


Thomas Canto –« Structuring Shadows »

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THOMAS CANTO – Galerie RX

Commissaire : David-Hervé BOUTIN

Derniers jours jusqu’au 25 Février 2017

GALERIE RX – 16 rue des Quatre Fils – 75003 Paris – T : +33 (0)1 71 19 47 58

 

Thomas Canto - Galerie RX Structuring Shadows »

Thomas Canto – Galerie RX
Structuring Shadows »

De ses nombreux voyages, Thomas Canto puise l’inspiration urbaine qu’il retranscrit dans ses installations présentées à Hong-Kong, Shanghai, Miami, Rome ou Genève. Pour la première fois en solo show à Paris, il exposera à la galerie RX huit « caissons », travaux d’atelier inédits, ainsi qu’une installation monumentale sous la verrière. Cette exposition personnelle, intitulée « Structuring Shadows », s’inscrit dans la lignée d’une actualité marquante avec l’installation présentée au centre Pompidou jusqu’au 29 janvier 2017.
La sensibilité urbaine qui traverse toute l’œuvre de Thomas Canto est un élément structurant de son identité visuelle. Pour l’artiste, il s’agit d’une composante « naturelle ». Les inspirations tirées de la ville agissent constamment sur son œuvre et depuis l’origine, en tout cas depuis son passage par le milieu du graffiti dans les années 90 où il se confronte au potentiel asymétrique et monumental des friches industrielles.

Thomas Canto à Pompidou

Thomas Canto à Pompidou

Fasciné par la dialectique évidente entre l’Homme et la Cité, Thomas Canto fait partie des artistes qui choisissent de la mettre en scène. Il s’inspire notamment des travaux des architectes Zaha Hadid, Jean Nouvel ou encore Oscar Niemeyer *.

 

L’intuition dialectique de l’artiste se retrouve dans ses installations in situ, qui mettent à l’honneur des techniques propre à la sculpture ou la peinture, voire organisent savamment leur superposition.

Par différents procédés, il encourage une réflexion autour de l’évolution des architectures, au fil des siècles et au gré des civilisations. Le renouvellement perpétuel des paysages urbains, dont chaque individu peut capter la réalité au quotidien, est signifiant pour l’Humain au regard de ses propres mutations.

 

Dans ses oeuvres à taille humaine, Thomas Canto projette mentalement et physiquement le spectateur dans une expérience unique de l’espace et de ses multiples potentialités. Il lui impose un dialogue avec la profondeur, la lumière et la géométrie.

Il entend ainsi rappeler au public la vacuité potentielle de son environnement immédiat. Créer l’appel du vide tout en suggérant des perspectives infinies, c’est questionner indirectement l’Humain sur ses paradoxes, son rapport ambivalent au temps et à la matérialité.

Le spectateur, l’Humain donc, est systématiquement placé au cœur de l’œuvre de Thomas Canto, qui l’envisage d’ailleurs comme un sujet prépondérant dans ses recherches.

Commissaire d’exposition : David-Hervé Boutin, engagé depuis de nombreuses années dans la vie citoyenne et culturelle, producteur audiovisuel, co-concepteur de l’opération http://www.ArtistesAlaUne.com et collectionneur.

 

Une installation organisée dans le cadre du premier événement « 4+4 » imaginé par Eric Dereumaux – 4 invités organisent 4 expositions personnelles

Installation du Centre Pompidou "Illusory perspectives"

Installation du Centre Pompidou « Illusory perspectives »

 


Johannes Vermeer au musée du Louvre…

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Par Charlotte Le Grix de la Salle

Johannes Vermeer (Delft 1632-1675) Jeune femme assise au virginal, Londres, The National Gallery

Johannes Vermeer (Delft 1632-1675)
Jeune femme assise au virginal, Londres, The National
Gallery

La lumière a-t-elle une morale ? Ou plutôt une vertu, comme le silence, une manière d’envelopper les êtres et les choses pour en révéler le mystère, voire le divin ?

De Vermeer, on connaît et reconnaît les clairs obscurs, l’éclat d’une perle, le visage penché d’une femme, une fenêtre d’où provient toujours cette clarté évanescente. Dépouillement du décor, tranquillité de la vie quotidienne, intimité feutrée, éclat de deux ou trois détails. Vermeer est ce génie, le plus grand des maîtres hollandais, le “Sphinx de Delft” où de sa naissance à sa mort, il n’aura produit qu’une quarantaine de toiles. Alors, lorsque l’on apprend que sur les 36 oeuvres existantes au monde, 12 sont réunies au Louvre, on s’attend à 12 chefs d’oeuvres fabuleusement mis en scène, La Laitière, exceptionnellement prêtée pour trois mois seulement par le Rijksmuseum d’Amsterdam trônant au milieu telle une Joconde. C’était sans compter la démarche risquée et malicieuse des commissaires d’exposition qui auront travaillé 6 années pour volontairement noyer les Vermeer au milieu de dizaines de Gérard Dou, Gerard ter Borch, Jan Steen, Pieter de Hooch, Gabriel Metsu, Caspar Netscher ou encore Frans van Mieris.

Johannes Vermeer, L’Astronome, Paris, musée du Louvre, département des Peintures Johannes Vermeer, Le Géographe, Francfort, Städelsches Kunstinstitut

Johannes Vermeer, L’Astronome, Paris, musée du Louvre, département des
Peintures
Johannes Vermeer, Le Géographe, Francfort, Städelsches Kunstinstitut

Qui sont-ils ? Des contemporains de Vermeer, devenus à la fin du XVIIème Siècle les spécialistes grassement rémunérés de la “scène de genre” précieuse, représentation idéalisée de la vie intime des puissants. Nous voilà chez eux, assistant à la toilette de la femme, à l’écriture d’une lettre d’amour, au repas des perroquets ou à la visite du médecin. Etonnante similitude de l’instant choisi, du cadre, de la posture des personnages et des détails, on croirait presque au plagiat.

 

Samuel Van Hoogstraten, Intérieur hollandais (« Les Pantoufles »), Paris, Musée du Louvre Jan Steen, Femme à sa toilette, Londres, Royal Collection Trust © Royal Collection Trust/ Her Majesty Queen Elizabeth II 2016

Samuel Van Hoogstraten, Intérieur hollandais (« Les Pantoufles »), Paris, Musée du Louvre                                                    Jan Steen, Femme à sa toilette, Londres, Royal Collection Trust ©Royal Collection Trust/Her Majesty Queen Elizabeth II 2016

C’est oublier que ces artistes se connaissaient, correspondaient, étaient en concurrence, peignaient sur commande. Vermeer faisait partie de ce réseau, était l’un d’entre eux.

