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Fiac 2019

Cette année là, 1974 première Fiac ! elle s’appelait alors le Premier Salon International d’Art Contemporain, et a ouvert ses portes le 26 janvier dans l’ancienne gare de la Bastille, Dans les allées on pouvait déjà voir Georges et Claude Pompidou fumant des cigarettes toujours précurseurs en matière d’art et avides de découvrir l’art d’avant-garde. Une foire qui existait déjà depuis 1970 à Bâle et qui a toujours conservé sa première place !

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Vue de la Fiac Grand Palais

2019, avant-dernière année au Grand Palais qui va fermer ses portes fin 2020 pour une phase de grands travaux. L’état ayant acheté à la Mairie de Paris le sous-sol, un deuxième « Louvre » va se construire avec un même concept commercial en sous-sol, un grand espace d’accueil et la création de la « rue des Palais ». L’ouverture du nouveau site est prévue l’année des Jeux Olympiques parisiens.

Voici en images le cru 2019 de cette Fiac qui vient de fermer ses portes dimanche soir (20 octobre) . Trois propositions dans les jardins des Tuileries, à l’intérieur, les oeuvres qui m’ont marquées et les gens qui se bousculent dans les allées, politiques, municipales bientôt ! les artistes très présents, actualité oblige ! Jeff Koons , mais aussi Yan Pei Ming et j’en passe…

Florence Briat Soulié

https://www.fiac.com/

Hors les murs

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Grand Palais

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Les Gens à la Fiac

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Expo BAN – A l’Orfèvrerie

BAN – EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE

Par Agnès Bitton

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Si loin de la FIAC, si loin des galeries internationales chic et chères. C’est d’abord une idée formidable de la photographe Henrike Stahl et de la commissaire Marie Benaych, C’est un lieu rare, l’Orfèvrerie à Saint Denis, ancien atelier de Christofle.

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L’Orfèvrerie à Saint Denis ancien atelier de Christofle.

C’est un thème qui bouscule: BAN, comme être au ban, banni, en rupture de ban. Mais aussi comme publier les bans pour un mariage, qui serait l’union de 12 photographes et des jeunes joueurs du Red Star, club de foot mythique.

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Et voilà le génie de Marie Benaych, commissaire de cette exposition revigorante: elle a associé à son commissariat ces très jeunes joueurs auxquels elle a confié les textes de l’expo. Sous la houlette de professionnels de l’écriture, cette dernière génération du club de foot mythique s’est exprimée sur les 100 photographies exposées avec une si poétique clairvoyance, tant de violence et d’espoir mêlés.

Surgit l’émotion où on ne l’attend pas. Balbutiés, charriés, jubilés, leurs mots trament une grille de lecture bouleversante du parcours photographique.

Agnes Bitton

BAN – Exposition photographique – L’Orfèvrerie – Saint Denis

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©Henrike Stahl

18 octobre – 10 novembre 2019

112 Rue Ambroise Croizat,  93 200 Saint-Denis

L’exposition est produite par l’association Imprevues

Commissaires associés d’exposition : les jeunes licenciés, filles et garçons, du club de foot du Red Star FC

Visite guidée sur RV du 19 octobre au 19 novembre / réservation à l’adresse ban@imprevues.com https://www.eventbrite.fr/e/billets-exposition-ban-77650449585?fbclid=IwAR21rajcZAOvpV0C1acrSzzCmTa74gwAfU1i7UROe5y8gmQwUvbcLeFnTaU

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Automne à New-York

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Les premiers jours d’Octobre à New-York sont fantastiques, la chaleur estivale disparait enfin, le parc se pare de ses plus belles couleurs; la ville est calme; de nouvelles expositions annoncent l’effervescence à venir de Novembre, des foires et des “auctions ». Cette année est davantage réjouissante car nous attendons tous avec impatience la réouverture du MoMa fermé tout l’été.

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A voir à Chelsea, 

Le nouvel espace de la Galerie Pace expose David Hockney & Loie Hollowell 

540 West 25th Street,

L’exposition est amusante et rafraichissante! Hockney s’amuse a peindre la “Normandie” ou la “Normandy” (dit avec l’accent américain!) 

On reconnait nos jolies bâtisses normandes, beaucoup de verdures et des automobiles; ne serait-ce pas un peu cliché ? 

Le but de notre voyage n’est néanmoins pas motivé par la visite de cette petite exposition mais principalement par l’envie de découvrir le nouvel espace de la Galerie Pace ou centre commercial d’art? L’espace est gigantesque, il comprend 8 étages. Personnellement, je trouve que la taille et la disposition de cet espace le rendent impersonnel; nous ne savons pas très bien où nous nous trouvons, dans un musée ? dans un Mall? Cela n’a cependant aucun impact sur la qualité des oeuvres exposées. L’exposition de Loie Hollowell est surprenante de beauté, l’exploration de ces formes a atteint un point culminant, l’association de couleurs est époustouflantes et le nouveau travail sur la matière par ajout de pièces en relief et de sable, sublime. Cela met en valeur l’identité de son travail. L’artiste américaine semble ici complètement immergée dans sa pratique qui lui ait totalement propre. 

Lucas ArrudaDeserto-Modelo chez David Zwirner 

525 West 19th Street 

Petit format et immensité. 

La contemplation de ces oeuvres de petite taille peut être comparé à un voyage surprenant; la peinture a la faculté de nous immiscer complètement dans l’oeuvre; subitement nous faisons face à une immensité. Nous sommes transportés dans un univers sublimé; la trame réaliste – les paysages brésiliens terre natale de ce jeune artiste – se distinguent pleinement. On imagine l’humidité présente dans la forêt amazonienne et ses sons les plus divers. La présence d’infiniment petits coups de pinceaux donnent une puissance difficilement descriptible par le langage ; ses oeuvres sont captivantes et provoquent un réel effet sur le regardeur. 

Ed Clark chez Hauser & Wirth

548 West 22nd Street 

Sublime! Captivant! Déroutant! Il s’agit de la première exposition de l’artiste avec Hauser. 

Les oeuvres exposées sont des oeuvres des années 2000-2013, certains les qualifient de “compositions énigmatiques”. 

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Ed Clark / Hauser & Wirth

J’adore regarder leur texture en détail, je m’amuse à deviner ses techniques. On distingue des présence arbitraires de scotch, décollé parfois ou encore présent, un cheveu est aussi coincé dans une des taches de couleur. Ces oeuvres sont très prenantes, l’association des couleurs est fantastique. Ce qui est frappant c’est que ces oeuvres riment avec douceur mais simultanément avec puissance;  on pourrait presque parler d’agressivité. Le fait que les toiles soient brutes participe énormément à leur force; force libératrice entreprise par l’artiste qui dans cette série se détache complément de ses compositions horizontales; le pinceau ne suit plus un sens mais s’exprime dans plusieurs directions. 

Richard Serra, Reverse Curve chez Gagosian 

522 West 21st Street

Comment parler de cette installation monumentale? Les installations de Richard Serra sont souvent époustouflantes; celle-ci est “monumentalement” époustouflante. On s’interroge alors entre la limite entre art et construction; question courante plus habituellement au sujet de l’art et le design ou l’art et la mode. Nous sommes complètement captivés par cette unique pièce; bien que notre esprit soit davantage occupé par de nombreuses questions techniques. Comment cette oeuvre a t’elle était transportée? Comment tient-elle? 

Les courbes sont parfaites, tout semble si fluide alors que la matière est si brute. Un silence règne dans cette galerie; cette oeuvre sembler imposer le silence 

Sew your Soul au Rockefeller Center. 


New York n’arrêtera jamais de nous surprendre. L’artiste Lucy Sparrow avec le soutien de Art Production Fund a ouvert un delicatessen temporaire où les New-Yorkais, pas qu’eux d’ailleurs, peuvent s’approvisionner en fruits de mer, en bagels, en sushi, en cupcakes, viande et veggies, mais en peluche !

En 2017, sa Bodega sur la hight line avait eu un succès immense; elle avait été dévalisée dès son ouverture. 
Cette fois-ci, il n’y a pas eu de pénuries ! 


https://www.google.fr/amp/s/news.artnet.com/exhibitions/lucy-sparrow-rockefeller-center-1666675/amp-page

ChaCha Matcha

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ChaCha Matcha

Pour une pause énergisante, c’est chez ChaCha Matcha qu’il faut s’arrêter pour prendre un Matcha au Oat Milk.. le melange de l’avoine et du Matcha est d’une incroyable douceur!
Vous avez dit lait d’avoine ?? Oui ! 
Mode, mode, mode… sommes nous bêtes à manger du foin ? 

C’est dynamisant et amusant. Ce café est eco-friendly; aucun des contenants ne sont en plastiques. On aime autant celui de Soho que de Nolita ou de Broadway.

Love you so matcha !  https://chachamatcha.com

Emilie Renault

Léonard au Louvre !

Le peintre des peintres

Léonard de Vinci, reste incontestablement depuis 500 ans le peintre des peintres, il suscite les plus vives passions !

La seule évocation de son nom est synonyme de superlatifs, le génie, physiquement grand et fort, avait aussi un charisme inoubliable.

A la fois ingénieur et artiste, il fut un homme d’une grande modernité, associant Art et Science, esprit universel, il est également un véritable manager, sachant travailler avec les autres et pratique déjà l’hybridation dans le processus créatif !

Une exposition attendue ! La presse en parle déjà depuis quelques années, les prêts italiens sont l’objet de tractations, prêteront-ils oui ou non ?

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Musée du Louvre / Léonard de Vinci du 24 octobre au 24 février 2020.

Une absence : le fameux Salvator Mundi, record des enchères de 450 millions $, fin 2017, finalement attribué à l’atelier du Maître, n’est pas présent à l’exposition. Ni le fameux dessin de Saint Sébastien, authentifié par l’expert Patrick de Bayser, dommage ! j’aurais aimé pouvoir le voir entouré des deux autres présentés ! Voir article précédent sur la découverte du dessin de Saint Sébastien classé Trésor National

L’ exposition est divisée en plusieurs thèmes : ombres et lumières, liberté, sciences, sa vie à Milan, à Florence et en France.

Exposition à la Une

Dix tableaux de Léonard de Vinci, sans compter la Joconde, sont réunis au Louvre jusqu’au 24 février 2020, c’est exceptionnel, autour de ces oeuvres sont présentés de nombreux dessins, extraits des codex provenant de prestigieuses collections comme celle de Windsor de sa Majesté Elizabeth II .

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L’homme de Vitruve est bien là, quelle émotion de voir ce dessin symbole des proportions idéales du corps humain pour l’artiste et conservé à la Gallerie dell’Accademia à Venise.

Le miroir du Monde

Les deux commissaires pour cette exposition sont les deux conservateurs du Louvre Vincent Delieuvin et Louis Frank, ils présentent exclusivement le Léonard Peintre, celui pour qui la peinture est une science divine capable de recréer le Monde, « Le miroir du Monde » disait Léonard. L’expression est d’ailleurs à prendre dans son acception latine, Speculum Majus, le « Miroir du Monde », c’est-à-dire la somme des connaissances du moment. Léonard de Vinci est autant un homme du Moyen Âge finissant que de la modernité de la Renaissance.

Divine destinée

Ce fils illégitime d’un notaire a eu une vie exceptionnelle, il meurt dans les bras d’un Roi, François 1er, au Château du Clos Lucé où il s’était installé, acceptant l’invitation du roi. Il avait emporté avec lui trois tableaux qui sont son testament artistique et scientifique : La Sainte Anne, le Saint Jean Baptiste et La Joconde, sans oublier ses petits carnets. Peu de temps avant sa mort il rajoutait des coups de pinceau à la Sainte Anne.

C’est son parcours que nous pouvons suivre au Musée du Louvre pendant ces 4 mois.

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Andrea del Verrocchio (1435-1488) « Le Christ et Saint Thomas ou l’incrédulité de saint Thomas » 1467-1483 bronze Florence, Chiesa e Museo di Orsanmichele

Apprentissage dans l’atelier du sculpteur Verrocchio

Très tôt on décèle chez lui des aptitudes artistiques, il se retrouve très vite dans le plus grand atelier de Florence chez le sculpteur Andrea del Verrocchio (1435-1488) où il fait son apprentissage. On peut voir dans la première salle, le groupe en bronze Le Christ et Saint Thomas ou l’incrédulité de saint Thomas  1467-1483   L’élève acquiert la maîtrise de la forme, le travail de l’ombre et de la lumière en dessinant les modèles en cire recouverts de draps. Le savant peintre apprend ainsi à maîtriser les effets de la lumière sur les formes, les visages, le corps.

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Draperie Jabach IV, figure agenouillée Détrempe sur toile de lin. Musée du Louvre Vers 1473-1477

sfumato & componimento inculto

Après cette première période d’apprentissage, c’est la liberté qui l’emporte, d’abord obsédé par la forme, il se rend compte qu’une forme parfaite donne une oeuvre morte. Il peint l’Adoration des Mages, en dessinant à main levée les personnages, il appelait cette méthode “la composition inculte “ componimento inculto méthode sans limite, hachurée, du dessin qui autorise le sfumato et permet des contours vaporeux. Cette technique a fasciné un artiste dès son plus jeune âge, il s’agit du spécialiste Jacques Franck qui est le seul au Monde à savoir reproduire ce fameux sfumato. Il est aujourd’hui très souvent consulté sur la peinture de Léonard de Vinci que ce soit au sujet d’une restauration ou d’une authentification.

Star des années Renaissance

« les grands génies moins ils travaillent plus ils œuvrent » Giorgio Vasari (1511-1574)

De son vivant , l’artiste est déjà une star, ses tableaux sont mythiques, il sait entretenir un certain mystère autour de lui ! Son premier biographe, Vasari est né en 1510 et publie déjà le mythe de Léonard de Vinci en 1550, il parle de la Joconde, portrait d’Isabelle d’Este, qu’il n’a jamais vue, du fameux sourire énigmatique de Mona Lisa, L’illustre incomprise de André Chastel.

Le plus célèbre tableau du Monde

Ce chef-d’oeuvre a été l’objet d’un vol rocambolesque en 1911, Picasso et Apollinaire ont même été soupçonnés ! Disparu pendant 2 ans il est enfin retrouvé !

Il a été prêté une fois par la France aux Etats-Unis, à cette occasion, André Malraux avait fait le voyage sur le France avec le plus célèbre tableau du Monde. John F. Kennedy a dit d’elle qu’elle était la seconde grande dame que la France nous ait envoyée après la statue de la Liberté.

« La nature commence par les principes et ensuite la réalisation, l’artiste doit aller en sens inverse, il doit observer la matière afin d’arriver aux principes «  Léonard de Vinci

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Gian Cristoforo Romano « Portrait présumé d’Isabelle d’Este, marquise de Mantoue » Terre cuite, traces de polychromie, vers 1500. Fort Worth, Kimbell Art Museum

Une peinture séductrice

L’utilisation de la lumière pourrait nous faire penser au Caravage mais rien à voir avec ses compositions théâtrales, celles de Léonard sont empreintes de douceur, séductrices et mystérieuses. Quand je regarde le saint Jean-Baptiste, je vois bien plus qu’une simple image, la douceur des contours, le fond noir, l’éclairage, le sourire, sacralisent cette représentation du saint. Sa peinture est au coeur de la vie,

« Chez Léonard la recherche est un absolu et il prend le temps qui est nécessaire et si il faut 20 ans pour faire un tableau il faut 20 ans pour faire un tableau . Et si il faut une vie pour en faire 15 , il faut une vie pour en faire 15 Et le calcul était juste puisqu’avec 15 tableaux il semble qu’il soit parmi les tous premiers »   Louis Frank

L’exécution picturale

Pourtant beaucoup d’entre-elles restent inachevées et deviennent ainsi de véritables ressources de connaissances pour les experts. Car il passe un temps fou, des années, sur certaines œuvres comme la Joconde.

Des milliers de petites notes : les codex

Cet homme passionnant, passionné, ambidextre, prenait sans cesse des notes écrites à l’envers, qu’on ne peut lire qu’avec un miroir, il existe ainsi de nombreux écrits de Léonard, les petits carnets qu’il avait toujours dans sa poche et les grands qui se trouvaient à son Atelier où il transcrivait toutes ses expériences. L’Institut possède douze carnets, les codex où il consignait écrits, dessins, schémas…

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Léonard de Vinci « Mécanique des fluides, page de gauche : Jaillssement de l’eau à travers une buse. Turbulence à l’intérieur d’un conduit. Page de droite : Turbulences provoquées par différents obstacles sur un fluide en mouvement. Plume et encre brune. Vers 1508 – Paris Institut de France

Le savant peintre, la peinture est une science

Il veut toujours plus, il veut connaître les lois de la nature et va partir dans une quête de savoir, astrophysique, les plantes, physique, sciences … Sa recherche et sa compréhension du monde à donné lieu aux milliers pages des différents codex Atlanticus à Milan, celui de Windsor qui comprend 600 dessins, 24 prêtés pour l’exposition, deux prêtés par Bill Gates heureux propriétaire du Codex Leicester et l’importante collection française de l’Institut de France, qui comprend les 12 carnets de Léonard de Vinci.

C’est une révolution de l’œuvre picturale, il ne veut pas seulement traduire un mouvement complexe mais aussi exprimer l’âme du sujet, sa spiritualité, reproduite un phénomène physique, un mouvement, le reflet de la lune… il désire absolument tout comprendre.

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« Tête de femme dite la scapiliata -l’échevelée “ 1500-1510 Terre d’ombre, rehauts de blanc sur bois. Vers 1500 – 1510 – Parme Galleria Nazionale

Un magicien

Léonard de Vinci est un magicien, il est capable de faire tourner les têtes, briller les astres, c’est une autre facette de l’homme qu’on découvre, il devient organisateur de fêtes auprès de Ludovic Sforza, appelé le More, et met en scène la Fête du Paradis pour célébrer le mariage du jeune duc et d’Isabelle d’Aragon. Une fête insensée entre ombre et lumière pour laquelle il recrée une nuit en plein jour,.

La Cène

C’est le More qui lui commande la Cène du réfectoire des dominicains de Milan, malheureusement la fresque s’abîme très vite et subit au cours des siècles de mauvaises restaurations. Ce réfectoire sera pendant un moment occupé par l’armée de Bonaparte, ce qui n’arrange rien.

Une copie d’époque datant de 1506 est présentée dans cette exposition, celle de Marco d’Oggiono, on peut ainsi se rendre compte de la qualité des portraits de trois quarts rompant la tradition milanaise du profil.

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Vue d’ensemble avec les réflectographies infrarouge

Sainte Anne

Ce qui est extraordinaire dans cette exposition, c’est de pouvoir bien sûr voir les peintures, mais aussi de les voir avec des travaux préparatoires, un carton splendide venant de Londres, une dessin de Venise ou encore les réflectographies infrarouge, comme pour La Sainte Anne restaurée, il y a peu ce qui a déclenché des désaccords des spécialistes.

