Quantcast
Channel: THE GAZE OF A PARISIENNE
Viewing all 711 articles
Browse latest View live

3 expos sinon rien !

$
0
0

Celle de Constance Guisset qui malheureusement vient de fermer ses portes, mais pour vous quelques images de The Gaze, la collection de bijoux d’artistes de Diane Venet aux Arts Déco et une petite nouvelle, passionnante,  celle de la Maison de l’Amérique Latine « L’Invention de Morel ou la Machine à Images »

 

Pour les retardataires CONSTANCE GUISSET exposait jusqu’au 11 mars au MAD de Paris. Cette exposition s’intitulait ACTIO!

Constance Guisset à la fois designer et scénographe présentait tout son univers, par touches dans les collections permanentes dans la partie du musée repensée par JEAN NOUVEL. J’insisterai sur ce dernier parcours de visite qui m’a le plus charmée. Animer l’espace, jouer avec la lumière, s’inspirer de la nature, répondre à nos exigences : sont  les caractéristiques de cette artiste que je vous laisse apprécier en images

Constance Guisset

MAD Paris

 

A découvrir jusqu’au 8 juillet, toujours au MAD « De Calder à Koons, bijoux d’artistes, la collection idéale de Diane Venet ». De nombreux artistes modernes et contemporains se sont intéressés aux bijoux et Diane Venet, femme du sculpteur Bernar Venet,  qui en collectionne depuis plus de 30 ans. A cette collection s’ajoutent des prêts de familles d’artistes et de galeries pour nous donner un aperçu étonnant de cet art à part entière. D’ailleurs : bijoux ou sculptures d’art…? Allons voir !

Plasticiens, peintres ou sculpteurs chacun s’approprie le bijou sans  forcément le réaliser. Ces projets sont alors confiés à des orfèvres comme l’atelier de François Hugo ou l’atelier de Giancarlo Montebello à Milan. Ces pièces principalement uniques sont souvent réalisées pour des proches. En bronze, en or, en cuivre,   parfois épurés,  symboliques,  ces bijoux-sculptures restent un témoignage anecdotique par rapport à la production de l’artiste.

Diane Venet explique que « toutes ces oeuvres (…) proposent un regard nouveau sur cette création qui adapte le vocabulaire plastique de l’artiste aux exigences évidentes du bijou, telle que la taille, le poids, la portabilité (…) ce que ces oeuvres impliquent avec le corps en font des objets d’art à part entière. »

MAD Paris

 

En avant-première, à la Maison de l’Amérique Latine « L’Invention de Morel ou la Machine à Images » jusqu’au 21 juillet. Inspiré du roman fantastique de ADOLFO BIOY CASARES et sous le commissariat de Thierry Dufrêne, une quinzaine d’artistes présentent des oeuvres toutes plus étonnantes les unes que les les autres et souvent interactives pour illustrer ce rapport que nous avons avec l’image. Dans un premier temps il est préférable de lire ou de relire le roman afin de s’imprégner de ce récit fantastique où science, amour, spiritualité et poésie nous demandent à réfléchir. Véritable manifeste, cet ouvrage a indéniablement influencé de nombreux artistes et il reste terriblement actuel. Impressions et réflexions garanties !

Ainsi, photographies, hologrammes, installations, video-projections, ou encore bande-dessinée viennent « relancer la machine » décrite dans livre. Celle qui permet une duplication « vivante » de notre monde par l’image en nous garantissant l’éternité ? That is the question !

 

Maison de l’Amérique Latine


Salon du dessin 2018

$
0
0

Le Salon du Dessin, une institution au Palais Brogniart, référence internationale, de très grande qualité ouvre ses portes du  21 au 26 mars. Les exposants ont revêtu leurs plus beaux atours, et c’est à celui qui présentera la plus belle merveille, l’année dernière j’avais été éblouie par un dessin de Lucian Freud, cette année, je rêve de découvrir un nouveau trésor … Mon conseil, le lundi est une journée très agréable pour la visite !

Un défilé d’autoportraits , études, pastels, croquis, un gribouillis de Giacometti devient un chef d’oeuvre, je m’arrête devant les moustaches de Dali, amusée. Un petit livre de Paul Bourget Un scrupule dont la couverture est illustrée par Renoir, offert par Paul Gallimard à sa femme me séduit. Un beau bouquet d’hortensias me rappelle ma Bretagne. Plus sérieusement, je m’arrête devant une étude de tête de Saint Jean Baptiste, d’un élève de Léonard de Vinci, Cesare Sesto (1477- 1523)  on remarquera les cheveux tirés vers le haut, déjà vendu. Un portrait de Françoise par Picasso est fracassant de simplicité. C’est l’ Histoire que nous rappellent  ces dessins, comme ce pastel de Edouard Vuillard  confisqué en 1941 et envoyé au Jeu de Paume et restitué à la famille en 1945 sur le stand de la gallerie  Stephen Ongpin Fine Art.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Chaumet est présent également et présente ses dessins préparatoires pour les diadèmes ainsi que leurs maquettes, très utiles pour une séance d’essayage Place Vendôme et choisir celui qui nous conviendra !

Un petit tour au Prix Guerlain décerné jeudi à Mamma Andersson.

https://www.salondudessin.com/fr/accueil/

Drawing Now 2018

$
0
0

« C’est très bien de copier ce que l’on voit : c’est beaucoup mieux de dessiner ce que l’on ne voit plus que dans sa mémoire  » Edgar Degas

 

Une semaine à Paris, une semaine du dessin,  ancien moderne ou contemporain. La vie parisienne, artistique très rive droite, sera absolument vouée au trait de crayon.

Le dessin, le trait de l’artiste, l’esquisse de l’oeuvre, point de départ des sentiments de l’artiste, la feuille blanche du peintre. Celle qui nous dévoile ses secrets, sa liberté, son inspiration ..D’où  l’importance du dessin , son statut d’oeuvre à part entière.

Au tour Drawing Now du 22 au 25 mars au Carreau du Temple, de nous révéler les nouveaux talents mais aussi ceux d’artistes actuels renommés, je pense aux portraits de Gérard Fromanger (cf article Gérard Fromanger, visite atelier)qui cette année pour son solo show  présente ces portraits d’Amis : Marcel Duchamp, Alberto Giacometti…si proches des dessins neuronaux et de la carte-mère informatique, si précurseurs de l’intelligence artificielle (IA). La célébration du 22 mars 1968 ne peut manquer de me faire penser à cet artiste

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Je retrouve les dessins de Lenny Rébéré. J’adore l’histoire de la petite brodeuse chinoise Sha Bigfeng qui dessine ses portraits de famille, sur le stand de Suzanne Tarasieve, je m’attarde cette fois -ci non pas dans les forets en carton d’Eva Jospin mais devant ses dessins. Un peu plus loin Galerie Particulière, Mathieu Dufois  nous fait son cinéma…

Un salon bien connu des amateurs de dessin contemporain qui prend de plus en plus d’ampleur.

Je vous laisse découvrir le dessin de vos rêves…

https://www.drawingnowparis.com/

Florence Briat Soulie

 

Un mois de mars mouvementé-chroniques d’une New Yorkaise

$
0
0

On entend souvent dire que New York est la ville qui ne dort jamais …

Le mois de Mars à New York est un mois sans répit… aussi animé que le mois de Mai qui est orchestré par les ventes d’Art Contemporain des grandes maisons de ventes, le mois de Mars à New York est le mois de foires majeures (ADAA, Armory Show) et foires en expansion (Indépendant, Nada..). Ce mois fut aussi un mois riche en musique, fort en chansons.

IMG_6425

Dans cette ville qui ne dort jamais; tout semble prétexte à l’exposition d’installations, de fantaisies dont on ne se lasse jamais. Amusée, je contemple la vitrine de Calvin Klein, le flagship store de la Madison Avenue: y flottent les nuages argentés d’Andy Warhol, au beau milieu des oeuvres de Sterling Ruby.

Dans les nuages d’Andy – dans les pensées de Ruby. C’est amusant comme toutes les disciplines se confondent, se rencontrent et se complètent. Cette fusion est souvent explosive, parfois décevante, souvent émouvante. Ces champs artistiques variés et complémentaires ont en commun de faire appel à nos sens, de réveiller nos émotions – ils s’apparentent à une attraction. En 2016, c’est au Musée d’Art moderne de la ville de Paris que nous nous amusions avec ces oreillers argentés, ils flottaient et faisaient de ce ciel un univers constellé.

IMG_6289.JPG

Le titre de cet article est « Chroniques d’une New Yorkaise », serait-ce un mensonge? C’est en écoutant le concert de Jane Birkin et de Carla Bruni à New York que je me sens plus parisienne que jamais!

C’est à New York fin février, que Carla Bruni nous emportait sur ses tonalités jamais fanées. On aime la façon dont elle se déhanche, cette timide nonchalance. Son air mièvre pourrait être agaçant, mais il est plutôt charmant. On aime ses airs entêtants, ces jolis sons, si joliment fredonnés. Carla, c’est aussi sa façon bien à elle de bouger, ses cuisses fuselées dans ce pantalon de cuir toujours si bien porté, la manière dont elle est coiffée… On adore la ré-invention de Douce   France de Charles Trenet, devenue Dolce New York …. ah Carla ne cessera de nous charmer. ..

Le mois de mars est aussi le mois où l’on célèbre la femme, les américaines appellent même cela « WOMENS HISTORY MONTH ». Être féministe semble être « à la mode » comme nous le rappelle les récentes collection Dior par Maria Grazia Chiuri où la stylise se demande: ‘Why Have There Been No Great Women Artists?’. Tout le contraire peut être prouvé, plus que jamais ce mois mets en avant les femmes artistes.

405

L’exposition STRAY organisée par Young Women in the Arts et Tiffany Zabludowicz. 

Vous les femmes, Vous le charme, Vos sourires” Lalalala, ces paroles de Julio Iglesias ne cessent de raisonner en moi – bien que cette chanson ne s’accorde aucunement avec l’exposition dont je vais vous parler ici. STRAY est une exposition plutôt féministe qui rassemble le travail de 5 artistes femmes, Kelly Akashi, Ivana Bašić, Hayden Dunham, Marguerite Humeau, and Pamela Rosenkranz, remettant en contexte le corps humain et la façon dont il est affecté de nos jours.

Mon oeuvre préférée est celle de Marguerite Humeau, artiste que j’avais découvert au Palais de Tokyo en 2016, en même temps que l’exposition de Michel Houellebecq… un tout autre contexte!

IMG_5273

IMG_5271

Je me souviens avoir été subjuguée par ce grand laboratoire rose aux éléphants blancs… Voici mes quelques lignes écrites fin Juin 2016: 🌸“Couleurs pastel, espace feutré ; je me suis tout de suite sentie apaisée au sein de cet univers onirique. Et cela, malgré le bruit incessant de propulsion d’air ou de climatisation – Cette ambiance sonore fait partie intégrante de l’oeuvre. (..)Les artistes contemporains attirent notre attention à une époque, où notre concentration est constamment happée par de nombreux éléments internes/externes – les distractions ne manquent pas! Je ne pense pas parfaitement saisir tout le sens de cette installation, néanmoins je tente de ne pas trop me poser de questions, je laisse simplement venir mes émotions. C’est un dimanche du mois de juin, je regarde ces éléments blancs, je contemple ce rassemblement d’objets – je laisse mon âme voguer, bien que cela soit une liberté dotée de la plus grande difficulté .”🌸Digital Desert II me laisse une fois de plus perplexe – j’aime le fait que les lumière de Times Square se confondent avec l’oeuvre. L’artiste ne cesse de jouer avec nos sens et avec ce que nous pouvons aussi appeler, l’aléa. »

Dans l’atelier de Mickalene Thomas 

L’artiste New-yorkaise Mickalene Thomas, nous ouvre les portes de son atelier de Brooklyn, pour une visite privée. Son inspiration principale est sa femme, Raquel Chevremont. Ce power couple rock la scène artistique américaine. Mickalene Thomas est préoccupée par la représentation de la femme noire, en particulier, et souhaite célébrer « black femeninity » qui semble avoir été évité dans le passé .  Artiste très libérale, elle explore la sexualité feminine. Cette vision qu’elle a de la femme, elle la doit à sa mère.

 

IMG_3495      IMG_3503IMG_3567

 

Art Production Fund & Zoe Buckman in L.A 

ChampSunset est une installation monumentale qui domine Sunset Boulevard a Los Angeles. Cette oeuvre a pour mission de symboliser  » the female empowerment ». Cette initiative commissionnée par Art Production Fund a reçu le soutien de la  célèbre marque américaine Alice&Olivia.

Zoe-Buckman-Champion-APF-03-b-1024x682

Mia Fonssagrives Solow, « Bright wild things » à la Galerie Dumonteil 

8 mars – 14 avril 2018

L’artiste new-yorkaise nous éblouie par ces animaux de bronze. Initialement créés à partir de matériel de récupération (bouteilles de lait, d’eau, jus de fruits et journaux), Mia Fonssagives laisse libre place à sa créativité. Ces créatures attendrissantes sont d’une espèce à part. Elles sont hybrides, à la frontière de la réalité, à la fois Minotaure, robots, espèce animale, créatures extraterrestres et mythologiques. Les lapins représentent chacun de ses petits enfants, Mia Fonssagives raconte avec amusement que tous ce sont reconnus immédiatement.

