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Channel: THE GAZE OF A PARISIENNE
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Thomas Hauser

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  • Dans  les coulisses des Rencontres photographiques d’Arles avec Thomas Hauser.

Avant-première, rencontre avec l’artiste Thomas Hauser, artiste sélectionné pour les Rencontres.

Ambiance bucolique  et studieuse  dans les ateliers  Arcay à Paris !  Découvrir les coulisses d’une exposition, invitée par Un-Spaced, j’ai pu assister en direct au tirage de l’oeuvre de Thomas Hauser.  J’ai pu observer la fabrication de la sérigraphie sur papier argentique, la collaboration proche entre les différents acteurs de ce work in progress.  L’artiste nous a expliqué la difficulté qu’il a eue à trouver le pigment noir après de multiples essais. Passionnant de voir apparaître comme par magie les visages en noir et blanc de l’artiste, le pigment excédent s’envole dans des nuages de poussière noire, aux passages du balai de soie.  Ces grands portraits photographiques posés contre un mur évoluent au rythme de la lumière.

Exposition The Wake of Dust à Ground Control  du 2 juillet au 23 septembre de 10h à 19h 30.

Commissaire de l’exposition : Léa Bismuth.
Publication : The Wake of Dust, auto-édition, 2015.
Tirages réalisés par l’Atelier Arcay, Paris.

https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/251/thomas-hauser


Visite des ateliers du Houloc

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Par Laetitia Launiau

Nous avons vécu un moment merveilleux un temps suspendu dans un endroit insolite, un petit jardin d’Eden au milieu d’une commune en pleine transformation. Nous sommes allés visiter comme annoncé les ateliers de jeunes artistes issus de l’école des Beaux-Arts.

Ils se sont regroupés au sein d’une association appelée Le Houloc à Aubervilliers. Lenny Rébéré était l’objet de notre visite mais ils étaient 7 à nous recevoir parmi les 17 installés dans ce lieu magique. Après une présentation de chacune de leur dernière oeuvre dans un espace dédié au partage de leurs créations, chaque artiste nous a reçu dans sa propre scène de travail.

de gauche à droite : Mathieu Roquigny, Lise Soufflet, Ulysse Bordarias, Camille Le Chatelier Audrey Matt Aubert ©thegazeofaparisienne

On a retrouvé les dessins d’Audrey Matt Aubert qu’on avait découvert au salon Drawing Now. Telle la porte d’Ishtar à Berlin, ses oeuvres ont comme point de départ un motif d’architecture classique qui se laisse surprendre par un travail abstrait fantasmagorique.

Ulysse Bordarias donne à sa peinture une dimension spatiale. Son travail de composition entremêle objets, gestes et signes qui font ressortir une histoire tel un roman de Proust ou un poème de Reverdy.

Lise Stoufflet joue sur un réel surréaliste en plaçant un motif sur ses portraits qui déplace alors le regard du spectateur. Grâce à la présence d’éléments, telles que des sculptures, l’artiste prolonge le motif peint hors de la surface plane de la toile.

Mikael Monchicourt casse des lettres d’imprimerie et fait des décalcomanies sur des peaux de colle séchées et découpées en petits carrés. Tel un tanneur, il tapisse également ses lettres sur du papier bulle.

Mathieu Roquigny a obtenu le prix du public 2015 dans le cadre du prix Science Po pour l’art contemporain. Son oeuvre “Think about Party” détournait la célèbre sculpture du Penseur de Rodin en y introduisant des serpentins multicolores. Grand collectionneur, l’artiste prime la quantité sur la qualité en donnant de l’importance aux objets qui a priori n’en ont pas. Il choisit donc des matériaux de consommation qui au départ ne sont pas prévus pour la création, tels que des bonbons gélatineux fondus, des opercules pour pots de yaourts, des mégots de cigarettes.

Camille Le Chatellier sculpte, photographie et dessine. Dans sa sérigraphie sur plâtre, elle utilise des techniques qui s’appuient sur le temps pour nous reveller une image en évolution continue. L’artiste a créé lors de sa résidence au Crous de Limoges une sculpture paradoxale de chaîne d’ancre en porcelaine.

“Si chaque image est un mot, le dessin serait une phrase”, Lenny Rébéré, découvert à Drawing Now nous fait pénétrer dans l’univers du mystère de la création en nous exposant ses peintures sur toile sous verre gravé où le regard est souligné par des mains. A partir d’images internet, langage social de notre époque, il superpose les images et déconstruit le dessin. Dans sa dernière série, il souhaite se soustraire au principe de l’image parfaite en attaquant volontairement la peinture créée. En contrariant ainsi son oeuvre, il lui donne une nouvelle lecture.cf :  https://thegazeofaparisienne.com/2017/03/23/10385/

En partant, nous apercevons Romain Vicari, (découvert au Salon de Montrouge 2016) qui prépare activement son solo show« I have on the top of my tongue your name almost forgot » pour le Palais de Tokyo. Vernissage prévu le 12 juillet 2018. (cf https://thegazeofaparisienne.com/2016/05/03/salon-de-montrouge-2016/ )

Nous avons été plongés le temps d’une matinée au coeur de la création artistique contemporaine et vous tiendrons au courant de leurs actualités respectives.

https://lehouloc.weebly.com/

LE HOULOC – Aubervilliers – Ateliers ©thegazeofaparisienne

 

Une aventure moderne à Beaubourg

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Une aventure moderne à Pompidou c’est logique !

Quel plus bel écrin que l’architecture de Renzo Piano pour accueillir cette histoire du XXème siècle . Des lignes des formes nouvelles qui s’associent merveilleusement à la vue du 6e étage  sur tout Paris 

UAM Centre Pompidou
A droite chaise Sandows de René Herbst (1891-1982) et table avec dalle en verre de Saint Gobain, 1929 par Le Corbusier 1887-1965) , Pierre Jeanneret (1896-1967) et Charlotte Perriand (1903-1999)

Une effervescence de nouveauté  menée  par Francis Jourdain qui est à l’origine de ce groupe d’aventuriers de la modernité UAM.

De nouveaux terrains de jeux,  des rencontres, matériaux, lignes, formes qui cassent les codes habituels de la décoration.

Auguste Perret (1874-1954) et Gustave Perret (1874-1952)
Immeuble d’habitation 25 rue Franklin Paris 16.

Du béton pour la première fois en France,  rue Franklin,  les frères Perret utilisent ce matériau dans  une construction moderne « poteaux poutres ». A l’intérieur de cette architecture d’un genre nouveau,   on peut y voir de la couleur les papiers peints de l’atelier de Martine. Toute une émulation se construit autour de cette architecte, Tous les quinze jours, Auguste Perret invite chez lui les coloristes, Follot Sue Mare pour de grandes  discussions.

Centre Pompidou expo UAM

C’est au tour de Le Corbusier, qui, à son retour d’Allemagne, connaissant  bien le Werkbund , va être influencé par Francis Jourdain et acheter pour ses parents un meuble du coloriste André Groult.  Une nouvelle piste d’inspiration s’improvise aussi, avec le cinéma. Les époux Delaunay interviennent pour le décor d’un film « Le petit Parigot »  et introduisent dans une vision noir et blanc un univers complètement coloré. (cf article The Gaze Sonia Delaunay)

Francis Jourdain (1876-1958) Mobilier pour Georges Besson 1911.

En 1923 pour le film, l’inhumaine de Marcel L’Herbier, tous les protagonistes de l’UAM se retrouvent pour la production du décor.  Une belle auto, un décor cubiste et une maison lumineuse donnent le ton.

Cette même année , un nouveau projet de Mallet Stevens qui reçoit sa première commande architecturale de la villa Noailles  réunit  à nouveau Charreau, Lurçat, Ellen Grey.  Et avec ce projet une équipe très soudée  va se constituer avec Prouvé, Charreau, Djo Bourgeois, Jourdain...  la plupart remarqués au Salon des Artistes Décorateurs.

Mais tout d’abord  un peu d’histoire : plusieurs mouvements modernes européens.

1922 sera l’année d’une autre idée de modernité avec le Bauhaus.

En Allemagne, Herman Muthesius  s’inspire de  l’Arts and Crafts anglais et crée un mouvement sous l’autorité de l’Etat allemand  :   le « Werkbund »  alliant  industriels et créateurs. En France, il n’existe qu’un seul support  qui représente les créateurs :  les Salons, de décoration très soutenus par les politiques qui ont leur propre idée de création . Pour exister de façon indépendante, les modernes vont devoir  se regrouper et former l’UAM, Union des Artistes Modernes

Louis Barillet (1880-1948) Vitraux. 

En 1929, lorsque l’UAM organisera sa première manifestation, le Salon des Artistes Décorateurs organisera, lui,  une exposition du Werkbund allemand. Deux exemples de modernité face à face.

Pas si simple pour l’UAM qui débute.  En France, cependant,  la modernité s’impose. Dans un premier temps est rédigé  Le manifeste de la couleur sous l’égide de Djo Bourgeois où sont présents les membres de l’UAM.

Puis,  un  autre manifeste très important se distingue en 20 volumes :  l’Art international d’Aujourd’hui où se retrouvent tous les membres du groupe. Delaunay, Charreau, Mallet Stevens, Eileen Gray, Francis Jourdain.les frères jumeaux Martel (arbres cubistes de Boulogne),  Pierre Legrain qui crée leur logo.. chacun réalisant un album sur le modernisme français mais aussi sur sa vision internationale.  Une affirmation de la modernité française, le seul non publié sera celui de Le Corbusier. Ce groupe est très ouvert et accueille volontiers d’autres membres, L’UAM n’est pas une école comme le Bauhaus mais plutôt un réseau qui va s’étendre à l’international, ils iront jusqu’à être 350 sur certains salons.

UAM. Premier Bulletin de l_Union des Artistes Modernes, paris, charles moreau, 1929 couverture avec le sigle de pierre legrain Bibliothèque des arts décoratifs, fonds rené herbst, paris – mad, paris / suzanne nagy

Une ambition :  s’adapter à une demande plus fonctionnelle.

Des pièces iconiques sont réalisées la chaise longue de Le Corbusier Perriand Jeanneret, Herbst la chaise sandows, le fauteuil de Prouvé, la table avec dalle en verre de Saint Gobain de Le Corbusier , la chaise pliante de Charreau, un bureau de Francis Jourdain …

Chaise longue, 1930 par Jean Burkhalter (1895-1982) – provenance Maison de Verre.
Tabouret, 1935 par Louis Sognot (1892-1970) et Charlotte Alix (1897-1987)

1925 les nouveaux modernes ont un rêve  et le réalisent lors de l’exposition  internationale des arts décoratifs, en contraste avec le luxe de l’Art Déco. Leur vision est beaucoup plus fonctionnelle et leurs réalisations sont présentées dans le cadre du pavillon de la société des artistes décorateurs  : Une Ambassade Française.

Le public découvre alors, un nouveau style épuré, d’une grande simplicité  comme ce grand hall décoré par Mallet Stevens presque vide, orné de luminaires suspendus et décoré d’une grande Tour Eiffel de Robert Delaunay et d’une autre oeuvre de Fernand Léger.

Les organisateurs qualifient ce style de nudisme  et déclarent que ce n’est pas possible,  cela ne peut pas être ce qui représente la France. Polémique, dans un premier temps,  les toiles sont décrochées puis finalement raccrochées, ouf !

Console vers 1925 de Francis Jourdain (1876-1958)

Pierre Charreau qui aura une carrière trop courte, y présente son meuble dit « d’architecte », un  bureau bibliothèque, un architecte de l’ordre, sur ce  bureau, il est impossible de laisser traîner des papiers car chaque côté est en pente. 1925 année de sa consécration

Pierre Charreau est très connu pour sa Maison de verre, rue Saint Guillaume à Paris, construite entre 1928 et 1931 à la demande du docteur Dalsace (celui  qui a conçu l’accouchement sans douleur) . Les enchères de son lampadaire dit « la religieuse » s’envolent jusqu’à des prix record de 853000€ (Sotheby’s 2016)

Pierre Chareau (1883-1950) Bureau du jeune docteur Dalsace présenté au Salon d’Automne de 1919.

Des années insouciantes, des années Folles, d’après guerre, où tout est possible, des intérieurs nouveaux épurés, des formes simples, des bois précieux, une autre vision, plus fonctionnelle prend place.

Crise de 1929, la guerre, les grandes fortunes se défont, plus d’argent, il faut s’adapter, une nouvelle idée : les collectivités, le mobilier industriel.  Le Corbusier construit alors la Cité Radieuse à Marseille, un nouveau concept d’habitation. Herbst très impliqué dans la reconstruction, Jean Prouvé construit du mobilier pour les cités universitaires.. Le lien est fait entre Art et Industrie !

1937 année de l’Exposition Universelle, il faut compter avec l’UAM !

Il faut aussi meubler tous ces paquebots incroyables, une époque de croisières, c’est l’histoire Art Déco du Normandie décoré par les plus grands de l’Art Déco Dunand, Lalique… qui terminera tristement aux Etats -Unis transformé en bateau militaire.

Le Salon des Arts Ménagers est la référence en matière de nouveauté, une section « Le foyer d’aujourd’hui » présente les nouveautés, du neuf face au style style Henri II.  On y retrouve Jean Prouvé, mais aussi Gustave Gautier qui a meublé la Villa de la Californie de Picasso.

L’UAM s’arrêtera à la fin des années 50. Une exposition, pour vivre cette aventure du XXe siècle à voir avant de partir en vacances. Des idées, de l’inventivité, du graphisme dans une atmosphère très énergisante à ne pas manquer que je vous conseille.

Florence Briat Soulié

30 mai 27 aoüt 2018

Centre Pompidou

Commissariat :

Frédéric Migayrou, Olivier Cinquabre et Anne-Marie Charron Zucchelli.

UAM CENTRE POMPIDOU

Avant-gardisme russe, Jean-Jacques Lebel…

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Par Laetitia Launiau

Nous sommes allées avec Florence voir les expositions en cours au Centre Pompidou. Nous avons découvert le travail surréaliste de Jean-Jacques Lebel, artiste contemporain aux multiples facettes de création et profond activiste politique.

Ami d’André Breton et de Marcel Duchamp, il a un travail très intellectuel. Il est ausi l’un des premiers à avoir organisé des happenings en Europe. Il a réalisé notamment en 1960 avec cinq de ses amis Enrico Baj, Roberto Crippa, Gianni Dova, Erró et Antonio Recalcati, le célèbre “Grand Tableau Antifasciste Collectif” qui dépeint les atrocités de la guerre d’Algérie.

http://Jean-Jacques Lebel – L’Outrepasseur – Centre Pompidou

Centre Pompidou – Jusqu’au 3 septembre 2018

L’UAM, Union des artistes modernes a mis en scène cinquante ans de création moderne. Nous avons eu le bonheur de déambuler parmi des dizaines d’oeuvres emblématiques du XXe siècle, tels que les pieces de mobilier d’Olivier Mourgue, de Pierre Paulin, d’Etienne-Henri Martin, de Marc Held, de Pierre Chareau et de beaucoup d’autres. Des oeuvres prodigieusement modernes et souvent encore éditées. Des concepts à la fois esthétiquement créatifs mais aussi pour certains avec une vision sociale précurseuse, telles que ceux de Le Corbusier, de Mallet-Stevens, d’Eileen Gray, ou encore de Charlotte Perriand. Un vrai régal pour nos pupilles.