Cela nous donne l’impression de percer à minima les mystères du génie.

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« Sainte Anne, la Vierge, l’Enfant Jésus et Saint Jean-Baptiste » Pierre noire, rehauts de blanc, vers &500. Londres The National Gallery

Fin

On quitte les salles comme à regret avec un dernier chef-d’oeuvre le Saint Jean-Baptiste.
Quelle expo, quelle fin d’année exceptionnelle à Paris, toutes ces expositions merveilleuses Le Greco, Degas, Toulouse Lautrec, Bacon qui font l’actualité culturelle de la capitale. Je serais curieuse de connaître les sentiments de Jeff Koons aperçu il y a quelques jours à la Fiac sur la qualité de ces chef-d’oeuvres ! Dans 500 ans qu’en sera-t-il de son cadeau?

Florence Briat Soulié

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« Saint Jean Baptiste » Huile sur bois (noyer) vers 1508-1519 – Paris Musée du Louvre

Extrait Paul Valéry : « Léonard est peintre…

« Léonard est peintre, je dis qu’il a la peinture pour philosophie en vérité c’est lui-même qui le dit, et il parle peinture comme on parle philosophie . C’est dire qu’il y rapporte toute chose, il se fait de cet art, qui parait si particulier au regard de la pensée et si éloigné de pouvoir satisfaire toute l’intelligence, une idée excessive, il le regarde comme une fin derrière de l’effort d’un esprit universel . Peindre pour Léonard est une opération qui requiert toutes les connaissances et presque toutes les techniques,  géométrie, dynamique, géologie, physiologie . Une bataille à figurer suppose une étude des tourbillons et des poussières soulevés, or il ne veut les représenter que les ayant observés avec des yeux dont l’attente soit savante et comme toute pénétrée de la connaissance de leurs lois. Un personnage est une synthèse de recherches qui vont de la dissection à la psychologie, il note avec une exquise précision les attitudes des corps selon l’âge et le sexe comme il analyse d’autre part  les actes professionnels. Toutes choses pour lui sont comme égales devant sa volonté d’atteindre et de saisir les formes par leur cause. Il se meut en quelque sorte à partir des apparences des objets. Il en réduit ou tente d’en réduire les caractères morphologiques à des systèmes de forces et ces systèmes connus ressentis et raisonnés, il achève ou plutôt renouvelle son mouvement par l’exécution du tableau en quoi il recueille tout le fruit de sa fatigue. Il a recréé ainsi un aspect ou une projection des êtres par voie d’une analyse en profondeur de leurs propriétés de toutes espèces » Paul Valéry

Léonard de Vinci

Musée du Louvre

24 octobre 2019 – 24 février 2020

Réservations obligatoires :

https://www.louvre.fr/expositions/leonard-de-vinci

Sources :

Grande traversée : Léonard de Vinci, l’insaisissable – France Culture https://www.franceculture.fr/emissions/leonard-de-vinci-linsaisissable-grandes-traversees

Une vie une œuvre France Culture  20 avril 2019 https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/leonard-de-vinci-une-poetique-de-linacheve-1452-1519

Bibliographie :

Catalogue de l’exposition sous la direction de V. Delieuvin et L. Frank. coédition Musée du Louvre Editions/ Hazan.

Giorgio Vasari, vie de Léonard de Vinci peintre et sculpteur florentin / éditée traduite et commentée par Louis Frank et Stefania Tullio Cataldo Ed. Hazan

André Chastel L’illustre incomprise, Mona Lisa – Gallimard, 1988

Serge Bramly Historien de l’art et scénariste Léonard de Vinci, une biographie – JC Lattès.

Gonzague Saint Bris L’enfant de Vinci Livre de Poche

Walter Isaacson Léonard de Vinci, la biographie Ed Quanto

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Catalogue de l’exposition / 35 €

Histoire d’atelier / Pauline Bazignan

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Pauline Bazignan dans son atelier ©thegazeofaparisienne

C’est toute une histoire (art), Pauline Bazignan ! une artiste lumineuse, qui me raconte son parcours, ses recherches, actualité…

Un peu de bio… son parcours

Une histoire simple au premier abord, des études de graphisme et un métier qui s’avèrent très vite insuffisants, une chose essentielle lui manque : un crayon, dessiner. Sans hésiter elle lâche tout, elle est acceptée dans les ateliers de la Glacière, section lithographies, rencontre un premier professeur qui l’enlève dans sa section peinture, ensuite elle passe le concours de l’Ecole des Beaux-Arts, y est admise et là, nouvelle rencontre importante avec Dominique Gauthier et la peinture abstraite.

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L’atelier ©thegazeofaparisienne

Inspiration


1997, alors qu’elle se rend au Musée du Jeu de Paume pour voir l’exposition de Emil Schumacher, elle est bouleversée par Lee Ufan qui a lui aussi une exposition au même endroit et reste depuis, très inspirée par le peintre coréen. Comme lui, sa peinture ou sa sculpture s’expriment par un geste, celui répétitif du pinceau pour Lee Ufan, et celui d’un point central avec cette répétition de cercles pour Pauline

Des oranges en porcelaine

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Les agrumes en porcelaine et faïence ©thegazeofaparisienne

Que cherche Pauline ? Entre sculpture et peinture, elle évolue dans son monde à elle, des évidences qui lui apparaissent au fur et à mesure qu’elle sculpte ses oranges, d’abord en faïence puis en porcelaine ce qui donne un fini plus fin. Un travail de patience qui consiste à prendre une orange, la vider et y couler la porcelaine et obtenir le »dégourdi », cuisson à basse température qu’elle passe au feu, la peau de l’orange brûle et cela donne parfois à la céramique cet aspect de fumée, elle peut y ajouter des pigments de couleurs.

Technique ancestrale japonaise « Kintsugi »

Elle m’explique patiemment la technique japonaise du « Kintsugi » qui consiste à restaurer des porcelaines en les recollant avec une résine qui est à son tour recouverte d’une feuille d’or, L’objet qui était perdu, se transforme en pièce unique et artistique. Pauline prépare actuellement une collection d’oranges en porcelaine qui seront ensuite ornées du savoir de la restauratrice Myriam Greff.

L’eau, les coulures

L’eau qui coule, toujours présents dans ses oeuvres, que ce soit dans la préparation de ses oranges en porcelaine avec un dosage de l’eau très précis et l’eau qui coule sur ses toiles recouvertes des motifs en peinture.

« En chaussons qui semblent de danseuse, la ballerine peint. Elle manie les pinceaux, dans une chorégraphie de tous les possibles – à deux mains, à pleine brassée, en cercle, en ciseaux, en jets. Peindre, c’est d’ordinaire occuper deux dimensions, être « à plat » ; mais Pauline Bazignan, un jour, vit couler la peinture sur une de ses toiles, et, cette petite catastotrophe de la gravité, elle en fit sa force. (…) Marie Darrieussecq (extrait du catalogue de l’exposition De Mémoire Fort Saint André 15 juin / 22 septembre 2019)

Les toiles blanches

Au départ, une toile blanche, d’un tissage très fin, ensuite avec son pinceau , elle appose son point central d’où s’écoule une ligne de peinture. Toujours à partir de ce point, avec son pinceau elle crée des motifs circulaires qui me font penser à l’écorce de l’orange que l’on épluche en tournant autour, encore ce fameux agrume ! une fois que le motif est peint, elle projette de l’eau , comme un lavage de la toile jusqu’à ce que l’eau qui coule devienne claire et qu’elle ne soit plus mélangée de peinture. Reste sur la toile la trace de ce passage, de cet action painting

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Work in progress sur une toile pas encore fixée ©thegazeofaparisienne

Et ainsi, elle enchaîne entre porcelaines et toiles, parfois ornées d’un motif unique ou multiple.

Mais cette histoire…

Il y a quelque temps vient de se terminer sa carte blanche au Fort Saint André à Villeneuve-lès-Avignon, intitulée De mémoire.

Même si malheureusement je n’ai pas pu voir cette exposition, je suis charmée et c’est le mot qui convient par le propos imaginé par l’artiste. Elle a su recréer l’histoire du fort endormi en s’appropriant l’espace avec ses peintures et ses formes blanches.

Pauline Bazignan est très attentive à ce que lui révèlent ces pierres, des graffitis, des traces de peinture… le passage du temps.

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Exposition « De Mémoire » – Fort Saint André / ©CMN

Dans la chapelle, perpendiculairement à une fresque représentant un Christ en croix, l’artiste a accroché un tableau où apparait une maternité, la Vierge et l’Enfant se dessinent à nos yeux. C’est étrange car ses peintures s’imprègnent volontiers de l’histoire de ces murs. Toujours cette légèreté qui nous apparait au premier coup d’oeil, mais lorsque nous nous arrêtons et observons ces mouvements, l’image s’anime et nous livre ses secrets

Pauline Bazignan est une magicienne

Pauline Bazignan est une artiste insaisissable qu’il faut attraper au vol, ses peintures sont des énigmes, et celui qui regarde est libre d’en découvrir le sens ou de laisser filer son imagination. Et là comme par magie tout s’éclaire ! Dans cette visite virtuelle, je me retrouve dans la salle des masques, il s’agit d’un univers fantastique reconstitué de mascio (sorcière en provençal). Les masques des sorcières surgissent sur les toiles carrées accrochées aux murs de leur prison, dans cette même tour où elles se retrouvaient enfermées pour délit de sorcellerie.

Dans une autre salle c’est au tour des oranges, des petites sphères blanches sont posées à terre illuminant les dalles gravées de graffitis, qu’on offre aux prisonniers, à savoir qu’il n’y a pas si longtemps le fort était une prison.

Les secrets de l’atelier

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26-21.05. 2019 Huile sur toile 180 X 320 cm / Exposition Jardinons les possibles – Serres de Pantins (Octobre 2019) ©EDTR.Photography

Ce que j’aime et que j’ai la chance de partager avec l’artiste dans son atelier, en dehors du plaisir de voir toutes ces toiles empilées contre les murs, c’est la genèse d’une oeuvre. Des feuilles de papiers, esquisses d’après un tableau historique du Louvre celui de Paolo Uccello La Bataille de San Romano. chef-d’oeuvre de la Renaissance italienne que Pauline Bazignan réinterprète et dont la vision contemporaine se trouve exposée dans le fort de Saint André, ancienne forteresse de la fin du XIVe siècle. L’artiste a utilisé un fond noir pour cette grande toile de plus de 3 mètres de large. Une oeuvre réfléchie et étudiée qui semble pourtant complètement instinctive, les lances des cavaliers prennent possession de la toile. L’abstraction lyrique se saisit avec force du tableau, et le spectateur ne peut s’empêcher de penser à Georges Mathieu et sa série des batailles, celle de Hastings ou la « Victoire de Denain » fresque murale exposée à la Maison de la Radio. Ce tableau a d’ailleurs été choisi par Isabelle de Maison Rouge et Ingrid Pux commissaires de l’exposition Jardinons les possibles à Pantin.

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Esquisses préparatoires pour 26-21.05. 2019 ©thegazeofaparisienne

Pauline Bazignan est une artiste qui cache bien son jeu, une fragilité apparente, une oeuvre délicate et poétique en apparence qui ouvre sur une perspective empreinte de symboles et d’une grande énergie.

Florence Briat Soulié

EXPOSITIONS :

Fort Saint André De mémoire Villeneuve-Lez-Avignon

Grandes Serres de Pantin Jardinons les possibles

Carreau du Temple – Galéristes – chez Marie-Victoire Poliakoff / Galerie Pixi

KINTSUGI – Exposition / collaboration Pauline Bazignan / Myriam Gref – 6 au 20 décembre 2019. 5 rue Jacques Callot .

Pauline Bazignan

I ❤️ Paris Photo 2019

La vie en rose

Paris la vie en rose interprétée par une jeune argentine Lola Linares , musicienne, rencontrée à la Mairie du 1er à l’occasion de l’exposition Musicadecajas #avemariano. Commissaire : Carla Arigoni à voir absolument ce week-end. Puis prendre les quais passer devant le Louvre, en profitant des merveilleuses images automnales des bords de Seine qui nous entrainent directement vers le Grand Palais pour la nouvelle édition Paris Photo 2019.

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Paris Photo 2019 – ©Thegazeofaparisienne / Oriane Bonifassi

Des images dans tous les sens

Toujours exceptionnel de se retrouver sous la verrière avec un ciel radieux et découvrir toutes les propositions des 200 exposants venus du Monde entier.

Des rencontres intéressantes avec Yoshiaki Inoue Gallery qui présente les photos de Keiichi Tahara, on dit de lui qu’il sculpte la lumière, les photos sont en noir et blanc des années 1978-1980 et représentent le danseur Min Tanaka qui vit toujours à Tokyo et danserait au milieu de ses cultures.

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Keiichi Tahara – Photosynthesis 1978-1980 / Yoshiaki Inoue Gallery

La danse toujours

Galerie RX, je retrouve Denis Darzacq qui me parle de son projet sur la danse, en 2016, il initie en collaboration avec le chorégraphe Thierry Thieu Niang une installation vidéo  La Ronde, cette performance continue à voyager, dans quelque temps elle sera à Brest. https://www.denis-darzacq.com/actu.htm

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Denis Darzacq – à droite / Absence 10, 2018 _ 130 X 100 cm – Galerie RX

Surréaliste

Man Ray très à l’honneur cette année, des photos de l’artiste surréaliste se retrouvent un peu partout, Gagosian en a fait son sujet principal. J’aime beaucoup ses photogrammes, obtenus sans utiliser l’appareil photographique, le sujet est posée directement sur le papier photosensible et exposé à la lumière.

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Man Ray – Gagosian and Galerie 1900-2000

I love Paris

I love Paris, Suzanne Tarasieve en a fait son leitmotiv avec un soloshow de Juergen Teller, la capitale, les gens, la mode, les gambettes, la vie parisienne et un très beau portrait d’Agnès Varda.

I love Paris – Juergen Teller Paris Photo Suzanne Tarasieve & The Gaze of a Parisienne par Oriane Bonifassi.

« Pour prendre des photos il faut aimer la vie.. » Juergen Teller

Shanghai

Vu et découvert à Asia Now et aujourd’hui au Grand Palais les photos de Sun Yanchu, M97 Gallery, j’aime toujours cette apparence très dessinée ou peinte de ses oeuvres qui utilise le papier photographique comme support pour dessiner ou peindre ses sujets.

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Sun Yanchu (né en 1978) à droite : « Moon and pine trees » 2019 127X 97. Developper painting / silver gelatin photograph. M97 Shanghai

Graphique & décalé

Une cage à oiseau avec à l’intérieur une plante verte, un massacre de cerf, dont les bois sont décorés non pas de boules de Noël mais de rétroviseurs et pourquoi pas ? Chema Madoz aime ces assortiments incongrus, le résultat est très poétique !

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Chema Madoz Untitled, 2016 – 150 X 115 cm Ed.7 / Galeria Elvira Gonzalez

Le moment de vérité

Yannig Hedel (né en 1948) , traque les ombres sur les architectures, cela peut prendre du temps voire des années, pour un motif géométrique que dessine le soleil. Pour le musée Réattu à Arles, il s’est servi de l’Obélisque de la grande place, cela a donné l’Arc de lumière en 2000.

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Yannig Hedel – l’Arc de lumière en 2000. Galerie Thierry Bigaignon

Le temps, les ruines d’une civilisation

Joseph Koudelka (né en 1938) , d’origine Tchèque, membre de l’Agence Magnum, proche de Cartier-Bresson a photographié pendant 20 ans les vestiges archéologiques greco-romains.

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Josef Koudelka « The temple of Apollo Delphi, Geece, 1991. Archival pigment print. 3/7 + 4AP 83 X 254 cm

Images de mode

Le célèbre couturier des années 80, souvenez-vous des tailles de guêpe, épaulettes et basques des tailleurs de Thierry Mugler qui fait l’actualité culturelle en ce moment avec l’exposition itinérante Couturissime qui est à Rotterdam jusqu’au 8 mars. La Galerie Polka présente ses photographies sous son nom d’artiste désormais depuis qu’il a quitté la mode Manfred Thierry Mugler.

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Manfred Thierry Mugler / Galerie Polka

Californie, années 80

Solo show de Jim Goldberg qui a photographié pendant 10 ans à partir de 1980, des jeunes fugitifs à San Francisco et Los Angeles, ce travail d’archives, notes, photos est souvent considéré comme le corpus de l’artiste.

Des fleurs…

Je m’arrête devant les fleurs de Denis Brihat (né en 1928) et en particulier devant ce gardénia immaculé. Jusqu’au 8 décembre on peut voir ses photographies à la BNF De la nature des choses.

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Denis Brihat, « Gardenia sur fond noir » 1997. Tirages argentiques par l’artiste. Galerie Camera Obscura

Tout le monde m’en parle !

Un arrêt sur les images de Nicolas Lo Calzo (né en 1979) photographe italien qui a créé le projet CHAM, une réflexion et enquête photographique sur l’esclavage, comment cela a pu arriver. L’artiste a été nominé pour le Prix Elysee 2019-2020. Je viens d’écouter sur France Inter un podcast qui me fait penser à ses recherches L’incroyable histoire de l’esclave Furcy qui intente un procès à son maître.

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Solo show Nicolas Lo Calzo – Galerie Dominique Fiat

Et pour finir un diaporama

Encore deux jours pour découvrir Paris Photo 2019, passer au rayon livres, de nombreux photographes sont présents pour les dédicaces. La foire fermera ses portes dimanche 10 novembre à 19h. https://www.parisphoto.com/accueil/

Florence Briat Soulié

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El Greco

Par Charlotte Le Grix de La Salle

Il est sans doute, parmi les grand maîtres, celui que l’on croit connaître alors qu’on ne le connaît pas. Ou si mal.

El Greco ?

Mais oui, bien sûr, la Renaissance espagnole flamboyante ! Non. Longtemps, ses oeuvres sont restées sous la poussière, dans les couloirs du Prado, quand Velàsquez et Goya étaient célébrés.

Non. Il n’est pas Espagnol.

El Greco, de son vrai nom Domenikos Theotokopoulos, est Crétois.

Un rebelle, inclassable

Il a peint en Grèce, puis à Venise, à Rome, et finalement à Tolède. Emigré, étranger, citoyen du monde avant l’heure, il absorbe les chocs esthétiques autant qu’il les crée, il critique et trompe son monde, il mue sans cesse, tente sa chance, réinvente encore et encore.

Alors que dans L’Assomption de la Vierge, aujourd’hui louée comme oeuvre majeure et placée magistralement au centre de l’exposition, on voit la parfait synthèse d’un Titien, d’Un Tintoret et d’un Michel-Ange, El Greco est un rebelle, inclassable. Un cas. Un avant-gardiste.

