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Préhistoire

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Deux lieux, deux expositions :

Une aventure moderne à Pompidou et en tête à tête au Musée de l’Homme

Préhistoire découverte des peintures pariétales / naissance de l’Art moderne

Coïncidence ou inspiration? 

On se perd dans cette expo fleuve qui est qui quoi quand? 

Le poids des ans – Ambiguité

Je me promène dans les salles de Préhistoire à  Pompidou, un musée du 2e millénaire survolant des millions d’années 

Crâne d’Homo Sapiens dit de Cro-Magnon 28000 ans – Les Eyzies-de- Tayac (Dordogne). Découvert en 1868

Cro Magnon ou Awl n 4 ? (Poinçon) de Michel Heizer, faites votre choix ou non !

Michael Heizer – Awl n.4 (Poinçon n°4), 1988 – 1989 – Ciment pigmenté sur base d’acier. Coll. Particulière

Je suis émue par le premier, le second ne m’est pas indifférent non plus ! Michel Heizer est très imprégné par cette période, son père était un préhistorien reconnu. Entre monument et oeuvre d’art, cette sculpture oscille sur l’échelle du temps !

Elles nous entourent et nous ne faisons plus attention au temps, je suis juste regardeur face à ces oeuvres éternelles.

Espace temps

Vénus

Des Vénus, on ne sait plus où tourner la tête en partant de celle de Lespugue, trésor du musée de l’Homme aux Vénus de Picasso, Bourgeois, Arp, aux formes si pures. Quelles différences? L’idée du cubisme existait déjà, il y a des millénaires !

Remonter le temps avec Cézanne

Où sommes-nous? Dans les cavernes, les strates explorées par Cézanne et son ami préhistorien Antoine Fortuné Marion, un témoignage à deux mains de leurs promenades Aixoises. Les deux hommes se passionnent pour les théories de l’évolution. L’un en dessine les plans et l’autre l’anime de personnages.

Paul Cézanne & Antoine Fortuné Marion
« Personnages et visages caricaturés, et annotations », Album, folios 7/8, vers 1858-1860
Mine de plomb sur papier, 15 × 23,5 cm
Musée d’Orsay, Paris

1836, William Buckland lit dans les coupes terrestres “le grand drame universel”

Art et science s’unissent et nous délivrent les secrets de notre passé.

Echanges de trésors 

Géniale cette idée de permuter des oeuvres entre les deux musées, de créer ce dialogue entre un crâne de Cro-Magnon et la tête-Crâne de Giacometti.

Vraiment intéressant de profiter de cette exposition Préhistoire pour aller ensuite faire un tour au Musée de l’Homme qui a créé en 2016 une nouvelle scénographie très didactique et esthétique.

Non seulement, c’est une occasion de suivre un cours d’histoire, d’apprendre tellement de choses sur l’évolution de l’homme. Mais je dirai aussi un tête à tête avec la beauté des pièces exposées.

Perdue dans ces millions d’années

Je ne sais plus, perdue dans les méandres de notre histoire

Quel est l’âge de ces pierres taillées ? appartiendraient-elles à notre époque ou à celle du paléolithique ?

Musée de l’Homme – Nouvelle scénographie depuis octobre 2015. Pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de visiter le musée.

Modernité et témoignages précieux se côtoient et nous racontent  notre passé, je suis émue devant Lucy, par son histoire, ses millions d’années.

Lucy – 3,2 millions d’années. Une démarche balancée, elle se déplaçait dans les arbres. Moulage, il n’en existe que 2 au Monde, l’original se trouve en Afrique

Je suis troublée en apprenant que l’homme de Néanderthal n’a pas complètement disparu, et que la génétique permet de savoir que certaines populations en sont les descendants.

Interprétations et matériaux divers montrent l’importance de toutes ces découvertes, chaque indice à son importance.

Inspiration éternelle

Figuration  ou abstraction ,  retour vers notre futur, compliqué de savoir ce que penseront les générations futures à propos de nos parois peintes, je pense aux graffitis..

Miquel Barcelo Il trionfo della morte 2019 Argile sur verrières – Atelier Miquel Barcelo : Louise Bourgeois Cumul I 1968 – Sculpture en marbre blanc, sur socle en bois en 2 parties. Centre Pompidou. ©Edtr.photography

La création de Miquel Barcelo sur les parois de verre du Centre Pompidou, face à la sculpture de Louise Bourgeois nous entraîne vers nos origines, en particulier la maternité.

Brassaï fait le lien entre les cavernes et le mur d’usine en 1933

Brassaï « Du mur des cavernes au mur d’usine », Minotaure, Paris, 1933, n° 3-4, p.6-7. Collection David et Marcel Fleiss

Les mains

Toujours les traces laissées par l’homme, forme de reconnaissance, elles peuvent être des empreintes de mains des artistes Kandinsky, Miro, Long en 2010, ou celles laissées par un homme de Lascaux ? 

Wassiliy Kandinsky (1926)- Juan Miro (1975) – Richard Long (2010)

Ou peut-être aussi les mains d’Henri Breuil appliquant un calque et traçant un relevé sur une paroi peinte en Afrique du Sud vers 1948-1950.

Que penser de la main gravée de Giacometti qui note ses interrogations sur le mouvement, un écho lancé à ses ancêtres des cavernes

“Dessins des cavernes. Dessins des cavernes, cavernes, cavernes, cavernes. Là et là seulement le mouvement est réussi. Voir pourquoi, en trouver les possibilités, mais doute.” Giacometti, note d’un carnet vers 1946

Qui suis-je ?

Je cherche à comprendre Jean Dubuffet qui déclare :

“Tout homme qui vient au monde est le premier homme qui vient au monde “  Jean Dubuffet à Jean Paulhan en 1947 

Jean Dubuffet « Le Cours des choses – Mire G 174 (Boléro), 22/12/1983 – Acrylique sur papier marouflé sur toile. Centre Pompidou

Je suis dubitative devant le concerto soziale de Lucio Fontana

Odilon Redon  sent “le poids du fond des temps”

Formes Design

La collecte de formes accidentelles dans la nature inspire les architectes, donne une esthétique. Charlotte Perriand photographie un silex 

Le Néolithique est un mot créé par John Lubbock en 1865 désignant la période où les hommes développent la technique de la pierre polie.

Cela ne nous rappellerait-il pas de nombreux artistes contemporains qui eux aussi maîtrisent parfaitement cette technique: Arp, Barbara Hepworth…

“Voyez ! Soudain les marbres s’animalisent , la mort se vivifie, le monde se déroule. Après d’innombrables créatures gigantesques , après des races de poissons et des clans de mollusques , arrivé enfin le genre humain produit dégénéré d’un type grandiose, brisé peut-être par le Créateur. Échauffés par son regard rétrospectif, ces hommes chétifs , nés d’hier peuvent franchir le chaos, entonner un hymne sans fin et  se configurer le passé de l’univers dans une sorte d’Apocalypse rétrograde » Honoré de Balzac “la peau de chagrin  » 1831

Il faut du temps pour visiter ces deux endroits, mais cela vaut la peine ! une multitude de chefs-d’oeuvre à voir !

Florence Briat Soulié

Yves Klein Anthropométrie- Ant 84 1960.Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile, 155 x 359 cm Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice . Achat en 1988, avec l’aide du FRAM – ©Edtr.photography

« EN TÊTE À TÊTE » AU MUSÉE DE L’HOMME

En partenariat avec le Centre Pompidou

11 JUIN – 23 SEPTEMBRE 2019

PRÉHISTOIRE – UNE ÉNIGME MODERNE AU CENTRE POMPIDOU

8 MAI – 16 SEPTEMBRE 2019


Un été à Vaux-le-Vicomte

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« C’était une terre que je considérais comme mon établissement principal où je voulais laisser quelques marques de l’état où j’avais été » Nicolas Fouquet

Chef-d’oeuvre absolu

Vaux le Vicomte un palais incroyable, chef-d’œuvre absolu, une inspiration pour l’Europe. Il a été construit au XVIIe siècle par les trois maîtres de l’époque : l’architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun et le paysagiste André Le Nôtre qui invente le « jardin à la française » pour le surintendant des finances  de Louis XIV : Nicolas Fouquet. Un rêve qui causera la perte de ce dernier…

Arrivée à Vaux-le-Vicomte

Une histoire de famille 

Ce palais abandonné sera acheté aux enchères par Alfred Sommier en 1875 et appartient toujours à ses descendants les Vogüé. Aujourd’hui, Jean-Charles et Alexandre de Voguë en assurent la direction.

Grand salon inachevé

Le sucre, valeur sûre ! 

Alfred Sommier à fait sa fortune dans le sucre, entrepreneur hors pair, leur raffinerie devient leader dans ce domaine et rattrape le célèbre Say. Les Sommier rachètent plus tard les sucres Lebaudy .

Quand il acquiert à la bougie Vaux, ce dernier est dans un état lamentable, vide. 

Chambre des Muses – Plafond de Charles Le Brun restauré depuis peu.

Le nouveau propriétaire en fait l’affaire de sa vie et consacrera sa fortune à redonner le faste d’origine à son château.

Être dans l’Histoire et jouer l’histoire

dans un parcours sonore immersif

Fini les casques qui déclinent les explications monotones des oeuvres ! Une nouvelle idée qui redonne vie au XVIIe siècle, et pour cela deux textes écrits par les auteurs Xavier Maurel L’affaire Fouquet et Timothée de Fombelle La fabuleuse histoire de Vaux. De vraies scènes de théâtre jouées par 30 acteurs dont certains de la Comédie Française : Michel Vuillermoz (Molière), Bernard Lavernhe (Louis XIV) et Laurent Stocker (Jean de la Fontaine).

Chambre des Muses

Le temps de la visite, j’ai cette impression d’appartenir à ce château, je dois dire que les écouteurs remplissent parfaitement leur rôle d’immersion. La présence du maître des lieux Fouquet semble très réelle, j’entends les vers de La Fontaine, je suis glacée par l’aveuglement du surintendant des finances. J’aimerais une autre fin à ce qui aurait pu être un si beau conte de fée. 

Esprit de famille

En le visitant j’ai cette sensation d’être dans une maison qui vit toujours et qui est loin d’être figée par le temps. Un esprit de famille, reste très présent, en parcourant les innombrables pièces qui semblent toujours habitées. J’ai appris que c’était toujours le cas jusque dans les années 70.  Les enfants rangeaient soigneusement leurs jouets et ainsi faisaient place aux visiteurs jusqu’à la fermeture au public.

Portraits de la famille d’Alfred Sommier

Le décor

Chambre Louis XV..

Que d’histoires, tout ce mobilier qui disparait à Versailles, qui parfois est détruit pour remplir les caisses de l’Etat. J’imagine la désolation de ce château abandonné.

Un soin particulier a été donné par Alfred Sommier et ses descendants, à l’ameublement de toutes les pièces. Des meubles estampillés des grandes signatures sont installés, on peut y voir du mobilier attribué au célèbre Charles André Boulle, des bronzes merveilleusement ciselés par les grands artisans ..

Des tapisseries d’une fraîcheur admirable se font face.

Chambre de Nicolas Fouquet. Quatre tapisseries des Mois Lucas, copies réalisées pour le Comte de Toulouse au XVIIe siècle par l’atelier des Gobelins, d’après les cartons de Le Brun pour Nicolas Fouquet. Après son arrestation, elles furent récupérées par Louis XIV ainsi que toutes les autres pour Versailles et détruites en 1787 pour récupérer les fils d’or.

Les marbres rares des tables derniers vestiges qui n’ont jamais quitté le palais, sont somptueux.

Chambre Carrée – Les deux tables ovales en chêne font partie des rares pièces mobilier appartenant à Nicolas Fouquet et n’ayant jamais quitté le château, les piètements soutiennent des plateaux en marbre rouge et noir.

Un cabinet en écaille rouge retient mon attention dans la chambre de Madame Fouquet.

Cabinet de Madame Fouquet – Cabinet en écaille rouge, incrusté d’os et d’ébène, est attribué à Pierre Cole (1620-1684), ébéniste de Louis XIV.

Chute de l’écureuil

L’arrestation et l’emprisonnement à vie de Nicolas Fouquet ont figé dans le temps ce joyau du XVIIe siècle conservant intacte son unité architecturale. Ce qui n’est pas le cas de Versailles qui a subi des modifications, les rois successifs ont voulu chacun laisser leur marque.

L’écureuil emblème de Nicolas Fouquet dans les pattes du lion.

J’apprends que la série Versailles a été tournée ici et c’est le cas de nombreux tournages de films comme Marie Antoinette de Sofia Coppola.

J’imagine la fierté des propriétaires quand ils montent au sommet de l’édifice et aperçoivent au loin dans la perspective la statue de Fouquet qui a retrouvé ses ors d’origine.

Un oeuvre éphémère de Patrick Hourcade

En ce moment nous pouvons voir à la place de la célèbre broderie de buis du parterre des boulingrins, l’œuvre de l’artiste Philippe Hourcade « Rubans Éphémères » constituée de plaques en aluminium légèrement inclinées, miroirs du ciel.  L’artiste s’inspire des arabesques dessinées par Le Nôtre, oeuvres préparatoires aux broderies de buis détruite par des champignons. Ces rubans sont une occasion pour une opération de mécénat https://vaux-le-vicomte.com/soutenir-vaux-le-vicomte/projets/

Perspective du parc de Le Nôtre. On aperçoit les rubans éphémère de Patrick Hourcade et tout au fond apparait un point or : la statue d’Hercule

Lors de passage dans ces lieux, si vous le voulez bien, n’hésitez pas à partager votre photo sur instagram #uneteavlv

Une chose est sûre, c’est merveilleux de se retrouver dans ce cadre du XVIIe siècle, Vaux-le-Vicomte le vaut absolument !

Florence Briat Soulié

En voiture…

Informations

https://vaux-le-vicomte.com/

Ouvert du 23 mars au 3 novembre et pendant les vacances de Noël.

Navette à la gare.

Bibliographie :

Patrick de Voguë
Mémoire d’un chef-d’oeuvre Vaux le Vicomte 1875-2008
Editions Imprimerie Nationale

Exposition coup de coeur: « To catch a fish with a song », Hreinn Friðfinnsson

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Mais qui est donc Hreinn Friðfinnsson?

Il est des artistes incontournables dans le cheminement de l’histoire de l’Art, qui sont paradoxalement méconnus. Friðfinnsson en fait partie. Sans aucun doute. Au Centre d’Art Contemporain de Genève, Andrea Bellini célèbre ce fascinant artiste à travers une rétrospective personnelle au titre séduisant. Inclassable, Friðfinnsson a ouvert un nouveau champ à l’Art conceptuel, celui d’une poésie sobre, épurée. Il y a une beauté légère, tout au long de cette exposition, qui touche notre âme d’enfant . Un sourire face à la beauté des choses simples, transformées en « petits miracles » par l’Artiste.

Hreinn Fridfinnsson Summernights, 1990 ©thegazeofaparisienne

« le poète est celui qui crée de la Beauté à partir de rien » Andrea Bellini

Né en 1943, Hreinn Friðfinnsson est Islandais. Il est issu de cette terre sauvage, aride, nue. Les paysages drus y sont agités par des phénomènes puissants et magiques. Enfant, il les a arpentés de longues journées, en promenant le troupeau d’animaux de sa famille. De là, provient sans doute son lien instinctif à la nature, qui s’étend à l’univers tout entier. De là, nait ce regard singulier, emprunt d’un certain humour, sur les choses les plus simples du quotidien, qu’il enchante en oeuvres subtiles.

Hreinn Fridfinnsson First window, Hommage à Marcel Duchamp

Il crée « Palace », une oeuvre délicate occupant tout un mur…à partir du grillage d’un poulailler! Pour une autre oeuvre, Friðfinnsson demande à un magasin de couleurs de récupérer les bâtons d’essai de teintes destinés à être jetés … il en fait une magnifique installation graphique, rythmée par les séquences répétitives de ces objets.

Hreinn Fridfinnsson Palace ©thegazeofaparisienne

Si le propos est lyrique, la forme de ses oeuvres est graphique, structurée, rigoureuse. Même ces gouttes de verre translucides, trouvées aux puces, que l’Artiste transforme en une fine cascade, coulent sur le mur en une ligne verticale bien droite.

Hreinn Fridfinnsson Clearing, 2013 Stirring stiks ©thegazeofaparisienne

Au vu de cette oeuvre, « 13 drops » on ne peut que constater la grande influence que Friðfinnsson a sur de nombreux grands artistes contemporains, tel Olafur Eliasson qui reconnait en lui un grand Maitre.

Nature, cosmos, jeux et magie

Hulduklettur, 2017

Une soirée avec quelques amis, l’alcool aidant, la discussion devient surréaliste et une question étrange est posée: Quelle est la forme de la nuit? « La nuit a la forme d’un cône avec la rondeur parfaite de la lune en un bout, et de l’autre côté, l’oeil qui la regarde » suggère l’un d’eux. Il n’en faut pas plus pour que Friðfinnsson compose une oeuvre poétique, colorée, avec juste une série de cônes de papier canson (Summernights, 1990).

L’Artiste se passionne pour les mystères de l’univers. L’ammonite, par exemple, tient une place privilégiée dans ses créations. Selon lui, cette forme de fossile correspond exactement à la forme de l’oreille interne de l’homme, et nous renvoie, à la façon d’un kaléidoscope, à l’image de nous-même.

Hreinn Fridfinnsson deux photos miroirs de la terre et du ciel, 1973

Plus loin les images inversées de deux miroirs réunissent la terre et le ciel.