L’un d’entre eux ?

Vermeer - Musée du Louvre ©ThegazeofaParisiene

Vermeer – Musée du Louvre
©ThegazeofaParisiene

Devant chacun de ces alignements de scènes si semblables et raffinées, le choc est le même. Le Vermeer se détache, attrape votre regard pour ne plus le laisser partir. La petite taille de la toile qui vous emmène dans la niche de l’intimité est la même, le raffinement du trait est identique, l’attitude tout aussi élégante. Mais il y a cette dramaturgie, ce mystère. C’est d’abord le pli d’un rideau, un voilage, l’ourlet d’une manche. Ce blanc qui chez lui prend un éclat particulier. Ces détails magnifiques parce qu’il a éliminé tous les autres. Et dans ce dépouillement, les tonalités choisies. Le précieux, le satiné, le brillant qui disparaissent au profit du mat, du sourd, du feutré. L’or et le pourpre délaissés pour les bleus-gris et les ocres. Le flou sur les peaux pour baigner les corps de douceur. Le sombre, l’estompe, la suggestion et alors une mappemonde, une main tenant une balance, un col d’hermine deviennent des diamants purs.

Et puis le léger mouvement de la main, le regard surpris ou bien un dos un tout petit peu plus penché : Il a capté un instant, il va se passer quelque-chose.

Cette métamorphose est-elle, comme beaucoup de connaisseurs le suggèrent, un appel au recueillement, chemin vers la spiritualité ? On peut tout simplement commencer par y voir le sublime.

Charlotte Le Grix de la Salle

Vermeer - Musée du Louvre ©ThegazeofaParisiene

Vermeer – Musée du Louvre
©ThegazeofaParisiene

Vermeer et les maîtres de la peinture de genre

du 22 Février 2017 au 22 Mai 2017

 

Catalogue de l’exposition
Vermeer et les maîtres de la peinture de genre
Sous la direction de Adriaan E. Waiboer, Blaise Ducos et Arthur K. Wheelock Jr.
Coédition musée du Louvre éditions / Somogy éditions d’art.

Vermeer et les maîtres de la peinture de genre. Ed Somogy

Vermeer et les maîtres de la peinture de genre. – Catalogue de l’exposition
Ed Somogy


Save the date 24/02/2017

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A Paris, Thomas Canto à la Galerie RX, à Genève, Victoire Cathalan à l’Espace L et  sur vos tables de chevet, « Devenir Christian Dior » de François-Olivier Rousseau aux Editions Allary .

  • THOMAS CANTO – Galerie RX

Commissaire : David-Hervé BOUTIN

Derniers jours jusqu’au 25 Février 2017

GALERIE RX  – 16 rue des Quatre Fils – 75003 Paris – T : +33 (0)1 71 19 47 58

Thomas Canto - Galerie RX Structuring Shadows »

Thomas Canto – Galerie RX « Structuring Shadows »

De ses nombreux voyages, Thomas Canto puise l’inspiration urbaine qu’il retranscrit dans ses installations présentées à Hong-Kong, Shanghai, Miami, Rome ou Genève. Pour la première fois en solo show à Paris, il exposera à la galerie RX huit « caissons », travaux d’atelier inédits, ainsi qu’une installation monumentale sous la verrière. Cette exposition personnelle, intitulée « Structuring Shadows », s’inscrit dans la lignée d’une actualité marquante avec l’installation présentée au centre Pompidou jusqu’au 29 janvier 2017. 

Thomas Canto à Pompidou

Thomas Canto à Pompidou

La sensibilité urbaine qui traverse toute l’œuvre de Thomas Canto est un élément structurant de son identité visuelle. Pour l’artiste, il s’agit d’une composante « naturelle ». Les inspirations tirées de la ville agissent constamment sur son œuvre et depuis l’origine, en tout cas depuis son passage par le milieu du graffiti dans les années 90 où il se confronte au potentiel asymétrique et monumental des friches industrielles.

Une installation organisée dans le cadre du premier événement « 4+4 » imaginé par Eric Dereumaux  – 4 invités organisent 4 expositions personnelles

Installation du Centre Pompidou "Illusory perspectives"

Installation du Centre Pompidou « Illusory perspectives »

  • Un livre : Devenir Christian Dior par François-Olivier Rousseau – Allary Editions

Paris, années 1920 : un jeune homme cherche sa voie. Il passe ses soirées au Boeuf sur le toit en compagnie d’artistes déjà célèbres qui tous le reconnaissent comme l’un des leurs …

François-Olivier Rousseau "Devenir Christian Dior" - Allary Editions

François-Olivier Rousseau « Devenir Christian Dior » – Allary Editions

  • Victoire Cathalan: solo show « Eléments » , Espace L, Genève

       Espace L: 23 rue des bains, 1205 Genève, jusqu’au 11 Mars 2017

Victoire Cathalan, "Elements" Espace L

Victoire Cathalan,
« Elements » Espace L

Sensuels, mystérieux, séduisants sont les paysages de Victoire Cathalan. Sa végétation luxuriante évoque, à la manière d’un songe, un ailleurs gorgé de ce soleil mordant que l’on pourrait trouver en Amérique Latine. Depuis toujours, Victoire a une relation très intime et sensible avec la Nature, avec la Peau comme lien entre l’intérieur et l’extérieur, l’eau comme fluide organique, reflet, flux vivant.  Dans son Solo Show « Eléments », on y trouve toute cette Nature généreuse, vivante et poétique. Sont présentés également des dessins et aquarelles, allégories pleines de fantaisie et d’imagination.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Hans Hartung (1904-1989) et les peintres lyriques à Landerneau

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Ce que je perçois très vite dans la peinture de Hans Hartung, c’est sa force et sa volonté qui apparaissent tout au long de son travail. Un homme qui aimait la vie, les tableaux s’animent sous notre regard, je reçois les gestes de l’artiste comme un dialogue entre le spectateur et lui.

 

Hans Hartung Fonds Helene et Edouard Leclerc - Landerneau ©ThegazeofaParisiene

Hans Hartung
Fonds Helene et Edouard Leclerc – Landerneau
©ThegazeofaParisiene

Lorsqu’il est tout petit,une ambiance artistique règne dans sa famille, une vie à Leipzig rythmée par la peinture et la musique, l’enfant est fasciné par les éclairs qu’il essaie de saisir à coup de crayon.

 

Hans Hartung Sans titre, 1935 - Crayon sur papier "T1937-14", 1937 Huile sur toile

Hans Hartung Sans titre, 1935 – Crayon sur papier  et « T1937-14 », 1937 Huile sur toile

Une forme d’abstraction qui l’intéresse très tôt, donnant cette impression de savoir où il va , sûr de lui, il n’hésite pas à récuser la conception de Kandinsky sur l’abstraction, rejetant les formes géométriques pour un geste libre.