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« L’Assomption de la Vierge » 1577-1579 Huile sur toile Chicago, The Art Institute of Chicago Cette oeuvre n’avait jamais voyage depuis son acquisition à Paris en 1904. Son prêt exceptionnel a été le point de depart de l’exposition.

1ère rétrospective en France

Pourquoi aura-t-il fallu attendre si longtemps pour jouir de la première grande rétrospective jamais consacrée à El Greco en France ?

Ce serait oublier que ces huiles du XVIème Siècle sont extrêmement fragiles et dispersées dans le monde. Quasi impossible de les faire voyager : cette exposition, qui rassemble 75 oeuvres, est un exploit. On y voit les icônes de ses débuts, des sculptures et des dessins, oeuvres rarissimes. Nous allons donc faire des allers-retours et vivre une rencontre.

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Nu, étude pour le baptême du Christ.

Les icônes

L’iconiste. Il faut commencer par là. El Greco, dans sa Crète natale, est un artiste doué mais conventionnel. Il reproduit, sur commande, ces icônes, imageries religieuses aussi précieuses que convenues. Dans une scénographie en couloir et blanche comme les murs des villages grecs, voulue pour mettre en valeur son cheminement et l’apparition de son incroyable audace, se détachent au départ ces icônes.

El Greco est d’abord un puriste, qui maîtrise parfaitement les codes de la religion et de sa représentation. Nous sommes en plein Concile de Trente, la question de l’image est au coeur de toutes les réflexions. Il s’applique.

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Autel portatif, dit Tryptique de Modène 1567-1569

et bien plus tard…

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Sainte Véronique Vers 1580 Huile sur toile Tolède

L’apprentissage

Il quitte la Grèce à 25 ans, sans que l’on sache vraiment pourquoi, et Venise sera un choc. Le Titien et ses couleurs, un  nouveau langage. Mais nous sommes encore à l’heure de l’apprentissage, des miniatures et de la tradition. El Greco la respecte et apprend. On sait aujourd’hui, grâce aux livres annotés de sa main, à quel point il fréquente les bibliothèques et enrichit son savoir.

Mais il ne s’en contente pas. El Greco recherche l’aisance financière et se place, tout en écrivant sa singulière trajectoire. Du Palais de Farnèse, où il avait réussi à se faire recommander, il se fera chasser. Parce qu’il avait suggéré de repeindre la Chapelle Sixtine, le Pape étant fâché par certaines scènes de Michel-Ange bien trop évocatrices.

Jalousie ? Flagornerie ?

Cela le mènera à Tolède en 1576, où il trouvera enfin suffisamment de commandes et assez peu de concurrence pour libérer à la fois son appétit financier et sa liberté artistique. Sa carrière de portraitiste s’envole : il en a les codes, cette tendance maniériste qui allonge les visages et flatte les clients et déjà, cette acuité psychologique hors du commun.

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Portrait d’Antonio de Covarrubias y Levia

Cet homme est un ami cher à lui. Il aime sa culture et sa bienveillance.

On voit dans ce portrait, à priori sévère, une grande liberté de touche. “C’est sans doute le plus grand portraitiste”, Charlotte Chastel-Rousseau, Conservatrice de la peinture espagnole et portugaise au Louvre.

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Jeune garcon soufflant sur une braise Vers 1569-1570)

C’est à Tolède également qu’El Greco va laisser exploser son talent de coloriste. Baigné de la lumière grecque, nourri par Le Titien, adoubé par les Espagnols, il peut s’offrir le monumental, et même l’extase. Et la couleur devient le véhicule de tout le reste.

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Pieta 1580-1590 Huile sur toile Cette oeuvre fait partie d’une collection privée “très fermée” (mots du commisaire de l’exposition) et n’a jamais été vue depuis les années 80. Il a fallu d’immenses efforts pour convaincre ses propriétaires de s’en séparer pour quelques semaines. Elle est très émouvante si l’on remarque la gestuelle, notamment des mains.

L’aventurier

Comme tous les génies, El Greco fait partie de la famille des oubliés : des siècles jusqu’à ce qu’à la fin du XIX ème Siècle, les écrivains, les avant-gardes voient à la fois cette subime  tradition et sa modernité. Dans ses couleurs, dans ses mues, dans le grandiose qu’il assume, dans ses intentions, il y a tout du Crétois, de l’aventurier, de l’humaniste plus que du mystique.

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« L’ouverture du cinquième sceau, dit aussi La Vision de saint Jean » 1610-1614 – Huile sur toile – NY, The Metropolitan Museum of Art. Rogers Fund 1966. Aujourd’hui amputée dans sa partie haute, la toile était destinée à un retable de l’hôpital de Tavera à Tolède. Restée inachevée à la mort de Greco en 1614, elle ne fut jamais mise en place. Présente à Paris au début du XXe siècle elle inspira de nombreux artistes, dont Picasso.

Finalement, sans doute était-il un bandit de l’art, l’un de ces franc-tireurs qui traversent les Siècles.

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https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/greco

Commissaire : Guillaume Kientz, conservateur de l’art européen, Kimbell Art Museum, Fort Worth, USA

Commissaire associée : Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice de la peinture espagnole et
portugaise, musée du Louvre, département des Peintures
Commissaire de l’exposition à l’Art Institute of Chicago : Rebecca Long, Patrick G. and Shirley W.
Ryan Associate Curator of European Painting and Sculpture before 1750, The Art Institute of Chicago,
Chicago, USA
Scénographie : Véronique Dollfus

Fine Arts Paris 2019 s’impose définitivement

Par Gilles Kraemer & Antoine Prodhomme / http://www.lecurieuxdesarts.fr

Au Carrousel du Louvre.

Dédié aux Beaux-arts, créé par les organisateurs de l’incontournable Salon du dessin, Fine Arts Paris 2019 présente 46 exposants (43 l’année passée) dont dix nouveaux marchands parisiens et internationaux. Parcours dans les allées pour des choix très cornéliens dans cette 3ème édition. Le vernissage du 12 novembre fut très connaisseur & très acheteur, faut-il le souligner. 

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Fine Arts 2019 au Carrousel du Louvre avec la participation du Musée de La Piscine Roubaix – Albert Sala (1885-1972) « Vénus verte » 1929 – Huile sur toile.
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Anton Maria Vassallo (Gênes, circa 1615 – Milan circa 1657), Chien, chat et hérisson autour d’ustensiles en cuivre. Huile sur toile. 36,7 x 58,3 cm. Bibliographie totalement inconnu. Galerie Canesso, Paris.

Tableau représentatif de l’esprit de Fine Arts Paris. Ce que j’attends d’un salon du « connoisseur ». Du vrai connaisseur.  Ici, la semelle rouge et le bronzage automnal ne s’affichent pas dans les allées du Carrousel. Dans la lignée de feu Paris Tableau qui de 2011 à 2015 fut l’incontournable rendez-vous de 24 à 26 marchands de tableaux anciens installés dans l’intimité du Palais Brongniart. Une réputation immédiate de sérieux, niveau TEFAF peintures anciennes Sa dilution dans l’immensité du Grand Palais lors de la Biennale des antiquaires de 2016 et sa tenue en 2017 à la Patinoire royale de Bruxelles (21 participants) signèrent irrémédiablement sa disparition. 

Ce Vassallo est une toile faite pour la collection d’un « vrai » amoureux de la peinture.  Anton Maria Vassallo s’est formé auprès des peintres flamands qui avaient fondé une colonie importante à Gênes dans la première moitié du XVIIe siècle. Le chat recroquevillé sur lui-même, épiant, est comme une signature de l’artiste. Nos trois animaux posent sans se préoccuper de l’autre; le chien regarde vers la gauche, le hérisson paraît se recroqueviller dans une position de défense. Ils insufflent du dynamisme à côté des objets inanimés dont le broc en cuivre au centre, stabilise toute la composition.

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Lelio Orsi (1508 ? – Novellara – 1587), Trois personnages drapés. Plume et encre brune, mise au carreau à la pierre noire et à la sanguine ; collé en plein sur un montage ancien. 20,5 x 21,6 cm.. Inscrit sur le montage au recto à la pierre noire « Parmaginnino »; au verso à la plume et encre brune « Mazzola, o vero / il Parmigianino » / Galerie Ratton-Ladrière.

Autrefois attribué à Parmesan, ce dessin est en fait caractéristique d’Orsi. Il est probable qu’il soit en rapport avec la décoration du Casino di Sopra à Novellara, propriété du comte Camillo Gonzaga, que Lelio Orsi entreprend à partir de 1558. Le décor, complexe, mêlait allégories encadrées de cariatides et télamons (en grisaille), figures de divinités et bustes dans des niches, tympans au-dessus des portes ornés de figures en raccourci et de « cuirs ». 

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Vincenzo Catena (Venise, circa 1480-1531), Portrait de femme avec une médaille dans la main. Huile sur panneau.  57 x 48,8 cm.. Genève, collection Michele Bertecco Schaub ; 1997, Lugano, collection particulière. Galerie Canesso, Paris.

Le sujet est mystérieux et étonnant, en quelque sorte indéfinissable : le titre Portrait de femme est donc une solution de repli, en attente de déchiffrer l’idée qui le sous-tend.

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Giovan Battista Gaulli detto Il Baciccio (1639 – 1709) Repos durant la fuite en Égypte ou Allégorie du Christ triomphant du paganisme, vers 1695. Huile sur toile. 66 x 49 cm.. / Galerie Terrades.

Né à Gênes, Giovan Battista Gaulli y reçoit sa première formation avant de se rendre à Rome vers 1657 où il devient rapidement le protégé du Bernin. En 1666, la commande de la décoration de l’église Santa Agnese indique le début de son activité de fresquiste qui culminera avec la réalisation de la décoration de l’église du Gesù entre 1672 et 1677, le plus impressionnant décor baroque religieux à Rome. L’avènement d’Innocent XII en 1691 marque le déclin du grand mécénat pontifical : Gaulli se tourne alors vers les collectionneurs privés pour les commandes de décors religieux mais aussi de portraits. C’est durant cette décennie 1690-1700 que Gaulli semble avoir reçu la commande d’une grande pala d’altare représentant Le Repos durant la fuite en Egypte comme allégorie du Christ triomphant du paganisme. L’originalité de cette composition est d’associer un Repos durant la fuite en Égypte et une Allégorie du Christ triomphant du paganisme. Ce bozzetto ferait ainsi office de lien entre un dessin conservé au British Museum et la pala d’altare, perdue ou non exécutée.

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Luc Olivier Merson (1846 – 1920) attribué à, Étude d’une figure de saint, circa 1880. Huile sur toile. 41,5 x 33 cm. / Galerie Charvet.

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Livio Agresti (Forli 1505 – Rome, 1579), La Vierge à l’Enfant, saint Jean et un ange musicien.. Huile sur panneau de noyer. Restaurations anciennes. 22,5 x 18,3 cm.. Ancienne collection Sylvie Béguin (1919-2010) / Galerie Antoine Tarantino © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer.  

Livio Agresti appartient au courant maniériste autour de Trometta et des Zuccaro. Originaire de la région émilienne, il a travaillé à Rome, au château Saint-Ange avec Perino del Vaga. Il a peint plusieurs cycles de fresques dans des églises romaines et des retables pour la Romagne et l’Ombrie. Ce modello a été daté de la décennie 1570, probablement en vue d’un tableau d’autel non retrouvé. On y reconnaît la gamme colorée maniériste de violet, rose, jaune et vert pale de ses grands formats.

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François-André Vincent (Paris 1746 – 1816) Arria et Paetus, vers 1787. Huile sur toile. 102 x 124,5 cm.. Porte deux anciennes étiquettes : en bas à gauche : n° 34 et en bas à droite n° 73. Collection Julien-Victor Veyrenc (1756-1837), puis par descendance jusqu’à nos jours / Galerie Perrin. 

Condamné à mort pour s’être rebellé contre l’empereur Claude en l’an 42, Paetus est exhorté par son épouse Arria à se suicider avec honneur, de la pointe de sa dague. Pour affermir sa détermination, cette dernière se poignarde avant de remettre sa dague à son époux. La lumière vive et oblique accuse la véhémence d’Arria, debout, dans un profil strict, tendant le poignard. A la cascade du lourd drapé orange qui l’enveloppe répond le corps avachi de Paetus vêtu des couleurs froides que sont le vert de sa tunique et le bleu de son manteau.

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Joseph-Ferdinand Lancrenon (1794 – 1874) Borée enlevant Orythie, 1821-1822. Huile sur toile. 41 x 33 cm.. Œuvre en rapport Borée enlevant Orythie, plafond pour un salon de l’appartement de la duchesse de Berry au pavillon de Marsan (Montargis, musée Girodet) / Galerie Terrades.

En 1821, Joseph-Ferdinand Lancrenon reçoit la commande d’un tableau destiné à décorer le plafond d’un des salons de l’appartement de la duchesse de Berry au pavillon de Marsan du palais du Louvre ; sujet imposé celui de Borée enlevant Orythie. Borée, le dieu du vent du nord, se voit refuser trop longtemps la main de Orythie par son père, Erechthée, roi d’Athènes. Il cède alors à une colère noire et enlève Orythie au milieu des airs. Ce tableau est l’esquisse définitive de l’œuvre, probablement destinée à être montrée au comte de Forbin, directeur des musées royaux et à l’origine de la commande.

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Fedele Fischetti (Naples 1732-1792), Séléné et Endymion, entre 1770-1780. Huile sur toile, 64 x 77,3 cm. Bibliographie inédit.. Galerie Canesso, Paris. 

Fedele Fischetti s’est formé à Naples, avec Giuseppe Bonito (1707-1789). Tout en exposant un style inspiré du barocchetto, il s’orienta vers une veine classicisante pour s’actualiser sur les modes picturaux alors en vogue à Rome. La composition s’inspire d’Ovide et évoque les Amours des dieux : la déesse de la lune, Séléné, s’est éprise du beau et jeune berger, Endymion. Elle demande à Zeus de plonger son bien-aimé dans un sommeil éternel afin de préserver sa beauté. Le cadrage serré, en gros plan, nous fait entrer dans l’intimité de cette scène, silencieuse et plongée dans la semi-pénombre de la nuit, douce et vaporeuse, ce qui donne à la composition un caractère onirique. Les verts, roses et blancs des drapés prennent des tons nacrés dans les valeurs claires imprimant une saveur suave à ce duo amoureux. 

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galerie Antoine Tarantino © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Fine Arts Paris, 12 novembre 2019.

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François-Auguste Biard (1797-1882) « L’Hôpital des fous à Lyon » . Exposition Salon de 1833. Galerie de Bayser ©The Gaze of a Parisienne

A voir aussi le tableau de François-Auguste Biard-1799-1882) représentant L’Hôpital des fous à Lyon, exposé au Salon de 1833, présenté par la Galerie de Bayser rappelant La leçon clinique à la Pitié Salpétrière par André Brouillet, vers 1887, exposé au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à l’occasion de l’exposition « Freud du regard à l’écoute ».

Fine Arts Paris

Carrousel du Louvre / Paris

mercredi 13 – dimanche 17 novembre 2019

finearts-paris.com/en/home-2/

Fine Arts Paris franchira la Seine pour sa 4e édition en s’installant dans la cour du Dôme des Invalides, face à la place Vauban, à l’automne 2020. Ce nouvel espace permettra d’accueillir entre 65 et 70 exposants contre 46 aujourd’hui. Le Salon du dessin se tiendra du 25 au 30 mars 2020, restant heureusement au Palais Brongniart. S’il partait de ce lieu, il y perdrait totalement son âme.


Paris est à Henri de Toulouse Lautrec

Les nuits de Pigalle

On en perd la tête dans ce tourbillon de froufrou,  jupons volants  de cette vie parisienne des quartiers de Pigalle, si chers à ce jeune homme  consciencieux et assoiffé, d’une envie d’apprendre, de laisser libre cours à  son interprétation personnelle de la peinture.

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Exposition Toulouse-Lautrec

Une frénésie artistique s’empare de la ville cet automne, et cette exposition Toulouse Lautrec en fait partie, il appartient à cette vie parisienne de la belle époque si bien illustrée par le film Moulin Rouge de John Huston en 1952. Ce lieu emblématique de Pigalle où l’artiste passait une partie de son temps, là où il a pu croquer à loisir les personnages dont la célèbre Goulue !

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à droite / Moulin Rouge – La Goulue » 1891. Affiche, lithographie en 4 couleurs au pinceau et au crachis. Chaumont, Le Signe. Centre National du graphisme. Legs Dutailly, 1906

Naissance à Albi, apprentissage

Issu d’un mariage consanguin, il est très petit et mesure 1,52 m, il souffre d’une maladie osseuse et, immobilisé par ses fractures, il cherche à passer le temps et il dessine, il réfléchit à sa future vie.  

Direction la capitale, à toute allure, Toulouse Lautrec s’affirme et enregistre  les enseignements de ses maîtres.

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La comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec dans le salon du Château de Malromé » V. 1886-1887, huile sur toile. Albi, musée Toulouse-Lautrec. Don de la Comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, 1920.

« Vive la révolution, vive Manet ! »

Il suit l’enseignement de Fernand Cormon (1845-1924) où il apprend  le dessin, à jouer avec la lumière. Cormon pousse ses élèves à sortir de l’atelier et s’enquérir des nouvelles tendances, découvrir les différents mouvements, comme l’impressionnisme. Longtemps considéré comme le maître, parmi d’autres, de l’académisme et des Pompiers, l’atelier de Cormon était à l’inverse la matrice de la modernité. Il faut voir au Musée d’Orsay le « Caïn » qui a établi sa réputation, premier tableau naturaliste et anthropologique, digne de la « Guerre du Feu ».

Mais le jeune Henri de Toulouse Lautrec est surtout très tenté par le naturalisme rural, puis il voit Manet et déclare en 1884, « Vive la révolution, vive Manet ! »

Il adore poser pour ses amis photographes, il se déguise en femme, en japonais, en clown triste, c’est pour lui un moyen d’expression très stimulant.  

20 ans avec ou sans votre permission !

Il ne manque pas d’humour, en 1884 il désacralise le « Bois sacré », de Puvis de Chavannes, il en fait un tableau fort amusant, des anges passent, porteurs d’un tube de peinture, les hommes en haut de forme discutent, les femmes nues en muses prennent la pose, lui même vu de dos urine contre un arbre. Il a à peine 20 ans et impose sa conception moderne de la peinture. Avec lui ce sera différent.

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(Détail) On aperçoit Toulouse Lautrec de dos.

Adieu la peinture d’histoire, l’artiste conserve le grand format, mais cette fois-ci il prend comme thématique le quotidien. La pendule est la pour le rappeler il casse le mythe d’un monde divin en signifiant le temps qui passe !

Une volonté à toute épreuve

Une chose est sure, il veut être artiste !