MFS5MFS1

Une exposition très parisienne,

28 Février 2018 au 27 Janvier 2019

à voir Akari Unfolded – c’est une exposition peu commune que nous offre le Noguchi Museum. C’est subtile & volatile. Je reconnais l’attention aux détails, la précision de d’YMER&MALTA (Valérie Maltaverne) et de ses designers.

Nous sommes éblouis par les lampes de Nendo, on aime la monumentalité de la lampe de Benjamin Graindorge bien qu’on puisse dire qu’il ne se soit pas « mouillé », on a bien compris que c’était pour le jeu de mot, évidemment!

Curated by Dakin Hart, ce n’est pas une exposition en papier!

à NYC. 9-01 33rd Road (at Vernon Boulevard), Long Island City, NY 11106-  

IMG_7932

IMG_7933

IMG_7929

 

ADAA (Art Dealers Association of America: nonprofit organization serving the art world since 1962.) au Park Armory 

Au Park Armory, lors de l’ADAA, notre attention est retenue par une installation de Nairy Baghramian chez Marian Goodman.

IMG_8280

Marshmallows – Chamallows
Oh guimauve enchantée, sous tes couleurs pastels
tu nous ensorcelles 
Belle,
ta peau si lisse
cache cette malice
Qui souvent nous rend complice
de ce doux supplice

Chez David Zwirner, on célèbre les 25 ans de la galerie. Y est présentée une très belle sculpture de Carol Bove parmi des impressions, dessins et toiles de chacun des 58 artistes de la galerie. Une idée originale pour rendre hommage à chacune des ces âmes si spéciales. Carol Bove décrit ses sculptures comme « grandes et lourdes mais fragiles ». Cette oeuvre s’intitule « Simone », 2017; stainless steel and urethane paint.

IMG_8270

 

ARMORY SHOW, New York City’s premier art fair and a cultural destination for discovering and collecting art.

Déçue, je suis très déçue. Mon attention est très peu retenue. Les oeuvres sont commerciales, elles se ressemblent toutes. La banalité semble être devenue la nouvelle originalité.

Je suis touchée par plusieurs oeuvres de Sheila Hick, celle-ci en particulier. Cette sphère colorée aux fils emmêlés se trouve chez Alison Jacques.

IMG_9308.JPG

Magic Sheila – j’aime la douceur de ses fils. Je me souviens avoir été marquée par une superbe exposition à l’espace muraille de Genève, (cf voir l’Article de caroline d’Esneval  https://thegazeofaparisienne.com/2016/02/16/sheila-hicks-tissage-art-et-fantaisie/ ) .
Aussi j’aime l’installation de Name June Paik chez Gagosian.Le stand entier est dédié aux oeuvres de cet artiste. Sur les différentes télévisions se succèdent multiples images de montagnes, fleurs et poissons.

IMG_9115

IMG_9069

 

Je suis subjuguée par le stand de la Carpenters Gallery. Le design serait-il le nouvel art contemporain? Cette discipline me fait vibrer; la créativité n’a plus de limite, on s’imagine vivre au sein de ces oeuvres à l’apparence si fragile et pourtant si utiles. J’ai toujours adoré les lampes de Nacho Carbonell. Lors de l’exposition AD 2017, Isabelle Stanislas en avait placé une dans son décor. J’aime l’idée du stand style workshop, qui tente de montrer au public the « behind the scene ». La scénographie est aussi très intéressante, les lampes sont installées dans des casiers de bois comme si elles étaient en transit … il est vrai, qu’elles n’ont pas encore trouvé de véritables demeures.

IMG_9041

IMG_9035

Aspen Art Museum

Far away from NYC / petite escapade dans le Colorado…

Un grand musée, dont nous devons la fabuleuse architecture à Shigeru Ban. On adore la structure invisible de ce bâtiment, les bandes de bois s’apparentent à des bandes de cuir. On imagine un calepinage, un tissage parfait:  un réel travail de sellier.

On aime la sculpture d’Ugo Rodinone qui trône sur l’esplanade du musée, moonrise. east. july, 2005. Aluminum, paint, and wood.

La salle d’exposition la plus marquante est, à mon goût, celle de Nate Lowman. On aime l’accrochage et la surprenante uniformité des oeuvres. Il est amusant de voir que, dans la globalité, ces créations font sens alors que prises au cas par cas, elles sont si hétéroclites.  Le thème principal  est le désir. L’artiste pour exprimer ce dernier utilise l’imagerie et le langage de la culture populaire américaine.

IMG_0163

IMG_0169.JPG

 

IMG_6838

Dessins atout, à tout prix

$
0
0

 

C’est très bien de copier ce que l’on voit : c’est beaucoup mieux de dessiner ce que l’on ne voit plus que dans sa mémoire  » Edgar Degas

 

Une semaine à Paris, une semaine du dessin,  ancien moderne ou contemporain. La vie parisienne, artistique très rive droite, sera absolument vouée au trait de crayon.

Trois salons, des prix des ventes aux enchères pour trouver le dessin de ses rêves.

Le dessin, le trait de l’artiste, l’esquisse de l’oeuvre, point de départ des sentiments de l’artiste, la feuille blanche du peintre. Celle qui nous dévoile ses secrets, sa liberté, son inspiration ..D’où  l’importance du dessin , son statut d’oeuvre à part entière.

Commençons par le Salon du Dessin, une institution au Palais Brogniart, référence internationale, de très grande qualité ouvre ses portes du  21 au 26 mars. Les exposants ont revêtu leurs plus beaux atours, et c’est à celui qui présentera la plus belle merveille, l’année dernière j’avais été éblouie par un dessin de Lucian Freud, cette année, je rêve de découvrir un nouveau trésor … Mon conseil, le lundi est une journée très agréable pour la visite !

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Un défilé d’autoportraits , études, pastels, croquis, un gribouillis de Giacometti devient un chef d’oeuvre, je m’arrête devant les moustaches de Dali, amusée. Un petit livre de Paul Bourget Un scrupule dont la couverture est illustrée par Renoir, offert par Paul Gallimard à sa femme me séduit. Un beau bouquet d’hortensias me rappelle ma Bretagne. Plus sérieusement, je m’arrête devant une étude de tête de Saint Jean Baptiste, d’un élève de Léonard de Vinci, Cesare Sesto (1477- 1523)  on remarquera les cheveux tirés vers le haut, déjà vendu. Un portrait de Françoise par Picasso est fracassant de simplicité. C’est l’ Histoire que nous rappellent  ces dessins, comme ce pastel de Edouard Vuillard  confisqué en 1941 et envoyé au Jeu de Paume et restitué à la famille en 1945 sur le stand de la gallerie  Stephen Ongpin Fine Art.

Chaumet est présent également et présente ses dessins préparatoires pour les diadèmes ainsi que leurs maquettes, très utiles pour une séance d’essayage Place Vendôme et choisir celui qui nous conviendra !

Un petit tour au Prix Guerlain décerné jeudi à Mamma Andersson.

https://www.salondudessin.com/fr/accueil/

Au tour de Drawing Now du 22 au 25 mars au Carreau du Temple, de nous révéler les nouveaux talents mais aussi ceux d’artistes actuels renommés, je pense aux portraits de Gérard Fromanger (cf article Gérard Fromanger, visite atelier)qui cette année pour son solo show  présente ces portraits d’Amis : Marcel Duchamp, Alberto Giacometti…si proches des dessins neuronaux et de la carte-mère informatique, si précurseurs de l’intelligence artificielle (IA). La célébration du 22 mars 1968 ne peut manquer de me faire penser à cet artiste

Je retrouve les dessins de Lenny Rébéré. J’adore l’histoire de la petite brodeuse chinoise Sha Bigfeng qui dessine ses portraits de famille, sur le stand de Suzanne Tarasieve, je m’attarde cette fois -ci non pas dans les forets en carton d’Eva Jospin mais devant ses dessins. Un salon bien connu des amateurs de dessin contemporain qui prend de plus en plus d’ampleur.

https://www.drawingnowparis.com/

Cliquer pour visualiser le diaporama.

DDessin, un cabinet de dessins contemporains fêtera ses six ans d’existence. un salon qui monte ! Une ambition montrer et donner sa chance à  des jeunes artistes à l’Atelier Richelieu du 23 au 25 mars. Un prix DDessin a été décerné à Marie Havel , récompensé par trois semaines de résidence à l’Institut Français  de Saint Louis du Sénégal.

Un capharnaüm que ce salon  mais de qualité. Je suis impressionnée par les oeuvres des artistes autistes ou trisomiques du Creative Growth Art Center qui se trouve à Oakland aux USA. Particulièrement par les oeuvres de Nicole Storm et celles de Dan Muller, artiste autiste confirmé, déjà dans les collections de grandes institutions comme le MoMA et qui sera présent à la future Biennale de Venise.

http://www.ddessinparis.fr/2018/

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Des ventes aux enchères chez Artcurial, trois pastels de Simon Vouet (1590-1649)  redécouverts dont un très charmant petit chien estimé de 100 à 150000€  qui a été adjugé 265000 euros, le 21 mars. A Drouot, de belles signatures anciennes et modernes le 23 mars, chez Ader : Fragonard, Gros, Dufy, Luce, Steinlen… idem chez Thierry de Maigret qui présentera entre autres un très joli pastel d’Elisabeth Vigée Lebrun. Chez Fauve Paris, j’ai repéré Doggy John, charmant bouledogue dessiné par Julien Marinetti, soumis aux enchères le 29 mars. Ce sera aussi l’occasion de l’exposition les 20 & 21 mars, 12 rue Drouot, de la collection Wolff qui sera dispersée au Danemark par la Maison de Ventes Bruun Rasmussen en mai prochain.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Art Drouot, 15 galeries autour de l’Hôtel Drouot présenteront chacune une oeuvre graphique jusqu’au 30 mars.

Florence Briat Soulie

QAD – Quartier Art Drouot
17e édition Dessin au quartier de Drouot.

 

Foujita, Paris les années folles…

$
0
0

Pour Henri Miller,  Le nombril du Monde était à Paris situé  au carrefour Vavin.

Paris, les années folles, tous ces artistes la plupart émigrés qui sont à Paris attirés par cette effervescence de création.

Tsuguharu Foujita (Tokyo 1886 – Zurich 1968),  est sur place depuis  déjà 1913, il s’est installé cite Falguière avec ses nouveaux amis Modigliani et Soutine.

Foujita « Les deux petites amies » 1918 Huile sur toile

Foujita, on pense tout de suite à cet homme mince portant toujours ses petites lunettes rondes, sa coupe de cheveux au bol. Il ne résiste pas à l’attrait de la capitale. Décidément, Paris et les femmes seront ses muses.

« Foujita et Youki »

Toutes ses certitudes acquises aux beaux Arts de Tokyo s’effondrent au contact de la modernité parisienne , ses rencontres avec Picasso, Zadkine, Chagall…

L’après-guerre, les années folles, c’est aussi la naissance de  l’école de Paris dans ce quartier de Montparnasse, Kiki de Montparnasse n’est pas loin.  Foujita revit, adore ce tourbillon de fêtes, ces soirées amusantes à la Coupole, au Select, chez Natacha rue Campagne Première, ces jolies femmes et leurs coupes à la garçonne,  l’inspirent.

Ossip Zadkine « buste de jeune fille » Bronze 1914.

Lui aussi épouse sa Fernande treize jours après l’avoir rencontrée. C’est l’époque de la dolce vita, avec ses amis Soutine et Modigliani, ils partent ensemble en villégiature dans le Sud. C’est l’occasion d’une visite à Renoir,  domaine des Collettes.

La vie de bohème se prolonge le week-end à Deauville, sur la plage,  on ose les maillots de bains, le bronzage est à la mode.

Les bals costumés du Comte de Beaumont qui ont lieu chez lui dans son hôtel particulier ou encore à la Cigale à. Pigalle s’enchaînent.

Vivre à cent pour cent comme si c’était la dernière fête.

Lucie Badoud, baptisée par le peintre : Youki,  femme libre, une sirène pour Desnos, a 20 ans, très  belle elle devient sa reine. Le couple s’installe  avenue Henri Martin et reçoit le tout Paris artistique dans son magnifique appartement.

Avec sa voiture décapotable Youki s’amuse, s’échappe dans ses virées parisiennes, reste insaisissable.

“En 1924, la vie était facile , les affaires florissantes, et Foujita commençait à être connu. Nous nous aimions, nous étions sages et gentils et heureux de tout » Youki, alias Lucie Badoud

1924 Youki  est déesse de la neige au Salon d’Automne.

Tsuguharu Foujita (Tokyo 1886 – Zurich 1968), « Grande Composition 1 dite composition au lion » 1928

Cependant en 1928, un film est prémonitoire, c’est “ L’argent” de Marcel L’Herbier d’après le roman d’Emile Zola. Les jours sombres de 1929 sonnent le glas de ces années folles. Jeudi 24 octobre, date du crack de Wall Street, tout est balayé.

La fête est finie,  les Américains ont quitté Paris. Youki s’est séparée de  Foujita, et désormais le peintre vit avec Madeleine avec qui il s’installe à Tokyo.

Celle-ci meurt prématurément à 30 ans en 1936. La guerre, époque complexe, où il peint son autoportrait, ce petit garçon très droit,  très émouvant à l’âge de raison.

1950 retour à Paris “Je reviens pour rester”. 

Foujita a deux passions la peinture et Paris, c’est ce qu’il annonce à sa nouvelle femme japonaise Kimiyo Horiuchi.