Intérieur/extérieur

Friðfinnsson joue constament avec l’idée d’intérieur /extérieur. La nature entre dans la maison où il a grandit, par une saisissante fenêtre dévoilant le paysage brumeux de son Islande (First Window, Homage to Marcel Duchamp, 1992). Clein d’oeil à la « Fresh Widow »de Marcel Duchamp de 1920.

Photo of the House Project , First House 1974

Ce thème Inside / Outside, apparait également dans une oeuvre en plusieurs chapitres, « House ». La « First House » (1974), directement inspirée d’un roman Islandais, se présente sous la forme d’une petite maison en bois … retournée! Les murs garnis de papiers et de tableaux se retrouvent à l’extérieur et vice versa. Ainsi l’intérieur de « cette maison abritait le monde entier à l’exception d’elle même » écrit Hreinn Friðfinnsson. Une trentaine d’années plus tard, l’artiste construit une seconde petite maison, où tout est rentré dans l’ordre, et dans laquelle se trouve une météorite. Enfin la troisième maison, réduite à une simple structure métallique ouverte, permet à l’intérieur et l’extérieur de se confondre.

Cette exposition nous immerge dans l’univers singulier et captivant de cet artiste « irrégulier« , comme le qualifie Andréa Bellini. « Même s’il appartient à un mouvement artistique, Friðfinnsson prend clairement une autre direction que ses comparses. Alors que les autres artistes participent à la construction de ce mouvement, les personnalités irrégulières comme Friðfinnsson, elles, annoncent déjà la suite ». Vous tomberez comme moi sous le charme infini de cet artiste inclassable, et de ses créations à l’étrange poésie.

A voir absolument!

Caroline d’Esneval

Hreinn Friðfinnsson,

To catch a Fish with a song

Centre d’art Contemporain de Genève

jusqu’au 25 Août !

Choisir ses lectures de l’été

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Vacances, farniente, soleil, plages, à l’ombre du parasol, de longs trajets et un gros dilemme : que lire ? j’ai demandé à Bernadette Pivote de nous proposer un choix de livres. Bernadette Pivote est une amie Instagram qui propose sur son compte des balades littéraires qui m’amusent beaucoup. Je l’ai découverte un jour, alors qu’elle « poursuivait » l’écrivain Frédéric Ciriez, auteur de BettieBook. Depuis ce jour, je ne manque pas de lire ses chroniques littéraires. Bernadette a accepté immédiatement et a concocté spécialement pour The Gaze une méthode très efficace, qui m’a aussi inspirée, vous le découvrirez en 2e partie !

©Anne Kessler

Comment choisir ses lectures de l’été par Bernadette Pivote ?

Ça y est, c’est l’été ! Une période plus que propice à la lecture, loin du bureau et de l’agitation ! Mais comment faire pour choisir les livres à glisser dans sa valise ? Si la tentation est forte de partir avec une bonne partie de sa bibliothèque, force est de constater que c’est rarement possible. En s’appuyant sur ces catégories, j’espère vous faciliter la tâche et vous éviter de vous arracher les cheveux au moment de préparer vos bagages !

1.     Un classique

Les vacances d’été sont idéales pour se plonger dans un classique. Une fois au calme, nous voilà dans une disposition d’esprit parfaite pour aborder ces textes à côté desquels on aurait peur de passer entre le métro et le boulot. C’est grâce à l’ambiance si caractéristique des vacances d’été que j’ai pu apprécier à leur juste valeur des livres tels que Lolita de Nabokov, Crime et châtiment de Dostoïevski ou encore Belle du seigneur d’Albert Cohen. Cette fois-ci, ce sont les Illusions perdues de Balzac qui ont remporté mes faveurs. Arriverai-je au bout de cette somme de presque 1000 pages ? Si je suis honnête, rien n’est moins sûr mais je sais qu’il est là et que je peux m’y plonger si l’envie se fait sentir.

Illusions perdues, Honoré de Balzac, Le livre de poche. 6€60

http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio-classique/Illusions-perdues

2.     Une valeur sûre

Parce qu’emporter uniquement un classique peut s’avérer risqué, je vous conseille d’embarquer une valeur sûre : un livre que vous êtes persuadé d’apprécier et dont la lecture vous apportera votre dose de plaisir estival ! J’ai jeté mon dévolu sur René Frégni, un auteur découvert cette année et qui a été une révélation totale. J’ai été conquise par Sous la ville rouge, l’histoire d’un marseillais rêvant de devenir écrivain mais rencontrant de grandes difficultés à intégrer une caste dont il ne fait pas partie. Le charme a encore opéré avec Les vivants au prix des morts. La prise de risque est donc faible avec Je me souviens de tous vos rêves qui se déroule aussi en Provence, à l’automne, et sera donc parfait pour quitter doucement son lieu de villégiature.

Je me souviens de tous vos rêves, René Frégni, Folio, 6,20 €

http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/Je-me-souviens-de-tous-vos-reves

3.   Une découverte

L’été est l’occasion découvrir des textes inconnus ! Avant de partir en vacances, je ne peux que vous inciter à arpenter les rayons des librairies pour dénicher un livre dont vous n’avez jamais entendu parler, dans une édition qui attisera votre désir de lecture. Le Caillou de Sigolène Vinson publié aux éditions Le Tripode coche toutes les cases et nous emmène en Corse, aux côtés d’une jeune femme qui, face à l’absurdité de son existence, souhaite devenir un caillou. Une histoire loufoque et originale qu’il me tarde de découvrir !

Le Caillou, Sigolène Vinson, Le Tripode, 9 € – Crédit photo Marin Tulard

https://le-tripode.net/livre/sigolene-vinson/meteore/le-caillou

4. Un essai

Et si l’on profitait de l’été pour prendre le temps de la réflexion ? Entre les ouvrages historiques, les essais sociologiques, les ouvrages scientifiques… Nous n’avons que l’embarras du choix ! D’autant que de nombreux niveaux de lecture existent pour de multiples thématiques, allant des publications conçues pour être accessibles aux novices aux recherches beaucoup plus pointues. Mais, là encore, est-on vraiment en mesure de se plonger dans une réflexion de ce type après avoir passé la journée à répondre à ses mails, assisté à des réunions, terminé le dossier X extrêmement urgent ? L’essai du sociologue Rémy Oudghiri, Déconnectez-vous, vous convaincra de laisser tout cela derrière vous et de passer en mode slow (au moins le temps des vacances).

Déconnectez-vous. Rémi Oudghiri. Arlléa. 8€

https://www.arlea.fr/Deconnectez-vous-1093

5. De la poésie

Enfin, pour achever cette sélection, pourquoi ne pas emporter un peu de poésie ? Les longues soirées d’été se prêtent fort bien à ce genre de lecture. On abandonne le récit pour se laisser happer par les mots, par leur sonorité, par les images qu’ils nous évoquent. Je n’aurais jamais pensé conseiller à quiconque de lire de la poésie, n’y ayant malheureusement jamais trouvé de plaisir. Grâce à Charles Sagalane, ce temps est révolu ! Ce poète québécois joue avec les mots, la typographie, l’utilisation de l’espace sur la page et c’est un vrai régal ! Si vous êtes réfractaire à la poésie, peut-être arrivera-t-il, vous aussi, à vous séduire !

96 Bric-à-brac au bord du lac, Charles Sagalane, La Peuplade, 18 €

http://lapeuplade.com/livres/bric-a-brac/

Et vous, si vous ne deviez emporter que cinq livres cet été, comment les choisiriez-vous ?

A mon tour, je n’ai pas résisté à la tentation.

1. Un classique

Tous les ans, Phil et Vinca, 15 et 16 ans se retrouvent pour les vacances en Bretagne. Cet été là est différent, leurs sentiments évoluent et c’est le début d’une histoire d’amour. Envolée l’insouciance de l’enfance. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu Colette et j’ai eu envie de redécouvrir ses personnages si attachants et le charme de son écriture.

Le blé en herbe, Colette, J’ai lu 3 €

2. Saga New-Yorkaise

Complètement addict de ce roman ! New-York, années 30, deux jeunes architectes, une journaliste et un homme d’affaire propriétaire d’un empire immobilier et d’un journal. Les deux jeunes hommes Peter Keating et Howard Roark s’emparent de la ville, deux caractères extrêmes, l’un réussit mais ce n’est pas le meilleur, le second est un puriste passionné par son travail et ne conçoit son métier sans aucune concession. Une histoire inspirée de la vie du célèbre Franck Lloyd Wright, auteur de la merveilleuse maison sur la cascade. Ce roman est à l’origine du film Le rebelle de King Vidor avec Garry Cooper 1949

La source vive, Ayn Rand, Plon, 26€50

https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782259264471-la-source-vive-ayn-rand/

3. Policiers

Le 36 quai des Orfèvres a abrité pendant longtemps la police judiciaire immortalisé par de nombreux films dont celui de Clouzot avec Louis Jouvet.
Mais ce qu’on a oublié c’est qu’au sixième étage se trouvait un musée du crime qui réunissait des éléments d’enquêtes policières de tous les temps et uniquement à Paris : le couteau de Charlotte Corday, les carnets de comptes méticuleux de Landru ou l’oeilleton du docteur Petiot? Entre 1944 et 1971, la conservatrice fut Hélène Tulard, elle faisait connaître les pièces de son musée par des articles qu’elle publiait dans la revue de la Préfecture de Police. Ces articles concernant les affaires criminelles sont de véritables romans policiers et sont réunis dans ce recueil «Le musée du crime »

Le musée du crime – Chroniques du 36, quai des Orfèvres, Hélène et Jean Tulard, 2019, Maisonneuve et LaroseHemisphères Editions, 20€

http://Éditions Maisonneuve et LaroseHemisphères Editions

4. Psycho

Lorsque que le meilleur écrivain Victor Marlioz est un monstre littéraire qui n’hésite pas à sacrifier ses proches pour un succès littéraire. Tout est trouble dans son entourage, la mort de sa fille, sa femme actrice à la gloire passée est alcoolique Que s’est il passé ? l’écrivain provoque une rencontre avec un critique littéraire reconnu qui ne va pas se passer comme prévu. De l’excellent Dissimulations. La Véritable Affaire Cahuzac , récit (Fayard – 2016), Jean-Luc Barré nous dresse le portrait d’un écrivain devenu maître dans l’art de la manipulation et de la dissimulation.

Pervers, Jean-Luc Barré, Grasset 2018, 18€

https://www.grasset.fr/pervers-9782246862642

5. Art

Je suis le carnet de Dora Maar, et oui je ne pouvais pas m’empêcher de vous proposer ce livre. A l’origine, la découverte d’un carnet d’adresses acheté sur Ebay, après enquête, il se trouve être celui de Dora Maar, connue surtout car elle a eu une histoire d’amour avec Picasso pendant près de 10 ans. Mais elle est surtout une artiste, photographe et peintre, qui a fait partie du mouvement des surréalistes, proche d’André Breton. Une rétrospective vient de se terminer au Centre Pompidou et a montré l’étendue de son oeuvre.

Je suis le carnet de Dora Maar , Brigitte Benkemoun, 2019 éditions Stock 21€50

https://www.editions-stock.fr/livres/la-bleue/je-suis-le-carnet-de-dora-maar-9782234083608

A votre tour ..

Florence Briat Soulié

Remerciements à :

Anne Kessler, sociétaire de la Comédie Française pour son dessin. Compte Instagram @Anne_Kessler copyright 2019

Bernadette Pivote suivre ses ballades littéraires sur son compte Instagram @BernadettePivote

Crédit photo Marin Tulard copyright 2019. Compte Instagram @marint.photo

50 ans 50 expos photos Arles 2019

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Arles 2019 – Anniversaire des 50 ans

Aperçu en images des Rencontres Photographiques d’Arles, une édition anniversaire remarquable, des expositions passionnantes à voir. Une ville entière dédiée à la photographie depuis 50 ans par la volonté de trois hommes : Lucien Clergue, Michel Tournier et Jean‐Maurice Rouquette. Un succès qui perdure au fil des années et qui démontre l’importance et la place artistique de la photographie.

Lucien Clergue- (1934-2014) Croisière

3 hommes et la photographie : Lucien Clergue, Michel Tournier et Jean‐Maurice Rouquette

Chaque recoin d’Arles est consacré à la photo, les musées, les Ateliers, les monuments , le Palais de l’Archevêché, les librairies… mais aussi le « off » comme une porte de garage qui dévoile ses secrets. Année 2019, les trois fondateurs sont à l’honneur et l’on peut voir sur le site Croisière l’exposition consacrée à Lucien Clergue et Edward Weston « 1ère expo/ 1ères oeuvres ». Lucien Clergue admirait Edward Weston, et c’est émouvant de voir ce parallèle entre les deux artistes.

https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/799/clergue-weston

Edward Weston (1886-1958) : « Souche contre le ciel  » 1936 tirage argentique – Coll. Musée Réattu – Croisière

Cathédrales en lumière

Sur ce même site très recommandé, j’ai beaucoup aimé les cathédrales. Celle de Yann Pocreau qui à partir d’une vieille carte postale construit une installation géante immersive et jouant avec la lumière, il redonne à ce lieu une intensité méditative. https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/784/yann-pocreau

Yann Pocreau “cathédrale” : Croisière

A la suite je découvre la cathédrale de Bourges, vue par Laurence Aëgerter, Son travail présenté consiste en une variation solaire de photos prises à chaque instant du jour d’une double page d’un livre Cathédrales et églises de France. https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/789/laurence-aegerter

Laurence Aëgerter “Cathédrales hermétiques”: Croisière

Boulevard périphérique : ancienne Zone

Dans ce bâtiment, les photos prises sur La Zone, la zone « non aedificandi », ancienne ceinture de Paris jouxtant les fortifications, maintenant le périphérique, sont très à leur place dans ce bâtiment désaffecté qui donne à cette expo une tonalité spéciale, un retour vers une époque, les gamins de Paris qui traînent dans les ruelles… Germaine Krull, André Kertész et autres photographes dans ces années 30 prennent des clichés des bandes, des enfants, des petits métiers oubliés cireurs, étrangers qui se croisent dans les dédales de ruelles baptisées par des jeux de mots rue Barbe, rue Bens, rue Scie… https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/772/la-zone

Germaine Krull (1897-1985) La Zone : Croisière

Des inventions, toute une histoire

Au rez-de-chaussée La saga des inventions : je découvre les qualités du balai aspirant : un bonheur décrit par le professeur Eugène Lapicque comme “une tempête poussant les vagues vers la côte “ https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/780/la-saga-des-inventions

La saga des inventions: Croisière : le balai aspirant : un bonheur décrit par le professeur Eugène Lapicque comme “une tempête poussant les vagues vers la côte “

Hologrammes

La visite continue aux Ateliers, en passant j’observe la nouvelle Fondation Luma construite par Franck Gehry qui s’élève vers un ciel bleu arlésien se reflétant dans la façade biscornue.

« Enclosure » de Rachel Rose : La grande Halle

La Fondation présente aux Ateliers le film holographique de Rachel Rose, Enclosure conte écologique et social à l’heure de l’Angleterre du XVIIIe qui fait prendre conscience des effets de la déforestation. Film qu’on regarde allongé sur une montagne de moquette noire. https://www.rencontres-arles.com/fr/arles-co/view/842/rachel-rose

Ecologie

Fondation Luma : Arles

Les artistes avant la chute du Mur en Allemagne de l’Est

Tina Bara me fascine par son film « Lange Weile » (Un long moment d’ennui), 42 minutes de photographies prises entre 1983 et 1989 d’un quotidien d’artistes en Allemagne de l’Est, à voir absolument ! Commissaire de l’exposition : Sonia Voss, lauréate de la Bourse de recherche curatoriale des Rencontres d’Arles.

Expo : Corps impatients Photographie Est Allemande 1980/1989

Corps Impatients – Photographie Est Allemande 1980:1989

Des livres des photos …

Passage presqu’obligé par la librairie Acte Sud, où je rencontre Charles Fréger qui dédicace sa suite de livres Yokainoshima, Bretonnes et le dernier volet de cette série Cimarron. https://www.actes-sud.fr/node/52069

Charles Freger – Editions Actes Sud

Esprit très contemporain…

Chapelle du Méjan c’est au tour de Variétés revue mensuelle illustrée de l’esprit contemporain, titre très prometteur ! revue lancée en 1928 par deux belges Paul Gustave van Hecke et E.L.T. Mesens un des fondateurs du surréalisme belge, ils se veulent avant-garde. « Variétés » montre des reportages photo avec textes et illustrations qui se suivent comme un roman photo. On retrouve les signatures de Krull, Abbott, Moholy-Nagy, Kertesz, Atget… c’est passionnant et surréaliste comme la boule de neige de Man Ray.

https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/774/varietes-revue-d-avant-garde

Variétés – Chapelle du Méjan

Photo reportage

Au premier étage, c’est au tour de Era Incognita, Egypte 2019 par Evangelia Kranioti, qui par ses images nous découvre un aspect du Caire où la nécropole islamique du VIIe siècle et misère se côtoient, les mausolées de la cité sont emménagés en petits pavillons. A cet étage, n’hésitez pas jeter un coup d’oeil sur les vitraux de Othoniel https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/762/evangelia-kranioti

Evangelia Kranioti,- Era Incognita, Egypte 2019 – Chapelle du Méjan

Musée Réattu – New Bahaus à Chicago

Etre à Arles pour les Rencontres et faire l’impasse du Musée Réattu, impossible ! Il faut savoir que ce musée arlésien est le premier lieu en France a avoir eu un département photographique dès 1965 sur le modèle du MoMa et est donc très approprié pour nous faire connaître cette aventure de l’histoire de la photographie, « We Were Five ». Le fil conducteur de cette exposition est l’Ecole de Chicago et le New Bahaus. A cette occasion la revue Aperture est mise à l’honneur au musée Réattu par la co-commissaire Françoise Paviot. Aperture (qui signifie « ouverture photographique »), lancé en 1952 est le premier journal à parler de la photographie en tant qu’art, Minor White en est le co-fondateur. avec, notamment, Ansel Adams.