Et pour y arriver, il est primordial à Paris d’exposer au Salon , un premier portrait est refusé, même si son travail est encore très académique, on remarque déjà un trait très libre.

La modernité de Lautrec passe par les femmes

Il croise sur son chemin Carmen Gaudin, une belle rousse, elle le fascine et devient son modèle attitré, lorsqu’elle cesse de se colorer les cheveux, il ne s’intéresse plus à elle.

Il tourne autour de son modèle, tout l’intéresse, il veut capturer comme le photographe ou le cinéaste, le mouvement, telle ou telle posture du corps, visage.. tout est très important, il veut saisir la personnalité, le caractère de cette femme qui le séduit tant.

Il adore Montmartre, ses dessins sont montrés, publiés dans les journaux, il aime cette reconnaissance.

Toujours ce souci d’exposer, d’être reconnu, il est ambitieux et travaille énormément avec des dessins préparatoires ces tableaux. Enfin la consécration, en 1888, il est repéré par Théo Van Rysselberghe qui adresse un mot à Octave Maus pour présenter son travail au Salon des XX, à Bruxelles, manifestation alors, très avant-gardiste. Bruxelles est déjà la capitale artistique en miroir de Paris, où s’élaborent les premières expériences, les premiers essais : la poésie avec Maurice Verhaeren, Maurice Maeterlinck, la musique avec Eugène Ysaïe, les tableaux de James Ensor ou les premières demeures de Victor Horta. Ce n’est pas par hasard si Rodin y séjourna entre 1871 et 1877.

Au cirque

Au cirque Fernando : écuyère 1887-1888 . Cette scène de cirque conservée à Chicago est une prise de risque esthétique, le cadrage photographique, le mouvement du cheval, vu en contre plongée, la force de la silhouette d’homme, le visage de l’écuyère grimaçant avant de sauter l’obstacle. Une œuvre très moderne.

Et les hommes

Il peint des portraits d’hommes prêts à sortir, en habit  très souvent, la porte est ouverte. Sur ce modèle, il fait celui de son cousin Gabriel Tapié de Céleyran avec qui il est si proche , étudiant médecine, il l’accompagne partout. A la mort du peintre, il va faire en sorte que le fonds d’atelier soit donné à un musée, celui-ci sera refusé par le musée du Luxembourg, la BNF accepte les lithos et c’est la ville d’Albi qui acceptera la collection et devient ainsi le plus grand fonds de l’œuvre du peintre. 

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« Le docteur Tapié de Céleyran » (cousin germain du peintre). 1893-1894 – Huile sur toile. Albi, musée Toulouse-Lautrec, don Gabriel Tapié de Céleyran, 1922.

La Revue Blanche, Misia…

Toulouse Lautrec est un merveilleux convive, il fait la connaissance du couple Natanson, La Revue Blanche, il est aussitôt sous le charme de Misia, muse des artistes, écrivains… Le couple reçoit beaucoup et les soirées sont follement amusantes, Toulouse Lautrec, est le premier à organiser ces fêtes, et n’hésite pas à se transformer en barman. Il peint Misia à plusieurs reprises et la représente en patineuse sur l’affiche de la Revue Blanche. Misia est ainsi son inspiratice, « l’accoucheuse des génies ». Elle a été peinte et célébrée par les plus grands artistes de son temps : Renoir, Vuillard, Bonnard, Vallotton et bien sûr Toulouse-Lautrec …  Il faut lire (ou relire) la biographie de Misia par les historiens américains Arthur Gold et Robert Fizdale (Folio – 1980) pour comprendre son importance dans l’histoire de l’art moderne. La première de couverture est d’ailleurs son portait par Toulouse Lautrec.

Les affiches – Pub !

Qui ne connaît pas La Goulue, encore aujourd’hui, grâce aux affiches du Moulin Rouge de Toulouse Lautrec, elle fait partie de l’iconographie parisienne. Pour les concevoir, l’artiste réfléchit au point qu’il veut mettre en valeur; Au Moulin Rouge, il est toujours possible de voir une pièce dédiée aux affiches du peintre.

Le jupon blanc de la goulue, le lettrage rouge, très précurseur, il comprend l’impact des affiches.

Aristide Bruand avec son écharpe rouge, son chapeau, une silhouette très reconnaissable. 

Lautrec expose les étapes de tirage, le processus créatif fait partie de son œuvre.

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    La Goulue
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Un lecteur passionné

Toulouse Lautrec est très cultivé, il lit beaucoup, Zola, et est très intéressé par le travail des Goncourt, ces dernier n’apprécient pas du tout le peintre et refusent que leur ouvrage soit illustré par lui !

La revue blanche très avant garde va lui permettre de rencontrer Jules Renard , il va illustrer NIB avec beaucoup d’ humour et une liberté inimaginable aujourd’hui. 

Il étudie l’art du Kabuki pour représenter  Yvette Guilbert, ses gants noirs si reconnaissables sont comme des calligraphies sur le dessin.

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« Yvette Guilbert » 1894 – Projet d’affiche, huile sur carton. Albi, musée Toulouse-Lautrec. Don de la Comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, 1920.

Toujours les femmes, la danse, les rencontres

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Celle de la danse, le Cancan venu d’Angleterre, le jeu des jambes « la Roue » mouvement du jupon très cinétique. Il insiste, et la merveilleuse Jane Avril, finalement accepte de poser pour lui après les spectacles.

« Jane Avril » 1899 Affiche, lithographie en couleurs, pinceau. Paris, BNF

Il tombe sous le charme de Loïe Fuller, ce ne sera pas réciproque et représente la danseuse américaine avec ses voiles ses bâtons, cette performance tellement nouvelle, qu’il ne peut être que captivé comme Rodin et certains écrivains 

Loïe Fuller – vidéo Auguste et Louis Lumière – Danse serpentine.1899. Fichier numérique à partir d’un film muet de 33 mn d’une durée d’1 mn colorisé au pinceau. © fondation Louis Lumière

Une autre rencontre, celle de l’anglaise du Star, il fait d’elle une œuvre de toute beauté, l’artiste restitue toute la luminosité de cette femme 

On sent présence de Degas , dans le japonisme aussi.

Internement

L’alcool, les femmes, la maladie, rien ne va plus !

Il est interné injustement sur décision de ses parents et pour prouver qu’il a toutes ses facultés intellectuelles il va redessiner de mémoire toute une série de dessins et va pouvoir sortir de cet enfer.

Une vie trop courte

Lautrec acquiert une vraie liberté.

Vers la fin de sa vie la matière devient forte, les couleurs : rouge vert et noir annoncent le fauvisme, les mains très expressionnistes, on pressent ce mouvement de l’expressionnisme, sur l’un des derniers tableaux représentant Paul Viaud, un de ses proches.

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« Paul Viaud en tenue d’amiral » 1901 – Huile sur toile. São Paulo, Museu de Arte de . São Paulo. Don Francisco Pignatari 1952. (détail)

Lautrec est en train d’évoluer il a 36 ans et malheureusement il meurt si jeune à 37 ans. Marquant à jamais Montmartre de son passage. Nous sommes emportés par le tumulte de l’exposition qui reflète l’énergie trépidante de Toulouse Lautrec. Un homme ébouriffant, qui s’immerge dans le Paris de la fin du XIXème siècle, capitale du siècle. Un artiste résolument moderne qui montre tous les marges de la société, met en scène les femmes et se travestit, faisant fi de l’identité sexuelle.

Contexte historique / Affaire Dreyfus

Pour comprendre le flot de l’exposition, et la modernité de Toulouse Lautrec, il faut également se rappeler le contexte politique, économique et social de la France de la IIIème République, où le régime n’est jamais définitivement installé, la fragilité congénitale d’une République menacée par les monarchistes et par les socialistes (tiens, cela nous rappelle quelque chose en ces années 2020 ?), la contestation sociale violente (la fusillade de Fourmies le 1er mai 1891), les attentats anarchistes, enfin, last but not least, l’affaire Dreyfus, qui divise les artistes et les intellectuels. Par un curieux paradoxe de l’artiste, ce contexte ne se reflète pas dans l’oeuvre de Toulouse Lautrec mais en est-on si sûr ? Ne représente-t-il pas précisément l’envers du décor du théâtre politique et social : le cabaret, les chansonniers, les maisons closes ? Une nouvelle fois, tout est question de miroir chez lui.

Peintre réaliste, social ?

Toulouse Lautrec n’est pas le peintre de la vie facile et de la vie de plaisir. Les tableaux montrent à voir parfois la solitude, la tristesse ou la marginalité, et l’on pense à ce tableau de Degas, « L’Absinthe » (1875). Le café représenté par Degas où posent les deux amis est le café de la Nouvelle Athènes, place Pigalle, à quelques mètres de Montmartre et du Moulin Rouge. Il y a là comme une étrange résonance entre Degas et Toulouse Lautrec. Mais est-il pour autant un peintre social ? Toulouse Lautrec s’intéresse à un Paris où se côtoient l’aristocratie, la bourgeoisie et le « petit peuple », le populo minuto. Il ne verse pas pour autant dans la dénonciation facile car il connaît les codes de la société de la fin du XIXème siècle. Il décrit une société marquée par une forte inégalité des patrimoines, aux hiérarchies encore très rigides, mais également une société qui tolère des lieux de « mélange » ou de brassage social, le temps d’une revue ou d’une chanson.

Stefan Zweig décrit avec nostalgie ce « Monde d’hier »

Malgré ses inégalités, la société française de l’époque se voit comme un modèle d’équilibre et de diversité. Stefan Zweig décrit avec nostalgie ce « Monde d’hier », une société sans préjugés qui est aussi celle de Toulouse Lautrec :  » Le garçon de café serrait la main d’un général galonné comme à un collègue ; de petites bourgeoises actives, sérieuses et propres ne faisaient pas la grimace en rencontrant la prostituée dans le corridor. » Toulouse Lautrec est ainsi très loin des qualificatifs de « peintre de Montmartre » et du Paris de la Belle Epoque auxquels on souhaite trop souvent le réduire ou le cantonner.

En paraphrasant Napoléon, nous pourrions conclure par : « quelle vie fut la mienne ! « 

Florence Briat Soulié.

INFORMATIONS

Toulouse-Lautrec Résolument moderne

9 octobre 2019 – 27 janvier 2020

https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/toulouse-lautrec

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Commissariat : Stéphane Guégan, Conseiller scientifique auprès de la Présidence de l’établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie ;

Danièle Devynck, Conservateur en chef, Directrice du musée Toulouse-Lautrec, Albi

Scénographie : Martin Michel

Visit London

By Jacqueline Knox

Antony Gormley – Royal Academy of arts

Last days : until 3 December

Antony Gormley is an internationally renowned sculptor. In this exhibition at the Royal Academy London we are invited to explore our relationship to the sculpture in a series of encounters. In the words of the artist

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Antony Gormley – Royal Academy © The Gaze of a Parisienne

“.I want to use sculpture to throw us back into the world, to provide this place where the magic, the subtlety, the extraordinary nature of our first- hand experience is celebrated, enhanced, made more present”. ( copyright Royal Academy , London).

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« Iron Baby » 1999 Cast iron – Private collection

On entering the first room we encounter ‘hard-edged steel slabs’ laid out in various ways. As we walk around this room these slabs reveal themselves to become human bodies lying, standing and curled up . Similar to the Iron Baby, 1999 in the courtyard there was a fragility to the curled up figure despite being made of hard edged steel. These early works ( late 1970s and early 1980s) in the first two galleries enable us to see the thinking and development behind his later work. I was drawn to a lead sculpture of a wrapped knife. Lead is malleable as a medium but it also concealed the knife. Only on closer looking could you see the form. This technique of wrapping and beating sheets of lead would develop further to his later work of casting and wrapping his own body. 

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« CLEARING VII and SUBJECT II can only be viewed by walking around the edge of the Gallery »

Gallery 3 housed 8 kilometres of coiled steel.Clearing VII, On entering the space we were able to explore it, walk inside and even touch it. Once inside this coiled spring it was possible to experience the intensity of it. Rather similar to a child’s intense scribbling and reminiscent of Giacometti’s sketches, one had the feeling that removing the roof would result in the spring escaping upwards forthwith. Maybe this was a reflection of how I was feeling but the spring was both ethereal and strong at the same time and bound by tension.

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« MATRIX II » 2019

Heading out of Gallery 3 was Co-ordinate VI , a tense wire connecting 4 galleries and an ‘escapism’ of Clearing VII and Dense Matrix III. Gallery 5 was empty apart from this thin piece of extended wire but it reminded me of a tense tightrope which could be a metaphor for life. 

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Workbooks 2010-2019

Gallery 6 is full of drawings and preparatory works. Gormley always carries a workbook and here they were, spanning four decades. This was a highlight for me to see his workbooks and appreciate the thought processes and the working out that had gone into the work. Also, to see something as complex as Clearing VII begin as a series of tiny sketches was just exquisite. 

Gallery 11 housed Cave, 2019. Reminiscent of Richard Serra’s work , was a huge bronze sculpture on an architectural scale. Despite being claustrophobic I chose to enter the Cave. Inside I was rewarded by the play of light arriving through the sculpture from above and reactions from those alongside me whom I could not see. The structure itself is on an architectural scale of a body lying on its side, reminiscent of the bronze baby in the courtyard and the sculptures in the first gallery. 

After this heightened sensory experience we have Host 2019. A room full of seawater, not processed tap water, that is part of the natural order of things. This room of water, obviously reflective, reminded me of a flood and no doubt the beginnings of life itself. A very philosophical and reflective piece. 

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« HOST » 2019 ; Buckinghamshire clay. seawater.

In the words of the artist “ this exhibition is all about how the viewer responds to the work and the subject is the viewer”. I found this to be true as I was drawn to intimate, fragile drawings, scribbles full of space and a room empty except for the seawater.
If you are in London this weekend …go. You may learn a little bit about yourself.

Royal Academy of Arts

To visit also

Tate Britain

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Tate Britain

William Blake (1757-1827)

11 September 2019 – 2 February 2020

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« Painting is drawing on canvas & engraving is drawing on copper and nothing else drawing is execution & nothing else &he who draws best must be the best artist » William Blake 1809/1810

JMW Turner’s modern World

28 October 2020 – 7 March 2021

How J.M.W. Turner broke with convention to paint the times in which he lived

Henry Moore

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Henry Moore (1898-1986)

https://www.tate.org.uk/visit/tate-britain

ORDOVAS GALLERY

Peggy Guggenheim and London

24 september – 14 december 2019

https://www.ordovasart.com/


Eva Jospin

Folie à Chaumont sur Loire

Les forêts, les grottes d’Eva Jospin..  des mots qui résonnent et m’entraînent dans ces féeries que l’artiste nous invente depuis les Beaux-Arts puis son passage à la Villa Médicis.  Eva Jospin crée de véritables folies dans le sens artistique du XVIIIème siècle, ses créations sont d’inspiration végétales, avec du béton, du carton, des matériaux pauvres auxquels l’artiste donne une nouvelle noblesse.

Qui est-elle

Mais qui est Eva Jospin ? Cette jeune femme, sous une fragilité apparente, un visage de la renaissance florentine, déterminée, elle n’arrête jamais.

Des expositions au Palais de Tokyo, à Chaumont sur Loire, en Allemagne… et, pendant la Fiac 2016, au Louvre. 

Souvenir 2016

Dans la cour carrée du Louvre, je me souviens de ce panorama, de cet enchantement  en pénétrant dans la forêt , une œuvre en 3 dimensions, qui nous enveloppait et, ainsi, nous devenions, acteurs d’un monde réel ou imaginaire. Une expérience immersive unique où la forêt vous entoure avec ses lianes, ses ligatures et les cimes des arbres. La filiation et l’hommage à Hubert Robert étaient présents dans ce panorama qui se voulait aussi un diorama et un panoptique, dans l’esprit des encyclopédistes et des philanthropes. L’installation, posée au milieu de la cour carrée du Louvre, résonnait étrangement par ses reflets de ses façades (derrière lesquelles résidait Hubert Robert) et ses concrétions de fausses roches en carton.

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Eva Jospin. Panorama 12 avril – 28 août 2016 © Eva Jospin. Architecture Outsign. Courtesy Noirmontartproduction.

Ce fut un voyage dans le temps, dans cette forêt en carton au centre du palais royal du Louvre. Une expérience de la nature dans la ville, les arbres essentiels, Eva Jospin les sculpte, elle cisèle les petites brindilles minutieusement comme un orfèvre, le carton ordinaire est extraordinaire . Un décor théâtral qui donnait à penser sur l’illusion du pouvoir, sur les jeux de reflets et sur la fonction politique de l’art, en particulier en France, pays où l’Etat culturel est un paradigme.

Toujours, dans son œuvre, de multiples facettes éclairent nos pensées, des contes de fée de notre enfance resurgissent, la forêt de la belle au bois dormant ou celle du Petit Poucet ? l’iconographie de l’histoire de l’art ou la réalité plus grave de la destruction des arbres. 

Londres

Paris – Londres, y retrouver l’artiste Eva Jospin.  Sa présence se concrétise dans le paysage artistique anglais. Aujourd’hui pour un talk devant un parterre de collectionneurs , réuni par Marie-Laure de Clermont-Tonnerre pour son cercle Spirit Now London puis en mars prochain, ses arbres, qui, en France, lui attirent la reconnaissance du public feront partie de l’exposition de la Hayward Gallery Among the Trees, Ralf Rugoff, son directeur charismatique, commissaire de la Biennale de Venise, est présent dans l’assemblée.

La forêt est devenue aujourd’hui une célébrité dans notre monde contemporain. Eva Jospin a pressenti ce mouvement de la société, La Vie secrète des arbres de Peter Wohlleben est devenu un best seller. La fondation Cartier expose sur Nous les Arbres et les pays riches se mobilisent contre déforestation de l’Amazonie. Le Rêveur de la forêt du musée Zadkine expose la Forêt noire d’Eva Jospin en bronze, autre matériau de prédilection. Les forêts d’Eva Jospin renvoient au mythe fondateur de la forêt « sombre et obscure » pour reprendre les premiers vers de l’Enfer de Dante : elle est à la fois le lieu de nos angoisses mais aussi celui des célébrations païennes et sacrées, pilier du ciel, comme dans l’esprit des anciens Saxons.

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« Traversée » 2018 Beaupassage – Paris 7 – Oeuvre Pérenne. -2400-x-530-cm © Eva Jospin

Ses arbres attirants en carton sortent du simple décor. Ils symbolisent tant de valeurs importantes de l’humanité, la paix, la vie, la protection. Une fiction, la réalité des forêts s’efface, elles sont en carton, matériau ambivalent, élevé au rang de majesté et à travers lui, m’apparaît la reconnaissance de la ville vis à vis de la nature qui a senti l’impact de sa présence sur le bitume.