Pour en savoir plus, UAM / Article The Gaze

Centre Pompidou – Jusqu’au 27 aoüt 2018

UAM – Chaise de jardin 1927 de Pierre Chareau. Table, vers 1930 et siège Thonet B 311, 1931 de André Lurçat –

Dépêchez vous, cette exposition se termine à la fin de l’été!

Enfin, nous avons eu la chance de voir, avant qu’elle se termine, l’exposition russe “Chagall, Lissitzky, Malévitch” qui nous a plongées notamment au milieu des artistes de l’école d’art de Vitebsk.

Marc Chagall
Au-dessus de la ville, 1914 – 1918 Huile sur toile, 139 × 197 cm Galerie nationale Trétiakov, Moscou © Adagp, Paris 2018

Après avoir vécu et peint en France, Marc Chagall est revenu en 1914 dans sa ville natale de Vitebsk (aujourd’hui située en Bielorussie) et sous l’impulsion de la révolution bolchévique en 1917, il a fondé une école d’art libre et gratuite, à l’enseignement le plus ouvert possible. Pendant 4 années, l’enthousiasme et la créativité de cette école ont transformé Vitebsk en laboratoire d’un monde nouveau. Il y a fait venir des artistes de renom appartenant à différentes mouvances, tels que l’aquarelliste traditionaliste M. Doboujinski et le peintre cubo-futuriste I. Pouni. El Lissitzky peintre architecte constructiviste les a rejoint en 1919.

Kasimir Malévich

L’arrivée de Kazimier Malévitch, chef de file des mouvements abstraits, fondateur du suprématisme a perturbé ce lieu de créativité extraordinaire. A son initiative, un nouveau collectif d’artistes baptisé Ounovis s’est créé. Il s’agissait d’affirmateurs avant-gardistes du nouveau en art. Ils voulaient faire vivre l’utopie d’un monde idéal grâce à des dessins suprématistes devenus la nouvelle forme de l’harmonie. Il a régné au sein de l’école une guerre de clans entre l’école avant gardiste figurative incarnée par Chagall et celle abstraite que soutenait Malévitch. Mais à partir de 1921, le climat a évolué car les dirigeants bolchéviques qui avaient négligé la culture au début de la révolution se sont penchés sérieusement sur la question et ont éliminé les courants artistiques qui ne correspondaient pas aux valeurs prônées par le parti.

El Lissitzky – Tribune de Lénine, 1979. reconstitution de la tribune d’après un projet de Lissitzky (1920-1924) pour l’exposition Paris-Moscou 1900-1930 , Centre Pompidou 1979

Le suprématisme étant en première ligne, ils ont cessé alors de donner des subsides à l’école qui petit à petit s’est disloquée. Malévitch et d’autes artistes sont partis avec beaucoup de leurs oeuvres à Pétrograd (aujourd’hui Saint Pétersbourg).

Cette école l’art de Vitebsk a donc été dans les années 1918-1922 un foyer primordial dans l’évolution de la période avant-gardiste russe.

Ce courant avant gardiste russe avait vu le jour dans les années 1910 avec le groupe du Valet de Carreau ayant M. Larionov comme chef de file. C’est à cette époque que Moscou s’était ouvert à l’art moderne, grâce notamment à des collectionneurs tels que Chtchoukine et Morozov. En effet, ils favorisaient les échanges entre artistes et nourrissaient les influences de chacun. Matisse avait fait par exemple un séjour à Moscou en 1911. La peinture russe s’était ainsi familiarisée avec celle plus moderne occidentale. Et des artistes occidentaux avaient apprécié la créativité énergique et idéaliste de ces artistes russes.

La plupart des oeuvres avant gardistes sont aujourd’hui hébergées par le Musée russe de Saint Petersbourg. Et beaucoup d’autres sont visibles à Galerie nationale Trétiakov à Moscou. Un voyage en Russie s’impose donc car l’exposition au Centre Pompidou est malheureusement terminée.

Chagall, Lissitzky, Malévitch – L’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922). Centre Pompidou – Exposition terminée le 16 juillet 2018. 

 

Zao Wou-ki « L’espace est silence », MAM de Paris

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Hommage à Claude Monet, 1991,194×484 cm,©TheGazeofaParisienne

La rétrospective de Zao Wou-ki à la Fondation Gianadda de Martigny, en 2016, m’avait fascinée; l’exposition que lui consacre actuellement le MAM de Paris a été pour moi un éblouissement, tant l’énergie incroyable que dégagent ses toiles résonne puissamment dans les salles du Musée. Les oeuvres de cet immense Artiste du XX ème siècle, ne pouvaient trouver un espace d’expression plus parfait. Celui qui permet à la force de son geste de prendre toute son ampleur, à la grâce de sa poésie de s’envoler des hautes cimaises.  

Zao Wou-ki photographié Par Henri Cartier-Bresson dans son atelier rue Jonquoy

« (...)la manière dont les différentes parties de tableaux sont liées font que jamais l’oeil ne se lasse , comme si les formes et les couleurs suivaient la mobilité des pensées  » Fabrice Hergott, directeur du MAM Paris

 » L’espace est silence » nous fait redécouvrir le travail du peintre sous un angle inédit. Empruntant son titre au premier texte d’Henri Michaux, qui illustra huit de ses lithographies, elle met en lumière cette quête de l’espace omniprésente dans les oeuvres de Zao Wou-ki. Y sont présentées 40 peintures monumentales et une dizaine de magnifiques Encres de Chine, créées à partir de la fin des années 50 – moment où l’Artiste a déjà trouvé son langage personnel et basculé dans une abstraction totale-. L’exposition souligne également le dialogue incessant de l’Artiste avec les Arts. Notamment, son affinité profonde avec la poésie, mais aussi la musique, dont les sons et les silences ponctuent les partitions à la manière dont les pleins et les vides se répondent, dans les peintures du Maître .

Zao Wou-Ki, Le vent pousse la mer, 2004, tryptique194x390, ©thegazeofaparisienne

« Le peintre des deux rives »

Si la peinture de Zao Wou-Ki est incroyablement riche, mystérieuse, unique, si elle se redécouvre à chaque instant, c’est qu’elle est une synthèse  des deux cultures Chinoise et Occidentale, profondément éloignées. De l’Occident, Zao Wou-Ki a adopté la représentation abstraite, la liberté du geste, l’utilisation de la peinture à l’huile, les couleurs flamboyantes exprimant la richesse de sa vie intérieure. De l’Asie, il a fait sienne une symbiose profonde avec la nature, l’importance de l’espace comme valeur essentielle de ses compositions, le souffle poétique et la maitrise instinctive de l’Encre. 

Zao Wou-ki, lavis d’Encre de Chine, série de quatre oeuvres monumentales, 2006 ©thegazeofaparisienne

Zao Wou-Ki a reçu un enseignement artistique traditionnel Chinois à l’école des  Beaux Arts de Hangzhou, où son talent précoce pour le dessin convainc le jury de l’accepter dès l’âge de 15 ans. Mais,très tôt, il se passionne pour les peintres occidentaux post-impressionnistes,tels Cézanne, Matisse ou Picasso, qu’il a découverts grâce aux cartes postales que lui envoie son oncle, et aux images des magazines Américains. Dès lors, il cherche à se libérer de son héritage Asiatique pour trouver sa propre expression picturale. Il décide, en 1948, de quitter son pays et s’envole vers Paris.

Zao Wou-Ki photographié par Sydney Waintrob en 1967
©Adagp, Paris, Photo : Sydney Waintrob, Budd Studio © David Stekert, Budd Studio

La capitale est un pleine effervescence artistique et très vite Zao Wou-Ki se lie avec les figures les plus emblématiques de l’époque: Soulages, Vieira da Silva, Hans Hartung ou encore Sam Francis. En 1951, la découverte de l’oeuvre de Paul Klee est une première étape déterminante pour s’affranchir de la figuration par le biais des signes .  « Natures mortes et Fleurs nexistent plus, je tends vers une écriture imaginaire indéchiffrable«   écrira le peintre. Puis, lors son séjour aux Etats Unis en 1957, la révélation des peintures des grands Maitres de l’expressionnisme Américain, Rothko, Philip Guston etc..  signe le passage décisif à une abstraction totale. Son Art est libre, spontané, empreint d’énergie et de mouvement, où s’expriment ses émotions.

Zao Wou-ki, 03.12.74, 250×260 cm

La quête de l’espace en grand format

« A partir de ces années, je me suis laissé submerger par ma liberté (…). Les grandes surfaces me demandaient de me battre avec l’espace; je devais impérativement remplir cette surface , la faire vivre et me donner à elle »  

Zao Wou-Ki

L’attrait pour les grands formats est une constante chez l’Artiste. Il prend ses racines dans son apprentissage Chinois, où les oeuvres traditionnelles se présentaient sous forme de rouleaux qui pouvaient atteindre, une fois déroulées, jusqu’à 10 mètres de long. Dès son arrivée à Paris en 48, Zao Wou-ki peint deux grands formats (130×195 cm), malgré l’exiguïté de son atelier. Dans l’évolution de sa peinture, cette « quête de l’espace » est une obsession pour l’Artiste qui le conduit à une incessante réflexion sur la composition de ses toiles. Suite à son voyage aux Etats Unis, son langage d’abstraction libère son geste, et le pousse à se confronter, de plus en plus, à des espaces d’expression vastes, jusqu’à des compositions de polyptyques monumentaux. Surtout à la fin des années 70, l’achat d’un grand atelier dans le Loiret, lui permet enfin de s’affranchir de toute contrainte dimensionnelle . Couleurs et mouvements répondent à de grands espaces vides et silencieux.

Zao Wou-Ki, Hommage à André Malraux

L’homme des rencontres : Les Hommages

La vie de Zao Wou-Ki et son cheminement artistique sont jalonnées de rencontres déterminantes. Pour témoigner son attachement, son admiration ou son amitié, le peintre a peint des hommages, magnifiques actes de reconnaissance, à ceux qui ont marqué son existence. Il les dédie aux poètes, écrivains, musiciens, peintres -ceux qu’il a connu ou les grands maîtres qui l’ont fasciné,  mais aussi aux personnes aimées de sa famille. L’exposition au MAM de Paris présente quelques uns de ces chefs d’oeuvre émouvants- Hommages à André Malraux, Henri Matisse, Claude Monet, Edgar Varèse,  May (sa deuxième femme) et bien sur Henri Michaux.

Zao Wou-Ki, Hommage à Henri Michaux, 1963

Sa rencontre avec Henri Michaux est certainement une des plus fortes. Un destin souriant, par l’entremise d’Edmond Desjobert, graveur et Robert Godet, éditeur, a permis à leur chemin de se croiser. En 1949, Godet, enthousiasmé par les essais lithographiques du peintre, les montrent au poète. C’est une révélation: Michaux, totalement séduit, écrit immédiatement des textes pour illustrer les gravures. Cette affinité profonde, cette entente parfaite les réunira toute leur vie. Le peintre lui consacrera plusieurs hommages.

 » Ce 25  Novembre 1949, jour où il (Michaux) acheva son texte, quelque chose de ma vie s’est dégagé à mon insu. Michaux lui, l’avait compris… » Zao Wou-ki

Fasciné depuis toujours par Matisse, il lui dédie un de ses grands Chefs-d’oeuvre: une ré-interprétation magistrale de la « Porte Fenêtre ». Sous le pinceau de Zao Wou-Ki, la structure rectiligne devient mouvement, les lignes se fondent, évoluent, les couleurs ravivées ouvrent l’espace au rêve, à la vie, à la poésie.

Zao Wou-Ki,Hommage à Matisse 1986, ©thegazeofaparisienne

Autre sublime hommage est celui qu’il consacre à Monet. Avec ce triptyque, Zao Wou-ki, célèbre la lumière particulière, la matière et la virtuosité des variations de couleurs du grand Impressionniste. Dans ce tableau, je retrouve le frémissement vivace des vagues et la transparence délicate de l’eau des Nymphéas.

Tout comme l’écriture et la poésie, la musique occupe une place essentielle dans la vie et l’oeuvre de Zao Wou-ki. En 1954, il assiste à une pièce musicale de Varèse  très avant-gardiste, « Désert ». Un désert qui déclencha un véritable scandale à Paris. Zao Wou-ki, lui, est immédiatement touché par cette musique nouvelle et les évocations qu’elle fait naitre chez lui . Dix ans plus tard, il peint un grand tableau qu’il dédie à son ami. Une tempête de sable indomptable, faisant, sur son passage danser et tournoyer les éléments, un espace immense où les repères se perdent et cette énergie puissante qui envahit l’air et le ciel.

Zao Wou-Ki, Hommage à Edgar Varèse, 1964, Donation de Françoise Marquet-Zao  Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne

Les Encres- « Il ne s’agit pas de renouer avec la tradition de la peinture Chinoise (..). Elle (l’Encre ) m’a beaucoup aidé à retrouver un certain moi-même que j’avais oublié (..;) elle fait maintenant partie de mon univers. » Zao Wou-Ki

Le Musée d’Art Moderne consacre toute une salle à des Encres monumentales de Zao Wou-ki. J’ai toujours eu une fascination particulière pour cette partie de son oeuvre, mais celles présentées dans cette exposition, sont les plus belles que j’ai jamais vues. Immenses, elles nous emportent au coeur même de l’identité de Zao Wou-ki, ce peintre à la fois Chinois et Occidental . Le geste jaillit, spontané, abstrait, puissant, gracieux. Le trait, tout en finesse et nuances, se jette sur le papier dans un dialogue avec de grands espaces vides.

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A son arrivée à Paris, en 1948, Zao Wou-ki, voulant s’affranchir de toute référence à l’Art Asiatique, s’était détourné de cette pratique pendant vingt ans. Au début des années 70, très atteint par la perte de May, sa deuxième épouse, le Maitre n’arrive plus à peindre. Sur les conseils de Michaux, il renoue alors avec l’encre de Chine. Tout en retrouvant avec une grande facilité cette technique, si naturelle pour lui, son geste ancré dans l’abstraction en réinvente le genre. A partir de ce moment et jusqu’à la fin de sa vie, l’encre de Chine restera très présente dans son oeuvre.

Zao Wou-Ki, Musée d’Art Moderne de Paris

Cette exposition, magnifiquement orchestrée par François Michaud et Erik Verhagen, nous fait appréhender toute la richesse de l’oeuvre de ce peintre majeur du XXème siècle, sous un angle nouveau.  Zao Wou-ki est le peintre de l’émotion, du ressenti, de la vibration. Il ne nous montre pas des objets, ne nous raconte pas des histoires, mais crée des mondes en mouvement, surgissants, mystérieux qui nous touchent au plus profond de nous.  Ses toiles empruntent des chemins invisibles qui nous atteignent en plein coeur et nous font sentir plus vivants.

Caroline d’Esneval

 

Zao Wou-Ki, « L’espace est silence »

Musée d’Art Moderne de Paris

Jusqu’au 6 Janvier 2019

Vacances côté Sud

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Vues de vacances méditerranéennes  côté Sud, visite de la nouvelle Fondation Carmignac, un tour à Saint Tropez pour voir les dessins de Christo et passage par le Muy pour voir le grand « Bleu » de Klein… Stop à Aix et rêver devant les toiles de Nicolas de Staël, une merveille !