L’exposition explore les liens entre le magazine Aperture et l’Institute of Design fondée par Lászlo Moholy-Nagy. Dans cette école se trouve un département de la photographie, dirigé par Henry Callahan et Aaron Sisskind, enseignée en tant qu’art où la lumière est le premier matériau Light workshop. Cette exposition présente l’histoire de 5 étudiants de l’Institute of Design : Joseph Jachna, Kenneth Josephson, Ray K.Metzker, Joseph Sterling et Charles Swedlund fraîchement diplômés à qui est demandé un portfolio pour le journal Aperture, par la suite ces 5 photographes du Groupe des Cinq enseigneront à leur tour.

Ray K. Metzker(1931-2014) 61 DZ-Z1 Frankfurt (kayak) 1961, tirage 1985 Epreuve gélatino-argentique. Gilman et Gonzalez – Falla Arts Foundation – Musée Réattu

L’exposition se termine par un hommage à Barbara Crane élève de L’Institute of Design.

http://www.museereattu.arles.fr/we-were-five.html

Arles : Vive les femmes

New-York Espace Van Gogh, vu par Helen Lewitt (1913-2009) qui s’inspire de Henri Cartier Bresson et mitraille avec son Leica les rues new-yorkaises du Bronx, Harlem…

https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/773/helen-levitt

Helen Levitt (1913-2009) “Observatrice des rues new-Yorkaises” Espace Van Gogh

Aux Ateliers des Forges à voir aussi Valérie Belin, ses Painted Ladies noir et blanc imaginaires et étranges. https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/783/valerie-belin

Valerie Belin “Painted Ladies” : Les Ateliers

Photo Brut

Une exposition photo brut où on retrouve les Vivian Girls de Henry Darger (1892-1973), une autre oeuvre d’un artiste mystérieux Comme un conte de fées d‘un auteur allemand, album réalisé sans doute à Berlin dans les années 60, le titre ne reflète pas le sujet. https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/778/photo-brut

Anonyme – ,années 1960, provenant de l’album Wie ein Märchen (comme un conte de fées) collection Bruno Decharme.

Cloître Saint Trophime

Cloître Saint Trophime voir l’exposition Germaine Krull et Jacques Remy, un voyage Marseille-Rio 1943 et au rez-de-chaussée, la résidence BMW, Emeric Lhuisset Quand les nuages parleront sur le thème de la destruction, la guerre au Kurdistan. https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/767/germaine-krull

https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/792/emeric-lhuisset

Emeric Lhuisset – Quand les nuages parleront. Résidence BMW – Cloître Saint Trophime

Un aperçu de ce qui m’a marquée à cette cession anniversaire des Rencontres, j’ai été emballée par la manifestation et vous aussi vous ferez sûrement des découvertes en y allant. C’est un moment unique où la photographie mondiale est réunie et exposée, historique et contemporaine.. et ceci grâce à l’entêtement et l’amitié de 3 hommes.

Germaine Krull – Cloître Saint Trophime

Florence Briat Soulié

Melanie Bonajo video. “Sur Terre” Atelier des Forges

Informations pratiques

Musée Réattu : We were five – Cinq étudiants de l’Institute of Design et la revue Aperture – 29 juin – 29 septembre 2019. Co-commissariat : Françoise Paviot.

Les Rencontres du 1er juillet au 22 septembre de 10h à 19h30

Sam Sourdzé, directeur des Rencontres. 

Helen Levitt (1913-2009) “Observatrice des rues new-Yorkaises” Espace Van Gogh Commissariat Walter Moser

EXPOSITIONS FERMANT LE 25 AOÛT


HORAIRES DIFFÉRENTS POUR:
Cloître Saint-Trophime :  9h – 19h, dernière entrée 18h30.

Musée Réattu :  10h – 18h, fermé les lundis.

Musée Départemental Arles Antique :  10h-18h, dernière entrée 17h30.

Abbaye de Montmajour :  10h – 18h30, dernière entrée 17h30.

Carré d’Art, Nîmes :  10h – 18h, fermé les lundis.

Musée du Vieux Nîmes : 10h – 18h, fermé les lundis. 

Maison des Projets, Port-de-Bouc : 14h – 17h du mardi au vendredi, 14h – 18h les samedis et dimanches 

Hôtel des Arts, Toulon : 10h – 18h, fermé les lundis. 

Musée de la Marine, Toulon : 10h – 18h en juillet et août tous les jours, fermé le mardi en septembre.

Collection Lambert, Avignon :  11h – 19h. À partir de septembre : fermé les lundis et fermeture à 18h.

Chapelle du Grand Couvent, Cavaillon : 10h-12h / 15h-19h, fermé les mardis. 

Centre Photographique Marseille : 14h – 19h, fermé les lundis et mardis. 

FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille : 12h – 19h du mercredi au samedi, 14h – 18h le dimanche, fermé les lundis, mardis et jours fériés. 

Friche la Belle de Mai, Marseille : 14h – 19h du mercredi au vendredi, 13h – 19h les samedis et dimanches, fermé les lundis et mardis. 

Mucem, Marseille : 11h – 19h jusqu’au 6 juillet, 10h – 20h jusqu’au 2 septembre, 11h – 19h à partir du 3 septembre, fermé les mardis.  

Ecole des Filles

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Destination Huelgoat

Destination Bretagne dans les Monts d’Arrée, un lieu mystérieux, chaos Rabelaisien où Gargantua aurait paraît-il, lancé des galets géants dans la forêt, il s’agit du Huelgoat, dans le centre du Finistère. André Breton aimait beaucoup y passer, passionné par la forêt de Brocéliande, il s’installait au Grand Hôtel d’Angleterre où il rencontre le poète, critique d’art Alain Jouffroy. Merci pour l’info Alain Séchas !

Huelgoat – Finistère

A l’Ecole des Filles – Rendez-vous

Sur place, un rendez-vous d’art contemporain reconnu, et dont le 10ème anniversaire est célébré (depuis 2009), est situé dans une ancienne Ecole des Filles, transformée par la galériste parisienne Françoise Livinec en lieu d’exposition, rencontres littéraires, librairie.
Bref un large champ culturel s’offre à nous dans cette Ecole ouverte aux beaux jours bretons !

Eté des 13 dimanches

Toute la saison estivale, il est possible de venir écouter des écrivains, artistes, conservateurs, philosophes, sociologues… c’est l’été des 13 dimanches (et samedi). Eric Orsenna, Marjane Satrapi, Mona Ozouf, marraine de l’évènement… échangent avec les visiteurs à ces occasions.

Les galets géants de Gargantua !

Victor Ségalen

Le Huelgoat c’est aussi le lieu de la mort mystérieuse de Victor Ségalen, il y a 100 ans, il avait 41 ans, à ses pieds « Hamlet » de Shakespeare et une photo de sa femme. Cette année au printemps, l’Ecole des Filles lui a rendu hommage particulier.

Une exposition

A notre arrivée nous sommes accueillis par Antoine qui nous fait une visite passionnante, 1500 m2 d’exposition. Beaucoup d’artistes présents ont un lien très fort avec le lieu, coréens, américains, bretons… mais pas seulement ! s’inspirent de la région, les forêts, la mer, les rochers sont des éléments qui ont toujours plu aux artistes venus se réfugier sur les côtes bretonnes « Armor » ou l’intérieur des terres « Argoat ».

Armor / Argoat

Entre Terre et Mer est ce qui définit le mieux la Bretagne, presqu’île ou extrémité du bout du monde, dont Michelet écrivait, dans son « Tableau de la France », « la France, au contraire, adossée à ses provinces de langue germanique (Lorraine et Alsace), oppose un front celtique à l’Angleterre. Chaque pays se montre à l’autre par ce qu’il a de plus hostile. »

Elles … émancipation – République – un peu d’histoire

Le lieu n’est pas anodin et sa création s’inscrit dans la continuité d’un histoire et d’une tradition. En ce sens, il s’agit de poursuivre l’acte militant des fondateurs de cette école communale, publique, réservée aux jeunes filles des campagnes avoisinantes, à un moment où la République souhaite combattre le monopole de l’Eglise dans la société, et en particulier chez les femmes, largement soumises, selon le point de vue masculin, à l’emprise du religieux. L’école des filles est la création, en 1910, au coeur du centre Finistère, dans les monts d’Arrée, d’un creuset d’émancipation des femmes bretonnes en milieu rural. « L’école des filles » du XXIème siècle s’inscrit aussi dans cette boucle de la geste militante de la libération des femmes. Un dernier mot sur la gouvernance originale du lieu qui hybride les financements publics et les soutiens privés : l’association « l’Ecole des filles », reconnue d’utilité publique, est propriétaire des lieux, ce qui permet de faire appel aux financements publics comme au mécénat ; la galerie de Françoise Livinec anime les lieux et fait dialoguer les artistes, les intervenants et les décors dans un joyeux mélange des époques et des disciplines.

Laurana Gouzerh. Maquette du « Musée Faux » Au fond à gauche / François Dilasser (1926-2012) Chute d’Icare, 1988 et à droite Loic Le Groumellec laque sur toile

Dans la première salle je retrouve une oeuvre de François Dilasser, artiste disparu il y a peu et vivant à Lesneven. A côté c’est une toile laquée de Loic Le Groumellec qui trouve son inspiration dans les mégalithes du Cairn de Gavrinis (Morbihan), il s’attache à leur côté sacré, aux traces et signes millénaires repérés qu’il reproduit sur ses « reposoirs » et qui ont fait l’objet d’une exposition à la galerie Karsten Greve « Les Reposoirs de la procession ».

Loïc Le Groumellec (né en 1957) « Reposoir » 2019 Bois et huile sur toile

Arts convergences, création et santé mentale

Au premier plan, je suis intriguée par la maquette de Laurana Gouzerh, qui représente son Musée faux, musée imaginaire, tout y est signalétique, tableaux, sculptures, textes explicatifs, une visite en miniature à faire. Cette oeuvre a « emballé » au sens propre Françoise Livinec qui visitait l’exposition Visions à la Mairie du 1er arrondissement à Paris organisée par l’association Arts Convergences (www.artsconvergences.com), dont le but est de présenter des artistes souffrant de maladies psychiques. L’intérêt pour la création artistique et la santé mentale a d’ailleurs conduit « l’Ecole des filles » à organiser le forum « L’art à la folie » (6-9 juin 2019) avec le soutien de la fondation entreprendre pour aider, en explorant la dynamique entre l’art et la thérapie.

Informations et contact :  association@artsconvergences.com // 06 20 50 45 80

Nouvelle découverte celle de Zuka, amie de Joan Mitchell, américaine qui décide de s’installer en France « pour gagner en culture » et suit les cours de l’Atelier La Grande Chaumière. Epouse du caricaturiste Tim, elle a tendance à rester dans son ombre, ce qui est souvent le destin des artistes femmes dans les couples d’artistes du 20ème siècle (voir à ce propos la belle exposition « Couples modernes » du Centre Pompidou-Metz). Ses portraits, d’hommes et surtout de femmes, la part souvent oubliée de la Révolution Française en 1988 à la Fondation Mona Bismarck lors de la célébration du bicentenaire, ses découpages, sa peinture et surtout sa fantaisie me plaisent beaucoup, dans une des salles c’est un vrai troupeau de vaches qui est accroché aux murs. Peintures jubilatoires réalisées lors de son séjour dans le Morvan !

A l’étage je retrouve l’artiste coréenne, Bang Hai Javue au Musée Cernuschi qui lui a consacré une exposition dernièrement : « Et la matière devint lumière : Bang Hai Ja« . Elle achève en ce moment la réalisation des vitraux de la Cathédrale de Chartres, une commande très à propos pour l’artiste de la lumière !

Bang Hai Ja (née en 1937) Naissance de lumière, 2016, Pigments naturels sur papier de mûrier, 125 x 164 cm, Signé au dos

Supports/Surfaces, une femme qui compte ! Bernadette Bour, ses oeuvres « crayonnées à la machine » (à coudre) c’est elle qui le dit. Une expression abstraite attachante et innovante, le papier de soie est peint, découpé et cousu sur des toiles, dont l’expression la rapproche d’Aurélie Nemours par sa géométrie et sa pureté. Dans la collection permanente du musée national d’art moderne (MNAM), Bernadette Bour a vu son travail exposé par le centre Pompidou dans le cadre de la présentation thématique elles@centrepompidou, consacrée aux artiste femmes des XXème et XXIème siècles, artistes plasticiennes, designers, photographes, architectes, vidéastes, cinéastes ou performeuses.

Françoise Livinec devant une oeuvre de Bernadette Bour (née en 1939) Huile et papier de soie piqué sur toile libre,

Abstraction toujours avec Xavier Krebs, proche de Jean Degottex, une oeuvre imprégnée de ses voyages en Asie. Très inspiré par Victor Segalen, il lui a dédié son exposition à l’Ecole des Filles en 2009.

Xavier Krebs (1923-2013) Falaise 2007 Technique mixte sur toile. 100 X 120 cm

De la photo dans des musées :

Le musée Rodin vu la nuit par Patrick Hourcade, ancien directeur artistique de Vogue, proche de Karl Lagerfeld et auteur du ruban éphémère de Vaux le Vicomte. (voir article précédent : https://thegazeofaparisienne.com/2019/07/26/un-ete-a-vaux-le-vicomte/ )

Patrick Hourcade Andrieu d’Andres 2016 Tirage photographique contrecollé sur Dibond 60X45

Le musée du Louvre, le regard de la jeune nantaise Leah Desmousseaux sur un sarcophage égyptien qui a réalisé ce triptyque en ombre noire.

Leah Desmousseaux (née en 1996) L’horizon des évènements 2018 Photographie argentique, tirage piezographique sur papier washi. 53 X 234 cm

Vénus Bretonne… hommage à Botticelli

Notre visite se conclut par un détour par la librairie où est installée la bibliothèque du père de Mona Ouzouf, évoquée dans « Composition française » (2009), Yann Sohier, instituteur, journaliste et militant de la cause bretonne dans les années 30. Une magnifique Vénus anadyomède inspirée du modèle de Botticelli, nue mais avec une coiffe bigoudène, oeuvre de l’artiste belge Paul Masuir, s’élève fièrement sur le mur.

Edouard Vuillard et un peintre danois

Avant de quitter la magie des lieux, ne pas oublier de passer par l’ancien réfectoire, à la droite de l’entrée de la cour de l’école, qui conserve sur ses murs les neuf panneaux de la composition du peintre Sigurd Fredriksen. Ce peintre danois a réalisé ses peintures sur la vie quotidienne du pays Bigouden, sous la direction d’Edouard Vuillard : sa création (1934), dans le style figuratif et coloré des Nabis, a orné les murs de l’hôtel Thalamot à Beg-Meil et immergeait les touristes dans les paysages de la Cornouaille.

Florence Briat Soulié

Paul Masuir,

Info pratiques :

Y aller : Ecole des Filles 25 Rue du Pouly, 29690 Huelgoat

http://francoiselivinec.com/fr/ecoledesfilles/presentationecoledesfilles/0/ecole-des-filles

http://francoiselivinec.com/fr/ecoledesfilles/newsall/0/ete-des-13-dimanches?annee=2019

Effervescence culturelle, Côté Sud.

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Côte d’Azur, trois mots qui évoquent un paradis baigné de lumière, bordé de plages à l’eau incroyablement bleue, de palmiers à l’air presque exotique, de rocs rouges couverts d’une végétation luxuriante. Le lieu captivant d’une Dolce Vita à la Française. Mais ce n’est pas que cela. L’Histoire et l’Art se mêlent avec bonheur à la saisissante beauté naturelle du site. On y trouve une richesse artistique et culturelle grandissante pour qui cherche à s’y plonger. Promenade-découverte de ces lieux exceptionnels à ne pas manquer.

Mythique! La Fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence

Parc de sculptures Photo: Roland Michaud ©Fondation Maeght ©ADAGP paris 2014

Inaugurée en 1964 par André Malraux, la fondation Marguerite et Aimé Maeght a été la première Fondation privée d’Art en France. Elle compte, aujourd’hui, parmi les institutions culturelles internationales les plus reconnues. Depuis toujours, j’adore ce lieu au charme poétique, réunissant un magnifique parc de sculptures et un espace d’exposition ouvert sur l’extérieur. Conçu par l’architecte Josep Lluis Sert, c’est un endroit magique où vivent les créations des plus grands maitres du XX ème siècle. Quel plaisir de déambuler au milieu de la cour Giacometti, de suivre le labyrinthe de Mirò, d’admirer le vitrail de Braque ou la fontaine de Bury etc…Galeristes et éditeurs les Maeght y ont réuni une immense collection d’oeuvres (peintures, sculptures, dessins etc..) d’artistes modernes et contemporains qu’ils exposent au fil du temps.

Exposition actuelle: « Joan Miró. Au-delà de la peinture« , jusqu’au 17 Novembre 2019

informations: https://www.fondation-maeght.com

Se « Res-sourcer » à la Fondation Carmignac, à Porquerolles

Fondation Carmignac site et architecture Photo: Laurent Lecat

Se rendre à la Villa Carmignac, espace d’exposition de la collection de la Fondation Carmignac, est déjà une expérience en soi. Il faut passer par la mer pour atteindre l’île de Porquerolles, puis traverser des champs d’oliviers et de vignes pour arriver, enfin, devant l’ancien mas provençal, transformé en un Musée étonnant. Là, je découvre la nouvelle exposition, concoctée par la commissaire Chiara Parisi, qui porte un nom évocateur , « la Source« . Source de vie, d’énergie, source vitale puisée dans l’eau de l’île de Porquerolles, source créatrice des créations qu’elle abrite. L’expérience sensorielle continue… pieds nus, dans un silence presque monacal. Je découvre un plafond d’eau et des puits de lumière, qui inondent de soleil les oeuvres réunies autour des thèmes du corps féminin et de l’abstraction .