1959 il se convertit au catholicisme dans la cathédrale devReims. Il adopte le prénom Leonard en hommage à Leonard de Vinci.

Tsuguharu Foujita (1886 – 1968)

Il décide alors de créer une grande œuvre religieuse, ce sera celle de La Chapelle Notre Dame de la Paix à Reims 1964-1966

Il y travaille dans sa maison à Viliers le Bâclé où il se sent si paisiblement installé avec sa femme.

Une exposition, un artiste à voir  et découvrir au musée Maillol.

Florence Briat Soulie

Tsuguharu Foujita (Tokyo 1886 – Zurich 1968), 

Peindre dans les années folles.

Du 7 mars au 15 juillet

Musée Maillol

Tsuguharu Foujita (1886 – 1968) « Mon intérieur, Paris » 1922 Huile sur toile. Centre Pompidou

Art Paris 2018, 20 ans …

$
0
0

Dimanche matin, direction le Grand Palais pour le dernier jour d’Art Paris. Dans la nef, le soleil printanier bat son plein et très agréable d’arpenter les allées, de flâner dans les stands discuter avec des galéristes passionnés qui transmettent volontiers leurs passions, découvertes.

Une année où la Suisse est à l’honneur, et,  sous le commissariat de Karine Tissot, de nombreuses manifestations ont été prévues.  Une projection de vidéo sur la façade du Grand Palais. Aux deux extrémités par les artistes Renate Buser, Christian Gonzenbach (Galerie C), Sébastien Mettraux et Christoph Rüttimann ( Mai 36 Galerie)… la présence de treize galeries helvètes.

Art Paris fête ses 20 ans, et pose son regard sur la scène française. A cette occasion François Piton a sélectionné 20 artistes, parmi eux Tania Mouraud et ses messages qui nous interpellent  sur l’art et la société.

Florence Briat Soulié

Les Murs :

Christoph Rütimann,  

Sébastien Mettraux

Christian Gonzenbach ,    

Christian Gonzenbach

Renata Buser

Renata Buser

Dans l’ordre de passage : artistes/galeries

Pierre Petit

Pierre Petit

Georges Dudognon / galerie Françoise Paviot

Georges Dudognon

Erwin Olaf / Galerie Rabouan Moussion

Erwin Olaf

Monique Frydman / Bogéna Galerie

Monique Frydman

Guy de Malherbe / Galerie La Forest Divonne

Guy de Malherbe

Tania Mouraud / Galerie Claire Gastaud

Tania Mouraud

Silvie Fleury & John Armleder/ Galerie Tanit

ilvie Fleury & John Armleder

André Derain / Galerie Trigano

Adnré Derain

Thomas Lerooy / Galerie Nathalie Obadia

Thomas Lerooy

Mahi Binebine / Galerie Claude Lemand

Mahi Binebine

Olivier Debré – César Baldaccini / Galerie Najuma

Olivier Debré

 

L’exceptionnelle collection Gilman et Gonzalez-Falla au Musée de l’Elysée

$
0
0

C’est une des plus belles expositions de photographies que j’ai vues! Elle présente 160 tirages vintages, issus de la plus grande collection privée Américaine, celle de Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla. Spectaculaires ou intimistes, sensuelles ou graphiques, figuratives ou abstraites, les oeuvres exposées éblouissent par leur esthétique et leur incroyable variété.

Laurent Elie Badessi, « Man’s back Horse’s back », 1994, Musée de l’Elysée

Des collectionneurs passionnés

L’histoire de cette collection est belle, à la mesure de l’affection que Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla lui portent. Tout commence dans les années 70. Sondra Gilman visite le MOMA et ressent une forte émotion devant les photographies d’Eugène Atget. Elle achète immédiatement trois de ses oeuvres, pour la  modique somme de 250 $ pièce . C’est dire combien la photographie était peu considérée à cette époque!

Escalier central de la maison de Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla. La collection compte au total 1500 photos-

« I bought Rembrandt » s’écrit -elle, toute à sa joie de ces acquisitions, qui ont, pour elle, autant de valeur que les peintures du grand Maitre Hollandais. Le virus est pris. Sondra Gilman se lance dans la constitution de sa collection, qui va devenir la grande passion de sa vie. Quelques années plus tard, Celso Gonzales-Falla, devenu son mari,  la rejoint dans sa quête. N’écoutant aucun conseiller, ils ont choisi de suivre le meilleur chemin qui soit, celui de leur plaisir et de leurs sensibilités. Aussi cette immense collection, de plus de 1500 photos, rassemble-t-elle,  les plus grands photographes du XXème et XXIème siècle  (Walker Ewans, Robert Adams, Brassaï, Cartier-Bresson, Man Ray, Sugimoto, Mapplethorpe etc.), mais aussi des artistes peu connus, qui les touchent tout autant.

Robert Mapplethorpe, Sondra Gilman 1988, @thegazeofaparisienne

« Le temps d’un instant, se laisser porter par la ligne. » Pauline Martin

La sélection du Musée de l’Elysée met en lumière cette « Beauté des Lignes » photographiques, évoquée par le titre de l’exposition, qui structure de diverses manières les prises de vue, et fait le génie de ces clichés. Le parti pris de Tatyana Franck (directrice du Musée) et Pauline Martin, (conservatrice), est de faire dialoguer les oeuvres de la collection autour de correspondances purement formelles, liées à ces lignes. Une nouvelle façon de regarder ces chefs-d’oeuvre et d’en savourer toute la magie.

De la ligne droite structurante à la ligne souple de la nature… 

Dès la première salle, j’ai un choc devant la beauté des photos accrochées sur les cimaises rouges. La première partie de l’exposition est consacrée aux grandes lignes verticales, dessinant la silhouette de l’architecture urbaine.

Je suis happée par le gigantisme New-Yorkais oppressant, mis en relief par Bérénice Abbott. Plus loin, je m’arrête devant un cliché exceptionnel de Margaret Bourke-White, représentant le pont George Washington. Sous sa lumière particulière et son angle de vue, les détails de la construction m’apparaissent ciselés de dentelle, comme un décor Art déco. Magnifique!

Marc Riboud.  Zazou, le peintre de la tour Eiffel, 1953 ©thegazeofaparisienne

C’est ensuite, une verticalité vertigineuse dénonçant la rudesse de la condition ouvrière, qui se déploie avec éloquence sous l’oeil de Lewis Hine (« On the Hoist, Empire state Building »). La célèbre photographie de Marc Riboud, « Zazou, le peintre de la tour Eiffel, reprend ce thème, 20 ans plus tard, dans une mise en scène digne d’un film de Chaplin. Remarqué par Robert Capa, grâce ce cliché, il intègrera ensuite l’agence Magnum.

Autres décors, ceux de Sugimoto. Egalement passionné d’architecture, il nous invite au spectacle, avec un cinema en plein air et un théâtre baroque. J’aime ses photos très contrastées de lieux vides, où seule est illuminée la scène, coeur vivant où tout se passe.

Cig Harvey
The pale Yellow cadillac, Sadie, Portland

Des lignes horizontales et de la couleur, pour un moment volé par Cig Harvey, un échange de regard avec cette jeune fille aux yeux allumés du défi de l’adolescence. En contraste, totalement inaccessible, comme peints à la main, les enfants aux yeux détournés ou figés, fascinants et glaçants de Loretta Lux .

Loretta lux, At the window, 2004 //The Drummer , 2004. ©thegazeofaparisienne

Puis les lignes s’assouplissent dans des odes à la Nature. J’aime la forêt mystérieuse de Joseph Sudek (Walk along Mionsi ), en la regardant, j’ai l’impression de pénétrer dans ses sous-bois. A ses côtés, c’est une nature presque surréaliste où l’homme devient fourmi, que capte l’artiste Italien Augusto Cantamessa, dont je découvre le travail.

Des courbes sensuelles pour les corps …

Le premier étage est un hymne à la beauté du Corps. Corps sculpté, peau contre peau, courbes sensuelles, jambes repliées, muscles bandés, peau plissée etc.. le corps sous toutes ses formes, magnifique, sublimé!

Bill Brandt London, 1952// Laurent Elie Badessi, Man’s back, Horse’s back,1994. ©thegazeofaparisienne

Tant de sensualité et de féminité dans les plans rapprochés de Bill Brandt, un torse « gonflé » de muscles pour Mapplethorpe, les impressionnants plis d’un large cou mis en majesté par Leon Levinstein, l’esthétisme puissant du « Man’s back, Horse’s back » de de Laurent Elie Badessi et tant d’autres. Et puis, ce joyau aussi rare qu’énigmatique, « Erotique voilée » de Man Ray. Dans ce tirage unique, Meret Oppenheim, artiste surréaliste, apparait dans une mise en scène élaborée, jouant sur l’ambiguité féminin-masculin.

Man Ray, Erotique voilée, 1933, Musée de l’Elysée

..jusqu’à la ligne essentielle, abstraite

S’éloignant totalement de toute référence réelle, certains photographes s’intéressent à la ligne à l’état pur, qui créée une image par elle-même.

Etonnante impression de 3 dimensions dans la photo « Lumière Lumitra » d’Alisson Rossiter. Plus loin, sous l’objectif d’Abelardo Morell, les pages d’un livre deviennent une puissante sculpture de métal. Lumineuse, la ligne d’Harry Callahan devient le sujet essentiel de l’image.

C’est une exposition exceptionnelle que nous offre Tatyana Franck, au Musée de l’Elysée. Elle invite à une découverte différente des images, en s’appuyant sur la beauté du tracé photographique dans ces chefs-d’oeuvre sublimes, pour révéler toute la magie de la Photographie. A voir absolument!

Caroline d’Esneval

La Beauté des lignes

Chefs-d’oeuvre de la Collection Gilman & Gonzalez-Falla

Musée de L’Elysée, Lausanne

Jusqu’au 6 Mai 2018

Commissariat : Tatyana Franck et Pauline Martin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les folles années du Ritz aux enchères & PAD Paris Art et Design

$
0
0

Marcel, Coco, Frédéric Oscar, Ernest, des souvenirs de folles années qui seront dispersés du mardi 17 au  samedi 21 avril  2018 par la Maison de vente Artcurial.  Cette vente réunira plus de 10000 objets installés dans ce mythique palace avant sa rénovation et sa réouverture en 2016. Des embrases, des lanternes, des canapés, des accessoires de salle de bains, des tabourets de bar, de la vaisselle, tout y est ou presque. On attend avec impatience quels prix les acheteurs nostalgiques de cette époque seront prêts à débourser !

Quoi de plus réjouissant que d’entrer dans cet écrin posé dans les jardins des Tuileries à Paris. L’ambiance feutrée et tamisée de la scénographie met en valeur d’incroyables objets des arts décoratifs des XXème et XXIème siècles. L’équipe de The Gaze vous en propose une visite coup de coeur en images.

La galerie JACQUES LACOSTE ouvre la visite et mon regard s’arrête sur ces panneaux décoratifs en toiles peintes par MARTY. Cette scène champêtre des années 20 est tellement charmante. Galerie Jacques Lacoste

 

Eternel coup de coeur pour les sélections de la galerie MARIA WETTERGREN avec des oeuvres toujours surprenantes et délicates. Galerie Maria Wettergren

 

Prix du DESIGN CONTEMPORAIN remis à la galerie MOUVEMENTS MODERNESGalerie Mouvements Modernes

 

Galerie NEGROPONTES, les sculptures et installations en verre de Perrin&Perrin m’interpellent par leurs bleus profonds et leurs formes. Ce couple sculpte à quatre mains s’inspirant d’un univers où la calligraphie tient une place importante. Tandis que l’artiste Eric de Dormael sculpte le métal de manière scientifique en hommage à la rigueur architecturale et joue avec la lumière pour donner un éclat particulier, à suivre… Galerie Negropontes

 

Prix Spécial du jury remis à la Galerie WA DESIGN ! Mathieu Matégot à l’honneur. Galerie WA DESIGN

Galerie ALEXANDRE BIAGGI admirons le plateau de bois et peinture sous verre de la table basse de FONTANA et BORSANI du début des années 50 Galerie Alexandre Biaggi

 

Terminons par cette étonnante sculpture sonore « Naissance du Jour » de Pierre SZEKELY de 1956 qui sera présentée dans le cadre de l’exposition universelle à Charleroi en 1958 et photographiée par Agnès Varda. Galerie Alexandre Guillemain ARTEFACT DESIGN Galerie Alexandre Guillemain

 

Bérangère Delorme Leclerc

Save The date 21/04

$
0
0

« Voilà l’été, j’aperçois le soleil,
Les nuages filent et le ciel s’éclaircit,
Et dans ma tête qui bourdonnent, Les abeilles !                                                                                                                                                                      J’entends rugir les plaisirs de la vie…« 

Enfin! Il y a comme un air d’été à Paris, qui  donne envie de fredonner la chanson des Négresses Vertes. L’heure est à la flânerie, les terrasses des cafés envahissent les trottoirs, bruissant des rires joyeux. On aurait envie de relire « Paris est une fête » d’Hemingway ou de nous plonger dans  le dernier roman de Jean-Marie Rouart, allongés dans l’herbe, au Jardin des Tuileries. Puis de longer la Seine jusqu’à la Monnaie de Paris, investie par l’Indien Subodh Gupta, d’admirer les portraits de Mary Cassat à Jacquemart-André, d’expérimenter la spectaculaire immersion dans le monde de Klimt à l’Atelier des Lumières, et pourquoi pas, une escapade en Provence, à la fondation Maeght, pour retrouver le Noir charbon et la lumière de Lee Bae ?