Latitude 43 Longitude 6
Fondation Carmignac
Île de Porquerolles
Je plonge du bateau et débarque sur une plage paradisiaque sous une chaleur accablante heureusement rafraîchie d’un bain dans des eaux turquoises. J’atteins au dédale de sentiers de sable ombragés le domaine de la COURTADE.
Très vite j’aperçois un mas provençal sans réaliser que sous mes pieds nus se cachent plus de 2000m2 d’exposition de la fameuse fondation CARMIGNAC.
Premier contact insulaire avec l’œuvre monumentale de MIQUEL BARCELO et son ALYCASTRE qui porte le nom du légendaire dragon de l’île.

Miquel Barcelo « Alycastre »

L’exposition temporaire inaugurale SEA OF DESIRE a commencé le 2 juin et propose une sélection d’œuvres de la fondation d’entreprise de CHARLES CARMIGNAC jusqu’au 4 novembre 2018.
Articulée autour de 8 thémes, un parcours met en scène des moments forts de notre société à travers différents supports classiques et contemporains : peintures, sculptures, installations et photographies.

JANAINA MELLO LANDINI « CLICLOTRAMA 50 WIND » 2018

Une porte s’ouvre et je descends, je m’enfonce et pressens un voyage mémorable à la vue de l’installation sur le plafond de l’escalier un maillage aérien et féerique de corde bleue de JANAINA MELLO LANDINI « CLICLOTRAMA 50 WIND » 2018
Je plonge à nouveau dans cet espace moderne et grandiose, imperceptible de l’extérieur pour préserver ce site classé et protégé. La lumière naturelle y est omniprésente tout comme l’eau.

BRUCE NAUMAN « ONE HUNDRED FISH FOUNTAIN » 2005
Les volumes sont grands, la fraîcheur museale est parfaite et je suis presque seule.

Fondation Carmignac

Un plafond de verre et d’eau (vues du dessous et du dessus)

sur la plage abandonnée… visite pieds nus obligatoire… WILLEM DE KOONING «UNTITLED XLIII »1993

toute l’architecture de ce bâtiment communique avec l’extérieur et toute la richesse du panorama et des éléments environnant.

Vue d’ensemble

Un miroir dessinant la méditerranée et reflétant le ciel et la mer, JEAN DENANT « LA TRAVERSÉE »

JEAN DENANT « LA TRAVERSÉE »

À noter que la promenade se prolonge tout autour de la villa dans un parc paysagé par JEAN BENECH où près de 13 artistes ont conçu et installé des œuvres monumentales à travers le maquis et parmi des essences locales parfois rares.
Bérangère Delorme-Leclerc

Bernar Venet au Muy

La fondation de Bernar Venet ne cessera de nous surprendre.

Aux magnifiques œuvres de l’artiste qui trônent dans cette sublime nature, s’ajoutent celles spécialement conçu pour la fondation par de grands artistes Franck Stella, James Turrell.

Installation de James Turrell chez Bernar Venet au Muy

Cet été Yves Klein est à l’honneur avec cette massive installation de bleu. Ce tapis de pigment est absolument sublime, on a envie de s’y jeter dedans et de créer à notre tour une série d’anthropométries.

C’est un réel dépaysement, les œuvres de Bernar Venet s’intègrent parfaitement dans cette nature du Var. On contemple cet espace et on se réjouit des surprises à venir..

https://www.venetfoundation.org/fr/

A la fondation de Linda et Guy Pieters de Saint-Tropez.

Linda and Guy Pieters Foundation

Alors que tout le monde se précipite à Londres pour admirer l’installation monumentale de Christo et Jeanne-Claude orchestrée par la Serpentine – se trouve une exposition des dessins préparatoires de ce projet dans le village de Saint-Tropez. Le nouvel espace de la Fondation est très authentique; une maison ancienne de cinq étages sur la place des Lices. On se réjouit de cet engouement culturel sur la Côte d’Azur (la récente ouverture de la Fondation Carmignac sur l’île de Porquerolles) et des expositions à venir. Merci à ces collectionneurs passionnés qui partagent publiquement leurs collections.

Emilie Julie Renault

Nicolas de Staël  en Provence

jusqu’au 23 septembre

Affiche

Il me tardait de vous affirmer  qu’il n’y a que deux choses valables en art, 

1° La fulgurance de l’autorité.

2° La fulgurance de l’hésitation

C’est tout. L’un est fait de l’autre, mais au sommet les deux se distinguent très clairement. «  Nicolas de Staël, Paris, 14 mai 1953.

 

Nicolas de Staël, Sicile, 1954, huile sur toile, 60 x 81 cm, collection privée

Sur une invitation de René Char, Nicolas de Staël part avec sa famille dans un premier temps s’installer en Provence, plus tard il y restera seul.

Ce sera un choc de lumière,  « La lumière cassée bleue »  expression de René Char qui exprime ce que l’artiste ressent . « cette lumière qui dépasse la couleur elle-même et la transforme »  ex : un ciel devient rouge..  iI réalisera dans sa propriété de Ménerbes une série de chef-d’oeuvres en vue d’une exposition en 1954 à New-York à la demande du marchand Paul Rosenberg. La Provence c’est aussi le début d’une passion avec Jeanne Polge.

« Tu me mets toi dans une espèce de délire, j’ai fait en une nuit de détresse, une après-midi et au retour de Marseille les plus beaux tableaux de ma vie. » Nicolas de Staël, 6 juin 1954

Hôtel de Caumont
Aix en Provence

Voilà la grande exposition provençale de l’été. Nicolas de Staël à l’Hôtel de Caumont à Aix en Provence. Immense coloriste. Une force du trait et du couteau saisissante. Une matière épaisse et tendue.

Un film très beau/interview de Gustave et d’Anne,  deux enfants de l’artiste. Profond mais droit au but. Assurément une exposition unique.

A suivre à la rentrée un article sur l’artiste. J’ai eu la chance de visiter son atelier avec son fils Gustave.

 

Commissariat : Gustave de Staël et Marie du Bouchet

https://www.caumont-centredart.com/fr/nicolas-stael-en-provence

Nicolas de Staël

Et aussi à voir à Arles les Rencontres de la photographie 

Jusqu’au 23 septembre 2018

https://www.rencontres-arles.com/

Cloître Saint-Trophime – Arles
©Thegazeofaparisienne

Musée Réattu – Exposition  jusqu’au 30/12/2018  Véronique Ellena – Rétrospective 

 

Vacances côté Ouest…

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Virage à l’Ouest cette semaine, version Atlantique, naviguer à bord des lumières de Yann Kersalé, se perdre dans les bois avec Eva Jospin à Trévarez, admirer le nouveau paysage de Landerneau transformé par Henry Moore, retrouver le Talisman à Pont Aven et pour terminer s’installer en terrasse sur le port de PIriac avec Zola. 

  • Eva Jospin – Domaine de Trévarez

Il était une fois un château dans le Finistère. celui de James de Kerjégu, diplomate puis homme politique. Il avait épousé en 1883,  la fille unique d’un banquier berlinois Fanny-Laure von Haber. Une « princesse » et un château perdu dans la campagne bretonne,  un vrai conte de fée !

Château de Trévarez

Son rêve  fut de construire un domaine immense, des tours, un parc romantique orné de bassins, rocailles… et aussi, surtout une demeure bénéficiant d’un confort ultramoderne, électricité, téléphone, ascenseur, eau courante, salles de bains, chauffage…  Une folie à 5 millions or de l’époque, aujourd’hui  18 millions €.

Il installa dans son palace néo-gothique, un mobilier Art Nouveau très en vogue,dessiné par Georges de Feure et commandé au magasin du même nom que le style « L’Art Nouveau »  de Siegfried Bing.

Nous sommes à la fin du XIXe siècle, le dernier château français en brique est élevé par l’architecte Walter-André Destailleurs  entre 1892 et 1907.  Malheureusement, James, n’aura pas le temps de profiter de son rêve, il meurt en 1908. Le château sera bombardé lors de la 2nde Guerre Mondiale.

Le domaine de Trévarez est un écrin enchanteur pour Eva Jospin, l’artiste qui s’inspire de la nature. Un travail sur la perspective, en utilisant un matériau : le carton qu’Eva sculpte à l’infini. En me dirigeant des écuries au château, les allées bordées de ramures gigantesques des rhododendrons, me font penser à ses oeuvres.

Eva Jospin – Domaine de Trévarez – Exposition dans les écuries.

Ici, elle est dans son élément, un décor parfait qui aurait pu être le sujet du peintre Hubert Robert.

Nous  connaissons Eva Jospin pour ses forêts en carton. cf article « Voyage au Centre de la Terre »  Elle aussi imagine un jardin merveilleux et crée une suite du XXIe siècle au roman de Trévarez, en installant Nymphée  dans l’une de ces fabriques du parc, juste à côte de ce somptueux Bassin de la Chasse. L’histoire continue à  l’intérieur d’une tourelle proche de ce grand salon détruit par les bombes, avec une autre oeuvre,  Ada,  prolifération vaporeuse de végétaux, lianes en carton et métal doré  qui accentuent cette impression de « Château de la Belle au bois dormant « .

Dans les Ecuries on peut se perdre à nouveau  dans le  Panorama exposé Cour Carré au Louvre en 2016, une fois encore, nous sommes encerclés par ces grands arbres en carton.

Les XVIIIe et XIXe siècles, sont toujours présents dans ces éléments divers qu’affectionne l’artiste, ce sera une grotte, à voir ici en maquette ou aussi grandeur nature à Chaumont.  Dans une autre salle, on peut découvrir des vitrines affublées de mécanisme et présentant chacune un panorama mais cette fois-ci inspiré par les Transparents de  Carmontelle.

En vous promenant dans le domaine, n’oubliez pas la collection de camélias et vous apprendrez peut-être comme moi que ses fleurs symbolisent le soleil levant sur un ciel rouge. Leur nom japonais est « Hinomaru » (disque solaire) même nom que pour le drapeau national du Japon.
Une visite enchanteresse tout au bout de la Terrre…

Eva Jospin – Regard d’artiste

Jusqu’au 14 octobre 2018

http://www.cdp29.fr/fr/presentation-trevarez-le-domaine-de-trevarez

 

  • Yann Kersalé – Musée de la Pêche à Concarneau

« J’ai, tout d’abord, été extrêmement interpelé personnellement mais aussi d’un point de vue patrimonial, général et public par le Musée de la Pêche et le chalutier à flot L’Hémérica. Ma volonté a été de marquer à l’intérieur d’un musée, lieu clos par définition, un objet extérieur qui peut être perceptible par tout un chacun. Pour ma raison personnelle, ayant travaillé sur ce type de pêche il y a fort longtemps, le navire a été une “apparition” pour moi. Une apparition tel un fantôme, pas cauchemardesque, mais plutôt un grand fantôme poétique. Cet objet, malgré sa rudesse et sa brutalité, apparaît finalement sous la forme d’un spectre aujourd’hui apaisé. J’ai eu les plus belles sensations de ma vie vis-à-vis de la lumière lorsque j’étais sur ce type de navire. » Yann Kersalé – Extrait de ‘entretien entre l’artiste et Estelle Guille des Buttes-Fresneau, directrice des musées de CCA. 

Yann Kesalé est un artiste sculpteur de lumière, Apparition est une exposition magique qui nous transporte dans son univers onirique. Juste à voir à Concarneau !

© Yann Kersalé – Croquis pour la création lumineuse dans la salle d’exposition du musée.

Apparition – Exposition par Yann Kersalé

Musée de la Pêche à Concarneau

Jusqu’au 6 janvier 2018

http://www.musee-peche.fr/fr/exposition

Yann Kersalé

  • Henry Moore – Fonds Hélène & Edouard Leclerc

Un sculpteur anglais à Landerneau, et pas n’importe lequel : Henry Moore (1898-1986) . Celui-ci investit non seulement les espaces d’exposition, mais aussi la ville et sur les quais nous sommes absolment séduits par cette Reclining Figure allongée sur les quais. Elles sont partout en bronze, en plâtre, pierre ou bois.

Une exposition organisée en partenariat ave la Henry Moore Foundation de Pery Green dans le Hertfordshire  là où se trouvait la maison de l’artiste.

A découvrir également les dessins du sculpteur qui sont présentés à cette occasion.

« la figure humaine est à la fois le sujet le plus exigeant que l’on puisse s’imposer, et celui que l’on connaît le mieux »  Henry Moore

Très à sa place également  cette sculpture en deux temps  « Two Piece Reclining Figure – Cut »  installée à Brest, on se demande si elle ne va pas avaler le nouveau téléphérique !

Elle est placée devant ces nouveaux Ateliers des Capucins, ancien couvent qui date de la fin du  XVIIe siècle et transformé après la révolution en lieu de production pour l’Arsenal,  Des pièces du  Charles de Gaulle ont été construites sur place.

Henry Moore

Les Capucins à Landerneau

Jusqu’au 4 novembre 2018

http://www.fonds-culturel-leclerc.fr/En-cours-642-17-0-0.html

 

  • Le Talisman de Paul Sérusier, une prophétie de la couleur – Musée de Pont Aven

“Comment voyez-vous ces arbres ? Ils sont jaunes. Eh bien, mettez du jaune ; cette ombre, plutôt bleue, peignez-la avec de l’outremer pur ; ces feuilles rouges ? Mettez du vermillon” Gauguin à Sérusier en octobre 1888 ; lors d’une séance de peinture au Bois d’Amour, mots rapportés par Maurice Denis.

Paul Sérusier (1864-1927) Le Talisman, L’Aven au Bois d’Amour, 1888
Huile sur bois, H. 27 ; L. 21 cm – Paris, musée d’Orsay, RF 1985.13
© RMN – Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

1888, année où Paul Sérusier peint au Bois d’Amour, sur les hauteurs de Pont Aven, cette étude sur un petit panneau en bois qui porte au dos une inscription « sous la direction de Gauguin ». Lorsqu’il le présente au Nabis, ceux-ci le baptisent le Talisman.

Talisman, un secret bien gardé par l’acquéreur de ce chef-d’oeuvre Maurice Denis, objet de toutes sortes de spéculations, il aurait été peint sur un couvercle de boîte à cigare : faux, Maurice Denis ne l’aurait jamais montré : faux ; il fut exposé en 1943  à la galerie Parvillée, à Paris.
Ce qui est sûr , cette peinture est une icône de l’art, une nouvelle façon  de peindre ce que l’on voit. Maurice Denis l’affirme dans son texte L’Occident en rapportant cette phrase de Gauguin. 

Dans cete exposition vous pourrez voir des oeuvres de Gauguin, Maurice Denis, Vuillard, Emile Bernard…

Ce tableau est exposé toute l’année à Pont-Aven.

Le Talisman de Paul Sérusier, une prophétie de la couleur

Musée de Pont-Aven

Jusqu’au 6 janvier 2018

https://www.museepontaven.fr/fr/content_page/62-a-voir

 

  • Un livre : Emile Zola – Les coquillages de M. Chabre. Edition Joca Seria

Pour terminer, je vous propose un passage à Piriac sur Mer avec une nouvelle d’Emile Zola. « Les coquillages de M. Chabre ». L’écrivain avait et  été charmé par cette station balnéaire qui lui a inspiré ce texte

Emile Zola – Les coquillages de M. Chabre. Edition Joca Seria

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Derniers jours: Bacon-Giacometti, rencontre de 2 Monstres sacrés de l’Art du XXème

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Rencontre entre Giacometti et Bacon, photographiée par Graham Keen en 1965.

