Après Art Basel Paris, c’est au tour de Paris Photo de retrouver le majestueux Grand Palais illuminé par son immense verrière. 236 galeries, provenant du monde entier, entendent éblouir, étonner et séduire la foule de visiteurs, venus découvrir le meilleur de la photographie historique et contemporaine. Pour cette 27e édition, Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo, a enrichi le programme de la foire de nouveautés : une section inédite, Voices, invite trois commissaires* à concevoir des présentations liées aux enjeux majeurs d’aujourd’hui, le génial invité d’honneur Jim Jarmusch, propose son « parcours surréaliste » de Paris Photo, enfin le soutien aux femmes photographes de Elles x Paris Photo et Kering se veut, cette année, encore plus ambitieux et offre son aide à quatre galeries dédiées aux artistes femmes. Suivez-nous dans l’exploration de ce panorama d’une photographie dynamique, colorée, ouverte aux nouvelles technologies digitales et imprégnée d’une pincée de surréalisme…. Couleurs Pop! Un bleu vibrant pour l’image d’une magnifique femme allongée, au maquillage assorti à son canapé, sublimée par l’oeil de Erik Madigan Heck (chez Christophe Guye). Plus loin, un autoportrait très disco de l’artiste kényane Thandiwe Muriu, dont le travail magnifie la beauté de la femme africaine (193 gallery), un bouquet de fleurs aux couleurs chaleureuses, aussi fragile que poétique de Richard Learoyd à la Pace, et un saisissant monochrome bleu, entre réalité et magie, de l’artiste David de Beyter, montrant la beauté et le mystère d’un paysage volcanique en Espagne.(galerie Bacqueville). Les images et l’herbier aux couleurs intenses de Juliette Agnel sont à découvrir sur le stand de Clémentine de la Féronnière et également au Carousel du Louvre dans le cadre de Photodays, pendant un mois. Ce travail est la restitution de sa résidence au Bénin à la Fondation Zinsou, elle y a découvert des plantes non répertoriées, inconnues. Intimité du corps. Il apparait bodybuildé à outrance, presque transformé en objet métallique, à travers l’objectif de Valérie Belin, sous les traits d’un visage féminin si subtil et doux qu’il semble peint, capturé par Richard Learoyd (Pace), ou encore dans la silhouette élancée d’une sculpture de Giacometti, photographiée par Hiroshi Sugimoto (Fraenkel). Sélectionnées dans le parcours Elles x Paris Photo, les images de la magnifique artiste japonaise Mari Katamaya présentent son corps heurté mais fier, dans des mises-en-scène hypnotiques (Suzanne Tarasieve). Surréalistes! Pour cette année de célébration de ses 100 ans, le Surréalisme est mis à l’honneur à Paris Photo. On aime le patchwork d’images de Michael Ackerman qui fait partie de la sélection de Jim Jarmusch, mais aussi l’installation de Jonny Briggs qui rappelle les créations de Man Ray et de ses acolytes, ou encore une superbe composition alliant une extravagante Tilda Swinton, photographiée par Tim Walker, à la peinture d’un oeil réalisée au XIXe siècle par Joseph Sacco. L’ensemble est … surréaliste!! Paris Photo Les Prix BMW ART MAKERS : Mustapha Azeroual et Marjolaine Levy, les lauréats de cette édition, s’intéressent à la photographie expérimentale et conceptuelle. Il s’agit d’une sorte d’inventaire abstrait de la couleur du lever et du coucher de soleil en haute mer, qui souligne les dérives de la suractivité humaine. LE LEWIS BALTZ RESEARCH en partenariat avec LE BAL Initié par LE BAL dirigé par Diane Dufour, le prix Lewis Baltz Research Fund , créé en 2015 est décerné cette année à Kodwo Eshun et Anjalika Sagar – The Otolith Group– pour le livre sur leur projet MASCON. LE PRIX DE LA MAISON RUINART Il récompense, chaque année, un artiste de la section émergente de Paris Photo. Pour cette édition, c’est un duo réunissant Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout, qui a pu partir en résidence à Reims dans la célèbre Maison de Champagne. Ils ont été très inspirés par les crayères et la nature environnante. Paris