 

  •  « Adda/Rendez-vous » avec Gupta Subodh à La Monnaie de Paris, 11 Quai de Conti

Very Hungry God, 2006, ©Subodh Gupta

L’Inde est le pays du « merveilleux », des contes sublimes, des rituels. C’est tout cela, que l’on retrouve dans les oeuvres de Gupta Subodh. L’Artiste Indien transforme les objets quotidiens de son pays en spectaculaires oeuvres, qui explorent l’importance de la spirituelle dans notre vie. J’avais déjà été conquise, à Art Basel, par son extra-ordinaire cabane faite de casseroles, chaudrons, couvercles etc… dans laquelle, Gupta Subodh cuisinait des mets délicieux . Cette fois, il nous donne « Rendez-vous » – » Adda » en Hindi-, à La Monnaie de Paris, pour sa première rétrospective en France.  A ne pas manquer !

La Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, Jusqu’au 26 Aout.

  • Mary Cassatt , « Une Américaine Impressionniste à Paris » , Musée Jacquemart-André

Mary Cassatt, Girl in blue armchair, © Musée Jacquemart André

Elle a été considérée, de son vivant, comme la plus grande Artiste Américaine. Excellant dans l’Art du Portrait, elle représente le cercle intime de sa famille et de ses amis. Jacquemart -André lui consacre une magnifique rétrospective, montrant ses oeuvres les plus emblématiques.

L’exposition met à l’honneur l’unique figure féminine américaine du mouvement impressionniste, qui, repérée par Degas au Salon de 1874, exposera par la suite régulièrement aux côtés du groupe. Cette monographie permettra aux visiteurs de redécouvrir Mary Cassatt à travers une cinquantaine d’oeuvres majeures, huiles, pastels, dessins et gravures, qui, accompagnés de divers supports documentaires, raconteront toute la modernité de son histoire, celle d’une Américaine à Paris. Musée Jacquemart-André

Musée Jacquemart-André, 158 Boulevard Haussmann, 75008 Paris, Jusqu’au 23 Juillet

  • Immersion dans l’oeuvre de Gustavo Klimt et Egon Schiele à l’Atelier des Lumières

Klimt, © l’Atelier des Lumière

Plus qu’une exposition, c’est un grand spectacle qui nous attend dans l’ancienne fonderie du XIX ème siècle, transformée en immense centre « d’Art numérique ». Alliant les technologies de pointe du numérique et l’histoire de l’Art, l’Atelier des Lumières crée des productions multimédia artistiques monumentales. 140 projecteurs et une gigantesque sonorisation se déploient sur plus de 3000 m2 et des cimaises de dix mètres de haut.

Tenant la main d’une Mary Poppins du XXIème siècle, nous sautons, à pieds joints, au coeur de l’univers visuel de Klimt. Défilé d’images animées de ses chefs-d’oeuvres aux couleurs chatoyantes, musiques viennoises baroques, l’aventure sensorielle est démultipliée.  Une expérience saisissante à  découvrir, en famille.

  • Le nouveau Roman de Jean-Marie Rouart, « La vérité sur  la Contesse Berdaiev », Gallimard

 

 

Jean-Marie Rouart s’inspire d’un fait réel, le scandale des « Ballets Roses » à l’aube de la Vème République, pour nous emmener sur les traces de son héroïne Russe, l’ensorcelante Comtesse Berdaiev. Courtisane mais amoureuse, ambitieuse mais émouvante, prête à tout pour survivre, mais tellement digne, ce personnage haut en couleurs fascine. La Comtesse Berdaiev réunit tout ces ingrédients, irrésistibles dans leur dualité, dont l’écrivain se délecte. Belle à se damner, libre et altière, elle appartient à la communauté des Russes blancs, ces égarés de l’histoire, contraints de fuir leur pays en 1917, pour se réfugier en France. Dans ce roman, passion, trahision, affaires de moeurs et politique se mêlent, en une mise en scène machiavélique, pour détruire les ennemis des Puissants. Les victimes collatérales, comme la cible visée s’en remettent rarement… Jean-Marie Rouart excelle dans l’Art de nous raconter des histoires, on ne se lasse pas de sa plume si élégante et vivace qui nous enchante.

  •  Lee Bae « Plus de Lumière » à la Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence

Avec Lee Bae dans son atelier Parisien, ©Thegazeofaparisienne

The Gaze of a Parisienne l’adore! Nous l’avions  rencontré dans son Atelier Parisien, il y a 2 ans ( lire notre article : https://thegazeofaparisienne.com/2016/01/14/lee-bae-le-maitre-coreen-au-charbon-noir/ ). Immédiatement, nous avions été séduites par l’énergie vitale et la beauté dépouillée, infiniment poétique, qui se dégagent de ses oeuvres au Charbon noir. Il investit actuellement le magnifique espace de la Fondation Maeght, avec des peintures, des sculptures et des installations conçues spécialement pour cet événement. A voir absolument!

Lee Bae, Fondation Maeght, © Fondation Maeght

Fondation Maeght , Saint-Paul de Vence , Jusqu’au 17 Juin 2018

Caroline d’Esneval

 

 

The EY Exhibition Picasso 1932. Love Fame Tragedy

$
0
0

 

By Jacqueline Knox

Picasso – The Dream, La Rêve. Reproduced with kind permission Tate ©

This exhibition at Tate Modern gives a real insight into the working methods of Picasso. It highlights not only how he worked from month to month but also emphasises the context in which he produced this work. You see some seminal works by Picasso but you also see some fabulous drawings, small paintings, collages, sculptures and etchings which gives the viewer a better understanding of his method of working. The viewer gets a real sense of his dilemma between his family life and his success contrasted with his secret love affair and his desire to create new work.

The works are hung chronologically which enable the viewer to appreciate the context in which he worked and also the ‘journey’ from Love to Tragedy. Picasso’s work is juxtaposed against photos by Brassai (1899-1984), films by Jean Painlevé (1902-1989), letters and writings of the time by Sigmund Freud (1856-1939) and this helps to frame his work against the backdrop of the time. It also explains why Picasso explored the tension between surrealist distortion, cubism, colour and sculpture, appearing not to be ‘fixed’ in one media.

This ‘tension’ is evident early on with two paintings hung next to each other. Woman with Dagger, La femme au stylet emphasises surrealist distortion with a decrease in the features but showing lines and blocks of colour. This painting is hung close to a painting of Picasso’s lover Marie-Thérèse Walter. Woman in a Red Armchair, Femme au fauteil rouge is painted with softer pastel colours, fluid brushstrokes, sensual shapes and less distortion. The face of the woman is replaced by a heart presumably so that her identity remains a secret.

Picasso’s Eighteenth-Century house, Boisgeloup in Normandy provided him with a space in which he could indulge in sculpture. Brassai’s photographs in this exhibition show close ups of Picasso’s studio and sculptures in progress.

Bust of a Woman, Buste de femme. Boisgeloup 1931. Reproduced with kind permission of Tate ©

 

On seeing these sculptures juxtaposed with the paintings it is evident to the viewer that Picasso was asking himself questions about mass and volume. It appears that he experimented with exploring this mass and volume that became evident in his paintings. This renewed interest in mass and volume also reflected Picasso’s interest in classical mythology.

 

 

Seated Woman in a Red Armchair, Femme assise dans un fauteuil rouge Reproduced with kind permission of Tate ©

In this exhibition is a room with small paintings. These were very insightful into understanding Picasso’s process of working. The works are very flat and reminiscent of Cubist collage. These works are like sketches, very fluid and dynamic. It appears that Picasso was exploring his subject matter, woman, in a faster fashion. There is even one on a tiny cardboard box. These smaller works were great to view up close and you could see the fluid brushstrokes.

Picasso was influenced by the 19th Century Japanese printmaker Hokusai (1760-1849) and Japanese erotica ‘Shunga’.

Reclining Nude, Femme nue coucheé. Reproduced with kin
d permission Tate ©

Next to this painting in the exhibition is a short film of an octopus by the French filmmaker Jean Painlevé. This juxtapostion helps the viewer see the influences and other media that artists and writers were using at the time. For Picasso painting itself appeared to be an expression of the subconscious.

Also evident in this exhibition is that drawing was central to Picasso’s imagination. Interestingly Picasso was a very good draughtsman and he therefore had a great physical memory for drawing. This enabled him to be able to paint directly on the canvas and apparently he produced these drawings post painting. Thus showing that he deconstructed his paintings afterwards by stripping back the elements in these experimental drawings. I found this fascinating and his great technique was evident in the simple forms and fluidity of line.

Towards the end of the exhibition is a room of delicate etchings and fluid works of ink on canvas.

The Crucifixion, La Crucifixion Reproduced with kind permission Tate ©

These works appear to be more on an intimate scale rather than for the public. Composed on loose sheets of paper either as etchings or prints. One starts to get the feeling of the underlying influence of politics and the subliminal violence that was evident in Europe at this time. Some of his depictions of the Crucifixion are more violent than others.

The Rescue, Le Sauvetage Reproduced with kind permission Tate ©

After the etchings and drawings is the last room with paintings and drawings of The Rescue, Le Sauvetage. This painting is ambiguous as the viewer is unsure whether the figure is being rescued or pushed/ pulled back into the water. This drama is enhanced by the scratchy green which heightens the emotion. The colour is blended together wet on wet paint.

This exhibition of one year of Picasso’s life gives a real insight into his method of working. Picasso was facing a turmoil within his own private life but at the same time Europe was heading towards war.

Interestingly I returned last week with 3 children in tow, aged 8, 12 and 16. They enjoyed the colours and the 8 year old thought that Picasso “ drew good lines”. He especially liked the octopus painting. We had tea and cakes on the terrace and for once although it was cold it did not rain. It was great to see the exhibition through the eyes of children as although they did not take as long as I had to view all the paintings they left with a strong impression of ‘good lines’ and ‘cool colours’.

The Tate Modern is a fantastic space to spend the whole day. We went up to the 10th floor viewing platform to look over London and the adjacent apartments, which proved more fascinating to the children. The best way to access Tate Modern is to take the tube to St Pauls on the Central line or take the Santander bicycle (which I did) with a bike depot just behind Tate Modern. It is a ‘must visit’ when in London especially with this exhibition.

 

This exhibition runs until September 9th 2018.

Tate – Exposition EY Picasso 1932 – Londres

Save the date 30/04/2018

$
0
0

 

Après quelques journées printanières et la lecture de la biographie de Françoise d’Origny, retour à Paris.  Les mains dans les poches, je file au Palais de la mode à Galliera pour le défilé  haute couture de Martin Margiela.  Une touche de rouge à lèvre et un petit ou plutôt un grand tour au Grand Palais pour regarder les peintures  musicales de František Kupka. Cannes approche et si comme moi vous êtes nostalgiques des films Vacances Romaines, Diamants sur Canapé, My Fair Lady, Jolie Frimousse alors enchérissez ! Je n’oublie pas les jeunes artistes de la 63e édition du Salon de Montrouge qui a ouvert ses portes pour un mois, à ne pas rater.

  • Une exposition : Kupka, pionnier de l’abstraction au Grand Palais

František Kupka (1871-1957) . Des notes de piano dans un étang à l’orphisme, je pense à Sonia et Robert Delaunay… Très pittoresque les gigolettes et les mecs que l’artiste peint dans ses premières années à Paris. Une exposition à voir pour découvrir ce peintre oublié, grand pionnier de l’abstraction.

« Je peins, oui, mais seulement des conceptions (…), des synthèses, des accords. » lettre de Kupka à Josef Svatopluk Machar, 1905

21 mars – 30 juillet 2018

https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/kupka

Cliquer pour visualiser le diaporama.
  • Margiela / Galliera, 1889 – 2009 au Palais Galliera

C’est une évidence, Martin Margiela a du style ! le couturier nous invente des tenues parfois pratiques comme « les mains dans les poches »,   rend hommage aux anciens et invente une veste cheveux  « hommage à Sonia « , dessine de drôles de souliers des « Tabi » celles-ci taguées, sont un souvenir de  l’exposition  « Le Monde selon ses créateurs » de 1991 au MAD où le très jeune créateur avait été invité.   . Je pioche ma tenue préférée et je file…

3 mars – 15 juillet 2018

Cliquer pour visualiser le diaporama.
  • Un livre  de Françoise d’Origny : Ces jours qui ne sont plus –  Editions Fauves

C’était au siècle dernier, un beau château, un beau mariage , de grands horizons ,   des  bals mythiques, mais aussi la guerre .  Un temps proustien , où  la jeune Françoise d’Origny  était reçue par la Comtesse Greffhule. Notre héroïne  vit  la fin d’un monde englouti dans la mondialisation à l’aube des  nouvelles technologies.

Une vie que nous raconte Francoise d’Origny  , la fin d’un temps qui n’est pas sans nous rappeler le roman noir de Maurice Druon “Les Grandes familles  – La fin des hommes”.