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Mars 2018. Emerige Mécénat – Voyage au centre de la Terre – Jérôme Sans, commissaire. Paris 13 © Eva Jospin © The Gaze of a Parisienne

Le carton matière première

Le carton est ainsi le matériau idoine pour représenter la force et la fragilité des forêts. Il est fragile et ductile mais sa densité lui confère une résistance considérable. Il intrigue ainsi par son ambiguïté : il apparaît monotone et monochrome alors qu’il présente d’infinies nuances, par sa variété et sa stratification. L’une des rares matières premières comme elle l’explique au journal Le Monde , 

« (…) qui ne réclament aucun respect. Si ça ne va pas, on détruit. Cela donne la possibilité de se tromper, d’être réactif. Ce qui est beaucoup moins envisageable avec, par exemple, la fonte d’un bronze ! » Eva Jospin (article d’Emmanuelle Lequeux du 16 août 2018)

Les oeuvres sont conçues comme de véritables scénographies. L’artiste pourrait se rêver en décoratrice de théâtre où ses grandes compositions se déploieraient. Une pièce de Gorki vient à l’esprit, les Estivants, jouée par la Comédie française, où les personnages évoluent dans une forêts de bouleaux, inconscients de la catastrophe qui vient.

Les grottes ou les « folies » d’Eva Jospin

Elle parle de ses « folies »,  ses inspirations. L’histoire d’une grotte dessinée à l’encre conquise par les lianes esquissant un monde fantastique. Du béton pour construire des folies du XXIe millénaire, une mise en scène des jardins, l’artiste s’est inspirée de tous ces jardins romantiques, des grottes antiques qu’elle a visités, Eva remet au goût du jour les nymphées (grotte naturelle ou artificielle où coule une source), lieu de refuge pour les nymphes, très en vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles, je pense à celle de Piédefer, ou encore celle du Prince de Conti à Auvers sur Oise, que j’ai découverte il y a peu. Les intérieurs y sont richement décorés de mosaïque et de coquillages.  Eva Jospin reprend ces éléments de décors des temps anciens alliant des matériaux modernes pour ses folies qu’elle installe dans un parc entourant ce château incroyable de Trévarez, bombardé pendant la guerre ou cette grotte à Chaumont en ciment sculpté bien cachée dans le sous bois, où la nature peu à peu reprend ses droits, s’emparant de l’oeuvre avec ses ronces, ses lierres…

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 » Nymphée » 2018 – Domaine de Trévarez © Eva Jospin © The Gaze of a Parisienne

Domaine de Trévarez, le rêve de James de Kerjégu

La nymphée du château de Trévarez est une alcôve qui prolonge et parachève le décor voulu par James de Kerjégu. Car tout est théâtral dans ce château édifié pour le prestige politique du président du conseil général du Finistère, par ailleurs député de la circonscription et monarchiste « rallié » à la République d’avant l’affaire Dreyfus. L’architecte des hôtels particuliers parisiens en est le maître d’oeuvre, Walter-André Destailleur, et fait appel à la modernité (charpente métallique, ascenseur, glacière électrique et serres) pour édifier un modèle d’historicisme. La « nymphée » est pensée comme une oeuvre de jardin, sans doute dans l’esprit de ce qu’aurait souhaité le propriétaire du château, au pied d’un jardin d’inspiration italienne et du bassin de la Chasse. Le décor contemporain de cette pièce, en carton, traduit la filiation avec l’artiste tout en prolongeant la main et l’esprit du marquis James de Kerjégu.

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 » Nymphée » 2018 – Domaine de Trévarez (détail) © Eva Jospin

Le mythe de la caverne

L’imaginaire raffiné, la grotte est aussi fermée à l’extérieur qu’elle est creuse à l’intérieur. Elle nous fait découvrir le mythe de la caverne cher à Platon : la réalité est-elle ces ombres sur la caverne où le soleil se devine à travers les anfractuosités des parois ?

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« Capriccio » 2019 – Carton, papier coloré, bois et plâtre . 225 X 95 X 95 cm (détail) et « Bas-relief » 2019 résine acrylique. 253 X 350 X 9 cm © Eva Jospin Galerie Suzanne Tarasieve

Le spectateur peut alors rester songeur, plongé dans ses rêveries de promeneur solitaire, en imaginant le destin de ces grottes petit à petit envahies par la nature telles les temples anciens du royaume khmer d’Angkor.

Florence Briat Soulié

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« Nymphées » 2019 carton, papier coloré, laiton, bois, plâtre. 330 X 180 X 160 cm – Galerie Suzanne Tarasieve. © The Gaze of a Parisienne

ACTUALITE

Eva Jospin – Wald(t)räume. Museum Pfalzgalerie Kaiserslautern. Allemagne

24 août 019 – 12 janvier 2020.

Among the trees – Hayward Gallery – Londres

4 mars – 17 mai 2020

Hayward Gallery

SPIRIT NOW LONDON

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Fondé par Marie Laure de Clermont-Tonnerre en 2015, SNL est un club , by invitation only, qui réunit des collectionneurs et des mécènes de l’art et de la culture autour d’évènements exclusifs.Plusieurs fois par mois, des personnalités du monde la culture partagent leurs idées et leurs inspirations, des artistes ouvrent leurs studios, des collectionneurs privés nous font découvrir leurs coup de cœur..Chaque année , SNL soutient une exposition d’un artiste ou une institution.

Biographie / Biography

Née en 1975 à Paris, France / Born in 1975 in Paris, France
Vit et travaille à Paris, France / Lives and works in Paris, France EDUCATION & AWARDS

2016 « Pensionnaire » at the Villa Médicis, Rome, Italy
2015 Prix de l’Académie des Beaux-Arts / Prix de gravure et sculpture Frédéric et Jean de Vernon, Paris, France 2002 DNSEP, Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Paris, France

EXPOSITIONS PERSONNELLES / SOLO SHOWS

2019
Eva Jospin, Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, France

2018
Sous-bois, Palazzo Dei Diamanti, Ferrara, Italy
Viva Roma, La Boverie, Liege, Belgium
Domaine de Trévarez – Abbaye de Doualas, Saint-Goazec, France

2017
La chalcographie du Louvre by Eva Jospin, Fiac 2017, Ateliers dʼart de la Rmn – Grand Palais, Paris, France

2016
Panorama, Cour Carrée du Louvre, Paris, France

2015
Eva Jospin, Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, France
Déjeuner sur lʼherbe, Hermès, 56th Venice Biennale Collateral Events, Venice, Italy

2013
Carte blanche à Eva Jospin, Manufacture des Gobelins, Paris, France

2011
Détails dʼune forêt, Galerie Pièce Unique, Paris, France Al blu di Prussia, Naples, Italy

2004
Art Mobile, Galleria 9 via della Vetrina contemporanea, Rome, Italy Galleria Le pleiadi, Mola di Bari, Italy Centre culturel français, Jakarta, Indonesia

2001
Opere recenti, Galleria 9 via della Vetrina contemporanea, Rome, Italy

EXPOSITIONS COLLECTIVES / GROUP SHOWS

2019
Le rêveur de la forêt Musée Zadkine 27 septembre 2019 – 23 février 2020

2018
La Traversée, projet dʼEmerige, Beaupassage, Paris, France
2008-2018 – 10 ans dʼart – Folie, Domaine de Chaumont-sur-Loire, Chaumont-sur-Loire, France Voyage au centre de la Terre, Espaces Éphémères, Tolbiac, Paris, France (Curator: Jérôme Sans) Bruxelles – Les rendez-vous de la Galerie Suzanne Tarasieve, Espace 37, Brussels, Belgium

Un beau livre d'Art sous le sapin… Pourquoi pas!

Vive le vent, Vive le vent, Vive le vent d’hiver

qui s’en va sifflant soufflant dans le grands sapins verts….

Noël arrive…. beaucoup trop vite! Qui n’a eu cette pensée à ce moment précis de l’année? Quel cadeau pour passionner, étonner, faire briller les yeux de nos amis? The Gaze a sélectionné, pour vous, 5 beaux livres, perles rares insolites, pour faire plaisir à vos proches quels que soient leurs goûts…. après tout, à chacun sa passion!

Pour Julie, la passionnée de mode….

« HOMMAGE A ALAIA » PAR AURORE DE LA MORINERIE

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Hommage à Alaia, Aurore de la Morinerie , Akio Nagasawa Publishing

Artiste et illustratrice de mode renommée, Aurore de la Morinerie a mis son talent au service des plus grands noms de la Couture. Son trait est esquissé, ses silhouettes vives et gracieuses. Ce livre « Hommage à Alaia », accompagne l’exposition de la galerie Akio Nagasawa Aoyama, réunissant à Tokyo, une série de monotypes et des aquarelles antérieures, présentées au Musée Galliéra en 2013. Et pour encore plus de plaisir, le livre est commenté par un texte d’Olivier Saillard, ancien directeur du Musée de la Mode de la ville de Paris!

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« Hommage à Alaia » par Aurore de la Morinerie, textes Olivier Saillard, Akio Nagasawa Publishing

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Pour l’oncle Charles, l’amateur de Théatre…

« LES LOGES DU FRANCAIS » PAR STEPHANE LAVOUÉ

Si les loges avaient des oreilles…Quelle impression inouïe de pénétrer, grâce aux magnifiques photos de Stéphane Lavoué, dans ces quarante loges mystérieuses, détenant les secrets les plus intimes des célèbres sociétaires. Chacun de ces lieux clos révèle la personnalité de son propriétaire. On imagine Guillaume Gallienne y répétant ses textes, Eric Ruf accomplissant un dernier rituel avant de monter sur scène, on y découvre les objets fétiches d’un tel, le porte-bonheur de telle autre …. Saurez-vous deviner qui sont leurs occupants respectifs ? Un livre captivant.

Les loges du Français, Photographe Stéphane Lavoué, préface Eric Ruf, Editions Gallimard.

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Pour Anatole, qui rêvait d’être architecte…

« THE TALE OF TOMORROW: UTOPIAN ARCHITECTURE IN THE MODERNISM REALM »

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The Tale of Tomorrow, sous la direction de Sofia Borges, Editions Gestalten

Totalement fou!! Ce livre réunit les créations délirantes d’architectes futuristes qui , entre les années 50 et 80, ont osé donner vie à leur rêves. Des chefs d’oeuvres d’architecture spectaculaires, conçus par des talents renommés ou moins connus.

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The Tale of Tomorrow », Edité par Gestalten sous la direction de Sofia Borges.

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Pour Laure, férue d’Art…

« LOUISE BOURGEOIS, FEMME MAISON » PAR JEAN-FRANCOIS JAUSSAUD

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Louise Bourgeois rencontre le jeune photographe, Jean-François Jaussaud en 1994. C’est le début de onze années de complicité entre l’artiste et le photographe. Pendant cette longue période, il a pu la suivre, noter ses phrases et dresser ainsi un portrait intime de Louise. De sa petite chambre monacale, à son atelier, immortalisant ses lieux de vie et de création. Ses objets aussi, la table de cuisine qui lui sert également de table de travail, cette même table qu’elle coupe en deux à la mort de son mari Robert Goldwater, rencontré en 1938 dans sa galerie de Saint Germain des Prés. A l’occasion de la sortie du livre ( 2 Octobre 2019), Kamel Mennour exposa les portraits intimes de Louise Bourgeois photographiée par JF Jaussaud.

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Louise Bourgeois « Femme Maison », Jean-François Jaussaud , Editions Albin Michel

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Pour le collectionneur, un livre d’Exception…

LIVRE D’ARTISTES DE JOAN FONTCUBERTA, EDITIONS Take5

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Plus qu’un livre, c’est une oeuvre d’Art ! Le lecteur est invité à s’y plonger tout entier. Prenant la forme d’un livre-miroir, suspendu, il soumet les reflets de nos visages aux déformations des méandres du mercure et de l’or, comme symbole du passage du temps. Y sont abordés les thèmes de la mémoire, la trace, la détérioration des images à travers le temps, et la résilience. Des silhouettes d’arbres en étain, dessinés et incrustés dans le boitier en érable, évoquent ces ramifications du temps. C’est l’artisan Suisse, Jérôme Blanc, qui en a réalisé les dessins.

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Photographie Joan Fontcuberta

Trois magnifiques textes, écrits par le poète Franco Roumain Zeno Bianu, l’artiste Espagnol Joan Fontcuberta et Céline Fribourg, ainsi que seize grands tirages (42 cm x 28 cm) photographiques originaux et signés, réalisés par Joan Fontcuberta, illustrent le propos. Exceptionnel!

Pour le lancement de ce livre, les Editions Take5 proposent aux premiers collectionneurs un tirage de tête, avec la création d’un « ex-libris » représentant leur visage, photographié par Fontcuberta et gravé dans le bois par Jêrome Blanc.

Le livre est édité en trente exemplaires. Uniquement sur commande . Pour toute information, contacter Céline Fribourg : ctake5@yahoo.com

Le rêveur de la forêt

Musée Zadkine

PAR CHARLOTTE LE GRIX DE LA SALLE

Est-ce vraiment à une rêverie que nous invite le Musée Zadkine ? Plutot à une plongée. Non, à une exploration.

L’arbre est à la mode.

  • Depuis la sortie de La vie secrète des arbres, du forestier et écrivain Peter Wohlleben, en mars 2017, best-seller mondial vendu à près d’un million d’exemplaires, il ne se passe pas un mois sans qu’un livre, une exposition ou un documentaire nous explique l’intelligence des arbres, leur préexistence et leur survivance à l’homme, qui en font des créatures vivantes supérieures, sources d’inspiration et de sagesse.

L’exposition Nous les arbres, à la Fondation Cartier, rencontre un tel succès qu’elle vient d’ être prolongée jusqu’au 5 janvier 2005. C’est un très beau rendez-vous qui réunit artistes, botanistes et philosophes autour de l’arbre mais surtout autour du lien intime que l’on peut tisser avec lui.

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Natalia Gontcharova Forêt d’automne, 1950

La forêt est un leitmotiv dans l’œuvre de l’artiste russe qui en fait un paysage dense, saturé de couleurs et de traits vifs. Refuge du vivant, du sauvage, du sacré, la forêt représente ce qui échappe aux entreprises humaines de domestication et de rationalisation du monde.

Ce rapport premier aux arbres n’est-il pas d’abord esthétique ? N’est-il pas d’abord une rencontre ?

Pousser la porte cochère de la rue d’Assas, c’est prolonger cette rencontre, cette fois-ci avec l’invitation de se perdre en forêt.

Car en masse, l’arbre exerce alors la fascination, faite d’autant d’enchantement que de peurs et de fantasmes.

Les commissaires Noelle Chabert, directrice du Musée Zadkine et Jeanne Brun, directrice du FMAC (Fonds municipal d’Art contemporain) ont choisi le titre d’une œuvre d’Ossip Zadkine, realisée entre 1943 et 1944, pour interroger le pouvoir paradoxal qu’exerce la forêt sur les artistes depuis la Révolution industrielle jusqu’à notre époque contemporaine.

Pas besoin d’urgence écologique pour comprendre que dès l’apparition des trains mus par le charbon, les peintres, poètes, écrivains et penseurs pressentaient que pour toujours, les frontières entre monde civilisé et monde sauvage seraient brouillées, et peut-être même inversées, qu’il fallait garder un lien, puissant et intime avec la nature, la matière.

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En haut : Ariane Michel Les yeux ronds, 2006

Projeté pour la première fois sur le fronton du musée du Jeu de Paume à l’occasion de la Nuit Blanche de 2006, cette vidéo confronte le visiteur au spectacle é d’une chouette surplombant de son regard la place de la Concorde, l’agitation de la ville, les lumières artificielles de la ville.

Animal indompté au cœur de la métropole, cette chouette semble nous demander : mais qu’est-ce qui est le plus étonnant ? Qui regarde et qui est regardé ? Où est le sauvage et où est le civilisé ?

En bas :

Alberto Giacometti

La Forêt, 1950

Au début des années 1950, l’esprit surréaliste est encore présent chez Giacometti, notamment dans les ensembles sculptés à même de larges plateaux.

La Forêt recompose dans le bronze un paysage confondant silhouettes humaines  et mâts végétaux. Cette futaie de formes longilignes évoaue à la fois la dignité et la solitude, la présence et la disparition communes aux arbres et aux hommes.

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Alberto Giacometti La Forêt, 1950

Une centaine d’œuvres, une quarantaine d’artistes, un parcours en trois temps. Pour pénétrer dans cette foret, il faut d’abord se tenir à « La lisière ». Première partie de l’exposition où il nous est demandé de nous interroger sur cette frontière, est-elle réelle , artificielle, mentale ? celle qui sépare la civilisation du sauvage.

Pour un artiste, il s’agit d’un seuil, d’un rite de passage, Paul Gauguin, André Derain, Pablo Picasso le franchissent pour étancher leur soif de renouveau. Ils la trouvent dans l’expression primitive du corps, dans le travail d’un bois dont ils épousent la logique.

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Pablo Picasso Buste de femme (Fernande), été 1906

Sculpté à Gosol (Catalogne), ce bois porte l’empreinte des expérimentations plastiques de Picasso entre la fin de sa période rose et le basculement cubiste. C’est en 1906 qu’il découvre les antiquités ibériques du Louvre et le primitivisme de Gauguin, le premier à avoir tout quitté pour revenir aux sources, aux Marquises.

Picasso s’éloigne des règles académiques pour faire confiance aux veines du bois, à sa logique, à ses torsions.

Zadkine lui-même se trouve à la jonction de ces primitivismes.

Le jeune Ossip a grandi dans les forêts de Biélorussie, son « peuple de bois ». Il se promène dans le domaine de son oncle le long de la rivière Duina,  il saisit le moindre bloc de glaise pour y sculpter.

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Ossip Zadkine Femme à la cruche ou Porteuse d’eau, 1923, Bois de noyer

Dicté par la forme originelle du bloc et les accidents du bois, le corps s’enroule autour du tronc massif. La thématique du torse va traverser l’œuvre du sculpteur à partir de 1910, se traduisant par une profonde assimilation entre torse et tronc, humain et arbre, chair et bois.

« Les sculpteurs de ma génération […] et moi-même pouvons être considérés comme les continuateurs de l’antique tradition de ces tailleurs de pierre et de bois qui, partis de la forêt, chantaient librement leurs rêves d’oiseaux fantastiques et de grands fûts d’arbres. » Ossip Zadkine, Civiltà delle macchine, Rome, n°1, 1963.


En arrière plan :

Ossip Zadkine

Tout un peuple de bois, toute une forêt

Déclinaison d’œuvres en acacia, ébène, noyer, poirier etc… réalisées entre 1922  et 1961

L’exploration continue avec « La genèse », plongée pour le moins iconoclaste dans la forêt, à la fois refuge de force vitale et puissance créatrice.

Végétal et animal, création et destruction, masculin et féminin… la forêt n’est pas une somme d’individus, c’est un système complexe, mouvant, fait de liens ; c’est un milieu, un réseau où tous les règnes sont interdépendants.