Une sensation de dynamisme qui reste présente dans sa peinture, cette façon de saisir le mouvement, la vitesse, la cadence d’un geste libre, l’émotion, la vivacité qu’il ne cesse de vouloir atteindre.

J’ai le sentiment qu’il y parvient en regardant cette immense toile de 3m par 5, peinte sept mois avant sa mort; je suis subjuguée par la mélodie que dégage cette oeuvre, cette explosion vitale, un geyser de peinture. Je suis happée par la toile qui est une révélation splendide de sa créativité, de sa vision de la vie qui nous éclate en pleine figure. Les éclairs de son enfance réapparaissent, cette peinture est pour moi la révélation de son « éternité ».

 

Hans Hartung 1989

Hans Hartung, 1989

Hans Hartung, de nationalité allemande avait fait le choix de vivre en France, il a vécu deux guerres et sera amputé d’une jambe suite au siège de Belfort en 1944. Il s’était engagé dans la Légion étrangère pour combattre du côté français, contre son pays d’origine.

1926, à Dresde, il est confronté à la peinture moderne de Braque, Picasso, Matisse et Rouault, qui lui donne envie de voyages à travers l’Italie, la France, c’est la découverte des musées, des expositions..

« Cette recherche de la plasticité, de l’ordre, de la rigueur, cette simplification des couleurs me donnaient l’impression d’une volonté inouïe de créer pour l’éternité. » Hans Hartung

 

Georges Mathieu Sans titre, 1951 Obscuration, 1952 Gérard Schneider "Révolutions" 1958

Georges Mathieu : Sans titre, 1951 et Obscuration, 1952  –  Gérard Schneider « Révolutions » 1958

C’est en France qu’il rencontre sa femme Anna Eva Bergman, peintre, elle aussi, qu’il épouse en 1929. Ils se marieront deux fois et créeront une maison atelier à Antibes —aujourd’hui la Fondation Hartung Bergman qu’il est possible de visiter sur rendez-vous. Cette vie insouciante des jeunes années prend fin à la mort de son père en 1932.

 

Hans Hartung Fonds Helene et Edouard Leclerc - Landerneau ©ThegazeofaParisiene

Hans Hartung
Fonds Helene et Edouard Leclerc – Landerneau
©ThegazeofaParisiene

Sur une bande son de musique classique, son inspiratrice, que le peintre aimait écouter en travaillant, je découvre les oeuvres du peintre. Les dessins préparatoires placés à côté des toiles finales, montrent comment il procédait : le report du dessin agrandi sur la toile, parfois des années plus tard et avec quelques ajouts. Il continuera ainsi jusqu’à la fin des années 50. A partir de cette date, il ne s’agira plus que de productions immédiates, et ce sera ainsi jusqu’à sa mort.

1960 , il obtient le prix de la Biennale de Venise.

Dans son atelier, il n’y a pas que des pinceaux mais des outils de jardinage, brosses en tout genre, branchages…

 

Hans Hartung Fonds Helene et Edouard Leclerc - Landerneau ©ThegazeofaParisiene

Hans Hartung
Fonds Helene et Edouard Leclerc – Landerneau
©ThegazeofaParisiene

Parallèlement aux oeuvres du peintre, le commissaire de l’exposition, Xavier Douroux, a fait le choix de présenter au début les artistes de l’abstraction lyrique avec Georges Mathieu, son chef de file, Schneider, Hantaï… Plus loin une autre pièce, je découvre Cy Twombly, Christopher Wool, ce dernier se passionne pour Hartung.

Hartung 10 perspectives Christopher Wool – Choix d’œuvres , Ed Les presses du réel.

(Le Metropolitan Museum de New York, en 1975,  expose dans trois salles 27 œuvres monumentales de Hans Hartung.)

 

Christopher Wool Sérigraphie sur toile de lin , 2015

Christopher Wool Sérigraphie sur toile de lin , 2015

La dernière salle présente une toile de Gérard Traquandi, je garde un très beau souvenir de sa carte blanche à l’Abbaye de Montmajour.

 

Sigmar Polke Sans titre, 2007 Yves Zurstrassen "Opening" 2015 Charline von Heyl "Rize" 2007

(1) Sigmar Polke Sans titre, 2007    (2) Yves Zurstrassen « Opening » 2015  (3) Charline von Heyl « Rize » 2007

Une exposition qui vaut le détour à Landerneau !

Florence Briat Soulié

Jusqu’au 17 avril 2017

Fonds Hélène & Édouard Lecler pour la Culture

Aux Capucins

29800 Landerneau

 

 

 

 


The Gaze Design by Berangere

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Petite fille et fille de commissaires-priseurs, après des études artistiques, c’est tout naturellement que j’ai mis à profit mon sens de l’esthétique et de la mise en scène en devenant conseil en Design d’Espace et décoratrice pour des particuliers et des professionnels.

Florence et Caroline m’ont demandé de créer cette page Design et j’espère attirer votre attention, créer une envie ou simplement vous faire rêver en vous proposant régulièrement un ou plusieurs coups de coeur au fil d’évènements, de balades ou de rencontres marqués par le Design.

Pour cette première publication,  j’ai choisi de vous présenter mes coups de coeur repérés  à Maison & Objets. 

 

 

MIYAVE

Vous ne parlez pas japonais ? Moi non plus… Aucune importance, regardez, asseyez vous, le designer KOICHIRO KIMURA ne manque pas d’idées originales. CLIC & SEE !

DELICATE TRANSPARENCE

« Luxe calme et volupté… » VU ! Au Salon Maison & Objet 2017, CLIC & SEE !

 

Kaleidos mirror

« Miroir oh mon beau miroir… « Humberto et Fernando CAMPANA, les talentueux designers brésiliens, vous transportent dans leur monde extraordinaire et vous éblouissent, CLIC & SEE !

 

Pierre Charpin

Designer français né en 1962, PIERRE CHARPIN, aussi discret que productif, marque son temps par un style poétique et pratique et donne à ses objets une beauté minimaliste, colorée où se cache parfois une incroyable technologie. Son parcours est jalonné par de nombreuses récompenses et des partenariats avec des entreprises de renommées internationales comme HERMES, SAINT-LOUIS ou TECTONA par exemple. CLIC & SEE !

Bérangère Delorme Leclerc

The Gaze Design.