Françoise d’Origny- Ces jours qui ne sont plus Editions Fauves

Nous étions en 1954, rien n’avait changé en notre absence et nous reprîmes notre vie comme devant (…) J’étais heureuse de remettre mes bottes, ma tunique, de remonter à cheval, de retrouver les forêts et les débuchés en Sologne, en alternance avec les grâces et les vanités des soirées parisiennes(…) J’avais une santé de fer, je pouvais conduire deux cents kilomètres pour rejoindre à temps un rendez-vous de chasse, rester à cheval des heures durant, quelque fussent les conditions météorologiques, reprendre la voiture et deux cents kilomètres plus loin, me plonger dans un bon bain chaud, enfiler une robe (…) et m’en aller terminer la soirée à « L’Eléphant blanc », qui était la boîte de nuit à la mode et y danser le cha-cha sans faiblir jusqu’aux premières lueurs de l’aube »

L’auteur nous raconte dans cette biographie ses désillusions, le point final d’une époque, donné lors de cette réunion de famille dans ce château de Champs de Bataille, aujourd’hui propriété du célèbre décorateur Jacques Garcia,  mais c’est aussi le récit  de ses très beaux souvenirs, sa rencontre à Florence avec celui qui lui enseignera la peinture, l’aventure dans ces lointaines contrées africaines et une belle histoire d’amour avec son mari Jean-Claude Simon, grand mathématicien.

Une vie à lire à l’ombre d’un magnolia en fleurs…

  • Salon de Montrouge

63ème édition, une institution à ne pas manquer, à la recherche du talent de demain … Une sélection de jeunes artistes ici pas d’intermédiaire et il est possible d’acquérir  une oeuvre en direct.

28 avril – 23 mai 2018

http://www.salondemontrouge.com/548-l-exposition-2018.htm

Salon de Montrouge

  • Enchères très cinéma : Audrey Hepburn , collection personnelle Part III – Christie’s Londres

Environ deux cents lots d’archives, photographies vêtements, bijoux, la petite robe Givenchy… de l’actrice Audrey Hepburn, tous les lots certifiés par ses deux  fils.

2 au 9 mai 2018

https://onlineonly.christies.com/s/audrey-hepburn-personal-collection-part-iii/lots/1472?lang=en-US

N°24 – Audrey Hepburn dans Sabrina, 1954 – Paramount, vers 1953
Vente Christies

Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet

$
0
0

Par Anne Lesage

Les derniers Monet fascinent… notamment les artistes Américains, les « Yankees », comme aimait les appeler de son vivant Claude Monet.  Le Musée de l’Orangerie propose de faire dialoguer les chefs-d’oeuvre du Maître Impressionniste Français et ceux des grands noms de l’Abstraction Américaine, mettant en lumière la filiation profonde qui les relie.

Nymphéas, Musée de l’Orangerie

1883. Giverny. Monet enfin installé ! Il est encore locataire du« clos-Normand » et le calme des lieux ainsi que l’équilibre retrouvé auprès d’Alice marquent le début d’une sédentarité fructueuse. Dans les années 1890, Giverny abrite une véritable colonie de jeunes peintres Américains (William Metcalff, Théodore Butler, John Sargent…), tous admiratifs de Monet, qu’ils connaissent grâce aux premières expositions organisées par Durand-Ruel à New-York, dès le milieu des années 80. La plupart d’entre eux résideront à Giverny jusqu’à la première guerre mondiale.

Première guerre mondiale : Monet toujours retiré au Clos-Normand souhaite apporter sa contribution. Il promet ainsi à son ami Clemenceau de « Grandes décorations » à la France victorieuse. L’acte de donation sera signé en décembre 1922, mais les Nymphéas n’entreront à l’Orangerie qu’après la mort de l’artiste et ne susciteront pas l’intérêt d’un public « impréparé », selon Clemenceau.  Et encore moins de certains critiques qui déplorent  «des diagrammes polychromes d’une affligeante monotonie. »

« Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi ». C. Monet

Aussi étonnant que cela paraisse, les Nymphéas furent totalement délaissés dans l’entre deux-guerres. Pendant la seconde guerre mondiale, un obus ayant détruit l’une des salles, l’Orangerie et les Nymphéas furent restaurés. Il faut croire qu’à toute chose malheur est bon… La réouverture de l’Orangerie après la Libération attira les foules. On découvrait enfin qui était Monet, quel était ce grand projet qui l’avait entrainé là: l’amour de ces curieuses plantes d’Egypte découvertes lors de l’exposition universelle, la conception et la réalisation d’un bassin à Giverny – véritable œuvre d’ingénierie et d’habileté politique-, la construction d’un atelier dédié à la réalisation de ces grandes décorations, l’aplomb de répondre au cataclysme mondial par un long focus de ce qui se joue à la surface d’un bassin, de suivre le cycle des nymphéas depuis leur acclimatation jusqu’ à leur représentation, une observation et un soin continus, la disproportion assumée entre la taille des toiles et celle du sujet, le parti d’en faire le don à un pays, de concevoir l’aménagement de l’Orangerie (à l’image de la forme du bassin de Giverny).

Claude Monet, Le cycle des Nympheas, détail, Orangerie,

 Ce perfectionnisme impressionna très probablement la toute nouvelle génération d’artistes américains des années 50. A l’instar des Sargent, Butler, Metclaff leurs prédécesseurs, Barnett Newman, Jackson Pollock, Mark Rothko, Clyfford Still, Helen Frankenthaler, Morris Louis, Philipp Guston, Joan Mitchell, Mark Tobey, Sam Francis et Jean-Paul Riopelle ont suivi et admiré Claude Monet. Petit à petit, ils se sont appropriés une partie de son œuvre pour approfondir et donner leur version de l’abstraction : une qualité expressive qui retient de Monet l’utilisation des grands formats parfois panoramiques, le geste, et la fusion avec la nature. Un autre dénominateur commun pourrait être la volonté de s’abstraire d’un monde dévasté par les deux guerres mondiales qui ont jalonné le XXème siècle. A la déception causée par les destructions des hommes, mieux vaut individuellement opposer la contemplation de la nature, la vibration des couleurs, l’ampleur du geste, et finalement l’acte de création lui même. Bref saisir enfin « ce qu’il y entre le motif et (m) soi »

 » La couleur est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment.  » C. Monet

Le critique, Clément Greenberg, rattache ce jeune mouvement naissant directement à l’œuvre de Claude Monet. Ainsi il précise que les  Nymphéas avec « ses larges barbouillages de peinture éclaboussée sur la toile et ses gribouillages leur montraient aussi que la peinture sur toile devait pouvoir respirer ; et que, lorsqu’elle respirait, elle exhalait d’abord et surtout la couleur – par champs et par zones plutôt que par formes ; (…).C’est sous l’égide de la dernière période de Monet que ces jeunes Américains commencèrent à rejeter le dessin sculptural […] pour se tourner vers le dessin par grandes « plages« .

Claude Monet Nymphéas bleus, vers 1916-1919 Paris, musée d’Orsay
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Barnett Newman Le Début / The Beginning, 1946
The Art Institute of Chicago

  L’exposition s’ouvre sur le face à face Monet-Newman, deux toiles l’une de 1944 intitulée « The beginning », l’autre vers 1916 « Nymphéas bleus ». Pour reprendre l’expression de Clément Greenberg, les toiles de Barnett Newman offrent de grandes plages colorées justement.  Ses œuvres jouent sur la verticalité des aplats. Ce qui intéresse Newman, comme il le dit lui-même, c’est d’inviter celui qui regarde son œuvre à «éprouver la complétude de l’espace ». La répétition du motif vertical rappelle, tout au long de son oeuvre, la série des Peupliers sur l’Epte, que Barnett Newman affectionne particulièrement chez Monet.

Morris Louis (né en 1912) et Hélène Frankenthaler s’intéressent davantage à la matière; ainsi la technique des « Stained Color », appliquée aux compositions, sont de fines couches successives de peinture à l’acrylique, aux teintes différentes, laissant par leur passage l’effet de transparence et de douceur que l’on retrouve dans maints reflets d’eau. Greenberg définira en 1967 les peintures de Morris Louis comme des « équations qui ne peuvent se penser à l’avance, elles ne peuvent être que ressenties et découvertes ». Autrement dit, une pensée qui se forme dans l’action.

« Action Painting » justement. Cette technique développée par Jackson Pollock (né en 1912) qui l’exerce sur de vastes toiles posées à plat au sol de son atelier, se conjugue à celle du all-over qui consiste à recouvrir toute la surface de la toile, voire plus. Ce qui est célébré ici est l’énergie  ininterrompue du geste et la fébrilité du processus créatif. On ne peut s’empêcher de penser à la démesure des derniers Nymphéas.

Les aplats aux couleurs sombres et des contrastes marqués de Clyfford Still (né en 1904) produisent l’effet ornemental des Grandes décorations, c’est à dire une peinture vaste et enveloppante. 

Clyfford Still, 1965,
Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza

Enveloppante comme les « colorfield painting » de Mark Rothko (né en 1903) , où les bichromies saturant la toile interagissent les unes avec les autres. Cette vibration intense aussi bien que nuancée se vit plus qu’elle ne se regarde. Rothko entreprend la décoration d’une chapelle à Houston et met en œuvre un dispositif immersif où les peintures placées en cercle dans le chœur de la chapelle voient leurs couleurs varier selon les différentes intensités de lumière. Ce focus sur la variation comme sur les cycles des Nymphéas est une invitation à la spiritualité ou plus simplement à la méditation.

Mark Rothko Blue and Gray, 1962, Fondation Beyeler,
© Kate Rothko Prizel & Christopher Rothko / ProLitteris, Zürich / Foto: Robert Bayer

De l’Expressionnisme abstrait à l’Impressionnisme abstrait…

Une vision plus lyrique et Impressionniste de ce courant est sans doute celle des peintres Philip Guston Joan Mitchell, Sam Francis, Jean-Paul Riopelle. Au-delà de l’expérience de la couleur et du geste, se joue aussi la restitution plasticienne de ce qu’est le souvenir, l’impression ou le mouvement… comme cette part d’ »instantanéité » de ce que Monet ne parvenait « à saisir » tant il se trouvait lent. Tout se joue là aussi sur de grands formats et même parfois comme Joan Mitchell, sur des diptyques. Philipp Guston (né en 1913) nous projette avec délicatesse dans une ambiance quasi-atmosphérique: brouillard, vapeur,  feu,  lumière. La toile « painting 1954 »  se contemple comme la restitution d’un souvenir laissé par « Impression soleil levant » ou l’une des « Gare Saint-Lazare » ; Il y a sur cette toile, une référence explicite à Turner et à Monet.

Philip Guston Painting, 1954,New York, Museum of Modern Art

Joan Mitchell (née en 1925) est venue s’installer à Vétheuil dans la région de Giverny et veut s’imprégner de la nature, de son cycle et de sa musicalité. L’œuvre de Joan Mitchell célèbre la perception et l’impression. Personne ne le définirait mieux qu’elle :“My paintings are titled after they are finished. I paint from remembered landscapes that I carry with me – and remembered feelings of them, which of course become transformed. I could certainly never mirror nature. I would more like to paint what it leaves with me.” 

Joan Mitchell ,Sans titre, 1964
Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art Moderne .

Sam Francis, que l’on doit percevoir autrement que par ses compositions “tachistes”, cherche à rendre une idée de l’espace et de la profondeur au contraire d’une forme d’abstraction plus frontale. Avec le ciel et le plan d’eau qui basculent soudainement à la verticale, on voit bien que Monet s’est joué des plans avec un panache incroyable, mais une totale maitrise de la profondeur. Sam Francis veut rendre l’idée de profondeur et dépasser l’idée de surface. Il produit cet effet en utilisant une non-couleur, le Noir, qui rend aux couleurs leurs contrastes et leurs volumes. Le Noir n’agit pas comme un cerne, mais comme une coulure induisant une profondeur à l’ensemble de la toile. Comme les Nymphéas, l’oeuvre se regarde différemment selon qu’on s’en approche ou s’en éloigne.
 Est-il utile de rappeler qu’au rez-de-chaussée de l’Orangerie se trouve le Cycle des Nymphéas? Aussi, attardez-vous longuement devant ce qui fût  «La plus grave erreur artistique commise par Monet » . Vous y découvrirez, par la même occasion, le sublime accrochage d’oeuvres de l’artiste Ellsworth Kelly. Par un choix très fin d’une seule peinture, d’une série de dessins minimalistes, et d’une sculpture,  Eric de Chassey a tenu à rendre, à son tour, un hommage à cet artiste fortement impressionné par Claude Monet, et disparu en 2015. Rien ne manque à cet hommage. Un bijou dans un bel écrin…

Ellsworth Kelly,Tableau vert, 1952,The Art Institute of Chicago, gift of the artist,

 

Anne Lesage

Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet

Musée de l’Orangerie 

13 Avril -20 Aout 2018

 

Article 1

$
0
0

THE GAZE OF A PARISIENNE


RGPD


Chers amis,
Conformément au nouveau règlement général européen sur la protection des données (RGPD) qui prend effet le 25 mai 2018, nous sollicitons votre accord pour continuer à vous adresser nos newsletters et invitations électroniques.
Si vous souhaitez continuer à recevoir notre newsletter numérique, aucune action n’est requise de votre part. Ainsi, vous nous donnez l’autorisation de continuer à vous envoyer nos newsletters.
Si vous ne souhaitez plus recevoir ces informations, vous avez la possibilité de vous désinscrire en cliquant sur le lien « Désinscription » en bas de page.
A très vite
Florence BriatSoulie & Caroline d’Esneval
THEGAZEOFAPARISIENNE
contact@thegazeofaparisienne.com

Dear friends,
With new data protection regulations (GDPR) that go into effect on May 25th, we need your agreement to continue to send you our newsletters and electronic invitations.
If you wish to continue to receive information in the form of the digital newsletter, no further action is required. By doing nothing you automatically grant us the permission to keep you updated via email.
If you would like to take this opportunity to unsubscribe, you can do so by clicking on the link « Unsubscribe » below.
Best wishes,
Florence BriatSoulie & Caroline d’Esneval

Musée Ariana: 7 Céramistes et Verriers Contemporains à découvrir

$
0
0

Les « arts appliqués » peuvent-ils s’inscrire dans une démarche purement esthétique et narrative, loin de toute fonctionnalité, et pénétrer au coeur du « sacro saint » Art Contemporain? C’est la conviction de Monique Deul, fondatrice de Taste Contemporary, qui a été commissionnée par Le Musée Ariana pour créer l’exposition « Contained / Contenu ».