Exposition la Source plafond d’eau Photo Luc Boegly / David Desrimais Editeur

A l’extérieur, un parc de sculptures, où trône le très beau labyrinthe de verre de Jeppe Hein, continue cette célébration de l’Art contemporain.

Exposition actuelle: « La Source », jusqu’au 3 Novembre 2019

informations: www.fondationcarmignac.com/villa-carmignac

Art minimaliste et Conceptuel à la Venet Foundation, au Muy

Venet Foundation photo Jérôme Cavalière / Archives Bernar Venet, NY

Ouverte en 2014, la Venet Foundation du Muy est l’aboutissement de 50 années de création de Bernar Venet et de rencontres avec d’autres artistes. De là est née une impressionnante collection d’oeuvres. La Venet Foundation du Muy a été créée pour montrer des pans de cette collections, incluant les propres sculptures de Venet et des créations d’autres artistes avec lequel il a tissé des liens étroits.

Exposition Claude Viallat, « Libérer les Couleurs « Courtesy Venet Foundation

Exposition actuelle: « Claude Viallat, Libérer la couleur », jusqu’au 13 Septembre 2019

informations: https://www.venetfoundation.org/fr/about/

Vins, Art et Architecture au Château La Coste, en Provence

Architecture du Centre d'Art Tadao Ando
©Tadao Ando 2015
Centre d’Art, Tadao Ando ©Tadao Ando 2015

Plus loin dans les terres, au milieu des vignes, Le château la Coste invite à une promenade artistique dans le sublime centre d’art créé par l’architecte Japonais Tadao Ando, et le parc de sculptures attenant. Tous les plaisirs y sont réunis, celui des saveurs du vin et des créations de magnifiques artistes. Je m’arrête devant un plan d’eau où se reflète une spider géante de Louise Bourgeois (« crouching spider »), plus loin j’admire la sculpture métallique pointue de Hiroshi Sugimoto (Mathematical model) et un grand mobile emblématique de Calder (Small Crinkly) . On doit cet étonnant lieu au collectionneur Irlandais Patrice McKillen, qui a décidé de parsemer des oeuvres contemporaines d’art et d’architecture dans son domaine viticole. Chaque été est l’occasion d’une nouvelle exposition, d’un nouvel artiste. Et cette année, j’ai pu admirer Îles Singulières. Une installation monumentale de Jean-Michel Othoniel qui joue sur le contraste saisissant entre les briques de verres bleues et le métal brut de la structure architecturale… une merveille!

Iles singulières, JM Othoniel ©studio Jean-Michel Othoniel

Expositions actuelles: Jean-Michel Othoniel « île singulières », Yoshitomo Nara « Drawings-31years » , jusqu’au 22 Novembre / Jean-Michel Basquiat « Oeuvres sur papier », jusqu’au 13 Octobre

informations: https://chateau-la-coste.com/walk/

Parc de sculptures, au Domaine du Muy

Marta Pan Lentilles flottantes Courtesy domaine du Muy

Passionnés de sculptures, le galeriste Parisien Jean-Gabriel Mitterand et son fils Edward choisissent de créer un lieu d’exposition privé dédié à la sculpture monumentale. Ainsi est né le Domaine du Muy. Un beau projet auquel ils ont associé les talents du paysagiste Louis Benech, du commissaire d’exposition Simon Lamunière et de l’architecte designer India Mahdavi. Le parc de sculptures évolue chaque année, et s’étend sur immense une forêt méditerranéenne sauvage de chêne lièges et de pins. Aujourd’hui, il compte une quarantaine d’oeuvres. Une promenade inoubliable…

informations: http://www.domainedumuy.com/

Subodh Gupta, Doot II, courtesy domaine du Muy

Merveilles historiques, aux îles de Lerins

L’ Abbaye de Lérins, sur l’ïle Saint Honorat ©thegazeofaparisienne

C’est évidemment par la mer que l’on accède aux îles de Lérins, deux joyaux faisant face à la baie Cannoise. L’île Saint Honorat d’abord. Elle tient son nom du moine éponyme qui y fonda au Vème siècle la congrégation de moines de l’Abbaye de Lérins. Cette communauté monastique perdure depuis 16 siècles. Le site classé rassemble un magnifique monastère fortifié du XIème siècle, l’Abbaye du XIXème qui entoure les anciens bâtiments (le vieux cloître du VIIème siècle, les sublimes voûtes en berceau du XIème…) et plusieurs chapelles .

Dès l’arrivée, je suis accueillie par une statue de la Vierge aux bras grand ouverts. En avançant, je découvre le monastère fortifié qui se dresse face à la mer. Dans cet édifice à l’architecture militaire, je me promène le long des galeries délimitant des espaces religieux: le cloitre de la prière, le cloitre du travail… Arrivée à son sommet, je suis subjuguée par la vue époustouflante, d’un côté sur la mer, et de l’autre sur la superbe abbaye abritant, aujourd’hui encore, la congrégation des moines de Lérins.

Monastère Fortifié @thegazeofaparisienne

A visiter également l’île Sainte Marguerite, où se dresse le Fort royal de Vauban, transformé par la suite en prison d’Etat. Un lieu mythique, où le célèbre masque de fer fut détenu et qui aujourd’hui abrite un Musée de la mer.

Caroline d’Esneval





Paris capitale du Design PART 1

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Par Bérangère Delorme Leclerc et Florence Briat Soulié.

THEOREME EDITIONS

Adresses design dans tous les sens, nouveautés, tentations animent cette rentrée parisienne 2019. Et pour commencer cette édition 2019, un stop au Palais Royal, Galerie Joyce, pour voir les créations de Theoreme Editions. Nouveau concept créé par David Giroire et Jérôme Bazzocchi qui dénichent et produisent les créations de jeunes talents français.

Accrochez vos ceintures, des nouveautés design arrivent ! Le style est là avec élégance, les matériaux sont luxueux ou savamment travaillés, le résultat est irréprochable. Admirez ce banc en résine qui dévoile des jeux de transparences sans défauts à la lumière ou encore ces tables d’appoint qui jouent avec la résistance de la pression effectuée par le tissu et créent des formes uniques et poétiques. Le bibus tournant des salons de notre enfance est en pierre bleue de Savoie et s’étire vers les hauteurs malgré des 300kg par Joris Poggioli.

https://www.theoremeeditions.com/

STUDIOLO GALLERY

FRANÇOIS ÉPIN et FABRICE AUSSET profitent d’un espace atypique, classé monument historique, pour exposer des objets et du mobilier d’artistes contemporains (abordables pour certains). La part belle est faite à des céramistes et des oeuvres pour le moins originales en éditions limitées. Jusqu’au 14 septembre, 6 rue de Saintonge Paris III.

Sculptures de Stéphane Margolis et fauteuil de Fabrice Ausset

MAISON&OBJET

Le cru de cette rentrée permet à chacun une grande liberté, je vous laisse méditer sur quelques ambiances que j’ai concoctées pour vous donner un petit aperçu…

  • Tissus et tapis CHHATWAL&JONSON
  • Appliques DCW Editions
  • Papier peint LONDON ART WALLPAPER by MARCEL WANDERS
  • Pots et vases en céramique DESEO Ceramics
  • Tapis KOPERHUIS
  • Poufs en fibre de verre IMPERFETTO LAB
  • Luminaires et vases ENO STUDIO
  • Tissus et mobilier SANDRA DEL LEON TERRES
  • Tapis TOULEMONDE BOCHART
  • Tapis, coussins et tissus LINDELL&CO
  • Luminaires CARPYEN
  • Papiers peints ATELIER MOUTI

SOIRÉE AZÉ A LA

FONDATION CARTIER

Action générosité…

Pour clôturer cette semaine design : une belle soirée en l’honneur de l’Association AZÉ à l’initiative de Sonia Perrin, Une association qui aide les enfants malgaches et agit surtout sur la scolarité et la santé. https://www.aze-asso.org
Une occasion également de découvrir l’exposition « Nous les arbres , exposition qui se termine le 10 novembre 2019. https://www.fondationcartier.com/

Cesare Leonardi et Franca Stagi

Francis Bacon en toutes lettres

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« Comment imaginer la vie sans la littérature ? Sans les livres ? C’est une source fabuleuse, un puits pour l’imaginaire » Francis Bacon

Dublin, dans l’antre de l’artiste

Se plonger dans les rayonnages d’une bibliothèque, l’investir, la comprendre et repérer parmi des milliers de titres, les pensées de celui qui l’a composée. En retirer 6 volumes, jaunis par le temps, les couvertures pliées, les pages écornées à force d’être lus et relus. J’imagine que c’est ce qui s’est passé pour cette exposition, que de palpitations ! j’aurais bien voulu en faire partie de cette expédition ! Les livres d’une gloire de l’art moderne, Francis Bacon, qui suscite les enchères record. Son mystère serait-il enfin résolu ?

« Trois portraits : portrait posthume de Georges Dyer, autoportrait, et celui de Lucian Freud » 1973 Esther Grether Family Coll.

Essence de son oeuvre

Bacon, un artiste, avide de littérature, il pouvait lire tout et n’importe quoi, elle lui était essentielle et si je le crois la source de son inspiration.

Des bouquins mais aussi une année 1971

avant et après cette date,

Une année qui aurait dû être uniquement celle de la reconnaissance internationale qui lui est offerte au Grand Palais, il est le deuxième artiste vivant après Picasso à connaître cette consécration. Pour cet évènement il est capable de réaliser non pas une copie mais l’interprétation de sa première oeuvre Painting 46 acquise par un musée le MoMA à New-York, au cas où ce dernier ne l’aurait pas prêtée. Il agit de même pour le Pape rouge de 1962, il peint une autre version mais toujours, avec des transformations radicales. Ces peintures sont fondamentales dans son oeuvre et leur absence dans cette rétrospective auraient été sacrilège !

Triptyque, 1967 – Hirshhorn Museum and sculpture Garden, Smithsonian Institution, Washington D.C.. Don de Joseph H. Hirshhorn Foundation, 1972

Paris, une ville qu’il aime tant!

Paris est la ville qu’il choisit et qu’il aime, même si elle n’est plus tout à fait le centre du Monde artistique.

1971 Gloire et Tragédie

1971, une année charnière pour Francis Bacon, après la gloire, la tragédie. Son compagnon George Dyer, se suicide deux jours avant le vernissage à l’hôtel des Saints Pères. Une personnalité complexe, fragile, le coup de foudre entre les deux hommes a lieu lorsque George Dyer, jeune voyou tente de rentrer par effraction chez le peintre. Ce dernier lui donne le choix : soit il reste, soit il est livré aux autorités, la suite nous donne la réponse !

« En mon commencement est ma fin » T.S. Eliot

En marge, sur une page du livre de T.S. Eliot, Bacon dessine une esquisse du triptyque en mémoire de George Dyer de 1971.

« In memory of George Dyer » 1971 Fondation Beyeler

Francis Bacon s’en voudra énormément de ne pas avoir assez veillé sur lui, et le début de l’exposition est un hommage à cet amour perdu, trois triptyques lui sont dédiés, la presse anglaise les a appelés Les triptyques noirs

Bacon et la littérature, clé poétique de son oeuvre

Un fil conducteur de 6 livres a été retenu, pas n’importe lesquels, des auteurs qui ont compté dans la vie de Bacon, qu’il a âprement désiré rencontrer comme Michel Leiris, celui qui écrit sur Giacometti, son mentor, il le rencontre lors de sa rétrospective à la Tate. Michel Leiris préfacera en 1966 le catalogue de son exposition à la galerie Maeght. Auteur du Miroir de la tauromachie, sujet extrême, l’idée du matador entrant dans l’arène. Quand il meurt, dans son atelier se trouve un tableau inachevé, on aperçoit juste une esquisse de taureau en noir et blanc, un adieu à la scène…

« Study of a bull » 1991. Coll. Particulière

« Au sein de cette bibliothèque, j’en ai réuni 6, et il me semblait que si on rapprochait les éléments de chacun de ces livres, on accédait à une forme de compréhension de ce qu’étaient l’imaginaire et les intentions poétiques essentielles de Francis Bacon » Didier Ottinger

Didier Ottinger, commissaire de l’exposition devant Triptyque, 1976, coll. particulière.

Les remords, la mort…

Bacon a vu la pièce d’Eschyle à Londres, la mise en scène transpose le texte à l’époque contemporaine. Il peint un triptyque morbide où de part et d’autres des figures fantastiques, gorgones, furies semblent le poursuivre. Il est pétri de remords, le fantôme de Georges Dyer le poursuit.

L’eau qui coule… « IMMACULÉ »

La salle de Nietzche montre son expérimentation de l’informe avec la représentation de l’eau qui coule, cette toile représente pour Bacon la perfection de son art, elle est pour lui d’une importance capitale. Il dit que c’est un tableau : « IMMACULÉ »

« Water from a running tap », 1982. Coll. Particulière

Pour Georges Bataille : un jeune peintre prometteur!

L’abattoir, les viandes pendantes accrochées aux murs, sujet récurrent du peintre qui a lu le fameux texte l’Abattoir de Georges Bataille, auteur également de l’Erotisme et qui fait référence au boeuf écorché de Rembrandt. Il est aussi le premier écrivain français à citer et inclure en 1962 dans Les larmes d’Eros une image de Bacon légendée ainsi « Image d’un jeune peintre anglais prometteur ».

Georges Bataille « L’expérience intérieure » Gallimard

Colonialisme

C’est ensuite Au coeur des ténèbres, ici le sujet qui l’intéresse est le colonialisme, l’histoire veut que l’artiste ait rencontré à une signature de son ouvrage The end of the game le photographe Peter Beard et qu’il lui ait dit qu’il semblait sorti des ténèbres.

Psychanalise, autoportrait

Autoportraits sans complaisance, un des artistes qui a beaucoup travaillé le sujet! Introspection également retranscrite dans les écrits de Leiris, l’âge d’homme …

« Self portrait » 1973

Dernière exposition en France, il y a 20 ans

Des toiles, des personnages déformés, des couleurs vives, du rouge flamboyant, du jaune, des références aux peintres Rembrandt, Ingres, Matisse Duchamp.. des triptyques qui racontent des histoires, l’Histoire, expriment les réflexions, désirs de l’artiste au sens propre et figuré ! la fameuse tache blanche, boulette de peinture blanche projetée sur la toile montrant un attachement érotique…

« Sand Dune » 1983 – Fondation Beyeler

On est happé par cette peinture qui même si très intellectuelle devient d’un abord très simple, une promenade captivante dans l’oeuvre de l’artiste.

Expo blockbuster de cette rentrée culturelle, tout le monde en parle et elle le vaut bien !

Florence Briat Soulié

6 livres / 6 textes :

Eschyle, « Les Euménides » Flammarion, 2001 p.210. Traduction de Daniel Loayza.

Michel Leiris. Miroir de la tauromachie. Fontfroide, Fata Morgana, 19981, p.39

T.S. Eliott The wasteland (la terre vaine) 1921-1922. Dans poésie, traduit de l’anglais par Pierre Leyris. Editions Le Seuil. p.57-58

Friedrich Nietzsche. La vision dionysiaque du Monde Traduit de l’allemand par Jean-Louis Backès dans la Naissance de la Tragédie 1977, Gallimard, p.89-90 , 2016.

Georges Bataille Chronique dictionnaire, Documents, N°6, novembre 1929, p. 229 « Abbatoir »‘

Joseph Conrad Au coeur des ténèbres Traduit de l’anglais par Jean Deurbergue, Gallimard, 2017, p.149.

Librairie du Centre Pompidou

INFORMATIONS PRATIQUES :

« Bacon en toutes lettres » 11 septembre 2019 – 20 janvier 2020 sera ainsi la première exposition accessible uniquement sur réservation

pour réserver : www.billetterie.centrepompidou.fr

Paris Design PART 2

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Par Florence Briat Soulié et Bérangère Delorme Leclerc

Suite de notre rentrée #Design Paris Marais avec les visites de AD Interieurs à l’Hôtel de Coulanges et de l’Institut Suédois, dans le très bel Hôtel de Marle qui nous dévoile ses 6 Hems.

AD INTERIEURS 2019

Une galerie de 13 stars de la décoration nous accueille et nous dévoile leurs talents jusqu’au 22 septembre à l’Hôtel de Coulanges, mood réhabilitation à Paris, en plein Marais. Les meubles sont des pièces rares, les matériaux luxueux, le savoir-faire artisanal est remarquable et omniprésent, l’ensemble nous fait rêver ou pas !

Elégance, à l’italienne

« La Galerie Italienne » de HANNES PEER nous immerge dans un univers sculpté tant par l’agencement que par la recherche stylistique du mobilier et des sculptures qui nous entourent. Une belle sculpture en bronze de Philippe Hiquily trône dans le décor.

Raffinement

ANNE-SOPHIE PAILLERET met l’accent sur un « Bureau en Arches » en onyx cintré et joue avec les courbes de ce dernier à travers les éléments du décor élégant et raffiné qu’elle a imaginé. Papier peint à motif de lampas de Tassinari & Chatel. Tapis dans les coloris lie de vin Codimat.