 

 

Pierre-charpin

Designer français né en 1962, PIERRE CHARPIN



Twombly : la belle image

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Par Anne Lesage

Dès le premier regard, car tout est résumé dans cet instant sans que l’on puisse y faire grand-chose, ni savoir pourquoi, l’œuvre de Twombly submerge. Certains effrayés par cette puissance la repousseront tandis que d’autres, fascinés s’y complairont. C’est assez rare pour être souligné, il n’existe pas de demi-mesure tant tout ce qui émane de cet artiste est accompli, entier. Fébrilement.

Cy Twombly
Centre Pompidou

Pour ce qui est des photographies, c’est leur aspect éminemment pictural qui fascine. En témoigne l’intéressante série des Cédrats pris à Gaète montrés dans l’exposition rétrospective consacrée à Cy Twombly au Centre Georges Pompidou. Pour l’artiste, une image ne peut se faire attendre et comme en peinture, la spontanéité qui cette fois jaillit du polaroïd est forcément le résultat d’un long cheminement intellectuel et contemplatif. L’évanescence non seulement du sujet mais de la prise de vue, n’est pas un obstacle ; bien au contraire elle conforte tout en le sublimant un « (…) Sentiment qui vient en même temps que l’oeuvre. (…) » (Twombly) . Une expérience de l’instantanéité. Loin du simple carnet de croquis ou d’une étape documentaire, la photographie est un médium plasticien pour l’artiste. D’ailleurs, afin de conserver ses polaroids et de les agrandir pour les exposer, il les re-photographie et ce n’est pas un hasard s’il les confie à la célèbre famille Fresson qui produit des tirages dont la texture et les pigments si intenses amplifient la touche volontairement pictorialiste de Cy Twombly.

Il faut être attentif à la démarche sensible qui a consisté pour Twombly à cultiver son jardin à Gaète, à le concevoir avec de multiples essences, fleurs et arbres -dont les fameux cédratiers -soigneusement sélectionnés aux quatre coins du monde puis à en photographier ou à en peindre les fruits, les fleurs avec le désir incessant de cette fameuse expérience : saisir en chacun leur délicate temporalité et rendre à leur fugacité, à leur fragilité une présence matérielle très forte. Par tous les moyens. Ainsi cet atelier où ce laboratoire à ciel ouvert en rappelle bien d’autres, plus anciens et entre autres ceux des peintres Monet et Caillebotte (eux-mêmes très intrigués par la photographie sans toutefois se l’être vraiment appropriée ) : même goût pour la sérialité, même progression vers le détail de l’objet lui conférant une identité quasi-abstraite. Si ce n’est que pour Twombly des références historiques et culturelles sont systématiquement « encapsulées » dans l’image pour nous rappeler que son sujet est le produit d’une succession d’évènements, de dramaturgies, de voyages, d’une longue histoire et en l’occurrence la période de l’Antiquité que l’artiste affectionne tout particulièrement : les cédratiers originaires d’Inde ne furent-ils pas rapportés dans le bassin méditerranéen par les grecs et les romains dès le 1er siècle ?

Cy Twombly
Centre Pompidou

La belle image que celle où se combinent tout aussi violemment qu’harmonieusement contemplation et ferveur… Comme une transe. En somme , pour reprendre les termes de Cy Twombly lui-même, on ne saurait « comment décrire cet état ».

Anne Lesage

Centre Pompidou

Jusqu’au 29 mars 2017

 


Alexei Jawlensky à la Neue Galerie de New-York – une figure emblématique de l’expressionnisme russe chez Ronald S. Lauder.

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Alexei Jawlensky figure emblématique de l’expressionnisme russe chez Ronald S. Lauder.

C’est avec beaucoup d’impatience que j’attendais l’exposition monographique d’Alexei Jawlensky à la Neue Galerie de New-York.

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Neue Galerie – New York

En mars 2012, je découvrais presque par hasard cette figure emblématique du Der Blaue Reiter lors de l’exposition EXPRESSIONISMUS & EXPRESSIONISMI à la Pinacothèque de Paris, aujourd’hui disparue.

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Pinacothèque de Paris avant sa réouverture à la Bourse de Paris 

Depuis quelques mois je ne cesse de me rendre à la Neue Galerie, ce musée fantastique consacrée à l’art allemand et viennois – fondé par Ronald S.Lauder.

Ma passion pour les musées nés d’initiatives privées,  redouble mon enthousiasme. Il est intéressant de voir comment ces derniers décident d’aborder leurs expositions.

Jusqu’alors seuls étaient visibles les portraits d’Adele Bloch-Bauer par Gustav Klimt : Portrait of Adele Bloch-Bauer I 1907 & Portrait of Adele Bloch-Bauer II 1912. Ces portraits sont captivants  de par leur réalisation hors du commun mais aussi par leurs histoires respectives. Receptacles d’une suite d’événements tumultueux et délicats, ces portraits nous envoûtent dans un ailleurs. Cet ailleurs c’est celui d’une femme du début du XXème siècle, une femme de l’âge d’or vue par Klimt – qui plus jamais ne reproduira deux fois la même personne. Le lieu est féerique, cette maison sur la Vème Avenue au plein coeur du museum Miles est un voyage dans un autre temps…

Gustav Klimt,Portrait of Adele Bloch-Bauer I, 1907, Gold, silver, and oil on canvas
Neue Galerie New York. Acquired through the generosity of Ronald S. Lauder, the heirs of the Estates of Ferdinand and Adele Bloch-Bauer, and the Estée Lauder Fund

 

Gustav Klimt, Portrait of Adele Bloch-Bauer II, 1912, Oil on canvas, Private Collection

L’exposition d’Alexei Jawlensky (1864-1961)  est la première retrospective muséale aux Etats-Unis entièrement dédiée à cet artiste de l’expressionnisme russe. Elle tente de donner une vision globale et complète de l’oeuvre de cet artiste de l’avant-garde qui participera aux nombreux développement de l’expressionnisme et de l’abstraction. L’originalité de l’exposition réside dans le choix des oeuvres et de leur provenance. En effet, c’est avec surprise que nous découvrons que le musée ne dispose d’aucune oeuvre de Jawlensky dans sa collection. Elle contient environ 75 oeuvres des années 1900 à 1937. La plupart des oeuvres sont issus de collections privées ce qui renforce le caractère insolite de cette exposition. La directrice du musée Renée Price raconte également avec amusement que deux des oeuvres exposées ont été rajoutées quelques jours avant l’ouverture de l’exposition. En effet, des collectionneurs ont découvert l’existence de cette future exposition dans un article l’annonçant et ont contacté l’institution afin de proposer de prêter leurs oeuvres – anecdotes amusantes, anecdotes vivantes. D’un point de vue curatorial, toutes les oeuvres n’ont pas pu être acceptées.