Bacon- Giacometti. L’exposition de la Fondation Beyeler offre une confrontation de ces deux figures majeures du XXème siècle, le peintre et le sculpteur, si différents dans leurs modes d’expression, si proches dans leur obsession d’une représentation déformée du corps et dans leur passion pour le portrait, incarnant l’humain sous sa forme la plus individuelle.

Fondation Beyeler, ©thegazeofaparisienne

Dans les grandes salles claires de Beyeler, les silhouettes fantomatiques de Giacometti (1901-1966), étirées jusqu’au décharnement, s’élancent majestueusement devant les corps tordus, contorsionnés, animés de mouvements mystérieux de Bacon (1909-1992).

Bacon,Three Studies of Figures on beds, 1972, ©thegazeofaprisienne

Je suis saisie par la beauté de l’ensemble; éblouie par les familles sculptées de bronze de l un et  par les sublimes couleurs de l’autre, dont la douce luminosité et l’éclat contrastent avec l’étrangeté inquiétante des sujets. Quelle puissance dans les triptyques de Bacon, et dans ce Toréro, en pleine corrida, dont le mouvement et les teintes captivent!


Bacon, la Corrida, Fondation Beyeler, ©thegazeofaparisienne

Dans une autre salle, je découvre, sous forme de films projetés, les ateliers des deux artistes. Deux tout petits ateliers envahis d’un désordre incroyable. Comment Giacometti a pu sortir de cet espace minuscule (23m2 seulement!) et totalement encombré, des sculptures aussi immenses ? Comment Bacon a-t-il pu créer ses vastes toiles aux formes nettes et aux couleurs pures, dans ce bric à brac chaotique? L’expérience est fascinante.

Giacometti dans son atelier., Fondation Beyeler, ©thegazeofaparisienne

« J’ai toujours aimé les portraits de Giacometti, surtout ceux réalisés au crayon et au fusain. (…) Pendant longtemps , on a méconnu ses dessins. Ils sont pourtant, à mon avis, ce qu’il a fait de plus fort ». Francis Bacon

Plus loin, une pièce est dédiée à des portraits/bustes de Giacometti . Le sculpteur pratiquait également avec maestria l’Art du dessin; le portrait « homme à mi corps » en est un magnifique exemple.

Les expositions de la Fondation Beyeler sont toujours des événements. Ici encore, l’émotion frappe en plein coeur. Si vous ne l’avez pas déjà fait, allez admirer les chefs-d’oeuvre fascinants  de ces deux Maitres… Jusqu’à Dimanche!!

Caroline d’Esneval

Bacon-Giacometti

Fondation Beyeler,

Jusqu’au Dimanche 2 Septembre

Fondation Beyeler, Baselstrasse 101, 4125 Basel


Sur les pas des Médicis..

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S’évader en Toscane, visiter Florence et s’installer dans la sublime Villa La Massa, sur les rives de l’Arno, un  rêve !!

(TOUTES MES ADRESSES EN FIN D’ARTICLE)

Villa La Massa -Sur les rives de l’Arno

Vivre la Renaissance à Florence, s’imprégner de cette vision d’éternité que donne la ville des Médicis,  le Ponte Vecchio, ses dalles de pierres marquées par le temps,  de striures qui feraient penser à Lucio Fontana !

Sur les rives de l’Arno, face aux Offices

Nous sommes au XVe siècle, dans le Palais  Médici-Riccardi, dans la chapelle des Rois Mages peinte par Benezzo Gozzoli. L’histoire des trois âges de la vie, celle du chef de famille Côme, de Pierre et de Laurent le Magnifique. Trois générations qui construirons Florence, l’âge de la Renaissance et le siècle des Médicis.

Impression constante, de les voir à chaque coin de rue, dans leurs magnificence florentine, les tissus, les bijoux , les couleurs que nous retrouvons sur toutes les peintures qui témoignent de cette splendeur. Aux Offices, sur une peinture de Botticelli, ils sont là, Rois de la cité,  Et à leur côté, l’artiste s’est peint exauçant son rêve d’appartenir à cette dynastie.

Alessandro Filipepi, detto Botticelli (1445-1510) Adoration des Mages. Vers 1475. Les Offices

La Renaissance , découverte de la perspective, points de fuite, lignes que nous observons sur les chefs-d’oeuvre, paysages de collines, rochers, cyprès, lances construisent peu à peu les peintures. Nous sommes au début du XVe siècle. Effervescence dans l’art, Uccello, Masaccio, Giotto, Léonard de Vinci, Raphaël, Michel Ange , Fra Angelico, Botticelli… tous ses artistes « star » se trouvent à Florence, réunis par un clan, celui des Médicis .

L’impossible sera atteint par Brunelleschi qui élabore un dôme d’un diamètre de 41 mètres, prouesse technique jamais égalée, le Duomo. Symbole de la ville, que nous apercevons à notre arrivée et point central, à partir duquel, il est très facile de se diriger. Impossible de se perdre !

Cathédrale Santa Maria del Fiore – Piazza del Duomo

Trois jours à Florence, trois jours intenses où sans cesse, nous sommes cernés par la beauté de l’architecture le bugnato, bossage rustique en pietra forte, les couleurs ocres, les tuiles des toits, les rues étroites, les palais, leurs jardins.

Marcher toujours, atteindre le David de Michel Ange (réplique de l’original qui se trouve à L’académia), Piazzale Michelangelo et admirer le point de vue sur la ville.

Esplanade Michel Ange avec une vue sur toute la ville.

Ensuite, il suffit de descendre par le Giardino delle Rose (Jardin des Roses) et découvrir les sculptures poétiques de Jean-Michel Folon, placées ça et là depuis 2011 dans la roseraie.

Jean-Michel Folon (1934-2005)- Jardin des roses

Un autre temps, une douceur de vivre que nous retrouvons le soir Villa La Massa construite il y a six cents ans, à quelques minutes de la ville sur les terres de Toscane. Maison d’un cardinal  sur les bords de l’Arno .

 

Villa La Massa – XVIe siècle

Ces mêmes paysages de collines que nous admirions dans les musées, nous y sommes.

De notre chambre nous apercevons à perte de vue cette campagne, ses couleurs si reconnaissables, ses successions de collines et la douceur du soleil qui descend à l’horizon après une journée de chaleur. Nous retrouver dans les beaux décors et l’accueil civilisé et poli par l’art de la conversation du « Courtisan » de Baldassare Castiglione, de la villa Massa est un plaisir rare et priviligié. Nous sommes comme projetés dans film de James Ivory, « Chambre avec vue » (sur l’Arno).

Villa La Massa

Sensation d’avoir découvert l’endroit idéal où il fallait être, dans cette grande bâtisse…  David Bowie et Iman se sont mariés sur place dans cette petite chapelle au fond du parc

Une promenade dans les jardins d’iris, la présence de ces fleurs est née d’une rencontre entre la Villla La Massa et la paysagiste ‘historienne florentine Mariachiara Pozzana. Ces iris sont l’essence d’un parfum créé avec la célèbre pharmacie Santa Novella qui est une institution. Ne pas oublier que le symbole de  Florence, ville des fleurs est l’iris et non pas un lys comme on le pense.

Un dîner romantique sur les bords de l’Arno, le chef nous a préparé ses spécialités toscanes délicieuses , sur l’eau  des loutres traversent à toute vitesse la rivière, et sont autant de petits points lumineux comme des farfadets.

Dernier jour , la voiture de la Villa La Massa nous dépose à côté du Ponte Vecchio et cette fois-ci avec une idée en tête : découvrir ce fameux Fra Angelico, « Frère Angélique » au sens propre, au Couvent San Marco, là où il vécut. Et je ne suis pas déçue, Je découvre une merveille en haut de l’escalier.

Fra Angelico (1395-1455) Annonciation c. 1442

Une Annonciation  peinte par Fra Giovanni de Fiesole plus connu sous le nom de Fra Angelico, à qui on a confié la décoration du couvent et de ses cellules. La fresque est emblématique de la Renaissance, de sa modernité : architecture, lumière et perspective s’y retrouvent. Des couleurs profondes comme ce bleu nuit, des roses tendres comme celui de l’ange. Je ne suis pas au bout de mes surprises , dans un couloir, des dizaines de portes en bois s’ouvrent sur des cellules et dans chacune d’elle une fresque, un trésor : une peinture du Frère .

Ces compositions qui parfois me font penser à Magritte par leur étrangeté, symbolisme et surréalisme. Beaucoup de crucifixions, Annonciations, Nativités . Tout au bout je découvre la cellule du moine Savonarole, avec les objets devenus des reliques de son emprisonnement avant sa condamnation au bûcher de la place de la Seigneurie, puis celle de Cōme de Médicis, le fondateur de la dynastie, exilé pour des raisons politiques dans le couvent.

Cappella Maggiore – Domenico Ghirlandaio (1449-1494)

Dernières heures à Florence, je file à Santa Maria Novela et là encore, mes yeux sont éblouis par tant de beauté, les fresques de Ghirlandaio, une crucifixion de Giotto les diableries de Bonaiuto pour terminer au paradis avec une fresque d’Ucello.

Paolo di Dono detto Paolo Uccello (1397-1475) – Le Paradis terrestre – La création d’Eve et le Pêcher originel v. 1430 – Santa Maria Novella, Novella cloître Chiostro Verde.

 

Andrea di Bonaiuto (1346-1379) – Détail Chapelle des Espagnols

J’aime comme Gérard Fromanger parle de cette région où il a installé son atelier.

La Toscane, c’est une culture, c’est une merveilleuse culture de plusieurs siècles fabriquée par l’homme, et ça j’aime beaucoup. Le travail de la terre, le travail des forêts, des collines, depuis des siècles et des siècles, sinon des millénaires qui ont fabriqué comme une sculpture ce paysage. Quand j’ai trouvé cet endroit, par hasard en passant, je ne cherchais pas du tout une maison mais je me suis senti chez moi, le silence, la solitude, le calme, la concentration, je vis beaucoup dans la campagne avec une vision de l’énigme du Monde beaucoup plus importante vue d’ici. La vie reprend à peindre à chercher, c’est une joie infinie. «  Gérard Fromanger extrait de « En suivant la piste Fromanger » un film de Serge July et Daniel Ablin

Info de dernière minute, le 21 septembre, sera inaugurée l’exposition évènement de Marina Abramovic, The Cleaner. Une rétrospective qui réunira une centaine d’oeuvres de l’artiste au Palazzo Strozzi. A cette occasion une soirée spéciale est organisée le soir du 22 septembre au Teatro del Maggio Musicale Fiorentino.

A lire en attendant l’expo…
Marina Abramovic Traverser les murs Fayard.

Il est temps de réserver votre voyage !

Florence Briat Soulie

Adresses

  • Hotel :

Villa La Massa

Via della Massa 24, Candeli
50012 Florence – Italie
Tél .: +39 055.626.11

http://www.villalamassa.com/it/13/home.aspx

Villa la Massa

  • Restaurants – Salons de thé

Sur les rives de L’ARNO, possibilité de s’installer pour prendre un verre ou se restaurer. et même danser.

La Milkeria   : un salon de thé bio avec un excellent chocolat chaud, des glaces  et gâteaux maison.

Borgo degli Albizi 87r, 50122 – Firenze – Tel : 055-97 56 052

http://www.lamilkeria.com/

La Milkeria salon de thé Florence

 Cortei dei Pazzi pour une excellente côte de boeuf florentine

Borgo degli Albizi, 54R, 50122 Firenze

Email : info@cortedeipazzi.it
Phone : +39 055 2654094  /

Corte dei Pazzi

http://www.cortedeipazzi.com/

Ristorante Ciro & Sons

Via del Giglio, 28, 50123 Firenze FI, Italie

http://www.ciroandsons.com/

Ristorante Ciro & Sons

 

Gelateria dei Neripour gouter une très bonne glace italienne !
Via dei Neri, 9/11 – tel : +39 055 210034

https://www.facebook.com/gelateriadeneri/

Gelateria dei Neri

  • Future expo évènement :  Marina Abramovic

Marina Abramovic  The Cleaner

Du 21 septembre 2018  au 20 janvier 2019

Palazzo Strozzi

Fondazione Palazzo Strozzi  – Palais Strozzi, place Strozzi – 50123 Firenze

Tél +39 055 2645155
info@palazzostrozzi.org

https://www.palazzostrozzi.org/mostre/marina-abramovic/

Marina Abramovic – Palazzo Strozzi

  • Musées :  

Important : penser à faire ses réservations avant de partir surtout pour les Offices, l’Académie et le Duomo. réservations musées

Palazzo Medici Riccardi– Capella di Benozzo Gozzoli – Via Camillo Cavour, 3, 50129 Firenze

Palais Medici-Riccardi

Palais Pitti– Piazza Pitti, 1 – Florence

Musée de San Marco – Piazza San Marco – Firenze.

Cloitre du couvent San Marco

Les Offices Piazzale degli Uffizi – Florence.

Les Offices Florence

Galleria dell’Accademia – Via Ricasoli, 60 – Florence.

Museo Nove Cento Piazza di Santa Maria Novella, 10, 50123 Firenze

http://www.museonovecento.it/en/

Museo Nove Cento

Basilique Santa Maria Novella – Piazza di Santa Maria Novella, 50123 Firenze

Piazza Santa Novella

Museo dell’Opera del Duomo Piazza del Duomo

Museo dell’Opera del Duomo

Officina profumo farmaceutica Santa Maria Novella

Via della Scala, 16 – 50123 Firenze (FI)
tel. +39 055 216276

http://www.smnovella.com/

Officina profumo farmaceutica Santa Maria Novella

  • Le 24 juin a lieu la finale du Calcio Storico, sport de lutte créé à la Renaissance et typiquement florentin. La ville organise un superbe feu d’artifice pour la Saint  Jean (st patron de Florence).

 

 

Save the date Journées du Patrimoine

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Journées du Patrimoine, une occasion de redécouvrir Paris… Quelques idées…

  • Hôpital Laennec – 40 rue de Sèvres – Collection Pinault

Reliquaires : Damien Hirst, Günther Uecker, James Lee Byars, Huang Yong Ping, Camille Henrot et Giuseppe Penone.

Visite libre du site de l’ex-hôpital Laennec
samedi  et dimanche 15 et 16 septembre – 10h00 à 18h00
https://patrivia.net/visit/laennec

Ancien Hôpital Laennec

  • Centre Pompidou – Les Pouvoirs de l’Emotion 

Un peu  de temps à l’état pur » Proust cité par Cynthia Fleury psychanaliste philosophe

Parcours d’oeuvres sensorielles

Atelier « Vibrez l’impression »

Visite avec conférencier des collections du Centre Pompidou sur le thème des émotions samedi et dimanche après-midi. Gratuit.

  • Se promener à Montmartre

870ème anniversaire de la consécration de l’Abbaye de Montmartre, fondée en 1133 par Louis VI le Gros. L’histoire d’une rencontre entre Suzanne Valadon et le Prince Gazi :  Notre Dame de Montmartre, patronne des artistes, depuis mai 1946.