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Séraphine de Senlis L’arbre du paradis, 1929 (détail)

Figure emblématique de l’art naïf, Séraphine de Senslis déclina sans fin le motif obsessionnel  d’une végétation foisonnante. Admiratrice des vitraux de la cathédrale de Senslis, elle revisite un Eden chatoyant, vision sublimée des origines. Plumes, yeux, feuilles multicolores, les formes et les couleurs s’entremêlent pour traduire la fécondité de la nature.

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Jean Arp Chapeau-forêt, 1960 Croissance, 1938

Obéissant à une conception de la création suivant le modèle naturel de la morphogénèse, les œuvres de Jean Arp veulent réunir tous les règnes dans une forme indistincte. La métamorphose se fige dans un plâtre lisse évoquant à la fois le tronc, les bourgeons, les galets, allégorie de la croissance dont éclot un savant équilibre.

« Nous ne voulons pas copier la nature. Nous ne voulons pas reproduire, nous voulons produire. Nous voulons produire comme une plante qui produit un fruit et ne pas reproduire […] Ces peintures, ces sculptures –ces objets- devraient rester anonymes, dans le grand atelier de la nature, comme les nuages, les montagnes, les mers, les animaux, les hommes », Jean Arp, Jours effeuillés, Poèmes, essais, souvenirs, 1920-1965.

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Laure Prouvost Parle Ment Branches, 2017

Fusionnant de manière inattendue des organes féminins à des branches d’arbres, Laure Prouvost compose des hybrides épurés. Que devient la féminité lorsque ses organes distinctifs sont attachés à un squelette réduit réduit à l’arbre primordial ? Voici les organes libérés de la domination des corps et de leurs représentation.

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Javier Perez Brotes I, 2017

D’un cœur doré surgissent de tortueux rameaux calcinés qui laissent poindre la floraison de délicates feuilles d’olivier. Organe ? Branchage ? Bois de cerf ? Encore une fois, toutes les formes de vie sont reliées, comme une ode à la complexité et à l’éternelle renaissance du vivant.

Avec l’évocation du cycle de la mort et de la vie, de cette incessante destruction et regénération, nous pouvons alors faire le passage…. Il est physique d’abord : nous traversons le jardin. Cet écrin de verdure, caché derrière le Luxembourg, qui abrita la maison et les ateliers d’Ossip Zadkine de 1928 à 1967.

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Ossip Zadkine

Un passage métaphysique aussi, puisque nous atteignons la dernière salle et étape de l’exposition consacrée au « bois sacré, bois dormant », tout ce que la forêt peut évoquer de religieux, d’effrayant, d’intime, de fantasmagorique. Son mystère.

La forêt, chaos originel, berceau des peurs ancestrales, domicile des esprits les plus effrayants.

La forêt, éternelle et respectable, avec ses pouvoirs thérapeutiques et libérateurs.

La forêt, image de notre psyché.

A la fois paysage et sculpture, cette fonte de bronze à la cire perdue revisite le motif de la forêt, leitmotiv central de l’œuvre d’Eva Jospin. Véritable lisière en dentelle ciselée, pleine d’ombres et de secrets, c’est un panorama à la fois palpable et mystérieux.

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Au centre : Laurie Karp Graines de serpentes, 2013

Avec son bestiaire de faience ou de porcelaine, Laurie Karp déploie un univers cru, la nature grouillante, bizarre et ambiguë. S’agit-il de plantes ou d’animaux ? Sont-ils mouvants ou pourissants ? Inoffensifs ou dangereux ? Dévorés ou dévorants ?

Profusion, époques croisées, œuvres rares et singulières : l’exposition n’a rien d’une ballade ou d’une rêverie et l’on regrettera presque sa densité.

Pour retrouver le lien organique à la forêt, ce rapport intime, instinctif, on se laissera porter par l’extraordinaire travail sonore de Jean-Luc Hervé et d’Ariane Michel qui accompagnent nos pas.

Musée Zadkine

100bis Rue d’Assas, 75006 Paris

Fermé le lundi.

Jusqu’au 23 fevrier 2020

Commissariat : Noelle Chabert, directrice du Musée Zadkine et Jeanne Brun, directrice du FMAC

http://www.zadkine.paris.fr/fr/exposition/le-reveur-de-la-foret

2019/2020 To see in Paris during the holidays

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🇫🇷
 Version française

by Joshua Lacoste , Vassar-Wesleyan Program in Paris Fall 2019 & Florence Briat Soulié

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@Rodney van den Beemd – Encre et peinture. 2019
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Thanks to the artist & illustrator RODNEY VAN DEN BEEMD for his drawing http://www.rodneyvandenbeemd.nl/en/

Cluny museum, national museum of middle ages « sens dessus dessous  » Cinq sens, un écho à la Dame à la Licorne »

https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/la-dame-a-la-licorne.html

To see also : Musée de Cluny – L’art de la broderie au Moyen-âge – Informations

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Until 20 January 2020

The Cluny Museum in Paris is one of the most famous medieval museums in the world.  The museum has many wonderful artifacts from the Middle Ages and has wonderful architecture. The main exhibit at the museum is La Dame à la Licorne, a beautiful collection of six tapestries with an interesting backstory. The tapestries were meant to be viewed in a specific order, with each tapestry taking you further into the spiritual world than the previous one.  The first tapestry is touch, since this is the most physical of the five senses. Next is taste, smell, olfactory, and finally sight.  The last tapestry is considered to be a sixth sense. As of now, it has been given the name My Only Desire since this is written on the tent behind the woman. The museum was a lovely experience, and if you have the opportunity you should check out the tapestries in person.

Takashi Murakami

Galerie Perrotin – Takashi Murakami – Informations

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Too late !

At the Perrotin gallery, on December, was a collection of works done by Takashi Murakami. Here we could  see his various artistic styles and the methods he uses to create his art.  All of these works of art are available to be purchased, however, they are not for the faint of heart. Murakami is a world renowned artist and many art lovers all over the world would love the opportunity to see his art in person.

Hans Hartung la fabrique du geste

Hans Hartung – Musée d’art moderne de Paris – Informations

Until 1 March 2020

See previous article Hans Hartung

At the Museum of Modern Art in Paris, there is currently an exposition dedicated to the artist Hans Hartung (1904-1989) .  Early on his career he experimented with abstract watercolors, and slowly progressed into using charcoal and red-chalk drawings.  He was a strong admirer of Rembrandt and Goya, and imitated their styles. In the 1930’s he was an admirer of cubism, and anchored his art in repetition.  Later he opened his styles to be defined in his own way, and his artwork near the end of his career composed of black bars and calligraphic elements.

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The modern times from Seurat to Matisse

Félix Fénéon – Musée de l’Orangerie – Information

Until 27 January 2020

At the musée de l’orangerie, the exposition about Félix Fénéon (1861-1944) is truly incredible.  Not only are there many of his most famous masterpieces, but work by similar artists can be found including that of Seurat, Signac, Luce and Van Rysselberghe. As an anarchist, art critic, writer, editor, gallery director and collector, Felix Fénéon was a major player in the arts world at the end of the nineteenth century and the start of the twentieth.

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Modern Maharaja, a patron of the arts in the 30s

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Man Ray, Le maharajah et la maharani d’Indore. Affiche de l’exposition.

Musée des Arts Décoratifs MAD Paris – Modern Maharaja – Informations

Until 12 January 2020

Modern Maharaja, a patron of the arts in the 30s. The Musée des Arts Déco presents the universe of Yeshwant Rao Holkar II: the Maharajah of Indore, his portrait was painted by Bernard Boutet de Monvel and was sold at an auction by Sotheby’s for the record price of € 2.499 million. The furniture had already been sold by this same auction house in 1980 in Monaco.

The is a wonderful story of a young couple who was passionate about the construction of this artwork that was created between 1929 and 1934 under a complicated political context during the rule of the British Empire. It was one of the last to be abdicated after their departure. His meeting with the collector and man of letters Henri-Pierre Roché author of Jules and Jim was the starting point of an adventure of modern times, avant-garde in traditional India, he introduced Jacques Doucet to whom the Maharajah returns visit, he will keep an exceptional memory and confirm his will to build a very contemporary palace. The Maharajah built the Manik Bagh palace, which was very modern at the time, just after the crisis of 29, a boon for the architect Eckart Muthesius (1904-1989) and the artists who contributed to this project. Louis Sognot, Jean Puiforcat, Eileen Gray, Le Corbusier … they were a modern, fascinating couple, both very beautiful, and they were photographed by Man Ray. We can watch with pleasure all these intimate photos that retrace their history, sometimes surprisingly, the photographer captures the couple contemplating a work of art.

Another extraordinary character is Ivan Da Silva Bruhns (1881-1880), a self-taught artist, inspired by Cubism, he produced sumptuous rugs with abstract patterns.

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The Maharani died very young at 21, and from that moment, a feeling of melancholy took over the Prince, and he put a stop several projects like that of the Temple of Meditation in Brancusi. The Maharajah still acquired two masterpieces, the birds in space, a black and a white.

His only regret was that they were not present, and that they were kept at the Canberra Museum in Australia.

« My last two black and white birds are the ones where I have come closest to finding the right measurements. I approached this measure as I was able to get rid of myself » –an extract from a letter from Brancusi to the Maharajah. Marcel Duchamp and Henri-Pierre Roché, were the merchants of the sculptor and when the collector John Quinn is dead, they bought his 18 sculptures by Brancusi and thus supported the cost by placing them judiciously in collections.

Académie des Beaux-Arts – Raghu Rai « Voyages dans l’instant »

Last days, until 5 January 2020

Institut de France

2019 / 2020 des expositions à voir

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🇬🇧
 ENGLISH VERSION

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Un éventail d’expositions s’offre à nous pendant les fêtes, de l’aventure moderne d’un Maharajah au MAD Paris, à l’éveil des sens, musée de Cluny des tapisseries du XVe siècle représentant la célèbre Dame à la Licorne ou encore au Musée de l’Orangerie, l’histoire de Fénéon, un homme fanstasque qui aimait l’art et les artistes, et pourquoi pas l’abstraction de Hans Hartung au Musée d’Art Moderne de Paris et pour finir de la fantaisie japonaise avec le célèbre Murakami, galerie Perrotin et vite vite ce week-end, derniers jours pour se perdre dans les voyages du photographe Raghu Rai à l’Institut.

Académie des Beaux-Arts – Raghu Rai « Voyages dans l’instant »

Attention derniers jours, jusqu’au 5 janvier 2020

Raghu Rai a reçu le 30 octobre dernier, le prix de la photographie de l’Académie des Beaux-Arts – William Klein. Créé en 2019, ce prix est remis tous les 2 ans en récompense d’une carrière et est doté de 120000 €

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Raghu Rai « Pluie et vent au Taj Mahal » Agra 1984

« En Inde, comme dans le reste du monde, nous vivons une ère de millions d’images éphémères.Heureusement, une bonne
photographie peut communiquer des niveaux plus profonds d’expérience humaine ; elle peut changer notre vision du monde
et ouvrir la possibilité d’une autre vision, d’un éveil. (…)
 » Raghu Rai

Raghu Rai est né en 1942, à Jhang (Inde britannique – actuel Pakistan), il intègre en 1971 l’agence Magnum suite à la proposition de Henri Cartier Bresson.

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Mitcha et Raghu Rai dans le jardin de leur maison à Khan Market, New Delhi, 1989. Détail d’une photo de Sebastiāo Salgado.

De sa toute première photo, celle d’un ânon en 1964, le photographe transmet à chaque fois une émotion forte, il nous livre un témoignage émouvant et libre d’une réalité indienne, des scènes de la vie de tous les jours, les couleurs vives, le mouvement sont suggérés par l’artiste. Il nous offre toute la force d’une image en noir et blanc, celle de mère Térésa en prière à Calcutta ou celle encore du lien entre son père et son fils, symbolisé par une poignée de mains.

Si vous êtes à Paris, n’attendez pas, il ne vous reste plus que quelques heures pour voir ces magnifiques oeuvres.

Commissariat :

Jean-Luc Monterosso, correspondant de la section de photographie de l’Académie des beaux-arts
Bernard Perrine, correspondant de la section de photographie de l’Académie des beaux-arts

Palais de l’Institut de France, 27 quai de Conti, Paris VIe
Du 20 novembre 2019 au 5 janvier 2020
Exposition ouverte du mardi au dimanche de 11 heures à 18 heures – Entrée libre Institut de France

Les collections du musée de Cluny sens dessus dessous « Cinq sens, un écho à la Dame à la Licorne »

MUSÉE DE CLUNY – L’ART DE LA BRODERIE AU MOYEN-ÂGE – INFORMATIONS

Jusqu’au 20 janvier 2020Le musée de Cluny à Paris est l’un des musées médiévaux les plus célèbres au monde. Le musée possède de nombreux objets merveilleux du Moyen Âge et possède une architecture magnifique. L’exposition principale du musée est La Dame à la Licorne, une belle collection de six tapisseries avec une histoire passionnante.  Les tapisseries à décor « millefleurs » devaient être vues dans un ordre spécifique, chaque tenture vous entraînant plus loin dans le monde spirituel que la précédente. La première tapisserie est tactile, car c’est le plus physique des cinq sens. Viennent ensuite le goût, l’odorat, l’olfaction et enfin la vue. La dernière tapisserie est considérée comme un sixième sens. Cette dernière a été appelée Mon seul désir car cette inscription est brodée sur la tente derrière la femme, on est en plein dans « l’amour courtois » .  Une exposition qui vaut le détour !     

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Moderne Maharajah, un mécène des années 1930.

Jusqu’au 12 janvier 2020

Le Musée des Arts Déco présente l’univers de Yeshwant Rao Holkar II : le Maharajah d’Indore, son portrait peint par Bernard Boutet de Monvel  vendu aux enchères par Sotheby’s avait obtenu le prix record de 2, 499 millions € . Le mobilier avait déjà été dispersé par cette même maison de vente en 1980 à Monaco.

Extraits de lettres de sa femme à Bernard Boutet de Monvel.

17 janvier 1928  « …j’oubliais de te dire que le Pape a aiguillé vers toi le Maharajah d’Indore, beau comme un astre, sportif et aimant les arts. Il veut son portrait, il est de passage à Paris et, en l’absence du Maître, il viendra me voir, voir ta maison. A ton retour, profitant de quelques vacances car il s’éduque en Angleterre, il se fera mettre au carreau… »

21 janvier 1928  « Hier visite du Maharajah (…) très curieux personnage, plein de caractère, cela t’amuserait follement de l’empoigner et de le carreler j’en suis sûre. Mais ce qui me semble encore plus intéressant, c’est qu’il possède à Indore un palais magnifique dont l’agencement intérieur lui déplait, tout est à refaire. Le factotum a demandé si la décoration  t’intéresse, tu parles, je lui ai dit en d’autres termes que tu en raffoles… »

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Man Ray (Emmanuel Radnitzky dit) « Le maharajah et sa femme, vers 1927 devant le jeu d’échecs dessiné par Man Ray. /Man Ray, The Maharaja and His Wife, c. 1927 © Man Ray 2015 Trust / ADAGP, Paris, 2019; Photo © Centre Pompidou,

Le  merveilleux roman de ce couple très jeune qui va se passionner par la construction de cette oeuvre d’art totale entre 1929 et 1934 dans un contexte politique compliqué sous la coupe de l’Empire Britanique. Il sera un des derniers à abdiquer après leur départ. Sa rencontre avec le collectionneur et homme de lettres Henri-Pierre Roché auteur de Jules et Jim sera le point de départ d’une aventure des temps modernes, avant-gardiste dans l’Inde traditionnelle, il leur présentera Jacques Doucet à qui le Maharajah rend visite, il gardera un souvenir exceptionnel et confirmera sa volonté de bâtir un palais très contemporain.

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Le Maharajah a fait construire le palais Manik Bagh,  très moderne pour l’époque, juste après la crise de 29, une aubaine pour l’architecte Eckart Muthesius (1904-1989) et les artistes qui ont contribué à ce projet. Louis Sognot, Jean Puiforcat, Eileen Gray, Le Corbusier…  Un couple moderne, fascinant, très beaux tous les deux, ils sont photographiés par Man Ray, on peut avec plaisir regarder toutes ces photos intimes retraçant leur histoire, parfois étonnamment, le photographe saisit le couple contemplant une oeuvre d’art.

Un autre personnage extraordinaire est Ivan Da Silva Bruhns (1881-1880), autodidacte, inspiré par le cubisme, il a réalisé de somptueux tapis aux motifs abstraits.

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Ivan Da Silva Bruhns, tapis de la chambre du Maharajah d’Indore, vers 1930 Crédit Photo EDTR Photography.

Seul regret, ils ne sont pas présents, ils sont conservés au Musée de Canberra en Australie.

« Mes deux derniers oiseaux le noir et blanc sont ceux où je me suis approché le plus de la mesure juste.
Je me suis approché de cette mesure au fur et à mesure que j’ai pu me débarrasser de moi même  »
extrait de lettre de Brancusi au Maharajah .

Marcel Duchamp et Henri-Pierre Roché,  furent les marchands du sculpteur et quand le collectionneur John Quinn est mort , ils ont  l’idée de racheter ses 18 sculptures de Brancusi et soutiennent ainsi la côte en les plaçant  judicieusement dans des collections.

Takashi Murakami

GALERIE PERROTIN – TAKASHI MURAKAMI – INFORMATIONS

C’était jusqu’au  21 Décembre 2019 à la galerie Perrotin, on pouvait voir une série d’oeuvres de l’artiste japonais Takashi Murakami. On se souvient que pendant la Fiac, sa célèbre citrouille exposée Place Vendôme avait due être retirée pour cause d’intempéries.  Dans cette exposition on peut remarquer la diversité de son travail et les méthodes qu’il utilise dans la création de ses oeuvres. On peut retrouver son personnage iconique Mister DOB– DOB étant le diminutif de l’expression d’argot japonaise  » dobojite «  signifiant : pourquoi . L’artiste n’hésite pas à se représenter sous forme de caricature.     

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Hans Hartung la fabrique du geste

Hans Hartung – Musée d’art moderne de Paris – Informations

Jusqu’au 1er mars  2020

Une grande rétrospective de Hans Hartung (1904-1989) inaugure la réouverture du musée après  quelques mois de fermeture pour rénovation.  Rétrospective très (trop?) copieuse servie par une scénographie d’une blancheur éclatante
On aurait aimé un peu plus de rythme et de diversité d’ambiance pour présenter des tableaux certes d’un très grand artiste, mais dont la sélection aurait pu être un peu plus précise . (voir article précédent)

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Fénéon, les temps nouveaux de Seurat à Matisse

Félix Fénéon – Musée de l’Orangerie – Information

Jusqu’au 27 janvier  2020

Au Musée de l’Orangerie, on peut voir actuellement une exposition autour d’un personnage passionant :  Félix Fénéon (1861-1944) .  Critique d’art, collectionneur, directeur de galerie, ami des artistes, il s’est créé un univers autour des artistes majeurs de son époque. Il a beaucoup milité pour la liberté d’expression. On peut voir exposés des Seurat sublimes, la découverte de sa peinture lui a permis de donner un nom à ce courant artistique le néo-impressionnisme.