Néanmoins en temps que française – légèrement en mal du pays – je me réjouis de voir que l’image officielle de l’exposition est celle de la femme byzantine, l’unique oeuvre en provenance de France. Cette toile a été prêtée par le Centre Pompidou pour l’occasion. Quelle fierté !

Helene with Colored Turban, 1910, Oil on board, 37 1/8 x 31 7/8 inches (94.2 x 81 cm), Solomon R. Guggenheim Museum, New York.

L’exposition est à la fois thématique et chronologique. Elle est divisée en 4 salles, la première rassemble des portraits dans la veine de Vincent Van Gogh mais aussi d’Henri Matisse. Je suis fascinée par la beauté et la puissance de la femme au turban “Helene with colored Turban” de 1910. J’admire la posture de cette femme et son turban. Cette toile me rappelle fortement les oeuvres de Matisse, en raison de ces couleurs mais aussi dans le traitement de ce thème. Il s’agit en réalité de la femme d’Alexei Jawlensky. Aussi, je remarque que cette toile a la particularité d’être la seule signée en haut à gauche… Cette oeuvre appartient au Solomon R. Guggenheim Museum de New-York. Il est intéressant de le préciser, car peu de visiteurs ne semblent s’intéresser à la collection permanente de cette institution. Ils sont davantage préoccupés par le cadre de ce musée.  En réalité, son architecture est fantastique et les expositions temporaires de grande envergure font souvent défaut à la collection.

Byzantine Woman (Bright Lips), 1913, Oil on cardboard, Centre Pompidou. Musée National d’Art Moderne / Centre de création industrielle. Donation of Robert Haas in 1982

De nombreux paysages sont aussi présentés dans cette première salle, c’est un feu d’artifice de couleurs. On aime l’accrochage original d’un tableau peint sur les deux faces, d’un côté on y voit un portrait et de l’autre un paysage déboussolant. J’aime aussi le tableau de cette Jeune fille à la figure verte, qui me rappelle inévitablement Jeune Fille au noeud Rouge de la même année 1910 qui m’avais fortement marqué lors de ma visite à la pinacothèque.

 

 

La seconde galerie est l’histoire de multiple voyages comme celui de Bordighera. C’est aussi un voyage dans la solitude. En effet, cette période semble être un moment d’introspection pour l’artiste qui explore la couleur et la matière. C’est une salle très colorée, il semblerait que les variations chromatiques soient au coeur de ses préoccupations.

 

L’avant dernière galerie est consacrée aux portraits, des portraits propres à Jawlensky. Je suis captivée par ces visages aux formes simples, ces visages géométriques pourtant si expressifs. L’accrochage est sublime – les portraits s’enchainent les uns avec les autres – une réelle communication existe entre ces derniers. Ils se ressemblent tous, tout en se différenciant ; c’est de toute beauté. L’identique semble, en réalité, si proche de son opposé. Les couleurs utilisées sont touchantes et harmonieuses. Une croix orthodoxe se laisse deviner dans ces portraits. Certains y voient un apaisement, Jawlensky s’intéressait à la pratique du Yoga, surprenant à son époque. La couleur des murs est en parfaite harmonie avec ces petits formats aux couleurs multiples. Je ne peux cesser de contempler ces portraits abstraits.

 

 

Sur un autre mur, sont accrochés des portraits beaucoup plus réalistes; des femmes de toutes les civilisations y sont représentées. On y voit une femme d’Asie, une femme égyptienne, une femme byzantine, une femme espagnole aux yeux fermées, une femme à la poupée, une femme à l’éventail vert,  le portrait de Sacharoff et un jardinier. C’est très amusant, très vivant. Ces portraits sont très expressifs, ils nous parlent, nous interpellent. Une réelle communication s’instaure entre ces derniers et les visiteurs.

La dernière salle est synonyme de beauté – c’est l’apogée. Par cette dernière « rencontre »intime, un vrai dialogue spirituel s’instaure avec l’artiste. Cette dernière galerie invite à la compréhension la plus profonde de son oeuvre mais aussi de sa personne.  La contemplation des dessins de très petits formats – tous issus de collections privées par la plupart – se fait accompagnée d’un air que Jawlensky écoutait souvent. Une réelle communion se ressent. Cette salle est aussi troublante par la nature des oeuvres – oeuvres qu’il composa durant ces dernières années alors atteint d’une paralysie – que par sa scénographie. Il s’agit d’une petite salle rectangulaire à la couleur ocre, elle s’apparent à un petit écrin de velours. Les oeuvres sont beaucoup plus troublantes, la touche est très prononcée. Les visages sont uniquement formé de larges lignes verticales et horizontales très appuyées. Le travail sur la matière est également très fort, les lignes sont bien visibles. Ces petits portraits, pour la plupart intitulé Méditation, nous font penser aux masques africains dédiés aux rituels. Ces dernières toiles ont un côté mystique. La palette de couleurs utilisées est beaucoup plus sombre, ce qui renforce la puissance chromatique de ces petits portraits. Quelques natures mortes se confondent dans la masse ; elles aussi sont vivantes et s’apparentent presque à des portraits. La nature est vivante … quasi humaine. Je suis particulièrement touchée par une nature morte aux couleurs légèrement plus gaies, j’aime les annotations faites en cyrillique au crayon à papier.

Cette salle nous rappelle l’importance et l’influence de la religion dans le travail du peintre. Angelica Jawlensky Bianconi rappelle que la peinture est pour lui un besoin  qui lui permet de créer du « spirituel ». Son dialogue intérieur avec Dieu se comprend par ses « Méditations ». C’est un moyen de communiquer avec Dieu, le père et le créateur de l’infini avec lequel il décide de « fusionner son âme ». Sa petite fille dit avec fierté qu’aucun artiste de son temps n’est allé aussi loin que lui dans cette spiritualité.

Meditation: My Spirit Will Live On, June 1935, Oil on paper mounted on board, Museum Wiesbaden

 

C’est à la fois l’histoire d’une vie mais aussi d’un courant artistique que cette exposition tente de narrater. L’expressionnisme russe est un thème peu souvent abordé; rarement comprit. Cette exposition est splendide de par son thème et son traitement. On adore la frise chronologique qui met en perspective la vie de  Jawlensky et le différents événements historiques qui ont marqués cette période – aussi nombreux soient-ils.

Le travail de Jawlensky est peu connu aux Etats-Unis contrairement à l’Europe. Il est néanmoins intéressant de souligner que plus de 200 haies sur toiles de Jawlensky appartiennent à des collections américaines, bien qu’il n’était pas présenté à l’exposition internationale d’Art Moderne (Armory Show) à New-York en 1913. Arthur Jerome Eddy (1859-1920) était un des premiers américain à collectionner son travail avec celui de Paul Klee, Franz Marc, Gabriele Münter et un des premiers à faire l’acquisition d’un Kandinsky (après Alfred Stieglitz). Cette exposition réouvre le débat sur son appartenance artistique. Jawlensky est-il un peintre de l’expressionnisme allemand ou est-il un artiste russe qui a vécu en Suisse et en Allemagne?