  • Maison de Balzac – des promenades dans Paris

Sur le thème d’un flâneur parisien.  Vous pouvez tenter votre chance pour une promenade dans le quartier Latin et le Marais ou encore les passages secrets…

http://www.maisondebalzac.paris.fr

  • Musée de la Vie Romantique – Découverte de la Nouvelle Athènes

À LA DÉCOUVERTE DU PARIS ROMANTIQUE « LA NOUVELLE ATHÈNES »

Samedi et dimanche 15  et 16 septembre 2018 à  partir de 10:30

Au cœur du IXe arrondissement de Paris, une promenade sur les traces des grandes figures du romantisme qui ont vécu ou fréquenté le quartier : Sand, Hugo, Chopin, Liszt, Delacroix…

Agenda – Musée de la Vie Romantique

Musée de la vie Romantique Crédit photo : Estelle de Talhouet

  • Siège de l’UNESCO à Paris

Des artistes majeurs du XXe siècle ont contribué à l’édification de cet immeuble. Bernard Zehrfuss, Marcel Breuer pour l’architecture ; Alexander Calder, Henry Moore et Eduardo Chillida pour les sculptures extérieures ; Joan Miró, Pablo Picasso, Alberto Giacometti et Brassaï.

http://www.journees-du-patrimoine.com/SITE/siege-unesco–paris-210671.htm

samedi 15: 10h00 à 18h00, dimanche 16: 10h00 à 18h00

 

Nouvelles expositions:

  • Giacometti – Entre tradition et avant-garde

Musée Maillol, du 14 septembre 2017 au 20 janvier 2018.

Giacometti expérimentateur, son regard sur la réalité à la fois sur la statuaire égyptienne et sur l’homme qui marche dans la rue. Un lien qui montre ses émotions et ses références. Une exposition qui met en avant les amitiés de l’artiste.

Voir la « Feuille » de Germaine Richier, une oeuvre qui appartient aux collections du futur musée d’art moderne de Fontevraud, la collection de Léon et Martine Cligman. Regardez bien la finesse des détails…

Léon et Martine Cligman
Dominique Gagneux directrice du Musée d’Art Moderne de l’Abbaye de Fontevraud
Sculpture de Germaine Richier « La Feuille » collection de Léon et Martine Cligman

  • Ron Amir – Quelque part dans le désert

Musée d’art Moderne de la Ville de Paris du 14 septembre au 2 décembre 2018.

Commissariat : Emmanuelle de L’Ecotais

La photographie contemporaine en Israël. Un regard direct et fort du photographe sur les camps de réfugiés. Ron Amir nous livre son témoignage avec ces paysages. Cherchez le tournesol…

Florence Briat Soulié

 

 

 

 

 

 

Lever de rideau sur la 30ème Biennale Paris

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La majesté du Grand-Palais nous accueille sous des bannières multicolores ou plutôt un « Carrousel Céleste » imaginé par Jean-Charles de CASTELBAJAC inspiré par NAPOLEON et par les trésors du mobilier Empire de la galerie de PIERRE-JEAN CHALENÇON Tout commence bien, Florence et Jean-Charles sympathisent.

Le Carrousel Céleste imaginé par JEAN-CHARLES DE CASTELBAJAC

Cette 30ème édition agrandit sa place dédiée à l’art contemporain mais notre Gaze Attitude va nous conduire vers des périodes plus anciennes. Premier coup de foudre à la galerie TAMÉNAGA où une immense toile (200x710cm) de Bernard BUFFET nous renvoie à notre été torride. Serai-ce le port d’ERQUY dans les Côtes d’Armor ?! Je suis conquise d’autant qu’il est bien connu qu’il aurait séjourné dans les environs. J’achète ? finalement non… 2 millions d’euros sont nécessaires à son acquisition.

BERNARD BUFFET « Les Plages, La Grande Plage » 1967 huile sur toile 200X710cm Galerie TAMENAGA

Je vous parlais de « lever de rideau » ? En effet la galerie de CHARLES HOOREMAN mettait son mobilier en valeur par une scénographie remarquable et une magnifique paire de rideaux. Ce passionnant galeriste nous explique alors l’histoire étonnante d’une paire de fauteuils LOUIS XV en bois doré, l’un estampillé PÈRE GOURDIN. Cette paire provient certainement d’une suite de 8 fauteuils livrés pour le grand salon du château d’Asnières vers 1755 et nous les retrouvons un peu plus tard chez COCO CHANEL semble-t-il.

Musique et découverte beaucoup plus moderne avec YVES GASTOU qui nous présente un « spectaculaire appareil musical ovoïde » des années 70. Contrairement à sa destination nous restons immobiles rêvant aux soirées endiablées que ces platines ont provoquées… Cet oeuf géant a été imaginé par le décorateur JACQUES TANTER et réalisé par l’ATELIER CHEMINÉE pour un magnifique penthouse parisien. Les voisins doivent certainement s’en souvenir !

Un peu plus loin nous retrouvons notre calme et un peu de poésie en entrant dans la galerie MARC MAISON où je remarque un magnifique vase japonisant de THESMAR et BARBEDIENNE « Au Héron et aux Canards » de 1873 en bronze doré et émail cloisonné. Autre curiosité de ce stand : un fauteuil bien nommé  « trône » de CARLO BUGATTI circa 1902 en bois, parchemin peint, cuivre repoussé, étain et laiton.

Continuons vers le début du XXème siècle et l’Art Nouveau avec la galerie KUNSTHANDEL KOLHAMMER et cette ravissante table à thé d’EMILE GALLÉ ou encore ce fauteuil issu d’une paire de JOAN BUSQUETS I JANÉ exposé au Palais GUELL de BARCELONE et désormais propriété de la galerie MATHIVET.

Toujours à la galerie MATHIVET une adorable table basse de DIEGO GIACOMETTI aux « Hibous et Grenouilles » finement ciselés dans le bronze et une étonnante commode en merisier sur ses pieds « skis »  reconnaissables, estampillée RULHMANN et datée de 1932.

Terminons comme nous avons commencé par des toiles de maître ou plutôt des pendants en tondo chez ALEXIS BORDES de FRANÇOIS BOUCHER, huiles sur toile remontée sur châssis rectangulaire de 27 cm de diamètre et datant de 1761, ci-dessous détail de l’un des deux. Ou encore cette huile sur 6 panneaux de chêne parquetés 81X100 cm de MICHEL DORIGNY et datant de 1640 environ.

Bérangère Delorme Leclerc

détail François BOUCHER "Alphée et Aréthuse (pendant de Pan et Syrinx) huile sur toile en tondo, diamètre 27cm, Galerie ALEXIS BORDES

La Biennale Paris

Grand Palais

Du 8 au 16 septembre 2018

Biennale des Antiquaires

Jean-Charles de Castelbajac

Galerie Alexis Bordes

Galerie Charles Hooreman

Galerie Taménaga

Galerie Marc Maison

Galerie Mathivet

Galerie Yves Gastou

 

Save the date 27/09/2018

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Un mystère résolu, un voyage à Venise, la collection de Daniel Cordier aux enchères, des jeunes artistes de la Casa Velazquez à découvrir à l’Académie des Beaux-Arts et pour finir le bleu et le rose de Picasso à Orsay…

  • Sigmund Freud et l’Origine du Monde

Mystère résolu: L’ origine du Monde de Courbet était Constance Queniaux, danseuse à l’Opéra , le Musée d’Orsay conserve deux photographies du modèle par Eugène Disderi de 1860
Il a suffi d’une lettre découverte par Claude Shopp entre Alexandre Dumas fils et George Sand qui nous dévoile ce secret.

Le célèbre tableau sera visible au MAHJ à partir du 10 octobre.. pour l’expo Sigmund Freud, sacré programme ! Un prêt exceptionnel du Musée d’Orsay. (Article à venir)

Eugène Disdéri
« Constance Queniaux » 1860
Coll. Musée d’Orsay

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme

10 octobre 2018 – 10 février 2019

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme

  • Itinérance 2018 – Académie des Beaux-Arts

Artistes de la Casa de Velazquez. Académie de France à Madrid 2018

Jusqu’au 14 octobre

23 quai de Conti – 75006 Paris

http://www.academiedesbeauxarts.fr/actualites/page.php?id=528

ARTISTES

Marie B. SCHNEIDER /// 1984 /// France /// Photographie – Clément CARAT /// 1991 /// France /// Sculpture – David DE BEYTER /// 1985 /// France /// Photographie – Nicolas DELPRAT /// 1972 /// France /// Peinture – Frédéric DIALYNAS SANCHEZ /// 1983 /// France /// Peinture – Sylvain COUZINET-JACQUES /// 1983 /// France /// Photographie – Juliette LE ROUX /// 1982 /// France /// Dessin – Dmitry MAKHOMET /// 1975 /// Biélorussie /// Cinéma – Randa MAROUFI /// 1987 /// Maroc /// Vidéo – Lucile PIKETTY /// 1990 /// France /// Gravure – Amélie SCOTTA /// 1983 /// France /// Dessin – Alejandro AZÓN BALLARÍN /// 1984 /// Espagne /// Peinture Bouriser annuel de la Diputación de Zaragoza – Javier PALACIOS /// 1985 /// Espagne /// Peinture Boursier annuel de la Ville de Valence

  • Picasso Bleu et rose

Encore Picasso, me direz-vous, mais pourtant on ne s’en lasse pas et je dois dire que je me suis précipitée au musée d’Orsay pour découvrir les oeuvres de jeunesse de l’artiste.  Je n’ai pas été déçue, beaucoup de tableaux proviennent de collections particulières. L’artiste a à peine 20 ans et son talent nous saute aux yeux. Je garde le souvenir de la pureté de  cet « Enfant au pigeon » peint en 1901 provenant d’une collection particulière.

Musée d’Orsay

Jusqu’au 6 janvier 2019

 

  • Eblouissante Venise, Venise, les arts et l’Europe au XVIIIe siècle

Grand Palais

Jusqu’au 21 janvier 2019

  • Alphonse Mucha

Musée du Luxembourg

Jusqu’au 27 janvier 2019

https://museeduluxembourg.fr/expositions/alphonse-mucha

affiche de l’exposition Alphonse Mucha
Réunion des musées nationaux – Grand Palais
2018
© Mucha Trust 2018

  • Alias Daniel Cordier

Sotheby’s Paris 

Vente de la collection de Daniel Cordier, marchand de Jean Dubuffet, théoricien de l’art brut et ancien secrétaire de Jean Moulin qui s’était déclaré marchand d’art pendant la guerre.

Deux ventes une le 27 septembre et une autre en ligne jusqu’au 1er octobre.

Jean Dubuffet, Simon Hantaï, Henri Michaux, Georges Mathieu, Enrico Baj, François Rouan…

Alias Daniel Cordier / enchérir en ligne jusqu’au 1/10/2018

Florence Briat Soulié

 

 

Parigi… Venezia… le lion de Saint Marc sort ses griffes !

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Les Parisiennes vous emmènent en voyage !

Départ au lever du jour

Première étape au Grand-Palais à Paris où une magnifique exposition a commencé le 26 septembre « EBLOUISSANTE VENISE, Venise, les arts et l’Europe au XVIIIème siècle ». Une très belle scénographie de Macha MAKEÏEFF nous entraîne à travers le mythe, les fastes vénitiens et toutes ses formes artistiques. Des artistes comme Piazzetta, Tiepolo, Canaletto, Corradini ou encore Porpora et Vilvaldi font déferler leurs talents sur cette ville magique qui fascine alors toute l’Europe avant l’arrivée des armées de Bonaparte en 1797.

La musique tient une place majeure au sein de La Serenissima Republica di Venezia et vous aurez peut-être la chance d’assister à un concert pendant votre visite !

Autre curiosité, la veduta (vedute) : « vue peinte très détaillée, en générale de grand format d’un paysage urbain ou d’autres panoramas qui reproduit ce que le regard saisit. Par la rigueur des lignes tracées, l’exactitude topographique, les peintres restituent le cadre de la vie quotidienne avec précision. » Par cet exercice de nombreux peintres et spécialement CANALETTO mettent en relief les richesses de Venise et sa puissance politique.

Notons que la portraitiste ROSALBA CARRIERA présentée à Paris par le collectionneur et mécène Pierre Crozat influencera durablement le portrait au pastel français et particulièrement Antoine Watteau.

Je remarque cette sculpture d’ANTONIO CORRADINI et cette « Allégorie de la Foi ». A partir de 1717 cet artiste inaugure une série de figures très subtilement voilées inspirées de la statuaire antique : « Il réussit grâce à une virtuosité extraordinaire à représenter le visage couvert d’un voile transparent. » Magnifique !

Terminons par ce joli mobilier vénitien…

Deuxième étape à Venise cette fois. J’arrive de bon matin, le linge sèche encore aux fenêtres et un magnifique motoscafo me dépose à ma Pensione. Quel rêve !

 

Je déambule, me baigne au Lido et le soir venu, dos au Palais de Doges, je pense à ma visite sur l’ile de San Giorgio Maggiore où la Fondation Giorgio Cini s’ouvre au public pour la première fois. L’exposition HOMO FABER se termine le lendemain et sacre l’artisanat européen au regard du design contemporain. Vaste programme, vaste parcours, beaucoup de monde.. mais dans les jardins de ce paisible lieu le Vatican nous dévoile un projet pour la Biennale des plus étonnants !

A l’occasion de la Biennale de Venise, le Vatican dispose pour la première fois d’un pavillon ou plutôt d’un territoire dans les jardins de la Fondation Cini sur l’île de San Giorgio Maggiore et a demandé à des architectes de renom de réaliser des chapelles qui invitent à un « voyage sensoriel et spirituel » et qui pourront prendre place par la suite dans des lieux dépourvus de lieu de culte.

Fin de journée au Palazzo Venier del Leoni à la PEGGY GUGGENHEIM Collection où une exposition temporaire retrace l’oeuvre de OSVALDO LICINI. Avec Caroline nous retiendrons des oeuvres tardives peuplées de figures mystiques.

Impossible d’échapper aux chefs d’oeuvres de la collection permanentes ! Accueillies par un majestueux mobile de CALDER, Caroline a un coup de foudre pour ce « Très Rare Tableau sur la Terre » de Francis PICABIA de 1915 puis un autre pour ce Franck STELLA de 1968-1969.

Nous ne manquerons pas de rire en redécouvrant la sculpture en bronze de MARINO MARINI dont l’emplacement a été soigneusement choisi par Peggy Guggenheim afin d’avertir ses hôtes de ses intentions et de ses fantasmes… de toute évidence on était prévenu !

Marino Marini « L’Angelo de la Città » 1948

Je termine ce beau voyage avec Caroline par une inoubliable soirée telle que l’on peut en rêver et les imaginer à Venise… Arrivederci !

Bérangère Delorme Leclerc

Guide : « Venise comme je l’aime » de France Thierard, un guide pour se perdre..

Hôtel : https://www.pensioneaccademia.it/it/

Restaurant : https://www.lacalcina.com/fr/restaurant/

« Venise comme je l’aime » France Thierard, ed. Elzeviro
« A table à Venise » M. E. Chojnacka, ed.Lincadacqua

 

Le Best off Frieze et Frieze Masters 2018

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Au coeur du verdoyant Regent’s Park, sous un soleil radieux peu Londonien, se dressent les immenses tentes de Frieze london et Frieze Masters. Deux foires jumelles, l’une exposant le meilleur de la scène artistique Contemporaine, l’autre (Frieze Masters), présentant des oeuvres majeures allant de l’Antiquité jusqu’aux créations modernes du XXème siècle.