Photo -Les livres Paris Photo, grand rendez-vous de l’image et évidemment celle reproduite dans les livres. Durant ces quatre jours, toutes les grandes maisons d’édition se réunissent sous la verrière donnant ainsi l’occasion de découvrir les plus beaux livres de photographies, des éditions limitées, et de rencontrer les artistes venus signer leurs livres . Celui de Francesca Woodman, une édition spéciale de l’artiste à la carrière fulgurante, réunissant les facsimilés des huit livres d’artiste de la légendaire photographe. Il contient des reproductions de ses tirages originaux à la gélatine argentique et des transparents sous forme d’objets, chacun gravé à la main. Elsa & Johanna sont venues signer leur livre de la série des Carnets de Filigranes, édité après leur résidence dans le Perche à Moulin Blanchard en 2023, qui fut suivie d’une exposition sur place été 2024. Paris Photo – L’oeil de notre communauté The Gaze The Gaze of Anne Lesage Pour The Gaze, je choisis Charlotte Perriand qui non seulement était à l’avant-garde de la création mais aussi déterminée à faire valoir ses droits. Comment ne pas lui envier cette liberté joyeuse à l’heure où certains hommes imposent à nous, les femmes, de nous couvrir, nous empêchent de chanter et nous internent lorsque nous revendiquons simplement notre Statut de femme . Cette photographie est l’icône d’une liberté presque perdue mais qui donne envie de la reconquérir et c’est maintenant qu’il nous appartient de le faire! Charlotte Perriand , 1930 Galerie M77 The Gaze of Patricia Laigneau À Paris photo, émouvante découverte des oeuvres de l’artiste néerlandaise, Ilona Langboeck, qui nous montre le travail de mémoire d’une autre manière, celle des colons obligés de quitter leur terre d’adoption. The Gaze of Marion Agnel Guidoni J’ai adoré aussi cette photographe new-yorkaise des années 70. Ikko NaraharaTokyo, the ’50s, 1954-58Gelatin silver print . 29.4 × 19.4 cm The Gaze of Thibaut Le Maire The Gaze of Agnès Faure J’ai choisi Flore. Parce qu’elle nous fait rentrer dans son monde, plein de douceur et de mélancolie, pour nous faire un peu oublier la violence des temps réels… Flore (France, 1963)Les jardins de Josef 1Pigment print on Gampi paper on 24 carat gold leaf. 50 x 50 cm Galerie Clémentine de la Féronnière The Gaze of Sylvie Jumentier Je suis fascinée par la présence et la dignité de cette femme, dans ce portrait réalisé par Laura Henno à Slab City, une ancienne base militaire devenu un campement sauvage dans le désert californien. Un territoire en marge de la société américaine. The Gaze of Laure Martin Je suis émue par la singularité de l’œuvre de Thomas Jorion, présentée par la galeriste Esther Woerdehoff, dans laquelle photographie et sculpture fusionnent pour créer un troublant portrait de Paris où le sentiment de quiétude le dispute avec celui de la menace de la ruine. The Gaze of Lara Veroner Gubitosi, Collectionneur & membre de SNL Je choisis l’oeuvre de Nicolas Floc’h. Bien qu’elle soit dans des nuances d’orange, il s’agit en fait de la couleur de l’eau. Les sédiments sont à l’origine du changement de la couleur. Nicolas Floc’h , La couleur de l’eau. Galerie Maubert The Gaze of Céline Fribourg On oublie trop souvent que le livre est le médium de prédilection des photographes. Leur ambition de témoigner passe souvent en effet par la sérialité des images. Ils construisent très souvent leur œuvre à partir de ce format. Le livre de photographie est donc un composant incontournable de l’histoire de la photographie. RM est une maison d’édition indépendante dont j’apprécie beaucoup la ligne éditoriale et les ouvrages. Ils publient de très beaux livres, entre autres avec Joan Fontcuberta, Gabriela Iturbide ou Masao Yamamoto. Joan Fontcuberta , Kintsugi. Éditions RM. Florence et Caroline *Directrice artistique Paris Photo : Anna Planas / Commissaires de la section Voices : Elena Navarro, Azu Nwagbogu, Sonia Voss .
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