On salue le travail admirable de la commissaire invitée Vivian Endicott Barnett – experte de Kandinsky et de Jawlensky –  et la participation d’Angelica Jawlensky Bianconi, aileul de l’artiste. Cette exposition a aussi pour vocation de rendre hommage à Serge Sabarsky, co-fondateur de la Neue Galerie, qui le considérait comme un des ces artistes favoris. Le travail de Jawlensky est souvent rapproché de celui de Kandinsky en raison de leurs origines communes certainement mais aussi en raison de leur temps commun passé à Murnau en 1908.

Cette exposition est également l’occasion pour Ronald S. Lauder de renouveler son admiration pour Kandinsky et de rappeler la présence de deux toiles dans sa collection. Les oeuvres de Kandinsky semblent être des pièces maitresses dans les collections de ces collectionneurs privés/publics du XXIème siècle. Ernst Beyeler ne cessait de rappeler l’importance des toiles de Kandinsky dans sa collection, d’ailleurs Improvisation 10 est considérée comme la « pierre angulaire » de sa Collection et comme l’origine même de la constitution de sa collection. Œuvre préférée d’Ernst Beyeler, celle-ci connut un parcours mouvementé. Le marchand en fit l’acquisition en 1955 au prix de 18 000 francs suisses, après plus de deux années de négociations auprès de Ferdinand Möller, un marchand d’art de Berlin alors installé à Cologne. Longuement exposée à la Galerie sans trouver d’acheteur, elle fut finalement vendue en 1953 au prix de 28 000 francs suisses. Quelques années plus tard, Beyeler racheta l’œuvre à l’acheteur qui éprouvait des difficultés financières. Son prix avait de nouveau doublé en raison de la première envolée des prix de l’art moderne. Improvisation 10 fut alors définitivement sortie du fonds de la Galerie pour rejoindre la maison des Beyeler. Le parcours de cette œuvre témoigne de la concomitance entre la figure du collectionneur et celle du marchand. Elle illustre comment les différents visages de Beyeler s’imposent par intermittence et ne deviennent qu’un.

Reinhold Holh peut ainsi écrire : « c’est en effet cette toile qui fit jadis du jeune galeriste un collectionneur, puis du collectionneur convaincu un grand marchand d’art, et finalement du marchand d’art opiniâtre un grand collectionneur»

WASSILY KANDINSKY,

WASSILY KANDINSKY, Improvisation 10, 1910; Oil on canvas , 120.0 x 140.0 x 3.0 cm, Fondation Beyeler, Riehen/Basel, Beyeler Collection

 

J’adresse mes remerciements les plus sincères à Rebecca Lewis pour sa formidable visite.

Emilie Julie Renault

 

Neue Galerie New-York

1048 5th Avenue  (at 86th Street)

Du 16 Février au 29 Mai 2017. 

 


Save the date 10/03/2017

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Un week-end presque de printemps dans le Marais qui démarre par une visite masquée,  incognito,  au musée Cognacq Jay, un brunch au Café Fauve en attendant une vente pas courante et retour chez soi par les quais en s’arrêtant dans la galerie Agathe Gaillard pour une belle image…

  • Une vente aux enchères et un brunch dans le Marais chez Fauve.

Des ventes aux enchères différentes, « libérées » chez Fauve Paris, une autre façon d’acquérir des oeuvres d’art dans un lieu convivial, amusant où nous pouvons aussi, juste passer du temps, nous retrouver pour un déjeuner, un verre, faire des découvertes..

Ici les habitudes changent, pas de catalogue mais un « magalogue », entre le magazine et le catalogue avec un édito,  des interviews, les résultats des ventes précédentes et bien sûr les annonces de ventes futures.

Alice Landry – Commissaire -Priseur – Fauve Paris – ©ThegazeofaParisienne

Les tableaux, objets de toutes sortes  sont mis en scène sur des pelouses dans des décors de bibliothèque, des parquets à la Versailles.

Le samedi, dans ce lieu inédit, c’est le jour de la vente pas courante qui a déjà de nombreux habitués !

Fauve propose cette semaine, une sélection de vins exceptionnels comme Pétrus mais aussi d’autres crus très accessibles, des livres d’une bibliothèque provenant de la descendance de Gustave Eiffel (de la villa Salles à Beaulieu sur mer). Sur place vous trouverez  aussi des vinyls dans des pochettes décorées de sérigraphies d’Andy Warhol, Basquiat, Bansky.. des dessins, gravures, lithos, du mobilier, des petits prix … à vous de faire votre choix !

Café Fauve – 38 rue Amelot – 75011 Paris

Et n’oubliez pas de réserver votre brunch  (samedi et dimanche) au Café Fauve  –

Fauve Paris – Vente aux enchères

Fauve Paris – Maison de ventes aux enchères – 49 rue Saint Sabin et 38 rue Amelot – 75011 Paris Tel : +33 (0)155288090

Café Fauve – 38 rue Amelot – 75011 Paris – Tel : +33 (0)155283366

 

  • Une galerie de photos Agathe Gaillard

Un bel endroit où vous trouverez des photos du photographe journaliste écrivain Hervé Guibert, celles d’Erica Lennard, Edouard Boubat, Raphaël Remiatte..

Agathe Gaillard vous reçoit dans sa galerie si charmante  3 rue du Pont Louis-Philippe, vous l’écouterez avec plaisir raconter ses rencontres avec les grands Kertesz, Doisneau.. Vous partirez peut-être avec une photo, une affiche, une carte postale ou encore ses mémoires, des beaux souvenirs de cette histoire de la photographie

Galerie Agathe Gaillard

3 rue du Pont Louis-Philippe – 75004 Paris

Tel : 0142773824

Galerie Agathe Gaillard
©ThegazeofaParisienne

 

  • Musée Cognacq Jay – Le goût du XVIIIe siècle.

Une nouvelle exposition : Sérénissime! Venise en fête, de Tiepolo à Guardi

Du 25 février au 25 juin 2017, le musée Cognacq-Jay vous invite à Venise le temps d’un carnaval!

Le musée des fondateurs de la Samaritaine Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ, deux passionnés du XVIIIe siècle qui ont légué leurs collections à la Ville de Paris.