Devant une installation et une magnifique peinture de Joan Mirò. Nahmad Contemporary NY. ©thegazeofaparisienne

Devant une installation et une magnifique peinture de Joan Mirò. Nahmad Contemporary NY. ©thegazeofaparisienne

Première étape: Frieze London. Impatiente de découvrir la sélection des 160 exposants -comptant parmi les plus grandes galeries d’Art Contemporain du monde-, je m’avance, croisant une foule éclectique de collectionneurs, de professionnels mais aussi de personnages bigarrés, fantasques ou poétiques…. vive la « British eccentricity »!!

La foire commence par un sourire…c’est « Francesco », un immense homme, rouge à souhait, debout sur un réfrigérateur qui saute aux yeux dès l’entrée. Une oeuvre impressionnante d’Urs Fisher, toute en cire, prête à prendre feu et à brûler comme une bougie.  Poursuivant mon chemin, je retrouve avec bonheur les jeux de couleurs, de reflets et de mouvements d’Olafur Elisson…irrésistibles!

Olafur Eliasson

Plus loin, je suis subjuguée par la sculpture « Front » d’Antony Gormley.  Les oeuvres de cet artiste n’en finissent pas de m’émouvoir. Ce corps d’Homme, magnifiquement sculpté, semble s’agripper au mur pour ne pas perdre pied… Une de pièces qui m’ont le plus marquée cette année.

Antony Gormley, Thaddaeus Ropac,©thegazeofaparisienne

Quelques mots, des lettres qui se fondent en explosions vibrantes… Pour la première fois, le talentueux Idris Khan délaisse le Noir et Blanc et explore la couleur avec un triptyque de monochromes ( bleu, vert foncé et violet).

Idris Khan, Falling into the depth of the ground (vert foncé), Victoria Miro, ©thegazeofaparisienne

Idris Khan,The existence of Beauty (blue)/ Falling into the depth of the ground (dark green)/ Nothing to believe- Nothing to Doubt (purple), ©thegazeofaparisienne

Magnifiques dessins de William Kentridge à la Goodman Gallery. Cette série d’oiseaux me rappelle son grand pigeon voyageur muni d’une caméra, vue à la Frieze il y a deux ans. J’y pense encore aujourd’hui…

William Kentridge, (Twelve Birds), @Goodman Gallery

Chez Hauser&Wirth, j’admire la profondeur étonnante, la pureté et la couleur délicatement rosée d’une grande vasque de Roni Horn. L’impression d’eau est si réussie, qu’en m’approchant, je m’attendrais à y voir mon reflet. De l’eau au Bouquet, il n’y a qu’un pas… que je franchis en quelques seconde en découvrant, sur le même stand, « Flowers in a vase ». Cette oeuvre spectaculaire, créée par Matthew Day Jackson, réunit tissus, aquarelle et pigments métalliques.

Matthew Day Jackson, Flowers in a vase, Textile, watercolour, woodblock print , silkscreen.. on paper, Hauser&Wirth, ©thegazeofaparisienne

Mon grand coup de coeur de cette 16ème édition va à Johanna Unzueta. Cette artiste chilienne présente des dessins d’un rare finesse, rappelant le motif de la broderie. Une merveille. Mais…je ne suis pas la seule à m’émouvoir devant ce travail subtil!  La Tate Modern vient d’acheter mon oeuvre préférée dans le cadre de son projet annuel d’acquisition. Et tout le stand a déjà été vendu!!! Une artiste à suivre de près…

Johanna Unzueta, oeuvre achetée par la Tate Moderne, @ Proyectos Ultravioleta

Je termine la Frieze avec un joli soleil de Valentine DeWain, un disque jaune-orangé dont la forme pure fait rayonner la couleur.

Valentine DeWain, Cercle Gold to sepia 1970, @Almine Rech Gallery, ©thegazeofaparisienne

Deuxième Etape: Frieze Masters. Je traverse le parc vers d’autres découvertes. Là m’attend un voyage, le temps s’étire entre les oeuvres Antiques et les créations Modernes, entre les continents et les cultures. La sélection de grande qualité, très riche et variée tient la curiosité en éveil…une magnifique édition 2018!

Barbara Hepworth, recréation du jardin de sculpture de l’Artiste,Galerie Dickinson,©thegazeofaparisienne

L’émerveillement commence dès l’entrée, avec le sublime jardin de sculptures de Barbara Hepworth. La galerie Dickinson a recréé l’ambiance du jardin de l’Artiste Anglaise à St Yves (Sud Ouest de l’Angleterre), restituant ainsi le dialogue entre ses créations et la nature généreuse qui les a inspirées…. un enchantement!

Barbara Hepworth, The River Form, 1965, @Dickinson

Autres Sculptures Modernes attirantes, avec les créations du Croate Ivan Kozaric auquel Gregor Podnar consacre un solo show. J’aime particulièrement une tête en bronze noire,  illuminée d or, qui porte le titre de « The Action of Sun ».

Ivan Kozaric,The Action of the Sun,@Gregor Podnar, ©thegazeofaparisienne

Voyage en Asie à la GalleryHyundai. Je découvre des panneaux Coréens en bois, de toute beauté, datant du19ème siècle. Ces panneaux sont illustrés de livres et des objets de la vie quotidienne, révélant le passage de l’ère austère du Confucianisme à une société plus individualiste qui s’ouvre à la consommation. Plus loin, je m’intéresse à un vase Japonais du XXème siècle, du céramiste Kuriki Tatsusuke, tout de noir et d’argent, séduisant par sa forme généreuse et son graphisme élégant.

Chaekgeori, Dix pans de bois peint, GalleryHyundai, ©thegazeofaparisienne

Kuriki Tatsusuke,1980, ©thegazeofaparisienne

Détour par le continent Américain, avec une série d’oeuvres aux couleurs primaires et au traité naïf. Un plongeon dans l’époque de la conquête de l’Ouest, des colons Américains et des Indiens.  Cette oeuvre, attribuée à  Big Spring, retrace une scène de guerre contre les Indiens et m’a particulièrement touchée par l’énergie qui s’en dégage.

War Record, Attributed to Big Spring, Blackfoot, ca, 1915,Donald Ellis Gallery, ©thegazeofaparisienne

Au Travail! Quelques décennies plus tard, c’est une représentation typique d’un cadre de travail à l’Américaine qui m’attire. J’aime la précision du trait, presque architectural, aseptisé de Wayne Thiebaud.

Wayne Thiebaud, Office, 1985-1999,@Acquavella,©thegazeofaparisienne

L’Espagne est à l’honneur chez Nahmad Cotemporary, avec des chefs -d’oeuvre magnifiques. Le plus beau Tápies que j’ai jamais vu, immense, représentant une paire de souliers en sable. Sur le même espace est accroché un exceptionnel Miró. Le dessin gracieux semble esquisser un doux visage coiffé d’une lune verte.

Antoni Tápies, 300×225 cm, @Nahmad Contemporary

Joan Mirò, @Nahmad Contemporary

Côté photo, je retrouve avec bonheur les images d’André Kertész, dont j’avais admiré une oeuvre, lors de l’exposition de la collection Gilman à Lausanne. Magie poétique, silhouette des arbres se découpant dans une nuit enneigée, ou reflet d’un gratte-ciel Américain dans une cours d’eau.

André Kertész, Washington square at night, @Bruce Silverstein

André Kertész
@Bruce Silverstein

Photos de femmes: Sensuelle, avec une oeuvre de jeunesse de Cindy Sherman ou Féministe avec Annagret Bilder à la galerie Saltun qui lui consacre un solo show. Cette femme, artiste emblématique du mouvement féministe dès les années 70, se met en scène et brode de fil noir son corps photographié . Elle y représente l’idée d’une femme « muselée », qui peine à se faire entendre.

Cindy Sherman, Film still, 1979, @Bruce Silverstein, ©thegazeofaparisienne

La Galerie Continua nous emmène dans la Russie de l’Union Soviétique, avec un solo show d‘Ilya Kabakov. Ce dernier a crée un personnage fictif de toute pièce, Charles Rosenthal, dont il nous fait partager les pensées et les expériences de sa vie quotidienne en Russie, par des tableaux, des textes, des installations etc.. Loin de se poster en contestataire ardent du régime Soviétique, Kabakov porte un message plus nuancé et le décrit comme un projet utopique au même titre que les autres modèles économiques de notre monde .

Retour en Angleterre. Je m’arrête devant un magnifique tableau tissé d’une Anglaise que j’aime tant…Sheila Hicks bien sur!

Sheila Hicks,Asclepion, 2018,20 cordes Sauvages, @Alison Jacques Gallery
©thegazeofaparisienne

Londres ayant déjà revêtu son habit de nuit, je clôture ce « best off » par un sublime soleil Noir du New-yorkais Richard Poussette-Dart, faisant écho au soleil ambré de Valentine DeWain .

Richard Poussette-Dart, Presence, cercle of Night 1976, @Pace ,©Thegazeofaparisienne

Je sors de Frieze & Frieze Masters avec des étoiles pleins les yeux, dans un Londres vibrant au rythme de l’Art, foisonnant, surprenant, éblouissant !

Caroline d’Esneval

 

 

A Paris pendant la Fiac

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Peur de vous ennuyer pendant la Fiac, voici quelques idées pour passer le temps au cas où !

ANNONCE

  • Centre Pompidou – Prix Marcel Duchamp

Cette année il est décerné à Clément Cogitore, très attendu ! “The evil eye »  , Intensité visuelle et sens du conte. Une oeuvre qui se situe entre le cinéma et l’art contemporain.

GALERIES, MARAIS

  • Galerie RX

présente l’artiste autrichien Hermann Nitsch (né en 1938 à Vienne) « Paintings only », des oeuvres des années 70 à nos jours. Un artiste du mouvement de l’actionnisme viennois Des oeuvres souvent réalisées lors de performances. En 1975, invité à la seconde édition de la Fiac, l’artiste offrait sa 48e action au public.  Un artiste impressionnant, qui le jour du vernissage n’hésite pas à retoucher ses oeuvres, sur une il rajoute des morceaux de sparadrap. Sur les toiles de grandes coulées rouge sang, des éclaboussures de couleurs, du noir nous sautent au visage. 

« Pour Nitsch comme pour Antonin Artaud, la scène doit être un forum pour l’action immédiate et violente où sans un élément de cruauté à la base de chaque performance, le théâtre n’est pas possible…  »  Denise Wendel Poiray

Commissaire : Denise Wendel Poiray
11 octobre – 24 novembre 2018

http://www.galerierx.com/fr

  • Galerie Suzanne Tarasieve

40 ans de galerie, ça se fête !

A voir absolument

« Insoumises expressions » jusqu’au 5 janvier 2019

Sacrés artistes allemands :  Baselitz, Immendorff, Katz, Lüpertz, Penck et Polke

En 1987, Suzanne Tarasiève découvre Baselitz à travers le film de Heinz Peter Schwerfel. C’est une révélation.

Un catalogue préfacé par Eric Darragon.

Galerie Suzanne Tarasieve – Insoumises expressions

Catalogue de l’exposition. « Insoumises expressions » jusqu’au 5 janvier 2019

« En 1991, je me rends à Berlin pour la première fois. Il y souffle une énergie qui me traverse tout le corps. Au Martin-Gropius-Bau, c’est l’exposition Metropolis. Ils sont tous là : Baselitz, Lüpertz, Penck, Immendorff, Kieffer, Richter. C’est alors que je fais connaissance d’un homme délicieux, Rudolf Springer, le premier marchand de Baselitz. Je me plaisais à parler avec lui de sa vie bien remplie, il avait 90 ans. Il me fera rencontrer Michael Werner. Apparait aussi dans le cercle de mes connaissances berlinoises une figure terriblement attachante, Benjamin Katz. Photographe au regard acéré, il était la mémoire vivante de tous ces artistes copains depuis les beaux-arts. Le soir nous finissions la journée au Paris Bar, lieu mythique orchestré par Michael Würthle, artiste, comédien, chanteur, musicien. C’était le rendez-vous de toute la scène berlinoise. En 2011, au Loft 19 à Belleville j’organiserai l’exposition le Paris Bar à Paris. Quelle belle aventure ! » Suzanne Tarasieve

Galerie Suzanne Tarasieve

VU A DROUOT,  ENCHERES A SUIVRE

 

  • Chez Thierry de Maigret

Ancien fonds de la galerie Stadler, 51 rue de Seine, Paris – 1955 – 1999

A souligner, un super catalogue, classant les artistes par ordre alphabétique, très complet retraçant leur histoire et celle de la galerie.

Repérés : Jean Fautrier, Hermann Nitsch, Urs Lüthl, Arnaud Rainer… de nombreuses oeuvres d’Antonio Saura. Des prix très abordables..

Photographies, estampes, toiles…

Thierry de Maigret – Vente Stadler – 18 & 19 octobre 2018

Salle 10 et 16 à l’Hôtel Drouot, jeudi 18 et vendredi 19 octobre à 14h.

  • Maison de ventes Millon

Une grande toile d’Olivier Debré (1920-1999) qui sera mise aux enchères le 19 novembre 2018.

Olivier Debré (1920-1999) « Sans titre » 1983-1984 – Huile sur toile 178 X 305 cm

  • Vu chez Fauve Paris

Fernand Léger, une oeuvre cubiste, la collection d’art du vicomte b. vente Daniel Cordier, la suite avec la collection de son premier de Cordier (voir vente Daniel Cordier, Sotheby’s) avec des oeuvres de Miodrag Djuric dit Dado (1933-2010), Henri Michaux(1899-1984), …

Jeudi 18 octobre 2019 à 19h

49 rue Saint Sabin

Fauve Paris vente du 18/10/2018

EXPOSITIONS, NEWS

  • Institut Giacometti, carte blanche à Annette Messager « Nos chambres »

Commissaire :  Christian Alandete.

Jusqu’au 13 janvier 2019

https://www.fondation-giacometti.fr/fr/evenement/75/alberto-giacometti-annette-messager

  • Fondation Cartier – Géométries Sud, du Mexique à la terre de feu.

Jusqu’au 24 février 2019

Fondation Cartier – Geométries Sud

  • Centre Pompidou – Le cubisme 1907-1917

Une magnifique rétrospective du cubisme, les prémices avec de magnifiques oeuvres de PIcasso, Braque. Leurs influences Cézanne, mais aussi les collections d’art primitif de Derain. Un très beau portrait de la mécène Gertrude Stein. La ville de Paris de Robert Delaunay, Picabia, Malevitch, Mondrian, une suite de chefs-d’oeuvre. Les oeuvres des frères de Marcel Duchamp, le sculpteur Raymond Duchamp Villon, ou celles du peintre cubiste Jacques Villon. Une immense exposition à découvrir en prenant son temps.

Jusqu’au 25 février

Centre Pompidou – Le cubisme

 

  • Markus lupertz dans l’atelier du Musée de la Vie Romantique 

A nouveau une belle rencontre avec l’artiste allemand, dans le merveilleux jardin du Musée de la Vie Romantique, situé dans ce quartier de la Nouvelle Athènes. Markus Lupertz installe dans l’atelier d’Ary Scheffer ses petites sculptures en plâtre recouvertes de cire colorée, représentant des figures mythologiques. Nous sommes accueillies par un imposant personnage sans tête !