Luxe, calme et …

Le jeune duo FESTEN, HUGO SAUZAY et CHARLOTTE DE TONNAC, imagine un « Salon de Bain » comme un lieu de vie à part entière, entre Orient et Occident, un endroit atemporel et délicat.

« A ce qu’on est bien dans son bain… » Henri Salvador

HUMBERT & POYET, un autre duo, présente une « Salle de Bains Néoclassique » épurée, centrée sur une douche « cage » en marbre et laiton et une baignoire monobloque, elle aussi en marbre et éclairée de luminaires en albâtre ou en verre opale.

« Je veux changer d’atmosphère
Dans mon jardin d’hiver » H. Salvador

PIERRE GONALONS invente un merveilleux « Jardin d’Hiver », mariant ainsi les époques et les styles avec dextérité. Les compositions et les associations sont étonnantes. L’ensemble est harmonieux, poétique et contemporain.

INSTITUT


SUEDOIS

Comme chez soi

Hôtel de Marle dans le Marais, construit au XVIe siècle, sa charpente carénée à l’impériale, dite « à la Philibert Delorme » est un joyau de l’architecture française. Cet hôtel appartient depuis  depuis 1965  à l’Institut Suédois. Un lieu ouvert aux artistes et chercheurs suédois qui peuvent y séjourner le temps d’une résidence.

Pour les accueillir, l’Institut Suédois a entrepris la rénovation de 6 studios = 6 X Hem (comme chez soi) et a fait appel pour cela au savoir-faire suédois. De nouvelles techniques coutures sur bois, des aménagements très fonctionnels comme toujours, des pièces iconiques rééditées, des couleurs pastel mais aussi les motifs vintage à fleurs, de la poésie, tous ces éléments composent harmonieusement ces six appartements. Des murs sont illustrés par l’artiste suédoise Stina Wirsen et animent joyeusement cette visite.

Ces studios ainsi que l’exposition Designprocesser en cours peuvent être visités jusqu’au 13 octobre 2019 pour le 1er et 27 octobre pour le 2nd. https://paris.si.se/

Degas mène la danse à Orsay

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Degas “Le manque d’opéra est une souffrance véritable “ lettre de la nouvelle Orléans, 5 décembre 1872

Degas à l’Opéra

Le Musée d’Orsay ouvre le bal de la rentrée pour une exposition désirée, celle de Degas à l’Opéra.
La danse et la musique un univers qu’aimait tant l’artiste. Un écrin à sa mesure, les muses entrent en scène et c’est un lever de rideau somptueux qui nous attend. Des tableaux rarement ou jamais vus sont accrochés aux cimaises.

« Degas à l’Opéra » Musée d’Orsay – Crédit photo / EDTR. Photography

Toute une éducation

Degas a la musique dans le sang, son père Auguste de Gas se passionne pour la musique ancienne et tient salon le lundi dans les années 1860.

Il peint un portrait très affectueux de son père complètement absorbé par ce qu’il écoute

Fauteuil d’orchestre

Sa première reconnaissance au Salon en tant que peintre lui est donnée par la commande du portrait du bassoniste Désiré Dihau en 1870 “Mon orchestre”, Sur ce tableau, l’artiste retranscrit fidèlement une scène, on l’imagine au premier rang, La fosse d’orchestre est au premier plan avec au centre le musicien, et les danseuses paradent au dessus On aperçoit dans un coin en haut à gauche, comme décapitée et posée sur un coussin rouge la tête du compositeur Emmanuel Chabrier.

« L’Orchestre de l’Opéra » 1870 Musée d’Orsay.

Entrez dans la danse

Mais c’est dès 1867, qu’il met les pieds à l’Opéra, pour toujours, avec le portrait de la danseuse Eugénie Fiocre. Il en tombe amoureux et la représente dans une pose très mélancolique, penserait elle a lui ? 

“Vous voulez me décorer, c’est donc que vous voulez me faire plaisir, eh bien ! Donnez-moi mes libres entrées à l’Opéra, ma vie durant. “

« Portrait de Mlle Eugénie Fiocre; à propos du ballet de « la Source », 1867-1868 New York, Brooklyn Museum

Finesse, exquisité , élégance…

Emile Zola est seul à remarquer cette peinture et note à ce sujet les mots : « finesse, exquisité , élégance .. » 

Degas a connu l’Opéra de la rue Le Peletier puis l’opéra Garnier . La façade est dévoilée en 1867 au moment de l’Exposition Universelle.

Les coulisses, Degas les adore

Degas se prend au jeu et adore ses visites dans les coulisses, être à l’envers du décor de la scène. Il suit les danseuses, assiste au répétitions et retient les gestes, préparatifs , il nous emmène dans les secrets des alcôves .

Maquette de l’Opéra Garnier. Crédit photo : EDTR. Photography

Et au bout un succès très rentable…

Il obtient beaucoup de succès avec ses danseuses qui se vendent comme des petits pains! Et lui assurent une clientèle.  Il interprète.. jetés, pirouettes, fouettés “…  (Il ne représente jamais un lieu précis )

« Danseuse, scène de ballet » 1891, Hambourg, Hamburger Kunsthalle. et « Danseuse bleue et contrebasses » 1891. Collection Particulière

1,2,3,4,5e position, il les étudie toutes et sans doute les connaît peut-être mieux que ces petites danseuses. plongée contre-plongée  ou sotto in sù, 

Et comme il le dit si bien : “une fois que j’ai la ligne, je la tiens. Je ne la lâche plus.” , Degas à Walter Sickert.

“Sérieux dans un endroit frivole “

Ludovic Halévy, son ami du lycée Louis Le Grand, dramaturge, romancier, l’introduit dans ce milieu des danseuses qui a cette époque, il ne faut pas l’oublier est très proches des bordels . 

Procédés par contact

Degas illustre ses nouvelles en noir et blanc, ce sont les fameux “monotypes cardinal “ les danseuses sont en blanc et les hommes en noir. De charmantes interprétations ! L’idée de créer une série.

Attribués à Degas « danseuses du corps de ballet » vers 1896. Négatifs sous verre

Il était passionné de photographie, entre 1895 et 1896, il avait presque abandonné la peinture pour la photo. D’ailleurs Degas est à la pointe de procédés reprographiques : du monotype à l’héliogravure, Degas réfléchit à la multiplication de son travail .

Négatifs / Positifs

Les gens s’enthousiasment pour ces “Petites Cardinal “ de Halévy qui raconte les histoires galantes de Pauline et Virginie. 

Noir et blanc, mais un peu de gris…

Photo gauche : « Virginie se faisant admirer devant le marquis Cavalcanti » vers 1876-1877. Pastel sur monotype à l’encre noire, rehauts de pastel. Washington, National Gallery of Art

Photo droite : « Le Foyer de l’Opéra » vers 1876-1877. Monotype à l’encre noire seconde épreuve. Washington, National Gallery of Art

Degas crée ses “dessins faits à l’encre grasse et imprimés”, il joue sur l’ambiguïté,  les belles choses et l’envers du décor avec la prostitution. 

Avec l’opéra, Degas utilise toutes sortes de supports ..photographie, monotype, éventails et bien-sûr, la sculpture…

Une si jolie danseuse, elle s’appelait Marie

La jolie danseuse en bronze si réaliste avec ses vrais cheveux et si connue, chef d’œuvre du Musée d’Orsay. Le modèle avait 14 ans et s’appelait Marie Van Goethem, elle est présentée au Salon en 1881 dans une cage en verre, la sculpture est jugée scandaleuse par son réalisme. (Seule sculpture exposée de son vivant.)

Vue d’ensemble, au 1er plan « Danseuse posant pour un photographe » 1874, Moscou, Musée d’état des Beaux-Arts Pouchkine

Comme au cinéma

Séquence cinéma:

Comme au Cinéma, Degas et ses « tableaux en long »

1879 tournant dans son œuvre, il crée les “tableaux en long”. Le 1er est la “Leçon de danse” en 1880 double carré, pourquoi ? 

Deux sujets fétiches : la danse et les jockeys. C’est un format très cinéma, on attend la suite de l’histoire, cela donne une impression de prolongation comme au spectacle, on suit attentivement le quotidien de ces danseuses gracieuses, qui répètent leurs ballets.

Bis 

Ovation pour cette belle visite dans ce lieu que j’affectionne particulièrement. Un léger bémol sur les couleurs des murs , le gris commence sérieusement à m’ennuyer !

Réservez vos places surtout, le spectacle est à Orsay !

Florence Briat Soulié

Informations :

Musée d’Orsay

Jusqu’au 19 janvier 2020

https://m.musee-orsay.fr/fr/expositions/article/degas-a-lopera-47631.html

Commissariat :

Commissaire général : Henri Loyrette

Leïla Jarbouai, conservatrice arts graphiques au musée d’Orsay
Marine Kisiel, conservatrice peintures au musée d’Orsay
Kimberly Jones, conservatrice des peintures françaises du XIXe siècle à la National Gallery of Art de Washington

« Degas à l’Opéra » Musée d’Orsay – Crédit photo / EDTR. Photography

D’une galerie à l’autre, rive droite/ rive gauche

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Un week-end, il fait beau, c’est tellement agréable de flâner dans les rues de Paris, découvrir une façade d’immeuble, un passage oublié, un trompe-l’oeil, un mur paysagé c’est si beau, je ne m’en lasse pas !

Une idée, s’arrêter dans les galeries, écouter les galéristes passionnés qui me présentent leur exposition, parlent de leurs projets et investissements auprès des artistes. J’aime beaucoup regarder et découvrir les oeuvres de tous ces artistes. Je vous propose une petite sélection qui m’a plu ce jour là des galeries Gilles Drouault, Isabelle Gounod, Vallois, A2Z Art Gallery, Virginie Louvet, Agathe Gaillard et Diane de Polignac

Galerie Isabelle Gounod

Burn the Witch tel est le programme de Pierre Aghaikian chez Isabelle Gounod. Des toiles de grand format qui nous immergent littéralement dans un univers visuel de bruit, de couleurs et de fureurs. Des tableaux dignes du Space Opera se déploient devant nous et semblent illustrer les grandes épopées comme « les Rois des Étoiles » de Edmond Hamilton (1946) ou celle, impériale, de Napoléon. Car Pierre Aghaikian est aussi un admirateur de l’Empereur et de son bicorne, dont Bonaparte semble avoir été le premier à lancer la mode. Isabelle Gounod a repéré cet artiste précoce en première année de Beaux-Arts au talent furieux et sonore car ses toiles s’écoutent  autant qu’elles se regardent.

Pierre Aghaikian – BURN THE WITCH 31.08.2019 – 24.09.2019

Dans cette même galerie, j’ai un petit faible pour Lenny Rébéré que je suis depuis ma découverte à Drawing Now, il y a quelques années.

Lenny Rébéré

Pierre Aghaikian – Burn the Witchhttp://galerie-gounod.com/

Galerie Diane de Polignac

Quelle famille d’artistes !
Le père, Fred Klein, le fils : Yves Klein et la mère : Marie Raymond.

Marie Raymond et Fred Klein et au centre leur fils : Yves. ©Archives Yves Klein


Marie Raymond (1908-1989), qui est-elle ? un peintre tombé dans l’oubli ? Une jeune femme indépendante, proche de Mondrian, elle a étudié à La Grande Chaumière, exposé chez Denise René, écrit dans des journaux et entre-autres a interviewé Matisse. Quelle vie trépidante ! Elle se marie très jeune avec un autre peintre Fred Klein.Ils ont un fils Yves Klein et là tout s’arrête pour elle en tant qu’artiste, avant tout elle est une mère et elle et sans aucun doute, celle d’un génie ! Marie Raymond reçoit chez elle de nombreux artistes qui vont constituer l’entourage d’Yves Klein et autour de sa mère, se cristallise une pensée artistique dont il se nourrit. Elle donne tout à ce fils qui devient le grand artiste que nous connaissons, mais malheureusement il meurt à 34 ans Diane de Polignac nous offre l’occasion de découvrir les toiles lumineuses et abstraites exposées dans sa galerie.

Talk de Dominique Gagneux, conservateur en chef du patrimoine et Michèle Gazier sa biographe à la galerie Diane de Polignac à l’occasion du vernissage de l’exposition Marie Raymond Vers la lumière.

Marie Raymond, Vers la lumière jusqu’au 29 novembre. https://dianedepolignac.com/

Galerie Agathe Gaillard

Giorgia Fioro est photographe et voyage beaucoup, et n’hésite pas à s’arrêter en Irak. Une exposition de ses oeuvres a lieu au Musée de Bagdad qui conserve des trésors, le musée qui avait été pillé pendant la guerre à réouvert ses portes depuis 2015, une grande partie des pièces volées a été récupérée.

Giorgia Fiorio « The lady of Warka » Uruk, Mésopotamie 3200 av. J.C Irak Musée de Bagdad

La tête de la Dame de Warka l’a particulièrement touchée, cette tête est un des joyaux du Musée de Bagdad en Irak, pays très symbolique, berceau de notre civilisation. Giorgia Fioro cherche dans ses nombreux voyages à capturer l’image de la figure humaine, elle nous propose une réflexion sur nos origines qui peut passer par l’archéologie comme cette tête de femme d’Uruk. Une exposition très intéressante et belle.

Giorgia Fioro Derviche Mevlevi, Konya Turquie, 2004

Exposition Le Don dans le cadre de la Biennale du Monde Arabe, jusqu’au 19 octobre. https://galerieagathegaillard.com/

A2Z Art Gallery

Un dimanche à la galerie, exposition anniversaire des 10 ans de A2Z Art Gallery. Vu une œuvre de Adeline Calosci little boy  2019. Geste artistique intrépide et transgression que cette juxtaposition qui se regarde comme une anamorphose entre le portait officiel, tout en raideur académique, de Harry Truman, le président américain qui a décidé de lancer les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, et la figure joviale et juvénile d’une héroïne de dessin animé japonais.

Adeline Calosci – « Little boy » 2019 – A2Z Art Gallery – les 10 ans

Adeline Calosci a voulu interroger le rapport entre la politique, la moralité et la guerre ainsi que « l’absolue » bonne conscience occidentale, ou plutôt américaine. La fin de la guerre avec le Japon justifie-t-il les moyens ? Cet acte de destruction par la bombe atomique, le seul et unique jusqu’à présent dans l’histoire humaine, fait encore consensus dans l’opinion américaine. Ce consensus est revisité et remis en perspective par l’artiste, où le sourire frais et innocent de la « kyarakuta » disparaît petit à petit derrière la mâchoire crispée de Harry Truman

Wei Li « The Hollow Men » 2018 – Au 1er plan : Emeric Chantier « Lucy » 2016 – A2Z Art Gallery

10 ans déjà jusqu’au 5 octobre http://www.a2z-art.com/

Galerie Virginie Louvet.

Cette exposition me fait penser à un cabinet de curiosités, l’artiste Giulia Manset nous offre un univers original. Ses oeuvres sont comme des boîtes à icône avec toutes sortes d’objets disposés soigneusement dans de petits casiers et entourant l’oeuvre.

Giulia Manset – Galerie Virginie Louvet

Elle s’inspire des maîtres anciens comme Jérôme Bosch Le jardin des délices. Elle modèle ses sujets avec de la pâte à modeler, cela donne curieusement un effet très précieux, impression de découvrir des strates de roches dans un dégradé de couleurs.

Giulia Manset – Galerie Virginie Louvet

Giulia Manset Crépuscule jusqu’au 12 octobre 2019 https://virginielouvet.com/en/home-page/

Galerie Vallois

Et hop, un tour chez Nathalie et Georges-Philippe Valois pour Jean Tinguely et ses « machines ». Nous voici face à une arborescence de sculptures mécaniques qui constituent autant de clins d’œil ironiques à la société de consommation. Car si Tinguely semble très « sixties » ou « seventies » dans sa critique des choses et de la société de consommation (relisez Perec ou « Halte à la croissance ! » du club de Rome), son art est aussi une anticipation de nos angoisses actuelles sur l’écologie et l’épuisement de nos ressources.

C’est un vrai bonheur et moment d’hilarité lorsque les mécanismes se déclenchent : avons-nous affaire à des robots dotés de conscience ou de simples objets inanimés, la question se pose lorsque le spectateur assiste au concert ou, plutôt, la déambulation de ces grands escogriffes métalliques. Là aussi une belle rencontre et un échange impromptu avec Georges-Philippe Valois qui nous fait découvrir l’alphabet de Gilles Barbier, travail minutieux de copiste et d’enlumineur à partir des pages du Larousse, y compris les pages roses des citations latines ! Le codex de papier se déroule sur les murs comme une grande tapisserie avec, humour de l’artiste, les errata qui s’imposent

Jean Tinguely Bricolages et Débri(s)collages jusqu’au 20 octobre 2019 http://www.galerie-vallois.com/

Galerie Gilles Drouault

En regardant ces tableaux on ne peut manquer d’être saisie par les sentiments mêlés de la mélancolie et de la « Gemütlichkeit » mot allemand intraduisible en français (qui peut signifier confort intime, bien être). Régine Kolle étend sur des aplats d’un ton gris, bleu ou vert, avec des couleurs froides, sa vision d’artiste née à Cologne mais qui vit et travaille en France, à Paris et à Nîmes où elle enseigne.