En passant devant les Nymphéas de Monet, vous pouvez aussi voir les photographies de Patrick Tosani qui seront présentées jusqu’au 17 février 2020.

Florence Briat Soulié

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William Kentridge

RETROSPECTIVE AU ZEITZ MOCAA, AFRIQUE DU SUD

Le pays de William Kentridge (né en1955) est l’Afrique du Sud. Toute son oeuvre en est imprégnée intrinsèquement. Ce monde qui l’entoure est puissamment ébranlé par le politique, les affrontements raciaux, les aléas économiques. Ses dessins au charbon, point central de toute son oeuvre, tracent les réflexions de l’artiste sur tout ce qui l’entoure.

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« A poem I used to kow », Indian ink on book pages from Universal Technology Dictionnary (George Crabb, 1826)

La rétrospective que lui consacre le Zeitz Mocaa, à Cape town, « Why should I hesitate: Putting Drawings to Work » est extrêmement riche, passionnante, déroutante. Elle nous fait vivre une expérience unique, au coeur du studio imaginaire de l’artiste. Elle nous livre le regard pointu et engagé de Kentridge dans des oeuvres fortes, parfois fantasques, toujours captivantes.

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mise en scène reproduisant le Studio de W. Kentridge, Zeitz Mocaa, courtesy to the artist studio

L’Activisme politique

L’implication politique fait partie de sa vie quotidienne, depuis l’enfance. Ses parents sont de fervents militants anti-arpatheid. Son père, l’avocat Sir Sidney Kentridge, a même défendu Nelson Mandela. William Kentridge, lui, est un artiste. A travers ses créations, il livre sa vision des transformations complexes de l’Afrique du Sud, déroule son histoire, ses évolutions politiques et culturelles chaotiques. Dans cette exposition bouleversante, il y mêle son propre vécu, ses ressentis et nous emmène à la découverte, pas à pas, de son processus de création.

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Dessin au fusain « Colonial landscapes « , Zeitz Mocaa

La mémoire du passé et les questionnements actuels prennent la forme de dessins, films, animations, mises en scène, sculptures, alliant réalisme et métaphores poétiques.Y sont évoqués, par exemple, le choix Cornélien des Noirs d’Afrique du Sud appelés, durant la première guerre mondiale, à combattre pour défendre leurs propres colonisateurs (oeuvre théatrale « The Head & the Load », avant première à la Tate Modern de Londres en 2018), ou encore les conditions de travail dramatiques dans les mines, ou plus globalement, le sujet actuel des migrants.

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Dove

Le fusain, sa marque de fabrique

« My encounters with failure have placed me in the role of an artist.(…) I thought I would become a revolutionary, I failed. I tried being an actor, I failed. I tried being a paintor. I failed.(…) So I was reduced to being an Artist working in charcoal drawings  » William Kentridge

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dessins préparatoires pour Other faces (birds in flight), 2011

Le fusain est le point de départ, de chacune de ses créations. Même si son champ d’activité est large et polymorphe- mise en scène, vidéos, animations, écriture, tapisserie, sculptures…- il a recours à des dessins préparatoires pour en concevoir les séquences, les décors, les formes. C’est sa marque de fabrique. Son trait si singulier est reconnaissable entre tous.

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« The comfort of a stone » , Charcoal on found pages, 1998

Depuis longtemps je suis cet artiste dont le travail me touche énormément. J’aime ses paysages incroyables chargés de sens, ses oiseaux, ses arbres si poétiques, ses pigeons voyageurs, ses généreux bouquets de fleurs dédiés à des personnes particulières. J’aime également la vitalité de ses processions et de ses images animées. Tel son film « Second hand Reading »où il se représente emprisonné dans un très très long livre. L’artiste marche inlassablement d’une page à l’autre en quête de son inspiration, comme il le fait en parcourant le monde et découvre au fil des chapitres un peu de lui même.

Si vous passez à Cape Town , allez voir cette rétrospective unique au Zeitz Mocaa, dont le bâtiment, situé dans les anciens silos à grain, est absolument spectaculaire.

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Caroline d’Esneval

William Kentridge

« Why should I hesitate : Putting Drawings to work« 

ZEITZ MOCAA , Cape Town, Afrique du Sud

JUSQU’AU 23 MARS 2020

Le vide : si Charlotte Perriand avait croisé Etienne Klein

PAR CAMILLE GUITTONNEAU  (Centrale Supelec)           

Le Monde Nouveau de Charlotte Perriand

Fondation LouisVuitton

2 octobre 2019 – 24 février 2020

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Charlotte Perriand sur la « Chaise longue basculante, B306 », (1928-1929) – Le Corbusier, P. Jeanneret, C. Perriand, vers 1928 © F.L.C. / ADAGP, Paris 2019 © ADAGP, Paris 2019 © AChP

Etienne Klein

Ce qui est sans être tout à fait

Essai sur le vide

Actes Sud

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Etienne Klein – Ce qui est sans être tout à fait – Essai sur le vide – Actes Sud

La fin de l’année 2019 aura été marquée par l’exposition de la Fondation Louis Vuitton consacrée à l’architecte et designer Charlotte Perriand, ainsi que par la sortie d’un essai sur le vide du physicien et philosophe Etienne Klein. Deux personnalités brillantes dont le vide occupe une place importante dans le travail. Vides, il y a fort à parier que leurs conversations ne l’auraient pas été s’ils avaient eu l’occasion de se rencontrer. Elles auraient porté sur leurs hospitalisations respectives, leur passion commune pour la montagne, et sans aucun doute sur leur perception du vide.

L’hôpital

En 1913, Charlotte a dix ans. Elle vit à Paris, dans une maison au décor surchargé, et reçoit une éducation très moderne. En raison d’une crise d’appendicite, elle est alitée dans une chambre d’hôpital. Vide. Ce vide l’inspire tant qu’elle va travailler dur afin d’intégrer l’école de l’Union centrale des arts décoratifs en architecture d’intérieur. Son travail consistera à conquérir l’espace. Très tôt, Charlotte deviendra associée de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Et pourtant, ce n’était pas gagné : Le Corbusier l’avait accueillie en lui disant « qu’ici on ne brode pas des coussins ».

L’hôpital est également à l’origine de l’inspiration d’Etienne Klein. Il explique que c’est au cours d’une hospitalisation qu’il lit le physicien Bernard d’Espagnat. C’est à ce moment-là qu’il découvre le lien entre la physique quantique et la philosophie. Alors étudiant à l’école Centrale, Etienne Klein deviendra physicien et philosophe.

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Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand. Chaise longue basculante B306, 1928 Charlotte Perriand, plan de fabrication de la chaise longue basculante, 1928

La montagne

En 1940, Charlotte Perriand est nommée conseillère pour l’art industriel par le gouvernement japonais. L’affection de Charlotte Perriand pour le Japon n’est pas surprenante. En effet, elle entretient une fascination pour la nature, dont elle s’inspire pour son mobilier. Or, la culture traditionnelle japonaise s’attache énormément à l’observation de la nature, à la pleine conscience de cette dernière. Dans les années 1930, Charlotte Perriand a effectué de longues promenades dans la forêt de Fontainebleau. Par ailleurs, Charlotte Perriand constate le rapport des Japonais au vide.

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Charlotte Perriand – La Maison de thé, 1993 » Reproduction 2019, vue de l’installation, Fondation Louis Vuitton, Paris – 2 Octobre 2019 – 20 Février 2020.

Si, pour les Occidentaux, le vide, c’est le néant, pour les Japonais, le vide contient tout. « Le vide est très puissant car il peut tout contenir », dira Charlotte Perriand. Au Japon, Charlotte Perriand entreprend l’ascension du Mont Fuji, montagne sacrée. La montagne, elle la connaît bien. D’origine savoyarde, elle en est amoureurse et se consacre, dès les années 1930, à l’architecture de loisirs en montagne. Elle étudie l’architecture préfabriquée, pouvant être retirée de la nature, avec par exemple le Refuge Bivouac, exposé à Paris 1937, ou encore le Refuge Tonneau, conçu en 1938 avec Pierre Jeanneret. Trois modèles du Refuge Tonneau sont envisagés, pouvant accueillir dix à trente-huit alpinistes selon la version. Une maquette en bois du Tonneau pour dix personnes est exposée à la Fondation Louis Vuitton. Charlotte Perriand travaillera de nouveau sur l’aménagement de la montagne pour les sports d’hiver, avec notamment la station des Arcs, entre 1967 et 1989, alors que les grandes stations de ski sont en plein essor. Charlotte Perriand ne cessera d’explorer la relation entre l’intérieur et l’extérieur.

Charlotte Perriand – La Maison au bord de l’eau, 1934. Fondation Louis Vuitton. Crédit photo ©EDTR.Photography ©The Gaze of a Parisienne

 La relation entre l’intérieur et l’extérieur, Charlotte Perriand continuera de l’exploiter. Jusqu’à la fin de sa vie, elle entretiendra des liens forts avec le Japon.  En 1993, dans le cadre du Festival culturel du Japon à Paris, elle réalisera une Maison de thé qui sera installée sur le toit de l’UNESCO. La maison de thé est ouverte sur l’extérieur, prolongeant l’exploration de la relation entre l’intérieur et l’extérieur. Par ailleurs, la dégustation du thé est un art au Japon, qui s’exerce en pleine conscience, c’est-à-dire en vidant son esprit de toute pensée parasite pour se concentrer sur l’instant présent. Art de la dégustation du thé, architecture, design… Charlotte Perriand opère la synthèse des arts. C’est le leitmotiv de l’exposition à la Fondation Louis Vuitton.

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Charlotte Perriand (1903-1999) Table basse en forme libre et tapis bicolore rouge et noir 1954 (coll. privée) Grande bibliothèque à plots, 1954 (réplique Cassina (2013)

Lorsque je contemple la photographie de Charlotte Perriand brandissant son soutien-gorge dans la montagne, qui est également l’affiche de l’exposition, je ne peux m’empêcher de penser à l’ascension du Mont Fuji relatée par Amélie Nothomb, autre personnalité amoureuse du Japon ayant effectué cette montée. Un récit épique, drôle, délirant. Elle escalade le Mont Fuji à une vitesse incroyable. « J’étais un bolide lancé sous le soleil levant, j’étais mon propre sujet d’étude balistique, je hurlais à réveiller le volcan. » Alors qu’on lui demande comment elle a fait « pour monter aussi vite », elle répond humblement : « je suis Zarathoustra ».

La montagne, c’est aussi le terrain de jeu d’Etienne Klein. A la fin de sa classe préparatoire aux grandes écoles, ses parents lui offrent un séjour à la montagne afin de découvrir le Mont Blanc. Le physicien évoque une « révélation ». Aujourd’hui alpiniste, il constate la peur de tomber dans le vide lorsque l’on est à plusieurs milliers de mètres d’altitude. Or, à 5500 mètres d’altitude, le vide, c’est au-dessus de notre tête qu’il se trouve.

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Charlotte Perriand (1903-1999) Bureau Boomerang pour Jean-Richard Bloch, 1938 Pablo Picasso – Carton de la tapisserie Guernica .

Le vide

Les observations menées par Charlotte Perriand au Japon nous montrent une perception particulière du vide dans la culture japonaise. Les Japonais considèrent que le vide contient tout, alors que les Occidentaux ont longtemps confondu le vide et le néant. Aristote pensait d’ailleurs que la nature a horreur du vide, ce que formulera Roger Bacon au XIIIème siècle : « Natura abhorret vacuum ». Mais pour Etienne Klein, contrairement au vide, le néant ne peut être pensé. En effet, dès lors que l’on songe au néant, on imagine quelque chose. Alors ce n’est plus le néant. « On ne peut penser le néant que si on n’y pense pas », affirme le philosophe. On peut pousser la réflexion encore plus loin. Pour Charlotte Perriand, « l’art est dans tout ». A partir du moment où l’on admet que l’art est dans tout, et que le néant est contenu dans quelque chose (l’univers, par exemple), le néant peut-il exister ?

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Fernand Léger (1881-1955) « Le transport des forces » 1937 _ Commande pour le Palais de la Découverte – Oeuvre réalisée par 3 élèves de F. Léger. Le Corbusier Pierre Jeanneret Charlotte Perriand. Chaise longue basculante B306, 1928 Charlotte Perriand Fauteuil pivotant, 1927.

Revenons au sujet du vide. « Le vide a une dimension spatiale, le vide peut être pensé », avance Etienne Klein. Le vide se matérialise dans une chambre, par exemple. L’espace que l’on voudrait dire vide sera toujours contaminé, par des ondes électromagnétiques par exemple. A l’instar de la chambre d’hôpital de la petite Charlotte Perriand, faire le vide, c’est retirer tout ce qui peut l’être. C’est la vision de physiciens tels que Blaise Pascal. Pascal, dont le nom servira d’unité à la mesure du vide : le Pa. Plus la mesure en Pa est faible, plus on s’approche du vide. Selon l’application que l’on recherche, le vide n’a pas la même définition. Ainsi, pour un tokamak comme celui du projet ITER, en Provence, le niveau de vide demandé sera de 10-7 Pa. Dans l’espace, il est de 10-12 Pa. « René Descartes avait fait remarquer que si nous disons d’une cruche qui contient de l’air qu’elle est vide, c’est en vertu d’une prétendue cause finale : la cruche a vocation à permettre le transport et le stockage de l’eau, non de l’air », écrit Etienne Klein dans un cours. On définit ici le vide par rapport à ce qui pourrait y être mis. De quoi est vide la chambre d’hôpital de Charlotte Perriand ? Elle est vide de mobilier, de fioritures, de distractions, contrairement à la maison de ses parents.

En fait, selon l’approche de la physique que l’on a, la définition du vide changera. Ainsi, la physique quantique définit le vide comme un lieu où les particules se « reposent », sont invisibles. Elles récupèrent de l’énergie pour devenir visibles. Dirac, en mettant en évidence l’existence des antiparticules, définit « un vide truffé de particules ». Peut-être que si le vide nous paraît aussi difficile à définir, c’est à cause du terme lui-même. Dans un de ses cours, Etienne Klein relève une meilleure précision sémantique en anglais qu’en français. En anglais, « vacuum » et « empty » sont deux termes bien différents. Que l’on se place dans le domaine de l’art, de la physique ou de la philosophie, et même au sein de chacun de ces domaines, la définition du vide n’est pas figée. Mais quel qu’il soit, le vide est vraisemblablement une source d’inspiration abondante.

L’exposition

Cela faisait quelque temps que je m’intéressais à la notion de vide à travers le prisme scientifique. La visite du site d’ITER, en Provence, et la lecture d’Etienne Klein m’ont fait bénéficier d’une première approche du sujet. L’exposition consacrée à Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton m’a permis d’appréhender la notion de vide différemment : à travers le prisme artistique. De l’architecture à l’op art en passant par le Japon, cette exposition m’a transportée. Charlotte Perriand fut une figure moderne, émancipatrice et inspirante. L’exposition et les médiateurs culturels ont parfaitement su me transmettre la passion pour cette femme et son art.

Un livre : Etienne Klein – Ce qui est sans être tout à fait – Essai sur le vide – Actes Sud FNAC

Une expo : Le Nouveau Monde de Charlotte Perriand – jusqu’au 24 février 2020 Fondation Louis Vuitton

Bibliographie :

BARSAC Jacques, « La Cascade » in Le monde nouveau de Charlotte Perriand, Gallimard, 2019, p170-171

BARSAC Jacques, « Refuge Tonneau » in Le monde nouveau de Charlotte Perriand, Gallimard, 2019, p148-149

KLEIN Etienne, Ce qui est sans être tout à fait, Actes sud, 2019

KLEIN Etienne, Cours de philosophie de l’école CentraleSupélec

LYON-CAEN Jean-François, « Charlotte Perriand et la station des Arcs. La nature comme idéal de l’architecture ? » in Le monde nouveau de Charlotte Perriand, Gallimard, 2019, p151-159

NOTHOMB Amélie, Ni d’Eve ni d’Adam, Albin Michel, 2007

« La création ne connaît pas la formule » Charlotte Perriand

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Charlotte Perriand. Installation pour Air France. Tokyo, 1959.
©EDTR.Photography ©The Gaze of a Parisienne

STRASBOURG, TERREAU DE LA CREATION ARTISTIQUE FRANÇAISE

Ayant une la chance de vivre quelques années à Strasbourg, j’ai voulu faire découvrir à Florence une ville bien ancrée dans une culture personnelle puissante, un des terreaux de la création artistique française. Dans le domaine des arts plastiques, Strasbourg regorge d’artistes talentueux. L’école des arts décoratifs est un des fleurons nationaux de l’enseignement des arts plastiques ; le Musée National d’Art Moderne et contemporain et la Foire d’art contemporain St’art contribuent à cet engouement artistique. Strasbourg est un écrin également pour de nombreux ateliers nichés dans des lieux insolites, tels que l’ancienne fortification militaire construite par les allemands, le Bastion ; et depuis peu les anciens bâtiments industriels de la Coop sur les Deux-Rives du Rhin entre Strasbourg et l’Allemagne.

Nous sommes donc parties un beau matin et 2h15 plus tard, nous étions au coeur de la création strasbourgeoise.

Musée d’Art Moderne et Contemporain

Damien Deroubaix

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Performance de Myria Mihindou & Violaine Lefur « L’aire des assises”
Damien Deroubaix (né en 1972) « Homo Bulla » 2011. Sculpture en verre soufflé et gravé. Produit au Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, France

Notre séjour a commencé par la visite de l’exposition temporaire de Damien Deroubaix au Musée d’Art Moderne de la ville. L’artiste y présentait des œuvres montrées l’hiver dernier à Saint Etienne.  Les grands thèmes étaient la maternité, le déjeuner sur l’herbe, les idoles et les merveilles de la nature. A ce titre l’exposition commençait à l’extérieur par la présence de l’arbre  porteur de lumières , une sculpture en bois de 2008. L’arbre peint, gravé sculpté, imprimé est un des éléments centraux de cette exposition.

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L’artiste peint plusieurs tableaux en permanence et il intègre des éléments de ses thèmes de prédilection dans ses compositions, tels que le fascinant fétiche photographié à Boston devenu la figure positive, dite de l’artiste. Il aime s’inspirer de grands maîtres, peintres et graveurs, tels que Géricault et ses cavalières, Rembrandt et sa gravure la Pisseuse ,  Mais aussi  J. Callot et son éloge de l’arbre.  Trois grandes sculptures étaient présentées dont une inspirée de la plus vieille sculpture du monde appelée la Vénus de Hohle Fels en ivoire de mammouth. L’artiste expose en ce moment à la Galerie In Situ-Fabienne Leclerc-Grand Paris à Romainville et il inaugurera la réouverture du musée de la Nature et de la Chasse en octobre 2020.