Jeremy Maxwell Wintrebert, Vessels, 2018, verre soufflé, Photo de l’artiste | Courtesy of the artist

L’époque actuelle lui donne raison: de nombreux Musées et des grandes galeries commencent à s’intéresser sérieusement à ces disciplines, autrefois reléguées au rang de « parents pauvres ». Elles s’exhibent désormais au sein des foires Internationales, aux côtés des formes plus habituelles de l’Art Contemporain. Je me souviens être tombée en arrêt devant les magnifiques sculptures de céramique de Jamie Cameron, présentées à la biennale de Lyon en 2015, ou encore d’avoir admiré la pureté des arrangements de « pots » d’Edmund de Waal à l’Espace Murailles. Actuellement, le Palais de Tokyo accueille actuellement Toguna,une grande installation d’un collectif d’Artistes multidisciplinaire alliant céramique (Maloles Antignac), verre (Jérémy Maxwell Wintrebert), bois (Henri Beyssac), ferronnerie (Thomas Niemann), etc.. Cette tendance est désormais une réalité Mondiale. Mais ce marché est encore jeune, les collectionneurs commencent à peine à le considérer et les prix, certes en hausse, restent encore modérés.

Avec Monique Deul
devant le travail de Richard Meitner

Monique Deul me fait partager sa passion pour la création contemporaine de céramique et verre soufflé. Depuis plus de 20 ans, elle se consacre pleinement à promouvoir ces disciplines dans sa galerie Taste Contemporary. Aujourd’hui, elle est mon guide dans la découverte des 7 artistes qu’elle a sélectionnés pour l’ exposition.

C’est Anne Marie Laureys, qui ouvre le bal, avec une attrayante série de de sculptures de terre cuite, aux formes étirées de courbes et de volutes changeantes . L’Artiste Belge a conçue une finition sablée réhaussée de variations subtiles bleu irisé. J’aime, en particulier, cette pièce tout en rondeur et générosité. Anne Marie Laureys est déjà présente dans les collections de plusieurs Musées en Belgique, Chine, Allemagne et Etats Unis. Elle vient de présenter un solo show dans la célèbre galerie New Yorkaise Jason Jacques.

Anne Marie Laureys, série « Cloud by my fingers », ©thegazeofaparisienne

Lui faisant face, Alison Britton revisite en plusieurs versions, l’idée du pot à eau ou carafe, avec des détails surprenants. Telle « Flute » qui reprend la ligne d’une jupe plissée . Cette artiste, comme me l’explique Monique Deul, est une figure emblématique du travail artistique de la céramique en Angleterre, mais aussi dans le Monde entier. Ses oeuvres sont présentes dans les collections d’une cinquantaine de Musées dont le V&A à Londres ou encore le Musée des Art décoratifs à Paris.

Alison Britton,Flute , 2015, ©thegazeofaparisienne

A côté, j’admire les sculptures rondes, parfaitement lisses, si pures de Deirdre McLoughlin. Elle nous emmène très loin de la céramique utilitaire, avec des oeuvres purement esthétiques et conceptuelles. On y ressent toute l’influence asiatique du Sodeisha group de Kyoto, héritée de ses années passées au Japon.

Deirdre McLoughlin Waterwork serie, ©thegazeofaparisinne

Deirdre McLoughlin,Red life III, ©thegazeofaparisienne

De la couleur et un rendu « pointilliste » en surface, dans le travail de Richard Meitner, qui se plait à expérimenter de mille façon la texture du verre. Il emprunte aux « surréalistes » une imagerie provocante et intrigante. Meitner aime surprendre le visiteur. Selon ses propres mots, « La Magie est un moment où il se passe quelque chose qui ne rentre pas dans son système de pensées« .Ses oeuvres sont présentes dans plus de 60 Musées.

Richard Meitner, « Aucune idée » 2018, fibre de verre, mica, epoxy, etc…  ©thepazeofaparisienne

Plus loin, j’ai un grand coup de coeur pour les grands vases translucides de verre soufflé de Jeremy Maxwell Wintrebert. Blancs, si blancs que notre attention se focalise sur la ligne de leurs formes arrondies. Chacun est unique, ventru, généreux. Pour cette série, l’artiste s’est inspiré des larges poteries Africaines de son enfance. Il y a quelque chose d’irrésistiblement attirant dans ces formes pleines et ce matériau poreux laissant la lumière le traverser. Selon Monique Deul, c’est l’un des artistes les plus intéressants actuellement.

Jeremy Maxwell Wintrebert
Vessels, 2018

Tout en douceur, les pièces intimistes et oblongues d’Andrea Walsh sont des trésors de pureté. Le toucher est d’une finesse incroyable, obtenue par de longues heures de polissage. Le contenant fait de verre accueille une  précieuse pièce de céramique. Des joyaux émouvants qui donnent envie de les prendre dans la main.

Andrea Walsh Pair of contained box verre, porcelaine Bone China, or 22ct . Photo Shannon Tofts

Andrea Walsh,Pair of contained box
verre, porcelaine Bone China, platine
©thegazeofaparisienne

Quelle belle sélection! La fin de l’exposition arrive trop vite. J’aurais aimé poursuivre encore la découverte de ces Artistes contemporains verriers et céramistes  … Je vous invite à vous rendre, à votre tour, au Musée Ariana pour admirer leurs oeuvres gracieuses, poétiques et sensuelles.

 

Contained/Contenu

Musée Ariana 

Jusqu’au 7 Octobre 2018

Avenue de la Paix 10, 1202 Genève

Pour en savoir plus sur Taste Contemporarycliquer ici

Pour en savoir plus sur l’Exposition Contained/Contenu : Cliquer ici

 

 

 

 

 

 


Check Point Berlin

$
0
0

Trois jours à  Berlin, trois jours de visites,  à la découverte des trésors de cette ville chargée d’émotion et d’histoire.

Voir à la fin de l’article les adresses pour votre futur séjour. 

A pied ou à bicyclette, promenez-vous dans les rues, jardins, créez vos repères dans cette vaste ville. De la grande tour de télévision (Fernsehturm), d’un style typiquement « Ossie », toute proche de l’Ile aux musées, (si vous avez le courage de faire la queue, montez vous aurez une belle perspective de la ville). En flânant dans les rues, apercevez des  immeubles du Bauhaus , courant artistique design et architecture fondé en 1919 par Walter Gropius puis prenez les Champs Elysées Berlinois Unter Den Linden  (sous les tilleuls), continuez jusqu’à la Porte de Brandebourg, un passage devant le Bundestag, passez au vert dans le parc de Tiergarten (le Jardin zoologique au sens étymologique du terme), tout au bout  se trouve le Gemaldegalerie et voila déjà un joli tour à travers Berlin.

Bebel Platz

Premier lieu :  le mémorial aux Juifs assassinés d’Europe,  en plein coeur de Berlin, construit sur les plans de Peter Eisenman, ouvert depuis 2005, très impressionnant de tristesse et de douleur sombre lorsque nous arpentons ces longs couloirs. Le visiteur est saisi face à ces grands monolithes, bruts et griffés. Le mémorial se poursuit par l’évocation des noms et l’holocauste des 6 millions de Juifs assassinés. Le roman « Les Bienveillantes » de Jonathan Littell vient immédiatement à l’esprit.

Mémorial aux juifs assassinés d’Europe

Berlin Est Berlin Ouest, je ne cesse de penser à ce mur qui a séparé la ville pendant tant d’années, partout des vestiges recouverts de graffitis nous le rappellent. J’avais oublié que Berlin Ouest était une enclave dans l’Allemagne de l’Est entraînant tout un dispositif de circulation très étrange : des métros,  des trains, des avions qui ne s’arrêtaient que dans cette partie et traversaient les contrées interdites surveillées par les « Vopos », la police est-allemande. Relisez la trilogie berlinoise de Philip Kerr et vous aurez la genèse des stigmates de la ville de Berlin, qui a porté dans sa chair l’opprobre du nazisme et la division de l’Europe marquée par le rideau de fer.

Vestige du mur à côté de l’hôtel Ritz (grande tour sur la droite)

Mais cette page de l’histoire est belle et bien tournée et partout dans la ville on sent encore trente ans après la chute du mur, une effervescence de reconstruction incroyable. Des projets démesurés comme le château royal détruit par les communistes et entièrement reconstruit, il devrait être terminé l’année prochaine. Cet exemple pourrait-il inspirer Paris avec la reconstruction du château des Tuileries, incendié par la Commune car symbole du despotisme impérial ?

Sur le pont Monbijou, face à l’Ile aux Musées.

Particularité à  Berlin, il existe une ile aux musées, où au XIXe siècle furent édifiés plusieurs musées, leur architecture est  imposante, gigantesque.  Le Pergamon est sans doute le plus connu et c’est là où se trouvent la porte d’Ishtar de Babylone et l’autel de Pergame, ce dernier,  joyau du musée, provient de l’acropole de la ville de Pergame, il  est actuellement fermé. Si vous traversez ce pont Monbijou, vous découvrirez les nombreux restaurants installés sur les quais.

Alte Nationalgalerie

La visite continue et je pars à la découverte d’une belle égyptienne au Neues Museum. Il s’agit de Néfertiti épouse du pharaon très célèbre Akhénaton. Je m’attarde devant ces deux têtes sculptées de manière très réaliste qui me plongent dans cette antiquité égyptienne. Ce couple uni qui avait ébranlé le régime en voulant honorer un seul Dieu et provoqué la colère des prêtres.  Tout au bout de l’allée la reine Nefertiti trône dans son écrin vert, un trésor!

Un autre musée à voir absolument à Berlin, la Gemäldegalerie, éblouissant de chef d’oeuvres, une des plus belles collections de peintures européennes du XIIIe siècle au XVIIIe siècle. 3000 tableaux réunis en partie par la volonté de la famille royale de Prusse.  L’histoire de l’art en direct ! On pourrait y passer des jours à admirer ces merveilles. une Vénus de  Botticelli, une « fontaine de Jouvence » de Cranach, un dodo de Savery,  une collection de Rembrandt inoubliable, le maître de Delft, Vermeer, Caravage, Poussin, Rubens, Titien … et Jean Fouquet avec ce diptyque de Melun du XVe siècle, le musée qui possède un panneau expose en ce moment le deuxième « Une Vierge et  l’Enfant entourés de chérubins » , la sublime Agnès Sorel maîtresse de Charles VII servit de modèle !

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Une pépite découverte au hasard d’une ballade : le Pavillon Schinkel, j’ai eu la surprise de découvrir une exposition de Louise Bourgeois The Empty House

Schinkel Pavillon – Louise Bourgeois « The Empty House »

The woman and the scak

The sack becomes a tube

It’s a river

it’s a sack, it’s a pocket, it’s a house

the sackis precious, safe, beautiful

The house is a cul de sac, not a river

sac and cul de sac  » 6 décembre 1991, Louise Bourgeois

A Berlin, très agréable de flâner dans les rues au hasard, s’arrêter sur les bords du canal de la Spree pour déjeuner et se retrouver face au géant de Baselitz qui nous accueille à la porte de ce musée d’art contemporain Hamburger Banhof.

Neue Synagoge détruite pendant la guerre elle fut reconstruite dans les années 90.

Bref, si un jour , comme moi, vous voulez partir juste un week-end ou plus, n’hésitez pas, réservez hôtel et billets d’avion (adresses fin article).  Un séjour très dense de visites, j’aurais voulu aussi voir le bunker où se trouve la collection Boros d’art contemporain, découvrir le Berlin underground et alternatif, le Berlin des start-up..

Florence Briat Soulié

Immeuble du Bauhaus courant artistique design et architecture fondé en 1919.

Restaurants :

Schwein https://www.schwein.online/

http://www.schwarzescafe-berlin.de/www.schwarzescafe-berlin.de/SchwarzesCafe.html

http://www.sarahwiener.de/fr/restaurants/hamburger-bahnhof/    Une ancienne gare au bord d’un canal de la Spree, juste à côté du musée d’art contemporain Hamburger Bahnhof

http://www.garda-berlin.de/    Italien dans un lieu charmant très arty.

Garda Ristorante

Hôtels :

Cosmo Hotel  Berlin Mitte  http://www.cosmo-hotel.de/

Hilton Berlin   Très bien situé face à la place aux deux églises.

Gendarmenmarkt, Place des deux cathédrales la française et l’alemande.