Régine Kolle – Galerie Gilles Drouault

La couleur est également présente avec des petits personnages vifs, extraits de ses souvenirs d’enfant, qui semblent se mouvoir ou courir comme des petits jouets (on pense aux dessins animés de la série « Toy Story »). Une peinture qui s’inspire du graphisme, de la publicité, de la Pop culture ou du dessin animé, revisité sous les coups de pinceaux de l’artiste

Régine Kolle – Galerie Gilles Drouault – Polaroïds souvenirs

Régine Kolle Daisy jusqu’au 26 octobre 2019 http://www.galeriedemultiples.com/en/expositions/presentation/208/daisy

Florence Briat Soulié

Emmanuelle Briat au Château d’Auvers sur Oise

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Château d’Auvers sur Oise

Le village d’Auvers-sur-Oise est devenu par le hasard des histoires personnelles un petit cénacle de l’impressionnisme autour de Charles-François Daubigny, peintre installé dans le village vers 1850 et dont le bateau, le « Botin », devient l’image flottante des premiers temps de l’essor du mouvement artistique. Autour de Daubigny s’installent Corot, Cézanne, Pissarro (installé à quelques kilomètres, à Pontoise) puis Van Gogh qui rend visite au docteur Gachet dans sa maison. Séjournant à l’auberge Ravoux, Vincent Van Gogh a créé 80 œuvres pendant sa période de 70 jours passés à Auvers sur Oise.

Le château d’Auvers domine le village. Immortalisé par Van Gogh dans son tableau le château d’Auvers au coucher du soleil, il est adossé à la falaise au sommet de la vallée de l’Oise. L’installation de Land Art composée par Emmanuelle Briat est constituée de trois stations qui rythment le parcours du visiteur.

« Nymphée » folie du Prince de Conti, XVIIIe siècle

En ouverture, en amont du « Nymphée », la grotte décorée de pierres et de coquillages, petite folie du prince de Conti dont le monogramme orne les parois, « l’Arbre – découpé/décalé » est une invitation à saisir la fragilité et la puissance de l’arbre. Il est une évidence aujourd’hui à force d’être rappelée, avec le succès de l’ouvrage sur la vie secrète des arbres  de Peter Wohleben ou l’exposition  Nous les arbres par la Fondation Cartier, que les arbres sont aujourd’hui un élément vital de notre écosystème. Il suffit, pour s’en convaincre de se souvenir de l’émotion créée par la tempête de 1999 et des parcs et forêts décimés. L’arbre est fort mais aussi fragile : il suffit d’apercevoir ces arbres posés au sol, sans racines, peints en rouge et serrés par de petits rubans.

Ainsi posés et reliés, ces arbres « coupés/décalés » ressemblent à de longues tiges de pâtes japonaises. Il faut apprécier la poésie de cette installation qui forme des propylées végétales en introduction de la descente douce vers le château d’Auvers et le « nymphée ». Les hautes cimes des arbres du parc dominent l’installation tout en formant une voûte protectrice. Elles invitent à la réflexion sur la nécessité de l’arbre, son rôle dans la photosynthèse et la production du vivant, sa capacité de résilience, l’empreinte de l’homme sur la géologie et l’environnement, la nouvelle ère de « l’anthropocène » où l’homme devient un créateur de son environnement géologique. Il faut être attentif à la performance artistique et technique de ces arbres finement coupés à la base et posées sur la terre du parc : leur maintien est une prouesse pour les stabiliser, les enraciner, leur conférer une vigueur.


 » L’Arbre –  Coupé/Décalé « Installation land art in-situ
« l’Arbre Coupé/Décalé » a été sélectionné pour l’appel à projet Science de l’art 2019,
« Wood wide web, l’intelligence des plantes en question ».

La seconde étape nous conduit à l’accueil du musée installé dans le château. Une arche végétale nous accueille, constituée de branches torsadées, nouées, qui nous replonge dans le primitivisme de la civilisation du bois, de la vannerie, des cordes et des branches. Cette introduction nous rappelle que la première production matérielle de l’homme repose sur l’économie de la cueillette et la chasse. « Multiplication végétative » est une installation de Land Art in situ ayant pour thème la végétation invasive, tout autant créatrice que destructrice de l’ouvrage de l’homme. Des pensées se bousculent dans le regard du visiteur : les ruines d’Hubert Robert et sa mélancolie, l’opéra d’Iquitos dévoré par la végétation tropicale dans Fitzcarraldo de Werner Herzog, la folie des hommes assoiffés d’or dans Aguirre ou la colère de Dieu.

» Multiplication végétative «  Installation land art in-situ
Les plantes sont fixes, elles ne peuvent se déplacer. La démarche de ce projet a pour objectif de créer une réflexion sur la colonisation des végétaux. Comment les plantes peuvent-elles coloniser de nouveaux milieux, de nouveaux continents ? 

Nous parvenons ensuite à la dernière station, la plus spectaculaire. Reconstituée dans une salle du château, elle se découvre comme un forêt de lianes et de feuilles en suspension, avec des arbustes de charme, de la clématite sauvage, où le visiteur est immergé dans une ambiance ouatée et onirique. La mousse est répandue sur le sol et la lumière, douce, et elle se diffuse comme celle d’un soleil vert, apaisant et régénérateur. Une musique se répand comme un parfum d’ambiance, le son de la Nature, avec des mots parlés, des chansons d’enfants, le récitatif des poèmes de Catherine Urien et des effets de lumière procurés par la vidéo, qui renforce le caractère méditatif de l’installation.

« Impressions Naturelles  » Scénographie végétale composée de lianes conceptuelles avec des textures, de végétaux comme une multitude de traits de pinceaux qui rendent hommage aux techniques impressionnistes qui ont marqué Auvers sur Oise.

L’artiste plasticienne a reconstitué la quiétude et la sérénité d’un sous-bois où l’esprit du promeneur s’apaise dans les sons naturels. Cette couleur verte, qui nous baigne comme une couleur à la liqueur de la Grande Chartreuse, fait penser au vitriol des alchimistes. En alchimie mystique, l’acronyme V.I.T.R.I.O.L. se décrypte Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem et se traduit par « Visite l’intérieur de la terre et, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée ». Il y a donc quelque chose d’initiatique dans ce passage vers le sous bois, un rite de passage qui clôt le cheminement du visiteur. Les reflets et les ombres dansent sur les murs et le promeneur se détend dans une mangrove tropicale, comme dans un bayou de Louisiane. L’installation est magnifiquement expressionniste, avec les petits farfadets de lumière verte qui dansent sur les visages et les silhouettes.

L’espace est une ode consacrée à la forêt, aux arbres, à la musique des bois et de la nature. La scénographie végétale s’inscrit comme un écrin, un sanctuaire qui fait écho au cri de Greta Thunberg, « Comment osez-vous ? » « Des gens souffrent, des gens meurent, et des écosystèmes s’écroulent. Nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez c’est d’argent, et de contes de fées racontant une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? »

La scénographie végétale rend hommage aux peintres impressionnistes qui ont marqué Auvers -sur-Oise, qui sont aussi les peintres de la nature, les premiers à sortir de l’atelier et du cénacle pour peindre en pleine nature, dans les champs, la campagne ou en bord de mer. L’installation célèbre ces peintres de l’impressionnisme, les premiers peintres de la subjectivité et de la lumière.

http://www.chateau-auvers.fr/fr/exposition-land-art-par-emmanuelle-briat-au-chateau-dauvers/

https://emmanuellebriat.com/

Festival Art & Science en Essonne et à Paris « Wood Wide Web » du 15/10 au 15/12/2019 : http://sciencedelart.fr/les-artistes-2019/ CONFÉRENCE
Dimanche 20 octobre à 11h à l’occasion du finissage de l’exposition d’Emmanuelle Briat
Conférence de Damien Deville, géographe et anthropologue de la nature, organisée dans le cadre du Festival « La Science de l’Art » / Gratuit

Affiche de l’exposition

INFORMATIONS

NFORMATIONS PRATIQUES
Exposition d’Emmanuelle Briat du samedi 21 septembre au dimanche 20 octobre 2019 dans les jardins et le Château d’Auvers-sur-Oise
(*oeuvres en extérieur visibles jusqu’au 15 novembre 2019 dans le cadre du Festival « La Science de l’Art »)
Entrée publique du Château d’Auvers-sur-Oise
Rue François Mitterrand – 95430 Auvers-sur-Oise
Tél . + 33 (0)1.34.48.48.48
Pour en savoir + : http://www.chateau-auvers.fr

Emmannuelle Briat & Florence Briat Soulié

Frieze London 2019

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A l’heure de la « Frieze week », Londres pullule d’événements artistiques. L’excitation fébrile est sensible, exit le flegme Britannique! Collectionneurs et amateurs, baskets aux pieds, arpentent les rues au pas de course, avides de découvertes et d’émerveillements, devant la créativité inépuisable de la scène artistique contemporaine. En point d’orgue de mes journées Londoniennes: la Frieze, incontournable, Antony Gormley à la Royale Academy et Elizabeth Peyton à la Nationale Portrait Gallery.

Frieze 2019: Couleurs et dynamisme

En réaction à l’ambiance morose du Brexit, la Foire Internationale d’art contemporain Londonienne se veut haute en couleurs, gaie, brillante!

Donna Huanca solo show ©thegazeofaparisienne

La Frieze s’ouvre dans une harmonie lumineuse de bleus et de jaunes, avec le solo show de Donna Huanca à la Simon Lee Gallery. J’ai l’impression de me trouver dans un paradis, lové entre ciel et nuages immaculés. Les oeuvres de l’artiste Bolivienne sont créées à partir de performances où des personnages peints, évoluant dans le lieu, imprègnent les toiles de leurs mouvements. J’aime particulièrement ce paravant sculpté, jouant l’alternance d’espaces vides et pleins.

Alex Katz ©thegazeofaparisienne

Les plus belles plantes de la Frieze! Même lorsqu’il s’agit de fleurs, le style d’Alex Katz est identifiable entre tous. C’est sans doute à cela que l’on reconnait les grands artistes. J’adore ses couleurs acidulées et son trait d’une grande fraicheur qui créent une atmosphère si singulière.

Quelle finesse! Je découvre, dans la galerie Hyundai, l’artiste Coréenne Minjung Kim. Ses compositions subtiles jouent avec des assemblages de papiers mulberry hanji . Elles sont saisissantes de délicatesse et de grâce.

Minjung Kim Timeless ©thegazeofaparisienne
Minjung Kim Order-Impulse

Comme un hommage à Rothko, une imposante oeuvre d’Idris Khan frappe par son bleu intense. Connu au départ pour ses oeuvres en Noir et Blanc, l’artiste s’est intéressé récemment à la couleur, et en particulier le Bleu. Pour lui, cette couleur « a un effet immédiat sur l’émotion ». En s’approchant du tableau, on retrouve son travail d’écriture où les lettres se superposent en différentes strates, créant ce rythme vibrant qui fait sa signature.

Idris Khan

Miroir, miroir… ! Song Dong présente à la Pace une construction graphique, colorée, aux reflets chatoyants. J’avais déjà admiré sa monumentale installation, toute en lumières et reflets, à Art Basel Unlimited en 2018. … magique!

Song Dong Usefulness of usefulness Minjung Kim Timeless ©thegazeofaparisienne

Jeux de miroirs encore, avec une oeuvre d’Olafur Eliasson aux courbes arrondies, qui se métamorphose selon les tenues des visiteurs. (galerie Tanya Bonakdar). L’artiste Danois, une fois de plus, joue avec nos perceptions.

Olafur Eliasson , ©thegazeofaparisienne.com

Un Esprit pop très seventies. Loie Hollowell présente une création abstraite, sensuelle très séduisante à la Pace. J’adore l’aspect métallique bleuté qui contraste avec le fond Brun.

Une oeuvre Moderne de Hedda Sterne m’attire. Il se dégage quelque chose d’énigmatique et d’ensorcelant des ces formes courbes ressemblant à des yeux, qui nous fixent. Hedda Sterne est une figure majeure de l’expressionnisme abstrait Américain. Elle fut la seule femme au milieu des autres peintres de ce grand mouvement artistique, à figurer dans la célèbre photo du magazine Life en 1951…(Victoria Mirò)

Côté dessins…. Je retrouve, avec un immense bonheur, les créations de William Kentridge– artiste que j’aime passionnément depuis plusieurs années- à la galerie Marian Goodman. Plus loin, un dessin de Charles Avery « Hunter and dog with cloudburst » dégage une émotion très particulière. (Grimm gallery).

Charles Avery, Hunter and dog with cloudburst

Un peu de magie... A la Frith Street Gallery, Cornelia Parker fait voler les objets d’un tableau posé sur le chevalet. Comme une scène sortie de Mary Poppins, par un coup de baguette magique, trophées, miroirs s’animent et la toile prend vie!

Cornelia Parker , Falling Façade

Trois petits tours et puis s’en vont … direction la Royal Academy.

Antony Gormley, exposition hors-norme à la Royal Academy

Lost Horizon

Cet artiste n’en finit pas de m’éblouir par la sensibilité de son travail, l’émotion qui s’en dégage, l’intelligence et la rigueur de ses oeuvres. Gormley sculpte le corps humain. Pour lui, c’est le lieu des sensations, des expériences, du ressenti, de la conscience et de l’imagination, qu’il nous faut apprendre à redécouvrir et à « habiter ».

Iron Baby 1999

L’émotion me saisit dès la cour d’entrée, où un tout petit nouveau- né est posé à même le sol dans une position foetale. Il est fait de fer solide, le même que celui qui constitue le coeur de la terre. Pourtant il a l’air si fragile, si minuscule dans ce monde immense et dur comme le pavé sur lequel il git.

Subject

Puis ce sont ses sculptures géométriques de silhouettes d’hommes. L’un debout, adossé au mur comme pour ne pas perdre pied, l’autre recroquevillé dans un coin de la salle, ou couché, ou seul la tête baissée dans une grande pièce vide … La sobriété et la pureté de ces corps de fer me touchent infiniment.

Slabworks

Cette exposition, Antony Gormley l’a voulu démesurée. Il a cherché à nous faire vivre des expériences physiques marquantes, immersives, à nous faire interagir avec des environnements étranges. Ainsi, l’artiste a enfermé, dans une salle, huit kilomètres de tubes d’aluminum qu’il a laissés s’étendre jusqu’aux limites des murs, sol et plafond. Le visiteur est invité à se promener en enjambant les spirales tentaculaires de cette installation.

Gormley a ensuite créé un immense labyrinthe d’acier. Il nous propose une promenade, dans son ventre-tunnel obscur … j’avoue avoir vite fait demi-tour! Plus loin, il remplit, toute une salle, d’eau stagnante paisible et calme, une incitation à méditer? Enfin, me voici devant l’impressionnante Matrix III: une gigantesque installation de grillages composant des cages qui s’entremêlent.

Ce n’est pas un Bernard Buffet, mais une prise de vue de dessous de Matrix III !©thegazeofaparisienne

Au coeur de Matrix III, il y aurait une chambre vide, préservée, comme une bouffée d’oxygène. Quelque soit l’endroit où je me place, je n’arrive pas à distinguer l’espace de respiration de la chambre, au milieu de cette prison grillagée! Cette sculpture de fer est pour Gormley « le fantôme de l’environnement que nous avons tous choisi comme notre premier logement« .

De très beaux dessins faits de sang et de terre clôturent l’exposition. Les teintes ocres-rouges et les silhouettes simplifiées font penser aux peintures rupestres d’Australie.

Une exposition exceptionnelle à voir absolument! … Jusqu’au 3 Décembre 2019.

Elizabeth Peyton à la National Portrait Gallery

Quelle chance, nous sommes arrivés juste à temps pour admirer les sublimes portraits d’Elizabeth Peyton avant la fermeture! L’artiste Américaine connue à New York, dès les années 1990, se distingue par la beauté et la force de ses portraits d’amis, de célébrités, de héros ou encore de Reines et de Princes.

David , watercolours on paper, 2017

Ces oeuvres, faites de touches colorées, transmettent puissamment les émotions, la fragilité, la personnalité de ses modèles. A tel point que certains me troublent, tant leur regard est intense. J’aime aussi énormément ses « baisers » où l’on ressent toute la tendresse et la passion amoureuse.

love. Jonas Kaufmann and Kristine Opolais, 2015

Une sublime galerie de portraits par cette artiste exceptionnelle, à découvrir jusqu’au 5 Janvier 2020!

Caroline d’Esneval

Jardinons les possibles dans les Serres de Pantin

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Graffiti sur le pignon des Serres de Pantin

Un programme à Pantin

Tout un programme ! conçu par Isabelle de Maison Rouge et Ingrid Pux deux commissaires passionnées qui nous entraînent dans leur jardin artistique avec tellement d’enthousiasme que je n’ai pu qu’être conquise !

Deux commissaires

Suivre une visite avec Isabelle de Maison Rouge est très facile, tout coule de source, et comme dans ses livres, la commissaire, historienne de l’art nous donne les clés de toutes ces oeuvres qui défilent dans ces Serres de Pantin.

Ivan Argote « Sweet potato » au 1er plan et sur le mur Pauline Bazignan au centre et à droite
Isabel Aguera 2017 ©EDTR.Photography

La nouvelle destinée d’une friche industrielle

Le lieu est décapant : les Grandes Serres de Pantin, des halles gigantesques en fer, tôle et briques situées sur le Canal de l’Ourcq, proche des Magasins Généraux. Un projet immobilier Alios

Une exposition qui s’articule autour de 4 thèmes très reconnaissables Nos Cabanes, Horizons Différents , Philosophie végétale et Génie des bêtes.

La visite est amusante, je découvre une architecture industrielle très en vogue et qui bénéficie d’une seconde vie, direction CULTURE.

Je suis arrivée, j’aperçois sur le pignon extérieur, un énorme graffiti à l’échelle du lieu, qui représente une tête de femme avec des yeux immenses.

Des jeunes artistes : une exposition

A l’origine de ce projet : un mail écrit à Isabelle de Maison Rouge par une jeune artiste américaine Chelsea Mortenson en résidence sur place, elle et 4 autres artistes demandent tout simplement une exposition Il n’ y a plus qu’à trouver un concept !