Devant une peinture d’Elisabeth Vigée Lebrun – Musée Cognacq Jay – ©ThegazeofaParisienne

C’est toujours très agréable de se promener dans cet hôtel particulier et de visiter les collections sublimes du siècle des lumières, des peintures de Vigée Lebrun, Boucher, Fragonard..

http://museecognacqjay.paris.fr/fr/le-musee-cognacq-jay

Musée Cognacq Jay ©ThegazeofaParisienne


Alexei Jawlensky : An iconic figure of Russian expressionism collected by Ronald S. Lauder.

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VERSION FRANCAISE

Alexei Jawlensky : An iconic figure of Russian expressionism collected by Ronald S. Lauder.

It was with much impatience that I awaited the monographic exhibit of Alexei Jawlensky at the Neue Galerie of New York.

In March of 2012, I happened upon this emblematic figure of Der Blaue Reiter during the exhibit called EXPRESSIONISMUS & EXPRESSIONISMI, housed at what was once the Pinacothèque de Paris Museum. My passion for privately-owned museums, such as the Neue Galerie founded by Ronald S. Lauder and committed to German and Austrian art, reaffirmed my enthusiasm and excitement for this new exhibit. It is always interesting to see how the owners choose to approach their exhibits.

Neue Galerie – New York

Previously, the only visible portraits had been those done by Gustav Klimt depicting Adele Bloch-Bauer: Portrait of Adele Bloch-Bauer I 1907 & Portrait of Adele Bloch-Bauer II 1912. These portraits are captivating due to their out-of-the-ordinary realization, but also because of each of their respective stories. Being also vessels of a tumultuous and delicate series of events, these portraits tend to bewitch the viewer, transporting them to the time when a woman in the beginning of the 20th century (a woman from the golden age, as Klimt saw it) who would never again represent the same person twice. Even the location, an enchanting house on 5th Avenue right in the middle of the Miles Museum, is a voyage to another time…

Gustav Klimt,Portrait of Adele Bloch-Bauer I, 1907, Gold, silver, and oil on canvas
Neue Galerie New York. Acquired through the generosity of Ronald S. Lauder, the heirs of the Estates of Ferdinand and Adele Bloch-Bauer, and the Estée Lauder Fund

 

Gustav Klimt, Portrait of Adele Bloch-Bauer II, 1912, Oil on canvas, Private Collection

 

The exhibit on Alexei Jawlensky (1864-1961) is the first museum retrospective in the United States that is completely dedicated to this Russian expressionist. It attempts to provide an overarching and complete vision of the work of an avant-garde artist who participated in a number of expressionistic and abstract movements. The exhibit’s originality is found in the selection of works and their sources. Surprisingly, the museum itself has not one of Jawlensky’s works in its permanent collection—instead it contains about 75 works ranging from 1900 to 1937. The majority of the works in the exhibit were obtained from private collectors, reinforcing the unusual nature of this particular exposition. Renée Price, the museum’s director, described with much amusement that two of the displayed works were added only a few days before the exhibit’s opening. Collectors had found out about the upcoming showcase in an article announcing it before then contacting the institution in and offering to temporarily loan their works—not all of the works were accepted.

Helene with Colored Turban, 1910, Oil on board, 37 1/8 x 31 7/8 inches (94.2 x 81 cm), Solomon R. Guggenheim Museum, New York.

Nevertheless, as a French person—and slightly homesick—I was delighted to see that the exhibit’s official image was the byzantine woman, a unique work originating from France and borrowed from the Centre Pompidou for the occasion.

The exhibit is both thematic and chronological, and is spread throughout four rooms. In the first room, portraits in the style of Vincent Van Gogh and Henri Matisse are arranged. I’m always fascinated by the beauty and the power of the feminine turban, such as that portrayed in “Helene with colored Turban” from 1910. Most of all, I admire the posture of the depicted woman and her turban; the painting reminds me of Matisse’s works because of its colors but also in its treatment of this theme. In reality, the painting is about Alexei Jawlensky’s wife. I also noticed that this painting in particular was the only one to have been signed at the top left…This specific work belongs to the Solomon R. Guggenheim Museum in New York.

Byzantine Woman (Bright Lips), 1913, Oil on cardboard, Centre Pompidou. Musée National d’Art Moderne / Centre de création industrielle. Donation of Robert Haas in 1982

A number of countries are also represented in the exhibit’s first room, which itself is an explosion of colors. Among those that caught my attention was the painting of The young girl with green eyes that clearly reminded me of The young girl with a red knot from the same year (1910) and that had deeply touched me during my visit at the Pinacothèque. 

 

The second gallery is on the history of multiple trips, such as that of Bordighera which doubles as a trip into solitude. Indeed, this period seems to represent a moment of introspection for the artist who at the time was exploring color and material, as is evidenced by the incredibly colorful room—one would assume that colors preoccupied him.

The second to last gallery is dedicated to portraits belonging to Jawlensky. I was taken by the faces consisting of simple shapes, geometric even, though still expressive. The paintings all resemble one another in their differences, to the point where similar paintings would seem, in reality, quite close to their opposites. It’s exquisite. The colors used are touching and harmonious.

Along another wall much more realistic portraits have been hung. They depict women of many civilizations. In them, the viewer can see representations of a woman from Asia, Egypt, a Spanish woman with closed eyes, a Byzantine woman, and a painting in which one woman is portrayed in a doll-like style and another has a green fan. The portraits are extremely expressive and have a way of speaking and even calling out to the viewer, establishing a connection between the visitors and the painted faces.

The last room is just as stunning; small, rectangular, and ochre-colored. Through this last “intimate meeting,” a spiritual dialogue with the artist is created for it provokes a profound understanding of the artist’s work, yet also of him as a person. The evident contemplation behind the smaller drawings, originating from private collections, is accompanied by a melody Jawlensky listened to often. However, the gallery is also troubling in the nature of the works it holds, which were composed during the artists last years and created despite his progressing paralysis.

The faces in these drawings are formed by dark vertical and horizontal lines. For the most part, this particular selection of works is called Meditations and may remind visitors of African masks dedicated to rituals. Furthermore, the more somber palette used gives a mysterious air to the works while also reasserting the chromatic power found in these small portraits.

Above all, this room serves to remind us of the importance and influence of religion in painting. Angelica Jawlensky Bianconi recalled that painting, for her, is a need that allows her to create something “spiritual.” An internal dialogue with God is comprised in the “Meditations” hung in this fourth room, concretely representing her method of communicating with God, the father and creator of infinity. Alexei’s granddaughter has said with pride that no other artist in his time has gone as far as her grandfather in this form of spirituality.

Meditation: My Spirit Will Live On, June 1935, Oil on paper mounted on board, Museum Wiesbaden

This exhibit tells both the story of a life and an artistic movement, for the subject of Russian expressionism is not often broached and is rarely understood. The historical timeline is splendid as it puts Jawlensky’s life in perspective with the different events marking that era.