Musées :

Schinkel Pavillon Louise Bourgeois, the empty house jusqu’au 29 juillet 2018. https://www.schinkelpavillon.de/

Neues Museum https://www.smb.museum/museen-und-einrichtungen/neues-museum/home.html

Neus Museum

Pergamon http://www.museumsportal-berlin.de/fr/musees/pergamonmuseum/

Grands travaux, devant le Pergamon

Alte Nationalgalerie https://www.smb.museum/museen-und-einrichtungen/alte-nationalgalerie/home.html

Gemälde Museum https://www.smb.museum/museen-und-einrichtungen/gemaeldegalerie/home.html

Gewerbe Museum https://www.gewerbemuseum.ch/

Hamburger Bahnhof, musée d’art contemporain https://www.smb.museum/museen-und-einrichtungen/hamburger-bahnhof/ueber-uns/profil.html

Hamburger Bahnhof museum. Georg Baselitz « Volk Ding Zero » 2009

Collection Boros https://www.sammlung-boros.de/boros-collection.html?L=1

 

Save the date 15/6/2018

$
0
0

« J’ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur ; il m’avait toujours semblé que son principal mérite était d’être visionnaire, et visionnaire passionné. Tous ses personnages sont doués de l’ardeur vitale dont il était animé lui-même. Toutes ses fictions sont aussi profondément colorées que les rêves » Baudelaire

Week-end parisien en perspective, en couleurs au musée d’Orsay, de l’art à Drouot, les galeries du Marais, de la danse avenue Montaigne et une ballade parisienne avec un grand amoureux de la capitale,  Balzac.

  • En couleurs, la sculpture polychrome en France 1850-1910 – Musée d’Orsay

Des sculptures en marbre, en grès, en argent, en bronze de la fin du XIXe siècle surprenantes, les sculpteurs se donnent à coeur joie et mélangent les matières. C’est l’occasion  pour le musée de présenter ses collections et nous montrer Carrier Belleuse qui allie porphyre et argent, les petites baigneuses en bronze de Camille Claudel sous une vague en marbre vert. Surprenant cette cheminée dégoulinante en grès émaillé ! Ou  encore la merveilleuse Petite danseuse de 14 ans » de Degas qui fit scandale au Salon en 1881 par son réalisme.

12 juin – 9 septembre 2018

Cliquer pour visualiser le diaporama.
  • Hubert Le Gall – Galerie Pierre Alain Challier

Derniers jours pour être piqué par les chardons d’Hubert Le Gall et voir son exposition L’éternel Printemps à la galerie Pierre-Alain Challier.

Jusqu’au 30 juin 2018

Hubert Le Gall Bougeoirs « Chardon »
Bronze patiné
H : 38 cm PM H : 26 cm

  • Réservez  Nefés  de Pina Bausch au Théâtre des Champs Elysées

Nefés  (création 21 mars 2003)
Une cartographie imaginaire d’Istanbul créée par l’immense Pina Bausch pour sa troupe du Tanztheater de Wuppertal.
Danseurs du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch.

Un Nefés, littéralement « souffle » en turc, est à l’origine un hymne spirituel chanté

Du 2 au 12 juillet 2018

Théâtre des Champs Elysées

Nefés  de Pina Bausch au Théâtre des Champs Elysées

  • Vente aux enchères Aristophil à Drouot

Suite des ventes des Collections Aristophil à partir de samedi 16 juin à Drouot en commençant par l’histoire postale, puis les Beaux-Arts et ses trésors à découvrir, Fragonard, Boucher, Delacroix,Kandinsky, Miro, de Stael, Matisse, Picasso…  sûrement des affaires, rendez-vous lundi prochain !

Expositions jusqu’à samedi 16 juin de 11h à 18h et lundi 18 juin de 11h à 12h.

Vente à Drouot, 9 rue Drouot, Paris à 14h salle 9.

catalogue Beaux Arts – Aristophil 18/6/2018

N°530 – Nicolas de Stael – Pierre Lecuire .
Illustré de trois bois originaux de N. de Stael. Estimation 800/1000

Infos : à  la rentrée dispersion des collections de Pierre Bergé – Sotheby’s & Pierre Bergé & Associés. Du 29 au 31 octobre 2018

  • Un livre : Balzac, Paris – Eric Hazan –  La Fabrique Editions.

Eric Hazan est accro à Balzac et à Paris , la première entrée pour découvrir l’écrivain serait pour lui le Père Goriot.

Avec ce livre passionnant, non seulement vous apprendrez beaucoup sur la Comédie Humaine mais vous verrez Paris sous un autre angle, à lire absolument !

« Pour moi, Paris est une fille, une amie, une épouse, dont la physionomie me ravit toujours parce qu’elle est pour moi toujours nouvelle. Je l’étudie à toute heure et chaque fois j’y découvre des beautés neuves. Elle a des caprices, elle se voile sous une pluie, pleure, reparaît brillante, illuminée par un rayon de soleil qui suspend des diamants à ses toits. Elle est majestueuse, ici; coquette, là; pauvre, plus loin; elle s’endort, elle se réveille, elle est tumultueuse ou tranquille. Ah! ma chère ville, comme elle est étincelante et fière par une soirée de fête, lumineuse, elle saute, elle tressaille1 . » Dans sa vie mouvementée, Balzac a écrit bien des lettres d’amour, et dans La Comédie humaine il a représenté bien des beautés féminines, mais il n’est pas sûr qu’il ait jamais imaginé ou rencontré une créature aussi étincelante et fière que sa ville chérie. Extrait Balzac Paris  d’Eric Hazan

A écouter en podcast une émission sur France Culture

la-compagnie-des-auteurs/ecrivains-en-residence-24-chez-balzac-rue-raynouard-a-paris

Balzac, Paris – Eric Hazan –  La Fabrique Editions

Art Basel 2018

$
0
0

 Oui! Art Basel offre le meilleur de l’Art Contemporain et Moderne, c’est la foire des superlatifs et le millésime 2018 ne déroge pas à la règle. Les plus grandes galeries du monde y ont présenté une sélection foisonnante de richesse et de diversité, des pièces majeurs, fortes et émouvantes. La magie opère toujours bluffante, étourdissante.

Robert Longo,Death Star II, 2017/18, Thaddaeus Ropac, ©thegazeofaparisienne

Robert Longo,Death Star II, 2017/18, Thaddaeus Ropac, Unlimited, ©thegazeofaparisienne

Certes, l’aspect mercantile, fondamental pour ce rendez-vous annuel, devient même caricatural; les montants en jeu y atteignent des sommets vertigineux. Les professionnels trop affairés à « vendre » ne se donnent pas le temps de la discussion artistique: le business n’attend pas. Mais c’est la règle du jeu. Les collectionneurs armés de leurs « Art advisors » se pressent pour ne pas manquer l’achat de leur oeuvre de prédilection, sans même tenter de négocier. Cependant, cette frénésie, très palpable, participe à l’excitation, et cette course folle n’enlève rien à l’émotion intense que l’on ressent devant les oeuvres de toute beauté.

Alex Katz, galerie Monica de Cardenas,©thegazeofaparisienne

Unlimited en quelques oeuvres..

Comme chaque année, j’aime commencer Art Basel par une immersion dans la monumentalité des oeuvres de la section Unlimited. Les artistes peuvent y laisser exploser leur créativité en grand format, donner libre cours à leur inspiration débordante, dans un espace hors norme. Ceci sous la tribune signée Daniel Buren, qui crée un chemin aérien, offrant un point de vue différent sur les créations exposées.

Dès l’arrivée, des Yeux inquisiteurs me scrutent. Devant eux, des ilots de coussins, représentant 9 signes Chinois, servent d’assise aux visiteurs. Devant eux des écrans présentent les vidéos des performances passées de l’Artiste. Mario Cristiani, l’un des géniaux Fondateurs de la galerie Continua, me commente l’installation.  Avec son oeuvre multimedia « I miss Socialism, maybe… »,  Nedko Solakov dénonce la persistance du Socialisme dans la société Chinoise, qui lui rappelle celui de son enfance en Bulgarie… Big Brother is Watching you!!

Nedko Solakov « I miss Socialism, maybe… »2010, galerie Continua, @thegazeofaparisienne,

Spectaculaire ! A l’intérieur d’un salle obscure, je découvre une immense boule, dont le métal cuivré attrape la lumière. En m’approchant, je m’aperçois, qu’elle est entièrement constituée de véritables balles…pas moins de 40.000 au total! C’est en réaction aux nombreuses fusillades meurtrières aux USA, que Robert Longo a conçu cette oeuvre saisissante -Death Star II- . Une allégorie frappante de la violence d’aujourd’hui.

Une bien belle Utopie… Contre la violence, il y a la paix, la résilience de la vie, la réconciliation des peuples. Avec son immense fresque picturale, Barthélémy Toguo fait un geste de mémoire du terrible génocide des Tutsis dans les 90’s. Il y incarne l’espoir d’un retour de la paix, avec son grand oiseau protecteur réunissant les hommes du monde entier.

Barthélémy Toguo,Rwanda 1994 , 2014, Galerie Lelong &Co,©Thegazeofaparisienne

Méditation poétique de Lee Ufan qui, avec sa grâce inimitable, présente un champ de fils de fer sur une terre de sable. La coexistence esthétique du matériau industriel et de la nature. Tellement beau, que je pourrais rester des heures à le contempler..

Lee Ufan, Relatum (Iron Field), Pace Gallery, ©thegazeofaparisienne

Mon grand coup de coeur va à la délicatesse et à la pureté de « Ttéia 1 », présentée par Lygia Pape. L’Artiste Brésilienne a tissé une sculpture imaginaire de fils d’or qui redessinent l’espace en un chemin subtil … Magique!

Lydia Pape,Tteia1, Hauser&Wirth, @thegazeofaparisienne

Un peu plus loin, j’admire la grâce infinie des longues tiges de bois, au mouvement aérien, d’Ana Lupas.

Ana Lupas, Christmas trees for the years to come,©thegazeofaparisienne

Mon Best-off d’Art Basel

Après les impressions spectaculaires d’Unlimited, il est temps pour moi de rejoindre le temple des galeries d’Art Moderne et Contemporain d’Art Basel.

 

Une entrée haute en couleur… Je retrouve avec grand plaisir les couleurs vivaces et énergisantes des oeuvres tissées de Sheila Hicks. J’en admire les combinaisons de tableaux tout comme les grandes cordes gainées, animée d’une danse rythmique. De la couleur encore chez Kamel Mennour, avec une belle sculpture de Ugo Rondinone devant un tableau rayé de Buren. Ils vont si bien ensemble que l’on ne voudrait pas les séparer… non?

Ugo Rondinone, yellow, blue & green mountain,devant un tableau de Daniel Buren. Kamel Mennour,©thegazeofaparisienne

Chez Chantal Crousel, c’est toute la magie de Gabriel Orozco qui apparait dans une composition en mouvement; comme si  ses éléments s’envolaient dans un souffle de vent . Verte, si verte, comme la liane dont elle porte le nom espagnol  « Enredadera ». Plus loin, Alex Katz nous envoie un vibrant bouquet de tulipes rouges. C’est fou comme on identifie immédiatement sa pâte unique, même lorsqu’il ne représente que quelques fleurs!

Gabriel Orozco, Enredadera,, Chantal Crousel, ©thegazeofaparisienne

Alex Katz, Red Tulips, 1967, Richard Grey gallery, ©thegazeofaparisienne

Place aux dessins… Moi qui adore cette discipline,  j’ai été subjuguée, une fois de plus, par la beauté et l’incroyable maitrise technique de mes deux artistes préférés. Tout d’abord, William Kentridge, dont je n’oublierai jamais le pigeon voyageur portant un appareil photographique, vu dans une grande foire précédente. Ici c’est un paysage fort, empreint d’une certaine violence, avec ces fils étranges et ces mats qui se dressent au milieu d’une nature indomptable.

William Kentridge, The pool ahead,Marian Goodman Gallery, ©thegazeofaparisienne

Puis, Robert Longo dont le dessin est si précis et vivant, que ses créations ressemblent à des photos. L’oeuvre sur les réfugiés se débattant dans des eaux dangereuses est saisissante, son impressionnante et monumentale façade de la Court Suprême Américaine (3m x 3,5m), époustouflante… jugez vous-même!!

Robert Longo, Untitled (refugees at Mediterranean sea), Metro Pictures, ©thegazeofaparisienne

Robert Longo, The Supreme Court of the US, Metro Pictures, ©thegazeofaparisienne

Jeux de miroirs: à quelques allées de là, je me perds au centre d’une installation d’Olafur Eliasson. L’artiste joue avec notre perception de l’espace, il nous déroute par ses jeux de formes, de reflets multiples, de matière et de vide. Génial!

Olafur Eliasson, Turning pentagonal mirror tunnel, ©thegazeofaparisienne

Renversant! Un magnifique  Baselitz chez White Cube, dont le fond, savamment neigeux, donne un air onirique au tableau …j’ai l’impression de voir les personnages flotter dans l’espace.

Georg Baselitz, Im Sommer, White Cube, ©thegazeofaparisienne

Craquant!  L’incroyable Crabe de Roberto Cuoghi, , me tend son énorme pince énorme chez Chantal Crousel.

Roberto Cuoghi

Toute la poésie et la fantaisie de Louise Bourgeois…je tombe en arrêt devant sa série si séduisante de 8 arbres rouges et cyans; plus loin, chez Hauser&Wirth , je contemple ses « Trois Grâces » longilignes, avant de retrouver Maman et fillette Spider qui ont attrapé une mouche dans leur toile!