Chelsea Mortenson « Wilderness (a place people aren’t meant to linger) » 2019 ©EDTR.Photography

Réalisée en très peu de temps, l’idée était de réunir sous cette verrière 50 artistes/ 50 oeuvres.

Réunir 50 artistes / 50 oeuvres

La nature, un thème cher à tous ces artistes, sujet récurrent, tout le monde en parle de l’écologie, du recyclage, de l’avenir de la planète et de ses habitants et c’est ce lien qui devient le fil conducteur de l’évènement Jardinons les possibles.

Ici les grandes toiles deviennent toutes petites, enfin au départ, puis notre oeil s’habitue et les peintures, car elles sont très présentes reprennent leurs vraies dimensions.

Bacon rêvait de cinéma, la jeune scène artistique assure la peinture

La peinture devient de plus en plus difficile, Je pense que peut-être maintenant que si je pouvais revivre ma vie, au lieu de faire la peinture, je ferai du cinéma (…) Je crois qu’avec les jeunes, que peut-être, la peinture va mourir, car j’ai remarqué que les jeunes, ils sont plutôt intéressés quand on parle de l’art conceptuel, il faut toujours presque faire des photos et je crois que cela touche plus près au cinéma qu’à la peinture «  Francis Bacon extrait trouvé dans La Compagnie des Oeuvres / France Culture Francis Bacon(2/4) « De l’épouvante considérée comme un des beaux-arts » podcast 1er octobre 2019

Les portes s’ouvrent sur un triptyque de Gaël Davrinche qui représente des fleurs qui se fanent, il est si grand qu’il cache le reste du lieu aiguisant la curiosité.

Gaël Davrinche « Agapanthus » ©EDTR.Photography

La peinture se positionne très fortement dans cette exposition, confortant sa place dans le monde de l’art. Isabelle de Maison Rouge me confirme qu’à l’Ecole des Beaux Arts, l’atelier de François Boisrond ne désemplit pas. Ici les grands et petits formats s’enchaînent sur les murs de briques.

Peinture d’histoire

J’aperçois d’abord deux paysages très graphiques de Olivier Masmonteil, des beaux ciels soulignés de traits multicolores, un artiste imprégné de la peinture d’histoire. Voir article précédent : https://thegazeofaparisienne.com/2019/02/22/dans-latelier-dolivier-masmonteil/

Puis c’est au tour de d’une peinture à fond noir, inhabituel pour Pauline Bazignan, elle s’est inspirée de la Bataille de San Romano de Uccello. Le tableau arrive directement du Fort Saint André où vient de se terminer son exposition De mémoire. La mémoire de ce chef-d’oeuvre de l’histoire de l’art qui prend son envol vers le XXIe siècle. Une oeuvre aux consonances très lyriques, accentuées par le sens de Uccello qui veut dire oiseau en italien et j’adore cela !

Pauline Bazignan ©EDTR.Photography

Beaucoup de peintures suivent, celles de Adrien Belgrand, un été très réaliste, saturé de couleurs.

Adrien Belgrand « Eté » 2017 ©EDTR.Photography

Nature, détournements…

Les oiseaux d‘Isabel Aguera me font penser à la mer à la pollution pétrolière, leur noirceur me rappelle je ne sais pourquoi ces marées noires dramatiques.

Isabel Aguera ©EDTR.Photography

Changement de destinée et un sourire pour cette grosse sweet potato sculptée par Ivan Argote,(voir photo plus haut) qui détourne le côté ordinaire de cette patate douce recouverte d’une feuille d’or et ainsi transformée en oeuvre d’art.

Pauline Orhel « Envols » 2019

Construisons des cabanes…

Poétique, la maison de l’air de Jisoo Yoo, cabane nacrée faisant penser au film de Hayao Miyazaki, Le château dans le ciel mon imagination ne tient qu’à un fil, prête à décoller vers des horizons lointains…

Benjamin Sabatier « Structure I, bois et béton » 2015 ©EDTR.Photography

Jolie perspective que cette entrée en matière de tubes métalliques. Ici et là des éléments industriels ponctuent l’exposition et deviennent beaux sous l’impulsion de l’exposition et parfois inspirent l’artiste comme cette cahute, vestige des anciennes halles. Sylvain Ristori a décidé à partir d’éléments trouvés sur place d’ construire à côté sa cabane, armé de son fer à souder il relie tous ces tubes, un peu comme un Meccano de notre enfance.

Recyclage encore avec les 4 petites cabanes empreintes d’humour de Rodolphe  Baudoin, celui-ci raconte des histoires avec elles, lui permettant d’aborder toutes sortes de sujets. Avec lui les personnages, les animaux étranges araignées , escargots. s’animent.. l’artiste n’utilise que des matériaux de récupération pour leur construction.

Performance

Spirituel, ce saut de l’ange dans la terre d’argile qui prend forme au goute à goute et qui rappelle à l’artiste Fabien Léaustic l’enfant qui se jette dans le sable. Une idée du temps qui passe, de l’empreinte de notre passage sur terre ?

Fabien Léaustic « Jouer l’effondrement »

Vue du ciel

Déambulation sur les parterres accidentés des serres, à chaque détour notre curiosité nous fait tourner notre regard vers une nouveauté des toiles accrochées à un fil qui représentent des morceaux de ciel, minuscules détails de peintures repris par le peintre Nicolas Dhervillers.

En face le Mont Blanc côté face nous sommes en France, côté pile en Italie, à partir d’une toile grand format, Tristan Vyskoc en tire des impressions qui rappellent des chaînes de prières tibétaines. L’artiste veut aussi nous faire réfléchir sur la pollution très forte de ce soit disant « air pur » de la vallée du Rhône.

Tristan Vyskoc « Inspire ! » 2019

Histoire Mémoire

Fonctionnalité de l’art ? Cyril Zarcone, pose la question de la la place de la peinture, une Vénus de Milo qui deviendrait du mobilier de jardin ?

Cyril Zarcone « Vénus à l’arche », 2019,1er plan et Jeanne Susplugas « All the world’s a stage » 2013 au 2nd plan

Toujours les mêmes questions : utilitaire ou art ? avec Sara Favriau qui utilise des boutons trouvés dans une usine où elle se trouvait en résidence, des milliers de boutons qu’elle relie entre-eux leur offrant une 2nde vie, sous forme de sculpture.

Sara Favriau « Les belles manières » 2018 ©EDTR.Photography

Nicolas Henry pour l’occasion a fait une oeuvre in-situ rappelant les boat people et faisant écho à l’installation de la place du Palais Royal jusqu’au 27 octobre , Emmaüs le tour d’un monde de près de 200 photographies des personnes aidées et des aidants d’Emmaüs.

Nicolas Henry – Installation in-situ ©EDTR.Photography

Matthieu Boucherit a fait une installation en peinture à partir de photos trouvées sur internet gommant le contexte d’où le fond noir, soulevant les questions des frontières, de l’image, des pays…

Matthieu Boucherit « Déplacements » 2019 ©EDTR.Photography

En forêt, les arbres…

Jérôme Combe nous offre un réel travail de ciseleur avec ses photographies de forêts inquiétantes, presque irréelles, comme gravées par lui. Il m’explique que la photographie n’est que le support utilisé par lui afin d’exprimer ce qu’il ressent en patientant en forêt, attendant l’instant magique rêvé.

« Techniquement tout est à la prise de vue, et c’est juste ma façon d’aborder le sujet , je me sens beaucoup plus proche de la peinture ou de la gravure, j’utilise la photo car je suis à l’aise avec ce médium, je joue avec ses codes, avec le rapport avec la réalité. Pour moi quand je fais une image, j’appelle cela un tableau, je suis déjà dans le tableau, je travaille la réalité qui est celle de ces deux plans du tableau. Je joue avec les codes de la photo mais en même temps je suis comme un peintre avec sa palette de couleurs dehors… » Jérôme Combe

Jérôme Combe « aux goûts du Jour #5 » 2018 ©EDTR.Photography

Peinture ou photo

Avec Youcef Korichi, un travail photographique mais non c’est de la peinture, époustouflant ! Pour l’artiste le cliché est le point de départ qui nous pousse à réfléchir à aller plus loin que toutes ces images dont nous sommes envahis, au delà de ces grillages… Notre oeil est déboussolé au premier abord face à ses toiles.

Et si je regardais la lune

Observer la trajectoire de la lune descendante ou montante, effacer toutes traces extérieures c’est ce que fait Harold Guérin, le résultat est fascinant, le trait lumineux de la lune face au noir mat de l’obscurité est très beau. Les images paraissent d’abord toutes semblables, puis un détail lumineux apparait, serait ce le passage d’une voiture, ou encore la marque d’une éolienne ?

Harold Guérin « Silence Exposure » ©EDTR.Photography

Et pour finir des fleurs

Des fleurs pour clore cet article, la légende d’un lys de Corine Borgnet, les fleurs fragiles en céramique de Victor Levai faisant écho à la plante verte grimpante du lieu ou encore de magnifiques bouquets de fleurs en plastique recyclé d’Emilie Benoist

A vous de profiter de ce week-end ou encore de ces quelques jours pour surtout ne pas manquer cet évènement artistique, histoire de prendre un peu le large aux portes de Paris avant la Fiac.
Florence Briat Soulié

Lionel Sabatte « Grand bouc en thé » 2014

INFORMATIONS :

Jusqu’au 19 octobre 2019

LES GRANDES-SERRES DE PANTIN
1 rue du Cheval Blanc 93500 Pantin

Exposition orchestrée par la curatrice Isabelle de Maison Rouge et la co-curatrice Ingrid Pux avec le soutien et la collaboration du Collectif Diamètre Ø 15 et la participation du collectif Oyé.
ouverture pour la Nuit Blanche
5 octobre 2019 ouvert au public de 18h à 2h
12/13 octobre 2019 12h-18h : sur invitations et inscriptions
19 octobre 2019 : 12h-18h : sur invitations et inscriptions

Isabelle de Maison Rouge est professeur d’histoire de l’art à New-York University et a écrit plusieurs livres décryptant l’art contemporain.

BIBLIOGRAPHIE : https://www.babelio.com/auteur/Isabelle-de-Maison-Rouge/59197/bibliographie

ARTISTES

Actions Anonymes S.A., Isabel Aguera, Ivan Argote, Rodolphe Baudouin, Pauline Bazignan, Adrien Belgrand, Emilie Benoist, Ghyslain Bertholon, Alexis Blanc, Alain Blondel, Mauro Bordin, Corine Borgnet, Matthieu Boucherit, Jean-Baptiste Boyer, Jérôme Combe, Victor Cord’homme, Gaël Davrinche, Romina de Novellis, Nicolas Dhervillers, Gérald Faro, Sara Favriau, Grégory Forstner, Jérémy Gobé, Harold Guérin, Nicolas Henry, Youcef Korichi, Yann Lacroix, Fabien Léaustic, Victor Levai, Isabelle Lévénez, Olivier Masmonteil, Philippe Mayaux, Chelsea Mortenson, Barbara Navi, Pauline Ohrel, Simon Pasieka, Laurent Pernot, Sylvain Ristori, Simon Rousset Roy, Nicolas Rubinstein, Benjamin Sabatier, Lionel Sabatté, Timothée Schelstraete, Jeanne Sus- plugas, Anna Ternon, Yann Toma, Clarisse Tranchard, Tristan Vyskoc, Jisoo Yoo, Cyril Zarcone


Bienvenue rue de l’Hôtel de Ville !

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« Bienvenue » est une Foire qui regroupe des galeries et leurs artistes dans la Cité Internationale des Arts de la Ville de Paris. Le bâtiment, lieu propice aux rencontres, accueille en résidence depuis 1965 des artistes du monde entier.

Ce samedi, et pour une semaine, plus de 25 galeries sont installées, réparties sur les 4 étages et présentent quelques uns de leurs artistes.

Arpentant les étages, nous avons fait des rencontres intéressantes et parfois étonnantes.

l’Industrie et ses implications sociales est un monde qui passionne Dominique Dehais  qui fait partie de ces artistes qui tissent des liens forts grâce à leur travail.  Perfectionniste il est allé jusqu’à acheter et démembrer une Peugeot 207 pour illustrer son livre sur le quotidien d’une chaîne de production et ses acteurs humains @Zone de production, naissance d’une automobile  (Ed. Le 19, Crac-Nouvelle Vie Ouvrière). Dominique collabore souvent avec des sociétés de construction sur des projets architecturaux. Présenté par la galerie La Ferronnerie,  il expose ses dernières œuvres en tôle d’aluminium laqué.

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Dominique Dehais : « Land n°1 », « Land n°2 »,
« Land n°3 », « Land n°4 » 2019
Laque sur aluminium 46×65 cm

Inspirée par le cinéaste anglais Derek Jarman, Michaële Andréa Schatt présente des tableaux imprégnés de paysages mais aussi une œuvre sculptée rassemblant des ceintures et des galets en silex émaillés évoquant les colliers de galets créés à l’époque par le cinéaste. Cette céramiste peintre est exposée par la galerie Isabelle Gounod.

Investis dans la défense de notre planète, dans la mouvance des jeunes d’aujourd’hui,  Florent Lamouroux expose ses « Boules à neige «  qui  alertent et dénoncent de façon ironique l’impact environnemental de l’activité humaine.

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Florent Lamouroux : « 7èmecontinent », 2019
Sphères en verre soufflé, résidus ramassés sur la plage et mixés  10cm de diamètre

Inventif : nous avons passé un moment étonnant avec Michel Huelin de la galerie suisse Club d’Art Contemporain qui nous a fait basculer dans un monde virtuel. Chaussés de sa lunette et de sa manette, nous avons plongé dans une salle peuplée d’objets hybrides et d’êtres vivants tournants autour de nous. A voir absolument avec vos enfants ! Son travail sur la peinture et le numérique, notamment lié à l’architecture, est également présent.

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 Michel Huelin 
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Michel Huelin : « Broken Architecture 3 », 2019
Jet d’encre pigmentaire sur papier Hanemühle Photo Rag, collé sur Dibond   59x99cm

Vibratoire pourrait définir le travail de la dessinatrice et sculptrice, Carmen Perrin qui travaille les matériaux, la lumière et la perspective. Elle présente sa série de livres perforés en bois et son œuvre cinétique à la mine de plomb.

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Carmen Perrin : Série noire, 2015 livre perforé, collage, bois et peinture acrylique
« Au pifomètre » 18,5x12x9cm
« La machine découdre » 18,5×12,5x9cm
« Le gorille au frigo » 18,5×12,5×12 cm
« Poids lourd » 18,5×12,5×12 cm
« Ouvrage de dame » 18,5×12,5×22,5 cm

La galerie Laufer de Belgrade présente les dessins de Mihael Milunovic. Ses dessins présentés ici sont faits à l’encre de chine ; totalement absurdes et purement démagogiques ils s’inspirent de sujets dérisoires et mystiques. Peintre,  dessinateur et sculpteur, l’artiste travaille également sur des projets artistiques monumentaux, tels qu’une bâche sur un immeuble de 4000 m2 à Vienne ou encore une sculpture en néons au-dessus  du Danube

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Mihael Milunovic : « Pilote de chasse », 2018   Dessin, Encre de chine sur papier   76X57cm

Mental est l’adjectif qui pourrait caractériser le travail de Henni Alftan.  Chacune des œuvres est un scénario auquel le spectateur adhère ou pas. Nous y avons vu des œuvres récentes et anciennes (2018 !). Les fameux diptyques qui paradoxalement ne doivent pas être vus ensemble. L’artiste a été récompensée par le prix Emerige en 2014.

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Henni Alftan : « Downtown », 2018 huile sur toile, 65x81cm

Nous avons également passé un moment avec l’artiste peintre et musicien Thomas Dunoyer de Ségonzac qui a obtenu le prix International de peinture « Novembre à Vitry » en 2018.  Présenté par la galerie Edouard Escougnou, il définit la peinture comme « une forme qui pense ».

Thomas Dunoyer de Segonzac & Ken Sortais Galerie Edouard Escougnou

The Gaze of a woman artist

Nous avons aperçu également le travail de vidéo de l’américaine Lala Drona présenté par la galerie Arnaud Lefebvre. L’artiste veut renverser les habitudes de « the male gaze  » le regard masculin en retirant le traditionnel sujet féminin et gardant l’image pour elle.

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Lala Drona galerie « Female frame » 2019 Arnaud Lefebvre 

Et la peinture de Guillaume Pinard (galerie Anne Barrault). Et tant d’autres artistes à (re)découvrir.

Laetitia Launiau

Jeudi 17 octobre aura lieu la remise du prix Bienvenue x Inocap Gestion à 19h  suivie d’une Garden Party et DJ set jusqu’à 22h.

Francois Mangeol Galerie ALB Bourdiec

« Bienvenue »

Cité Internationale des Arts

18, rue de l’hôtel de ville – 75004 Paris –

Samedi 12 octobre- Dimanche 20 octobre 2019

www.bienvenue.art– facebook.com/bienvenue.art – instagram.com/bienvenue.art

Giuseppe Penone au Palais d’Iéna

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« LE SCULPTEUR CHERCHAIT UN ARBRE. IL S’EST RENDU DANS LA VALLÉE DES MERVEILLES ET RECONNUT CELUI QU’IL AVAIT EN TÊTE, UN SAPIN ISOLÉ. L’ARBRE, QUI DEVAIT ÊTRE BIENTÔT ABATTU POUR DES QUESTIONS DE SÉCURITÉ AVAIT GARDÉ TOUTES SES BRANCHES DEPUIS SA BASE JUSQU’À SON SOMMET. GIUSEPPE PENONE SAVAIT NON PAS QUEL ARBRE IL VOULAIT DÉCOUVRIR MAIS QUELLE FORME, QUELLE HAUTEUR, QUEL TYPE DE BRANCHAGES LE CONIFÈRE DEVAIT AVOIR » LAURENT BUSINE

Matrice di Linfa

Quand la poésie et les sciences de la nature se rencontrent et deviennent artistiques…

Avec l’artiste Giuseppe Penone (né en 1947)

C’était un vrai lundi ensoleillé, les affiches de la Fiac inondent les panneaux d’affichage, les abords du Grand Palais sont fermés et pour cause semaine très art contemporain, les tableaux emballés sortent des camions, peut-être des têtes de gondoles des cimaises . La ville s’anime sous cette effervescence.