DAMIEN DEROUBAIX

Le Bastion

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Nous avons commencé la journée suivante par la visite du Bastion qui accueille une vingtaine d’artistes dans de vastes cellules pour des loyers modiques mais propices aux échanges humains, aux partages des problématiques  et surtout à la créativité.

Axel Gouala

Axel Gouala a été notre premier échange. Cet artiste formé aux arts décoratifs de la ville s’est inspiré de ses résidences à Prague et à Dresde. Dans son travail il détourne les objets de leur univers, les isole et nous ouvre ainsi de nouvelles voies de réflexion. Il s’inspire de la nature et dialogue avec l’architecture. Dans une installation, les feuilles d’acanthe sont ainsi détournées de leur identité orientale pour recréer une construction une idée de nature (2016). Le voyage immobile et la circulation statique sont un thème traité avec humour dans ses sculptures A Tooth For An Eye , 2018

AXEL GOUALA

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Axel Gouala
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Axel Gouala – Série Fourrures

Sa série de fourrures est réalisée grâce à une technique fine d’impression sur papier japonais Fumées 2017.

Sa vague Mostro 2014 réalisée en polystyrène a l’allure animale d’une gueule ouverte qui vous engloutit dans l’océan.  Une belle rencontre.

Ben Jack Nash

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Ben Jack Nash.

Nous avons ensuite rencontré l’anglais Ben Jack Nash. Un artiste singulier puisque formé au métier d’avocat et conseiller pour des personnes vivant en marge de la société. Une singularité qui s’exprime dans son travail conceptuel. Il s’intéresse à l’héritage architectural, aux bâtiments eux-mêmes mais aussi aux éléments qui les composent. Ses installations sont éphémères et construites comme des expériences, telle que celle réalisée dans une synagogue abandonnée de Reichshoffen « les résidus du vide » (2018). Les jeux de lumière et d’ombre sont des éléments clé dans son travail. On a pu voir dans l’atelier ses fenêtres « résidu »  et « les restes » (2015) créées avec du bois, du papier peint, des leds et du verre.

Un travail qui nous invite à la fois à rentrer et à sortir de son œuvre. Son travail a été reconnu et sélectionné pour des expositions internationales grâce à des personnalités réputées, tels que Richard Deacon, Robert Wentworth et Miguel Amado.

BEN JACK NASH

Skander Zouaoui

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Skander Zouaoui

Le tunisien Skander Zouaoui nous attendait ensuite dans sa cellule créative. Formé à l’école des Arts du Rhin et à l’université Marc Bloch à Strasbourg, cet artiste dessine, sculpte et fait de la vidéo. La matière est un élément important dans son travail. Il utilise par exemple le bitume, la céramique ou le bois reconstitué.  Il manipule des formes empruntées au quotidien et les refait pour mieux les comprendre. Il bricole, il sonde, il expérimente. Il s’intéresse aussi au mouvement. L’œuvre que l’on a vue ce jour là s’est inspirée par exemple du procédé industriel appelé rotomoulage

Skander Zouaoui

Visite de l’atelier de Skander Zouaoui – Le Bastion Strasbourg.

Une expérimentation du mouvement que l’on retrouve aussi dans certaines de ses vidéos, telles que « constructions » (2011). Un chercheur dans l’âme.

Alexandre Astier

Nous avons retrouvé ensuite Alexandre Astier. Diplômé de l’ESAD mais avant tout formé au métier de souffleur de verre. Il réalise des sculptures et des installations minimales et abstraites à base de matériaux manufacturés recyclés et/ou récupérés. Il travaille en collaboration avec le sculpteur Vladimir Skoda et l’artiste Hubert Duprat. Un travail collaboratif qui le nourrit et lui permet d’expérimenter les matériaux et les techniques nouvelles utiles pour sa créativité personnelle.

ALEXANDRE ASTIER

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Atelier de :

Daniel Schlier

Une autre étape de notre parcours a été l’atelier de Daniel Schlier. Artiste peintre, dessinateur et graveur reconnu. Il enseigne aux Beaux-Arts de Paris depuis 2017.  Daniel est une référence pour beaucoup des jeunes croisés durant notre séjour.  En dehors de sa taille imposante, l’artiste en impose surtout par la diversité des supports qu’il utilise, marbre, bois,  toile et verre. Daniel utilise des techniques nouvelles pour répondre à chaque situation de création. La matière qu’il choisit oriente l’œuvre et les êtres hybrides et les animaux  représentés sont paradoxalement à la fois grotesques et sublimés. L’artiste a un esprit concis qui fait coexister de façon inattendue des éléments rapportés et morcelés. Chaque élément est nécessaire et pensé sans raison. C’est une évidence. Un maître dans l’art, respecté par tous ses élèves.

DANIEL SCHLIER

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Femmes artistes, ateliers de :

Clémentine Margheriti

Le lendemain nous avons abordé la journée par la visite des ateliers d’un quatuor féminin. Il s’agit d’abord de Clémentine Margheriti, une des artistes qui avait participé à l’exposition « Etat des lieux » à Strasbourg en 2007. Formée aux Arts Déco de Strasbourg, elle peint essentiellement sur ardoise et bois. Les séries sont nombreuses dans son oeuvre et son travail qui part sur un temps très long se caractérise ainsi par une densité forte à la fois des couleurs et de la matière. Sa peinture est figurative et réaliste et en grande partie autobiographique. Représentée en tant que peintre, ses postures sont souvent absurdes. L’artiste se nourrit de lectures et ne cache pas son admiration pour Paula Rego. L’humour et l’inquiétude exprimés vont de pair avec notre hésitation à sourire ou être mal à l’aise devant l’oeuvre.  Une personnalité fragile et forte à la fois. Une artiste.

CLEMENTINE MARGHERITI

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Olivia Benveniste

Olivia Benveniste a été notre visite suivante. Dessinatrice et formée aux Arts Décoratifs de Strasbourg, l’artiste utilise le pastel sec et le crayon de papier. Le dessin est juste car rigoureusement flou et précis à la fois. Une précision qui donne du poids au visage représenté qui apparaît alors tel une sculpture. Les corps monumentalisés sont grotesques mais sublimés par sa technique. Elle parle beaucoup de féminité. Des seins, des bustes, des ventres foisonnent sur ses toiles. L’œil devient un métal précieux. Même si Olivia n’est pas religieuse, elle travaille comme un peintre d’icônes. Elle fait ressentir la fragilité qu’elle voit dans ses sujets. Après avoir travaillé en noir et blanc pour souligner les lignes et le volume, l’artiste depuis peu utilise la couleur lumineuse pour sa lumière et la diffusion qu’elle favorise. Un travail sur l’expression où les êtres sont atténués, telle une « inquiétante étrangeté » freudienne.

OLIVIA BENVENISTE

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Aurélie de Heinzelin

Aurélie de Heinzelin que nous avons ensuite rencontrée part de sa propre histoire pour créer des œuvres qui parlent souvent de vengeances personnelles. Ses œuvres sont empruntées d’humour noir et racontent ses rêves et son histoire. Elle est également une grande admiratrice de Paula Rego et Otto Dix. Elle peint surtout des grands formats et fait cohabiter dans sa peinture ses amis qui posent et des personnages de la littérature, tel que Gargantua, le personnage de Rabelais peint par Gustave Doré. Elle aime le contraste de la couleur et de la matière. Aurélie déconcerte, irrite, surprend, dérange, secoue, fait bouger les lignes.  Elle regrette d’ailleurs la censure de certains tableaux. L’artiste peint ce qu’elle voit, ce qu’elle ressent, ce qu’elle imagine. Elle peint comme elle vit.

AURELIE DE HEINZELIN

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Atelier de

Mathieu Boisadan

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Port du Rhin – Atelier de Mathieu Boisadan

Notre visite suivante a lieu au port du Rhin dans l’atelier de Mathieu Boisadan qui avait largement contribué au succès de l’exposition que j’avais organisée à Strasbourg en 2007. Féru de philosophie, Mathieu est un artiste sensible peu commun qui évoque dans ses personnages une certaine violence. A l’instar de Axel Pahlavi ou Filip Mirazovic, sa peinture se veut naturaliste  et « crade » par réaction au côté « léché » de certains de ses contemporains. Ses tableaux engagent la matière et racontent des histoires. Profondément marqué par ses séjours dans les pays de l’Est et notamment à Moscou, il intègre beaucoup d’images, d’architecture et de symboles soviétiques. Il s’inspire beaucoup de l’histoire de l’art. On retrouve du pop art d’Andy Warhol, des transparences de Marc Desgrandchamps, des clair-obscur de Quentin de La Tour. Sa dernière série parle de l’enfance et de l’adolescence, peut-être influencé par son expérience de professeur aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Il a obtenu le prix Marin 2017 et la galerie parisienne Patricia Dorfmann défend sa peinture. Mathieu, un artiste en conflit permanent entre une liberté d’esprit et une contrainte du corps, ambivalence prônée par son philosophe de référence Eric Weil.

MATHIEU BOISADAN

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Photographies

Notre séjour à Strasbourg s’est terminé par la visite de la maison/atelier du couple de photographes rencontré lors de la fameuse exposition en 2007 au Castelnau. Patrick Bailly Maître Grandet Laurence Demaison. Un couple aussi discret que passionnant. Un lieu étonnant rempli de collections uniques, à la fois intime et laboratoire témoin où s’exprime leur passion.

Patrick bailly maître grand

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Patrick Bailly Maître Grand

Patrick Bailly Maître Grand est un artiste déjà connu puisque faisant partie de nombreuses collections publiques, telles que celle du MoMA (NY), Centre Pompidou (Paris) et le Musée d’Art Moderne de Strasbourg. Il se plaît au jeu de nous dénicher des œuvres, passées et actuelles. Sa production est énorme. Difficile de tout voir.  Le photographe est un magicien qui métamorphose les éléments et les objets. Il les révèle grâce à des manipulations techniques et matérielles authentiques. Rien n’est technologique dans son travail. Les « scènes de ménage » (2012) avec la vaisselle qui valse dans les airs.

Les Maximiliennes (1999), où l’artiste tente de rendre iconique une chemise de l’empereur Maximilien d’Autriche fusillé par des révolutionnaires. Les Vanités (1999) où le crâne devient un petit astéroïde. Les Eaux fantômatiques (2005). Ses œuvres analogiques, argentiques noir & blanc se confrontent parfois à des techniques complexes, telles que le Daguerréotype, les monotypes, les rayogrammes et d’autres inventions de son cru.  Un artiste inventeur, un « chimiste qui tripote, trafique des matières, invente.. pour nous livrer d’improbables images » (Bernard Faucon). Galerie Baudoin Lebon (Paris 3e)

PATRICK BAILLY MAÎTRE GRAND

Laurence Demaison

Laurence Demaison est une artiste d’une grande singularité et d’une profonde sensibilité. Elle a la particularité artistique de ne faire que des autoportraits. L’artiste fait des séries et transforme, déforme, réforme. La photographe semble révoltée par son corps et au-delà par son histoire. Une puissance de photographie qu’elle exprime également dans ses dessins et ses sculptures. L’artiste fait notamment partie des collections publiques du Musée d’Art Moderne de Strasbourg et de la Maison Européenne de la Photographie à Paris.

LAURENCE DEMAISON

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AEDAEN, une galerie, un restaurant & +++

Et pour finir un autre lieu incontournable à ne pas manquer à Strasbourg, espace d’art, restaurant, pizzeria et aussi un secret !

GALERIE AEDAEN

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Erik Samakh, galerie AEDAEN

Nous avions rencontré Erik Samakh en plein « work in progress » , l’artiste passionné par la nature y chasse les sons, il se définit « Chasseur cueilleur » de sons et d’images. Au Musée Rodin, il avait investi l’espace avec son installation Pierres de Lucioles.

Outre la cathédrale en grès rose et la route des vins alsaciens, la ville et la région regorgent de trésors artistiques qui restent une visite incontournable.

Laetitia Launiau

Remerciements :

A tous les artistes qui nous ont ouvert si généreusement leurs ateliers.

Un grand merci à notre amie Sandrine Alexandre, décoratrice d’intérieur Calypso Home, qui nous a reçues toutes les 2.

Simon Hantaï au Musée des Beaux Arts de Rouen

Simon Hantaï : par où on ne sait pas au Musée des Beaux-Arts de Rouen en partenariat avec la Fondation Gandur pour l’Art.

Jusqu’au 27 avril 2020.

Simon Hantaï – Rouen

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Daniel et Anna Hantaï

Rencontre avec ses enfants Daniel et Anna Hantaï qui nous expliquent les pliages.

Simon Hantaï par Daniel et Anna Hantaï — Musée des Beaux Arts de Rouen 2020

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Sylvain Amic dévoile la surprise de Jean-Claude Gandur une toile de Albert Lebourg et son étude.

Chefs-d’oeuvre à découvrir dans le musée…

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Artgenève 2020

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Devenu un rendez-vous très prisé de l’art contemporain et moderne, Artgenève a ce petit quelque chose en plus, à nul autre pareil. Une énergie particulière insufflée par son talentueux directeur, Thomas Hug. Accueillie dès l’entrée par les géantes baskets très pop de l’artiste Michael Craig Martin, j’arpente les allées… d’un pied léger! Le ton est donné. Dans ce salon, un Art de grande qualité s’expose avec décontraction et convivialité, pour le plus grand bonheur des collectionneurs et des curieux.

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Chiharu Shiota , Skin, Galerie Templon

Mais quel est donc le secret d’Artgenève?

C’est avant tout le choix d’un dialogue entre galeries (95) et institutions d’Art (30) qui rappelle que la scène artistique ne se limite pas à l’aspect mercantile, mais puise sa richesse dans le dynamisme des Musées, Fondations et écoles etc… C’est aussi sa capacité à rassembler les plus grands noms du monde entier (Gagosian, Hauser&Wirth, Massimo di Carlo, Pace, Perrotin, Continua etc..) tout en offrant une très belle représentation à la scène artistique Suisse, encore peu montrée ailleurs.

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Effrayée par les insectes géants de David Shrigley. Solo show d’une Collection Privée

C’est enfin l’envie de se renouveler chaque année. A Artgenève il y a toujours des « surprises ». Pour cette 9ème édition, elles étaient nombreuses: un nouvel espace dédié à la vidéo d’Art en partenariat avec le Loop Barcelona, hors les murs, un pop-up gastronomique Artgenève/Nightfall au Café des bains magnifiquement mis en scène et en Design par Philippe Cramer, des installations illuminant le centre ville et une soirée dédiée à la création musicale au Victoria Hall.

Le Best of d’Artgenève 2020

Belles plantes! Les arbres pastels d’Ethel Adnan, ceux très colorés de David Hockney (galerie Lelong & Co), les fleurs de Matthew Day Jackson réunies en un immense bouquet généreux, portant paradoxalement le nom minimaliste de « Little bouquet in a clay jar » (Hauser&Wirth) ou encore cette gracieuse femme-fleur en bronze de Kiki Smith à la galleria Continua, sont autant d’hommages remarquables à notre mère Nature!

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Mathhew day Jackson, Hauser&Wirth
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Ethel Adnan, Lelong&Co

Femmes, Femmes, Femmes … Je retrouve avec un immense plaisir l’artiste Prune Nourry qui présente une très belle sculpture de corps déconstruit à la galerie Simon Studer. J’aime aussi le portrait rétro de Grégor Hildebrandt – créé sur des cassettesVHS vintage!- ou encore la sublime photographie très rock, »Avril pour Elle », de Sarah Moon (Michael HoppenGallery) .

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Gregor Hildebrandt Perrotin

La Délicatesse. Chiharu Shiota n’en finit pas de nous toucher par la grâce de ses oeuvres. Templon expose un magnifique tryptique de l’artiste, créé avec ses célèbres fils rouges entremélés, ainsi qu’une sculpture de bronze très poétique. Chez Catherine Issert, une oeuvre murale de Kim Minjung, faite de papier japonais découpé, est une merveille de pureté .

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Chiharu Shiota, In the Hand, Templon
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Kim Minjung , Catherine Issert

Dessine-moi.… une planète, non plutôt deux planètes. Une fois de plus, la technique bluffante de Robert Longo me prend au piège : il y a a tant de perfection et de réalisme dans son dessin « Neptune et Triton » que j’ai du mal à imaginer que ce n’est pas une photo de l’espace, mais une oeuvre au fusain.  Plus loin je suis totalement captivée, par un autre grand dessinateur, au registre très différent. Le Christ d’Adel Abdessemed est, comme le dise les anglais, »arresting ». Je suis subjuguée par la force et l’émotion qui s’en dégage.

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Adel Abdessmed , Histoire de l’Art, Wilde

Côté photographie, j’ai la tête dans les nuages devant l’oeuvre de Caroline Corbasson « Atlas »à la galerie Laurence Bernard. Passionnée par le ciel et ses formes nuageuses, l’artiste a récupéré et assemblé des anciennes photographies scientifiques tirées de « l’Atlas des nuages « de Becvar (1952). A la galerie Xippas, je tombe sous le charme des photographies de Luigi Ghirri. J’aime la lumière qui baigne « Trieste » et donne aux couleurs un éclat incomparable. Quel talent!

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Luigi Ghirri , Xippas
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Caroline Corbasson, Galerie Laurence Bernard

L’Art Moderne a bénéficié cette année d’une très belle représentation à Artgenève. Voici quelques oeuvres sublimes des grands maîtres, qui ne cessent de nous éblouir: Hantaï (Gagosian), Soulages (Applicat-Prazant), Pol Bury (Laurentin), Bernard Buffet (Bailly) et un magnifique Alexandre Perrier, un peu plus ancien, chez Simon Studer Art.

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Un livre d’Artiste exceptionnel était présenté par Céline Fribourg sur le stand des éditions Take5. Créé avec l’artiste Joan Fontcuberta, il traite de la mémoire, la détérioration des images à travers le temps et la résilience. Le magnifique boitier en bois et miroir a été conçu par Jérome Blanc. Trois magnifiques textes, écrits par Zeno Bianu, Joan Fontcuberta et Céline Fribourg, ainsi que seize grands tirages (42 cm x 28 cm) photographiques réalisés par Joan Fontcuberta, illustrent le propos. Plus qu’un livre, une oeuvre d’Art à part entière!

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Céline Fribourg, Editions Take5

Et le design? Je retrouve avec grand plaisir le talentueux designer Philippe Cramer qui présente sur son stand des mobiles muraux, de très beaux objets incrustés d’or et une console en marbre noir et blanc magnifique!

A l’année prochaine pour fêter les dix ans d’Artgenève !!

Caroline d’Esneval

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