Article The Gaze of a Parisienne Markus Lupertz

Markus Lupertz – Musée de la Vie Romantique

 

 


Fiac issimo…

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Ma visite Fiac &  « best list » en 2e partie. 

Chaque année, c’est la même chose et pourtant, lorsque les portes du Grand Palais s’ouvrent sur la nouvelle Fiac, c’est avec enthousiasme que je commence ma visite. Le grand soleil qui illumine Paris rajoute à ce sentiment.  Un air de vacances flotte sur la capitale qui est investie par toutes sortes d’oeuvres d’art disséminées hors les murs.  Avides de surprises, d’étonnements, d’émerveillement, nous partons à la quête de sensations d’art!

Bien-sûr après Pinault et Arnault, qui se partageaient le Grand Palais dès 9 h du matin .

Apparaissent les Basquiat, les Franz West, Juan Miro, Markus Lupertz,  expositions en cours obligent ! les oeuvres du galériste Daniel Cordier dispersées aux enchères, il y a quelques jours se retrouvent  Ubu Gallery.  Toujours aussi les impondérables Calder, Soulages, Anish Kapoor… Cette année à la galerie Hauser & Wirth, spéciale dédicace à la merveilleuse et tourmentée Louise Bourgeois  Les matins se lèvent, 1910, une oeuvre poétique sur un papier de plus de 4m de long, exécutée un peu avant sa mort .  Allée centrale, j’aperçois sur son stand Thaddaeus Ropac parlant avec Agnès Varda devant un immense Robert Rauschenberg  avec à ses pieds un Carl André.

Robert Rauschenberg & Carl André – Galerie Thaddaeus Ropac

Plus loin, Gagosian crée l’évènement avec l’installation très Instagram de Katharina Grosse Ingres Wood, des couleurs fortes, provocantes. Près de l’entrée, la galerie Michael Werner expose des oeuvres de Markus Lupertz, très en vogue ces jours-ci  (expositions à Paris au Musée de la Vie Romantique et Galerie Suzanne Tarasieve)  j’y  découvre aussi, une pierre  précieusement protégée par sa vitrine qui n’est autre que l’auto-portrait de James Lee Byar, l’idée me plait !

Self portrait 1992 & Markus Lupertz HST – Michael Werner, New York, London

Mais  assez parlé, le vous livre ma « best list », à vous de la compléter !

 

Le plus romantique : Alex Katz, une oeuvre dédiée à sa femme et muse Ada

https://gavinbrown.biz/

Alex Katz Golden Image 2017 &; Ada Outline 2017 mirror polish stainless steel – Gavin Brown’s Enterprise

La plus littéraire : Pierre Aléchinsky, artiste Balsacien

http://www.galerie-lelong.com/fr/

Juan Miro & Pierre Alechinsky – Galerie Lelong & Co

La plus Instagram : Katharina Grosse, à la recherche du meilleur post !

https://gagosian.com/

Katharina Grosse Ingres Wood Gagosian

La plus forte : Huma Bhabha au garde à vous sur notre passage

https://www.salon94.com/

Huma Bhabha – galerie Salon 94

La plus brillante  :  Rudolf Stingel, une quête du temps, des vanités

https://www.paulacoopergallery.com/

Rudolf Stingel, Galerie Paula Cooper

La plus addict : Andy Warhol « Diamonds » sinon rien …

http://www.vdwny.com/gallery

Andy Warhol « Diamond Dust Shoes » 1981 Galerie Van de Weghe Fine Art

La plus émouvante : Louise Bourgeois, tout est dit !

https://www.hauserwirth.com/

Louise Bourgeois « Les matins se lèvent » 1910 . Galerie Hauser & Wirth

La plus prometteuse Ramin Haerizadeh  très  royale « Cup of tea » !

http://www.insituparis.fr/

Ramin Haerizadeh « Unttitled » (mall of Emirates) 2014 – 2017 Galerie In Situ

La plus parisienne : Alain Séchas en couverture du Point évidemment ! voir article The Gaze, visite atelier d’Alain Séchas

https://www.laurentgodin.com/

Alain Séchas – Galerie Laurent Godin

La plus raffinée : Alexander Calder « à bout de souffle »

Alexander-Calder – Galerie Van de Weghe Fine Art

 

 

La plus effrayante : Gilles Barbier et ses messages interdits…

http://www.galerie-vallois.com/

Gilles Barbier « Bienvenue dans l’espace tube » 2017 – Galerie Vallois

La plus construite : Alexander Brodsky et ses villes imaginaires

https://www.richardsaltoun.com/

Alexander Brodsky galerie Richard Saltoun

La plus imposante : Giuseppe Penone, une oeuvre forte et pure !

https://www.mariangoodman.com/

Giuseppe Penone Corpo di pietra – rami 2016 Galerie Marian Goodman

La plus discrète : Prune Noury la délicatesse de ses Terracotta Daughters

https://www.templon.com/new/gallery.php?la=fr

Prune Noury Galerie Templon

La plus Pigalle : Cooper Jacoby, Mélanie Matranga, Aaron Garber & Max Hooper Schneider les artistes de la galerie High Art

https://highart.fr/

Galerie High Art avec Cooper Jacoby, Mélanie Matranga, Aaron Garber & Max Hooper Schneider

La plus déco : Kamilla Bischof, un conte haut en couleurs

http://www.sandy-brown.com

Kamilla Bischof « Cosmetic Songs » Galerie Sandy Brown

La plus couture : Sheila Hicks bien sûr, une belle rencontre, il n’y a pas longtemps au Centre Pompidoiu

http://www.galleriaminini.it/

Sheila Hicks Unttilted 2018 Galleria Massimo Minini

La plus énigmatique :  Alighiero E Boetti, saurez-vous déchiffrer le message. Un indice : servez-vous des virgules. 

http://www.vedovigallery.com/

Alighiero E Boetti – – Vedovi Gallery

A votre tour, je vous attends  !

Florence Briat Soulié

 

20 ans au MAHJ avec Sigmund Freud

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Par Laetitia Launiau

Exposition à voir !

Pour fêter ses 20 ans, le MAHJ (musée d’art et d’histoire du Judaïsme) organise une exposition sur Sigmund Freud. Ce neurologue méconnu en France dans les années 20 était un scientifique extrêmement rigoureux.  Se disant athée car il prônait une science universelle,  Freud revint à ses origines judaïques vers la fin de sa vie.

Grâce au talent du scénographe Hubert le Gall, le chemin scientifique, intellectuel et spirituel à travers les petites salles du musée est un plaisir fluide et une formidable source d’enrichissement. L’exposition est rythmée par les objets, écrits et dessins du médecin scientifique et est mise en lumière grâce à des peintures, objets, dessins, affiches, sculptures d’artistes contemporains de Freud.

Elle a pour toile de fond l’évolution du travail médical, scientifique et psychanalytique de Freud. Une visite ponctuée par 3 grandes oeuvres : le tableau de E-L Pirodon, “une leçon du docteur Charcot à la Salpêtrière”, le tableau de G. Courbet “l’Origine du monde” et la sculpture en moulage de plâtre du Moïse de Michel Ange prêté par le musée des beaux-arts.

Charcot son mentor, Freud collectionneur

Tout commence avec ce tableau mettant en image une scène de théâtre de la folie avec comme personnage principal le docteur Charcot que Freud admirait non seulement pour son travail sur le corps mais aussi pour sa collection d’oeuvres d’art et son génie “visuel”.  Grâce à lui, non seulement Freud quitte le domaine médical pour entrer dans le monde étrange de l’hypnose destiné à guérir les comportements hystériques mais aussi, il va lui donner le goût de collectionner les antiques.

Orgueil et narcissisme :  théorie des  3 humiliations

L’exposition insiste sur les principales théories élaborées par Copernic, Darwin et Freud sur l’orgueil et le narcissisme humains. Des oeuvres illustrent les 3 humiliations de l’homme. Celle cosmique de Copernic qui ne place plus la terre au centre de l’univers L’humiliation biologique de l’homme avec la théorie de Darwin qui le considère non plus comme une créature de Dieu mais comme un descendant du singe. Enfin, son humiliation psychiatrique prôné par Freud lui-même où l’Inconscient prédomine sur le Moi.

 

Iconographie de la femme folle

Tout au long de l’exposition, une image qui se répète sans cesse : cette posture des malades de Charcot dans les hôpitaux et celle des actrices parisiennes dans les opéras,  que l’on retrouve au fil des siècles dans l’histoire de l’art, telle que “la médecine” de G. Klimt, “le Cri” de E. Munch ou “Méduse” de Caravage.

La méduse a toujours fasciné et bien avant Charcot, on baignait dans le climat de la folie et de l’emprise de la femme folle.   La psychiatrie s’inspire des images iconographiques, de la littérature et du théâtre.

Nadar (1820-1910) Sarah Bernhardt dans le rôle de Théodora, Bayeux après 1884

Pour Jean Clair, Freud est un homme du XIXe siècle, contemporain de Maupassant qui écrit “Chevelure” en 1884. Salle après salle, on traverse un théâtre de folies, de tumultes, de convulsions pour entrer dans un monde de silence, d’écoute et de parole.

Le divan – l’écoute du patient

La parole ne se libère qu’en l’absence de visage. On expérimente le divan, diwan qui donnera “douane”, lieu où les choses sont admises ou non. La position allongée favorise l’émergence de l’imaginaire et du transfert. Le patient est actif et la parole lui appartient. L’analyste caché derrière le patient est dans l’écoute. Freud explore le domaine de l’inconscient et découvre le pouvoir de l’interprétation des rêves. Il découvre également que l’inconscient est peuplé de fantasmes sexuels et violents.

L’artiste voyeur et exhibitionniste

Dans ses écrits, Freud décrit la “libido” comme une énergie vitale ayant sa source dans la sexualité. Mais pour lui il y a une contradiction entre le plaisir égoïste de l’individu et les attentes convenues sociales. Ce refoulement de la libido entraînerait les troubles psychiques et les névroses. Le rapport à l’image de la sexualité est compliqué. Le début du XXe siècle connaît un intérêt considérable sur ce sujet. A la fois chez les scientifiques mais aussi chez les artistes. Pour Freud, l’artiste est à la fois un voyeur et un exhibitionniste. En Europe , A. Rodin et J. Pascin ou G. Klimt, O. Kokoschka et E. Schiele à Vienne traitent de ce thème avec beaucoup de crudité.

Egon Schiele (1890-1918)

Mais Freud ne s’est pas intéressé à ces artistes, même s’il a eu quelques échanges avec Klimt. L’affiche de Kokoshka représentant une Pietà sanguinaire et violente, une femme qui tue l’homme, entre la lune et le soleil donne une dimension davantage morbide ou névrotique de l’acte sexuel qu’une image heureuse.

Oskar Kokoschhka (1886-1980) Affiche annonçant la représentation de sa pièce théâtre « Assassin, espoir des femmes »

Freud avait pressenti que montrer les organes génitaux n’était pas compatible avec la beauté de l’oeuvre d’art. Le célèbre tableau de Gustave Courbet, “l’Origine du monde” est un cas limite qui a suscité bien des polémiques.  Le psychanalyste Jacques Lacan propriétaire de cette peinture avait d’ailleurs demandé à son beau-frère André Masson de réaliser un panneau coulissant la dissimulant.

Freud proche du naturalisme et du symbolisme : erreur !

Freud est souvent rattaché au naturalisme et au symbolisme mais c’est une erreur. Le mouvement surréaliste qui s’est développé en Europe dans les années 20 part de l’idée qu’il existe un arrière-langage qui correspond à nos arrière-pensées. André Breton se passionne pour la psychiatrie et principalement pour le sommeil, le rêve, les hallucinations nocturnes, ces images visuelles ou auditives qui apparaissent fugitivement au moment de l’endormissement. Mais Freud n’a jamais compris ce mouvement surréaliste.

René Magritte (1898-1967) Le viol 1945 & Giorgio de Chirico (1888-1978) Le retour de Napoléon III 1917-1918

A. Breton venu l’interviewer à Vienne et qui rêvait d’une rencontre entre la science et la poésie sera éconduit par son maître à penser. Mais la rencontre de Freud avec Salvador Dali sera plus fructueuse  Le peintre réalisera d’ailleurs 3 portraits de lui, dont celui torturé réalisé à Figueras en 1938

Salvador Dali (1904-1989) Portraits de Sigmund Freud 1938

Retour à la religion de son père

La sculpture monumentale de Moïse termine l’exposition. Moïse, symbole de la religion judaïque mais également symbole de l’homme détruisant les Tables de la Loi parce que son peuple adorait des idoles, des images. Retour au Mot, à l’écoute et l’interprétation, proches de celles talmudiques

Le tableau de Rothko, artiste d’origine juive, témoigne d’une vision mutique, un champ coloré, aux couleurs du temple de Jérusalem, peinture imprégnée du Judaïsme

Mark Rothko (1903-1970) Untitled 1964 & Michel Ange (1475-1564) Moïse Moulage en plâtre de 1836

Il faut noter les trois exceptionnelles participations à l’origine de cette exposition :

Jean Clair, commissaire, : historien d’art, conservateur général des Musées de France, ancien conservateur en Chef au musée national d’art moderne au centre Pompidou et directeur du Musée national Picasso

Philippe Comar, conseiller scientifique : plasticien, scénographe et professeur de dessin et de morphologie aux beaux-arts de Paris

Laura Bossi, conseillère scientifique : écrivain neurologue

Musée d’art et d’histoire du judaïsme

71, rue du Temple – 75003 Paris
T. 01 53 01 86 60

Jusqu’au 10 février

https://www.mahj.org/fr/programme/sigmund-freud-du-regard-a-l-ecoute-74419

Michelangelo Merisi, detto il Caravaggio (1571 -1610) Medusa c. 1595-98 – Musée des Offices Florence

Un dimanche à Chaumont sur Loire

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Par Laetitia Launiau 

Journée idyllique dans le domaine de Chaumont-sur-Loire. A 2h de Paris, sous le soleil du pays des châteaux de la Loire, un écrin où se nichent des oeuvres d’art pérennes et d’autres provisoires. Des oeuvres liées à la nature dans le parc et d’autres en relation avec l’espace et l’architecture à l’intérieur du château et dans les communs.

Eva Jospin « Folie » Installation 2018 à Chaumont sur Loire »

La présence d’Eva Jospin, artiste talentueuse et jeune femme passionnée a contribué à la richesse de ce moment car non seulement elle nous a présenté son oeuvre mais elle nous a également commenté ses coups de coeur.

 Nous étions dans un état d’enchantement où nos yeux ont vu des oeuvres d’une qualité exceptionnelle. Le cairn de l’anglais Andy Goldsworthy, principal artiste du Land Art, où pierres et végétal commençaient à s’entrelacer.

Andy Goldswortthy Cairn, installation à Chaumont-sur-Loire

Autre figure du Land Art, l’américain Patrick Dougherty s’est inspiré du lieu pour créer à l’aide de branches des cabanes monumentales.

François Méchain « L’arbre aux échelles » ©Thibaut Le Maire : Chaumont sur Loire

Les échelles imaginées par François Méchain nous invitaient à regarder le monde “haut perché”. 