De mon côté, je me dirige vers le Palais d’Iéna, un lieu que j’apprécie beaucoup, le temple du béton d’Auguste Perret ! je suis impatiente de voir le nouvel arbre de Giuseppe Penone,

Hémicycle du Palais d’Iéna construit par Auguste Perret

Je pense à cette sculpture du Jardin des Tuileries, un arbre déraciné, me rappelant un lendemain de tempête. Ses oeuvres sont à la fois provocantes et majestueuses. C’est aussi un geste, le bouleau fragile et imposant qu’il a planté dans le jardin du Musée Zadkine, juste à côté de la Forêt humaine d’Ossip Zadkine.

« Forêt humaine  » Ossip Zadkine et bouleau planté par Giuseppe Penone

Et aujourd’hui, dans la salle hypostyle à double enfilade de colonnes, dans sa nef, je regarde les 45 mètres d’un sapin décortiqué et dépecé se déployant sous mes yeux, formant une colonne vertébrale géante. A l’intérieur du tronc une résine a coulé, symbolisant la sève de l’arbre.

Giuseppe Penone est là et m’explique cet arbre qu’il a rencontré dans cette Vallée des Merveilles qui porte si bien son nom, toute sa symbolique, celle de la sève qui représente la vie. Ce sapin qu’il a transporté dans son atelier est ici dans ce Palais face à la Tour Eiffel et prend une royale importance ! Matrice di linfa : la forme qui porte la vie, l’importance de la nature. C’est le film de Lana et Lily Wachowski Matrix, le héros Néo est en quête de la matrice, Giuseppe Penone nous donne-t-il pas sa réponse du XXIeme siècle ?

De part et d’autres de la sculptures, deux créatures se font face, l’artiste me parle de l’une d’elles. La tête est formée d’une pierre blanchâtre qui ressemble étrangement à un cerveau elle est coiffée de feuilles en bronze et de là le corps composé de branches repose sur une grosse pierre grise recouverte de lichen, sur ses côtés des lignes, strates du temps se dessinent. Et là je comprends que tout est lié la pensée symbolisée par cette pierre blanche imprégnée de cristaux, reliée à la terre par cette pierre. C’est un moment magique , de converser tranquillement avec l’artiste qui aimait les arbres, la nature, je viens de voir son film installée seule dans l’hémicycle, je l’ai vu se jeter dans un tas de feuilles mortes, se promener dans la forêt et travailler sans son atelier.

Florence Briat Soulié

Fiac 2019 – Collaboration avec la galerie Marian Goodman

Palais d’Iéna du 15 au 27 octobre 2019 https://www.fiac.com/agenda/a-paris-pendant-la-FIAC/palais-d-iena/

Giuseppe Penone « l’arbre des voyelles » 1999 – Bronze patiné, arbres et végétaux. Avec la collaboration de Pascal Gribier, paysagiste. Inventaire FNAC 2000 – 383, commande à l’artiste en 1999.

Giuseppe Penone / Pauline Guerrier

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Deux expositions à découvrir pendant la Fiac au Palais d’Iéna et à la Fondation Sisley

PAULINE GUERRIER – GIUSEPPE PENONE

Giuseppe Penone au Palais d’Iéna

Matrice di Linfa

Quand la poésie et les sciences de la nature se rencontrent et deviennent artistiques…

« Le sculpteur cherchait un arbre. Il s’est rendu dans la vallée des Merveilles et reconnut celui qu’il avait en tête, un sapin isolé. L’arbre, qui devait être bientôt abattu pour des questions de sécurité avait gardé toutes ses branches depuis sa base jusqu’à son sommet. Giuseppe Penone savait non pas quel arbre il voulait découvrir mais quelle forme, quelle hauteur, quel type de branchages le conifère devait avoir » Laurent Busine

Avec l’artiste Giuseppe Penone

C’était un vrai lundi ensoleillé, les affiches de la Fiac inondent les panneaux d’affichage, les abords du Grand Palais sont fermés et pour cause semaine très art contemporain, les tableaux emballés sortent des camions, peut-être des têtes de gondoles des cimaises . La ville s’anime sous cette effervescence.

De mon côté, je me dirige vers le Palais d’Iéna, un lieu que j’apprécie beaucoup, le temple du béton d’Auguste Perret ! je suis impatiente de voir le nouvel arbre de Giuseppe Penone,

Hémicycle du Palais d’Iéna construit par Auguste Perret

Je pense à cette sculpture du Jardin des Tuileries, un arbre déraciné, me rappelant un lendemain de tempête. Ses oeuvres sont à la fois provocantes et majestueuses. C’est aussi un geste, le bouleau fragile et imposant qu’il a planté dans le jardin du Musée Zadkine, juste à côté de la Forêt humaine d’Ossip Zadkine. Et aujourd’hui, dans la salle hypostyle à double enfilade de colonnes, dans sa nef, je regarde les 45 mètres d’un sapin décortiqué et dépecé se déployant sous mes yeux, formant une colonne vertébrale géante. A l’intérieur du tronc une résine a coulé, symbolisant la sève de l’arbre.

Giuseppe Penone est là et m’explique cet arbre qu’il a rencontré dans cette Vallée des Merveilles qui porte si bien son nom, toute sa symbolique, celle de la sève qui représente la vie. Ce sapin qu’il a transporté dans son atelier est ici dans ce Palais face à la Tour Eiffel et prend une royale importance ! Matrice di linfa : la forme qui porte la vie, l’importance de la nature. C’est le film de Lana et Lily Wachowski Matrix, le héros Néo est en quête de la matrice, Giuseppe Penone nous donne-t-il pas sa réponse du XXIeme siècle ?

De part et d’autres de la sculptures, deux créatures se font face, l’artiste me parle de l’une d’elles. La tête est formée d’une pierre blanchâtre qui ressemble étrangement à un cerveau, elle est coiffée de feuilles en bronze et de là le corps composé de branches repose sur une grosse pierre grise recouverte de lichen, sur ses côtés des lignes, strates du temps se dessinent. Et là je comprends que tout est lié la pensée symbolisée par cette pierre blanche imprégnée de cristaux, reliée à la terre par cette pierre.
C’est un moment magique , de converser tranquillement avec l’artiste qui aimait les arbres, la nature, je viens de voir son film, installée seule dans l’hémicycle, je l’ai vu se jeter dans un tas de feuilles mortes, se promener dans la forêt et travailler sans son atelier.

Florence Briat Soulié

Fiac 2019 – Collaboration avec la galerie Marian Goodman

Palais d’Iéna du 15 au 27 octobre 2019 https://www.fiac.com/agenda/a-paris-pendant-la-FIAC/palais-d-iena/

Pauline Guerrier chez Sisley

Première Exposition en solo d’une artiste femme chez Sisley. Et pour cause : une rencontre étonnante avec Pauline Guerrier, une jeune artiste diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2014. Ecole qui lui a donné la chance de travailler dans les ateliers de Giuseppe Penone et Ann Veronica Janssen. Elle s’est nourrie de l’esprit et l’expérience de ces deux grands artistes et s’est vite affirmée en allant puiser dans ses racines profondes et son héritage familial. Une quête d’un retour aux sources qu’elle entretient grâce à ses nombreux voyages.

« Arbre de Vie » , sculpture,18x21x15cm, 2016 . Verre

Pauline est une nomade curieuse et perfectionniste qui cultive sa passion dans des rencontres ethniques et spirituelles. Elle se plonge dans l’univers de la matière et de l’artisanat en se formant à différents métiers d’art, tel que celui de souffleur de verre, de marbrier, de tisserand et de restaurateur de vitraux. Ses thèmes de croyances, de liens du sang, de respect des ancêtres inscrits dans la terre et le cosmos sont récurrents mais elle se réinvente grâce à ses techniques de travail différentes.

« Nébuleuse III  » Dessin, 100x150cm, 2019 Encre de Chine et acrylique sur papier d’Arche

Ses cartographies dessinées avec ses empreintes de doigts témoignent de son approche de la transmission et des cycles de vie. Un parcours marqué par le sacré et une quête d’identité que Pauline exprime ancrée dans un univers pluri- culturel.

Laetitia Launiau

Exposition jusqu’au 24.10.19 chez Sisley Paris, 3 avenue de Friedland-75008 Paris

Visite privée de l’exposition sur demande   Contact : 3-5friedland@sisley.fr

@galerieperpitchbringand #troiscinqfriedland  @sisleyparisofficial

David-Hervé Boutin devant les oeuvres de Pauline Guerrier _ Copyright Alizée Le Maoult & Adrien Thibault

Asia Now 2019

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Asia Now / Paris Asian Art Fair

Asia Now une autre foire d’art contemporain exclusivement asiatique à Paris, existant depuis 5 ans, elle est devenue un rendez-vous incontournable de cette semaine Fiac !

Asia Now 2019

Reiko Sumashima, ouvre des petites fenêtres poétiques sur des paysages imaginaires qu’elle dessine à l’encre, rappelant les poèmes japonais Haïku. ESH Gallery

Le groupe des Etoiles est très présent avec les artistes Ma Desheng, A2Z Gallery et Huang Rui Danysz Gallery, un autre des 3 fondateurs de ce groupe dissident chinois qui a osé protester contre un art de propagande.

Pixi Liao, la troublante photographe, se met en scène avec son ami et sa série de photos en couleurs ne nous laisse pas indifférents, à voir sur le stand de Chambers Fine Art, à côté Jill Paz reproduit des oeuvres d’un grand oncle sur des carton et ensuite elle utilise la pyrogravure au laser qui attaque le carton et donne un effet vieilli par le temps. qu’elle présente comme un puzzle

Projet spécial d’Eugène Riconneaus, influencé par la culture du skateboard qui reproduit toutes les traces laissés par les skates du Palais de Tokyo 

Zhuo Qi  a un solo show, galerie les  Filles du Calvaire, il travaille ses céramiques à Jingodezhen capitale de la porcelaine  à 5 heures de Shanghai.

Et ainsi de suite, je suis fascinée par les photographies, comme d’une autre époque de Sun Yanchu qui évoquent des ambiances très différentes selon ses désirs. Très dessinées en noir et blanc ou alors comme peintes en couleurs, c’est toujours de la photo, des images très fortes et belles à la fois. M97 Gallery.

Je retrouve Keita Mori qui dessine avec des fils des perspectives architecturales, je l’avais déjà repéré au Salon de Montrouge, il y a 3 Ans. https://thegazeofaparisienne.com/2016/05/03/salon-de-montrouge-2016/

Suite à voir en images sur diaporama ou sur place jusqu’au 20 octobre.

Florence Briat Soulié

Jusqu’au 20 octobre

9, avenue Hoche, Paris 8e

https://www.asianowparis.com/

Galeristes / Collection

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Par Charlotte Le Grix de La Salle

GALERISTES http://galeristes.fr/

“Un autre monde de l’art est possible”.

Galéristes / The Gaze…

Tel est le pari de Galeristes qui revient pour sa quatrième édition et confirme sa place sur la scène de l’art contemporain.

Dans cette semaine de la folie FIAC, faîtes un pas de côté et filez au Carreau du Temple découvrir ce salon à taille humaine, où la diversité, l’accessibilité et la convivialité rassureront les plus allergiques au monde souvent trop fermé des galeries d’art contemporain.

Dans un écrin lumineux de bois et d’aluminium signé Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost, les oeuvres se découvrent tranquillement sans s’imposer, avec cette impression d’être un peu “comme à la maison”.

40 galeries participantes, 18 nouvelles galeries et une grande première : Galeristes s’associe avec Bail Art pour proposer aux particuliers d’acquérir une œuvre en échelonnant le paiement sur 4 à 60 mensualités.

Quand on vous dit que l’art contemporain est accessible !

NOS COUPS DE COEUR

Galerie Pixi-Marie Victoire Poliakoff

Catherine Bernis Fibres de papier / Galerie Pixi : Marie-Victoire Poliakoff

Marie-Victoire Poliakoff, petite fille du peintre Serge Poliakoff,  reste fidèle à sa devise : refuser de suivre les tendances. “Je n’expose que lorsque j’apprécie sincèrement le travail et que je considère que l’artiste peut apporter un petit quelque chose à l’Histoire de l’art.”

En mettant en avant des artistes divers, comme la sculptrice Catherine Bernis, Marie-Victoire Poliakoff veut créer “la collection idéale”.

Du 15 octobre au 21 décembre 2019, elle exposera Michael Lindsay-Hogg, le fils caché d’Orson Welles et réalisateur de Let it be.

Galerie Cédric Bacqueville  (Lille)

Raphael Denis : Galerie Cédric Bacqueville

Incroyable travail que celui de Raphaël Denis : redonner vie aux livres détruits par la censure et aux tableaux spoliés par les Nazis. Poursuivant son exploration de l’entremêlement de l’Histoire de l’Art et de l’Histoire, il imagine une nouvelle série de panneaux noirs, dans d’anciens cadres chinés sur les marchés aux puces et portant un numéro d’index renvoyant au numéro d’inventaire d’oeuvres réelles et recensées, mais disparues dans le magot de guerre du IIIème Reich. Ainsi redevenu un “trésor” de guerre, cette accumulation dit à la fois la violence de l’Histoire mais aussi l’existence incontournable de l’oeuvre même disparue, l’artiste qui a créé avant d’être dépossédé, et la passion du galeriste qui retrouve, qui révèle.

Galerie Françoise Livinec

Pierre Célice (1932-2019) : Galerie Françoise Livinec

Cette année, avec Anthologie de l’art français, Galeristes a voulu réserver une section à des artistes qui ont marqué l’histoire de l’art contemporain des années 50 aux années 80, revisitant ainsi les grands courants de la scène française (abstraction géométrique, figuration narrative, support(s)/surfaces…).

Pierre CÉLICE « Sans titre » 1978 / Galerie Françoise Livinec

C’est l’occasion de (re)découvrir des artistes majeurs comme Pierre Célice et sa grammaire si particulière du motif répétitif.

Il s’inscrit dans le mouvement “pattern and decoration”, en ajoutant au langage des lignes celui de la couleur.

Un vocabulaire unique et énergique qui nous propose, comme le voulait le peintre, “une méditation joyeuse”.

Galerie La Forest Divonne

Installée à Paris et à Bruxelles, Marie-Hélène de La Forest Divonne soutient et expose depuis de nombreuses années des artistes extrêmement divers et ne cesse d’en intégrer de nouveaux comme Illés Sarkantyu ou encore Bruno Albizzati.

« Le rôle d’une galerie est pour moi de découvrir, d’accompagner et de suivre des artistes si possible tout au long de leur carrière », explique celle qui soutient les artistes émergents avec sa « Project Room » à Bruxelles.

Galerie ALB-Anouk Le Bourdiec

Jérome Romain Les cavaliers de l’Apocalypse 2019 :Galerie ALB Anoukle Bourdiec

Choc devant cette huile hyper-réaliste, presque photographique. Que s’est-il passé ? Le feu à l’arrière est-il éteint ? Pourquoi une ambulance arrive-t-elle ? Et pourquoi ces quatre chevaux, montés par des agents des forces de l’ordre, sont-il là ?

Tous les ingrédients anxiogènes sont là et pourtant, une force tranquille se dégage de cette grande toile.

Alors ?

Anouk Le Bourdiec, après nous avoir laissés perplexes un bon moment, nous explique que Jerôme Romain a travaillé à partir de nombreux clichés d’équidés, analysant les différentes postures de l’animal et ce qu’elles disent de son comportement. Ici, ce sont des chevaux très calmes. Déployés, pendant ou juste après des violences ou un drame dont nous ne savons rien, pour nous protéger. 

Galerie Ariane C-Y

Guillaume Castel : Galerie Ariane C-Y

Quelle joie de retrouver Guillaume CASTEL et son herbier imaginaire ! Le sculpteur Breton revient avec une nouvelle série, toujours inspirée des plantes, cette fois les Dulse, une algue marine rouge qui peut se déguster.

De la matière brute, le laiton, il fait une surface ondulante, polie jusqu’à la brillance extrême et martelée par endroits, pour faire naître un jeu de lumières pareil à celui de la mer.

Guillaume CASTEL ne veut pas reproduire, il fonctionne à l’instinct, répliquant dans toutes les tailles ces créatures devenues abstraites.

Et l’on reste longtemps séduits par la poésie de ce monde aquatique de métal.

Galerie Binome

Le combat de Lisa Sartorio, artiste sicilienne née en Tunisie, c’est de lutter contre la banalisation des images :  « Plus les images circulent et plus le sens de ces images disparaît ». 

Elle reprend donc des photos existantes et par un incroyable travail de déchirement ou pliage ou découpage des fines couches de papier, redonne à ces clichés une texture presque vivante, un relief et un mouvement.

« Nous avons ainsi la sensation d’assister en direct à l’événement, et nous voyons alors mieux sa violence », explique l’artiste. Le cliché devient lieu vivant de mémoire.

4 rue Eugène-Spuller
75003 Paris
contact@galeristes.fr
+33 6 23 82 57 29

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