Louise Bourgeois, Les Arbres, ©thegazeofaparisienne

Mes découvertes – coups de coeur de la foire: le Japonais Tadashi Kawamata m’a  charmée avec ses « Cabanes » (Tree Hut) , qui, comme des nids délicats, s’attachent à des arbres peints; j’ai aimé une sculpture tout en cercles de Nigel Hall, une très belle photo de Jaime Casebere qui unit un graphisme architectural à une nature étrange, une incroyable table de marbre de Dorothy Cross, d’où émerge, comme sorti des eaux le mont Everest et les collages colorés graphiques et surréalistes de Mateo Lopez, chacun racontant une histoire énigmatique pleine de fantaisie .

Dorothy Cross, Everest Floor, Kerlin Gallery, ©thegazeofaparisienne

Mateo Lopez,My futurist Past,Casey Kaplan,©thegazeofaparisienne

Et parce que c’est un plaisir sans cesse renouvelé d’admirer les grands Maitres, j’aimerais terminer par quelques toiles qui nous font rêver, Soulages, Hartung, Joan Mitchell, Philip Guston, Yves Klein…

Art Basel 2018 fut éblouissante …. qu’en sera-t-il de 2019?

 Caroline d’Esneval

 

Alberto Giacometti – Ouverture de l’Institut Giacometti

$
0
0

Quand je me promène dans la rue et que je vois une poule de loin et tout habillée, je vois une poule. Quand elle est dans la chambre et toute nue devant moi, je vois une déesse »  Alberto Giacometti, extrait  de L’atelier d’Alberto Giacometti de Jean Genet

5 rue Victor Schoelcher, une belle adresse dans ce quartier de Montparnasse, mythe d’une époque où le centre du monde artistique se retrouvait. Des années folles de création, des ateliers et en particulier celui d’Alberto Giacometti. A cette adresse, dans ce ravissant hôtel particulier Art Déco de l’artiste décorateur Paul Follot, le nouvel Institut Giacometti  y a installé son atelier.

Coin cheminée par Paul Follot.
Crédit Photo : @edtr.photography

Gravures, sculptures, peintures, dessins s’emmêlent sur ces morceaux de murs transportés dans ce nouvel espace. Nous avons tous dans la tête ces photos noir et blanc de son atelier qui donnent cette idée plutôt sombre. Et pourtant devant ces morceaux de fresques si proches de nous, ces couleurs lumineuses, claires, ces jaunes, ces ocres nous offrent une autre idée de ce lieu.

Sur une étagère est posée une tête d’Aménophis à côté d’une sculpture de Gudea, Egypte ancienne et Mésopotamie,  des civilisations qui se croisent dans l’expression du sculpteur.

Alberto Giacometti « Quatre femmes sur socle » 1950 – Fondation Giacometti – Crédit Photo : @edtr.photography

C’est toujours merveilleux d’avoir cette impression de découvrir les secrets d’un tel endroit, l’atelier est pour moi un mot magique lorsque je pense à un artiste.

Entrée fracassante,  dans le salon bibliothèque. je suis accueillie par Les sentinelles majestueuses, à la fois archaïques et tellement contemporaines

Alberto Giacometti « Femmes de Venise » 1956 Plâtre peint. Fondation Giacometti. Crédit Photo : @edtr.photography

Dans le secret de son atelier, c’est le propos de cette exposition inaugurale qui ouvre ses portes dans quelques jours.

L’histoire d’une rencontre entre deux monstres du XXe siècle Alberto Giacometti et Jean Genet. L’écrivain était une des rares personnes à pouvoir se rendre dans cet atelier à tout moment, une relation forte s’établit entre les deux hommes et sera source d’inspiration pour tous deux. Depuis ce jour, où, frappé par le visage de l’écrivain installé à une table de café à Montparnasse, le sculpteur demande alors à son ami Jean-Paul Sartre de le présenter. C’est  alors, le début d’une amitié, d’une première séance de pose, de premières discussions « la beauté d’un visage, le tabac, la lumière du jour ».  Jean Genet écrit son Hommage à Giacometti publié par l’Arbalète en 1953 qui deviendra par la suite L’atelier d’Alberto Giacometti.

Dans ce petit espace de l’atelier, sous les nuages de poussière, proche d’un chien en plâtre, des têtes, partout, entre quatre murs crayonnés de toutes parts, deux oeuvres sont réalisées de concert.

Alberto Giacometti « L’atelier » Fondation Giacometti

Les séances de pose interminables, l’écrivain est assis immobile sur une chaise paillée,  sont entrecoupées de lectures du manuscrit des passages de « L’Atelier » . Giacometti intervient, révèle ses pensées.

Extrait L’atelier d’Alberto Giacometti de Jean Genet :

Moi (Jean Genet). – Vous allez encore vousq foutre de moi, mais j’ai une drôle d’impression. Je ne dirai pas qu’elles y gagnent, mais que c’est le bronze qui a gagné. Pour la première fois de sa vie le bronze vient de gagner. Vos femmes, c’est une victoire sur le bronze. Sur lui-même, peut-être.

Lui. – Il faudrait que ce soit ça. 

Il sourit. et toute la peau plissée de son visage se met à rire. D’une drôle de façon. Les yeux rient, bien sûr, mais le front aussi (toute sa personne a la couleur grise de son atelier). Par sympathie peut-être, il a pris la couleur de la poussière. Ses dents rient écartées et grises aussi – le vent passe à travers. 

Alberto Giacometti – Fondation Giacometti
Crédit Photo : @edtr.photography

Il regarde une de ses statues :

Lui. – c’est plutôt biscornu, non ?

Ce mot il le dit souvent. lui aussi est assez biscornu.

Ils parlent du Sphinx* , maison close située 31 bd Edgar Quinet, de ses femmes les poules qui deviennent les déesses de Giacometti et inspirent l’écrivain pour sa pièce Le Balcon, la couverture sera confiée à Giacometti.

Le sculpteur met en scène ses déesses, la cage devient le théâtre où se jouent les secrets d’alcôves, une femme entrouvre les rideaux…

Alberto Giacometti. « La cage », première version 1949-1950, bronze . Fondation Giacometti. Crédit Photo : @edtr.photography

1957, sera l’année du dernier portrait de l’écrivain, après cette date ils ne se reverront plus. Jean Genet  dira de son ami qu’il était le seul homme qu’il ait admiré.

Un endroit de rêve, secret, niché face à ce cimetière Montparnasse, construit entre 1912 et 1914, transition entre Art Nouveau et Art Déco. Tout est beau, harmonieux,  le sol mosaïque, les poignées , les vitraux aux décors stylisés, les boiseries… Une ambiance feutrée, un coin de cheminée, un livre dans les mains,  le temps s’arrête, sous le regard de ces femmes hiératiques en plâtre. Etre si proche d’elles, de ces fragments de vie de Giacometti, n’est possible que dans cette maison. En partant, j’emporte avec moi toutes ces images enchanteresses, qui font que Paris nous attire tant.

Florence Briat Soulie

https://www.fondation-giacometti.fr/fr/nos-expositions/a-linstitut

Les décors de cet hôtel particulier ont été préservés et restaurés par l’architecte en chef des monuments historiques Pierre-Antoine Gatier. Le réaménagement de l’espace et la scénographie ont été confiés à l’architecte Pascal Grasso.

*LE SPHINX maison-close créée en 1931 par Marguerite Marthe Le Mestre, dite « Martoune » avec un décor à l’égyptienne. Beaucoup de personnalités s’y retrouvaient : Marlène Dietrich, Mistinguett, Kiki de Montparnasse, Colette, Youki Foujita, George Simenon, Kisling…

Bibliographie :

Jean Genet : « L’Atelier d’Alberto Giacometti » Editions l’Arbalète et « Le Balcon » Folio.

Catalogue : Giacometti/Genet L’atelier d’Alberto Giacometti vu par Jean Genet – Fage éditions – Institut Giacometti.

Maisons closes 1860-1946 – Editions Nicole Canet – Galerie au Bonheur du Jour.

Joseph-Antoine Angeli Paul Follot, un puriste en art-déco 1877-1941 – Editions Persée

Paul Follot https://misskonfidentielle.com/2016/12/27/paul-follot-un-puriste-en-art-deco/

L’atelier d’Alberto Giacometti vu par Jean Genet

du 26 juin au 16 septembre 2018

5 rue Victor Schoelcher 75014 Paris

Jean Genet : « L’Atelier d’Alberto Giacometti »Editions l’Arbalète « Le Balcon » Folio
Catalogue de l’exposition Giacometti/Genet

Save the date 29/6/2018

$
0
0

Jardins, jardins, il fait beau enfin et quel bonheur de se promener dans le rues de Paris, mais aussi de prendre un verre dans les nombreux points verts de la capitale, avant de s’évader pour les rencontres photographiques d’Arles.  Un week-end romantique dans la Nouvelle Athènes sur les traces de George Sand, ou oser passer le périph et se diriger à Saint Germain en Laye où art et nature se croisent pour une bonne cause dans ce jardin de mémoires. Prendre l’air des ateliers des nouveaux félicités des Beaux-Arts de Paris… et pour terminer des roses de Dufy chez Fauve Paris.

Sans oublier ma mention spéciale à Suzanne Tarasieve qui fêtait ses 40 ans de galerie,

Cliquer pour visualiser le diaporama.

entourée de ses artistes dans une ambiance très gaie dans son loft du passage de l’Atlas à Paris. Une tombola était organisée au profit de l’Institut Pasteur.  Happy birthday Suzanne !

  • Dans  les coulisses des Rencontres photographiques d’Arles avec Thomas Hauser. 

Avant-première, rencontre avec l’artiste Thomas Hauser, artiste sélectionné pour les Rencontres.

Ambiance bucolique  et studieuse  dans les ateliers  Arcay à Paris !  Découvrir les coulisses d’une exposition, invitée par Un-Spaced, j’ai pu assister en direct au tirage de l’oeuvre de Thomas Hauser.  J’ai pu observer la fabrication de la sérigraphie sur papier argentique, la collaboration proche entre les différents acteurs de ce work in progress.  L’artiste nous a expliqué la difficulté qu’il a eue à trouver le pigment noir après de multiples essais. Passionnant de voir apparaître comme par magie les visages en noir et blanc de l’artiste, le pigment excédent s’envole dans des nuages de poussière noire, aux passages du balai de soie.  Ces grands portraits photographiques posés contre un mur évoluent au rythme de la lumière.

Exposition The Wake of Dust à Ground Control  du 2 juillet au 23 septembre de 10h à 19h 30.

Commissaire de l’exposition : Léa Bismuth.
Publication : The Wake of Dust, auto-édition, 2015.
Tirages réalisés par l’Atelier Arcay, Paris.

https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/251/thomas-hauser

  • Madame Air Musée de la Vie Romantique

du 22 juin au 23 septembre 2018

16 rue Chaptal – 75009 Paris.

Demeure du peintre Ary Scheffer, le musée de la Vie Romantique a réouvert ses portes depuis une semaine.

Exposition Chapitre 1 des Oeuvres d’Anne-Lise Broyer créées spécialement pour le musée à l’occasion de cette nouvelle exposition inaugurale de la réouverture du musée. Projet construit d’après la roman de Gérard de Nerval  Aurélia commençant ainsi :  « Le rêve est une seconde vie ». 

Ouverture d’un nouveau  salon de thé au musée :  Rose Bakery

  • Jardin de mémoires au château de St Germain en Laye

1er juillet au 1er octobre 2018 –

8h – 20h30 jusqu’en août, 8h-19h30 en septembre

L’inauguration est ce week-end.

L‘exposition « Jardin de Mémoires, l’art du partage », se présente sous la forme d’un parcours artistique et sonore dans les jardins du Domaine national de Saint Germain en Laye, ponctué par des œuvres crées à cette occasion.

A l’initiative de l’association Arts Convergences, qui organise ses différentes actions pour les personnes souffrant de maladies psychiques Eric Le Maire, Charles-Edouard de Surville, Carole Baudon et Vanessa de Ternay avec des collectifs de patients et de soignants à Versailles, Trappes, Rambouillet et Saint Germain en Laye, proposent une promenade sensorielle dans le Domaine National.

http://artsconvergences.com/243-jardin-de-memoires–l-art-du-partage-jardin-de-memoires–l-art-du-partage

  • Beaux-Arts de Paris – Felicita 18

Exposition des diplômés de l’Ecole des Beaux-Arts jusqu’au 24 juillet 2018.

Ouverture des ateliers 14 rue Bonaparte, Paris 6, vendredi jusqu’à 22h et samedi jusqu’à 20h

et les 30 juin et 1er juillet à Saint-Ouende 11h-18h, 126 rue des Rosiers.

Vente privée de la librairie.

Plus séance de signatures samedi de 14h à 17h à la librairie.
  • Fauve Paris – Vente du 7 juillet 2018.

Des roses de Raoul Dufy , dessin préparatoire pour un un projet de tissu pour la Manufacture de soierie Lyonnaise Bianchini Ferier.

Fauve Paris – Vente aux enchères du 7/7/2018 à 10h 30

 

Raoul Dufy. 
Projet de tissu pour Bianchini Ferier. Crayon noir et gouache sur papier, annotation et cachet en bas à droite
H. 36 cm L. 43 cm. Vente Fauve Paris 7/7/2018

 

Viewing all 711 articles
Browse latest View live