Contrary to Europe, Jawlensky’s work is not well known in the United States. Nonetheless, it is interesting to note that over 200 of Jawlensky’s paintings belong to (haies sur toiles?) American collections despite the artist not having been at the International Modern Art exposition (Armory Show) in New York in 1913. Arthur Jerome Eddy (1859-1920) was one of numerous Americans to actually collect Jawlensky’s work along with the work of Paul Klee, Franz Marc, and Gabriele Münter. Eddy was also one of the first to acquire one of Kandinsky’s works (after Alfred Stieglitz). The current exhibit has also, in effect, reopened the debate over Jawlensky’s artistic membership—is he a painter in the style of German expressionism? Or is he a Russian artist who simply lived in Switzerland and Germany?

WASSILY KANDINSKY, Improvisation 10, 1910; Oil on canvas , 120.0 x 140.0 x 3.0 cm, Fondation Beyeler, Riehen/Basel, Beyeler Collection

This exhibit was made possible by the admirable visiting curator Vivian Endicott Barnett, an expert on Kandinsky and Jawlensky, as well as by Angelica Jawlensky Bianconi’s participation (Alexei Jawlensky’s granddaughter). Finally, it serves as an homage to the co-founder of the Neue Galerie, Serge Sabarsky, whose favorite artist was also Alexei Jawlensky.

Emilie Julie Renault

Translated by Brianna Reed, Vassar College ‘16

Neue Galerie New-York

1048 5th Avenue  (at 86th Street)

February 16th –  May 29th 2017. 

 


Les chorégraphies d’Elias Crespin

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Ce matin là j’avais rendez-vous à la Maison de l’Amérique latine, je pensais découvrir une exposition d’oeuvres cinétiques mais je ne m’attendais pas à assister à un ballet dont le chorégraphe est l’artiste Elias Crespin.

Certes,  les danseuses, ici, sont des spirales, les tutus sont rouges.. Neuf danseuses qui évoluent avec grâce au dessus de nos têtes, sur une musique de Jacopo Baboni Schilingi (né en 1971 à Milan, qui vit à Paris) composée spécialement pour l’oeuvre  Circular Inception.

Elias Crespin
Circular Inception, 2016

Elias Crespin est là, joyeux, patiemment il m’explique le processus de création de cette oeuvre en trois actes « Circular Inception, 2016 ». Il s’agit de trois scénarios musicaux, trois compositions alternées synchronises avec le mouvement – 11 minutes – 9 danseurs..

Une installation complète qui associe arts plastiques, musique et poésie. En 11 minutes la boucle est bouclée avec cette perspective d’éternel recommencement.

« …les mots sur la page et tout autour tandis qu’en moi mués par des fils, s’échangent invisiblement d’autres phases. «  Circular Inception – Gilles Mentré

Elias attend avec impatience la venue de son inspiratrice Luz Urdaneta, la chorégraphe vénézuélienne qui est en France avec son mari Jacques Briquet depuis peu. Elle a fondé la compagnie de danse Danzahoy qui a tant plu à l’artiste , je note sur ses conseils de regarder son travail sur youtube.

« Je voulais être architecte, mon père est arrivé avec un ordinateur et j’ai appris à programmer, c’est devenu un hobby et c’est comme cela que j’ai commencé, j’adorais la programmation. Mais  les études informatique ne me passionnaient pas vraiment , ce n’était pas ça.  Devant un cube de Jesus Rafael Soto,  j’ai vu le cube de l’ordinateur de ma jeunesse et ce fût une révélation,  je suis devenu un artiste  » Elias Crespin

L’artiste se sert de la programmation, il utilise le codage à des fins artistiques, la feuille de calcul Exel est une base et à partir de là il va coder ses futures créations.

« …Un procédé en parallèle à la programmation de façon générique comme le logiciel Excel ,  et quand je crée une nouvelle feuille de calcul je crée un nouveau programme, toutes les œuvres ont une même programmation mais toutes ont leurs différences , vitesses, formes.. « , Elias Crespin

Chaque oeuvre à son histoire, qu’il nous raconte au fur et à mesure de la visite, devant l’une il nous explique que son père mathématicien en la découvrant a reconnu les solitons,  nom donné aux ondes qui traversent l’espace en solitude .   Trois œuvres baptisées chacune naturellement « Soliton cubique »  en laiton inox et cuivre , chaque cube a de la matière des deux autres, cassant l’uniformité. 

« C’est sous nos yeux, directement, que se déroule le phénomène esthétique que l’oeuvre naît, s’agite, vit, meurt et renaît »  Jean Clay, 1969

Elias est fasciné par le monde vivant, la nature, l’univers, la biologiste Brigitte Gicquel lui a consacré un texte, elle montre la relation entre les spirales  et le monde sous-marin, j’imagine les  hippocampes ou encore les méduses transparentes qui danseraient bercés par le rythme de la musique du mouvement de la mer…

L’artiste cherche à comprendre les programmes et à les rétablir sur ses formes non pas comme un scientifique mais plutôt comme le poète qui cherche ses rimes.

Elias Crespin devant « Circuconcentricos transparente 60, 2016

Il joue sur la transparence, les matériaux qui changent, que l’on remarque en observant les tiges, les formes, une harmonie à base de différences « comme on devrait », nous explique t-il.

Une première pièce de  2010, les Tetralineaos orange s’alignent, au lieu d’être une œuvre colorée longitudinale elle devient une œuvre plate, les ombres nous enveloppent. Elle est là devant nos yeux, elle avait été exposée dans une petite galerie participative à Paris, c’est la seule fois où le plexi et métal sont réunis.  L’artiste est heureux de revoir cette pièce qui ressort de sa caisse et fonctionne comme au premier jour.

Je le fais poser devant la petite soeur d’une pièce qui se trouvait au Grand Palais en 2013 lors de l’exposition collective d’art cinétique Dynamo.

En France Elias Crespin est représenté par galerie Denise René, mais il est aussi présent à New-York ou encore en Chine à Pékin dans la galerie française  d’Hadrien de Montferrand. 

Commissaire : Domitille d’Orgeval – Azzi

21 février – 6 mai 2017

Maison de l’Amérique Latine

217 Boulevard Saint – Germain, 75007 Paris

Tél. +33 (0)1 49 54 75 00

www.mal217.org

du lundi au vendredi de 10 à 20h, samedi de 14h à 18h.

Fermé les dimanches et jours fériés. Entrée libre.

Elias Crespin
Catalogue de l’exposition Maison de l’Amérique Latine.


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