Cornelia Konrads « Passage » ©Thibaut Le Maire : Chaumont sur Loire

Le “passage” énigmatique de l’artiste allemande Cornelia Konrads conçu avec des branches et rameaux trouvés sur place a reçu le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès. Caché dans les buissons et les lierres, le bloc de granit sculpté “l’oeil de la Mémoire” de Anne et Patrick Poirier nous a étonné. A voir également la sculpture en bronze de Guiseppe Penone, les cabanes de Tadashi Kawamata,

Promontoire sur la Loire de Tadashi Kawamata 2011 /Chaumont sur Loire

Et tant d’autres. L’aboutissement de ce chemin semé de multiples sources d’inspiration a été l’installation “Folie” d’Eva. L’idée de cette grotte était en elle depuis longtemps et son année en résidence à la Villa Médicis lui avait inspiré des dessins, des maquettes et des plans pour imaginer ce projet avec de nouveaux matériaux. Eva a utilisé du béton projeté et sculpté sur place et elle a réalisé en atelier des moulages à partir de pièces en carton, son matériau de prédilection. Le résultat est magique car l’extérieur de l’oeuvre qui est déjà une performance en soi ne laisse absolument pas présager du ravissement que l’on va trouver à l’intérieur. La démarche de la découverte est à la fois mystérieuse et merveilleuse.

Les communs et l’intérieur du château n’ont rien à envier à leur parc. L’installation murale de l’artiste ghanéen El Anatsui (Lion d’or à la 56e Biennale de Venise) aux allures de grandes étoffes kente composée de plus de 2 millions d’éléments de métal nous a éblouis. De même que le bois de palissade de chantier que l’artiste brésilien Henrique Oliveira (exposé au Palais de Tokyo 2013-2016) a transformé en une forme mi végétale mi animale qui épouse l’architecture de la grange. 

Tanabe Chikuunsai IV « Connexion / la Source » ©Thibaut Le Maire : Chaumont sur Loire

Nous avons été également séduit par la “Connexion/Source” de Tanabe Chikuunsai IV qui avec l’élément naturel du bambou a tissé dans une des fermes une oeuvre sculpturale en lien avec l’homme et l’histoire.

 Les 12 vitraux de l’artiste turc Sarkis installés devant les fenêtres des anciennes chambres de bonnes et dans le cadre d’une mise en scène unique et parfaitement orchestrée par l’artiste dans chacune des piècessont prodigieux.

Jannis Kounellis / Installation 2008 à Chaumont sur Loire

Et tant d’autres découvertes, telles que la laine et le papier de Sheila Hicks (“sens dessus dessous”) installées dans le grenier, les cloches de Jannis Kounellis dans une installation imaginée dans la cuisine.

De même que “les pierres et le printemps” de Gerda Steiner et Jörg Lenslinger, installation onirique et vivante dans la chapelle du château. Une pure merveille de poésie.

Une escapade culturelle à faire en lien avec le Festival International des Jardins qui a lieu de avril à novembre. Prévoir donc un week-end.

INFORMATIONS PRATIQUES

http://www.domaine-chaumont.fr/fr

Restaurants sur place

Y ALLER : 

En train (moins de deux heures)

Gare de Onzain/ Chaumont sur Loire

Liu Bolin, Le théâtre des apparences

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Lui Bolin

avec Liu Bolin devant son oeuvre , « le mur des neuf dragons », 2010 ©thegazeofaparisienne

« J’ai décidé de me fondre dans l’environnement . Certains disent que je disparais dans le paysage. Pour moi, je dirais que c’est l’environnement qui s’empare de moi » Liu Bolin

On le surnomme « l’Homme Invisible ». A la manière d’un caméleon, Liu Bolin, se dissimule dans ses photos. Silhouette droite, yeux fermés, on le devine à peine. Invisible et si présent pourtant. Devant chacune de ses photos, on ne peut s’empêcher de scruter les détails de l’image pour tenter de le repérer, au milieu d’une réalité qu’il dénonce et nous révèle.

Lui Bolin

Liu Bolin The Great wall, 2010 ©thegazeofaparisienne

Ce qui est devenue sa signature artistique, est nait d’une révolte personnelle. En 2005, pour préparer les jeux Olympiques, le gouvernement Chinois fait raser tout un quartier de Pékin, dans lequel se trouvait son atelier. Liu Bolin crée alors une première photo, où son corps se fond dans les ruines de son studio. Il symbolise ainsi sa « disparition » en tant qu’Artiste, happé par un environnement qui ne lui laisse plus de place. Cette première photo marque le début de sa carrière de photographe et inaugure la série « Hiding in the City « , reconnue aujourd’hui dans la monde entier.

Lui Bolin

Liu Bolin Policeman and Civilian n°2, 2006 ©thegazeofaparisienne

A chaque fois, le principe de construction de l’image est le même: Liu Bolin pose de longues heures dans la même posture, alors que ses assistants peignent une reproduction du décor, sur son habit au col Mao, son visage, ses cheveux. L’image est ensuite photographiée, sans aucun trucage, ni retouches postérieures. 

Lui Bolin

Liu Bolin In the woods, 2010

Le Musée de l’Elysée de Lausanne consacre, à l’artiste, une très belle rétrospective d’une cinquantaine d’oeuvres grand format, créées entre 2005 et 2017. Je suis impatiente de les découvrir, d’autant plus que, ce soir, Liu Bolin sera là !  Je l’aperçois dès l’entrée de l’exposition. Il m’apparait immense, très souriant, charmant.

Lui Bolin

Liu Bolin Water Crisis, 2013

L’Artiste Chinois commente la sélection d’images de cette monographie. Y sont réunis les principaux thèmes de son travail de « résistance »-comme il le qualifie- contre les périls d’un monde qui affaiblit l’individu au profit de la société toute puissante. Pression du pouvoir politique Chinois, hyperconsommation, urbanisation à outrance, dérives écologiques, perte d’identité, enjeux sociaux etc… sont autant de sujets que l’on retrouve, dans ses magnifiques photos.

L’exposition débute par la saisissante image de son atelier détruit puis, au fil des oeuvres, met en lumière des lieux et symboles emblématiques de la société Chinoise. La silhouette imperceptible de Liu Bolin se promène sur la Muraille de Chine, au sein drapeau national communiste, devant le grand « Temple of Heaven », à côté d’un arrêt de bus, etc… on la retrouve même incrustée dans le visage en gros plan de Mao! Lorsque viennent les oeuvres consacrées à la surconsommation, je reconnais des clichés célèbres de l’artiste, haut en couleurs et en signification.

Liu Bolin
Forest, serie Target,2013

Plus loin j’admire sa série sur l’écologie. L’une de mes préférées, car elle frappe au coeur de la fusion instinctive et essentielle entre l’homme et la nature . Ici l’humain se perd, disparait, dans une nature polluée par l’industrie. Les images, tout aussi dramatiques qu’esthétiques, révèlent le dépérissement de notre environnement et de l’homme, face à une industralisation aveugle aux conséquences qu’elle entraine.

IMG_2812

Liu Bolin The Yellow river, 2011

Plus loin, je m’arrête devant un oeil immense fait de sacs de riz, « Your World« . Est ce un cllin d’oeil à son ami JR, avec qui il a collaboré sur plusieurs projets? 

Lui Bolin,, Your world, 2014

Enfin, j’ai un grand coup de coeur pour d’étonnants éventails. Ils rappellent, dans leur composition, les peintures de la Renaissance occidentale, tandis que la représentation de la nature peinte sur les corps, suit l’expression esthétique des paysages Shanshui… une magnifique et poétique rencontre entre ces deux cultures si éloignées.

Au delà de l’aspect ludique et esthétique de leur mise en scène, les oeuvres de Liu Bolin impriment dans nos esprits, un choc de conscience.  Où va notre monde? Quelles sont les conséquences désastreuses d’une Société qui tente d’imposer ses diktats jusqu’à pénétrer le champ de la pensée individuelle? Un questionnement extrêmement légitime dans le contexte Chinois, mais qui reste une réflexion cruciale dans toutes les sociétés humaines.

A voir absolument!

Caroline d’Esneval

Liu Bolin, Le Théatre des Apparences

Musée de l’Elysée , Lausanne

Jusqu’au 27 Janvier 2019

Commissariat: Marc Donnadieu, conservateur en chef du Musée de l’Elysée & Emile Delcambre-Hirsch

Information:

En savoir + sur l’exposition de  Liu Bolin au Musée de l’Elysée de Lausanne

En savoir + sur l’Artiste: Liu Bolin vit et travaille à Pékin. Il est exposé dans le monde entier et est représenté, en Europe, Suisse et Asie, par la Galerie Paris-Beijing 

Pas de deux Paris Photo 2018

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Chaque année, Paris Photo, c’est la même chose, toujours cette attente de découvrir un trésor, la  belle image, Caroline et moi, nous sommes prêtes à nous perdre dans ces allées A B C …  du Grand Palais.

Très vite nous sommes prises dans les filets de cette foire consacrée à la photo,  nous n’avons plus qu’à choisir parmi ces milliers d’oeuvres et ce n’est pas une mince affaire !
Ce que j’aime par dessus tout c’est cette possibilité de rencontrer les artistes, leur patience et leur désir de transmettre leur  art.
Galerie RX, Denis Darzacq nous raconte avec enthousiasme ses photos de  la série « Hyper » contrepartie d’une phrase entendue il y a quelques années  » Si à 50 ans tu n’as pas ta Rolex… » ou encore ses nouvelles compositions, plus abstraites mais aussi cet emballage en polystyrène qui dévoile toute sa beauté tel un « Brancusi » .

Denis Darzacq – « Absence » 06 & 11, 2018 Galerie RX

A côté,  Sabine Pigalle nous raconte son histoire de la peinture, la beauté de nos souvenirs, sorte d’inconscient iconologique qui nous apparait au fur et à mesure sur ses diptyques. Je me souviens de l’année dernière  j’avais beaucoup aimé ses « Cranach » d’une singulière beauté.

Sabine Pigalle – Galerie RX

Cette foire est aussi pour moi une belle histoire issue d’une rencontre avec Ariane Dollfus auteur d’une biographie sur Rudolf Noureev article Rudolf Noureev – bio Ariane Dollfus , je la retrouve sur le stand rose poudré de Suzanne Tarasieve qui pour cette édition 2018, danse avec la caméra,  et pour illustrer ce thème, bien sûr l’étoile  : Rudolf Noureev, photographié sur toutes les coutures par Francette Levieux.

Galerie Suzanne Tarasieve – Chaussons de Noureev
Juergen Teller « Marie-Agnès Gillot, Plates Teller n°171. Paris 2016

Sur les murs  tout le monde danse,  Robert Mapllethorpe, Jeff Cowen, Boris Michaïlov et sa série « Dance » 1973, tous autour des pointes de Noureev !

« Noureev fût un ogre fascinant, éternel voyageur qui ne vivait que par et pour la danse. Le photographier relève d’un paradoxe indomptable : il fallait arrêter le mouvement tout en le laissant filer, capter la perfection d’un pas …. » extrait Ariane Dollfus

Francette Levieux Noureev Galerie Suzanne Tarasieve

Plus loin, les images déformées par Agnès Geoffray,  galerie Maubert, l’artiste s’approprie des archives, transforme ces souvenirs en les réinterprétant à sa sauce.

Galerie Françoise Paviot, j’adore cette histoire vraie de l’escargot qui se faufile dans la boîte aux lettres et dévore les invitations de l’artiste Joan Fontcuberta, celui-ci en tire sa série « Gastropoda ». A voir le film projeté au MK2 du Grand Palais.  Sur ce même stand deux grands tirages noir et blanc de la série « Argenterie » par Alain Fleischer sont à ne pas rater.

Alain Fleischer « De la série argenterie et autres reflets : Le couteau …  » 1984 Galerie Françoise Paviot

L’année dernière j’avais remarqué les mains de Jean-Baptiste Huynh et cette année je suis ravie de le retrouver galerie Lelong avec ce portrait de femme, il nous raconte le contexte de cette prise dans un café, un instant immortalisé dans un nuage de fumée.

Jean-Baptiste Huynh « woman Kazakhstan » 2018 – Galerie Lelong

Moi aussi j’exécute ma performance face à la photo de Marina Abramovic & Ulay encore réunis à cette occasion.

1- Abramovic & Ulay –
2 – Jürgen Klauke « Der tote fotograf » 1988:1993 – Galerie Anita Beckers

Instant méditation devant la comète en plexiglass de Chargesheimer, des négatifs retravaillés en photogram, les résultats sont de toute beauté, atmosphère très minérale. Un solo show qui montre les multiples facettes de ce photographe décédé en 1971 ,le portrait de Belmondo, ou encore des nus noir et blanc.

Un autre solo show dédié cette fois à Karl Hugo Schmölz (1917-1986) Van der Grinten Galerie.

Karl Hugo Schmölz (1917-1986) Van der Grinten Galerie

Plus loin Galerie Polka, attroupement en haut des escaliers autour des photos d’indiens de Salgado, amusante entrée sur le stand avec le backstage de William Klein.

Surprenant, dérangeant et beau  à la fois, ces « 24h de la vie d’une femme » par Michel Journiac valent le détour !

Michel Journiac « 24h dans la vie d’une femme » – Galerie Christophe Gaillard

« Go the Extra Mile » Carte blanche géniale de Pernod Ricard by  Kourtney Roy, les employés de la société jouent les « mad men » l’instant de ce projet, ambiance surannée des années 60  Le groupe est présent sur la foire depuis 2015.

Carte blanche Pernod Ricard by Koutney Roy « Bunker House, Las Vegas Pierre Chauvin & Iris Bret »

Pour la suite à vous de décider quelle sera pour vous la belle image 2018 ?

Jusqu’à demain soir 19h au Grand Palais.

Florence Briat Soulié

https://www.parisphoto.com/

Paris Photo 2018

Galerie RX 

Denis Darzacq – Galerie RX

Galerie Suzanne Tarasieve 

Jeff Cowen « Alexandra 26 » 2010 Galerie Suzanne Tarasieve

Galerie Polka 

 

Galerie Polka

Galerie Van der Grinten

Karl Hugo Schmölz (1917-1986) Van der Grinten Galerie

Galerie Atlas

Florence Henri- Atlas Gallery

Galerie Anita Beckers

Abramovic & Ulay – Galerie Anita Beckers

Galerie Priska Pasquer

Galerie Priska Pasquer

Danysz gallery

Erwin Olaf « Shanghai mooving portraits » 2018 Animation video sur 5 écrans. Danysz gallery

Galerie Lelong

Jean-Baptiste Huynh « woman Kazakhstan » 2018 – Galerie Lelong

Galerie Christophe Gaillard

Michel Journiac « 24h dans la vie d’une femme » – Galerie Christophe Gaillard

Galerie Julian Sander

 

Chargesheimer – « Portrait de Belomondo » Julian Sander

Galerie Maubert

Agnès Geoffray – Galerie Maubert

http://gallerytaikpersons.com/

Ulla Jokisalo « Invitation au voyage » 2018 & « Monocle » 2017 de la série Collection of headless women. Gallery Talk Persons

http://www.xippas.com/

Bettina Rheims « Heroïnes series » 2005olor polaroïd – Xippas

http://www.photoandcontemporary.com/

 

Angela Lo Priore « Stairs Obsesssion » #13  » 2018 – Galerie Photo & Contemporary

https://www.galeriecameraobscura.fr/

Michael Kenna – Galerie Camera Obscura

 

 

 

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